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N. 47.
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L ËCHO DES VALLEES
PARAISSANT CHAQUE VENDRED
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, Justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. ÎV,
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SOMMAIRE: Jeunes gens, soyez forts —
En Arménie — Nos héros Vaudois —
De cime en cime — Chronique vaudoîse.
Jenne^ geng, ^o^ez foït^.
I Jean TI, 8.
Consacrer un dimanche à notre jeunesse est un devoir et un privilège. Nous
regardons à eux comme devant être la
force de la société et de l’Eglise. Ce sont
eux qui, vouloir ou non, devront nous
succéder, et l’avenir pour le bien est en
grande partie dans leurs mains. Si 1 Etat
regarde à eux comme devant être les défenseurs de la patrie, nous regardons à
eux comme devant être les vainqueurs
du mal, dans un monde corrompu. L’apôtre S.t Jean avait le privilège de s’adresser à une jeunesse forte et victorieuse: pourrions-nous en faire autant
aujourd’hui ?
Nous ne voulons absolument pas porter un jugement, car la tendance est au
pessimisme; ce que nous dirons aujourd’hui, puisque cette semaine leur est cori-.
sacrée, serait de leur adresser quatre
avertissements, pour les rendre forts:
Jeunes gens, apprenez à obéir. Ün des
moyens à employer pour obtenir le succès est précisément celui de savoir obéir.
Arrivés à un certain âge on voudrait facilement s’émanciper, vivre en indépendants, et c’est alors que l’autorité paternelle est facilement contestée, ouvertement, par la désobéissance, ou secrètement, par une révolte du cœur. Quand
cette autorité est discutée, il s’ensuit
très facilement la désobéissance aux lois
civiles et religieuses. Le spectacle que
donnent certains jeunes gens est désolant, et nous devons assister, souvent
impassibles, à une espèce d anarchie qui
jette le désordre un peu partout. Quel
tableau de désordre et de misère quand
il en est ainsi 1 Jeunes gens I apprenez à
obéir, non pas par force, mais par amour
et reconnaissance, apprenez cette discipline qui peut vous paraître parfois un
' peu sévère, mais qui est votre sauvegarde
pour l’avenir de votre existence. Celui
qui apprend à obéir saura aussi se faire
obéir et accomplira fidèlement sa tâche.
L'a désobéissance si naturelle au cœuT
humain doit être combattue avec toutes
vos force,s, dans l’intérêt de votre bonheur, avant tout, et ensuite, dans l’intérêt de la société de laquelle nous sommes un membre et dans l’intérêt de la
cause de Dieu qui doit triompher et nous
procurer la joie et le bonheur sur cette
terre.
Jeunes gens, apprenez à sentir votre
responsabilité. Autant on aime l’indépendance autant on s’efforce de se soustraire à la responsabilité. Que le père,
puisqu’il est père, pense lui à la famille
#t aux besoins d« son existence; que
l’Etat, puisque c’est une organisation,
pense lui-même à pourvoir aux besoins
de ses sujets; que Dieu, puisqu’il est
Dieu, pense Lui, avec sa puissance, à
arrêter le mal et à favoriser Sa cause. Ce
raisonnement n’en est pas un, et parler
ainsi est une chose néfaste.
Notre conscience nous dit assez clairement qu’une responsabilité pèse sur nos
actions et sur nos pensées. Les lois nous
font sentir quand elles sont enfreintes
que nous devons rendre un compte; à
combien plus forte raison à Dieu qui est
notre Créateur, et qui eonnaît tout ce
qu’il a fait pour faciliter la tâche. Il y
a une responsabilité vis-à-vis de ees parents qui ont tout donné et tout fait vers
cette famille dont nous sommes les membres; il y a une responsabilité vis-à-vis
de cet Etat qui a pourvu à notre éducation, à notre instruction et qui attend de
nous notre force et nos énergies ; il y a
une responsabilité vis-à-vis de Dieu qui
a été notre Père en tout et partout. Chacun à son poste et, jeunes gens, votre
poste est là, au devoir de la responsabilité.
Jeunes gens, apprenez à être simples.
La vie devient toujours plus difficile et
devient un terrible problème à résoudre.
Soyez simples dans vos goûts, dans votre
manière de vous habiller et de vous nourrir. Avoir un bon goût est réputé comme
chose à la mode, mais nous préférons un
bon goût pour les choses bonnes et honnêtes. Par votre simplicité vous serez une
prédication vivante de tous les jours, ear
l’illusion est impossible; tout ce qui est
simple attire davantage que ce qui perd
son naturel. Etre simples dans la manière de s’habiller, n’est pas seulement
une question d’économie, mais encore
une protestation contre tout ce qui
frappe et qui peut faire naître des idées
peu saines. Soyez simples dans votre
nourriture et cela dans votre propre intérêt: votre bourse et votre santé s’eu
trouveront fort bien. Quelle misérable
existence se préparent ces malheureux
qui sont fatigués de tout, qui ne savent
plus ce qu’ils veulent ! Non seulement ce
sont des vies manquées, mais de misérables épaves dangereuses et qu’il faut
éviter.
Jeunes gens, apprenez à vaincre. Apprenez à vainere en regardant à l’idéal
que vous vous faites de la vie. Aujourd’hui, toutes les portes sont ouvertes. Ne
comptez pas sur le favoritisme, sur les
recommandations, sur le destin. Comptez sur vous-mêmes et Aur Dieu. Les
hommes qui brillent dans ce monde par
leurs millions ou leurs milliards le doivent à une victoire qu’ils ont remportée
sur leur volonté, sur leur énergie, sur
leur application. Dites-vous bien que
vous pouvez arriver, que vous devez arriver, et alors les obstacles disparaîtront
devant vous, les victoires que vous remporterez jour après jour, année après
année, seront autant de récompenses qui
vous feront oublier bien des déboires et
des humiliations. Mais soyez surtout
vainqueurs en combattant le mal, sous
toutes ses formes. Que d’ennemis s’attachent à vos pas 1 que de lions rugissants autour de vous 1
Résistez à toutes ces passions qui font
tant de victimes, enrôlez-vous dans la
croisade contre les passions charnelles,
l’immoralité, l’ivrognerie, le jeu. Mais,
surtout, soyez vainqueurs de l’ennemi
de vos âmes, de ce péché qui vous suit
pas à pas. Dites-vous bien que vous voulez être fidèles à Christ et que pour l’être
vous ne pouvez pas caresser le péché.
S.t Jean écrivait aux jeunes gens parce
qu’ils étaient forts. Jeunes gens du 20.me
siècle, soyez forts aussi, à votre tour. La
famille, la société, la patrie, le règne de
Dieu le réclament, répondez à l’appel.
C. A. Tron.
EN ARMÉNIE.
Sous ce titre: «l’horrible forfait», le
Journal de Genève publie, sur les massacres d’Arménie, de nouveaux renseignements qui compléteront ceux que nous
avons donné précédemment:
« La misère et le désespoir des Arméniens vont croissant. Dans toute l’Asie
Mineure, on chercherait vainement une
ville dans laquelle la persécution n’ait
sévi.
« Les premières mesures ont consisté
à enrôler tous les hommes astreints au
service militaire. On n’ en a envoyé
qu’une faible partie à l’armée. Les autres,
non armés, ont été employés à des travaux de route, à des constructions, à des
transports de munitions.
« Puis, dans la population, ainsi affaiblie par l’absence de ses éléments les plus
vigoureux, on a procédé à des arrestations en masse des hommes les plus en
vue, médecins, avocats, commerçants,
instituteurs, plus de 1400 à Sivas, 600 à
Marsovan, des centaines ou des milliers
dans chaque ville.
« Un grand nombre de ces détenus ont
été graduellement exécutés sans jugements. Puis est venu l’ordre à toute la
population de quitter leurs villes et leurs
villages. Par longs convois, on les a successivement acheminés vers des destinations diverses, avec de rares moyens
de transport qui leur ont été rapidement
enlevés, les femmes traînant leurs enfants après elles et les perdant en route
ou les jetant dans des rivières, les vieillards succombant à la fatigue, sans nourriture, poussés en avant à coups de bâton
et de baïonnette.
« Ces marches doivent durer des semaines et aboutir à des régions sans au
cune ressource où ceux qui sont arrivés
meurent par centaines. Rien n’égale
l’horreur de ces convois et le désespoir
des victimes.
« Toute la population arménienne du
nord de l’Asie Mineure, d’Erzeroum i
Erzingan, a passé par cette dernière ville ;
un marché aux esclaves était établi à la
porte de cette ville et les Turcs s y servaient de femmes et d’enfants. D’Erzingan on les dirigeait vers le sud pour gagner Harpout par une contrée sauvage.
Dans un des défilés qui traverse l’Euphrate, les Kourdes attendaient les convois au passage et ouvraient sur eux un
feu croisé, ou s’emparaient des hommes
et les précipitaient dans le fleuve. Deux
voyageuses avaient recueilli six enfants
et les croyaient sauvés. On vint les leur
enlever pour les mettre à mort. Plus loin,
elles virent sur leur route un Turc posté
en observation qui leur dit avoir tué près
de 300 Arméniens isolés qui cherchaient
à fuir. Dans un village où elles couchèrent, après avoir entendu dans la nuit les
salves d’un peloton d’exécution, elles virent un matin les Turcs partant à cheval
à la chasse des Arméniens qui s’étaient
sauvés dans la montagne.
« La veille, elles avaient assisté aux
préparatifs de l’exécution de 400 jeunes
Arméniens que l’on avait employés à la
construction des routes.
« À Trébizonde, 600 hommes furent
chargés sur des bateaux à destination de
Sansoun, ce qui aurait nécessité une longue navigation. Deux heures après, les
bateaux rentraient à vide, la cargaison
avait été massacrée et jetée à la mer. À
Trébizonde aussi quelques personnes.
Turcs et Grecs, avaient, avec l’autorisation du gouverneur, recueilli un grand
nombre d’enfants et obtenu l’autorisation de garder un certain nombre de jeunes filles arméniennes comme institutrices et gardiennes. L’ordre formel arriva
de Constantinople de déporter tous les
enfants; dix des jeunes filles arméniennes furent gardées pour être livrées aux
Turcs, 180 des enrôlés arméniens furent
exécutés en un seul jour.
« Ces convois d’Erzeroum et Erzigan
arrivèrent à Harpout dans les premiers
jours de juillet, en haillons, sales, affamés, malades. Ils avaient mis deux mois
à parcourir cette route presque sans
nourriture et sans eau. Ils se jetèrent sur
le foin qu’on leur donna comme à des
bêtes; dans la bagarre quelques-uns furent tués à coups de bâton par les gendarmes turcs. Les mères offraient leurs
enfants à qui voulait les prendre. On envoya les médecins turcs pour examiner
spécialement les jeunes filles que les
Turcs voulaient garder chez eux. Il n’était arrivé à Harpout qu’une faible partie
de ceux qui étaient partis d’Erzingan.
« Dans la population de Harpout mê
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me, la déportation avait été précédée par
l’arrestation de plusieurs milliers d’hommes de la région: on les avait conduits
dans la montagne, d’où ils n’étaient pas
revenus. Ces exécutions se renouvelaient
fréquemment, 4 à 500 par jour.
« A Diarbekir les perquisitions dans
les maisons furent accompagnées de terribles violences, femmes battues jusqu’à
avoir plusieurs membres brisés, vols d’effets par la police, nombreux viols, les prisons regorgeaient et le typhus s’y déclara
sans aucun secours médical, nombreux
assassinats d’Arméniens isolés, peine de
mort à qui ne livrait pas ses armes. Les
villages des environs étaient pillés et dévastés par les Kourdes, et la population
massacrée.
« Puis vinrent les déportations en
masse. Mille Arméniens furent chargés
sur des radeaux qui devaient descendre
le Tigre jusqu’à Mossoul à travers une
région sauvage infestée de Kourdes. Pas
un n’est arrivé à destination. L’archevêque arménien a été torturé de la façon
la plus effroyable puis brûlé vif ; quatre
autres prêtres promenés nus dans les rues
enduits d’ordures.
« Tout essai de résistance, bientôt réprimé par des forces supérieures ne sert
qu’à provoquer un massacre plus général
encore, ainsi que Cela est arrivé par places, entre autres dans le nord à Shahin
Karahissar et dans le sud près de Marsh
au village de Poundadjak, qui a été réduit en cendres ».
On a prétendu, du côté turc, — et ce
prétexte a été mis en avant par des journalistes allemands — que les Arméniens
sont des révolutionnaires qui ont comploté contre le gouvernement. « Rien
n’est plus faux, répond le Journal de Genève. Si les massacres précédents ont,
comme cela est naturel, suscité parmi la
jeunesse arménienne quelque excitation
révolutionnaire, ce parti n’a jamais été
qu’une infime minorité, désavouée par
les autorités religieuses et par tout le
parti constitutionnel... Le prétexte donné
par les Turcs pour leurs atrocités actuelles est ce qu’ils appellent la révolte de
Van d’avril 1915. La vérité est que les
Kourdes et les Turcs ayant dévasté pendant l’hiver les villages de cette région,
les habitants arméniens de Van, sachant
à quoi on voulait en venir, refusèrent' de
laisser commencer dans leur ville le régime des perquisitions et des arrestations
qu’ils se barricadèrent dans leurs deux
quartiers principaux, et soutinrent héro'iquement un siège de quatre semaines
jusqu’à l’arrivée des corps arméniens du
Caucase, précédant l’armée russe. Révolte légitime et qui d’ailleurs ne justifierait pas, même si elle avait été coupable, une répression qui a porté sur un
million d’innocents».
■ L’auteur des articles termine en exprimant l’espoir d’une intervention du
gouvernement allemand, qui seule aurait
des chances d’être efficace.
D’autre part, un appel vient d’être
lancé, signé par de nombreuses notabilités de la Suisse allemande aussi bien
que française, et demandant que « la
sauvegarde des Arméniens survivants
soit sans retard prise en mains par ceux
qui peuvent exercer une influence à Constantinople ».
Cet appel, qui vise surtout l’Allemagne, a peu de chances, hélas 1 d’être entendu. Voici les réflexions que les massacres d’Arménie inspirent au publiciste allemand de Reventlow dans la Deutsche
Tageszeitung de Berlin: «Si la Sublime
Porte juge nécessaire de supprimer par
tous les moyens les agitations en Arménie
et de mettre fin aux insurrections^ on ne
saurait se servir, en parlant de ces mesures, de l’expression de « meurtres » ou
d’« atrocités ». Ce sont des décisions gouvernementales justifiées et nécessaires».
La Kœlnische Volkszeîtung, le grand
organe catholique de Cologne tient sur'
le même sujet, le même langage; «Ce
n’est donc pas, dit le Temps, l’expression
du dilettantisme cruel d’un politique
isolé: cette opinion représente bien un
sentiment que beaucoup d’Allemands
partagent ».
Après cela, on ne peut s’empêcher de
conclure, avec notre confrère VEvangéliste: « Oh, comme la Turquie ressemble
à l’Allemagne, et l’Allemagne à la Turquie. Nous ne savons quelle est la plus
cruelle des deux, et nous ne sommes pas
étonnés qu’elles s’aiment d’amour tendre ».
NOS HÉROS VAUDOIS.
La liste des héros Vaudois s’allonge
toujours plus. Citons-en quelques-uns.
C’est le capitaine Jean Vigne qui, à la
tête du bataillon alpin V. D. qu’il menait à l’assaut, fut frappé par un bloc
détaché par le choc d’une grenade autrichienne. Il fut entraîné dans un torrent avec les jambes broyées. Emporté à
l’infirmerie plus rapprochée, il expira en
route, non sans avoir prononcé en route
de ces paroles qui élèvent l’âme, de ces
paroles qui ne s’onblient plus.
C’est le capitaine des alpins Umberto
Cocorda qui, sur l’ordre de son commandant d’avancer avec sa compagnie, répondit que personnellement il croyait
T « avànzata » impossible, mais que,
ayant reçu l’ordre d’avancer, il obéissait.
Il reçut une grenade en pleine poitrine
et ne sentit pas sa mort.
C’est le sous-lieutenant des bersaglieri
Aldo Muston qui, sur les hauteurs de San
Michèle, ayant reçu l’ordre de tenir bon
avec ses deux pelotons, tint ferme pendant longtemps malgré le feu infernal qui
était dirigé sur lui et les siens, jusqu’à ce
que, frappé de deux balles, il tomba et
dut son salut au bon cœur d’un caporal
major d’infanterie qui eut pitié de sa jeunesse et l’emporta sur son dos en lieu sûr.
C’est le capitaine d’infanterie Jean
Ribet du Pomaret qui, tout en étant officier d’état major, n’hésita pas à s’élancer en avant sur la ligne du feu, pour
soutenir de sa présence et de son énergie
les troupes qui étaient restées presque
sans chefs, et contribuant ainsi largement à la bonne réussite de l’assaut.
C’est encore — last but not hast — le
sous-lieutenant d’infanterie Guglielmo
Giampiccoli, qui sur les hauteurs de San
Michèle s’élança courageusement à la
tête de son peloton à l’assaut des tranchées autrichiennes le soir du 4 octobre.
Frappé d’une balle à la jambe dès le
début, il fut ramassé par quatre soldats
et emporté, mais hélas 1 étant exposés au
feu ennemi lui et trois soldats furent tués
pendant que le quatrième soldat fut grièvement blessé.
Nous apprenons encore que le lieutenant Henri Tron fut aussi blessé sur la
même montagne, mais heureusement sou
état n’inspire aucune inquiétude sérieuse.
Honneur à ces braves, honneur à leurs
familles, honneur au peuple Vaudois
toujours digne de ses nobles traditions.
Mais nous pleurons avec ceux qui pleurent, et le peuple Vaudois tout entier demande à Dieu de consoler ceux qui ont
été si durement frappés.
Aumônier Bertalot.
DE CIME EN CIME.
(Continuation, voir N. 45)
.. . Quelques jours après, le 4 juin,
un bataillon d’infanterie vint nous donner le change. 11 était composé, sauf
erreur, d’éléments romains. Etant fraîchement débarqués... sur la montagne,
ils avaient un air plutôt « spavaldo » et
parlaient de filer sur Trieste ou Trento.
Personne ne pourrait les en empêcher.
Cet enthousiasme juvénile aurait été de
très bon aloi s’il ne s’était pas très
souvent métamorphosé en simple vantardise. Les Alpins, plus roublards, riaient
sous cape et ne disaient rien. Nous les
verrons aIl’«atto pratico», murmuraientils tout bas en changeant de place la
chique bien cachée dans leur puissante
mâchoire.
Le matin du 4, une escouade de 25 fucilieri vint relever l’escouade alpine qui
occupait la tranchée bien en face du
Col di L. Ne voilà-t-il pas que nos fucilieri au lieu de marcher al coperto,
défilent à la file indienne, le long du
col, bien en vue de l’ennemi. Que faitesvous ? — leur crie un gigantesque artilleur de montagne, en sortant de son
trou de marmotte — Voulez-vous vous
faire canarder ? — Nous n’avons pas
peur des Autrichiens, répondent-ils en
chœur. L’artilleur en marmottant rentre
dans son trou de marmotte. Au même
instant deux formidables coup de canons retentissent du côté de l’ennemi.
On regarde... plus de fucilieri. Ils sont
tous à terre. Morts ? On accourt de tous
côtés. Ils sont là, à terre, et pas un ne
donne le moindre signe de vie. Enfin
on en tire un par la jambe. Il commence
à se relever, à se tâter de tous côtés
et sa joie fut immense quand il se fut
rendu compte qu’il était encore au nombre des vivants. De même pour les
autres; pas un n’avait la moindre égratignure. Mais quels rires ! Enfin un gros
alpin résuma la situation à la satisfaction générale en faisant avec grand sérieux cette profonde observation : « Astu
capì ca s’ cherza nen, biffa ch’ët ses ! »
Nous sûmes que plus tard ils se comportaient vaillamment, mais pour cette
fois ah 1 ah ! ...
Pour ma part je jouis méchamment
de leur mésaventure, car à peine arrivés,
eux ou quelqu’un des leurs, crurent bon
de chiper la couverture des aumôniers
et... dame, ça me touchait de très près...
... A peine le bataillon fût-il au complet que nous partîmes vers le lac de F.
On fit d’abord une très longue descente
par un sentier de chèvres, et ceux qui
connaissent la montagne savent combien cela est fatiguant. Le temps qui
était au beau le matin, more solito, se
brouilla bien vite et la pluie vint nous
faire sa visite quotidienne. Mais la descente ne fut rien, si je dois la comparer
à la montée qui nous attendait ensuite.
Monte que tu montes, jamais nous n’arrivions au haut de la montague qui
semblait méchamment nous narguer.
Même si je vivais cent ans, je ne pourrais
jamais oublier cette marche, tant elle
fut longue et rude. Arrivés au lac F.,
j’eus à peine la force d’entrer dans un
hôtel autrefois autrichien, de me jeter
sur un matelas et de m’endormir. Et
qui pensait encore à manger ? E. B.
(À suivre).
CHRONIOU^UDOISE
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE. Nous sommes heureux de constater
que parmi les officiers qui se sont distingués tout dernièrement se trouve notre
compatriote, le capitaine Jean Ribet, fils
du chev. Ribet et gendre de M. J. D.
Cougn, lequel a été cité à l’ordre du jour
de l’armée et a reçu la médaille d’argent.
Nous félicitons ce cher coreligionnaire,
membre de la paroisse du Pomaret.
— Du soldat Michelin Paolo:
Des tranchées les plus avancées de M,
N., un groupe de soldats 'Vaudois du ...
régiment, ... compagnie, vous prient de
vouloir insérer dans les colonnes de
L'Echo des Vallées, nos plus affectueuses
salutations à nos parents, amis et connaissances, en les assurant de notre
bonne s^té et notre sûre conviction
d’une future victoire et un prochain retour: Michelin Paolo (Laus, Bobbio Pellice) - Charbonnier Stefano (Arbaud, Id.)
- Michelin Giovanni (Pausette, Id.) Rambaud Salomone (Villar Pellice) - Baridon Paolo (Id.).
Merci d’avance et merci pour votre
cher journal que nous lisons si volontiers
avec mes compagnons. Au revoir et
merci.
— Du soldat Marauda Giov. Enrico:
Me voilà de retour dans nos tranchées
après avoir passé 5 jours de patrouille à
travers montagnes, vallons et glaciers.
Je retourne sain et sauf au milieu de mes
collègues qui ont eu la chance de ne pas
être commandés pour cette fois. Nous
sommes partis plusieurs, mais la sixième
partie seulement a pu retourner. Je ne
puis vous donner des nouvelles de personne, car dans tout mon bataillon, je
suis seul de Vaudois et du pay^. C’est
bien pour cela que je languis bien plus.
Mais je me réjouis tout de même en recevant votre aimable journal qui me fait
vivre chez nous pendant que je le lis. Ici
il y a depuis une quinzaine de jours qu’il
ne fait que pleuvoir et neiger, maintenant, car nous sommes plus haut que les
alpins qui ne sont pas loin de nous. Maii
nous sommes de l’infanterie. Enfin, je
vais tâcher moyen de trouver un peu de
feu pour me sécher et me réchauffer. Je
suis encore toujours assez bien. Dieu
merci, espérant autant de vous tous.
— Du soldat des bersaglieri Jalla E. :
Vengo con questo mio piccolo pensiero
a voi, che in Dio è molto grande, e per
annunziarvi che sono molto orgoglioso di
ricevere sempre tutte le settimane il bel
giornale L’Echo des Vallées, che mi dà
sempre notizie nuove delle nostre care
e belle Valli.
' Or sono ventiquattro mesi che vesto la
divisa da bersagliere, ma ho sempre il
mio pensiero a coloro che si trovano lontano nelle belle e care Valli.
Ringrazio Iddio, Padre nostro, che mi
ha dato sempre buona salute. E a lei,
signor Pastore, le lascio i più cordiali
ringraziamenti del caro giornale, e i miei
sinceri saluti.
Qua dove mi trovo si sta benissii^o,
ma bisogna pensare ai nostri cari fratèrni
in Dio Padre che si trovano nella neve.®
sull’alture di tre 0 quattro mila metri.
Ma c’è sempre una speranza: è quella
del Dio Padre che saprà condurci fino
alla fine di questo triste periodo che attraversiamo.
Mi è molto grato che tutti voi, cari
fratelli nel Signore, pensiate ai vostri fratelli Valdesi che si trovano al sanguinoso
fronte, e che speriamo di risedervi appena aver terminato il nostro dovere da
buon patriota.
Lascio a lei, da parte mia, tanti saluti
a tutti i parenti e amici, tutti fratelli nel
Signore.
— Du soldat Giordan E.:
Più volte mi s’è affacciato il proposito
di ringraziarla della sua gentilezza nell’iaviarmi con regolarità il giornale
L'Echo che leggo sempre con molto interessamento.
Ma per ragioni non forse sempre scusabili (comprendo: non sono abbastanza
esposto al pericolo !), ho fin qui trascurato.
Ma ripeto, non fu certo, in gratitudine,
ma trascuratezza.
La prego quindi scusare mio ritardo e
gradire i sensi della mia più sentita riconoscenza e fedeltà alle sante leggi insegnatemi.
3
— Du soldat Flamini David:
Scrivendole questa cartolina, le faccio
sapere che sono già parecchie settimane
che ricevo regolarmente il caro giornale
L'Echo des Vallées, della quale mi fa gran
piacere a leggerlo, perchè mi avvicina
per un momento a tutti i fratelli in fede.
Qui alla mia batteria non ci sono altri
Evangelici, son io solo. Tante grazie.
Riceva saluti cordiali e tutto il mio
profondo rispetto.
— Du soldat B. Giuseppe:
Con gran piacere da molto tempo ricevo regolarmente ogni settimana il di
lei prezioso giornale L'Echo des Vallées,
onde provo gran soddisfazione leggendo
le notizie delle nostre care Valli con tutto
quello che fanno i nostri Valdesi per i
soldati al fronte.
Perciò mi sento in gran dovere di ringraziarla di vivo cuore; pregando voler
trasmettere, onde assicurarli del mio ottimo stato di salute, i miei più fervidi
saluti ai parenti e amici.
Nuovamente la ringrazio e con osservanza la riverisco.
— De notre chapelain M. E. Pascal:
Il y a au moins 15 jours que je vous
parlais dans une lettre de la mort du pauvre capitaine Coucourde. Je "vous annonçais, en outre, que le soldat alpin GeymetRenato, classe 1895, de Genève, avait
été tué sous les tranchées ennemies; que
Ferrerò Luigi de Faët, alpin aussi du V.
P....compagnie, était blessé, et que Co
stantino Giovanni, alpin de la ... compagnie, de Prarustin avait été fait prisonnier. Ne trouvant dans L’Echo de
cette semaine (5 Novembre), rien à propos de ces derniers, je pense que ma lettre ne vous est pas parvenue. Nous avons
au battaillon alpin V. C., 7 Vaudois, ce
sont: Grill Giovanni, Pascal Giovanni,
Catalin, Grand, Pontet, caporal major
Fostel, tous du bataillon V. C. ... alpini.
En outre le sergent major Balmas et le
capitaine Martinat au bataillon V. D.,
... alpini. Serait-il possible de leur envoyer L’Echo ? — Salutations cordiales.
— Du soldat Bounous Philiberi:
Le 17 Octobre 1915.
M. l’Administrateur, excusez-moi si je
viens un peu tard pour vous remercier
aux noms de quelques soldats Vaudois
dù ... régiment d’infanterie pour l’enyoi de votre gracieux journal, que nous
nous faisons passer et qui est pour nous
''le seul reconfort, vu que nous trouvons
un résumé de notre sainte guerre pour
le droit et la civilisation; les nouvelles
du pays, ainsi que de ims paroisses, sont
lues et attendues avecNine anxiété fiévreuse, et si c’était possible je vous prierais, M. l’Administrateur, de l’envoyer
à mon frère qui, j’en suis sûr, ne le reçoit pas, et serait pour lui et ses amis
protestants un gros reconfort. Jusqu à
présent sitôt vu votre journal je lui écrivais et lui donnais des nouvelles. Nous
sommes en première ligne, sans papier,
et souvent sans moyen d’écrire, ce qui
fait que nos frères sont sans nouvelles
de notre pays, de nos églises.
Je termine en vous remerciant au nom
de tous. y
Soldat Bounous Philibert, Riclaret —
Baridon Giovanni, Villar Pelli ce — Cap.
Poët Joseph, Mouras, Faët — Soldat
Mourat Jean, Riclaretto — Cap. maj.
Paget Paul, St-Second.
Impossible d’écrire une lettre, car les
balles sifflent et les éclats d’obus me
couvrent de terre à chaqüe instant.
LA TOUR. Samedi dernier a été béni
le mariage de M. Louis Bein, de SainteMarguerite, avec M.lle Lina Roland, du
même quartier. Les époux ont reçu une
quantité de messages affectueux sous
forme de lettres ou cadeaux. — Nous
souhaitons à cet heureux couple une longue vie, consacrée au bien, et de grandes
bénédictions.
— Dimanche, à 3 heures, l’assemblée
d’Eglise s’est réunie dans l’école de S.teMarguerite, pour entendre la lecture du
rapport annuel. — L’élection des diacres
et des anciens a été renvoyée à plus tard,
probablement au dernier dimanche du
mois. — Les quartiers à repourvoir sont:
Chabriols, Coppiers, S-te-Marguerite et
Appiots, d’un diacre; Taillaret et les
deux quartiers de Ville, d’un ancien.
— La Table s’est réunie à la Maison
Vaudoise, le 10, 11 et 12 du mois.
— L’enseignement de la calligraphie,
à l’Ecole Normale et au Collège, a encore,
cette année, été confiée à M.lle Long,
füle de M. Joseph Long, de S.t-Jean.
— Deux réunions spéciales, celles des
Coppiers et de la Ville, cette dernière
présidée par M. le prof. Attilio Jalla, ont
été consacrées à la Jeunesse.
— Un autre défenseur de la patrie
vient de succomber: François Benech,
des Bouïssa. Ce jeune homme avait
quitté l’hôpital pour se rendre à l’armée,
peu après la mort de sa mère. Dans une
attaque contre l’ennemi ayant été blessé,
il fut fait prisonnier. On était depuis deux
mois sans nouvelles à son égard, lorsque
samedi dernier les parents apprirent
qu’il avait succombé. Que Dieu veuille
soutenir la famille affligée.
Voilà donc, déjà, 12 soldats de La
Tour, morts au champ d’honneur.
PRALY. M. Louis Micol, rappelé sous
les drapeaux a été, pour le moment, renvoyé à son poste, en sa qualité de Pasteur, devant desservir la paroisse de
Praly.
PRAMOL. Nouvelles de nos soldats.
Le soldat d’infanterie Long Héli feu
François, blessé à un genou, est maintenant à «rOspedale militare diriserva »
de Spoleto et espère pouvoir bientôt
avoir un peu de congé et revoir sa famille.
Son cousin, Pegronel Jean Henri, légèrement blessé à une main, se trouve
dans un « ospedale da campo » qu’il
compte quitter au plus tôt pour rejoindre sa compagnie.
Costabel Adolphe, nous dit-on, est aussi
blessé à une main et est en route pour
Florence.
Gardiol Albert a eu les pieds gelés et
se trouve à l’hôpital de Pallanza.
Beux Michel Théophile a passé chez
lui une quinzaine de jours à cause d’une
maladie d’yeux, et vient de reprendre
la route pour le front.
Bounous Jean Barth. de Jean a passé
lui-aussi quelques jours à la maison, à
l’occasion de l’enterrement de son unique enfant d’environ trois mois.
Tous ceux-là appartiennent à l’arme
d’infanterie. Le caporal des alpins Jean
Ribet, depuis environ un mois n’a plus
donné de ses nouvelles. Le bruit a couru
qu’il était parmi les dispersés à la suite
d’un combat du 24 octobre dernier. Mais,
ni « rUfiicio per Notizie » ni la Croix
Rouge n’ont pu encore donner des informations rassurantes pour sa famille.
Deux autres soldats n’ont plus écrit
depuis plus de 20 jours: Ernest Bounous
d’infanterie et Edouard Andrion d’artillerie de montagne.
Nous pensons avec sympathie à chacun d’eux, ainsi qu’à leur famille dans
la peine et dans l’anxiété.
Les Unions des Mères de famille
et de Jeunes Filles ont recommencé leurs
séances dès le premier dimanche du mois
et ont résolument établi de travailler
pour nos soldats, au moins pour ceux
qui sont dans une plus grande nécessité.
— Nous admirons leur courage; car,
malgré leur nombre relativement restreint, malgré leur pauvreté (je les prie
de ne pas m’en vouloir si je révèle au
grand public qu’elles ne sont pas richesl),
malgré les difficultés qu’elles rencontrent
et le peu de secours qu’elles peuvent attendre du dehors, elles se sont mises à
l’œuvre avec entrain et avec foi.
— Le Comité de préparation civile travaille aussi de son mieux et se réunit
souvent pour étudier les meilleurs moyens
de venir en aide aux familles de nos
soldats. — Il fait tous ses efforts pour
pourvoir aux besoins les plus urgents ;
maislui aussi se trouve dans la condition
des disciples et doit souvent se dire:
Qu’est-ce que cela pour tant de gens ?
— Nos écoles de quartier sont ouvertes
sauf celle des Chaureng dont le régent
ne semble pas encore avoir été nommé.
Ph.
SAINT-JEAN. M. le pasteur J. Bonnet, lieutenant du ... alpin, tout en étant
rattaché au service de la santé, a pour .
mission spéciale d’instruire les nombreuses recrues, ce dont il s’acquitte à merveille. Nous savons qu’il s’intéresse, toutes les fois qu’il en a l’occasion, à nos
chers Vaudois, qui sont heureux de
trouver en lui un chef et un ami.
TURIN. Une circulaire de M. le pasteur Auguste Jahier, du Villar, nous annonce qu’il vient d’accepter la charge de
la direction de la Maison des diacànesses
de Turin, mais cela provisoirement, pour
un an, en attendant la désignation définitive du Directeur. Que Dieu bénisse
notre ami et collègue dans cette mission
si importante.
VILLAR. Nous avons reçu plusieurs
lettres et cartes de nos chers soldats,
qui nous donnent de bonnes nouvelles
de leur santé et remercient vivement la
Vén. Table qui leur envoie régulièrement
l’Echo.
Ce sont les alpins Paul Baridon, Pierre
Geymet, Cap. maj. Albert Salomon-Gonnet, Jean D.l Rivoire, Joseph Garnier,
Cap. maj. Edouard Riboldazzi, Cap. maj.
Pierre Salomon, Jean Gourdin et Paul
Bertinat, les fantassins Michel Geymet,
Jean Peyronel, François Lausarot, Jean
Baridon et Giulio Salvagiot; Etienne Baridon (cavalerie); Joseph Bouîsse (artillerie); Timothée Berton (automobiliste);
Jean Michelin-Salomon (sussistenza) ;
Pierre Berton (sanità).
Le cap. automobiliste Humbert Pascal,
écrit de Bengasi, à la date du 5/11:
«.. Je reçois régulièrement l'Echo des
Vallées. Merci beaucoup. Il me fait bien
plaisir. Il me semble en lisant ces belles
pages de me trouver pour quelques moments, qui sont infiniment beaux pour
moi, au milieu de vous, daus nos belles
Vallées, oùnous entendions régulière ment
la Parole de Dieu, tandis que ici je suis
le seul Vaudois, au milieu de cette grande
masse qui est le monde. Mais Dieu, par
sa grande bonté, m’a gardé jusqu’ici,
et me gardera encore. J’ai mon N. Testament dans ma valise, et je le lis toujours, et surtout quand.je me sens découragé. Alors je puise de nouvelles
forces et un nouveau courage. Espérons
que bientôt Dieu ramènera la paix sur
la terre; alors nous pourrons retourner
au sein de nos familles qui nous attendent avec impatience..... ».
Jean-Henri Geymonat, de la Croix
Rouge, écrit (4 nov.) : «... Le mando
i miei più vivi ringraziamenti per l’Echo des Vallées e gli opuscoli inviatimi.
Sono molto interessanti non solo, ma
leggendolisentoche mi fannodel bene.....
Mi sono portato un Testamento da casa,
e la sera, quando sono di piantone intorno ai poveri ammalati, ne leggo ogni
tanto qualche versetto... Il giorno di
tutti i santi siamo scesi al camposanto
nuovo, fatto pei soldati, e dove sono anche sepolti due dei nostri compagni della
Croce Rossa, Augusto Jalla di Torre
Pellice e Allais Giacomo, colpiti mortalmente da una granata nemica. Abbiam
portato dei fiori sulle loro tombe, in presenza di molti soldati del Genio, della
Sanità, dell’Artiglieria e degli Alpini. Il
colonello d’Artiglieria ha fatto una bella
commemorazione dei soldati morti, ed
ha pure parlato di tutti i soldati che
sono sul campo al pericolo....».
Pierre Michelin du...Régiment d’in
fanterie, écrit:
Du front, le 8-11-1915.
Cher Monsieur Jahier,
D’un beau petit village redento, je
viens vous remercier beaucoup pour
L’Echo des Vallées et pour les brochures
Vaudoises reçues il y a quelques jours.
Si vous saviez, cher Pasteur, avec
quelle attention on parcourt les lignes
qui viennent de nos chères Vallées en ces
moments-ci, sur les hautes montagnes,
au milieu de la neige ! Bien qu’il y ait
beaucoup de soldats, on dirait un désert ;
pas un civil, plusieurs maisons brûlées ou
détruites par les obus, le blé encore dans
les champs, en un mot une vraie tristesse, et tout ça, croyez-le, vous fait languir beaucoup.
Néanmoins on ne perd pas courage, au
contraire. Moi, heureusement, je suis
toujours un peu en arrière avec ma cuisine. Je fais une escapade dans les tranchées de temps à autre, pour voir mon
frère qui se bat toujours.
Il y a quelques jours, il est' descendu
accompagner les prisonniers ; il était tout
fier, et me dit: a L’è nousauti que glian
pré (pris) ; nous U mènent d ... ».
Il se joint à moi pour vous remercier;
il vous écrira aussi dès qu’il le pourra.
Veuillez agréer, cher Monsieur, mes
vifs remerciements et mes sincères salutations. — Saluez aussi mes parents.
Votre dévoué P- Michelin.
Nouvelles et faits divers.
Aveu d’un ci-devant athée.
La Lausitzer Zeitung du 3 février 1915
cite le passage suivant d’une lettre écrite
des rangs de l’armée allemande, par un
libre penseur qui s’était fait rayer des
registres de l’Eglise et avait fondé un
club de propagande athée :
« J’ai vu et vécu toutes les terreurs
d’une guerre moderne; je me suis trouvé
sous une pluie d’obus et ai entendu les
cris de détresse de mes camarades blessés.
J’ai vu que, dans ces moments-là, où tout
secours humain est exclu, chacun joint
les mains et regarde vers le ciel. J’ai donc
appris à prier. Je n’ai pas honte de l’avouer ouvertement. Si quelqu’un vient
à vous pour défendre sa nouvelle doctrine, demandez-lui donc s’il pourra la
maintenir à l’heure du danger, et s’il sourit alors d’un air supérieur, montrez-lui
cette lettre. On a beau déclarer que la religion est une tromperie, à l’heure de la
détresse on voit se tourner vers Dieu
plus d’un de ceux qui auparavant se
croyaient assez intelligent pour pouvoir
se passer de Lui ».
(Semaine Religieuse').
C.-A. Tron, Directeur-responsable.
Madame Maggie Cocorda Cordino,
M.r le professeur Oscar Cocorda et
leurs familles remercient sincèrement
toutes les personnes qui leur ont prodigué de si précieuses preuves de sympathie à l'occasion du deuil cruel qui les a
frappés parla perte de leur bien-aimé le
Doeteur UMBERTO COCORDA
Capitaine des Alpini
tombé du champ d’honneur
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fra due bimbi era insorta una quastlone
E parevan due cani intorno a un osso,
La mamma li guardava iti apprensione,
Ma sull’uscio però stava a ridosso.
Difficile é il saper chi avea ragione;
Gridavan tutt'e due a più non posso
Per l’acqua di Chinina di Migone.
Che poi finirgn col gettarsi addosso.
Par che alla madre il fatto non dispiaccia;
Anzi dir si dovrebbe che le garba,
Che i bimbi si profumimi la faccia.
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Petr stwpor poi restò sema parate.
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