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Cinquante et unième année.
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18 Juin 1915
N. 25.
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commencement de l’année.
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ne seront pas pris en considération.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables. dignes de louange, occupent vos pensées. (PhiL IV, 8).
SOMMAIRE: Opera Balnearia G. P. Meille
— Da tristesse — Une victoire de la
prière... Une victoire de l’amour —
Zambèze — Da fleur et l’enfant —
Courrier Anglo-Américain — Victimes
de la guerre — Chronique vaudoise —
Nouvelles politiques.
Opera Balnearia G. P. Meille.
L’ Amministrazione dell’ Opera Balnearia G. P. Meille, dopo maturo esame
dell’attuale situazione in rapporto coll’invio di bambini alla cura marina in
Borgio Verezzi, è venuta nella decisione
di mandare una prima squadra, quella
dei ragazzi. Al ritorno dì essa se, come
lo speriamo, le circostanze generali lo
permetteranno, verrà inviata una seconda squadra composta di bambine.
La prima squadra partirà da Torino il
Giovedì 1° Luglio. In ogni caso sarà inviato, prima di questa data, un avviso personale ad ogni ragazzo ammesso alla cura.
La Commissione.
LA TRISTESSE.
Matth. XXVI, 37.
Nous connaissons dans quel moment
solennel furent prononcées ces paroles,
Jésus est arrivé au termç de son mmis^
tère. Il embrasse d'un coup d’œil le travail accompli pendant les trois années de
son ministère terrestre et le peu de résultat obtenu. Il voit Satan revenir à
l’assaut : il voit surtout se dresser devant
lui la iroix du Calvaire. Ah ! comme
nous (Jbmprenons ces paroles nous qui
sominis si faibles et si impressionnables !
La imstesse, voilà ce qui nous préoccupe
aujcjurd’hui ! On dirait qu’un voile s’étqia sur nous, en nous empêchant de
voir briller le soleil. Dira-t-on que cet
ennemi, car ça en est un, ne se présente
qu’au petit nombre mais, que la plupart
ne le connaissent pas ? Détrompons-nous
puisque nous savons positivement que,
tôt ou tard, il se présente à tous sans exception. Ne nous laissons pas saisir par
l’illusion des apparences. Que de personnes qui, surtout dans les grandes villes, se jettent à corps perdu dans les
amusements mondains, buvant à tous
les calices du plaisir, semblant heureuk,
sont tout à coup pris par une tristesse
invincible ! Tous ces plaisirs à grande
orchestre sont une preuve que le monde
n’est pas heureux et qu’il ne fait que
s’étourdir. Les jeunes mêmes, à qui tout
sourit, qui sont arrivés au printemps de
la vie, qui se croient complètement libres, émancipés du joug de la religion,
eux aussi, malgré leurs discours et les
beaux dehors sont tristes. La preuve ne
l’avons-nous pas tous les jours sous les
yeux, dans ces jeunes gens couchés sur
un lit de mort, ou dans ces suicides qui se
succèdent avec une rapidité effrayante ?
Où est la cause de la tristesse ? Dans
les richesses, dans le bien-être, dans le
progrès, dans la civilisation ? Absolument pas. Nous croyons plutôt le trouver dans l’abandon de Dieu. On a tout
fait pour en arriver là, et on a cru au bonheur. Mais comme l’homme sans Dieu
ne peut vivre, comme son âme est assoiffée de vérité et de justice, il s’est fait
des dieux à son image. Il a tourné ses
regards vers la création, bien belle, solennelle, mais bouleversée par le péché,
produisant l’effroi et, dans ses mystères,
la tristesse. L’homme s’est tourné vers
la science attendant d’elle le dernier mot
de bonheur pour remplacer le vrai Dieu,
mais elle aussi capricieuse et changeante,
affirmant aujourd’hui, niant demain, ne
laisse que le vide et la tristesse. Que restait-il à l’homme ? s’adorer lui-même, se
croire un Dieu, comme un Nébucadnézar,
mais encore ici, en présence de ces maladies qui s’emparent du corps, de ces
heures mystérieuses qui jettent partout
l’angoisse, l’homme effrayé de se trouver
face à face avec lui-même, s’est trouvé
plus triste que jamais. Voilà ce que nous
pouvons dire de la tristesse du monde,
tristesse qui l’écrase et qui empoisonne
toutes les sources de la joie,
II. À côté de la tristesse du monde, il
existe aussi là tristesse du chrétien, de l’enfant de Dieu. Cela ne devrait pas être et
cependant cela est une réalité.
L’enfant de Dieu est triste en présence
du péché qui fait des victimes un peu
partout, qui sème la discorde, qui divise
les peuples, les familles, qui gâte tout ce
qui pourrait être une source de joie. Oh !
comme le tableau du péché est sombre !
Nous frémissons à cause des bouleversements occasionnés par la nature, mais
cela n’est rien en comparaison des misères et des vices qui sont l’état major
du péché.
L’enfant de Dieu est triste en pensant
que malgré tous ses efforts, il est impuissant à enrayer le mal. N’en avons-nous
pas une épreuve éclatante dans la guerre
d’aujourd’hui, qui continue à faire rage
et à moissonner ses victimes par milliers
et centaines de milliers ? N’avait-on pas
cru un moment au triomphe de la paix,
de la liberté et du progrès ? Oui, et cependant c’est la barbarie qui revient à l’assaut, brutale avec toutes ses inventions
diaboliques pour faire le plus grand mal
possible.
L’enfant de Dieu est triste en voyant
le grand ennemi de l’homme triompher,
comme si sa victoire était définitive.
L’enfant de Dieu est triste en constatant ses propres faiblesses, ses défaillances, ses oublis, ses inconséquences, qui feraient presque douter de Dieu et du
bien.
Cependant, malgré tout ce que nous
venons de dire, nous croyons qu’il nous
faut réagir contre la tristesse qui est une
. arme de l’ennemi, il nous faut réagir par
un retour décisif à Dieu et à sa parole.
Christ a vaincu au Gethsémané en s’écriant: Non pas ce que je veux, mais ce
que tu veux, — Nous sommes appelés à
marcher sur ses traces et à vaincre. Il y
a une joie parfaite qui doit être notre
partage, qui doit démontrer que nous
sommes au service de Dieu. Les enfants
de Dieu de l’ancienne et nouvelle alliance
sont sortis joyeux, c’est à dire vainqueurs. Soyons à notre tour à la hauteur
de notre mission, en montrant qu’avec
Dieu, avec sa parole, ce n’est pas la tristesse (|ui a le dernier mot, mais la joie de
l’assurance en Dieu en qui nous devons
vaincre.
Frères et sœurs, plus que jamais, dans
ces jours sombres que notre parole d’ordre sG|t celle-ci: « En-haut les cœurs ! ».
* C. A. Thon,
Une ŸiclîoiiB de la piieie.
Une VicÉoiiB dB raraour*.
En septembrel914 arrivait à Bordeaux
un pasteur français qui, comme tant d’autres, venait y chercher la sécurité. Il le
pouvait en bonne conscience, car il n’avait pas de troupeau à paître, mais avait
charge, de la direction de l’agence d’une
société. Arrivé à Bordeaux, il demanda
à visiter les blessés français protestants.
Mais ceux-ci avaient déjà leurs aumôniers.
Alors il demanda et obtint l’autorisation
de visiter les blessés allemands. Il se consacra à ce ministère jusqu’au moment où,
deux mois plus tard, il quitta la ville.
Avant même que l’autorisation eût été
signée, il fut conduit par un des représentants de la Croix-Bouge, un chrétien,
auprès d’un jeune soldat allemand de
dix-neuf ans qui avait été blessé grièvement le 9 septembre. L’infirmière de ce
soldat, une chrétienne protestante, femme d’un officier français qui se trouvait
au front, avait signalé son malade à ce
monsieur, qu’elle connnaissait personellement, pour qu’il lui amenât un pasteur
qui pût le comprendre et lui parler dans
sa langue. Pendant trois semaines le pasteur visita journellement le jeune homme. Celui-ci mourut le 10 octobre. Voici
la lettre que le pasteur écrivit au père.
Bordeaux, le 15 octobre 1914.
Honoré monsieur.
Vous avez sans doute déjà reçu une
lettre de votre fils Georges, une lettre que
j’ai écrite sous sa dictée. J’ai visité votre
cher fils, en qualité de pasteur évangélique, très souvent, presque chaque jour.
Il était grièvement blessé. Il avait reçu
dans le dos un éclat d’obus qui avait atteint le poumon. Quelque pénible que
cela me soit, je ne puis tarder davantage
à vous annoncer la douloureuse nouvelle.
Votre cher Georges est décédé le 10 oc
tobre à 6 héures du soir. Je l’ai vu pour
la première fois, autant qu’il m’en souvient, le 17 septembre, et pour la dernière fois le 8 octobre. Il a beaucoup
souffert, mais il a été très bien soigné,
d’abord dans un couvent, ëû^ite dans
un hôpital militaire, où il a été opéré.
Grâce à l’opération, il sembla d’abord
aller mieux. Mais le mal fut plus fort que
tous les soins, et il lui fallut mourir. Pauvre jeune homme ! Mais non, ne disons
pas: Pauvre jeune homme, car c’est ma
joie de pouvoir vous annoncer qu’il s’est
tourné d’une maniéré décidée vers le
Sauveur. Il sentait lourdement le poids
de ses péchés, et il me les a confessés.
Quel regret il avait de n’avoir pas prêté
plus d’attention à l’enseignement de ses
parents ! Deux fois il pria lui-même à
haute voix, confessant ses péchés. Je n’ai
jamais rien entendu de plus émouvant.
Il désira être baptisé, et j’acquiesçai à
son désir. La dernière fois que je le visitai, deux jours avant sa mort, je lui dis:
« Voüs rèsterez chrétien, n’est-ce pas, si
vous guérissez ? ». Il me répondit avec
beaucoup de netteté: « Je le suis, et je
lé resterai ». Au commencement il craignait de se convertir par crainte de la
mort. Cette crainte même montrait combien il était sincère. Je n’ai pas le moindre doute qu’il ne soit maintenant auprès
du Sauveur. Les sœurs qui le soignaient
ont toutes été édifiées par sa foi. Pendant
l’opération, il priait continuellement.
Ainsi, finalement, vos prières ont été
exaucées. Comme il a trouvé sa joie {gelabt) aux promesses de Dieu, surtout à
Esaïe XLiv, 22 ! (J’efface tes péchés comme un nuage...) «Est-ce que c’est Dieu
qui a dit cela ? », demanda-t-il.
Georges m’a toujours parlé avec tendresse de son père, de sa mère, de ses frères et sœurs. Il vous aimait tous, et combien il se serait réjoui de tous vous revoir !
Le souvenir de votre Georges me restera toujours pfMeuxi J’avais du plaisir à le regarder dans les yeux. Son regard était si clair, si franc I On sentait
que tout était tellement de bon aloi {echt)
chez lui 1 Que le Seigneur vous console,
et la chère mère, et les frères et sœurs.
N’est-ce pas la meilleure consolation,
qu’il soit avec le Sauveur. Mieux vaut
mourir avec Dieu que vivre sans lui. J’ai,
moi aussi, deux fils à la guerre. L’un
d’eux a été légèrement blessé et fait prisonnier. J’écris de Bordeaux. C’est ici
que repose le corps de votre cher fils. Un
pasteur français et un frère en Christ
vous salue dans une profonde sympathie ».
*
* *
Voici la réponse du père:
Berlin, le 6 novembre 1914.
Très cher monsieur le pasteur,
honoré frère dans le Seigneur !
Nous avons reçu votre chère lettre, et
2
T
vous en remercions de tout notre cœur,
non en paroles seulement, mais aussi en
réalité. Cette lettre a été lue au public
dans notre grande église baptiste de
Berlin, dans celle de Francfort, et communiquée à divers parents et amis...
Beaucoup de larmes de sympathie, mais
aussi de joie, ont coulé. La perte est bien
douloureuse pour nous, parents, mais à
nos larmes se mêle la joie glorieuse de
savoir que notre enfant a trouvé par Golgotha le chemin du* paradis. Voilà ce qui
a été pendant vingt ans l’objet de nos
prières, de nos supplications, de nos luttes ! Il était notre fils bien-aimé, mais
comme nous, parents, nous aimons le
Sauveur, il y avait là, en un sens, une
barrière entre lui et nous. Mais maintenant qu’il a été lavé de ses péchés dans
le sang de Christ, maintenant qu’il porte
la robe blanche de justice, et qu’il se joint
à l’alléluia de tous les anges bienheureux,
il nous semble qu’il est tout près de nous,
et une consolation divine remplit nos
cœurs, comme un baume adoucissant.
S’il n’a pas pu pendant sa vie rendre témoignage à la puissance du sang de son
Sauveur, il le fait pourtant maintenant,
grâce à votre chère lettre, d’une manière
glorieuse, car elle pourra amener plus
d’un pécheur mort dans ses péchés à se
frapper la poitrine. Quelle grâce que nous
ayons eu quatre à cinq fois de ses nouvelles, et quelles glorieuses nouvelles 1
tandis que tant de milliers n’ont rien su
des leurs, enfants ou maris 1 Quelle reconnaissance ne devons-nous pas avoir !
Nous sommes déjà âgés (64 et 60 ans).
Combien de temps cela durera-t-il jusqu’à ce que nous saisissions les harpes
célestes, là où il n’y aura plus ni guerre,
ni douleur, ni crainte, ni larmes, là où
notre Sauveur abolira toute frontière,
toute chose pénible entre peuples 1 Et en
vérité cela commence déjà, car nous pourrions, vous, un Français, vous serrer
étroitement sur nos cœurs; en vérité,
nous sommes étroitement unis par l’amour de Christ. Mais nous attendons en
soupirant l’accomplissement. Comment
vont vos deux chers fils ? Si nous connaissions seulement leurs adresses et si nous
pouvions leur rendre en quelque chose
votre amour pour nous 1 Que le Seigneur
vous bénisse mille fois vous qui avez été
un instrument, un indicateur {Wegweiser)
pour amener notre fils dans la patrie céleste. Et ce que je vous souhaite, moi qui
suis, humainement parlant, un ennemi,
c’est ceci: les justes brilleront comme le
soleil et comme les étoiles à toujours et
à perpétuité I
Avec notre considération distinguée,
nous vous saluons dans une affection
cordiale. Famille F.
Feuille Religieuse du Canton de Vaud.
ZAMBÈZE.
Pâques à Seshéké — Prochain retour de M.
Burnier au Zambèze — Prochain départ
de MM. Lageard et Monteverdi.
Du Zambèze comme du Lessouto, les
lettres ont été rares ce mois-ci. M. Louis
Jalla nous écrit cependant de Seshéké,
le 5 avril, lundi de Pâques :
« Ce premier trimestre a été excellent au
point de vue de l’œuvre. L’école n’a fait
qu’augmenter et nous avons eu quelques
nouvelles professions.
« Hier, belle et bienfaisante fête de Pâques. J’ai eu la joie de recevoir dans l’église pour le baptême, six hommes et une
femme. L’un des hommes est notre instituteur, diplômé de l’Ecole normale de
Séfula. Un autre est un beau-fils du roi,
gentil garçon qui était chez nous, à Kazungula, en 1894-95, Un autre a été chez
nous quelques mois en 1906. Les trois
autres sont de nos anciens garçons. La
cérémonie était des plus émouvantes:
j’ai la confiance que c’est une nouvelle
force pour l’église de Seshéké.
« L’après-midi, tout ce monde et quelques anciens membres d’église sont venus pour le thé, et nous avons beaucoup
chanté ».
Nous voici à la saison où s’effectuent
chaque année les départs pour le Zambèze. Malgré la guerre, le Comité a pensé
qu’il devait envoyer tous les hommes
dont il pourrait disposer à ce champ de
travail, si appauvri par la mort de M.
Brummer et la mobilisation de MM. R.
Dieterlen, F. Christol et Fredez. Il a
même consenti, en sa faveur, à une mesure d’exception que peut seule justifier
la gravité des circonstances que nous
traversons.
M. Th. Burnier, après avoir constaté
que l’état de santé de sa femme ne lui
permettait pas de repartir avec elle pour
un séjour normal, a offert d’aller seul au
Borotsé pour une période d’un an (soit,
avec les deux voyages, une absence de
quatorze mois), et en se chargeant luimême d’une part importante de la dépense. Le Comité n’a pas cru devoir refuser au Zambèze, pendant la fin de la
guerre, un renfort aussi précieux que
celui de ce missionnaire expérimenté.
Notre ami s’embarquera donc à Marseille
vers le milieu de juin, sur le Cluny-Castle,
qui doit le déposer à Beira avant la fin
de juillet. Il espère arriver dans le courant d’août au Borotsé.
Sur le même navire nous avons retenu,
à partir de Naples, le passage de _deux
autres de nos ouvriers, italiens, l’im et
l’autre, MM. Lageard et Monteverdi.
M. Lageard, qui retourne au Zambèze
pour la troisième fois, est, comme M.
Burnier, bien connu de nos lecteurs. Il
était rentré en Europe le l.er juin 1913;
mais ni sa santé ni ses circonstances de
famille ne lui ont permis de repartir en
1914. En ce moment, il se trouve assez
bien pour se mettre en route ; mais M.me
Lageard, qui devait l’accompagner, est
retenue aux Vallées par ses quatre petits
garçons, la combinaison à laquelle elle
avait pensé pour leur éducation ayant
été renversée au dernier moment. Elle
espère pouvoir rejoindre son mari en
1916, après la fin de la guerre.
Quant à M. Abraham Monteverdi,
c’est un jeune artisan, originaire d’Ivrée,
qui s’est soigneusement préparé à la mission, depuis quatre ans et demi, à Orthez,
sous la direction de notre ami M. le pasteur Roth. Il est destiné à occuper, à l’école industrielle de Séfula, la place laissée
vacante par M. Fredez. Il a été exempté
du service militaire, en sorte que nous
avons lieu d’espérer que rien n’entravera
son départ.
Toutefois, nous traversons des temps
si particulièrement troublés que nous devons, plus que jamais, nous souvenir de
la recommandation de St-Jacques, et ne
formuler nos projets qu’avec cette double réserve : « Si Dieu le veqt et si nous
sommes en vie ».
Les amis du Zambèze penseront donc
à nos voyageurs. Ils penseront aussi, avec
une particulière sympathie, aux femmes
et aux enfants qui vont rester sans les
chefs de famille, à Genève et au Pomaret,
dans une année où l’on sent plus que jamais le besoin de se serrer les uns auprès
des autres. Que Dieu bénisse pour son
œuvre les séparations et les sacrifices acceptés par amour pour le Sauveur.
{Journal des Missions).
LA FLEUR ET L’ENFANT.
Gracieuse et jolie
Dans la verte prairie
Est une tendre fleur.
Qui dit à la fillette
Gentille et blondinette:
« Cache-moi sur ton cœur !
« Car, Dois-tu, je suis belle
« Et l’Amour de son aile
« M’a touchée en passant;
« J’éloigne la souffrance;
« Cueille-moi, blonde enfant.
<i Je suis la fleur bénie
« Qui vient rendre la vie
^ Au cœur désespéré;
« Et par moi le sourire
« Dans ce cœur qui soupire
« Bien souvent est entré.
« Sous l’herbe qui se penche,
« Près de l’humble pervenche
« Je brille purement;
« Et lorsque la nuit sombre
<t Sur moi répand son ombre,
« Je m’endors doucement.
« Mais quand la lune brille,
« Dans le ciel qui scintille,
« Je ne veux point dormir.
« J’entr’ouvre ma corolle,
« Puis, à la brise folle
« Je donne un souvenir.
« Je regarde l’étoile,
« Qu’un noir nuage voile,
<( Lentement s’en aller.
« Alors, triste et pensive
« Sur ma tige craintive
« On me voit m’incliner.
« Enfin, quand la froidure
« Etend sur la nature
« Son âpre vent du Nord,
« Avec mes sœurs aimées,
« Pauvres fleurs parfumées,
« J’entre au sommeil de mort.
« Sur ta bouche riante,
« Belle enfant gracieuse,
« Tu dis mon nom tout bas;
« De ton cœur pur et tendre,
« Oh ! je viens de l’entendre,
« C’est: Ne m’oubliez pas ! ».
T. Boyeux.
WWWwWWWWWWWWWwWwW
COURRIER ANGLO-AMERICAIN.
L’homme du jour est certainement,
pour l’Angleterre, l’infatigable Lloyd
George qui, en laissant le ministère des
finances s’est adossé celui des munitions
ou fournitures militaires. Le secret du
succès de la guerre consiste à fournir ce
que réclame le besoin du moment. Aussi
Lloyd George a-t-il pris à cœur sa mission et parcourt les villes et les campagnes visitant les fabriques et incitant les
propriétaires à tout sacrifier pour le bien
public. Son éloquence est son activité
feront des miracles attendus avec anxiété.
— Sir Asquith, le président du ministère anglais, a été trois jours absent se
rendant en France pour voir avec ses
propres yeux la marche de la guerre. Il
a assisté à quelques combats, surtout au
bombardement d’Ypres; il a visité les
hôpitaux, encouragé les soldats et a eu
un entretien avec le roi Albert, le général
Joffre et le général French. Sa présence
a été hautement appréciée par ses compatriotes.
— L’engagement qui se poursuit aux
Dardanelles entre Turcs et Anglais a des
résultats épouvantables. D’après un calcul anglais, les pertes des Turcs s’élèveraient à 100.000 hommes; à Constantinople il y aurait 50.000 blessés. Cette entreprise est rude, colossale ; mais une fois
maîtres du canal, les Alliés ont la clef de
la victoire finale,
— Mrs Lewis et Mrs Gibson, de Cambridge, ont obtenu la médaille d’or accordée aux célèbres orientalistes par la
Société Royale Asiatique. Nous nous félicitons avec ces deux amies de notre
Eglise Vaudoise.
— L’Eglise Méthodiste Calviniste de
la principauté de Galles a eu son synode
à Londres, ce qui a été un grand événement, puisque cela n’avait plus eu lieu
depuis 20 ans. Les députés étaient au
nombre de 220. Cette Eglise, quoique
pauvre, est une des plus vivantes de
l’Angleterre; elle a une œuvre missionnaire à Assam, une des plus prospères
dans le champ des missions.
— Le danger d’une conscription régulière paraît évité; car le peuple a répondu
avec enthousiasme à l’enrôlement volontaire. Actuellement les pertes anglaises
sur le champ de bataille s’élèvent à
224.000 morts ou prisonniers.
— Les femmes et les jeunes filles ont
bravement pris la place des hommes
partis pour la guerre, de telle sorte que
tout paraît marcher comme à l’ordinaire.
Les chemins de fer et les omnibus ont
des conducteurs du sexe féminin.
— La réponse du président Wilson à
l’Allemagne est concise, modérée dans
les termes, mais énergique. Pour le moment une rupture paraît être évitée,
mais tout danger n’est pas évanoui. Le
secrétaire d’Etat pour les affaires étrangères, M. Bryan, a cru bon de se retirer,
ne pouvant pas approuver la réponse de
Wilson et craignant une guerre avec
l’Allemagne.
Le président a cependant été approuvé
par tous les autres membres du cabinet.
Il est probable que l’Allemagne, en présence d’une telle attitude saura mettre
de l’eau dans son vin.
— Les Unitaires, dans leur dernière
assemblée générale aux Etats-Unis, voudraient se débarrasser de leur nom qui
sonne mal à l’oreille et qui n’exprime pas
ce qu’ils sont. On n’a pas eu cependant
le courage d’y renoncer et la chose est
ajournée. Il en a été de même pour l’Eglise protestante épiscopale. On aurait
voulu faire disparaître la parole protestante, mais on n’a pas eu le courage de
faire cette amputation.
-— La députation des Eglises chrétiennes des Etats-Unis au Japon est de retour. Elle a été partout bien accueillie
par les payens aussi bien que par les
chrétiens. Les Japonais sont disposés à
vivre en paix avec les Etats-Unis, mais
expriment le désir d’être traités comme
tous les autres peuples. En conséquence,
la loi sur les étrangers va être revue et
modifiée. Il est évident que les Japonais
et les Chinois, tout en étant de graves
concurrents, ont le droit de vivre aux
Etats-Unis aussi bien que les Italiens et
les Russes. Les Etats-Unis sauront bien
trouver un modus vivendi pour garder
leur caractère. La loi sur l’immigration
une fois modifiée facilitera l’entente avec
les puissances orientales.
Le rév. Richard Roberts, de Crouch
mil (Londres), a démissionné, ne pouvant pas s’associer comme chrétien à la
guerre que soutient l’Angleterre contre
l’Allemagne. Cette démission est excessivement regrettable à tous égards.
VICTIMES DE Lft GUERRE.
M le pasteur Alexis Paccard a été tué
le 15 avril, aux Eparges, d’un éclat
d’obus. Né à Paris en 1883, il était devenu élève de la Maison des Missions.
. Après ses études, il fut d’abord sous-directeur à l’Ecole des Batignolles, professeur à l’Ecole des Roches, puis il dut
faire une année supplémentaire de service militaire, comme sous-lieutenant de
réserve. Il avait au cours de ses études
étudié les langues orientales, spécialement l’arabe, et avait même collaboré à
la Revue du monde musulman. Il sem
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blait l’homme tout désigné pour commencer au Soudan l’œuvre à laquelle
pense tojuours la Société des Missions.
Mais il crut devoir renoncer à’ia carrière,
missionnaire et accepta un appel de l*église luthérienne, où il était né. Il servit
la Mission intérieure de cette église, d’abord comme suffragant, à Saint-Denis,
puis comme pasteur à Saint^Ouen.
L’année dernière il s’était marié. La
guerre l’arracha soudain à son foyer et à
sa paroisse. Il partit comme sous-lieutenant. Il se trouva de suite au fort de la
mêlée, se battit à Charleroi, dans le Nord,
dans la Marne. Au combat de Rambercourt-Vaux-Marie, son régiment couvrant Bar-le-Duc, grâce à l’ascendant
qu’il avait su prendre sur ses troupes, il
ramena une partie du régiment qui, sous
le feu de l’ennemi, allait faiblir et reculer. Le colonel reconnaissant la vaillance
du jeune lieutenant, le prit, après le
succès obtenu, dans ses bras, et l’embrassa devant la troupe, en le félicitant
vivement. H le fit porter à l’ordre du jour
du régiment et le proposa pour le grade
de capitaine.
Il eut la grande joie à la dernière fête
de Noël, étant à l’arrière, au repos, de
pouvoir prendre part à un culte. Il écrivait à ce propos: « Après cette émotionnante rencontre, un grand calme s’est
emparé de tout mon être. Cette fois, j’étais véritablement en possession de la
paix que Dieu donne et je suis rentré
joyeux et heureux. Dès mon retour, l’ordre de marcher en avant et de donnèr
l’attaque nous arriva. Je suis parti avec
un grand calme, pas un trésailiement,
pas un mouvement du cœur. J’avais si
nettement le sentiment de la paix divine,
que j’étais prêt à aller n’importe où le
devoir m’appellerait».
Il écrivait un jour: « La vraie force de
l’armée, c’est l’homme du devoir obscur
journellement fait, fait exactement et
fait avec joie ».
Après six jours de combats acharnés
aux Eparges, il écrivait encore à sa femme : « Quelle terrible chose qu’un champ
de bataille I Grâces à Dieu, je suis encore
en vie. Mais quel miracle ! Tu peux encore une fois remercier Dieu pour cette
grâce reçue de sa bonté et de son amour.
Oh ! comme je voudrais sortir de cet enfer ! Jamais je n’ai mesuré comme dans
les heures que je viens de passer, l’horreur de la guerre. Je ne puis te dire tout
ce qi^j’ai vu d’horrible et de répugnant.
C’estf affreux !... ».
Çijuelques heures après, jl tombait,
frqjppé à mort d’un éclat d’obus, à l’âge
32 ans, ne survivant que deux heures
à sa blessure qui le faisait terriblement
souffrir.
Nous exprimons à sa jeune veuve et à
tous les siens, notre plus vive sympathie.
Que Dieu les soutienne et les console !
Notre église luthérienne de Paris est
cruellement frappée. Mais Dieu saura lui
susciter de bons et vaillants soldats qui
remplaceront ceux qui sont tombés.
{L’Ami chrétien des familles).
CHRONIOUEVAUDOISE
BOBI. Notre aumônier militaire, M.
le pasteur Pascal, m’annonce ce soir, pour
que je la communique aux parents, la
triste nouvelle la de mort d’un de nos
85 soldats de Bobi, David Gras, tué sur
le front le 2 courant. Trois autres soldats avaient déjà succombé à cette époque et plusieurs sont blessés, quoique
légèrement, paraît-il. Toute la paroisse
sympathisera grandement avec le pau^
vre père et la pauvre mère dont il était
l’unique enfant, et pouvons-nous ajouter, un modèle de jeune homme.
Nous demandons au seul grand Consolateur qu’il se trouve bien près de ceux
qui sont dans les larmes.
— Vendredi de la semaine dernière
nous avons accompagné au champ du repos la dépouille mortelle du doyen d’âge
de la commune, et probablement de
toute la vallée. Barba Paul Negrin, âgé
de 96 ans. Aussi longtemps que ses forces
le lui ont permis, on était sûr de le voir
descendre, de son pas agile, des hauteurs
de la Sarcenà, en hiver comme en été,
pour venir occuper sa place au temple.
Il s’est endormi en répétant les paroles
du Psaume xxiii. Il laisse quatre fils,
dont l’aîné s’approche de sa 70.me année,
tandis que le plus jeune a dépassé la cinquantaine.
À eux aussi, comme à la famille de
notre secrétaire communal, dont l’Echo
a déjà parlé dans son dernier numéro,
l’expression de notre sympathie. B. G.
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE. Une lettre de notre aumônier, M.
Pascal, nous participe la nouvelle de la
mort du soldat Charles Revel, fils du menuisier M. Charles Revel, de la paroisse
de La Tour. Ce jeune homme est tombé
en brave, en luttant pour sa patrie. —
Nous exprimons à la famille notre vive
sympathie dans ce deuil, qui suit de si
près le départ de la mère du jeune soldat.
Jusqu’ici quatre Vaudois sont tombés
sur la brèche. Nous exhortons les familles
à ne point s’alarmer et à placer leur confiance en Dieu. Si jamais un de leurs enfants est rappelé par le Seigneur, les aumôniers ou les autorités se hâteront de
communiquer la triste nouvelle, voilà
pourquoi il est nécèssâife de repousser
toutes ces nouvelles fantastiques qui circulent si facilement et qui font un mal
énorme. Soyons fermes et confiants dans
l’attente des événements qui se déroulent devant nous.
LA TOUR, Outre le comité qui s’est
constitué pour s’occuper de la bienfaisance, ayant pour but de faire disparaître la mendicité qui s’affichait d’une manière peu digne pour une localité comme
La Tour, dimapche dernier ü s’en est
constitué un autre ayant pour but de
secourir les familles des soldats qui sont
rappelés sous les drapeaux. Une quarantaine de personnes se sont trouvées dans
la grande salle municipale et ont écouté,
avec plaisir, ce qui avait été fait par le
comité promoteur, Le comité exécutif,
composé de 11 personnes, devra s’occu-'^
per d’une manière spéciale du travail
dans la campagne et de l’aide qu’on
pourra donner, des enfants des soldats
rappelés et des subsides à donner aux
familles. Il devra en outre faciliter l’entente entre les familles qui ne seraient
pas d’accord et pourvoir aux remèdes
pour les malades, là où il y aura urgence.
Des sous-comités s’occuperont avec zèle
de ces différentes œuvres qui s’imposent.
En attendant nous sommes heureux
f
d’apprendre que les industriels Mazzonis
ont souscrit la généreuse somme de 500
francs mensuels; d’autres suivront ce
noble exemple avec des dons moins élevés
mais l’essentiel c’est que tout le monde y
apporte de la bonne volonté et comprenne
que le devoir est de donner tout ce que
l’on peut, ceux qui restent à la maison
ayant des devoirs à remplir vis-à-vis de
la patrie aussi bien que les soldats qui
sont au front.
— Les notes bibliographiques insérées
dans notre dernier numéro sont dues à
la plume de M.lle E. Romano.
— Deux de nos soldats de La Tour se
trouvent au nombre des blessés: Charles
Revel Fritz Malan, Tandis que le premier e^tí inort à l’hôpital, le second est
au milieu de nous pour quelques jours.
Etant un éclaireur, il a été frappé par
une mitrailleuse dans le dos.. Heureusement que son cas n’est pas des plus graves, vu 'que dans quelques jours il ira
rejoindre l’armée.
— Dimanche dernier ont eu lieu les
obsèques de IVI.aie Calistro'yalla, décédée a^Ap^iots, à l’âge de 86 ans. Cette
sœur h’étaît au milieu de nous que depuis
neuf ans et nous était venue de Turin, où
elle a'J>assê une grande partie de son
existéMê. Elle vivait au milieu de ses
neveux, qui l’ont entourée avec affection.
LIVQURNE. À la liste des fils de pasteurs 'qui sont sous les drapeaux, nous
devons ajouter les deux du pasteur de
Livourne, M. Muston. Les pasteurs
Combe et Rostan, de Gênes, en auraient
aussi deux au lieu d’un. La famille Ja
' • . -H*
hier, de Florence, en aurait deux, fils de
feu P. Jahier, pasteur baptiste.
LONDRES. M. le capitaine Nott, secrétaire de notre Société à Londres, vient
d’être promu au grade de major. Nos félicitations.
— De Londres nous sont arrivés plusieurs^ de nos amis : les demoiselles Romanó et Maggiore, ainsi que MM. Jean
Jouvé et Simond. Ce dernier va se rendre sous les drapeaux pour servir la patrie.
PARIS. Un faire-part nous apporte la
nouvelle de la ,mort de M.lle Marguerite
Mûris, décédée à Paris, à l’âge de 47
ans. Elle était occupée à la Crémerie,de
rUnion des Jeunes Gens, où se trouvent
un bon nombre de nos paroissiens. Nous
exprimons à ses nombreux parents notre
vive "sympathie dans leur éprèuvé;
— Distinction, Le pasteur Louis Dupin de'Sainti-André, de Tours, a été cité
à l’ordre du jour de l’armée dans les termes suivants :
«Le général Foch, adjoint au général
commandant en chef, cite à l’ordre de
l’armée M. Georges-Louis Dupin de
Saint-André, lieutenant interprête, attaché à l’état-majqr anglais, qui n’a cessé
depuis le début de la campagne, de donner les plus beaux exemples de courage,
d’énergie et de sang-froid. Le 11 octobre
1914 étant en liaison au sud de Givenehy
et apercevant une demi-compagnie qui
reculait en désordre ayant perdu ses officiers, s’est porté à sa rencontre^ malgré
le feu qu’elle dirigeait contre lui, l’a
ralliée et l’a ramenée au combat. Le 11
novembre, en avant d’Hooge, près de
Ypres, a rallié un détachement de zouaveè dans des circonstances semblables, f
Èe-5 mai 1915, près de Zwartlen, a assuré ij,
la ‘liaison entre le poste de commande- ÿ
ment de sa brigade et les tranchées, dans
les conditions les plus périlleuses, en
bravant la mitraille et les gaz asphyxiants, et a rendu ainsi possible l’exéeutiôn d’une contre-attaque couronnée’"de
succès. *
• « Au quartier général, 15 mai 1915.
», « Foch ».
: Il est une nouvelle fois proposé pour
la Légion d’honneur.
, PÉROUSE. Mardi dernier ont eu lieu
les obsèques de M.me Turello Rachel née
Coacourde, décédée à l’âge de 29 ans. —
Nous exprimons au mari, au père M. Michel Coucourde, de l’Envers Pinache, et
à tous les parents notre sympathie chrétienne dans ce deuil si inattendu.
I Nouvelles politiques.
Après trois semaines de guerre les bulletins du général Cadorna commencent
à devenir plus longs et plus détaillés. En
Usant ces quelques phrases sobres et précises, on a l’impression d’une force irrésistible, d’une volonté unique’"ét puis- '
santé qui pousse en avant toute l’armée,
vers l’accomplissement des hautes des
tinées de la patrie. Toutes.les. voix qqi
arrivent du front, les lettres des soldats,
lesiçorrespondances quel la cepsure per-.,
met aux quotidiens de publier, les informations données par les prisonniers dont’
le nombre augmente chaque jour, tout
prouve que notre armée est forte et bien
préparée, tout laisse espérer la victoire
prochaine et définitive. > J’’»
Dans le TyM %t^dans le 'Carfore nos
troupes continuent à avancer et occupent les points culminants pour dominer
les routes au fond des vallées. La résis-,
tance n’est pas très énergique. Au contraire dans la Carnia nos soldats ont dû
repousser plusieurs attaques vigoureuses,
de l’ennemi au col de Monte Croce Cárnico et aux passages avoisinants qui
amènent dans la vallée du Gail et de. la
Drava. Mais tous les efforts des Autrichiens ont été vains: surprises nocturnes, bombardements violents, atfaques
réitérées,'"ños braves soldats n’ont jamais cédé; Ils ont poursuivi à la baïonnette et fait de nombreux prisonniers.
Les forts de Malborghetto ont été sérieusement endommagés par notre artillerie. ^ \
IVLilgré le mauvais temps et les pluies
torrentielles nous pouvons signaler,de
grands progrès sûr l’ÎsOhzô et au delà.
Les villes de MOnfalcone et Gradisca
sont occupées d’une m^wère stable. Nos
troupes ont passé le- fleuve entre Tolminç et Gorizia et occupé Plava en coupant ainsi lés,,:eonlmúnicati0ns entre ’ces
deux villes èritffiurées de fol^idables netranehements. ArU Monte Nerq nos, troupes Ont brillamñient'repouáséúríe'attaque nocturne de plusieurs, bataillons putrichiens, j- *: * *•
Un de nos dirigeables a volé sur Piume
lançant plusieurs bombes sur les édifices
de caractère militaire. Au retour l’aéronef a dû descendre près"de l’île de Lussin
où elle s’est incendiée.-:«L’équipage'*est
prisonnier. Deux jours après deux aréoplanes autrichiens ont laissé tomber des
bombes sur Mola di Bari et Polignano.
Une femme a été tuée, une jeune fille et
un, enfant blessés. Les dégâts matér.iels
né sont pas très gravés. ■ ......t
Jusqu’à ce moment, nous ne sommes
en guerre qu’aVec l’Autrichei Ni TAl^magne ni la Turquie n’ont cru'’ devoir
prendre officiellement le parti de leur
alliée. Avec la Turquie il n’y a pas même
eu de rupture diplomatique et notre ambassadeur est encore à Constantinople.
Le caractère de la guerre en France et
Belgique reste toujours le même: des
succès partiels, quelques centaines de
mètres de tranchées gagnés après de
Violents cOmbâts. La ligne généfàle îï’à
pas de modifications sensibles. Sur le
front russe les Austro-Allemands ont fait
encore quelques progrès. Il est mainte.T
nant reconnu que les Russes ont dû céder faute de munitions. Les Allemands
faisaient pleuvoir sur eux des centaines
de milliers d’obus; sous cet ouragan dé
feu les troupes les plus vaillantes ne pouvaient pas tenir. Le problème des munitiqfts est devenu le plus important pour
les’ alliés. L’Angleterre a créé un ministère des munitions, dont le portefeuille
à été Confié a M. Lloyd Georges, le membre le plus énergique du cabinet anglais.
La mobilation industrielle a été déclarée
nécessaire pour produire la plus grande
quantité possible de munitions pour l’armée. En France et en Russie on fait des
efforts dans le même sens.
Le conflit entre les Etats-Unis et l’Allemagne a provoqué la démission de M.
Bryan, le ministre trop pacifiste pour
souscrire la note énergique envoyée par
le président 'Wilson. La note insiste pour
que la vie et la propriété des sujets américains soient respectées.
Le roi de Grèce a subi une opération
très grave. Son état s’est légèrement
amélioré. Les élections générales politiques donnent une forte majorité au
parti de M. Venizelos, dont le retour au
pouvoir amènera certainement l’intervention de la Grèce dans le conflit européen. E. L.
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ANTICANIZI
RIDONA IN BREVE TEMPO E SENZA DISTURBI
Al CAPELLI BIANCHI ED ALLA BARBA IL COLORE PRIMITIVO
È un preparato speciale indicato per ridonare alla barba ed ai capelli
bianchi ed indeboliti, colore, bellezza e vitalità della prima giovinezza
senza macchiare nè la biancheria, nè la pelle. Questa impareggiabile
composizione pei capelli non è una tintura, ma un’acqua di soave profumo che non macchia nè la biancherìa ne la
pelle e che si adopera con la massima facilità
e speditezza. Essa agisce sul bulbo dei capelli
e della barba fornendone il nutrimento necessario e cioè ridonando loro il colore
primitivo, favorendone lo sviluppo e rendendoli flessibili, morbidi ed arrestandone la
caduta. Inoltre pulisce prontamente la cotenna
c fa sparire la forfora. — Una sola bottiglia
basta per conseguire un effetto sorprendente.
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Finalmente ho potuto trovare una preparazione che
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Sona_pienamente_convinto che questa vostra specialità non è una tintura, ma un’acqua che
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scomparire totalmente le pellicole e rinforzando le radici dei capelli, tanto che ora essi
non cadono più, mentre corsi il pericolo di diventare calvo. PEIRANI ENRICO
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