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Année Huitième.
6 Janvier 1882
N.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous m« strtt icmoins. Actes 1, 8. Suivant la vériti a»»c la charils. Ep. I.IS»
PRIX D’ABBONNïïMENTPAR AN Itali« . .. L. 3 Tou« les pays de rUnion tle poste . . . * 6 Amérique .■ . • .— — —-—V On s*ubonne 1 Pour VIntérieur chez MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l'jEteféntit/r au Bureau d‘Ad- minis^ation. Un ou plusieurs numéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage TO cent, chacun. Annonces: 25 centimes par ligne. Les «TiuoiÆ d'argent «e font par lettre recommandée ou par 1 mandctis sur le Bureau de P«- rosa Argeniitta.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi î A la Birection du 2’iwioin » Poniaretto (Pîneroîo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adroRser ainsi : Al’Administralio* du Témoin, Pomaretto iPinerolo) Italie
¡"îom-matre.
6 Janvier. “ Des nouvelles do nos paroisses. — Correspondance. — De l'origino des manuscrils vaudois. — Nouvelles
religieuses. — Revue politique. — Souscriptions.
0 Janvier
: ; Novi« con»utnon8 nos an?
nces comme une pensé© fou
comme un son)f Ps 9.
Aux deux extrémités de la vie
l'homme çonsidère le temps avec des
sentiments bien différents. Dans son
impatience de grandir, de devenir un
homme, d'être fort et de secouer la déipendance quelque douce quelle soit,
sous laquelle il se trouve, l’enfant
soupire après la fin de l’année4
les cadeaux du jour de l’an contribuent à rendre son impatience
plus vive. Chacun des jours du
dernier mois lui semble aussi long
qu’une année, il les compte avec
soin , s’il le pouvait, il les jetterait
tous à la fois dans l’abîme sans
fond d’un passé qui ne lui laisse
aucun regret, et qu’il ne voudrait
pas ramener.
■ • " i-o-. •! J
Au lendemain du nouvel an, lorsqu’il a consommé, sans trop de mesure les bonnes choses qu’on lui a
libéralement données, et qu’il est
peut-être déjà blasé sur les petits cadeaux qui ne se mangent pas, l’enfant de nos Vallées commence à
rêver du 4 7 février, devenu sa fêle
beaucoup plus encore que celle de
ses parents; s’ils le pouvait il sauterait en UH clin d’œil à cette date;
no le pouvant pas, il se résigne à
l’attendre, mais sans l’oublier un
seul jour. — Après cela le dernier
jour d'école sera sa préoccupation
constante, et au delà, celte fin
d'année qui le trouvera grandi, en
stature surtout. L’impatience d’arriver ne l’empôche'ra. pas de jouir
de la vie, et de cueillir en courant
les fleurs et surtout les fruits qu'il
rencontre sur sa roule. Heureux enfant, qui ne se doute pas encore,
que c'est la bonté du Seigneur et
la, tendre sollicitude de ses parents
qui .écartent , de son chemin les
rop^s qu'il devrait y rencontrer.
jWîîS lard elles ne manqueront pas ,
et il sera moins pressé d’avaucer,
même le jour viendra où , s’il le
2
pouvait, il modérerait la marche du \
temps qui lui semblera passer avec
la rapidité d’un torrent, d’une ravine d’eau. C’est alors qu’il répétera avec Moïse; « Nous consumons
nos années comme une pensée *.
Les choses vieilles sont passées,
toutes choses ont été faites nouvelles. C’est bien le même homme,
mais il est tellement changé, qu’il
a de la peine à se reconnaître.
Quand il était enfant, il pensait
comme un enfant, il parlait comme
un enfant; il a depuis longtemps
dépouillé ce qui tenait de l’enfance
et maintenant qu’il est riche d’expérience et qu’il connaît le prix du
temps, il le voit fuire avec une rapidité sans égale et se sent impuissant à le retenir un seul instant.
Il comprend et réalise maintenant
cette légende du Juif errant, qui
avait produit sur l’enfant une si sérieuse impression! Il voudrait s’arrêter de temps à autre, se reposer
et laisser le temps poursuivre seul
sa course effrénée; il se sent entraîné par lui, inexorablement enchaîné à cet infatigable coureur,
jusqu’à ce que la mort vienne briser ses chaînes et le lancer dans
cette mystérieuse existence d’où le
temps est banni.
Comme il n’y. a rien de plus régulier que la marche du temps et
que, lui, n’est jamais pressé d’arriver, c’est l'homme lui-même qui à
différentes époques de sa vie fest^dominé par deux sentiments, opposés
en apparence, et parfaitement naturels l’un et l’autre, le désir de
jouir de la vie, et la répugnance à
en voir la fin. — Si l’Evangile n’intervenait pas avec ses glorieuses
promesses, immuables comme Celui
qui les a faites, même lesfjouissances les plus légitimes seraient.
pour le vieillard, gâtées et empoisonnées par la pensée importune de
la fin qui approche, qui est peutêtre à la porto du logis. — Mais
grâce soient rendues à Dieu, la vie
et l’immortalité ont été mises en
évidence, la vie éternelle et l’immortalilé bienheureuse. A l’école
de Jésus-Christ, ce vieillard qui a
senti les forces de son corps diminuer d’année en année, a senti
aussi son homme intérieur grandir
et se fortifier. Ces choses visibles
auxquelles, autrefois, dans sa jeunesse, il avait donné tout son cœur,
il a compris qu’elles ne sont que
pour un temps, qu'elles sont corruptibles et périssables. Il ne les regarde plus du même œil et ne leur
demande que ce qu’elles peuvent
donner. Il a appris à connaître des
biens meilleurs et permanents ; il
regarde aux choses invisibles qui
sont éternelles. Si son habitation
terrestre est détruite, il sait qu’il a
une maison éternelle dans les cieux.
il a soif du Dieu vivant, — Si par
plus d’une attache de parenté et
d’affection, il tient encore à la terre,
son désir est de déloger pour être
auprès du Seigneur, ce qui sera
beaucoup meilleur pour lui. —
Bienheureux est l’homme dont le
Sauveur est devenu le berger, qui
se sent conduit par lui, nourri et
soutenu par lui, dans la vie et lorsqu’ il entrera dans la vallée de
l’ombre de la mort.
V
Pour lui la mort a perdu son
aiguillon et le sépulcre sa victoire;
lorsque finira pour lui sa journée
de travail ici bas, il sait qu’il entrera dans le repos qui reste pour
le peuple de Dieu, dans la joie de
son Seigneur dont il a goûté les
prémisses du jour où il l’a connu
et l’a reçu comme son Sauveur..
3
Des nouvelles de nos paroisses
Une fois par an, nous entendons
des nouvelles de la vie religieuse et
morale de nos différentes paroisses.
C’est une bonne chose; ne serait-il
pas bon aussi que, en dehors des
époques de nos synodes, les pasteurs
et d’autres personnes qualifiées pour
cela, donnassent par l’organe du Témoin des nouvelles de leurs paroisses?
Cela serait bon sans doute, mais pour
se présenter au public, l’on voudrait
avoir des progrès à annoncer, et on ne
les a pas, et ceux-là même qui désirent le plus avancer, se trouvent
dans une position fort pénible, par
trop semblable à celle de l’écureuil
dans sa cage; il s’est donné beaucoup
de mouvement, il s’est fatigué, et n’a
pas avancé d’un pas. Dans ce monde,
nous ne sommes sans doute pas seuls,
à nous trouver dans une situation pareille. M*’ J. Aug. Bost écrivait dernièrement à VEfilise libre: «C’est la vie
religieuse qui nous manque un peu
partout.... nous .sommes obligés de
convenir que les choses ne vont pas
comme elles devraient aller, que nous
n’avançons pas en proporti^on de nos
efforts et de nos sacrifices, que nous
piétinons sur place à beaucoup d’égards... le mal existe; nous vivons
sur de bonnes traditions, mais le mort
emporte le vif, la mondanité a fait
irruption dans l’Eglise, la délicatesse
de la conscience s’est émoussée, on
est spéculateur sans scrupule, avare
sans remords, ambitieux, jaloux l’un
de l’autre, ami des plaisirs et de la
bonne chère... » Cela est écrit de l’ensemble des contrées parlant le français,
et bien qu’italiens, nous y sommes
aussi compris.
Dans quelques-unes de nos paroisses,
il y a encore la fréquentation régulière du culte principal et de la Sainte
Cène sans que pour cela, la vie religieuse soit beaucoup plus avancée. 11
en est d’autres où la Sainte Cène surtout est très négligée. C’est une chose
excessivement pénible de voir les deux
tiers environ d’une assemblée à qui
l’on vient d’annoncer l’Evangile et composée de gens qui ont fait profession
de croire, s’en aller sans regret, tandi.squ’ils sont invités à s’approcher de
la Table du Seigneur. Et si au moins
ceux qui s’arrêtent étaient tous animés
d’un ardent amour pour l’Evangile ,
il y aurait encore là une puissance,
mais hélas !
Notre lampe est brisée
Notre sel sans saveur.
L’un sème et l’autre moissonne,
cela est vrai, et cela peut nous mettre
plus ou moins à l’aise, mais où est
l’agriculteur qui se contente de toujours semer , sans jamais recueillir ?
Il faut pourtant aussi que la semence
incorruptible que nous semons germe
un jour, qu’elle croisse, qu’elle porte
du fruit et arrive a maturité pour que
la moisson ail lieu. El si après avoir
semé pendant des années, nous ne
voyons pas la vie se manifester par
la 'conversion des âmes et par une
conduite digne de l’Evangile, pouvonsnous nous tranquilliser? Qu’est-ce qui
nous empêche de porter des fruits à
la gloire du Père ? Qu’esl-ce qui empêche le Seigneur de venir et de faire
pleuvoir sur nous la justice? — Notre
prédication ne fait-elle pas assez sentir
aux âmes la sainteté de Dieu, de sa
loi et de son Evangile? Disons-nous:
paix ! paix ! lorsqu’il faudrait crier à
plein gosier et déclarer à notre peuple
son péché? Ou ne savons-nous pas
annoncer la grâce de Jésus-Christ? Ou
bien encore ne demandons-nous pas,
ou demandons-nous mal?...
Le courant mondain est fort; dans
quelle proportion les membres de nos
paroisses, y sont-ils engagés? et combien de nos catéchumènes, année après
année, sont-ils entraînés par lui?
Sondons nos voies et retournons jusque à riîlernel. Que l’Esprit de grâce
et de supplication s’empare de tous
nos pasteurs et de tous ceux qui aiment le Seigneur Jésus; que la sagesse
qui gagna les âmes leur soit donnée
à tous abondamment, afin que dans
le courant de l’année qui va commencer le Témoin, écho des Vallées
Vaudoises, puisse, en glorifiant le
Seigneur, donner de ces nouvelles qui
apportent la joie chez les anges du
ciel.
4
®orre0póttbartC0
;U décembre 1881.
Mon cher Monsieur,
Je ne m’allendais pas à vous éei ire
encore de celleîannée, el si je le fais,
c’esi grâce à la neige qui esl venue
iniefrorripre un travail que je venais
de commencer. Celte fois, j’espère que
vous n’en sei'ez pas trop surpris, c’est
de la politique peut-être, que je par*
lerai; j’ai dit peut~êlre, car je ne suis
pas bien sûr qu’il y en ail' dans ce
que je vais dire.
Quoique je ne m’occupe guère de
ces questions qui sont le pain quotidien d'une multitude infinie de gens,
je ne suis pas tout à fait exempt de
curiosité à l’égard de ce qui se passe
d’irnportanl dans les différents pays,
et de temps à autre nous lisons, mon
ami François el moi, un ou deux
journaux qui s’occupent presque uniquement de politique. Hier au soir
nous avons parcouru ensemble quelques
uns dés numéros que nous lisons de
seconde main, et nous nous sommes
arrêtés à ce que l’on dit du pape, de
ses prétentions à reprendre ce pouvoir
temporel, sans lequel il parait que le
salut des âmes ne peut guère êire
acquis; de la menace de chercher ailleurs plus de liberté, el de l’appui
qu’il pense avoir trouvé auprès du roi
de Prusse et de son chancelier. Tout
cela m’a fort intéressé parce que j'y
vois, si cela se réalise , l'accomplissement d’un voeu que j’ai formé depuis
bien des années. — Vous me connaissez, et au besoin vous pouvez témoigner à vos lecteurs que je ne suis pas
égoïste et que je m’efforce dejaireà
mon prochain tout le bien que je
voudrais que l’on me fil à moi-même.
Je me suis donc dil que si le pape a
été pour l’Italie une bénédiction temporelle et spirituelle, il esl plus que
temps d’en faire jouir aussi les autres
nations, surloul les nations catholiques; et si l’Allemagne protestante le
veut aussi à son tour, il me semble
qu’il ne faut pas le lui refuser.
Si au contraire la présence de la
cour papale dans un pays, entraîne
soit de grands inconvénients, soit
même des dangers réels pour la nation
qui lui donne asile, il est juste aussi
que la charge soit répartie'équitablement et que chacune des nations qui
reconnaissent dans le pape leur chef
spirituel, porte à son loür celle charge
qui a pesé jusqu'ici sur l’Italie seule.
Malheureusement, je crains beaucoup que partout on fasse la sourde
oreille, et qu’on ne se soucie pas
d’un pareil honneur. El puis comme
je le disais à mon ami François le
Ene songe pas plus à quitter
0 , que je ne pense à aller en
Chiné ; il y est, el ne serait aussi bien
nulle part ailleurs. Voilà pourquoi il
y a oenl à parier contre un qu’il restera jusqu’à l’avènement du Seigneur
(Thess.). El d’ailleurs les romains ne
le laisseraient pas partir, car que deviendrait Rome sans le pape?
Ce serait cependant un drôle de
spectacle que celui d’une nation protestante se faisant le champion de la
papauté ! — Ceux qui comptent en
jouir auront le temps d’attendre. —
C’est mon opinion, mais je n’ai pas
la prétention d’être bien habile dans
ces sortes de choses. — Si je me
trompe, j’en semis fâché pour les autres, non pour moi. — Du reste sauf
le l especl que je dois à tous ces habiles faiseurs de projets, je ne puis
rn’ empêcher de comparer ces plans
divers que l’on imagine poui' le bien
de l’hiirnanilé , ou la satisfaction de
l’ambition humaine , aux prédictions ,
que je lis dans mes deux ou trois almanachs; Celle fois, par exemple, leurs
auteurs n’onl pas de quoi se vanter :
les mois de novembre el décembre
ont été tout aulies que je ne l’attendais , l’aliTianacb à la main, el c’e.st
très heureux. Dans les affaires du monde
aussi, l’homme s’agite el Dieu le mène.
C’est lui qui gouverne souverainement,
el non ces hommes qui ont parfois
la prétention de mellre leur habileté
au dessus de la sagesse divine.
Jacques.
5
Torre Tellice, le -4 janvier 1882.
Honoré Monsieur le Directeur,
Vous avez raison quand vous écrivez:
t Si les Vaudois veulent avoir des
nouvelles plus fréquentes louchant leurs
propres affaires, ils doivent eux-mêmes
les donner au Témoin, qui se fait un
plaisir de les envoyer jusque dans le
nouveau monde», .le prends ma part
de celte recommandation et de ce reproche bien mérité.
C’est bien de nos affaires vaudoises
que j’entends entretenir, pendant quelques instants, le lecteur, en accomplissant un doux devoir.
Jeudi dernier à 5 heures du soir,
M'*® Sircoulon recevait à YOrphelinat
quelques amis de cet établissement,
pour les associer à la Joie de cinquante et plus de jeunes filles réunies
autour d’un magnifique arbre de Noël,
chargé, à n’en pouvoir plus, de lumière, de fruits el de cadeaux. Vous
ne voulez pas que je vous décrive une
fêle si connue de tout le monde ; il y
a cependant une chose que je voudrais
pouvoir reproduire ici, savoir l’impression que m’ont fait éprouver les nombreux chants si bien exécutés par nos
orphelins. Ét les récitations ? Le choix
ne laisse rien à désirer el l’exécution
est sans reproche. Je doute fort qu’aucune de nos écoles primaires pût trouver sur ses bancs des élèves capables
de réciter el de chanter aussi bien
qu’on le fait à l’Orphelinat.
Pensez à ce que seraient la plupart
de ces jeunes filles sans l’éducation
qu’on leur fournit avec tant d’amour;
et pui,s essayez de dire ce que nos
Vallées doivent de reconnaissance aux
fondateurs de celle maison, aux bienfaiteurs qui l’entreliennenl el à M'*»
Sircoulon qui la dirige avec tant de
succès el de dévouement! N’oublions
pas de riienlionner les services de
M. rinslilnleur Forneron au profil de
cet établissement, car il y consacre
peine et travail pendant toute l’année.
M. Malan, inspecteur de l’Orphelinat, manquait à la fêle. Tous ceux
qui ont eu l’avantage d’y assister ont
vivement regretté son absence plus
qu’involontaire, comnie ils regrellaieni
aussi celle de la plupart des pmis el
bienfaiteurs étrangers. Ceux-ci n’ont
pas été oubliés dans les vœux et les
prières qui ont été présentées au Seigneur, par M. le prof. Tron et les
pasteurs de La Tour et d’Angrogne.
Miss Hathaway qui ne cesse de s’intéresser à nos orphelines malgré son
âge très avancé el ses nombreuses infirmités, a été spécialement recommandée
à la bonté miséricordieuse de notre
Père Céleste.
En écrivant ces lignes j’ai un double
but: Remercier, d’abord, toutes les
personnes qui enlrelienneni et dirigent notre Orphelinat, et lui procurer
de nouveaux amis, surtout au sein de
nos Eglises des Vallées. Que de gens
parmi nous, qui se contentent de
pousser leurs orphelins dans cette
maison, sans jamais lui consacrer une
pensée, une offrande, une visite ! Pasleurs , Consistoires , frères chrétiens
des Vallées, n’est il pas vrai que nous
sommes tous coupables de négligence
vis-à-vis de cet établissement qui fait
autant de bien que d’honneur à notre
Eglise ? Assurons-lui, désormais, le
concours de nos prières et de nos contributions, et le Seigneur continuera
à le bénir et à nous bénir.
il ne me reste plus de place pour
parler de notre Hôpital de La Tour,
de nos chères diaconesses el de l’arbre de Noël pour les malades. Ici aussi
nous n’avons qu’à rendre grâces a Dieu,
el à remercier nos bienfaiteurs el nos
amis. J. P. P.
De i'origiiie des manuscrits vaudois
Toute réserve laite de noire opinion
à cet égard , il nous semble utile
de soumellre à l’attention des membres de notre jeune Société d'histoire
Vaudûise le compte rendu suivant,
Sue nous donne la Semaine religieuse
e Genève, d’un mémoire de le
pasteur Monlel sur la date et Voriginalilé des manuscrits vaudois, en particulier de ceuss de la Bibliothèque de
Genève N. 206-209, lu à la Société
des sciences tkéologiques de cette ville,
6
dans sa séance du 21 décembre dernier; <i M. Monlel croit, comme le
D'^ Herzog et d’autres érudits modernes,
que l'héi êsie vaudoise est née à Lyon
à la fin du douzième siècle , et que
la plupart des écrits vaudois, entre
autres les poëmes, ne remontent qu’au
quinzième siècle. Mais il s’est efforcé
d’établir que quelques-uns des traités
vaudois que nous possédons encore,
et qui diiTèrent très peu des traités
catholiques que le moyen âge nous a
laissés sur les mêmes sujets de morale, ont été composés dès'le treizième
et le quatorzième siècles, et qu’ils
répondent au signalement qu’Etienne
de Bourbon nous donne, vers 1225,
de certains écrits vaudois, lorsqu'il
parle de « recueils de sentences d’après
les Pères <1. Les auditeurs de M. Montet
ont été vivement frappés lorsqu’il leur
a fait retrouver dans la Cctniica, le
traité de la Pénitence et le livre des
Vertus, de nombreuses citations textuelles de S(.-Bernard, d’Alcuin, et
d’une foule d’anciens Pères.
L’intéressante lecture de M. Montet
a provoqué un entretien auquel ont
pris part MM. A. Rogel, Ckaponnière,
Oliramare , T. Claparède, Pelavel,
H. Lecoullre, et dans lequel Monsieur
Benjamin Tournier a clierclié à défendre l’idée traditionnelle d’une analogie plus complète de doctrine entre
les Vaudois du douzième siècle et les
Protestants du seizième».
iiouDclUd reltj^teuaea
IrALtE. — Le 19 décembre a eu lieu,
dans l’iiglise méthodiste wesleyenne de
Rome, la première assemblée générale de l’Association des cbrmiens
évangéliques pour l’observation du
dimanche. Cette réunion à laquelle
ont assisté environ 500 personnes,
avait été convoquée par l’initiative du
cercle Aonio Paleatio et de l’Union
chrétienne. Tous les pasteurs des diverses dénominations protestantes de
Rome étaient présents. La séance a
été présidée parriionorablcMac-Arlhur,
dernièrement lord-maire de Londres,
dont l’aljoculion, traduite par le rév.
Piggol» ^ êlê très applaudie. D’autres
orateurs ont intéressé l’auditoire en
montrant tour à tour l’importance du
jour du repos, les funestes effets d’un
travail continu, la sagesse de l’institution dominicale par la loi divine et
la nécessité de l’initiative individuelle
pour faire proposer la cause de l'observation du dimanche. Ces orateurs
étaient MM. Sciarelli, de l’église Wesleyenne, Meille de l’église Vaudoise, et
Gàvazzi de l’Iiglise libre.
France. — L'Officiel publie Le décret
suivanl^du Président de la République ;
Art. i. Dans les établissements publics d’instruction secondaire, le voeu
des pères de famille sera toujours
consulté et suivi en ce qui concerne
la participation de leurs enfants à
l'enseignement et aux exercices religieux.
Art. 2. — L’instruction religieuse
sera donnée par les ministres des différents cultes, dans l’intérieur des établissements, en dehors des heures de
classe.
France. — Le projet de décret portant réorganisation de la Consistoriale
de Paris, dans, un sens favorable au
parti libéral, et que nous annoncions
comme imminent, dans le dernier
numéro du Témoin, vient d’être présenté, par le Directeur des cultes, au
Conseil d’Etat , qui, vu le vent qui
souffle dans les riions gouvernementales, ne manquera probablement pas
de l’approuver. Ce projet se résume
dans les deux points que voici : 1“
Créer un nouveau Consistoire comprenant les paroisses 'des départements
voisins , avec Versailles pour cbeflieii,
afin de diminuer d’autant le ressort
et l’importance du consislohe actuel
de Paris ; 2° restreindre le Consistoire de Paris au département de la
Seine, et diviser l’Eglise de la capitale en huit paroisses, avec huit conseils presbyléraux groupés autour de
la paroisse centrale de VOratoire qui
.serait la paroisse chef-lieu.
— La délibération suivante, concernant également les écoles et dont l’hoslililé à toute religion révélée, se mon-
7
•uSÄ«rt»>ri.»vr .N<
tre aussi ouvertement que possible, a
été prise par le Conseil municipal de
Paris ;
€ Le Conseil municipal, considérant
qu’il est de la plus haute importance
pour l’avenir de la République d’élever
des générations nouvelles, non seulement dans la science da leur époque,
connaissant l’histoire et la littérature
de leur pays, mais qui soient en même
temps dégagées des préjugés religieux
et autres conceptions à priori ;
» Considérant que 1’ enseignement
secondaire, tel qu’il est pratiqué actuellement , est en opposition avec
cette nécessité;
» Émet le vœu : que les programmes de l’enseignement secondaire, notamment en ce qui touche l’histoire,
les auteurs français, la philosophie et
l’instruction religieuse, soient révisées
conformément aux tendances de l’esprit moderne. »
Suisse. — Le Comité des Missions
de Bâle cherchait un médecin qui
voulût bien , contre une juste rétribution, accompagner, en 1^82, M. Prætorius, sous-inspecteur de l’Institut,
dans le voyage qu’il doit faire à la
Côte-d’Or. La lâche de cet homme de
l’art devait consister à examiner, au
point de vue hygiénique et climatérique , les stations missionnaires de
celle région, et à donner toutes les
directions nécessaires pour le traitement
des maladies qui y font tant de ravages. Il était appelé longtemps d’avance afin qu’ une fois sa décision
prise, il pût se préparer à sa lâche
par des éludes spéciales et, s’il le
fallait, par un voyage en Angleterre.
Entre tous les candidats qui se sont
présentés (le Missionnaire croit qu’il y
en a une quarantaine), le Comité de
Bâle a fait choix d’un Bâlois d’origine,
M. le Doct. Ernest Maehli.
Angleterre. — Fj’autrejour ont eu
lieu à Leed (Comté d’York) une conférence et un meeting en faveur de
la paix internationale. La conférence,
qui a eu lieu le matin, présidée par
le rév. Jackson, chanoine, a délibéré,
dit le Journal du Protestantisme, sur
les trois questions suivantes: La nature et la tendance antichréliennes de
la guerre, les devoirs des ministres
et du peuple chrétien à cet égard ; les
maux énormes qu’entraînent les armemenls et les armées permanentes.
Après avoir écoulé la discussion des
rapports, elle a conclu en déclarant
que l’étal des choses actuel en Europe
était un scandale pour la chrétienté et
a protesté au nom de l’Evangile et
de la civilisation contre ce système
de paix armée.
Le soir, un meeting nombreux et
enthousiaste, tenu sous la présidence
de l’alderman Tatham, maire de Leeds,
a adopté les deux résolutions que
voici: 1” I! sera fait des démarches
pour l’établissement d’une Haute Cour
d’Arbilrage; 2® On prolesie contre les
énormes armements de l’Europe. Celle
résolution à été soutenue avec une
grande éloquence par M. Henry Richard,
membre du Parlement.
Allemagne. La commission chargée
de réviser la traduction biblique de
Luther, vient de terminer son travail
qui a duré dix ans. Elle se dispose à
le publier, pour le soumettre aux critiques; mais ce n’est que après une
seconde révision, où il sera tenu
compte des observations qui auront
pu se produire, que l’ouvrage sera
édité pour' le grand public.
Afrique. — Les directeurs de la
Mission vaudoise annoncent l’heureuse
arrivée de Henri Berloud et de ses
compagnons de voyage à Waterfall
(Valdézia). Dans celle même contrée
des Spelonken, où M. Paul Berlhoud
n’avait trouvé , il y a neuf ans, que
.sauvagerie, danses et chansons barbares , son frère et successeur a pu
être reçu par deux on trois cents
chrétiens, catéchumènes ou auditeurs
bien disposés, qui se sont avancés à
sa rencontre bannière en tête et au
son de cantiques.
D’après les journaux anglais, les
indigènes d’une partie du Transvaal se
seraient de nouveau révoltés contre les
Boers, et les résidents de race blanche
auraient dû s'enfuir de l’un des districts du pays.
8
ÌSewue ))oUttqm
Mtniié. — La Cliamhre des députés
et le Sénat ont pris leurs vacances
après avoir volé les budgets. Les journaux de la dernière semaine n’ont
offert qu’un médiocre intérêt. Il y a
eu au Quirinal réception des ambassadeurs et des grands Corps de l’Etat.
Le roi et la reine se sont entretenus
avec tons avec affabilité. Mais rien de
saillant n’a été dit dans ces visites de
cérémonie, les mêmes partout et toujours. ■— La grande question du jour
que les journaux italiens et étrangers
continuent à discuter à perle de vue,
c’est l’altitude de l’Aliemegne, de l’Empereur et de Bismark, vis-à-vis du
Vatican et de l’Italie. Il est certain
que Bismark caresse le parti clérical;
mais il n’est pas aussi certain qu’il
veuille le rétablissement du pouvoir
temporel du pape ; il est encore plus
incertain qu’il puisse l’obtenir dans
le cas où il le veuille. El Bismark est
trop prudent pour s’exposer à un échec.
Le rétablissement du pouvoir temporel, c’est'^a perte de sa capitale pour
rUalie, c’est la ruine de son unité,
c’est la division, la guerre civile.
Aucun gouvernement, aucun parti ,
hormis le parti clérical et les sectes
communistes et nihilistes , ne peut
vouloir une telle source de désordie.
Rien ne paraît devoir être décidé à
l’égard de la nomination de notre am-:
bassadeur à Paris, jusqu’à l’acceptation par les chambres du traité de
commerce avec la France.
Les journaux modérés se plaignent
avec raison du résultat nul, jusqu’ici,
du voyage du roi à Vienne.
France. ~ L’altitude du gouvernement français, vis-à-vis de" l’Italie
est plus amicale, mais il ne faut pas
trop s’y fier.
Le ministère de Gambetta a envoyé
malgré tout, le fameux Rouslan à son
poste de Consul-Général à Tunis.
^»aleterre. — L’Angleterre n’en
a pas fini avec l’Irlande. La land-ieague
des hommes dissoute, il reste celle des
femmes, qui ii’esi pas sans danger.
Allemagne. — L’Empereur à sa
réception du Nouvel an a exprimé
l’espoir que la paix de l’Europe ne
sera pas troublée.
Buaete. — Les journaux rapporlenl des "nouvelles de nouveaux allenlats nihilistes conli'c la vie de l’Empereur. 11 y a en des troubles à Varsavie
et un grand incendie à Gronsladl.
sotjscriirTiON
eu faveur des Vaudois de Freysànièrt
M. Jean Pons Evangéliste à
Naples...................fr. 5
M. Muslon pasteur a Prarnol » 8
M. Alex. Genre de Bovile • 2
Souscription précédente . » 232 50
Total L. 247 50
.SOüSCItlPTlON EN KAVEÜit
de ia Veuve du r^genl Monnel d'Àn(/roff»e
M, Muston pasteur . . fr. 3
M. Et. Malati Régent à
Prarnol...................» 3
SOUSCRIPTtON
pour la veim Gaydou
Jules Bonnet Evangéliste fr. 5
Corsani Inslilnleur à
Sampierdarena . . . • 5
Annonoe.s.
En vente citez M. Gilles, libraire à
La Toiir, au J'' janvier prochain:
Lettres d’Alexandre Vinet
et de quelques uns de ses Correspondants, suivies d’un Choix de pensées inédites dtt même auteur... — 2
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EftNESTftOBEKT, Génint elAdministraieur
l’ignerot, laip. Cliiantore et MpscareJli.