1
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LE TEMOIN
ËCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Tons I««! 3ert% t/imoins. Actes 1> 6.
Siiimni la vdritè la Eph. iv, 15.
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Së=
niii \ r*o.
Missions, ~ Seigneur, que veux-tu que
¡t fasse? — Nouvelles incomplètes. — ValiÜtU. — PiocM. — t7ii'ontqf«e «fliidoisti.
— /iecite poLniqiie. — SoiisiTipt'oii, —
Annonce.
Missions
Lkttiik de m. Louis Jaula
Lévilv>, 18 février 1887.
Bien cher monsieur Pons,
A lit veille de quitter l’œuvre africaine de l’Eglise Vaudoise et de reprendre pour quelques mois encore le
bâton de pèlerin, permellez-nloi de
vous donner de nos nouvelles. Le
wago'n complique passablement la correspondance et surtout les bureaux de
poste sont rares sur le chemin du
désert !
11 me serait difficile de vous retracer, en peu de mots, les diverses
impressions que le Lessouto a faites
siir nous; les choses sont souvent
bien différentes, vues de loin et vues
ensuite de prés.
En arrivant ici, nous partagions
aussi les idées généralement reçues
en Europe au sujet des Bassoutos.
Nous nous attendions à voir une tribu
évangélisée et civilisée d’une manière
générale, et n’ayant plus que quelques progrès à réaliser pour être
presque au niveau des chrétiens d’Europe. — Aujourd’hui ces idées ont
changé du tout au tout.
A notre grande surprise nous avons
trouvé que les chrétiens bassoutos ne
sont, après tout, qu’une infime minorité, à côté des païens. Sur environ
200.000 Bassoutos dont se compose
la tribu, il n’y a que 6000 membres
d’Egtise. En comptant les catéchumènes, les enfants de chrétiens et
ceux qui, tout en ne professant pas
franchement le christianisme ont cependant modifié sensiblement leur
conduite, on pourrait peut-être arriver à une vingtaine de mille personnes. Qu’est cela à côté de 180.000
âmes encore entièrement plongées
dans le paganisme?
La tribu dans son ensemble est bien
loin d’être sous l’influence de l’Evangile, comme on aime à se la repré-
2
98
senter en Europe. Elle a, il est vrai,
abandonné quelques-unes de ses coutumes les plus barbares, comme de
tuer les jumeaux ou les enfants chétifs à leur naissance, ou bien de
laisser mourir de faim les vieillards
infif mes — et encore les missionnaires
n’en sont-ils pas toujours bien sûrs.
Mais la polygamie, le mariage par
bétail, la cérémonie de la circoncision, avec tout ce qu’elle a d’ignoble,
les danses où tout ce que le paganisme a de plus dégradant s’affiche
en plein jour, tout cela est encore
ep honneur. Les sorciers (comme
nous appelons les docteurs païens)
jouissent encore d’une grande confiance et ont souvent bien plus d’influence que les missionnaires. La superstition enfin est très-répandue et
ses funestes effets ne manquent pas
de se faire souvent sentir. C’est ainsi
que d’après les Bassoutos, mourir
avant d’avoir atteint une belle vieillesse, est tout-à-fail contre nature.
Aussi, chaque fois qu’une personne
jeune ou dans la force de l’âge vient
à mourir c’est parce-qu’elle a été ensorceléipar quelqu’un. Malheur alors
à l’inculpé, surtout si sa victime appartenait à une famille de chef; on
s’empare de tout ce qu’il a et quelquefois on lui enlève même fa vie,
s’il ne réussit pas à s’enfuir à temps.
C’est ce qui arriva à trois hommes,
trois ans passés, ef qui fut sur le
point de se renouveler celte année
à la mort d’un jeune chef.
Vous voyez combien le mal est puissant encore au Lessdulo. Pour le
combattre, les missionnaires aimeraient placer dans les principaux centres, des évangélistes et des maîtres
d’école; mais malheureusement le
manque de fonds les rend souvent
impuissants à agir comme ils le voudraient.
Plus que jamais j’aimerais pouvoir
montrer aux chrétiens d’Europe, combien les missionnaires ont besoin
d’être soutenus dans leur œuvre.
Ah! certes, s’il leur était donné à tous
de voir, comme nous, le paganisme
de près, ils ne diraient plus qu’on
a tort de venir troubler les païens
dans leur douce quiétude. Ils diraient
encore moins que les Eglises du Lossouto pourraient subvenir à leurs
propres besoins, si elles le voulaient
bien. Ils sentiraient au contraire combien leur responsabilité est grande
vis-à-vis de ces pauvres païens qui
vivent et meurent sans Dieu et sans
espérance. Ils se sentiraient alors
poussés d’eux-raêraes à soutenir celui
des leurs qui travaille à leur place
au milieu de ces pauvres noirs ; et
certainement le bien que pourrait
faire le' missionnaire ainsi aidé et
encouragé, retomberait en rosée de
bénédictions sur scs généreux collaborateurs.
Une visite dans le district de Léribé
nous convaincrait facilement de la
vérité de ce que je viens d’avancer.
Ce district est le plus grand du Lessouto; il mesure en longueur à peu
prés deux fois la distance de La Tour
à Turin. Deux principaux chefs se le
partagent, Jonathan et Joël, bien
connus par leur inimitié fraternelle.
Leurs partisans occupent ce vaste
espace, établis dans des centaines de
petits villages, assez éloignés les uns
des autres. Sur les 45.000 sujets de
Joanthan, c’est tout au plus s’il y a
200 à 250 chrétiens, y compris les
enfants. Sur les 45.000 sujets de Joël,
M. 'Weilzecker ne connaît que deux
seuls chrétiens.
3
-99.
Ces chiffres sont assez éloquents
par eux-mêmes et il se passent de commentaires.
Quelle gloire pour l’Eglise Vaudoise,
si par son moyen, ces milliers d’âmes
pouvaient entendre le message du
salut et être amenées captives au pied
de la Croix.
Telles sont, cher Monsieur, mes
impressions au sujet du Lessouto;
elles sont forcément un peu superficielles à cause de la brièveté de notre
séjour ici; j’ai de plus passé sous
silence les fruits que l’Evangile a déjà
produits chez les Bassoutos convertis,
afin de mieux faire ressortir le côté
sombre et difficile de l’œuvre.
Quant à nous, nous voici à la fin
de notre séjour dans ce pays. Nous
nous y sommes fait beaucoup de
bien et nous allons repartir pleins
de courage et d’entrain.
Nous sentons très nettement que
Dieu marche devant nous pour nous
aplanir la route.
Nous espérons quitter Léribé, mardi
matin 22 février. Nous avons trouvé
à louer un wagon bœr par lequel
on envoie du maïs à Kimberley; nous
espérons ne mettre que onze ou douze
jours d’ici à cette dernière ville. Peutêtre que Mr. et Mme. Weilzecker
viendront eux aussi avec leur wagon
jusque là, afin de s’enquérir des
ouvriers italiens qui doivent travailler
aux mines de Diamants. Nous serions
si heureux de jouir de leur société
pendant ce premier bout de notre
long voyage.
A Kimberley nous espérons trouver MM. Dardier et Goy; nous louerons
alors trois et peut-êire quatre wagons
pour nous conduire jusqu’au Zambèze,
ou au moins jusqu’à Shoshong, si le
Kalahari n'est pas traversable.
Si tout va bien, nous pourrions
être auprès de M. Coillard déjà à la
fin de juin, s’il plaît à Dieu. Mais en
Afrique il faut s’attendre à tout et
deux ou trois mois de retard ne sont
pas une chose très extraordinaire.
Ici, le temps, les torrents, les
fleuves, le désert, la maladie, Fout
peut créer des obstacles et retarder
notre marche.
Mais on prie pour nous aux Vallées
et le Dieu que nous voulons servir
au Zambèze saura nous y amener au
moment convenable, s’il nous-appelle
réellement à l’y servir, comme nous
le croyons. Nous sommes dans sa
main et par conséquent à l’abri de
toute crainte.
Veuillez saluer de notre part les
chers amis des Vallées qui s’intéressent à nous, et particulièrement
l’Eglise de La Tour à laquelle j’ai
le privilège d’appartenir.
Agréez, etc.
Louis Jalla.
Après la lettre qu’on vient de lire
et pour montrer que nous sommes,
depuis longtemps, persuadés de tout
ce que nous écrit notre cher frère,
on apprendra avec plaisir que les
sommes suivantes ont été expédiées
la semaine dernière au Comité de
Paris, sans préjudice pour la souscription en faveur de l’œuvre des
Missions en général.
Pour l’œuvre du Zambèze.
Eglise de La Tour, collecté par M. le
prof. B. Tron . . . . Fr. 325
Eglise de Pomaret, par Mr.
P. Lantarel past. ...» 100
Eglise de St. Germain, Société des femmes ...» 40
Pour les Evangélistes de Léribé
f(M. Weitzecker).
Eglise de La Tour, — par Mr. J. P.
Pons...................... Fr. 818
4
,.100.
Eglise de St. Germain, —
Société des femmes . . » 40
Société « Pra del Torno » . » 130
Les autres Eglises des Vallées fourniront leurs contributions à la fin
de l’année ecclésiastique.
J. P. P.
Seigneur, que veux-lu que je fasse?
J. C. Lauphier, homme d’une quarantaine d’années, «avait, en 1o57,
visité les demeures des pauvres de
New-York (Etats-Unis), comme missionnaire de son église et il avait à
cœur de travailler à leur salut. Il
avait distribué des traités religieux,
il avait prêché l’Evangile de maison
en maison; mais ne pouvait-il pas
faire encore autre chose? Jour après
jour et plusieurs fois par jour cet
homme fléchissait les genoux devant
son Dieu, et sa persévérante prière
était: Seigneur que veux-lu que je
fasse ? J)
« Plus il priait, plus il sentait
croître en lui la joyeuse espérance
que Dieu le dirigerait dans la meilleure voie à suivre pour.exercer une
influence religieuse profonde et étendue; il n’avait encore aucune idée
des moyens que Dieu l’appellerait à
employer, mais il demandait au Seigneur de le préparer à suivre les
directions du Saint-Esprit, quelles
qu’elles fussent».
La pensée lui vint d’établir une
réunion de prières de midi à une
heure. La première fois, le 23 septembre 1857, il passa la première
demi-heure, tout seul, en prière. Cinq
autres personnes arrivèrent ensuite,
et la réunion fut bonne. Trois semaines après, plus de cent personnes
se trouvèrent réunies ; plusieurs d’entre elles étaient convaincues de péché
et^demandaienl sérieusement; Que
faiit-il que nous fassions pour être
sauvés f
D’autres réunions semblables s’établirent dans la ville, et ainsi commença un grand réveil dont l’influence
s’étendit jusqu’en Europe, et jusqu’à
nous. Nous avons trouvé parmi les
lettres adressées par ta Table, aux
pasteurs, à la date du 6 décembre
1859, une circulaire qui, après avoir
fait mention du réveil aux Etats-Unis,
et constaté le besoin qu’a l’Eglise
vaudoise d’être baptisée du SaintEsprit, contient cette proposition;
«Nous savons que l’Evangile est
prêché dans nos paroisses et dans
nos stations missionnaiies et que des
réunions d’édification plus ou moins
régulières se tiennent dans plusieurs
localités, mais nous pensons que les
prédications les plus fidèles et les
exhortations les plus édifiantes ne
peuvent remplacer ce que nous venons vous proposer, savoir, d’établir
au plus tôt dans votre paroisse, une
ou plusieurs réunions de prières par
semaine, dont le but spécial sera de
demander à Dieu une abondante effusion de son Esprit sur notre Eglise».
Cette proposition a, sans doute,
reçu alors un bon accueil. Après
vingt-sept ans qu’elle a été faite, elle
est de saison plus que jamais. Que
Dieu excite l’esprit de .ses enfant.s à
demander une effusion de son Saint
Esprit sur nos Eglises.
J. D. H.
Nouvelles incomplètes
Nous avons lu dans la Chambre
Haute, N. 2, ce qui suit; «Le Témoin
des Vallées Vaudoises ne cite qu’une
localité, Villesèche, où ont eu lieu
_jes réunions de la première semaine
Tie l’année».... et un peii plus loin:
«Une lettre de Naples adressée à
Evangile et Liberté, constate avec tristesse que sur dix pasteurs, trois ou
quatre seulement ont pris part à la
semaine de prières».
Ce n’est pas la première fois que
nous Irouvons dans ce journal la note
triste, voire même pessimiste, sur ce
qui nous concerne. Dans le cas qui
nous occupe la note est aussi incomplète, et \sl Chambre Haute {(\m nous
a cité une fois) nous rendra justice
en voulant bien placer devant les
5
101
yeux de ses lecteurs ce que nous
pouvons dire pour la compléter. Ils
se réjouiront en apprenant que le
tableau ii faire de la vie religieuse
parmi nous a aussi son côté lumineux
et encourageant.
Laissant à nos amis de Naples le
soin de dire ce qui les concerne,
nous sommes heureux de constater que
ce n’est pas dans une localité seulement qu’onl eu lieu de.s réunions
pendant la première semaine de janvier, mais que au contraire iowie,s íes
paroisses de nos Vallées, et nous
croyons aussi toutes les églises de
notre évangélisation, en ont eu. Les
lecteurs de la Chambre Haute apprendront avec joie que dans toutes nos
paroisses ori a tenu pendant la semaine
des réunions pliisou moins nombreuses
et dans quelques paroisses jusqu’à dix,
douze et même quinze réunions.
C’est, peut-être, le cas d’ajouter aussi
que des réunions religieuses en très
grand nombre ont lieu habituellement
dans le cours de l’année, surtout de
novembre à Pâques, au sein de toutes
nos paroisses, et cela eu dehors des
prédications qui se font dans les
temples.
Nous admettons sans peine que le
Témoin n’a pas élé complet à cet endroit, mais il n’a pas dit non plus
que des réunions de prière aient eu
lieu dans une localité seulement.
La rédaction a fait plus d’une fois
appel à tous ceux qui peuvent lui
fournir des nouvelles et des informations sûres, mais ceux qui travaillent parmi nous à produire le réveil
des âmes par le moyen des réunions
religieuses tiennent si peu à parler
d’eux-mêmes, qu’on ne peut même
pas les amener à parler de l’œuvre
qu’ils font. Nous saisissons cette occasion pour rappeler à ceux qui peuvent manier la plume parmi nous que
si leur modestie les pprte à ne pas se
mettre en avant eux-mêmes, ce dont
nous ne saurions les blâmer, ils rendent service aux journaux religieux et à
leurs lecteurs en faisant connaître
Vœuvre du Seigneur dans le milieu
où ils vivent.
E. Bonnet.
®ariétC0
Le Cong’o
Nos lecteurs savent que le Comité
des missions de Paris a décidé, sur
r invitation pressante de Monsieur
de Brazza, d’envoyer, aussitôt'que
possible, un ou deux missionnaires
au.Congo. ’
D’autres sociétés ont. précédé celle
de Paris, et bientôt un réseau de
stations missionnaires couvrira cette
partie, jusqu’ici si peu connue du
continent noir.
Devant un avenir si riche en promesses , notre devoir est de faire
connaître le vaste champ de travail
qui s’ouvre aux missions chrétiennes.
Nous nous limiterons, pour aujourd’hui, à dire ce qu’est le Congo.
Le Congo est un immense fleuve
qui prend sa source dans les grands
lac.s de l’Afrique équatoriale (lacs
Moero et Tanganika) non loin de ceux
où le Nil prend naissance. Il parcourt
l’Afrique de l’est à l’ouest sur une
longueur de MOO kilomètres, en traversant deux fois l’équateur, et se
jette dans l’Océan atlantique en dessous
du cap Lopez, dans le golfe de Guinée.
Par la masse d’eau qu’il verse à chaque
seconde dans la mer (2 millions de
pieds cubes d’eau), il équivaut au
Mississipi et au Nil réunis et coule
avec une impétuosité de 6 à 10 kilomètres par heure. (1) Tantôt large
de 4 à 6 et même 16 kilomètres,
tantôt reserré entre d’immenses rochers, il devient alors un impétueux
torrent qui bouillonne et se précipite,
en cataractes mugissantes.
A cause de ces chutes et des rapides, son embouchure est malheureusement impralicableà la navigation
sur une longueur d’environ 500 kilomètres, mais au delà il est navigable
il) Ou comav’nd qu'un des premiers exidoratoura .afrmaiiia (Martin de Betiaiiw qui accompagnait Diego Cam en 1484) i’ait surnommé le Eio
Poderoso.
6
pendant 1.500 kilomètres, jusqu’aux
chutes de Stanley. 11 offre en tout,
avec ses aiBuents, 7.600 kilomètres
d’eaux navigables.
L’immense étendue de terrain qu’il
traverse est des plus accidentées. Il
est bordé, tantôt de riches plaines
couvertes de palmiers, tantôt de prairies verdoyantes peuplées d’antilopes
et de zèbres, tantôt de marécages inextricables ou de montagnes qui touchent aux nues.
Il y aurait beaucoup à dire sur les
richesses zoologiques et botaniques
de ce nouveau monde qui excite une
légitime curiosité. — Les fleuves donnent asile à d’innombrables crocodiles
et à de monstrueux hippopotames.
Les singes sont extrêmement nombreux , de formes élégantes, à pelages singuliers : ici le colobe Gueveja,
qui est tout noir, sauf un camail de
longs poils blancs sur le dos; là une
guenon, d’une agilité particulière,
montrant derrière les feuilles sa face
bleu de ciel; ailleurs, un singe vert,
aux longues pattes grêles, à la toison
épaisse de longs poils verdâtres.
Les buffles et les éléphants sont
très nombreux, mais très sauvages.
On voit encore des chauves-souris
absolument monstrueuses, au masque
horrible, des rongeurs qui escaladent
les plus hauts arbres à l’aide de leur
queue hérissée d’écailles dures et
pointues,"
Les produits de ces contrées sont
représentés en premier lieu par le
caoutchouc; on pourrait facilement en
exporter pour la valeur incroyable
d’un milliard. L’ivoire vient ensuite,
puis les peaux, les fourrures, les cornes, les Dois précieux qui sont faciles
à recueillir et peuvent faire l’objet
d’un commerce fructueux.
L’industrie des nègres est très élémentaire. Ils ne sont cependant pas
pare.sseiix et travaillent assez adroitement le fer, le cuivre rouge, ainsi
que le laiton. d. p.
Elwers.
Si les habitants de la bonne ville
du Vigan (France), ne s’enrôlent pas
en masse dans l’armée du Salut, c’est
qu’ils sont terriblement réfractaires
à l’amour du galou et au prestige
de l’uniforme. On varie pour eux le
spectacle, personnages et décors,
trucs et boniments. Jugez-en par ce
début de l’affiche du dimanche 27
février, à 3 heures:
« 25 ou trente soldats sur les estrades.
PLUSIEURS EN NOUVEAUX COSTUMES.
Garibaldis rouges. Jerseys bleus »,
Que les Vignnais fassent encore les
difficiles, on leur servira des douzaines
de «soldats» en arlequins et en
pierrettes.
Le P. Bekx, supérieur général des
jésuites, est mort. Il était Belge de
naissance; âgé de 92 ans. C’est, avec
le P. Acquaviva, le général de l’ordre,
qui a exercé le plus longtemps cette
charge. Son successeur est le P. Anderledy, Suisse, originaire du Valois,
qui lui a été donné pour coadjuteur
et qui, depuis trois ans dirigeait
déjà la célèbre compagnie, le P. Bekx
ayant abdiqué à cause de son grand
âge.
Grâce à ses démarchés pressantes
et réitérées, la Société pour l’observation du dimanche a obtenu pour
les employés des chemins de fer de
Genève, uix-hiiit jours de congé par
an; et il faut se réjouir de ce mince
résultat comme d’un imporlantsuccès,
ce qui prouve que la condition des
employés de chemin de fer est une
vraie servitude'
Entre papes: Leon XHl et le Grand,
Turc viennent d’échanger, pour leur
entourage, de nombreuses décorations.
Aux cardinaux le pape mahométnh
envoie des Osmanies; aux pachas, le
pape catholique envoie des croix de
St-Gregoire-le-Grand.
(Eglise Libre).
7
103.
ivAAAAAAAAAAAAAAAAAAAg
Clironic|u^ ®iUiboisc
Colonies de la République Argentine.
— M. Michel Conslanlin nous écrit de
la Colonie Bels^rano, à la date dii27
février: « Au point de vue de la nourriture spirituelle, l’étal des Colonies
vaudoises de la République Argentine
est bien déplorable. Voilà quatre ans
que nous n’avons plus ni pasteur ni
maître d’école pour l’instruction de
nos enfants. Tandis que là-bas aux
Vallées le flambeau de l’Evangile luit,
ici, il s’éteint. Nous avons de grandes
difficultés pour faire administrer le
baptême à nos enfants. Ce printemps
(mois d’octobre), il est venu un pasleur allemand qui a baptisé une
douzaine d’enfants vaudois. Nous sommes ici, dans trois colonies, une
quarantaine de familles vaudoises
formant un total de 200ou 250 âmes,
qui sont privées de pasteurs et de
maîtres d’école
Au point de vue matériel, le pays
que nous habitons est beau et bon.
Cette année, nous avons une abondante récolte de blé. Il a donné de
200 à 250 fanègues par concession.
La fanègue pèse 375 livres espagnoles
ou 172 kilogrammes. Il se vend six
pallacons ou 30 francs. Nous avons
la commodité de le vendre à la station
du chemin de fer qui n’est éloignée
que d’une demi-lieue et de là il est
transporté à Buenos-Ayres. Il y a
maintenant beaucoup de lignes" de
chemins de fer en construction dans
les diverses pailies de la République.
Nous avons eu, cette année. In visite
du choléi'a qui a fait son apparition
un peu partout dans les Colonies.
Dans quelques-unes, bien des vies ont
été moissonnées; dans la nôtre huit
ou dix personnes seulement sont
mortes et il n’e.sl, à ma connaissance,
que quatre vaudois qui aient succombé dans les trois colonies où ils
sont dispersés».
Turin. — Dimanche dernier, 27
mars, a eu lieu dans cette paroisse
la visite dite pastorale. Elle était
présidée par une délégation de la
Table composée de MM. le chevalier
avocat Vola et H. Bosio pasteur. Ce
dernier à présidé le culte du malin
auquel assistait une nombreuse assemblée. Grâce à la bonne volonté
des membres de la Société chorale
protestante le chant a fait des progrès
réels et bien loin d’éprouver le sentiment pénible que fait naître une assemblée muette laissant l’orgue chanter tout seul, on est heui’eux de
constater que les sons mélodieux de
l’instrument ne sont qu’un-accompagnement au chant vivant des voix
humaines.
L’assemblée de paroisse n’eut lieu
que dans Taprésmidi, à41|2heures,
avec le concours d’un trop petit nombre de personnes. La plupart s’étaient,
paraît-il, laissées séduire par les attraits d’une promenade avec un beau
soleil de printemps. La visite n’a, du
reste, rien offert d’extraordinaire. Le
meilleur témoignage est rendu à l’activité et à la fidélité du pasteur et
de ses collègues les anciens et les
diacres.
Le Consistoire a été complété,
dernièrement par l’élection à la charge
d’ancien de MM. Prochet-Gonin et
Ch. Clausen.
Dans le but d’accroître, au sein des
familles, l’intérêt pour les Missions,
les moniteurs et enfants de l’école
du dimanche ont publié un Bullelin
missionnaire, illustré de trois gravui'es et dont le premier numéro
porte la date: 27 mars -1887. 1! contient, avec deux mots d’explication,
line lettre du Labrador, où les enfants de l’école du dimanche envoient
chaque année une caisse remplie
d’objets utiles; un Courrier du Les^
souio, avec une lettre en se.ssoulo catéchiste Zakea Musa entretenu par
les dons des enfants; et enfin la rubrique Expédition du Zambèze où se
lit un extrait de lettre de Mr. L. Jalla.
Les enfants devenus collecteurs apporteront leur dons et ceux de leurs
amis le dimanche 3 avril.
PiGNEROL. — La Paroisse a réuni
pour les victimes du tremblement da
8
104.
terre frs. 195,25 qui ont été apportés
volonlaireinent ensuite de l’avis donné
du haut de la chaire. Celle somme a
élé remise au Comité local de Pignerol,
conformément à une décision de la
paroisse pi'ise avant la publication de
la ciicnlaire de la Table.
sdij'scîumox
POUR AJOUTER UN DORTOIR
ET DES LITS k L’ORPHELINAT VAUDOIS
Monlanl des listes précéd Fr. 1910,85
Chauvie David, ancien,
Angi'ogne............» 1,—
M. l 'ierre Peyran syndic
de Maneiile .... » 4,—
Total fr. 1921,85
NB. .■\près Pâques, la .souscription
sera déclarée dose. Que ceux qui
voudraient encore envoyer quelque
chose veuillenl bien se hât'er.
ïlciouc ^oltt^uc
[.es Chambre.s coniinueitt à être fermées,
et auü iKinvelle combinaison ministérielle
est à l'ordre du jour.
Auroiis-uûus un ministèreDéprétis CrispiZanardel'ti? Le présideni du cabinet va-t-il
retourner à lu (lauclie? Voilà le grave sujet
([ui préoccupe nos journalistes et nos hommes politiques. Ce qui est certain, c’est que
les chefs attitrés de ce dernier parti ont,
jusqu'ici, décliné les offres assez flatteurs
qui leur ont été faits par béprélis, dans la
persuasion, fondée'ou non, d’être le parti
qui, seul, peut, désormais, compter sur
une majorité réelle, et auquel, tôt ou lard,
devront être confies les rênes du Gouvernement,
Une réunion des principaux députés de
i'opposition, doit avoir eu lieu, à celte
heure, sous la présidence de GairoM, pour
se prononcer sur les conditions que le chef
du ministère a l'mteulion de faire à ses adversaires poliii(|ues.
— Dans une dépêche adressée au ministre
des affaires étrangères, te général Genè,
s’efforce de jusiilier su conduite vis-à-vis
de RasAlula, ut manifeste l’espoir d’obtenir, sous peu, la délivrance de Savoiroux.
— Un escadron de cavalerie va, prochainement, être embarqué pour Massaua.
Les journaux rapportent que Ménélik,
roi du Scioa, a invité l’Italie à prendre possession de l’Harrar, et à s’unir avec lui,
contre le Negus du quel ce territoire dépend,
en quelque sorte.
Le baron Keudell, ambassadeur d'Allemagne auprès de notre Gouvernement, et
très estimé à Rome, vient de se retirer des
affaires, en suite, assure-t-on, des nouvelles concessions faites par Bismark au
Vatican.
— La taxe d’importation du bétail, vient
d'être presque redoublée par la Chambre
des députés de la France.
Notre Piémont, surtout, n’a pas lieu d'être
très content.
— La Chambre des Communes de Londres discute, depuis plusieurs jours, un
nouveau bill relatif à la fameuse question
Irlandaise.
L’attente d’une décision quelconque est
très vive.
Gladstone, le fameux chef du parti libéral , vient de prononcer nn éloquent discours
contre le projet de loi du Ministère.
L’on craint de nouvelles scènes de désordre dans cette pauvre Irlande,
— L’accord des trois Empereurs, d'après
ce qu’affirme un des principaux journaux
anglais, malgré les sincères efforts de l’Autriche et de la Prusse, ne sera pas renouvelé; ce n’est pas de bon augure.
— La Bulgarie est toujours sans roi. Le
prince de Battemberg a beaucoup de chance
d’èiro r.ippelé sur le trône ; l’on pense que
ce serait le meilleur moyen pour obliger les
Puissances à s’accorder sur le choix d’un
antre candidat.
Allemand Français Anglais
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Belle situation, bâtiments vastes,
bien aérés. -- Cours donnés par des
¡ii'ofesseurs et iiisliliili'ices diplômés.
— Par son caiaclêre international,
l’Eiablissemenl offre de grands avantages aux élèves pour l’élude des langues éirangèi'es. — Quelques jeunes
filles italiennes de bonne famille seraient repues à des conditions exceptionnelles dès le 19 avril. Prospectus
sui' demande.
En WEST Robert , Gérant
Pignerol, Iniprim. Chiantore etMascarelli,