1
S.« annéar
Mai 1868.
N.‘ ».*
L'ÉCHO DES VALLÉES
(NOUVELLE SÉRIE
Que toutes les choses qui sont véritables..... occupent
vos pensées — ( Phiîippiens., IV. 8.)
SOMMAIUE: — Une adresse au Prince Royal de Prusse — Kos prpg;ès. — Variétés ■' CuUe et prédication. — Vallées Vaudoises ■■ Le Synode de 1868.
lUIVE AOFtESSE
AU PRINCE ROYAL DE PRUSSE
>r
Tous ceux qui depuis le milieu d’avril ont suivi de l’esprit et (lu
ctEur les Augustes Epoux dont le mariage a élé célébré par de si
brillantes fêtes dans les villes d'Italie , ont remarqué avec quelle
sympathie les populations italiennes ont partout accueilli le Prince
Royal Frédéric Guillaume de Prusse. — Est-ce le héros de Sadowa
qu’on saluait si cordialement, — est-ce le puissant allié qui nous
a si efficacement aidé à compléter notre indépendance nationale , —
est-ce l’illustre représentant d’un peuple qui sait lire et travailler, —
ou est-ce autre chose encore ? — Nous ne saurions le dire et ce
n’est point là d’ailleurs ce que nous nous proposons de rechercher ici ,
n’ayant d’autre intention que de porter à la connaissance de nos le-.
cteurs l’adresse que fut admis à présenter au Prince le Consisto^'é cig ^
l’EglW évangélique vaudoise de Turin. ‘
Le- ?3 avril, à l’heure qui lui avait été accordée , le Consislpiçq'
eut l'honneur d’être reçu au palais Carignan , où le Prince , ap
avoir entendu et agréé l’adresse , y répondit avec une extrême bienveillance. — Déjà S. A. avait fait connaître au Pasteur son désir
d’assister le dimanche suivant au service divin. — Ce jour v lu , et
toutes les mesures ayant été prises pour un accueil aussi con enable
que possible , les équipages de la Cour arrivèrent au viale del Be
2
— 66 —
devant le temple Vaudois , et le Prince reçu par le Consistoire à
l’entrée de l’eglise , s’en alla , au milieu des marques d’un profond
respect de la part de l’assemblée , prendre la place qui lui avait étp
réservée en face de la chaire. — C’est là , croyons-nous , que fut
présenté à S. A un exemplaire de nos cantiques portant sur un côté
de la doublure ces mots: A S. A. /î. ie Prince Frédéric Guillaume de
Prusse — hommage — de VEglise Evangélique Vaudoise de Turin : — et
de l’autre côté le Chandelier de l’Eglise Vaudoise — avec la date du
jour. — C’était tout ensemble un grand honneur et un pensée bien
douce pour l’Eglise de Turin de pouvoir accueillir dans son propre
tediple un auguste membre de cette Royale Famille 'de Prusse qui
nous avait , pendant si long temps et en des jours si mauvais , accorué dans la chapelle de son Ambassade la généreuse hospitalité
dont les Vaudois se souviennent.
Nous ne voulons pas omettre de dire que le dimanche au soir, le
Pasteur invité à passer chez le Prince , en reçut, outre la faveur
d’un entretien plein d’affabilité, un gracieux don pour l’Eglise de
Turin (1). Nous apprenons aussi qu’à Florence, S. A. R. a bien voulu
recevoir en même temps que le Consistoire de l’Eglise Suisse, MM.
les professeurs Revel et Geymonat , en leur qualité de Vaudois.
Et maintenant voici l’adresse qu’on a eu la complaisance de nous
communiquer et qui exprime, nous n’en douions pas, les sentiments de " l’Eglise Vaudoise tout entière ».
A S. A. R.
LE PRINCE FRÉDÉRIC GUILLAUME DE PRUSSE
Altesse Royale ,
Les hommes que vous avez devant vous et auxquels
V. A. R. a fait l’honneur de les admettre à vous présenter
"^‘^leurs hommages, ne sont en aucune façon des hommes
politiques.
il) Ce don de 2000 frs. ou plutôt de 2200 francs, en y comprenant le bénéfice
obtenu surT'or, a été appliqué de la manière suivante. Pour le Refuge lOOO francs,'
Pour la Caisse des pauvres (Diaconie) 600 francs. Pour frais de culte 150 francs.
Pour la maison des Artigianelli 450 franc».
3
— 67 —
Aussi, quoiqu’avec l’ensemble de la Nation italienne à
laquelle ils appartiennent pour la plupart, ils se soient réjouis et vivement réjouis pour la présence sur notre sol et
dans nos murs de celui qui est tout ensemble, pour notre
peuple , l’auguste descendant d’un longue lignée de Rois
illustres, et, par la part glorieuse qu’il a prise à l’immortelle journée de Sadowa, un des fondateurs de notre indépendance,— ce n’est point pour vous exprimer ce que d’autres
mieux qualifiés que nous à cet effet vous ont exprimé
déjà et vous exprimeront encore , ô Prince, que nous avons
sollicité la faveur d’être admis en votre présence.
C’est comme Pasteur et anciens , et partant comme représentants de l’Eglise Evangélique Vaudoise de cette ville,
et nous osons dire de l’Eglise Vaudoise tout entière , d’une
Eglise qui a envers la nation Prussienne , envers ses illustres Souverains en particulier, une dette si impiense de
reconnaissance que , l’essayât-elle, elle ne pourrait jamais
l’acquitter , — que nous avons l’honneur et la joie de jiaraître aujourd’hui devant A.
.Nous venons vous dire , à Prince, que ce que vos glorieux ancêtres ont fait pour nous dans des temps difficiles,
lorsque, seulement grâce à leur protection efficace, le pur
Evangile que nous avons le bonheur de professer en commun , pouvait être prêché dans nos murs , nous ne l’avons
point oublié maintenant que des jours plus prospères ont
lui sur nous , et que nous ne l’oublierons jamais.
Nous voulions de plus prier V. A. R. de dire de notre
part à S. M. son Auguste Père, combien nous sommes sensibles aux témoignages de bonté que chaque année , par
son illustre et digne représentant, le Comte d’üsedom. Elle
daigne nous faire parvenir.
4
— 68 —
Nous tenions enfin à vous assurer, ô Prince (parceque
nous savons que cette assurance de notre part sera douce
au cœur chrétien de V. A. et que communiquée à Votre
Auguste Père, elle lui sera pareillement agréable) que cette
Eglise, à la conservation et à la prospérité de laquelle
ses prédécesseurs sur le trône de Prusse et lui-même ont
veillé avec une sollicitude si touchante, jouit maintenant,
à l’ombre d’une constitution franchement libérale , sous le
gouvernement d’un Roi modèle de loyauté et de consécration au bien de son peuple, d’une paix et d’une liberté
telle que nous ne pouvons que demander à Dieu qu’elles
nous soient longtemps continuées.
Que le Dieu des cieux, le Père de notre Seigneur et
Sauveur J. C. dont la main miséricordieuse vous a gardé,
ô Prince, au milieu des dangers des batailles, et qui par
les événements mêmes auxquels vous avez eu une si glorieuse part, vous a appelé à de plus hautes destinées qu’aucun
de vos prédécesseurs, continue de veiller sur vous, et fasse
de V. A. l’instrument de grandes bénédictions non seulement pour l’Eglise et la Nation allemandes, mais pour l’Eglise
de Christ dans le monde entier! Qu’il bénisse l’une et l’autre
dans vos chers enfants, en vous donnant de les voir grandir
dans ces sentimens qui ont fait et qui feront encore la gloire de
votre dynastie. Que la grande et noble nation sur laquelle V.
A. est appelée à régner un jour, que le Roi votre Auguste père
auquel Dieu a donné d’accomplir de si grandes choses, que la
Reine vostre Auguste mère, que tous les membres de ¡votre
royale famille et les hommes éminents qui la secondent
dans sa grande œuvre , soient les uns et les autres les
objets des bénédictions les plus signalées de notre Dieu
et Père I — Tels sont nos vœux I Daignez les accepter, à
5
— 69
Prince, car ils ne sauraient sortir de coeurs plus sincères
que ceux qui ont l’honneur de vous les exprimer.
Turin, le 23 avril 1868.
Les Membres du Consistoire de l'Eglise Evangéligue de Turin ,
et pour eux
Le Pasteur J. P. Meille.
NOS PROGRÈS
Après un régime d’humiliante tutelle , trop souvent d’opposition et de persécution, qui pendant des siècles a pesé sur
notre peuple , il est à croire que vingt années de liberté dont
il a déjà joui l’auront profondément modifié, et auront produit
en son sein les plus heureux résultats.
Toute maison qui entend ses intérêts doit faire, à de certains
intervalles, l’inventaire de son avoir; elle doit constater quel
est l’actif et le passif, pour savoir si elle a avancé ou reculé,
si elle a mis en usage les meilleurs moyens, s’il n’y a pas eu
négligence à tel ou tel endroit.
Le régime de liberté sous lequel nous vivons constitue un
capital à exploiter, un terrain à cultiver, et qui, convenablement travaillé, devait produire ici cent pour un, là soixante,
et ailleurs trente. A-t-il produit autant ? L’époque de l’inventaire est venue ; il faut le faire. Voyons d’abord quel est l’actif.
Nous ne sommes pas de ceux qui ne voient que le mauvais
côté des choses, qui ne considèrent que le revers de la médaille.
Nous reconnaissons qu’il s'est opéré à divers égards un
heureux changement dans notre population.
6
70
Les limites étroites qui séquestraient à la fois les corps et
les intelligences ayant été rompues, quelques familles en ont
profité pour s’étendre dans la plaine et y faire des acquisitions.
Des jeunes gens se sont lancés dans les études universitaires,
et nous comptons maintenant quelques avocats et quelques
ingénieurs vaudois, fait inoui dans notre histoire avant l’époque
actuelle. Nons avons également, soit à l’armée, soit en retraite,
un nombre d’officiers bien supérieur à celui d’autrefois.
L’instruction a sensiblement progressé. La langue de la
patrie, qui nous était à peu près étrangère, a été étudiée avec
enthousiasme. Les écolcs.élémentaires .sont en général mieux
dirigées et dans quelques communes elles ont été multipliées.
Les établissements d’instruction secondaire et supérieure ont
été développés, quelques uns ont été créés.
L’administration de nos communes a subi un changement
radical, à bien deségards très-avantageux. Les vues de la population en général , renfermées par le passé dans un horizon
fort étroit, se sont aussi agrandies.
Enfin, le progrès le plus sensible, fruit de la liberté , c’est
l’œuvre de l’évangélisation qui rappelle les plus beaux jours
de l’église de nos pères, lorsque , des Alpes à la Sicile, leurs
missionnaires, dans leurs longues pérégrinations, pouvaient
chaque soir loger chez des frères qui leur donnaient l’hospitalité.
On pourrait sans doute mentionner d’autres résultats proprés
à nous faire apprécier le régime libérai, mais qui sont d’un
caractère purement négatif et ont été amenés par le fait même
de l’abolition des lois restrictives et exceptionnelles qui pesaient sur nous. Oéabt aux résultats positifs, fruit de l’activité
spontanée, nous pensons les avoir indiqués. Est-ce tout ce
qu’on pouvait attendre pour la durée d'une génération à peu
7
— 71
près ? Il ne semblerait pas. Mais si la libel lé n’a pas amené
des progrès plus saillants, n’a-t-elle du moins donné que de
bons résultats ; n’y a-t-il point de revers à la médaille? Et s’il
y est, faut-il prudemment le laisser dans l’ombre? Dans ce cas
l’inventaire serait inexact et pourrait entraîner de fâcheuses
conséquences pour les intéressés. E.s.sayons de l’examiner
aussi.
D’abord, la condition matérielle de notre population a-t-elle
été améliorée? On diraque les circonstances ont été peu favorables. Les récoltes les plus lucratives ont manqué pendant
une suite d’années; et les guerres fréquentes , en enlevant à
l’agriculture les bras les plus vigoureux, ont en outre occasionné des impôts écrasants. Cela n’est que trop vrai, liais
a-t-on lutté au moins avec énergie et intelligence contre les
circonstances, afin d’en paralyser autant que possible les
effets ? En totalité on doit répondre négativement.
Notre pays ne manque cependant pas de ressources qu’une
foule d’étrangers savent fort bien venir exploiter, et combien
n’en citerait-on pas qui se sont enrichis I Mais nos gens avec
leurs habitudes routinières ne savent en profiter, et se les
laissent enlever sans regret pour aller eux-mêmes chercher
à l’étranger une existence incertaine et remplie de périls.
Comment en effet profite-t-on surtout de l’abolition des limites
qui nous confinaient dans un territoire si restreint? La jeunesse, comme des e.ssaims d’abeilles, prend chaque année le
chemin de la France pour aller le plus souvent remplir dans
les grandes villes les pauvres fonctions de garçons de café
ou d’auberge ; et de nombreuses familles disent assez fréquemment un éternel adieu à la patrie pour s’en aller coloniser
le Nouveau-monde. Une pareille émigration aurait eu sa raison
d’être vingt ans passés ; aujourd’hui, elle ne peut paraître que
désastreuse.
8
72 —
L’esprit de l’association, cet enfant si prospère de là liberté,
s’est-il développé parmi nous? On semble ignorer même que
l’union fait la force. On ne sait pas mettre en commun les
efforts de plusieurs pour entreprendre et exécuter ce qu’un
seul ne saurait faire. Ce serait cependant une source évidente
de prospérité. Que d’entreprises pourraient, par ce moyen,
être conduites à bon terme au profit des entrepreneurs et de
la population entière qui directement y aurait sa part ! Mais
non, on attend que quelque étranger en fasse son affaire.
Sauf dans quelques rares métiers qui exigent le concours
simultané de plusieurs individus, comme serait celui de scieur
de long, l’esprit d’association n’est guère pratiqué parmi nous
que lorsqu’il s’agit de divertissements et de folies. On s’associe
pour faire les bacchanales 'du carnaval, pour organiser un
bal le jour du dimanche, pour chercher dans un rocher quelque trésor imaginaire. On s’associe non pour réaliser d’honnêtes bénéfices en y faisant participer bon nombre de familles,
mais pour faire de folles dépenses et s’appauvrir d’autant.
On dira que pour s’associer comme nous l’entendons il faut
des capitaux, et l’on sait bien que les capitalistes parmi nous
sont presqu’aussi rares que le phénix. Toutefois quand on
aurait en perspective un intérêt avantageux et .sûr, il n’y a
pas de doute que l’argent se trouverait; preuve en soit les
sommes considérables que la Caisse sociale de Milan a pu
recueillir à La Tour. Si les capitalistes sont très-rares, il y a
beaucoup de personnes qui peuvent disposer de modiques
sommes, et ces sommes réunies formeraient un capital respectable. . 1
Pourquoi une si grande incurie règne-t-elle chez nous à cet
égard ? Peut-être dans certains cas est-ce défiance ou manque
de sens pratique ; mais c’est surtout l’habitude et le funeste
conservatisme du slalv quo.
9
- 7S —
En somme le bien-être matériel a plutôt diminué qu’augmenté. Mais pour bon nombre de cas on aurait tort d’en
voir la cause uniquement dans les circonstances fâcheuses
que nous avons dû traverser ou dans le manque de savoir
faire. Il faut la chercher dans un autre aspect du revers de la
médaille dont il nous reste à parler.
La liberté a-t-elle amené une élévation sensible du niveau
moral dans notre peuple ? La piété est-elle en progrès? On ne
peut nier que chez quelques uns elle n’ait progressé, mais
le progrès de l’impiété chez plusieurs est encore plus sensible,
et le niveau moral, en totalité, est descendu plus qu’il n’est
monté. 11 y a des personnes qui se méprennent étrangement
sur la signification du mot liberté. .4 leur jugement c’est le
pouvoir de faire ce qui leur plait, c’est-à-dire , de suivre leurs
mauvaises inclinations et les mauvaises suggestions de leurs
cœurs, sans que personne en ait mot à dire. C'est l’interprétation la plus fausse qu’on en puisse donner. La liberté est
la faculté d’accomplir le devoir, c’est la libération de toute
servitude qui s’oppose ;i la pratique du devoir; c’est l’alTranchissement de l’ignorance , des préjugés, de l’égoïsme , des
passions, de la débauche. Ouicomjue cède à ses passions
n’est qu’un misérable esclave, même en vivant au sein
du régime le plus libéral. La liberté a-t-elle produit parmi
nous un tel affranchissement, a-t-elle mis un frein à la
débauche, à l’ivrognerie, au jeu, à la luxure? A-t-elle
resserré les liens conjugaux et en général les liens de la
famille? A-t-elle produit une sainte émulation dans la pratique du devoir, dans l’exercice de la bienveillance, du
support, de la charité ? Nos juges ont-il dû fermer leurs
tribunaux faute de plaideurs, et nos aubergistes et cafetiers ont-ils dû fermer leurs établissements faute d’habitués?
10
— 74
Les faits se chargent de répondre. N’est-il pas étonnant,
sourtout, devoir l’excessive multiplication des établissements
publics qui servent de lieux de dissipation et de ruine pour
la santé, la réputation et la bourse ? Pour ne parler que
du village de La Tour, on sait que trente ans passés environ il comptait au plus quatre ou cinq auberges et pas
un seul café. Aujourd’hui, on ne saurait préciser le nombre de ces établissements ; car à peine a-t-on eu le temps
de familiariser ses yeux à la vue d’une enseigne qu’il en
surgit d’autres nouvelles ; et encore assure-t-on que tous
ceux qui tiennent auberge ne l’indiquent pas au moyen
d’une enseigne. Ce doit être un commerce assez lucratif;
car on ne pourrait s’expliquer autrement une pareille multiplication , à moins que ceux qui tiennent ces établissements
ne soient les gens les plus charitables du monde qui consacrent leur avoir et leur peine au profit du public. Dans
le commerce, la loi est que les maisons se multiplient en
raison directe des demandes des articles qu’elles font ; en
serait-il autrement pour le cas qui nous occupe ? On ne
saurait le croire. On sait bien qu’entre des terrains différents on cultive de préférence le plus productif. La multiplication des auberges est donc la preuve la plus sûre qu’elles
sont fréquentées et qu’elles donnept du profit aux entrepreneurs.
Si quelqu’un avait la bonhomie de croire que l’augmentation des cafés et des auberges n’est qu’en raison des
besoins de la population qui a elle-même beaucoup augmenté;
nous serions en demeure de lui déclarer qu’il se trompe.
Ayant un jour demandé au maître de l’un des principaux
de ces établissements si, à supposer que sa maison n’eût
été fréquentée que par ceux qu’y amènerait le besoin , il
11
aurait gagné suilisammeiil pour \ivre; sa réponse prompte
et franche fut un non. « Pour nous, ajouta-t-il, il nous
faut les parties et les duché (les excès dans le boire;; c’est
alors que les litres courent et que nous réalisons de vrais
bénéfices. Le vendredi et surtout le dimanche sont nos
journées de travail ; les autres jours nous faisons peu de
chose ».
Ce n’est donc pas généralement pour apaiser sa faim ou
sa soif que l’on va à l’auberge, c’est pour y faire des excès.
Le jeu est le compagnon indispensable de ces passe-temps.
Voilà le sépulcre des économies de beaucoup de familles.
Voilà le lieu où plusieurs boivent les larmes de leurs épouses,
où ils jouent les joies et la paix domestiques en même temps
que la tranquillité de leur conscience , où ils jouent le pain
qui devait apaiser la faim de leurs enfants! I
A cette cause de misère nous de\ons eu ajouter deux
autres dont l’évidence ne sera contestée par personne. Nous
voulons parler , d’un côté, de la consommation énorme de
tabac qui se fait depuis quelques années et qui va toujours en augmentant ; et d’un autre côté du luxe qui a pénétré
dans les familles, surtout en ce qui concerne l’habillement.
Une trentaine d’années en arrière, il était rare de voir
un jeune homme de la campagne entrer dans une auberge
ou faire usage de tabac ; aujourd’hui il est rare au contraire
de voir un jeune homme qui ne fasse l’un et l’autre. On
n’a pas le droit de se plaindre de l’augmentation des impôts quand on s’impose soi-même volontairement pour une
somme qui dépasse souvent celle qui est exigée parla loi.
Quant au luxe des habits, il est superflu de s’arrêter à le
décrire , car il saute aux yeux de quiconque voit clair.
Les étoffes confectionnées dans la famille sont passées de
12
mode ; il en faut de plus fines et d'une plus belle apparence qui coûtent le double et durent la moitié moins. Combien de jeunes filles et combien de freluquets consacrent
à orner leur charpente osseuse tout le fruit de leur travail !
Si, résistant au courant de la mode, ils employaient ces
folles dépenses à rendre plus confortables leurs demeures,
d’habitude si chétives , ils feraient par là preuve de plus
de sagesse et de plus d’empire sur eux mêmes; ils se montreraient plus affranchis du joug de l’opinion et de la vanité.
Mais n’allons pas plus loin dans l’examen du revers de
la médaille ; il y en a déjà de reste pour contrebalancer,
hélas I les progrès tant vantés qu’enfanta le régime libéral.
Puissions-nous, si Dieu nous prête vie, avoir à faire, une
autre fofs , un inventaire plus satisfaisant 1.
VAFtIETES
Culte et prédlcntlon. Sur cet important sujet, traité précédemment par VF.cho (année 1867), il a paru dans les Archives du Christianisme une lettre de M'^ le Pasteur E. Bersier que nos lecteurs nous
sauront gré de connaître.
• Le dernier numéro de votre journal insistait sur la nécessité de
faire au culte proprement dit une place plus grande dans le service
religieux de nos Eglises Cette idée me paraît si juste que je demande
à vos lecteurs la permission d’y revenir aujourd’hui. La prédication
est devenue , dans le culte reformé, la chose essentielle â laquelle
tout le reste est sacrifié. C'est Id , selon moi , une grande erreur et
une véritable déviation de l’esprit chrétien.
Je ne veux en rien diminuer le rôle de la prédication ; je suis si
pénétré de son importance, que je crois qu’elle doit être l’objet des
plus grands soins, sous le rapport de la forme et du fond. Je sou-
13
- 77
ligne le mot forme ; il a plus de sens qu’on ne le croit d’ordinaire.
Soigner la forme, pour beaucoup de gens, c'est arrondir ses périodes,
et donner dans le genre fleuri. Soigner la forme . selon moi , c’est
arriver par le travail à la justesse et à la propriété de l’expression ,
â l’enchaînement logique des pensées , à la vérité dans l’image. ; et
qui oserait affirmer que ce soit là des détails sans importance ?
N’est-ce rien , d’ailleurs . que de trouver le langage de son temps et
de renoncer virilement à toutes ces défroques surannées, à ces expressions conventionnelles, â ces citations rebattues dont la paresse
d’un prédicateur s’accommode si volontiers ? Quant au fond même, je
n’insiste pas ; le fait est trop évident. Une certaine facilité peut cacher
quelque temps le vide de la pensée ; mais les auditeurs ne s’y
laissent pas longtemps tromper. Rien ne remplace l’étude attentive ,
consciencieuse, persévérante d’un sujet; elle tient plus étroitement
qu’on ne pense à la vie spirituelle du pasteur Sa foi s’y fortifie,
son âme s’y retrempe , et je ne sais quelle mâle et bienfaisante joie
remplit son cœur, lorsque la vérité comprise , et comme retrouvée .
lui redevient vivante et jeune comme s’il la rencontrait pour la première fois II y faut le recueillement, l’effort et la prière ; mais Dieu
y a mis la récompense. Quoi de plus pénible , au contraire , de plus
affaiblissant, que ces improvisations où l’on supplée par une chaleur
factice aux idées qui ne viennent pas , où l’on écarte par un mouvement oratoire des objections qui persistent , où l’on cherche par
des éclats de voix une émotion qui fuit, où l’on déshonore la vérité
par une attitude et un langage auxquels il ne manque que d’être
vrais. J’ajoute que les explications les plus simples , les homélies en
particulier . exigent une sérieuse étude exégétique. Un de mes amis ,
auquel on demandait la différence qu’il y avait entre un sermon et
une méditation, répondait naïvement que la méditation portait sur un
sujet que l’on n’avait pas médité.
La prédication doit se relever à tout prix du discrédit où elle est
tombée. Laissoiis-lui sa place:, mais rendons au culte la sienne, et
que celle-ci soit la première. C’est aux Eglises libres d’entrer résolument dans cette voie ; moins enchaînées par des règlements et par
l’usage , elles le pourront plus aisément. Au reste le besoin que je
signale se fait presque partout sentir. Comment y répondra-t-on ? —
Telle est la question. ,,
14
— 78 —
Les uns la tranchent par ce qu’on est convenu d’appeler lé culte
mutuel. Si l’on entend par là la faculté donnée à chacun de prendre
la parole, et de hasarder sur un sujet des réflexions presque toujours
banales, nous ne pouvons être de cet avis ; car celte méthode aurait
tous les inconvénients d’une prédication hachée, improvisée. Elle entraîne d’ailleurs la possibilité de certains silences prolongés que le
tempérament des quakers supporte aisément, mais qui en France ont
le secret, si j’en dois juger par moi-même, de mettre les nerfs en
campagne. Au reste, le culte, ainsi réalisé, ne risque pas de devenir
populaire, et ses inconvénients saisissent de plus en plus les esprits..
Voici , me semble-t-il, quels sont les points qui doivent être mis
en saillie dans le culte: 1° Rendre à la sainte-cène son importance,
remettre au centre la grande pensée du sacrifice rédempteur , et apporter à la célébration de la communion une solennité qui lui manque.
2o Choisir, préparer et bien lire des fragments de l’Ecriture. 3“ Régler,
sinon par une liturgie , au moins par un ordre très-précis , les éléments successifs du culte et les varier de telle sorte que les aspirations diverses de Tâme y trouvent leur satisfaction (adoration, humiliation, joie, relèvement, consolation, communion fraternelle], prière
d’intercession, etc.). 4° Soigner le chant, le faire intervenir souvent,
reprendre les rrponi et le p/am-cAant, de manière à ce que le troupeau
prenne sans cesse part au culte. 5® Enfin, si l’on doit parler, éviter
des surprises individuelles , et tout en rendant à l’élément laïque la
place à laquelle il a droit, veiller à ce que tout se fasse avec ordre.
Si on ajoutait à cela l’usage anglican et luthérien d’une année
ecclésiastique qui fît passer l’Eglise de dimanche en dimanche par
toute l’histoire de la Rédemption, on donnerait au culte un élément
précieux de variété.
J’ai prononcé plus haut le nom de liturgie J’avoue qpie j’en suis
partisan. Il ne faut pas que des essais malheureux lient l’avenir. Les
liturgies genevoises du dix-huitième siècle sont froides et pompeuses,
et parlent à peine de la rédemption. On pourrait faire mieux. On ne
voit guère dans la liturgie que des prières monotones, et c’est pour
cela qu’on la repousse Or on pourrait concevoir une liturgie qui ne
dictât pias les paroles de la prière. Le but de la liturgie serait avant
tout,'selon moi, de régler l’ordre du culte, d’assurer â tous les éléments de ce culte une place légitime , de garantir la liberté de tous
15
- 79 —
contre les surprises des fantaisies individuelles , de placer devant
l’Eglise les divers côtés de la doctrine chrétienne , de varier heureusement la lecture de l’Ancien et du Nouveau Testament , d'associer
l’Eglise ancienne à l’Eglise actuelle par des prières telles que notre
admirable confession des péchés, etc.
Un autre avantage de la liturgie, lorsqu’elle est pénétrée de l’esprit
biblique , et qu’elle tire de l’Ecriture toute sa beauté , c’est qu’elle
contribue puissamment â populariser dans le troupeau les vérités de
la foi. Tandis que les confessions de foi, même les plus fidèles, ont
toujours un accent un peu scolastique , la liturgie place directement
l’âme en face des faits du salut ; le peuple en la répétant confesse
sa misère originelle , adore l’Agneau de Dieu qui ôte les péchés du
monde , célèbre le triomphe du Ressuscité , c’est-à-dire qu’il afiirme
l’Evangile lui-même et proteste contre ceux qui le nient.
Quel bien ne pourrait pas faire un service ainsi célébré dans les
localités privées de pasteurs, dans les églises où la prédication est
insuffisante et n’édifie plus ! Que deviendraient les dénégations audacieuses qni ont récemment retenti du haut de tant de chaires, quand
elles viendraient se briser contre l’affirmation du troupeau ? Il serait
vraiment temps que le peuple chrétien comprît qu’il doit et peut
sauver l’Eglise.
Voilà quelques réflexions que je rédige à la hâte , mais qui sont
chez moi très-mûries et très-arrêtées ; j’ose appeler sur elles l’attention
de vos lecteurs. On me trouvera sans doute luthérien , et même un
peu catholique ; j’y consens très-volontiers : l’important c’est qu’on
se rappelle qu’il s’agit ici d’une question de la plus haute importance.
Vous l’avez dit vous-même avec infiniment de raison : les prédicateurs
manquent. Il est également certain que la prédication ne suffit pas.
Il s’agit donc de relever le culte ; de là dépendent en grande
partie la vie et l’avenir du protestantisme français.
Veuillez agréer, etc. •
Eur,. Bersier.
16
— 80
VALLEES VATUDOISES.
Synode de TËislise Vaudoise. — En aliendant que nous puissions revenir sur les points les plus importants des délibérations
synodales, nous nous erripressons de donner â nos lecteurs un résumé
trës-succint des quatre séances qui ont rempli les journées du 19 ,
20, 21 et 22 mai courant.
Première séance — La session synodale s’est ouverte à La Tour
(temple neuf), le 10 mai. à 10 h du matin. M''le Doyen P. Monastier,
pasteur de S“ Germain , désigné , selon l’usage , comme prédicateur
d’office, dès l’année dernière, a prononcé un excellent discours, plein
de sève évangélique et remarquable par sa parfaite clarté , sur ces
paroles de la prière sacerdotale de Jésus-Christ: « Je ne te prie pas
seulement pour ceux-ci, mais encore pour tous ceux qui croiront en
moi par leur prédication » ( Jean XVII, 20 21 ) Â 2 h, de l’aprèsmidi, le Synode s’est constitué et a nommé membres du Bureau MM.
J. P. Revel Prof, de théologie Président, Antoine Gay pasteur V. Président, Albert Revel Prof Secrétaire , Paul Voile Instit., et Josué Voile
Avocat Assesseurs. Le Synode s’est occupé , ce jour-là , d’une manière
spéciale, de l’état spirituel des églises de Pramol et de Rorâ, désignées
par le sort séance tenante , après avoir entendu lecture des rapports
de leurs consistoires à la Table. Pareille mesure devant être pour la
première fois , appliquée aux stations d’évangélisation , le sort tomba
sur celles de Còme et de Pignerol dont on lut également les rapports,
partie le même soir, partie le lendemain.
La seconde séance (20 mai) a été, presqu’en entier, consacrée à
l’examen de la gestion de la Table. L’attention du Synode s’est portée
successivement sur les différentes sections du Rapport de la Table,
â commencer par le § Etat religieux des paroisses, qui a donné lieu à
des observations nombreuses relatives à la manière dont les rapports
des consistoires sont rédigés . au mode d’observation du dimanche ,
à la statistique , à la surveillance que doit exercer la Table , aux
différences qui existent, quant à la piété, entre les paroisses, â la
coopération des anciens, à l’esprit de la prédication, au culte domestique, etc. Les collectes, les bâtisses, la Colonie du Rosario, la bienfaisance , l’instruction primaire et secondaire , ont été tour à tour
l’objet de nouvelles observations. La Table a reçu le témoignage
qu’elle s’est aquittée de son mandat d'une manière diligente et consciencieuse.
17
— 81 —
Troisième séance (21 mai) — De 7 '12 h. du matin à 11 h. moins
un quart, l’Assemblée a examiné la gestion de la Commission d’évangélisation dont elle s’est plu à reconnaître l’activité et le zèle en lui
exprimant sa vive gratitude pour tout ce que Dieu lui a donné de
faire. Le Synode s’est associé de cœur aux paroles émues qui ont
rappelé les pertes si sensibles éprouvées par l’Eglise dans l’espace de
quelques mois et par le moyen desquelles Dieu ne nous enseigne
pas seulement la soumission à sa volonté souveraine , mais nous
prouve qu’il entend choisir lui-même ses instruments et ses coouvriers.
A côté de l’épreuve , néanmoii , Dieu a placé des sujets de joie ;
l’oMivre progresse , et de nobles eiforls ont été tentés en sa faveur
soit par le D’’ Guthrie (Edimbourg), soit par Thon. Arthur Kinnaird
(Londres), — L’uniformité dans le culte , dans l’administration des
sacrements et dans la discipline , est vivement réclamée pour les
stations ; mais l’.Assemblée, évitant de se prononcer sur cette question
générale , a passé à l’examen des autres sections du Rapport de la
Commission : stations de la Haute-Italie , de l’Italie centrale , et de
l’Italie méridionale.
.Ail h. du matin le service religieux de l’Ascension a été célébré
sous la présidi nce .lu D’’ Desanctis qui , malgré des souffrances physiques aiguës, avait tenu à reprendre sa place au sein du Synode.
A 3 h. moins un (jiiart (p m.) a eu lieu la réception des députés
étrangers: étrangers n’est pourtant pas le mot. car ils sont, de droit,
membres du Synode , avec voix proposiii- e. C'étaient MM le D'' R.
W. Stewart de Livourne et Van Millingen de Gênes , pour l’Eglise
Libre d’Ecosse ; M'' le D’’ Philipps, Israélite de naissance , et missionnaire parmi les juifs; M'^ le Pasteur Ruffet délégué de la Société
évangélique de Genève; et M” Jaulmes-Cook représentant de la Société
des écoles du dimanche du Canton de Vaud.
A 5 h. (jp. ra.), reprenant la suite de ses opérations, le Synode a
examiné la gestion de la Commission des hôpitaux, et a conclu par
un vote de remerciements pour la fidélité et le zèle que cette Administration a déployés. La séparation des infirmeries et surtout la
diminution de quatre lits , qu’on a dit forcément supprimer , ont
fourni matière à l’examen.
Quatrième séance (?2 mai). La quatrième et dernière séance a été
remplie le matin par la lecture ou par la discussion de rapports divers et de propositions diverses ; l’après-midi , par le renouvellement
des Commissions administratives. Parmi les rapports présentés, celui
qui devait déterminer les conditions d’admission de nouvelles paroisses
a été renvoyé au prochain Synode, qui se tiendra encore à La Tour,
celui qui avait pour objet la réorganisation , longtemps désirée, des
écoles secondaires et en particulièr du collège , a été discuté dans
quelques points essentiels : l’examen de licence lycéale et l’abrogation
18
— 82 —
du latin et du grec dans les deux classes inférieures du gymnase.
La Table a' été autorisée à mettre le projet de la Commission â l’essai
dans les limites du possible. Un rapport oral de M' le Dr J. P. Revel
a été suivi d’un vote par lequel l’Assemblée exprime sa gratitude au
Synode de l’Eglise Wallonne pour ses témoignages précieux d’intérêt
à l’œuvre de notre Eglise.
Quant aux propositions diverses, voici le sens des plus importantes r
1") l’administration des hôpitaux est invitée à adresser à la population
un appel chaleureux dans le but d’obtenir d’elle un concours plus
efficace; — 2°) MM. P Lautaret. P. Monastier, et B. Malan, pasteurs,
sont chargés de référer au prochain Synole sur une proposition de
la Table relative à la bénédiction nuptiale; — 3<>) MM. P. Lantaret, Et.
Malan, D B. Muston sont chargés de faire une enquête spéciale sur
l’état spirituel de la paroisse de Rorà ; — 4°) MM. J. P Meille et
Matthieu Gay, pasteurs , B. Tron prof. , sont chargés d’examiner, en
vue des paroisses, le projet de liturgie proposé a l’acceptation des
évangélistes ; — 5°) la pétition des 30 chefs de famille de Maneille
et Chabrans est renvoyée . avec recommandation, à la Table ; — 6o)
M' le D'' Desanctis est nommé (à l'unanimité) professeur titulaire et
régulier pour l’enseignement de 1a théologie apologétique, polémique
et pratique, etc.
Le terme extrême des discussions a été atteint à midi. A 3 h. de
l’après-midi, le Synode a procède à la nomination des Commissions.
La Table est composée de MM. P Lantaret, Mo lerateur ; Et. Malan ,
Modérateur-adjoint; Ant. Gay, Secrétaire; P. Meyuier et Mmhel Long,
memb.'es laïques La Commission d'Evangélisation est composée de MM.
J. P Revel, Th. D.. Président ; J. P. Meille , J Ribet, J. Malan et H.
Jorand. La Commission des hôpitaux est composée de MM. P. Lantaret,
B. Tron, J. P. Bonjour, D'' Pellegrin et J. B Balmas.
A 7 ’[2 h. ( p. m. ) après le chant d’uue doxologie , une allocution
et une prière du Président, la session a été déclarée close.
Pignerol , J Chiantorb Impr.
H. Jahier Gérant
C01NDITI0i\S DE L’AB0NNEME\T.
L'ECHO DES VAld.ÉES continue de paraître chaque mois — Prix d'abonnement
annuel payable en souscrivant : Pour l'intérieur, rendu franc de port
fr. 2. 50 ; pour la France 3, 25 ; pour la Suisse 2, 90 : pour la Hollande 2, 75 ;
pour 1 Angleterre 3, 70 : — tous frais compris.
On s'abonne = à Torre - Pellice , chez le Gérant Mr. H. Jahier Relieur
Libraire. = A Pionerol . chez Mr. J. Chianlore Imprimeur Libraire. = A.
Turin, chez Mr. /. Js. Tron Libraire, via Lagrange, prés le n» 22. = A
Florence A la Librairie Evangélique, rue Panzani.
Le prix des Insertions est do 50 cent, la ligne ; le prix des Annonces est
de 1.5 cent, la ligne. . ^
l'our tout ce qui concerne l'admi’nistration et la rédaction , s'adresser
n'anco au Gérant.