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Xeuvlème année
X. as.
Vendredi 17 Juillet IST’4
L’ECHO DES VALLÉE
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spéeialenient consacrée aux iutéréts matériels et spirilue
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui sooi véritables
vos pensées — i PhiHj->jnens.,W. 8.)
PRIX d’abonnement :
Italie, à. domicile (un an) Fr. 3
Suisse................» 5
France ................. 0
Allemagne 6
Angleterre . Pays-Bas . i 8
Un nutnéiO séparé : 5 cent
Ün numero arriéré : 10 cent.
BDUEADX D ABONNEMENT
PiGNEPOT. : rhüz Chiantore et
Mascarelli Imprimeurs.
Ff.ORBNCK : Libreria EvangeVca, via de’Panzani.
ANNONCES: 20 ceut. la lige«
ou portion de ligne.
Lettres et envois fmveo. S'a
dresser* pour l’u.lmirn -iraiion
et !a rédacti'-n a lu IHrectitm
de ['Echo des Valïees, Torre
Pelhce.
Sommai r-e.
Visites pastorales. — Mœurs et coutumes orientales. — Correspondance. —
Nouvelles religieuses et faits diveri. —
Divers. — Chronique vaudoise. — Chronique politique. — Annonce.
\ISITES PASTORALES
La Table a fait, ces derniers
temps, trois visites pastorales, k
Boby, àTurin, et à .S‘Jean. Celle de
Boby, peu favorisée par le temps,
a cependant réuni encore une assistance passable ; rien de bien saillant n’y a été relevé, outre la satisfaction exprimée par la paroisse,
au sujet de toutes les personnes
qui^ont cbargées de. ’travailler
silRm son édification, soit à son
frü^ion, si ce n’est le défaut
)X¿:,trop général de cette foi
vivante^ui se manifeste par des
faveur des œuvres
de et d’évangélisation. Il
a été spécialement remarqué que
cette paroisse, où l’aisance est
assez générale, ne donne pas son
contingent id’élèves à nos établis
sements d’instruction secondaire
et par conséquent d'ouvriers soit
dans les paroisses soit dans l'EvangélisatiOD.
A Turin, la délégation de la
Table a constaté que la paroisse
se soumet à des contributions volontaires considérables, soit pour
les œuvres de bienfaisance soit
pour le culte, les missions et Tévangélisation ; tout en reconnai.ssant qu’elle pourrait faire beaucoup plus qu’elle ne fait spécialement pour l’évangélisation ; et
sans prétendre que ces dons soient
toujours la preuve d’une foi vivante, l’assemblée trop peu nombreuse aussi, y'a vu cependant un
bon symptôme Non seulement le
pasteur, mais aussi les maîtres
d’école ont accompli avec zèle
leur tâche en vue de l’édification
de la paroisse, dans le temple,
dans les écoles et dans les familles.
A Saint Jean, l’assistance a laissé
beaucoup trop à désirer pour une
paroisse aussi considérable. Qua’ tre anciens sur huit (deux quar
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tiers en sont privés dans ce moment), une trentaine de personnes sur un millier de membres de
l'Eglise, c’est bien peu satisfaisant
pour le nombre.
Non seulement aucune plainte
n’a été articulée contre le Consistoire et les instituteurs, mais l’assemblée a déclaré que les instituteurs s’acquittaient de leurs devoirs et a résumé son jugement
sur le pasteur par ces mots: chacun se sent aimé par le pasteur,
dont on reconnaît surtout l’activité dans la visite des malades,
des pauvres et dans les visites en
général. — Les réunions spéciales
en dehors du culte principal ont
été bien suivies; mais la fréquentation du culte principal dans le
temple a laissé et laisse à désirer;
il en est de même de la participation à la Sainte-Cène, dont on
se dispense trop souvent, et, pour
plusieurs, trop habituellement. Le
Consistoire est invité a porter son
attention sur ces deu.x points et
à faire une enquête en vue d’y
apporter remède.
Souhaitons , en terminant, un
réveil de la foi et de la vie chrétienne dans toutes nos églises.
Alors toutes les diflScultés , tous
les manques que nous avons regrettés, en passant, disparaîtront.
C’est ce qu’ont senti toutes ces
assemblées et ce que nous sentons
profondément. Demandons au Seigneur ce réveil. Alors l’intérêt religieux , l’intérêt ecclésiastique,
l’esprit de sacrifice se manifesteront dans toutes nos églises.
«(EURS ET COUTUMES ORIENTALES
En Orient, avant d’entrer dans
un lieu saint pour y prier, on doit
se déchausser. Nous nous ôtons
notre chapeau, mais là-bas on ôte
ses souliers. Ainsi dut faire Moïse
lorsque, s’approchant du buisson
ardent. Dieu lui dit: « Déchausse
les souliers de tes pieds, car le
lieu où tu es arrêté est une terre
sainte ». Du temps de Jésus, les
juifs ne portaient pas comme nous
des bas et des souliers, ils mettaient sous leurs pieds un morceau de peau et cette chaussure
s’appelait des sandales; les serviteurs les attachaient à leurs maîtres avec des courroies en peau ,
croisées sur le cou de pied; mais
comme elles ne garantissaient nullement de la poussière, les serviteurs lavaient les pieds de leurs
maîtres chaque fois -que ceux-ci
entraient à la maison. Jésus lava
les pieds de ses disciples pour
nous donner un exemple d’humilité et nous apprendre à faire
comme lui.
Dans les temps très anciens, on
ne payait pas ce qu'on achetait
avec de l’argent, on échangeait
ce qu’on avait, contre ce qu’on
désirait avoir. On livrait ainsi du
sel, du blé et parfois même du
bétail contre les choses dont on
avait besoin. On trouva bientôt ce
procédé incommode et'«* paya
en morceaux de cuivre d’argent
ou d’or, qu’on pesait pour en déterminer la valeur. Les premières
monnaies furent, dit-on, frappées
à l’effigie d’un mouton ou d’un
3
-Îf5—
bœuf et avaient la même valeur
que l’animal qu’elles représentaient. Chez les romains il y eu
avait d’aussi grandes qu’une brique portant l’empreinte d’un bœuf;
les plus petites étaient autrement
marquées. A l’époque de notre
Sauveur , la monnaie des Juifs
était frappée à l'image de l’empereur des romains auquel ils
étaient assujettis , et c’est pourquoi Jésus dit, à l’occasion du
tribut à payer; • Rendez à César
ce qui appartient à César, c’est-àdire: il est juste de rendre à
l’empereur l’argent qui porte son
effigie et sur lequel son nom et
tous ses titres sont inscrits.
Les pharisiens s’irritaient fort
contre les disciples de Jésus parce
qu’ils ne se lavaient pas les mains
avant de prendre leurs repas.
Moïse avait en effet ordonné aux
Israélites de se laver souvent parce
que la propreté est extrêmement
nécessaire à la santé, surtout dans
les pays chauds. Mais les ^pharisiens prétendaient que ceux qui ne
se lavaient pas chaque fois avant
de se mettre à table et en rentrant
chez eux étaient des impies , ce
qui n’était pas vrai. Alors, on ne
mangeait pas, comme nous, avec
des cuillères et des fourchettes ,
mais avec les doigts et on mettait
la main au plat’ pour se servir. Il
fallait donc bien se laver après et
avant les repas. Les gens riches
se faisaient verser de l’eau sur les
mains dans des bassins qu’on leur
apportait, mais Jésus et ses disciples étaient pauvres et n’avaient
pas de serviteurs.
En Orient quand on veut montrer un grand respect à ses supérieurs, on croise les bras sur la
poitrine et on s’incline jusqu’à
terre; on va même jusqu’à baiser
la poussière.Quelquefois on touche
le bord inférieur du vêtement de
la personne dont on veut obtenir
une faveur; c’est ainsi que firent
quelques-uns des malades guéris
par notre Sauveur.
Dans les pays méridionaux , où
le vin est abondant, la vendange
est un temps de joie et de chansons, on cueille les grappes dans
des paniers qu’hommes et femmes portent ensnite sur leur tête
à la maison , puis on fait sécher
les plus beaux raisins et le reste
est jeté dans une grande cuve en
pierre pour en faire du vin. Les
ouvriers le foulent en joignant
leurs voix à des instruments de
musique et leur vêtements sont
tachés du jus rouge de la vigne
qui ressemble à du sang. C’est
pourquoi , les grandes batailles
et leur carnage sont comparées aux
hommes qui foulent au pressoir.
Le prophète Esaïe fait dire au
Seigneur Jésus : • J’ai été tout seul
à foulerai! pressoir, • ce qui veut
dire, qu’il a seul porté les souffrances par lesquelles le monde
a été racheté. Dans certains pays
les ivrognes ont l’habitude de mêler à leur vin quelques drogues
pour le rendre'plus fort; mais
les hommes sages le mêlent seulement avec de l’eau.
4
-126
®orrc0poubattcc
Monsieur le Rédacteur,
Tout eu remerciant VEcho de l’obligeance avec laquelle il publie mes observations sur la constitution de l’Eglise
vaudoise , je ne saurais passer outre sans
relever quelques mies des afiprécialions
insérées dans le numéro du 3 juillet.
La plus grave, à mon sens, est celle,
qui représente la quesliou débattue {Notre
Constilulion est-elle presbytérienne? J comme étant « tout au moins inopportune ».
C’est lé, tout d’abord, une réfléxion tant
soit peu tardive. Vous n’ignorez pas, ensuite, que le point de départ m’a été fourni
par le projet de Concile presbytérien à
l'ordre du jour en Amérique et en Europe,
et que, par conséquent, au point de vue
de nos relations avec les Eglises-sœurs,
il n’est rien de plus opportun que ce que
vous taxez d’inopportunité. A l’intérieur,
enfin, l’opportunilô est plus évidente que
jamais; par l’article 11' de ses Actes, le
Synode de 1873 a mis lui-même la question à l'ordre du jour. Que peut-on désirer
do plus eu fait d’actualité?
Quant à votre apologie, en six points,
du système paroissial, je me bornerai /)
une courte réplique.
1. Je maintiens quo le mot et l’idée de
paroisse sont chez nous une innovation
introduite en 1827. L’histoire de notre
Eglise le prouve surabondamment; on
n’a jamais vu rien de semblable ui avant
ni après la Réforme, ni même pendant
le 18* siècle. On peut, sans s’en douter,
faire au système épiscopal plus d’un emprunt que notre passé et nos principes ne
sauraient justifier. Paroisse et Eglise sont
loin d’être synonymes, soit au point de
vue du mot, soit au point do vue de la
chose.
2. Vous prenez 1827 pour point de comparaison, afin do prouver la supériorité
de nos Eglises actuelles. Vous me donnez
raison sans le vouloir; car je crois, comme vous, que plus on s’écartera du système paroissial créé en 1827 ( et la libre
nomination des pasteurs lui a déjà porté
une rude aitteiate); et mieux cela vaudra^
à condition pourtant que l’on ne verse
pas du côté du congrégationalisme.
3. Vous admettez que la paroisse est
un territoire et vous allez même jusqu’à
parler de villages détachés de la paroisse
de leur commune et aggrégés à une autre.
Je n’ai rien dit de plus fort; la paroisse
de la commune, voilà une heureuse variante de ma pensée ! Avec cela, je puis
bien passer sur l’accusation d’ignorance
quo vous me lancez. Vos renseignements
sur les circonscriptions territoriales ont
leur utilité sans doute , mais ils ne concernent au fond que trois ou quatre paroisses sur quinze, et d’ailleurs ils contribuent eux aussi à la démonstration de
ma thèse, car ils établissent que la paroisse se délimite exactement comme la
commune. Par là je n’entendais nullement affirmer que le nombre des communes fût égal à celui des paroisses, ou
viceversa-, mais j’ai voulu exprimer le fait
qu’on ne reconnaît pas, à cette conception
matérielle, le caractère des véritables
Eglises.
Je m’arrête, vous priant de bien vouloir corriger deux fautes d’impression qui
se sont glissées dans l’article en question,
(N. du 3 courant); page 208, 1” colonne,
fin du 1' alinea; au lieu de enden«, qu’on
lise, cordeau', page210, 1“ col., l’alinéa;
au lieu de constaté, qu’on lise contesté.
Agréez___
A. Rbvel.
Aouüelleô relt^teused
et faits divers
Evangélisation d'ouvriers italiens d Montreux {SuisseJ. Nous apprenons par la
Feuille religieuse que,«[depuis quelque
temps, on s’occupe activement et avec
succès , à Montreux , de l’évangélisation
des nombreux ouvriers italiens que les
travaux des routes et la construction des
bâtimentsy amènent chaque année, durant
la, belle sai.son. UnJ membre du Comité
central de la Société biblique, britannique
et étrangère, en séjour à Glion, M. Mirrieles, provoqua, ea'187^, la ÎoTmatioa
5
-sarí
d’un Comité auxiliaire de celte société,
qui s’est consliiué, la même aonée, sous
la présidence de M. le pasteur Béchet, et
avec la mission de distribuer les saintes
Ecritures aux italiens de Montreux et des
environs. La société, en poursuivant son
but, s'est ass\irée qu’il y avait là une
grande œuvre à faire, et l’évangéliste, M.
Taylor, a pu constater plus d’une fois
l’empressement avec lequel était reçu le
volume sacré. Cependant on a bientôt
compris qu’il ne suffisait pas, vu l’ignorance rie la pluspart de ces ouvriers, do
leur distribuer les Ecritures: et une seconde société s’est formée en ISTif, ayant
pour but de les instruire. Cette société
d’évangélisation a ouvert dans le cercle
de Montreux, sous la direction de M, le
pasteur Buscarlet, deux écoles gratuites,
qui ont réuni parfois jusqu'à 70 ouvriers,
quatre soirs par semaine. Ils ont profité
aussi en plus ou moins grand nombre du
culte en italien que M. Buscarlet avait
établi pour eux. Il est à désirer que cette
œuvre utile trouve un appui sympathique
dans notre public religieux.
: Semaine religieuse J.
"Vaud. Après de longues années de
recherches et de discussions, le synode
de l’Eglise nationale du Canton de Vaud
a enfin adopté un projet de catéchisme
évangélique, à une très grande majorité.
ÜDbers
Évangélisation des volenrs — L’année [dernière, le comte
Shaftesbury se Iréuvait présent à un meeting convoqué à Londres pour s’occuper de
la Mission intérieure. Invité à prendre la
parole, le noble lord raconta le fait suivant, tiré de sa propre expérience.
L’évangélisation des voleurs, dit-il, a
produit des fruits merveilleux, le me rappelle avoir reçu, il y a plusieurs années,
une lettre collective signée d’environ cinquante des pires filous de Londres. Je
venais de faire à la Chambre des lords
un discours sur l’émigration, et ces gens
en avaient eu connaissance par les journaux.
Beaucoup de malfaiteurs sont dégoûtés
du genre do vie qu’ils mènent et désireux
d’en changer, mais sans savoir comment.
Les signataires de la lettre me priaient
de venir les trouver un certain soir, dans
un quartier reculé , celiii des Minories.
Je fis répondre que j’irais, et je me rendis
elferlivemont au rendez-vous en compagnie de mon ami, l'évangéliste Jackson
très en rapport, comme on sait, avec
celte classe do gens.
Je trouvai une vaste salle, (¡ue remplissaient environ 450 des plus grands voleurs
de Londres, Sentant que, dans la société
de M. Jackson, je no courais aucun risque, j'avais gardé ma bourse, et je portais ma chaîne do montre comme d’habitude. Plusieurs de ces malfaiteurs prirent
successivement la parole, et je déclare
que je n’ai de ma vie rien entendu rie
plus curieux', de plus vivant, de plus
pittoresque, et même de plus émouvant
que cette série de discours. Tous parlèrent avec la plus entière franchise, se
rappelant qu’ils nous avaient fait venir
pour nous exposer leur position, fis ne
nous cachèrent rien. Mais ce qu’il y eut
de plus remarquable dans celte réunion
ce fut ceci :
J’étais curieux do savoir à quelles variétés de malfaiteurs j’avais à faire ; les
uus me paraissaient être des pick-pockets
d’autre des filous de magasins, d’autres
des escrocs fashionables ; quelques-uns
étaient admirablement bien mis, tandis
que d’autres manquaient de bas et même
de chemise. L’évangéliste leur dit : « Sa
Seigneurie désire savoir de quelles catégories de voleurs se compose cette assemblée. Ceux de vous qui pratiquent le
vol avec effraction sans reculer devant
les crimes les plus graves, voudront bien,
par conséquent, passer à droite, et les
autres à gaucho. » — Aussitôt près de
deux cents des assistants se levèrent et
furent so placer à ma droite, se rangeant
ainsi d’oux-mômes dans la classe des
malfaiteurs de la plus dangereuse espèce.
Et mainlenent, direz-vous, quelle fut
l’issue pratique de cette entrevue? Lu
6
voici. Nous fîmes, mes amis et moi', uu
vigoureux effort, et nous procurâmes de
de l’occupation à une partie de ces hommes. De 300 à 350 d’entre eux renoncèrent pour jamais à leur carrière criminelle.
Tout cela, ajouta lord Shaftesbury eu
terminanti, était l’œuvre de la Mission
intérieure. J’admire l’organisalion de cette
mission, parce qu’elle est en quelque
sorte agressive, et marquée au coin d’une
incessante activité.
Depuis lors, cette activité ne s’est point
ralentie, et la mission auprès des voleurs
a pris un plus grand développement par
,1e zèle persévérant de l’un d’eux. Ned, qui
qui, après avoir été franchement converti
au christianisme, s’est consacré tout particulièrement à évangéliser ceux du milieu desquels il est sorti par la grâce de
Dieu.
( Semaine Religieuse t
®lirotitc[uc ®auboi0c
Emigration. On nous communique une lettre datée de la colonie Alexandra et du 18 novembre 1873. Nous
en extrayons ce qui suit: « J’ai reçu votre lettre avec plaisir et puis, je n’ai plus
écrit, car je ne voudrais pas vous écrire
des mensonges, et si je vous écris la vé. rilé les lettres ne vous parviennent pas.
Aujourd’hui je profite de l’occa.sion de...
qui va à Montévideo, pour lui faire mettre cette lettre à la poste là bas. — Je
vous dois dire que la première de toutes
DOS difficultés, c’est d’avoir de mauvais
administrateurs, et surtout celui qui est
chargé de nous et qui est un vaudois.
Il nous a toujours fait du mal au lieu de
nous faire du bien. — La seconde difficulté , ce sont les moustiques qui nous
piquent comme des guêpes; la nuit ils
ne nous laissent pas dormir; malheur â
ceux qui u-out pas une espèce de rideaux
pour euvelodper le lit. — La troisième,
ce sont les indiens qui vieiiDent de temps
en temps voler notre bétail et qui nous
I tuent si nous nous présentons’ pour défaodre notre propriété -i j
» La quatrième, ce sont les serpents à
sonnettes. Leurs morsures sont mortelles.
Ils mè rappellent les .serpents brûlants
du désert ». — Après celte réminiscence
biblique, l’auteur de la lettre conclut cette
partie de sa lettre par l’avertissement
qui suit:
« Ainsi si vous savez quelqu’un qui ait
l’intention do venir ici, dites lui de ne
pas se laisser séduire par des discours
flatteurs, comme nous avons fait n'ous
mêmes ».
Nous extrayons d’une lettre écrite du
Rosario Oriental , le jour du vendredi
saint, les délails qui suivent:
« Nous avions, cet élé, la perspective
d’une magnifique récolte, mais les longues pluies nous en out fait perdre, près
de la moitié. Le blé aurait dû être rentré
vers le nouvel au, et à la fin de janvier,
il était encore presque tout dans les
champs; une partie a germé, une autre
a été mangée par les oiseanx, une troisième a élé battue a force de devoir le
lier et le délier pour le faire sécher, une
quatrième s’est encore gâtée dans l’aire.
- Je ne trouve pas à vendre ce qui m’en
reste, à cause de l’extrême bon marché.
J’ai perdu toute ma récolte de pommes
de terre car lorsque j’ai pu les recueillir
elles ne valaient plus rien. J’ai eu en
revanche du beau maïs, mais il est à
très bas prix, c’est à-dire de 6 à 7 francs
l’hectolitre.
Si nous avions quelques années comme
cette dernière, la colonie serait obligée
de se disperser. Car si les denrées ne
payent pas le travail, comment peut-on
payer les terres aussi cher qu’elles le
sont. - Plusieurs d’entre nous ont encore
des dettes, outre les dèttes particulières,
il y a les dépenses communes pour les
bâtisses de l’école et du presbytère; il faut
payer les impôts, fournir les honoraires
du pasteur et des régents. — Nous avons,
il est vrai, des vivres eu abondance;
mais le bien-être ne consiste pas entièrement eu cela. Il faut des habillements,
des logements, des instruments d’agriculture et tant d’aulnes choses nécessaires
è ol’enlretien d’uoe famille; commeot se
7
les procurer, si les denrées sont à vil
prix. Imaginez-vous qu’il faut payer plus
pour faire moudre le maïs que pour l’acheter. Si doue les colons ne trouvent
pas autre chose à faire qu’à cultiver le
blé et le maïs, il est à craindre que la
colonie ne dure pas longtemps ».
Comme on le voit, nos frères du Rosario ont eu une année défavorable, cependant nous pensons que l’auteur de la
lettre va trop loin dans ses conclusions.
Il ajoute ; «notre pasteur n’est pas sur
un lit de roses. Nous avons le schisme
des partisans de M. .Morel et la dissidence
qui a régné jusqu’à présent. Il n’est pas
étonnant que iM' S. cherche à quitter la
colonie pour aller dans l’Amérique du
Nord *.
I-iii Tour*. — Vendredi dernier, à
quatres heures de l’après-midi, dans le
temple de la Tour avaient lieu les promotions des élèves du collège, do l’Ecole
normale et do l’Ecole supérieure des jeunes filles. Nous avons vu avec plaisir ([ue
l’assistance était nombreuse.
M. le professeur E. Malan a ouvert la
séance par la lecture d’un chapitre de la
parole de Dieu et par une prière. M. H.
Selli a lu ensuite un travail sur Vintérêl
et L’ulilUé de l’élude des mots, préparé
pour la circonstance. — Soixante cinq
élèves du Collège se sont présentés aux
examens; quarante-neuf ont été promus;
treize ont un ou deux examens à faire
ou à refaire au mois d’octobre prochain.
Trois seulement ont été mis hors de combat pour cette année. Dans l’Ecole normale , 14 élèves sur 80 se sont présentés
aux examens. — Quarante-quatre jeunes
filles de l’Ecole supérieure sur cinquantesix ont subi les examens et trente-quatre
ont été promues; d’autres le seront en
automne. En fin de compte, l’on peut
dire que le résultat des examens a été
satisfaisant, même très satisfaisant.
Quelques prix ont été distribués au nom
de la Table aux élèves de chaque classe
des trois établissements qui ont fait les
nwilleurs examens; ‘
Neuf dans l’Ecole supérieure, aux élèves
Ninette Selli, Sophie Eynard, Lydie Bert,
Elisa Costabel, Joséphine Muston, Eugenie
Suflért, Gentile Clemente, Jeanne .Micol et
Blanche Gay;
Douze dans le Collège aux élèves Emile
Borelli, Adolphe Combe, Naïf Touru , Arthur Muston, François Rostan, Alfred Gay,
Jean Cioni, Fernand Ussi, Onésime Revel,
Henri Rivoire, Alfred Eynard et Elicone
Geymonat ;
Trois dans l’Eoole Normale aux élèves
Halé, Revel et Hugon.
Après la distribution des prix M. le délégué scolaire prononça un discours auquel
ont répondu . pour le College el l'Ecole
supérieure des jeunes filles, le directeur
du Collège et pour l’Ecole normale le
directeur de cet établissement.
Celte fêle fut égayée par trois chants,
exécutés avec beaucoup do précision,
sous la direction de M. Schraidiin. — Le
lendemain a eu lieu la course traditionnelle au Martel près du lieu dit les portes
d’Angrogne.
Angrogne. — Dimanche soir, un
violent orage a éclaté dans la vallée
d’Angrogue et dans celle de Polis. A la
Cella (Angrogne) un jeune garçon a été
frappé légèrement par la foudre et trois
ou quatre vaches ont été tuées.
4TRA\ERS LES JOVRNAIX
Revne politique
Il vient de mourir à Rome un des conseillers du pape, les plus anciens et les
plus autorisés. François Marie de Mérode
était né a Bruxelles en 1820 et avait d’abord embrassé la carrière des armes.
Lors de l’élection (de Pie IX, iil quitta
son grade do capitaine pour entrer dans
les ordres, et il fut reeoqj,mandé au papo
par ratubassai^eur français dp Qorcelieg,
son parent. Le pape pn fît un archevêque
in ÿiarJtlRfs, un UP
8
-230
P-u-miDistre des armes pontificales. Monseigneur de Mérode était à la tête du parti
opposé aux Jésuites (purs), ce qui ne
l’empêchait pas d’être l’ennemi ê outrance de l’unité italienne. Il passait pour
très charitable, et, propriétaire d’une
immense fortune, pour avoir cherché à
favoriser certains progrès à jl’inverse de
ses collègues dont le genre est do fermer
les yeux pour ne pas voir le soleil. —
Notre cour portera son deuil, vu qu’il
était l’oncle de S. A. 'R. la duchesse
d’Aoste. Il est mort dans la nuit du samedi
au dimanche.
Les troubles occasionnés par la cherté
du pain, ont continué dans quelques villes,
les plus coupables sont-ils ceux qui demandent que le prix du pain baisse en
proportion du prix des blés, ou bien ceux
qui s’obstinent à ne tenir aucun compte de
la baisse, do cette denrée? Nous pensons,
quant à nous, que si quelques boulangers
ont vu leurs boutiques saccagées, ils ne
ue l’ont pas volé.
Le message que Mac-Mahon a envoyé
à l’Assemblée française sent son soldat
d’une lieue. Non qu’il en soit plus mauvais pour cela. Toutes ces discussions
sur la personnalité ou l’impersonnalité
du septennat, sur le nom à donner au
gouvernement, sur les minuties de rédaction d'ordres du jour, tout ce byzanlisme,
en voilà bien assez pour faire perdre patience, surtout à un maréchal. Mais comme
l’Assemblée ne so décide pas plus qu’auparavant à prendre enfin un chemin quelconque , il paraît évident que la dissolution reste la seule solution possible. Un
député bonapartiste en a déjà fait la motion mais l’urgence en a été repoussée.
Il y a tant de députés qui sont sûrs de
n’être pas réélus! Ceux là sont, naturellement, peu pressés d'abdiquer.
On annonce quelques troubles dans la
Prusse orientale, troubles provoquées par
les réformes introduites dans l’administration des provinces. Lu, troupe dut faire
feu et il y eut des morts et des blessés.
— Le prince de Bismark se trouve maintenant en Bavière, où il doit se rencontrer
avec le roi Louis, et rémonter un peu
son zèle impérialiste.
La grande victoire dont se vantaient
les carlistes, se réduit au fond à peu
de chose, et la mort de Concha reste à
peu près, le seul vrai succès qu’ils aient
obtenu. L’armée républicaine après avoir <
reçu des renforts et un bon général en
chef, va recommencer les opérations. Les
carlistes se sont au moins distingués par
le massacre des blessés et des prisonniers sans défense; leur général en convient. Il n’y a pas là de quoi s’étonner;
ce sont les défenseurs du trône et de
l’autel. Toujours féroces les soldats du
pape ! A. M.
j\ lin onc es
Vient de paraître et se trouve
en vente chez M. Benech à la Tour
le Catéchisme évangélique , ou ilfonuel de la doctrine chrétienne, faisant suite,soit à l’instruction Biblique soit- à un catéchisme historiqué, par Paul Geymonat professeur de théologie à Florence.
MIEL VIERGE
DU PRINTEMPS EN RAYONS
à francs 2,50 le kilogr.
1/ S’adresser à M. J. P. SOULIER
Vlllar-r»ellloe
JL
E. Malan Directeur-Gérant.
-4i
Pignerol Impr. Ghiantore et Mastarelli.