1
' Quairièrae Année.
i Oclóhre 1878
N. 40
TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Totts me seret Actes 1, 8.
iSiÉiiJctni la 'cèrité- avec la charité. Çp, ], 16,
PRiX D’ABBONNBMENTPAR AN Italie, . L. 3 Tous les pays de TUnion de poeta ... >6 Amérit^ue . . » 9 On s'abonne: Pour ] Intérieur chez MM. les ’ pasteurs et les librairas de Torre Peìlicq. PourVÆbîiéWetiravi Bureau d’Ad- ministration. Un numéro séparé: IQi ceptixnee. Annonces : 25 centimes par ligne. Leis envois d*argent sa font lettre vetommandée ou pw mandats sur le Buriaau de Pi- Yosa Argentina.
Pour la RÉDACTION a.dresser ainsi: A ia Directio,u ritji Po.rjiare^fo (Pinproloj itaiie. Pour l'ADMÏNISTRATION adresser ainsi : A l'Adminiatralion du Témoin, Punnarelto (Piuerolo) Italie^
Ho minalre.
Le treizième Lion monlre la griffe. ~
Pilate fît prendre qésas et le fît fouetter.
-T- ¥ a-t-il daps le oifll une place pour
les indiÎTérenls? •— Le devoir de donner.
— Ci-gît... la pipe de mon père. — Cliro~
nique mudoise. — Revue politique. — AnnottfCe^t t
Le Ireiziènie Lion montre 1» friSb
A propos d’un article du journal
Vltfilie nous avons, dans notre n®
précédent, affirmé que le succès
de rpeuvre d’évangélisation dans
Ip, villa de Rome, que ce journal
trouve mesquin , est en réalité merveilleusenaent beau et de nature
à remplir le çccur ^es chrétiens
d’une joyeuse confiaiLce en l’avenir.
Nous ne pensions guère que celte
manière de voir serait si tôt confirm,ée par un homme qui ne peut
être soupçonné d’avoir un faible
pour révangélisatioh de l’Italie ;
ou plutôt il est arrivé que notre
a|)préciation s’est trouvée d’accord
avec celle de cet homme, intéressé plus que personne à déprécier l’œuvre que les protestants
foqt depuis huit ans dans le sanc
tuaire même de la catholicité. Cet
homme, avec lequel nous sommes
cette fois d’accor^, n’est rien
moins qqe le pape Léon XIIÎ.
Dans une lettre adressée sous la
date du 27 août dernier au cardinal Nina son secrétaire d’Etat,
l’oraclq du'Vatican passe en revue
les affaires d’Allemagae, d’Orient
et d'îtalie, consacrant à cette dernière la plus grande partie de sa
lettre. Plusieurs journaux ont relevé avec raison la très sensible
différence de ton chez l’infaillible
auteur de ce curieux document,
suivant qu’il parle de la puissante
Allemagne, ou de la faible et très
patiente Italie. 11 avoue qu’il a
pris l’initiative auprès de l’auguste
Empereur et cela dans l’espoir
d’obtenir non pas une simple trêve,
mais une paix solide et durable.
' A la date de la lettre, il avait
bon espoir de réussir; nous savons aujourd’hui que les négociations sont entièrement rompues.
C’estdommage pour rAllcmagne,
cette noble nation, car l'Eglise ne
serait pas seule à gagner à cette
paix, et les fils de l’Eglise sa-
2
-314.
raient, comme autrefois, les sujets
les plus fidèles et les plus généreux, à ce qu’affirme le pape.
Pour en venir à ¡’Italie et au
jugement que. dans sa lettre,
Lëoii XIII porte sur l’œuvre d'e'vangélisation dans la ville soidisant éternelle, voici dans quels
termes il en constate les progrès;
« C’est avec une immense amer
• tume de notre cœur de père et
■' de pasteur que nous sommes con» traints de voir, sous nos yeux,
• les progrès de l’hérésie dans cette
» ville même de Rome, centre de
» la religion catholique, où s’élè» vent impunément des temples et
• des écoles hétérodoxes en grand
» nombre et de constater le per» verlissement qui en dérive spe» cialement pour tant de jeunesse
» à laquelle est donnée une ins» truction mécréante fsoredentej •.
Ainsi donc l’hérésie est en pro, grès à Rome, ce qui signifie que
plusieurs ont abandonné l’église
du pape pour devenir membres de
l’Eglise de Jésus-Christ. Car nous
savons que tous les ouvriers qui
sont employés à l’œuvre d’évan
gélisation des romains, prêchent
Jésus-Christ et le salut par sa
mort expiatoire. Aucun socinien ,
que nous sachions, n’a jusqu’ici
entrepris d’y faire des disciples à
son fondateur. C’est donc un cri d’allarme que pousse le très modéré
Léon XIII; il ne se fait donc pas
allusion sur la gravité du danger
dont la papauté est menacée, et
les craintes de l’adversaire sont
faites pour réjouin "le cœur des
amis de l'Evangile.
Toutefois l’on se tromperait fort,
croyons-nous, si l’on supposait que
les progrès de l’hérésie sont la
cause principale de l’amertume
qui remplit le cœur du prétendu
vicaire de Jésus-Christ. Une lecture attentive de la dernière partie
de sa lettre montre qu’il y a autre
chose qui le blesse plug douloureusement encore. •< Comme si
tout cela était jieu de chose, ditil, on essaye de fendre vains les
actes mêmes de notre ministère
spirituel». Ce qui veut dire que
pour entrer en possession des revenus des diocèses , on des paroisses, les évêques et les curés
doivent obtenir Veæequatur ( up
décret d’investiture) du gouvernement, et que pour l’obtenir il
faut qu’ils le demandent.
Or il est naturel que le gouvernement procède en cette matière avec une prudente lenteur
et qu’il lui répugne, par exemple,
de fournir des subsides à des
hommes qu’il sait être d’ardents
ennemis de l’ordre de chose établi.
Le gouvernement laisse le pape
revêtir qui bon lui semble de la
charge d’évêque ; il ne met donc
aucune entrave à l’exercice de sa
Jurisdiction spirituelle. Mais il faut
croire que les revenus sonnants
font aussi partie de cette Jurisdiction ; c’est du moins ce que le pape
semble affirmer. Et pois, qui sait ?
L’amoindrissement de cette Jurisdiction ne consisterait-il pas en
ceci, que, à Rome même, et sous
les yeux du Pontife l’on bâtit
des temples, on fonde des écoles,
et tout cela impunément! Autrefois le pouvoir ecclésiastique était
revêtu d’une Jurisdiction bieû plus
étendue , puisqu’il faisait exter-,
miner par le bras séculier les
hérétiques, vrais ou faux, et quiconque ne courbait pas la tête
3
jusque dans la poussière devant
celui qui se faisait alors déjà
adorer comme Dieu dans le temple
de Dieu, voulant se faire passer
pour Dieu. — Si les temps et les
mœurs sont autres, Rome n’a jamais répudié même la plus insignifiante de ses prétentions d’autrefois, et malheur à nous si, une
fois encore, elle trouvait les puissances de la ferre dociles à son
commandement. Quel que soit
l’homme que l’on ceint du trirègne, fût-il par impossible un Fénélon , il jouera le rôle que lui
impose son exaltation, et il bénira
quiconque soutient, par n’importe*
quels moyens , les énormes prérogatives dont il se croit le dépositaire.
rilitle ni piûnitre Jésus
el le fit fouetter.
« Il y a dans chaque indilTérenl,
l’étoffe d’un ennemi ». Aucun indif-férent ne voudrait croire qu’il en est
ainsi, et cependant, que son amour
pour une paix hypocrile soit mis à
l’épreuve et vous le verrez bienlôl de
mauvaise humeur contre celui qui s’esL
franchement décidé pour la vérité et
qui en soutient la cause. Il se laisse
gagner par ceux qui crient le plus
tort ou par le grand nombre. Voyez
Pilate: tout en ne se menant pas en
peine pour la vérité, il sembla d’abord
qu’il voulût prendre la défense de
Jésus, 11 dit au peuple: ,1e ne trouve
aucun crime en lui, et il était prêt
à le vemellre en liberté. Mais en l'ace
du cri unanime; « Non pas celui-ci,
mais Barabbas , il céda : Püale^ fil
prendre Jésus, et le fil fouetter. 11 était
cependant parfaitement éûr que Jé.sus
était innocent, il répéta encore deux
fois; Je ne trouve aucun crime en lui,
et pour le prouver d’une manière plus
évidente il lava ses mains devant le
peuple en disant : « Je suis innocent du
sang de ce juste vous y penserez. Mais
avec tout cela, il ne prit pas en main
la cause de la justice et rie la vérité,
au contraire: « il livra Jésus pour
être crucifié » . C’est dire que tout en
trouvant que Jésus était innocent, il
ne voyait pas qu’il valût la peine de
soulenir iermemenl un homme qui
s’estimait roi, pour rendre témoignage
à la vérité.
li en est aipsi des indifférenis de
tous les temps. Mis. en demeure de se
décider en face de la vérifé, ils se
lournenl facilenienl conlre elle, ou du
moins ils .abandonnent volontiers à leur
sort ceux qui, à leur avis, ont ,eu le
tort de se déclarer pour elle.
Ainsi tant que la mort spirituelle
règne dans une parois.se , l’indilTérenl
se trouve à son aise, mais si quelques
âmes se réveillent et se relèvent d’entre
les morts pour vivre dans la |piélé en
Jésus-Christ , i! les regarde de mauvais
œil, les blâme, cl leur dirait volontiers
comme Achab à Klie ; « N’es-lu pas
celui qui trouble Israël? » '1 Rois xviii.
« L’indifférent le plus favorable en
théorie à la liberté des opinions , se
lasse bientôt de protéger des gens qui,
selon lui, auraient tout aussi bien fait
pour eux et pour tout le monde , de
demeurer eu repos ».
Pour être les amis de la paix , il ne
nous faut donc pqs être indifférenis ,
mais plutôt être les imilaleurs de Daniel
et de ses compagnons, de Paul, :de
Barnabes, et de tant d’autres « qui
n’ont pas aimé leurs vies, mais les
ont exposées à la mort ».
\ n-l-il dans le ciel
une place pour les indifférenis?
Ceux qui se prociamenl le.s grands
amis de la paix, et qui voudraient la
conserver en repoussant la vérité, enIreronl-ils dans le repos de Dieu ? ou
du moins occuperont-ils entre le ciel
et l’enfer une place intermédiaire, où
ils pourront dire d’avoir eu raison
4
ôi-’
comme ils prélendenl ici-bas? — Non,
cela esl impossible. Lise» le éliap.
XXV de Si Maiih., vous ne voyez loujom’s que deux classes de personnes
devant le tribunal de Dieu : vierges
sages et, vierges folies, serviteurs fidèles
et serviteurs innliles, les brebis et les
boucs, les bénis et les maudits. H n'y
a nulle part dans la Bible une promesse
de salut faite à ceux qlii ne se déclarent ni favorables *ni contraires à la
vérité. Il n’y a pas pour èiik une démeure spéciale, où ils seraient également éloignés de céiix qui ont connu
la vérité *el ont été affrandiis par elle,
et de ceux qui en ont été les ennemis
déclarés. Il n’y a que deux places:
l’une à la droite et raulre à la gauche ;
il n’y a que deux parts: les peines
élèrnelles et la vie éternelle.
Les indifférents se trouveront-ils
parmi ceiix de la droite? auront-ils
part à la vie éternelle ? Cela ne se
peul, puisqu’ils n’bnl jamais pris fait
èt dàuse pour la vérité, ils iront pas
même crn à son existence. Toutes lès
rejigions sont bonnes, ont-ils dit à
qui voulait l’eniéndre. Pour eux donc,
,,il n’y avait pas une religion qui fût la
véritable, qui seule possédât la vérité.
Qu’esi-Ce que la vérité? ont-ils dit en
halissfint les épaules et en abandonnant
âu suppliée ceux qui lui rendaient témoignage. Ils n’ont pas eu de sympathie pour Jésus-Christ, ils ne l’ont
pas aimé , ils n’ont pas éprouvé, le
moindre sentiment de rèconnàissance
envers lui, ils ont peut-être senti un
peu de pitié pour ceux qui souffrènt
ôn son nom. Jésus pourra-t-il admellre
au nombre des- bénis de son Père,
ceux qui ne se sont jamais déclarés
pour lui ? Non , il déclarera ne pas
connaître ceux qui dans celle vie ne
l’ont pas confessé comme leur Sauveur
et leur Maître, alors même qu’ils auraient été baptisés, qu’ils auraient communié, qu’ils auraient entendu des
semions toute leur vie. Luc. xui. Non,
le royaume des cieux n’est pas poulies indifférents, pour les lâches, poulies timides, mais il esl aux violenis
qui le ravissent, aux violenis qui saisissent la vie éternelle, â ceux qui
s’efforcent d’entrer par la porte étroite.
H n’y a donc riên à gagner 'mais
tout à perdre à demeurer dans l’indifférence, et si notre église est en
souffrance à cause de cette plaie, notre
devoir esl de chercher à l’en délivrer.
Que faire pour cela ? Le meilleur rtioyen
d’appeler les âmes hors de l’indifférence, est entre les mains de ceux
qui oni cru, qui sont affectionnés au
Seigneur Jésus, ifs doivent metlre de
côté leur timidité, vivifier leur foi par
la prière, vivre selon la piété en JésuèChrist en s’exhorlanl les uns les aiiires
aux bonnes œuvres. Quand les indifférents'senlironl une nouvelle vie èirculer autour d’eux, ils seront forcés de
prendre une décision. S’ils se décident
pour la vérité tout e'sl gagné, s’ils en
deviennent le.s ennemis il esl â espérêr
qti’ils ne pel’sévèreronl pas dans leur
inimitié, mais qu’ils seront amené.s
comme Sanl de Tarse à se jeter aux
pieds de celui qu’ils persécutent.
' *- L’indifférent qui s’est élevé jusqu’à
rinimitié ne peul plus retomber dans
l’indifférence 11 n’y a plu.s pour lui
qu’une chance qui est d’aimer. Multipliez-vous donc parmi les indifférents
ennemis de la vérité, c’est-à-dii-e cœurs
atteints par la vérité, cœurs convaincus
de misère et de péché, cœurs où
l’œuvre de l’Esprit céleste a commencé
et se poursuivra peut-être, fcœurs qui
avez entrepris contre Dieu cèlio lutte
mystérieuse, où la palme du li'iôrïipihe
est. réservée au front dn vaincu ! Et
puissiez-vous après votre retraite dès
rangs de l’indifférènce, 'grossir par
volre conversion les rangs des amis
de Dieu, de Jésiis Christ , de la vérité ». ( Vimt). .
LË DEVOIR DE DO^^ER
On nous saura gré, nous osons l’espérer, de publier en entier dans le
Témoin- et en le traduisant en français
le discours du rév. Donald Miller qiie
rimporlahce' du sujet qu’il traite a engagé le bureau du Synode à insérer
textuellement dans le Compte-Rendu.
La question que notre excellent amj
a soulevée avec tant de franchise ei
5
JSÏ7.,
qù’il a si élocfuemmeni examinée en
présence du Synode, celle question
de la libéralité chrétienne considérée
comme impérieux devoir, avait été
depuis l’année dernière snrloiil, mise
à ¡’ordre du jour, .mais sans que notre
Eglise s'en soit jusqu’ici occupée avec
quelque entrain et avec ensemble.
Malgré les répugnance.s du grand
nombre peut-être, répugnances qui
pour plusieurs proviennent de leur
Ignorance, celle question s’impose irrésistiblement, et malheur à nous si, sous
de vains prétextes voilant une coupable
négligence, nous réfusipns de l’étudier
avec sérieux. — Nous ne donnons aujourd’hui que la première partie de ce
remarquable discours ;
« C'est à moi que revient celle année
l’agréable devoir de vous saluer au
nom de l’Eglise Libre d’Ecosse. Le
mandai que j’ai remis an président
porte le nom de votre vénérable ami,
le docteur Stewart, et je suis|peisiiadé
que vous êtes peinés autant que je le
suis de ce qu’il n’a pu venir ici celte
année. Je puis cependant vous assurer
qu’il est d’esprit avec vous et que très
souvent, pour ne pas dire toujours,
VOUS'êtes présents à sa pensée lorsqu’il
fléchit le genou devant le trône de
Dieu. Si vous n’avez pas le bonheur
d’entendre, comme pendant tant d’années déjà, sortir de ses lèvres des
paroles d’affection chrétienne, il y a
néanmoins dan.s sa yie consacrée Ipule
entière aux intérêts de votre Eglise,
une voix entendue par tout cceur vaudois et qui semble vous dire en ce moment comme St Pau’l disait aux chrétiens : «je rends toujours grâce pour
vous> faisant mention de vous dans
mes prières , afin que le Dieu dé notre
Seigneur Jésus-Ghrist le.père de gloire
vous donne un esprit de sagesse ». —
J’ai reçu hier un billet de lui dans lequel il me dit ; « je vous prie d’exprimer au Synode l’inallérable intérêt
que je prends à ses délibérations,
quoique, à cause de ma surdité qui,
l’année dernière ne m’a pas permis de
suivre»les discussions, jê ne juge pas
que ma présence soit nécessaire celle
année. J’espère, si Dieu m’accorde de
vivre encore, pouvoir me trouver de
temps en temps an miliéU de nos
frères ».
Puisque j’ai parlé de mon rñunüut
permeilez-fnoi de faire une obsérvaiinn
sur le mot invitalimi qui se trouve à
là page U® du Bapport dé h Tahk.''
Je n’ai reçu aucune invitation à me
rendre ici, et je n’ai pas cru que cela
fût nécessaire. Mon Eglise mémoiè,
pai’ceqn’elle éproUve le désir de vous
exprimer son affection, comme èlle
l’a toujours fait depuis plus de âO ans.
Elle n’attend pas une invitation, et
je ne voudrais pas que la Table crûl
nécessaire d’àttendré une inviiaiîun
avant d’ertvoyer un député à notre
assemblée générale.
Je suis persuadé qu’elle trouvera
plus d’un pasteur qui aura le courage
d’accepter son simple mandat, et de se
présenter à notre assemblée, salas
crainte d’être mis à la porte. El maintenant que puis-je vous dire domme
député de l’Eglise Libre d’ficésse ?
Ce serait, me semble-t^-il, une véritable œuvre surérogatoire de vous
assurer de l’affectipn que mon Eglise
vous porte et de l’intérêt qu’elle prend
à l’oêuvre d’évangélisatiola de votre
Eglise. Ce sont d’ailleurs des choses
qui ont déjà été dites dans le mandat
qui vous a été lu il n’y a qü’ün instant.
Puis il y a eu récemment des faits
qui prouvent mieux que des paroles
quel cas l’Eglise Libre d’Ecosse fait de
voire Eglise et de wij-é-œuvre d’évangélisation. Je fais une simple allusion
à ces faits. A bon entendeur peu de
paroles suffisent.
Au lieu donc de prendre pmtr texte
les paroles de mon mandat, je voudrais,
si vous me le permettez, vous parier
sur un autre sujet, un sujet moins
agréable peut'èlre, mais beaucoup plus
praiiquel, savoir, le dévoir de donner,
selon nos moyens, pour l’avancement
du règne de Dieu.
Je sais que vous me faites l’honneur
de me recevoir plutôt comme votre
collègue, que en qualité de député
étranger, et c’est pourquoi je prends
la liberté de faire quelques observalions sur ce sujet. Entendons-nous, je
n’ai pas l’intention de vous faire un
sermon ni dans l’un, ni dans l’aulre
6
^318.
sens. Vous .savez bien , sans que je
vous le dise, combien les écrivains
sacrés et .lésus-ChrisI lui-même ont
insisté sur ce devoir, et comment ils
l’on représenlé sous le double aspecl
d’im privilé><e et d’un moyen de (irâce
. et de bénédiction. Vous aurez eu de,s
occasions, comme j'en ai eu moi, —
même d’observer combien est vrai le
proverbe qui dit « il y a tel qui répand
et qui sera augmenté davantage et
tel qui resserre outre mesure et qui
n’en aura que disette (ji, 24). —
Eh bien ! j’entends constamment deux
plaintes ( Îamenlalions ) qui m’arrivent
des vallées vandobes ; l’une est : hoi«
sommes pauvres, et l’autre:/« vie spirituelle est languissante. Et je me demande si l’nne, nu moins, des causes
de ce double mal, ne serait pas que
les vandois n’ont pas encore appris à
donner pour la cause de Christ avec
la libéralilé voulue?
En 1868 un des députés de l’Eglise
bibre d’Eco.sse à votre Synode, 'était
le regretté Doct. tiutbrie , l'un des
plus ardents admirateurs et des plus
sincères amis de votre Eglise, écelle
occasion il exprima l’opinion que les
vaudois devraient et pourraient donner
beaucoup plus qu’ils ne donnent, et
j’avoue Mnchement que je suis aussi
de cet avis. A l’exception de quelques
uns', qui ne sont pas tous ricbes, leâ
vaudois, selon moi, comptent trop sur
la libéralité îles autres. On pourrait
en dire autant des congrégations dans
le champ de l’évangélisation , et je
l’ai déjà dit l’autre jour à la Conférence
générale. Mais maintenant je parle du
.peuple vaudois, et je dis qu’il me
paraît se contenter trop de laisser à
d’autres cette partie de sa religion. Si
ce jugement est erronné je prie le
président de le rcciifier, avec la même
franchise que je mets à l’ox|H'imer.
Mais .s’il est juste, alors chaque membre
de ce Synode devra admetire avec
moi que cet étal de élmsos est une
plaie à laquelle il faul chei'clicr un
remède, si l'on veut que l’Eglise Vaudoise soit saine et qu’elle prospère;
eiije voudrais que ce Synode pens<ât
au remède.
(A suivre ).
CIGIT.....
Iti (lipc «le niuii (1ère ^
— Papal,dit la petite Berthe, voulez-vous me donner le coiri de terre
qui .se trouve au fond du jardin?
— Que veux-tu faire de ce bout de
terrain? Veux-ln y bâtir une maisonnette pour ta poupée ?
— Non pas, je voudrais y faire un
cimetière.
— Un cimetière!... que veux-tu donc
y enterrer?
— Ceci d'abord , s’écria Berthe en
.saisissant'un objet placé sur un banc
devant la porte. Puis elle s’enfuit légère comme une hirondelle du côlé
du jardin , de sorte que personne ne
vit ce qn'elle emporl.ail.
A la [lu de la journée le fermier
clicrcliail sa pipe. — Personne n'a-t-il
vil ma pipe ?
— Papa, c’est moi qui'l’ai prise!
— Toi, petite espiègle, cl qu’en a.s
lu lait ? ^
— Je l’ai enterrée dans mon cime
tière. Venez voir. Le père suivit: sa fille
au jardin et là sous un pommier sauvage était un petit monticule recouvert
de gazon et orné de l’épitaphe suivante: ,
Ci gil sous celle pierre '
La pipe de mon père !
Le brave homme attira vers lui sa
petite fille et lui dit:
— Di^-moi , ma chère, 'pourquoi
as tu fait cela ?
— Pareeque je ne veux pas vous
voir inourii' -comme le voisin Paul.
Vous savez bien que lorsque nous revenions de l’enleiremeni, le docteur
l'épondil à quelqu’un qui lui demandait ce qui avait occasionné la mort
du voisin : c'est la pipe rpii l’a tué !
et comme on se récriait, il ajouta :
« il serait guéri facileriieiU sans l’infliicnce lu tabac qu’il s’obstinait à fumer et qui neulralisaU l’effet des reinêdes., Neutraliser veut dire rendre
inútil O nul n’est-ce pas? ,
— Oui mon enfant.
—- C’est ce que j’ai compris. Eli
bien , cher papa, je veux vous voir
7
v>-'V»A«w^vsArv3 lôv»
très-longlemps auprès de nous, ¿U1,
très longtemps ; je ne veux pas que
la vilaine funiée du tabac que je déleste, vous emporte loin de nous......
et loin du ciel peut-être, car le docteur l’a dit : c'est une triste mort que
de mourir de sa pipe !
Vous voyeï papa pourquoi j’ai en
terré votre pipe, c’est pour qu’elle ne
vous fasse plus de mal.
Vous n’allez pas la déterrer, au-,
moins, petit père ?
— Non Berlhe.je ne la reprendrai
pas. Elle me manquera beaucoup, sans
doute, j’aurai de la peine à m’en
passer; mais je penserai à ma chère
fille et cela me donnera dn courage.
Fumer est une mauvaise habitude, j’en
conviens. Ma pipe restera où lu l’as
mise.
— Quel bonheur! merci 1 merci !
mon cher père ! '
— Ce n’étaU donc que pour y enterrer ma pipe que (u m'as demandé
tout ce terrain ?
— Oh! j’espère y enterrer bien d’autres choses encore.
La tabatière de tante Jeanne, la
blague à tabac de Joseph, et, qui
sait ? peut-être le cigare de l’oncle
Edouard.
iRayon de sol«itJ.
(iliroiùque ©auboiôc
Mia Tour. — Lundi dernier, 30
septembre, a eu lieu dans, nos trois
établissements d’instruction secondaire,
l’examen d’introduction, conformément
au Règlement et à la circulaire de la
Table. Dans l’Ecole supérieure ont été
admises 15 nouvelles élèves et quatre
ou cinq externes. C’est, une bonne
entrée, de beaucoup supérieure à celle
de l’année dernière; à l’Ecole Normale
se sont présentés 10 élèves qui tous
ont été admis ; le contingent du Collège est le puis petit. Onze jeunes gens
se sont présentés à l’eprnen , mais
sept seulement ont été jugés capables
de suivre avec fruit les leçons ; ces
7 sont sortis, un de l’école de Valiezcrosia, deux de celle.? de La Tour, un
de celles d’Angrogne et 3 de celles de
Si. Jean. Si les paroisses du val Saint
Martin ne mettaient pas plu.« d’empressement que celles du val Pélis à profiler du Collège on pourrait prévoir
comme très rapprochée l’époque où
cet établissement n’aurail plus sa raison
d’être, comipe aus.«i l’Ecole de Théologie qui, jusqu’à maintenant. ne .se
recrute guère que d’élèves sortis .du
Collège. C’est qu’on est calculateur
et positif au Val Pélis. Onze ou douze
années d’études, peut-être bientôt 13
ou 14., si tout va bien, et après cela,
une place qui ne permet pas d’être
utile à la famille, c’est beaucoup, c'est
trop ; on arrive plus vile et plus facilement à gagner son pain dans d'autres carrières. Tel est le raisonnement
que font déjà bien des parents parmi
nous.
L’ouverture du Collège , de l’Ecole'
normal^ el du Pensionnai devait avoir
lieu le 1' octobre, mais l’établissement
du Collège étant en réparation, le commencement des leçons a clé renvoyé ,
par ordre supérieur, dans les trois
établissements,, jusqu’au 7 courant.
Si nous n’avons pas donné, dans
notre dernier N”, les résullais du concours à la place de professeur de 3*
et 4® années du College, c’est uniquement parceque les nouvelles qui sont
arrivées jusqu’au Pomarel étaient tout
ce qu’il y avait de plus inceflain et
cela n’est pas étonnant puisque, à La
Tour même, on ne savait pas tout
d’abord à quoi s’en tenir.
Nous sommes heureux d’annoncer
aujourd’hui que non seulement la'place
vacante depuis l’année passée , mais
celle qui n’ayail été occupée que provisoirement pendant la dernière année
ont élé repourvues. Les deux concurrents, MM. le ministre Alex. Vinay.et
le candidat M. Tourn, ayant élé jugés
par la Commission d’examen très capables l’un et l’autre d’enseigner avec
fruit au Collège el en suite d’une entente amicale enlr’eux, la Table a as
signé au premier ' la place pour laquelle le concours avait été ouvert et
8
çUe a pi’i? sur elle d’accprder à Mx
Tpurn celle de 1® el ^ années, devenue
vacante Ipnl récemment. Si un article
de Réglernefll ( très, clair, n’en déplaise
à notre sepur la Famiglia Cristiana ),
n’a pas été respecté, il ne nous semble
pas, vn les cirçonstançes dans lesquelles cette décision a été prise, que
la Ta^le ait ^ redouter de bSen sérieuses
attaques contre cet acte de son administration.
Nous enregistrons le résultat de
ï’examen de licence licéale, résultat
bien mesquin , puisque de 4 élèves
qui l’ont subi, deux seulement ont
obtenu le certificat et l’un des deux
avec un 6 en arrière pour le, grec.
Les grammaires grecques el latine
Mt été l'écueil principal sur lequel
ont échoué nos étudiants.
Enfin nous enregistrons le résntlat
encore plus misérable des concours
pour les bourse.s anonymes dj.ies. BwgiSS. ite 6 élèves qui sé sont présentés
un seul a dépassé le.lUiinimmf) de 75
centièmes fixés d’avance par la Cpù)mission.^ ' G’esi l’étudiant Guigou de
Pomarèt.
Eetlue i^oUttquC'
— Le roi Humbert a renoncé à son voyage à Paris ; le duc
d’Aoste le remplacera à la cérémonie
de la dislri.bulion des prix. S. M. se
dispose à visiter Gènes, Florence,'Livourne, Naples et la Sicile. — Caîroli
doit se, rendre à Payie où il doit prononcer le discours dans lequel il retracera la politique du ministère. Zanardelli en fera autant à Iseo. Quelques journaux craignent que ces deux
ministres ne donnent trop de gages
au parti républicain ,, sans le vouloir
et sans s’en rendre compte. — Mais
nous avons autre chose encore que
des tendances républicaines çn Italie.
L’inleroaUpnate a fait des progrès ces
derniers temps et surtout dans les Roraagnes. — On annoncé l’ouverture
des Chambres pour le novembre.
-, La grande ques,*
tion 4d jquf est l’insnUe' que l’AusleleiTc a çeçue de l’Ejqir de l’Afganwan
et la _ punition que le gouvernement
anglais se dispose à lui infliger. C'est
une guerre très coûteuse que l’Angleterre déclarerait, guerre lointaine, mais
à laquelle la Russie, pourrait bien
prendre part, puisque c’est à son instigation el à son influence que l’on
allribue la résistance de rAfganislan
aux volontés de l’Angleterre. L’Angleterre el la Russie se disputent la prépondérance en Asie ; et la possession
de l’Afganislan ou l’influence dans ce
pays n’est ,pas sans importance pour
les deux nations rivales.
4v*fr<c)|l«. Les armées de, l’Enipereur sont victorieuses dans la Bosnie
et dans l’Herzégovine ; mais leasami^
iices ont été très considérables.
A. VI S.
A vendre, à Torre-Pellioq, la maison
ayant appartenu à feu M., Joseph Brezzi,
passée par testament à ses héritiers
qui sont en Angleterre.
Pour renseignements, s’adrasser à
M. Joseph Malan, banquier à Turin.
PAROISSE DE PRARÜSTIiN
AVIS
Mardi 15 octobre prochain dans la
grande école de St. Barthélemy, aura
lieu un examen de concours au poste
de Régent de l’Ecole des Roslan ( Rocheplalle).
Pour demande d’adrnissioij el fenseigneraenis, s’adresser au ptqs tôt au
soussigné
D. Gay, Pasteur
Pri.ndml de Icf. Çonmimon Sc,o,(aire.
LEZIONI DI geografìa
DI
E. GHIGO
Prezzo L. 1 IO per i Maestri
cioif sconto del IV OjO
Repasito presso l*AÙtore in Pqntacattp,
— prèsso la Tipografia Qhjantpro'e Mascare,Ki, Pineroló, — e presso it Libràio
Gilles, Torre-Pellice.
ÌÌRNasT Robert, àivant et Àdjnini^rateur
pjgaçrpj, impf. cliiaptorè é,t ijiascareiii.