1
Seconde Année.
¿0 Oetobre I87(i.
Ai.
LE
rJolJtraal de l’]Ég*lise lÉvang-éliqixe Vaudoîse
Paraisciant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actbs 1. 8.
Suioant la cèrile acee la charité.
Prix df i,'abosrrmknt par aï*
Italie . . . r. 3
Toaa les pays de l’Union de
poste (Europe) » t!
Etats-Unis .... » 8
On s’abonne: à Pignerol au Bureau de l’administralion Sfataon Vt'eol.
A La Tour cbez H. OitLi libraire.
A Turin chez M. Gots, via Pio Quinto, n. 15.
A Pomaretchez .M. Lantarït Past. Directeur.
Somina.1 r-e.
L'éraiigélisalioD au Synode. — Correspondance. — Piters. — youcelUs religieuses
et faits divers. — Chronique taudoise. —
Revue politique.
LtVAKGfiLISATiO!^ AD SYI\0DE
Noos avons dit que l’examen
de la gestion do Comité d’Evangélisation n’a duré qn'nne petite
demi-journée. Le Rapport de la
Commission examinatrice que le
Sjnode a bien voulu approuver^
PU son entier et déclarer sa pro- ,
priélé, farlo svo, après avoir constaté avec le Comité que les progrès de l’œuvre n'ont pas été
aussi considérables qu’on pourrait
le désirer et qu’on aurait quelque ;
droit de s’y attendre, en présence
des nombreux ouvriers qui y sont
employés et des énormes dépenses
que notre mission nécessite, reconnait néanmoins que notre évangélisation s’est consolidée, qu’il y
a eu en général du travail et dans i
bien des églises , une œuvre d’épuration indispensable. Si le nombre des communiants ne s’est pas
accru d’une manière sensible dans
bien des stations, il y a eu cependant une légère augmentation pour
le nombre des membres de l’église
dans l’ensemble de l’œuvre. Lu
reste, nous serions bien ingrats
envers le Seigneur si nous ne reconnaissions pas qu’il a abondamment déjà béni notre œuvre d’évangélisaiion Car si nous n’avons
pas des congrégations très nombreuses, nous en avons au moins
0 ou 10 qui comptent au delà de
] 00 communiants, pl’usieurs autres
au delà de 50. ^’oublions pas eu |
outre que notre œuvre est essentiellement une œuvre de propagande et d’extension. Or la prédication de la Parole ne se fait
pas seulement an profit de 2200
membres de nos diverses églises
répandues en Italie, en dehors des
vallées, mais à celui de plusieurs
milliers d’auditeurs plus ou moins
réguliers ou occasionnels. N’oublions pas nonfplns qu’nn grand
nombre de nos compatriotes qui
ont été évangélisés par nous, sont
maintenant membres d’autres églises évangéliques, lesquelles, dans
plasieitra yUlsa..^»» AQPt presque j
entièrement recrutées au préjudice
de nos congrégations, mais non
pas toujours, nous l’espérons, pour
beaucoup d'àme.s, au préjudice de
l'Evangile. Nous avons niême l’avantage d'avoir fourni à plusieurs
églises rivales quelques uns de
leurs meilleurs ouvriers. Si dans
le nombre il y en a que nous
eussions voulu retenir avec nous,
il y en a aussi que nous ne regrettons pas; et si cela avait dépendu
de nous, tel ouvrier, dont on apprécie pourtant publiquement à
l’étranger la piété et le caractère
chrétien, ne déshonorerait pas l'Evangile à côté de nous. après
l’avoir déshonoré dans notre église
pendant trop longtemps.Nous .avons
lieau faire et beau dire, toutes les
églises et les sociétés qui travaillent à l’évaiigélisalion de notre
patrie , sont plus ou moins solidaires les unes des autres. Si le
nom de Christ est honoré, il l’est
à l’avantage de tous les évangéliques, mais s’il est déshonoré, il
l'est aussi , jusqu'à un certain
point, au préjudice de tous, et
surtout au préjudice de l’Evangile
et du salut des âmes.
Un Numéro «épzré : lOoentimez.
Annoncez k la é.e p*gn !5 oenttme» pzr ligne.
Nous avons le sentiment., noos
qui sommes un peu en dehors,
qu’il en est ainsi, parceque nous
voyons l’œuvre dans son ensemble.
Noos ne pensons pas que ceux qui
sont engagés, de plus près, dans
la lutte ne le sentent pas comme
nous, quoiqu’ils poissent distinguer
le mien du tien, et qn’ils repou.ssent une responsabilité qu’il serait
injuste de leur endosser
Un fruit latent de notre évangélisation est celui d’avoir fait
connaître le salut qui est en JésusChrist à beaucoup d'àmes qui ne
se sont pas encore séparées extérieurement de l’église romaine.
soit parcequ'elles ne sont pas encore suffisamment éclairées, soit
parceque des liens de famille, la
force de l’habitude ou le respect
humain les retiennent encore do
faire le pas décisif.
Enfin notre évangélisation, qui
date de nos libertés, a eu le résultat inappréciable de faire connaître dans toute l’Italie le nom
protestant, de faire tomber une
foule do préjugés et d’erreurs qui
s'allachaient à ce nom qui, dans
l’opinion du grand nombre, était
synonyme de libertin on d’incrédule. On sait maintenant en Italie,
et à Rome même, que les Evangéliques sont des gens sérien.x et
croyants et qu’il y a des ohréliens
en dehors de l’Eglise catholique
romaine.
Deux choses ont été recommandées au Comité d'évangélisation
par la Commission examinatrice,
c’est, en premier lieu, de concentrer ses efforts sur les grandes
villes, et en second lieu, d’employer, davantage encore, l’évangélisation itinérante pour les petites localités, qu’on ne doit
2
166
L.B TeM01^
cependant pas abandonaar ni sa*
crifier, si on n« }eur laisse pas
des ouvriers à pos\e fixa. La Gbmmission elle^ioêine a toÉtafois ra>
connu que le Comitd devait à cet
égard procéder avec la plus grande
prudence, afin de ne pas s'exposer
an péril de perdre le fruit de
longs et consciencieux travaux.
La discussion du rapport a porté
sur des détails, et sur des circonstances spéciales de quelques stations particulièrement sur des faits
de discipline dans l'église de Naples. La question de la liturgie,
l'imputation de tendances épiscopales, mises en avant par un membre de l’assemblée; le reproche
fait par un autre à l'adresse de
quelques évangélistes qui prennent
le titre de pasteur vaudois sans
l’être; tout cela n’a pas donné
lieu à une discussion proprement
dite, ni par conséquent à aucune
résolution du Synode, qui a exprimé au Comité son entière satisfaction pour le zèle et la sagesse
avec lesquels il s'est acquitté de
son mandat.
LE C4ILL0II mm
 celui qui vaincra, je lui don»
nerai.... un caillou blanc
Í Apoc. '2,n;.
Lorsque l’arithmétique était encore dans l’enfance et que l’on
n’avait pas encore appris l’usage
des plumes et du papier , on se
servait de cailloux pour compter
ou calculer, et l’on appela plus
tard calculs les opérations mathématiques faites avec des cailloux.
(Du latin calculus, caillou). Déjà
Cicéron disait cálculos ponere pour
faire des calculs et cálculos vacare
pour inviter à rendre compte.
De même, au Heu d’enregistrer
dans un journal ad hoc les choses
qui se passaient jour par jour,
les anciens y suppléaient en mettant de côté un caillou blanc pour
chacun de.s jours qu’ils avaient
passé dans le bonheur. A la fin de
l’année iis faisaient les calculs
f'calcuHj pour savoir combien de
jours heureux ils avaient eu dans
l’année et combien de malheureux.
De manière que recevoir de Dieu
des cailloux blancs, signifierait
obtenir de sa divine miséricorde
des jours de bonheur et de paix.
NApoléoQ l fit i>n
A ses giénérs^x rêvai« qu^ «vail
itfté I» jottr h» pltts ba«u et le plus
beureiis de §» vie. 11« «lireni f«n
après l’autre que ce devait être
1« jour où il remporta la victoire
de Marengo. ou celle d’Austerlitz,
ou celle de Wagram, ou celle des
Pyramides, ou bien encore le jour
où l’on plaça sur sa tête la couronne impériale et royale. ..
— "Vous n’avez pas deviné, ajouta
le monarque. Le plus beau jour
de ma vie a été celui où j’ai fait
ma première communion.
Il sera infiniment plus beau et
plus heureux encore le jour où
nous entrerons dans la maison de
noire Dieu pour y être faits des
colonnes de son temple pour ne
plus en sortir. 11 sera plus beau
le jour où nous serons admis dans
la nouvelle Jérusalem avec les anges et les saints de tous les siècles. Dans ce jour de bonheur indicible et céleste. Dieu nous donnera un caillou blanc pour noter
le plus beau jour qui ait jamais
lui sur nous.
— Mais n’y en aura-t-il qu'un
de ces beaux jours ? Si chaque
caillou indique on jour d’allégresse,
et si le Seigneur ne me donne
qu’un caillou, n’y a-t-il pas à craindre que ce bonheur ne soit de
courte durée?
— Non, ami lecteur. Dieu te
donnera un caillou blanc et tu auras
il est vrai, un seul jour de bonheur, mais ce jour ne finira jamais;
il sera éternel. Des siècles et des
millions de siècles s’écouleront et
ce jour éternel n’aura point de
terme. L’éternité ne se mesure
point par le moyen de jours, d’années et de siècles, c’est * le jour»,
le jour continuel, et tu n'y verras
point de ténèbres. La ville céleste
n’a besoin ni du soleil ni de la
lune; il n’y aura plus là de nuit
et ils n’auront point besoin de lampe
ni de la lumière du soleil, parceque la gloire de Dieu les éclaire
et l'Agneau est leur flambeau.
Oh bonté ! bonté infinie de Dieu
qui daigne accorder tant de gloire
et de bonheur à une misérable
créature pleine de péché et de
corrnplion ! Que ton nom soit béni
éiernolleinent. Je pourrai te louer
éternellement avec les rachetés
pour avoir accorrlé une si grande
grâce à un pécheur qui luérilail
ta coUm «t 4es chàttwents. Mob
âme , béais l’Eternel et n’oublie
pas un de «es bieiifaiis !
Cotteeppnbance
Courrier de l'EvaugdisatioB
Castiglione delle Stiviere. l'i octobre ÎHTt».
Il y a six mois que la sépalliire
d’une petite fille évangélique a eu lieu
à Desentono. L’on nous reservait à ce
sujet un étrange surprise à laquelle
nous étions bien loin d’être préparés,
grâces à la liberté dont nous jouissons.
A la porte du cimetière, M. le syndic,
fiêreinenl campé la main sur la hanche,
déclara catégoriquement qu’il ne permellrail jamais que l’on entrât. Nous
lui demandâmes de quel droit et poiir
3II0Í il ne voulait pas nous perineltre
’accomp.agner la dépouille mortelle
d'une enfant jusqu’à sa dernière demeure; mais lui, sans daigner donner
un mot d’explication, répondait invariablement dans des termes semblables
à ceux de la chanson vandoise: Hcdte-là!
vous tie passerez pas! Il fallut donc
faire un petit discours près de la bière,
et l’abandonner ensuite aux fossoyeurs
et à un petit clerc, venu on ne sait
d’où, qui se bâta de l’.isperger d’eau
bénite. Le. syndic, en se froitanl les
tnains, donna essor à la ¡oie que lui
causait son Iriornpbc pat les mots;
Nous avons eu le des.sns; la petite fille
a été ensevelie suivant le rit catholique.
Toiii nons ailleurs nos regards,et nous
jouirons d’un spectacle pins agréable
et plus encourageant. Un év.angélique
sincère est mort le 11 di; ce mois à
Moniechiaro sul Chiese. Sa Bible loi
snflisail, il était assuré dn pardon de
Dieu, aussi il n’avait que faire des
prières tel du pardon des prêtres. Je
ii’élais invité que pour le 13, loisqirtin
conseiller communal vint me prier au
nom du conseil de partir de suite ,
vu qn^n ne pouvait attendre plus
longtemps. Je partis dónele jeudi accompagné par rinf.itigable M. Camj^elti
si apprécié de tous les évangélistes
qui ont le botiheiir de le connaître.
Nous étions attendus à .Montechi.iro
par une foule de gens; le syndic, un
libéral de la bonne école, vint à ma
rencontre, cl nte dit avec la plus grande
coui loisie: « Vous pouvez compter que
notre po[)ulalion se conduira convenahlemenl; remplissez en toute liberté à
l'égard de voire défunt eorréligionaire
les offices conformes à votre foi. Tous,
nous respectons vos frêre.s en la foi,
le cas échéant nous saurons les faire
ro.-^pecler. » Par curiosité ou pou.ssée
par d'aiiires motifs plus rioble.s, une
foule de gens, qui allait .sans cesse
en aiigmeiilaul et composée d'éléments
très divers, nous accompagna an cimelièrt;. l.'on m'écoula avi;cuiie religieuse
aticniioii. Un peu iulimiilé par celte
imiliiiude, je priai Dieu, qui m'exauça
3
LB TÉMOIN
\V1
et manifesta sa force dans ma ^blesse.
Ceux-là niêmes qui s’aUeo4ai«9ttà ui’ientendre dire des choses étranges et qui
m'étaietu peu favorables finirent par
écouter et vinrent à la fin du service me serrer Ja main et me dire
quelques mots d’estime et d’encouragement. A notre départ, qui eut lieu
dans une voiture que le mtinicipe nous
)fil préparer, plusieurs personnes nous
firent connaître leur approbation pour
tout ce qui s’élait fait, et nous fumes
salués, même par ceux qui auparavant
auraient fait le signe de la croix en
nous voyant. C’est le cas de dire; Que
le Seigneur bénisse sa parole qui a été
annoncée et qu'il donne l’accroissement à la semence répandue!
Si les scènes semblables à celle de
Dcsenzano nous allristenlj, le spectacle
de Monlechiaro nous réjouit et encourage. Il faut cependant quelque chose
de plus qu’une démonstration publique
.en faveur d’une cause sainte et qu un
hommage stérile rendu à la vérité. Il
faut celle conviction profonde qui,
par la grâce de Dieu , produit une
conversion véritable. Dieu seul peut
nous faire obtenir ce résultat que nous
désirons si ardemment.
Savez-vous, vaudois qui lirez ces
lignes, quelle est la pensée qui me
poursuit en ce moment et se présente
à moi costammenl? Sur ces mêmes
lieux nous avons livré de sanglantes
batailles pour obtenir la délivrance
de notre patrie et maintenant nous
combattons pour délivrer les âmes de
la serviiiide du péché. Rn combattant
nous pensons à l'Israèl des Alpes.
Lorsque Israël livrail balaille aux
Amaléciles, Moïse, du haut de la montagne, priait pour son peuple, et toutes
les fois que ses mains s’élevaient vers
le ciel, les siens l’emportaient, mais
ils succombaient toutes les fois qu'il
les laissait retomber de fatigue. Comme
Josué et ses guerriers, nous vaincrons,
si vous priez pour nous; nous nous
découragerons, si nous sommes abandonnés et réduits à nos propres
forces. Levez-donc vos mains veis le
ciel, invoquez Dieu avec ferveur et
nous pourrons remplacer le drapeau
de l’erreur et de la superstition par
celui de l’Evangile de vérité. Notre
drapeau avec notre devise « La lumière
luit dans les lenébres* flotlera aussi
sur ces conliées. j. b.
Nous lisons dans la Senlindla Bresciana qindques lignes qui coiuplclenl
la lettre qui piéccde. L’abbé de Montccbiaro n'a pas voulu peidre une bonne
occasion de prolesler contre la conduite exemplaire du syndic, avocat
Zamboni, lors de renlenemenl de l’évangéli(|iie Dainiatii Valenlino. — L’abbé
s’est |u;miis d'écrire au syndic {)Oiiiprotester contre tout ce qui s'élail passé
et |>oni’ lui intimer (excusez du peu)
de l'aire délerier et emporter le ca
davre. Mais il lui fui léjiotidn qu'avanl
de faiie une pareille proposiiioii , il
daignai prendre connaissance des lois
et réglenaenis en vigueur el «irtoul de$
peitii«,e qu« le c«de Pénal inQig^ iatix
personne gui se permaUi^ient usa
exhtiimiliqti iUégald. e
Nous recevons d’un de nos aipis d’Angleterre la lettre qui suit:
T ootobte
£%er Momieur,
Je vous remercie beaucoup de m’avoir envoyé le Témoin chaque semaine ;
si vous voulez bien le permettre, je
vous transmets , comme contribution
pour voire feuille hebdomadaire, un
extrait d'un journal bien connu, le
Ckurch Tinm, avec quelques réflexions de ma petite sagesse. Le Oivarch
Times est un des organes les plus
avancés de la Haute église.
I Le temps présent, y est-il dit, est
> très favorable à la conversion des
» dissidents protestants de notre pays.
> Nous voulons les évangéliser. Nous
> nous servons du mot évangéliser, de
> propos délibéré, pareeque le péché
> mortel des dissidents consiste préci» semenl en ce qu’ils ne prêchent que
> la moitié de l’Èvangile. Rt quelques
» dissidents, spécialement les mélfio» disles primitifs, sont un obstacle et
» un empêchement absolu, non seuleI ment au développement de la religion,
s mais à celui de la moralité naturelle,
» telle qu’on peut loujours la trouver
> parmi les païens de la meilleure
» espèce »,
La raohië de l’Evangile que les dissidents prêchent, n’a sans doute pas
encore compris, dans la pensée de
l’aulenr, la confession an prêtre, ni
l’absolnlion, ni la régénération baptismale , ni la présence réelle du corps
de Christ dans la sainte-cène. Ils ne
mettent pas l’église, le prêtre, les sacrements et les saints entre le pécheur
et son Sauveur. Pour eux la fable de
la siicession apostolique est sans réalité.
Si l’Evangile que nous prêchons n’est
3lie la moitié de l’Evangile, nous Tenons grâces à notre Dieu, de tout notre
cœur, de ne pas avoir l’autre moitié
dont nous venons de parler.
Le Church Times dit aussi : e Le grand
attrait de la dissidence ce sont des préjugés populaires et la salisfaclion de
l’ambition des adeptes qui sont toujours
récompensés par des honneurs ou par
des empluis dont le nombre est considérable.
Le CItnrch Times ne peni pus comprendre que c'est la moilié de l’Evangile que (a liante Eglise ne prêche pas
que les dissiilenis veulent enlendre et
que c’est à cause de la préiendiie autre
moitié qu’on piéclie ou professe dans
celle église et que le,s dissideiils ne
veulent ni entendre ni |)iofesser, qu’ils
prérèreiil un culte ailleurs. Si l'on piêcbait dans l’Eglise établie le pur Evangile et tout l’Evangïle, (lenl-èlre qu’ils
y l'etounieiaient, sans cela jamais!
L'Eglise établie d'Auglelene avance
veis lîome :'i pas redoublés. Il faut que
les vrais pi oleslaiils en soi lent tôt ou
Urd. Les pasteurs évangêliqiKS y sont
en (nés petit nombre 4imin|ient de
jour en jour.
Le proiestaeiisme est bjeo établi ^
bien rort dans les .persoBnes inlelli'
geôles et bieo élevées de la classe
moyenne. Les dissidents eppartiennenl
à celle classa. L’opinion publique les
soutiendra contre les papistes et les
riiualistes. épiscopaux, qui inclioentan
papisme.
Legrand appui du protestantisme dans
notre pays, c’est la classe moyenne.!
La basse classe est aussi tout-A-lait
proleslanle, là où elle a quelque re- ,
ligion. Nous ne craignons donc pas
pour notre liberté religieuse et de culte,
tandisqiie nous pouvons compter sur ,
le peuple. Mais il pourrait se faire que ,
la prochaine génération ait encore à
faire la triste expérience des dingonnades. I. B. P.
üou0eUc0 reUjîcu0i0
rrmseee. — Une conférence évangélique irés-nombreiise et à la quelle
assistaient plusieurs des signataires du
compromis de conciliation, a eu lieu
au Vigan le 27 septembre et jours
suivants. La question primant toutes les
autres a été celle ayant trait à ce compromis, et à la valeur qu’il avait encore après le commentaire qui en avait
été donné rar la conférence libérale
de Nîmes. La discussion sïir ce sujet
a abouti à l’adoption, à la presqu’iinanimiié, de l’ordre du jour suivant :
< Considérant que s’il y a eu des divergences pai mi les membres évangéliques de l'Eglise sur le projet d’iiccord,
avant la conférence libérale de Nîmes,
il y en a plus après, la conférence
estime que ce projet doit être abandonné ».
Clirontque 6IlAubot0c
Anffragwm. La dédicace du temple
neuf du ¿ieric aura lieu, Dieu voulant,
le jeudi 26 octobre à dix liciirus du
malin. L'ouvrage n’est pas aciievé à
l’exlérieiir, faute de lcm|).s, de pierres
et siiilonl d'argent; mai.s il l’est à
l’inléiïeur et nous avons grand besoin
de ce temple pour la saison qui va
coinmeucer. Ou fei’a ce qui manque
quand on pourra, c’esl-â-dire quand
nous auions réussi à nous en piocurer les moyens. e. b. p.
iUcuuc politique
Après le discoius-programme de Déprelis rejiroduit et commeiilé jiar luii»
nos joiiriiaiix , nous avons eu le discüui s du député Sella, le chef de l’op-
4
im
LE TÉMOIN
posilìon. D’après ce discours prononcé
dans un l)anqnet et devant 300 personnes environ, le modéré Sella veut,
en substance, ce que vent le prop;ressiste Déprétis, c’est-à-dire l’équilibre,
non seulement nominal mais réel dans
nos finances, l’extension successive du
snftrafüe électoral, des garanties pour
la sincérité des votations et l’impartialité des bureaux, la décentralisation
et la nomination des Syndics par les Conseils, les rél'ormes des impôts; Sella est
d’accord avec Déprélis sur les traités
de commerce, le développement des
chemins de fer, mais subordonné h
l’équilibre des finances, le principe de
i'inslruction obligatoire, à la condition
de surmonter les diiiicultés financières
et celle de rinsuifisance dans le nombre des instituteurs; quant aux rapports de l’Kglise avec rElat, il désire
que la loi d’exécution de l’article 18 de
la loi des garanties n’implique pas l’abolition de l’exeqmtur et des nominations aux bénéfices. Il déclare vouloir
continuer à s’occuper comme citoyen
de l'amélioration de la condition des
masses et du développement scientifique. Il conclut en disant qu’il combattra tout ce qui est contraire aux
intérêts du pays et qu’il coopérera avec
vigueur à tout ce qui est utile. L’orateur a parlé trois heures.
Cependant Sella a déclaré appartenir
à l’Opposition, après avoir exposé les
services et la conduite du parti modéré,
3ne l’on n’a qualifié du nom de parti
es consorli que par une cruelle ironie.
En effet les consorti étaient essentiellement les toscans Bastogi, Peruzzi et
le fier Baion de Broglio etc., auxquels
se .«ont associés plus lard Spaventa,
Minghelli, Cialdini et tous les ministres qui ont coopéré, de la manière
dont on .«e souvient, au trasfert de la
capitale de Turin à Florence. Lanza,
Sella et leurs amis n’aiil rien à faire
avec les consorli qui les ont renversés
du pouvoir en 1873.
Mais levenons au discours de Sella.
Il constate que la gauche s’esl considérablement modérée depuis qu’elle
est au gouvernement, il ne doute pas
de la foi politique des ministres, mais
il est inquiet de l’aitpiii donné aux
répiiblicains; il craint que l’on ne sache
pas résister à rauginenlation des dépenses. Ce serait un malheur pour
notre 'patrie si les modérés n’étaient
pas constitués en opposition, veillant
a la conservation des résultats obtenus.
Collège tle Briguéras.
M. Tegas a aussi publié une lettre
à ses électeurs du Collège de Briquéras.
Nous l'avons lue avec alloniion et
comme dans le discours de Déprélis
et de Sella nous trouvons dans la let- j
Irc de Tegas une piol'ession de foi !i- \
bérale et progi essiste. t’ilons en abrégé; !
J’aime la liberté, comme moyen nécessaire du peil'eciiouueuieni des individus et des muions; rendant hommage
au sentiment religieux , je veux (q"^
chacun ptiisse adorer Dieu selon sa
conscience el sa croyance; mais je ne
veux pas que sous le manteau de la
religion l’on conjure contre la patrie;
je ne puie souffrir un Etal dans l’Etat.
M Tega.s sô prononce pour la décentralisation administrative, qui.doit trouver
.ses limites en ce qui est néces.saire à
l’unité de la nation el à l’intérêt général, mais, pour que la décentralisation produise de bons effets, il faut
foinier de grandes provinces là où
elles n’existent pas. Il déplore qu’on
ail été forcé d’accepter pour l’équilibre
l’impôt de moûlure.
il en veut la réforme ainsi que de
celui de la richesse mobilière, du celui
des terrains, dont il veiii la perequazione, comme mesure de ju.slice; il y
a des terrains autrefois en friche qui
devenus des jardins, ne payent pas
d'impôt, on un impôt minime, pendant
que des terrains moins fertiles payent
beaucoup ti-op. Il y a, à cet égard, des
différences cboquaules entre le noid
el le midi du royaume; il y en a de
terrain à terrain dans la même province et dans la même commune.
M. Tegas a voulu et veut l’équilibre
des finances; il n’n pas dépendu de lui,
si l’on n’a pas fait des économies en
diminuant le budget de la guerre el
de la marine; il croit nécessaire d’étendre le suffrage électoral; ■ on ne
peut tenir éloignées indéfiniment, ditil, les masses des urnes politiques el
de la participation au Gouvernement; «
il vent des garanties pour la sincérité
des opérations électorales; il veut la
loi sur la condition des employés pour
les soustraire au caprice des gouvernants. Il veut chasser la politique
de l’administration. En un mot Al.
Tegas veut le progrès; il n’accepte
pas la distinction entre modérés el progressistes, il n’adrnel que celle de ministériels et non ministériels. Il voit
dans la constitution des partis des
questions de personnes, des antipathies
et des rancunes de région el de municipalisme. Comme il a soutenu le
ministère Minghetti dans ce qu’il a
proposé de bon et d’utile, il ne fera
pas non plus an' ministère Déprétis
une opposition syslèmaihique, ne regardant qu’à sa conscience el au bien
de l’Italie, et voulant être indépendant.
I .\insi le très modéré Tegas est aussi
Brogressisle que le très progressiste
oprétis, dans toutes les questions essentielles.
La Gaziella Piemontese dit au sujet
de la lettre de Tegas; Nous trouvons
aujourd’hui dans la Gazzettn de Pinerolo une lellre du tempenttissimo Tegas
aux électeurs de Bt i(]uéras par la quelle
il accepte, lui aus.«i, à peu près tout
le programme du Comité électoral progre.«sisle de Rome qui est le même
que celui de Turin.
Tegas vent aussi In décentralisation,
la révision des lois d’impôts, l’extension du suffiage, la loi sur les incompatibilités paj'lemenlaires etc. « Tegas
est,dit la Gazzettn Piemontese,\nn homme
très honnête, ancien député de gauche
(0« de centre plutôt ) dans le Parlement subalpin, el on doit croire à ce
qu’il dit». Mais il n’est pas ministériel,
voilà son tort, aux yeux de ce journal,
et quoique le rédacleiirdéclare reslimer
beaucoup (aUissimamenle/, il regrette
de ne pouvoir désirer sa réélection.
Nous espérons que le Collège de Briqtiér.as n’aurà pas les mêmes scrupules
et qu’il fera bon us.age de la recommandation impartiale el indépendante
el de l’excellent témoignage que la
GazzeUa donne à M. Tégas. Du reste
nous qui le connaissons depuis longtemps el qui savons avec quelle conscience il a rempli dans le passé ses
devoirs de député, nous n’avons pas
besoin de ce bon témoignage, niais
nous sommes reconnaissants envers la
Gazzettn Piemontese pour son impartialité et son vrai libéralisme.
Berttièrrm nouvelle».
Dans la réunion électorale préliminaire du Collège de Briquéras, qui a
eu lieu mercredi 18 octobre courant,
au scrutin secret, on a obtenu le résiiilal suivant;
Des diverses sections du Collège volants 56.
M. le Comm. Tegas. . 'SS votes
a le Génital Cl. Corlc 17 s>
» le Colonnel Geymet 8 »
Voix éparses ... 3
56
Quealiof a'OeieMt. — La Porte
a proposé un armi.slicc de six mois que
ni la Russie, ni la Serbie, ni le .Monténégro n’ont voulu accepter. La Serbie
se prépare à continuer la guerre, ainsi
que le iMonIcnegro. La Russie a concenlfé des masses de troupes sur les
frontières de l'empire turc en Asie
el dans la Bessarabie. Les journaux
russes accentuent toujours plus leur
impatience d’entrer dans la liiite. L’on
parle avec insislance du projet d’alidicalion du czar. La guerre parait inévitable entre la Russie el l;i Turquie.
Il dépendrait de l’Allemagne de l’empèclier; mais l’oracle de. Varzin so
lait el Bismark veut, paraît-il, payer à
la Russie sa neutralité de 1870 el 1871.
Toutefois l’Aglelerre cherche à s’entendre avec la Russie pour imposer à
la Turquie des conditions propres à
satisfaire les sujets chrétiens de cette
puissance el les provinces insurgées.
La France affecte l’indiiréience pour
tout ce cpii ne l’inléiesse pas trè.s directement; elle a un peu raison.
Ernest Robert, Gérant et Adinini^lrnteiir
Riguerol , Impr. Chiantore et Hasearelli.