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Année ï)ixième.
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Un ou phiBìBurs n«iméros[ séparés, demandés avant le liratje TO cent, chacun. •
Annoiices: céiUuheeTm'' Hg*’»'».
Les emìUBi S0(furrt ^par
iàttre diV'pat
mànààis sue le Bureau de i-eròsa 'Aròe)Ui^ia.'
►■^oiir ;la • ftébACTlON s'a^feeeer
ainsi 1 A la Direction du 2’e^îOi«,
Pomaviîtlü' iPinerojo) ïtalied'our J'ADMÎNIStriATlON adresj seruinsl; A 1‘Administration du
i Témoin, Pomàretto ^Finerolo)
] Italie.
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ÎÎCHÿ-ûl's; VAi-LÉES VAUdOlSES
. j.J parjiissant chaque Vendredi^
.Suillclill (a fi)'Ü8 c^BiC lu c'/iui’iti. Ki'H- Îlf, tî)
-ÍLU- ,dtV..l-ÍÍ '
li) Jiu=i , J'i'ìrir'iv jio'i ' ^
Ili) , Ji0ii . r»pjn»wa^^e),j_-,■, »
' 'fi '’tíárs. 'I;é$ pàUVFRS' etil’égiise.’ — CorrekfjìdnSanbé.’ — A • ogni' ci Abra, ■ so palduc.
-ì- beux o'ffrei’—Bien réponpui — VarUlés.
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',|eQC,opra^HÌénts et lis traVàìl, ,c§ux
soïiï nés ou tombés 't-'Ut.'-b.,
iîirr-.
âl- IVÆ arsii é , r:
Une connaissance imparfaite de
la vBÎble a seule permis à bon
'nombre de personnes de soutenir
que 1 e : p a.i^p é ri s in e e s t u n fai t
voulu de Dieu , un état dont il
faut ne pas sortir. L’enseignement
de la parole de Dieu.est étranger
à une doctrine aussi désolante,
réprouvée à la fois par le cœur
et !a^ conscience. Il y aura, sans
. doute, toujours des pauvres; mais
cela n’empêche pas, au contraire,
que nous ne devions nous efforcer
dipr'
M"
'de'^reWvërj par des. sèb'ô.ûi'.ây dès
' . '■¡•y, ‘ rr .
misère
la
..jU'-ÜU
J^pïse',^ afin d’éviter qu’il ÿ '>|i
donna' à chaque famUle' une‘part
égale du pays de Canaan.'Üh hé
livré pour gage d’une dette,'
lit point., pour cela,' aliéné
•d’en sikniüu.er le nombre et de
soülagl
autant q.ue possible, et
a^ptiVvenient, mais le droit de
racfiiat était permanent. En tqut
cas , au bout dé sept ans ,
priété devait être rendue au ,véhdeur, afin d'empêcher la pauvreté
de se perpétuer dans les môifies
familles. Cette, sage législation,
toute temporaire . qu’elle était,
contraste sifigÜIièrément avec les
éternelles cas''tes de pariixs d^ns
l’Inde et ailleurs.' ,
C’est au moment où la miserable
plèbe de la Roine ' impériale'ne
d'emandait à ses maîtres'que';du
pain et des spectacles (pânem -et
circenses), que, sous la seule influence,| U christianisme, se forma
une sov ivé qui sembla avoir ré
ê
im.-'
2
>v -,
■ »
solu le difficile problème du paupérisme. 11 n’y avait plus personne, parmi les chrétiens de Jérusalem , qui fût dans l’indigence.
Les dons généreux du riche étaient
spontanés, on ne peut pas le nier,
et cet élan sublime de l’amour
évangélique avait suffi pour supprimer une plaie dix fois séculaire. Dès lors l’église, selon le
degré de foi et d’amour dont elle
était animée, a toujours répondu
aux espérances que sa première
apparition avait si bien justifiées.
Les faibles et les déshérités ont
trouvé partout, en elle, un appui
et un refuge. On ne saurait refuser
au christianisme évangélique la
gloire d’avoir introduit dans le
monde expirant sous son fardeau
^de misère et d’égoïsme, le prin,^ipe nouveau de.f'^inour fraternel
qui a tout transformé, en permettant au pauvre et au riche de se
rencontrer.
Nous n’oublions pas quéï^à la
suite de l’apostasie romail^;,et
papale, la misère fut affreuse jên
Europe, pendant les siècles ténébreux du moyen-âge. Les serfs,
taillables et corvéables â merci,
n’ont pas toujours eu du pain
noir! Les mendiants ordinaires
étaient innombrables ; mais ils h’avaient pas l’avantage de jouir,
comme leurs confrères les moines
de toutes les couleurs, de l'impunité et surtout de la superstitieuse considération des classes
M.
opulentes. Cette église de la papauté, qui a sanctifié le vœu de
pauvreté chez ses mendiants attitrés et favorisé, de mille manières, le vagabondage et la mendi
cité des multitudes, auxquelles
elle jetait une aumône dégradante,
n’a que trop réussi à étoulfer l’esprit chrétien , en faisant un mérite
du ,métier de mendiant et de l’aumône im moyen de gagner le ciel
pour celui qui la donne.
Partout où l’Evangile a pu se
dégager de dessous l'éteignoir de
Rome, il a exercé son influence
bienfaisante en fateiir du pauvre,.,
et du riche; le mendiant tend a*
disparaître avec le mensonge de
l’aumône méritoire. Même le souffle de la liberté civile accomplit,
en partie du moins, cette œuvre
de relèvement, soit en dissipant
les préjugés grossiers, soit en
fermant les portqç de ces couvents
qui ont été, pendant un millier
d’années, le repaire et le modèle
de la mendicité, M„ Pilatte, de
Nice, nous faisait observer, tout
dernièrement, que sous ce rapport, à trente ans de distance,
l’aspect de la ville de Rome est
bien changé. Grâce â nos institutions libérales et, nous aimons
le croire, grâce aussi à la diffusion et à la prédication de l’Evangile, on a appris et fait apprendre
que celui qui ne veut pas travailler,
ne doit pas manger.
Quant à nos églises, elles n’ont
jamais oublié que leur devoir et
leur privilège les oblige à venir en
aideaux pauvres. Môme les moins
favorisée.^ se sont toujours acquittées de cette tâche d’une manière
régulière, si ce n’est avec discernement, 11 faut avoir soin des
pauvres, mais ne pas oublier les
règles élémentaires qüe là parole
de Dieu nous prescrit égard.
'A.
3
Laissant à chaque fidèle la liberté de. distribuer ses aumônes
comme il l’entend, après avoir
vérifié les besoins des personnes
qui lui paraissent dignes d’assistance, nous estimons que l'église,
comme telle, doit prem^rernent
faire du bien aux domestiques de
la foi. Ce qui revient à dire, que
les deniers de l’église appartiennent
aux membres pauvres de l’église.
Si un pauvre ne fréquente pas les
cultes et vit d’une vie qui est notoirement opposée h l'Evangile,
il est évident que l’Eglise, comme
telle, no lui doit rien. Les collectes que Î5t, Paul faisaient dans
les Eglises étaient destinées aux
saints, c’est-?i-dire aux membres
d’une église sœur et pauvre.
En outre, l’église ne se doit
qu’à ceux de ses membres qui
ne peuvent pas fournir, par .leur
travail et celui de leur famille,
à leur propre subsistance. Ainsi,
mêmes les veuves, pour être dignes d’assistance, devaient ne pas
avoir moins de soixante ans, avoir
fait de bonnes œuvres, avoir bien
élevé leurs enfants, eu un mot avoir
eu une conduite irrépréhensible,
chrétienne.
L’observation scrupuleuse de ces
règles apostoliques, que nous signalons seulement, parceque chacun les connaît, tout en nous
obligeant à réduire de beaucoup
le nombre de nos assistés, nous
permettrait de soulager efficaceinent nos frères et nos sœurs en
la foi, — ces petits auxquels nos
biens appartiennent, au nom du
Seigneur et pour l’amour du Seigneur. là J. P. Pons.
®orr€0|)onbiittce
Nice, le 14 mars 188J.
Mon cher momiour,
Selon ma prome.ssc, j’achève aujourd’hui, ou plutôt je complète ma
correspondance de la semaine passée,
en vous donnant quelques renseignemenls sommaii'cs sur l’œuvi'e italienne
d’évangclisalion dans noire ville.
Comrnencée il y a longtemps, elle
n’avail jamais pu" se poursuivre que
très irrègulièremenl, d’oi dinaire comme un appendice de l’œuvre française
cl pai’ les mômes ouvriers au service
de l’Eglise Vaudoise. — Depuis environ deux ans, elle a pu être confiée à un ministre, aidé bientôt d’un
aido-évangéliste, candidat au St. Ministère (MM. Muslon et Cèsan)';:c’est
depuis lors aussi qu’elle s’est développée d’une manière très-intéi'essante. Comme c’est essenliellemeni,
sinon exclusivement, en laveur de la
classe ouvrière que cette œuvre a été
fondée, il était de toute nécessité que
l’on SC pourvût d’un local aussi lapproché que possible des quartiers
qu’elle habite. C’est ce qui a piü êlre
lait, et depuis deux ans on a loué
une salle ouvrant sur la place do la
Hèiuibliquo, c’e.st-à-dire dans la vieille
ville cl dans le voisinage du port.
Maiheureu.seiTient ce qui élait tresconvenahle pour la pnhlication de
l’Evangile, D’èlait pas du tout à la
convenance des hommes noirs dont
la mission est de mettre réleignoir
sur toutes les lumières qu’ils peuvent
atlcindre, et le propriétaire du local,
cédant à leurs instances, bien plus
qu’il n’obéissait à .‘^es propres conviclions, a prévenu tes évangélistes
qu’ils eussent, à .se caser ailleurs,
Ils sont à la recherche d’une autre
salle située, si possible, dans les quartiers habités par la classe ouvrière.
Mais ici comme ailleurs, si l’on trouve
sans peine à loger dans de bonnes
conditions une gargotte, un tripot,
ou pis encore, il n’est pas du tout
aussi facile d’oblenii' d’un maître de
maison, riche ou pauvre, l’autorisa-
4
tion d’y avoir des réunions de prière,
ou des conférences religieuses. Mais
comme d’un autre côté il y a, celte
année, plus que jamais peiil-êlre, des
centaines et des milliers d’apparlcmenls, ou de chambres à louer, il
est probable que l’on réussira bientôt
à trouver un local tel qu’il le faut pour
l'évangélisation italienne de celte ville.
Il est vrai que l’on a rusage de
la chapelle attenante au temple évangélique et que, au service de l’aprèsmidi du dimanche, on y trouve des
assemblées variant de 40 à 80 personnes, dont un bon nombre toutefois appartiennent plutôt à l’église
française dont elles suivent généralement les services. La classe ouvrière
proprement dite, la classe pauvre, y
est beaucoup trop peu représentée,
soit parcequ’ellc ne se montre pas
volontiers au ginnd jour dans sa
tenue souvent plus que modeste, soit
pareeque le temple est situé dans lanouvelle ville et assez loin des demeures du pauvre.
Pour avoir une idée exacte de l’œuvre italienne à Nice, il faut en voir
les résnllals, ou si l’on veut, les
instruments, dans son école du dimanche, ses services réguliers du
dimanche, ses réunions du soir, conférences, simples lectures de la Bible,
conversations familières, et étudier
avec quelque soin les éléments dont
se composent ses assemblées et ses
réunions.
Le niçois proprement dit n’est pas
représenté comme il semblerait devoir
l’être, puisqu’il continue à être assez
larnilier avec la langue italienne.
S’il est à son aise, il pense avoir
mieux il faire que do s’occuper de
religion; s’il est pauvre, il sait maintenant qu’il n’a rien :rgagner, selon
• ^ le monde, à s’unir aux évangéliques
■4%> fit à professer l’évangile.
Ce que j’ai dit de l’œuvre française
et des assemblées qui sc composent en
très grande partie d’étrangers, s’applique plus encore peut-être à l’œuvre
italienne. Ce sont pour la plupart des
ouvriers italiens, particulièrement
piémontais, hommes et femmes, seuls
ou avec leur famille, qui se sentent
attirés par l’Evangile prêché dans leur
langue et qui seul les soutient et les
console au milieu des rudes épreuves
auxquelles ils sont fréquemment soumis. Mais ces ouvriers constituent line
population flottante, plus encore que
celle des riches attirés par la douceur
du clirnSl. Ceux-ci arrivciil et reparlent lorsque bon leur semble; l’ouvrier accourt lorsqu’il apprend ou
simplement espère que le travail
abonde!, pour repartir lorsqu’il n’en
trouve plus et qu’en le cherchant et
en l’attendant il a insensiblement consumé toutes ses économies. Et lorsqu’il a eu l’imprudence de li’op attendre il arrive souvent qu’il n’a plus
même les moyens de se repa trier.
Voilà comment il s’est fait que les
réunions de la place dè la République
ayant compté, l’année dernière, jusqu’à deux cents personnes, n’on
comptent celte année que cent à cent
vingt, que plusieurs de ceux qui les
suivent soient retenus à Nice parcequ’ils manquent de ressources pour
en partir et que leur existence même
soit un miracle constant de la bonté
du Seigneur. — Mais si par les circonstances que je viens d’indiquer les
évangélistes préposés à celle œuvre
ont trop rarement la joie de pouvoir
suivre de prés et pendant un peu
longtemps "les personnes qu’ils Ont
amenées, dans une bonne mesure, à
la connaissance de la vérité salutaire,
ils s’en consolent par la pensée que
rentrées, volontairement ou forcément,
dans leur patrie, elles tiouveront à
peu prés partout des assemblées chrétiennes auxquelles il leur sera permis
de se joindre et qu’ainsi se vérifiera
pour lés ouvriers d’aujourd’hui ce que
le Sauveur disait à ses disciples ;
« L’un sème et l’autre moissonne,
.le vous ai envoyés moissonner ce en
quoi vous n’avez point travaillé ».
— Ainsi donc, bon courage à quiconque s’est mis de tout son cœur
au service du Seigneur! Son travail
ne sera pas perdu et ce n’est pas'
pour néant qu’il dépensera ses forces
et sa vie.
•le dois avoir dit “dans ma précédente lettre, que je n’ai-Udus sous
5
les yeux, que les domestiques vaudoises SC voyaieiU plntôl' au service
IVançais, piîrceque la lani>ne leur
était plus familière. Je modifie celle
remarque en ajoutant qu’elles suivent
en géné'ral sarus difficnllé la prédication italienne, et que celles que_ les
devoirs de leur clal ont retenues à la
maison avant midi se voient le plus
souvent au service italien qui a lieu
■à h heures.
Réservant à plus tard tout ce que
j’aurais encore à vous dire sur la
ville de Nice et les dangers qu’y rencontrent nos jeunes gens, je finis
aujourd’hui en me disant etc. X.
A ogni ciabra, so palone
Les clièvres sont'd’litimeur aventurière; elles vont, comme dit la fable,
en voyage ^
« Vers les en'iroils du pdlura^e
Lqs moins fréquentés des humains.
La, s’il est quelque lieu sans route ot sans
[chemins *
Un rocher, quej<iue mont pendant en pré
‘fr
[rjjpioes,
C'est où ces dames vont promener leurs ca
[prices 1
Uien ne peut arrêter cet animal grimpv'int».
El ce qu’il y a de pii'c, c’est qu’elles
ne connaissent pas les bornes des possessions de leur maître et s’en vont
prenant leur bien où elles le trouvent.
Pour les arrêter, il fitul leur mettre
la corde au cou, et les tenir ou les
attacher à un palouc, c’est-à-dire,
à un pieu. Elles ne peuvent alors
s’éloigner que de la longueur de leur
corde ; c’est bien dur pour elles, mais
«où la chèvre est attachée, il faut
qu’elle broute». C’est dire qu’il faut
nous résigner à no.s liens, on à une
situation à laquelle nous ne pouvons
rien changer.
Mais si notre dicton exprime une
nécessité de ce genre, il indique aussi
un arrangement qui est convenable à
tous. A chaque nouvel essaim, il faut
une ruche; à'chaque couple, un nid.
De cette lüanière, chacun ou chaque
nouveau ménage pourvoit à ses besoins, pense à ses affaires. Que Ly
nouvelle mariée bâtisse sa maison à;
elle, qu’elle- la dispose, qu’elle la
dirige comme bon lui semble. Les
intérêts sont séparés, nous ne mangeons pas le pain d’un autre; moi,,
je reste ici et loi, là bas, nous n’avops
rien à nous reprocher.
Cet arrangement peut être très utile
pour la paix des familles. Gela n’empêche pas de se nourrir de la même
herbe et de manger des mêmes feuilles. Les deiLx ménages ne font pas
la soupe dans la même marmite et
au même feu, mais en variant lest
substances alimentaires et en les préparant chacun à son goût, l’un et
¡’autre seront trouvés se nourrir à
peu près des mêmes aliments. Si
toutefois, l’une des ra.aîtresses de
maison no sait pas choisir et assaisonner son potage de manière à le
rendre appétissant, à qui la îîaule!,
si ce n’est à elle-mêmeï S’il y a du
désordre, de la malpropreté, .de'la
gourmandise et de la paresse, et par
suite du mécontentement et de la
misère, à qui devra-t-elle s’en prendre,
si ce n’est encore à elle-même ? Elle,
est seule entre les murailles de son
habitation, il faudrait que son esprit
fût bien renversé pour qu’elle s’en,
prît à une autre de la mauvaise
marche de sa maison. Or quand l’on
a assez de sagesse pour découvrir ses
propres défauts, sans vouloir s’en
prendre aux autres, l’on possède Je
meilleur des correctifs. L’on a assez
d’humilité pour chercher les ibonSi
exemple.? et apprendre à se mieux >
conduire. Ét quel est le savant qui
n’ait quelque chose à apprendre d^
son voisin rignoranl? ^uel est le sage!
qui n’ait encore quelque chose à apprendre d'un méchant?
Il pourrait aussi y avoir quelque
peu et même beaucoup d’égoïsme -y
clans notre maxime. Chacuû veut si
bien marquer les limites de ce qui
lui appartient, et prend isi bien ombrage pour le moindre brin d’herbe
qui, à son avis, doit lui apfmrleuir, qu’il en naît des _quereues et
des divisiohs^i Cela est bien raalhoti-f/
6
.... 91
renx , là sm loul où il n’y a que deux
personnes qui auraient Ijësoin de s’aider, et qui au lieu de se soutenir
rnulueiiement, se mordent.
Aussi, que l’on soit à distance, ou
que l’on soit à proximité, sous le
même toit, ou en des conditions diverses, tout en ayant chacun ses intérêts particuliers sur lesquels il doit
veiller et'dont il est responsable, il
ne faut pas être tellement altaclié à
son pn/oMc que l’on ne puisse avoir
communicnlion ou échange aiinabie
de biens et d’idées avec son voisin.
II est vrai que les chèvres ont aussi
des' humeurs guerrières- et échangent
voioijliers quelques coups de cornes,
niais elles UC se gardent pas rancune,
elles ont trop de nohiessc pour ne
pas agir ainsi, Si nous sommes
des hommes et des chrétiens, nous
valons mieux que des chèvres. Tout
en faisant notre ménage à nous,
aussi bon que possible, nous inviterons notre parent ou voisin à notre
table, et,s’il est dans l’indigence nous
ferons ce qui est en notre pouvoir,
pour venir à son secours.
Que chacun améliore sa position
avec sa|jcssc et avec droiture, non
f)Oup soi-même, mais selon la parole
de St. Paul, * afin .qu’il ait de quoi
donner à celui qui en a besoin » .
Deux offres
L'on raconte que Rowland Hill,
prédicateur célèbre et original, prononçait un discours en plein air lorsque la voiture de Lady Anne Erskine
vint à pas.ser dans le voisinage. '
* ~ Quel est l’oraieui', qui réunit
là un si nombreux auditoire, demanda
la .dame à son cocher’/
— C’est Rowland Uill.‘
— Faites approcher la voilure de
ce côté, car j’ai beaucoup oui parler
de ce prédicàleiir et je »désire l’entendre.
Rowland Hül la vil venir, et quand
elle fut pré,s, il s’arrêta tout court
et dit à l’assemblée;
' —- Je suspends mon discours pour
vous dire que ¡’ai ici quelque chose
à vendre.
Les auditeurs étonnés se demandaient ce que le prédicateur pouvait
avoir à vendre.
— Oui, mes amis, conlinua-l-il,
j’ai quelque chose à vendre, et c’est
i’àine de Lady Anne Enskine. Y a-t-il
ici quelqu’un qui veuille faire dos
olires? -,
— .... Qu’ai-je entendu? Qui est
ce qui a fait une offre. — C’est Satan.
— Voyons, Satan, qu’offres-lu pour
celte âme? >
-- ,1c lui donnerai l'icliesscs, lionneurs et plaisirs...
-- Mais.voici une autre offre C’est
Jésus qui la .fait- Et qu’offi'c-t-il ?
— Et Jésus offre la vie éternelle.
— Maintenant, Lady Anne Erskine,
vogs avez entendu les deux offres,
pour laquelle des deux vous décidezvous?
L'i noble dame, toute émue, tomba
à genoux cl s'’écrîa:
— C’est Jésus que je veux avoir!
Satan trompe quand il promet, mais
Jésus est fidèle a sa parole; '
E. 11.
Bien répondu!
Un incrédule vint un jour dem.ander
à Talleyrand comment il devait ii’y
prendre pour fonder une nouvelle
religion. Le pauvre homme aurait
voulu par ce vilain moyen: laire accroire aux gens qqe le christianisme
est le: fruit; de quelque imagination
féconde, comme le s.onl les religions
d’invention humaine.
A pareille demande, le célèbre diplomate français fronça le, sourcil et
répondit avec un ton sévère:
— Si vous voulez fonder une religion vraiment stable, je vous conseille d’êlrç crucifié cl de ressusciter
le troisième jour...
La résurrection du Sauveur e.sl en
effet une preuve incontestable dé l’origine divine de la religion chrétienne,
et nul incrédule ne saurait produire
une preuve égale à l’appuj de scs
théories ou de scs mvention,s,
E. Bonnet.
7
95
®ar‘tété0
Le général Gordon. — Les détails
qui suivent, que nous extrayons du
Christianisme, ne pourront qu’intéresser au plus haut degré ceux de
nos lecteurs qui ont les yeux tournés
vers l’Egypte et vers les graves événements qui s’y accomplissent et auxquels cel homme vraiment extraordinaire a une si grande pari,
a Le général Gordon sur qui, à cette
heure, sont fixés les yeux du monde
civilisé, n’a guère plus de cinquante
ans. Après avoir pris part.à la guerre
de Grimée, il se fit surtout connaître
en Chine, où, en 1862, rl prit le
commandement de l’armée qui écrasa
la révolte des ïaï-ping; Les dangers
courus et le.s succès obtenus ont illustré le général sous: le. n'om de
Gordon chinois; il a portéi d'ailleurs,
le titre de mandarin comm’é plus tard
celui da pacha.
» 11 passa ensuite quelques armées
à Gravcsend, en Arigleleri'c, où il
manifesta pour toutes les oeuvres de
philanthropie chrétienne une sympathie qui se traduisait par des eflorts
personnels. Gordon est un chrétien
décidé; il s’est souvent considéré
comme l’ouvrier de Dieu dans son gouvernement du Soudan (1877). Quand
il entreprit un voyage pour régler
des difficultés avec le roi Jean d’Abyssinie: «Prier pour le peuple queje
vais visiter, ccrivnil-il, me donne
beaucoup do force: quand jp rencontre pour la premièi e lois lin chef
en faveur duquel j’ai prié, c’est comme
si d^jà quelqu« chose s’étafît passé
entre nous. Je n’ài en réalité point
de troupes avec moi, mais j’ai la
Schakineh (présence divine), cl j’aime
à me confier en lui, plutôt qu’aux
hommes. S’il ne m’avait pas donné
la confiance, s’il ne m’avait pas encouragé à me confier en Lui, je ne
pourrais pas posséder celle assurance:
aussi je considère que dans celle confiance, je trouve déjà le succès s.
i) Pris par les Abyssins en 1878 et
reçu par le roi Jean comme prisonnier, Gordôn plaça son siège à côté
de celui du roi cl s’assit; puis il
l’informa qù'U l’abordait sür lé pied
d’égalité et traiterait avec lui d’égal
à égal. Le roi, un peu déconcerté,
lui demanda: «Savez-vous, GordonPacha, que, si je voulais, je pourrais vous tuer sur le champ?» «Je
le sais pariiiilement bien. Failes-le,
si c’est votre royal plaisir. Je suis
prêt». Le roi, encore plus déconcerté,
s’écria: «Quoi! prêt à être tué?»
« CerlaincmenI, réplique le pacha;
je suis toujours prêt à mourir, et je
suis si loin de craindre la mort que
vous me donneriez, que vous m’accorderiez une faveur en le liiisant,
puisque mes scrupules religieux m’empêchent de le fiiii'e moi-môme, — et
vous me soulageriez ainsi de toutes
les peines et de tous les malheùrs
que l’avenir peut tenir en réserve
pour moi». Le roi, tout .i fini hors
de lui: «Mais alors, ma puissance
n’a pas de terreur pour vous?» ’ —
« Aucune, » fut la laconique répon.se
du Pacha. — il est iniilifé d'.ajoulcr
que le roi céda sur le champ.' '
» Revenu en Egypte, il abandonna
bientôt sa charge de gouverneur du
Soudan; Depuis lors, il a l'evisitÔ la
Chine et fait un voyage officiel dans
l’Afrique méridionale et au p.ays des
Bassoutos. L’an dernier (1883), il est
parti de nouveau pour l’Orient ét
s’csl établi en dehors de Jérusalem';
là il consacrait la plus grosse pai'lie
de son temps aux reclierehes arbhéologiqufts, et à la comparaisbu des
textes bibliques et des monuments.
» Gordon-Pacba au Soudan, par la
guerre acharnée qu’il a faite à la
traite des noirs et l’appui prêté aux
explorations africaines, s’est montré
le digne continu.')leur et hé'rilipr de
Livingstone.
» Puisse sa conduite couragetlge servir, encore une fois, aux prògrès de
la civili.sation chrétienne! ».
Longévité. — Le 22 janvier est
morte h Livourne une femme, originaire de Chios. Elle était née en 1780
cl avait par conséquent 104 ans. JusquGs aux derniers mois de sa longue
carrière elle a conservé la clarté de
l’esprit.
%
8
. P /\AA A/V» ^ í
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lArfViAAA» /•>.
%¿t)ue ))oUltqu«
iiitHe. — Lo 14 mars, joui’ que
J’Italie se préparai! à fêler l’annivei'saire de son monarque bien-aimé, a
êlé pour le roi Humbert P et pour
Içs ilàliens Ua jour de grand deuil.
.ta'mort de'Quinlino 5>ella est une
disgrâce nationale. A la Chambre, au
Sénat, dans les journaux, tous, amis
et adversaires politique.s, san.s distinction de partis, ont déploré cette
g^rande perte. Même ceux qui naguère
combattaient son avènement au pouvoir, regardaient â lui, comme au
^’remier ministre de l’avenir, â l’homnie éminent â qui l’on savait que
rOn pouvait recourir à l’heure du
besoin. ‘ ^
Sella n’avait que 57 ans ; il jouissait d’une excellente santé; mais il
souffrait depuis bien des années de
l’ingralitudè et de l’injustice dont il
était.l;’objet; une fièvre paludéenne,
contractée à Rome en 1881, dont il
avait conservé en lui les traces ou le
germé avait miné sa forte constitution ; on le voyait rarement ;i la
chambre et il paraissait dégoûté de
la marche des affaires politiques.
Il avait retrouvé son champ d’activité
de prédilection dans la science. Président de l’Académie des Liucei, il
¿é: livrait avec amour et ardeur à
l’ëiude. C’est ce qui l’avait amené à
■Rome dés le coinmencement de celle
année. b’Ilalie perd par .sa mort un
homme d’Etat honnête, libéral , ariliclérical, celui qui avait le plus fait
pour donner à la patrie sa capitale,
une intelligence d’elile, un caractère
actif, énei'giquc qui savait affronter
rirapopularile, quand le devoir et le
bien du pays l’exigeaient. La Chambi c
a adopte en principe de lui élever
un inonginenl, niais oUe s’est divisée
sur la question de .remplacement, ou
, l’Académie des Lincei ou le palais
des Finances.
Le jour de la moi l de Sella on ensevelissait à Rome un autre excellent
député, Massari, le biographe de
Cavour, de Lamarraora et de Victor
Emmanuel’.
JPraïïêne.
Ban-Ninli a été pris
par les troupes fi'ançaises. Mais la
paix n’est pas faite; eide fait on ne
saurait avec qui la faire ; car la
France n’a jamais déclaré la guerre
à la Chine qui pourrait être en question.
Angteterre. — Gladstone a été
assez gravement indisposé, mais il
commence à se remettre.
Graham a remporté à Tarnanieh
une seconde victoire sur les rebelles,
commandés par Osrnan-Digma. Les
anglais ont eu environ 90 morts et
'120 blessés, pendant que les perles
des bédouins s’élèvent à plus de 2000.
Le re.sle de l’armée d’Osman .s’est
dispersée clans les montagnes d’où
elle peut retourner bientôt à la charge.
Les anglais sont rentrés à Suakim
après avoir brûlé le camp d’OsmanDigma.
s\ llllOllOO
H vient de paraître;
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EDMONDO DE-AMIGLS
i volume L, 4
Eiusest IloiiEiiT, G4’0)îi et Adminisiraimir.
1
AlleifnagÊte. — Bismark a fuit une
apparition à la diète de l’Empire, et
lui a donné des explications au sujet
du refus de lui communiquer l’adresse
de condoléance votée par le Congrès
des Elats-lJnis d’Amérique pour la
mort (le Lasker, député républicain,
allemand.
Aile Porte (!'Kalia
S’adresser à Pù/nerolh la Librairie.
Chiantorc et: Mascareili.,
Pigncrol, Imprira. Cliiaiuor^ct MascaroUi.