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Mnée Sixième.
26 Novembre 1880
N. 48
LE TÉMOIN
ËCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me terei (émoine. Actes 1, B. SMÎDOni la Hérité avec la charité. Er. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie . L. 3 Tout )ea paya de l'Unioo de poste ... >6 Amérique .... » 9 On s’abonne : Pour Vlntérieur chez MM. le« pasteurs et les libraires de Torre PelUce. Pour auBureau d'Ad- miniatration. Un DU. plusieurs numéros sépa*-^ rés» demandés avant le ti- rai?e 10 cent, chacun. Annonces: 25 centimes parligne. Les enuois d'argent se font par lettre recommandée ou par mandai» sur le Bureau de po- rosa Argentina.
Pour ’la RÉDACTION adresser ainsi: A la Birectioo du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie. Pour J’ADMINÎSTRATION adresser ainsi : Al' Administralinn du Témoin, Pomaretto ( Pinerolo) Italie
Sommaire.
Le devoir de donner systématiquement
pour les œuvres de son Eglise. — Demain.
L’Eglise et l’Ecoie. ~ Une discussion rofigieuse au Rosario Oriental. — Arrivér
tard au temple. — Nouvelles religieuses.
— Berne poliligue. — Anuonces,
LE DEVOIR
de donner systémaliquement
pour les œums de sou Eglise.
Nous avons parlé de nos écoles,
et plus spécialement de nos écoles
de quartier, sur lesquelles nous
sommes heureux de voir que l’attention se porte d’une extrémité
à l’antre de nos vallées. Espérons
que cette attention ne sera ni momentanée, ni stérile, mais qu’elle
se traduira en fruits abondants
et durables. La question doit être
maintenue à l’ordre du jour par
les nombreux moyens que, surtout
pendant Î’hiver, tous les Consistoires ont à leur disposition.
A côté et au dessus de ces
écoles- qui sont la richesse de la
population vaudoise, nous avons
le privilège de posséder un ' ensemble d’établissements d’instruction secondaire et de bienfaisance
que le Seigneur a donnes à notre
Eglise par le moyen de ses nombreux amis, et qui ont subsisté
jusqu’ici sans que la généralité
des vaudois en siÎt pris le moindre
souci, quoique tous en profitent,
même sans qu’ils s’en doutent. Le
College, avec sa succursale de
1 ’ Ecole latine de Pomaret, réclame
en ce moment, infiniment plus que
tous nos autres établissements, la
très-sérieuse attention de quiconque
aime sa vieille Eglise, car il est
devenu Varticulus stantis aut cadeniis, c’est-à-dire la condition
même de son existence, comme
Eglise indépendante et missionnaire. Nous né voulons parler
aujourd’hui que des conditions
matérielles dans lesquelles il se
trouve et des ressources nouvelles
qu’il est urgent de lui assurer.
Nous disons; assurer d’une manière permanente; car si l’on comprend que, pour une œuvre d'évangélisation à la quelle une
Société ou une Eglise employent
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-382-
des ouvriers en nombre proportionné aux moyens pécuniaires
qu’ils peuvent raisonnablement attendre, augmentant ou diminuant,
selon le besoin, le cbiiFre de leurs
ouvriers, il n’est pas possible de
procéder de la même manière
lorsqu’il s’agit d’un établissement
d'instruction. Ici la stabilité est
de rigueur, si l'on tient à s’assurer
les services d'hommes capables.
Or quelles sont les conditions matérielles de notre Collège et de
l’Ecole latine de Pomaret?
Les bâtiments, construits avec
d’exœllents matériaux, sont maintenus en fort bon état, grâce à
des réparations que l’on se hâte
de faire exécuter aussitôt que se
vérifie le moindre petit dégât.
Sans parler de quelques améliorations considérables qui ont coûté
fort cher, nous avons calculé que
les-dépenses régulières, pour réparer et maintenir en bon état et
les bâtiments et l’ameublement,
doivent s’élever en moyenne à
300 fr. par* an, auxquels il faut
ajouter une somme de peu inférieure pour impôts foncier et de
bâtiments. Les Vaudois ne supportent pas un centime de cette
charge déjà assez lourde, pas plus
ceux de La Tour qui bénéficient
le plus du Collège, que ceux de
Rodoret qui en bénéficient le
moins. La Table est chargée de
pourvoir à cette bagatelle. — S’il
Il’y avait que cela, nous pensons
qu’elle ne s’effrayerait pas beaucoup ; mais il y a autre chose ,
quelque chose comme quatre à
cinq mille francs par an qu’elle
doit trouver afin de parachever
l’honoraire très-modeste (celui des
pasteurs l’est plus encore) des
dix professeurs, ou maîtres, qui
enseignent au Collège et à son
annexe. Aussi longtemps que le
Gouvernement nous continuait le
subside de 2.000 à 2,500 fr., le
déficit à couvrir annuellement,
l’était quelque fois , grâce à des
dons éventuels. — Ce qui n’empêche que le total de ces déficits
accumulés, ne s'élève en ce moment à près de 8.000 fr., avec la
perspective de le voir s’accroître
dès cette année de plus de 3.000
francs. Cela veut dire que si nous
ne pourvoyons pas promptement
et énergiquement à cet urgent besoin, nous pouvons nous préparer
à fermer notre Collège dans un
très bref délai.
Depuis environ cinquante ans,
époque à laquelle les Communes
des Vallées furent autorisées à
concourir, sur le registre vaudois,
à la construction du bâtiment, lii
Communes ni paroisses n’ont plus
rien_donné, surtout, nous nous
hâtons de le dire, parcequ’on ne
leur demandait rien. Màinténaht
le moment est venu, où les Vaudois , c’est-à-dire, non pas les Communes, mais l’Eglise au moyen
de ses Consistoires, doit montrer
par des effets l’estime qu’elle fait
de son Collège du quel sont sortis'
tous ses ministres, ses instituteurs
à l’étranger etc. et sa ferme volonté de ne pas se laisser dépouiller, ni par sa faute, ni par celle
d’autrui, de son précieux établissement.
Autrefois l’intérêt pour nos hôpitaux s’était généralisé et affermi
au point que, chaque année, toutes
les paroisses leur faisaient une
part dans leurs collectes. Depuis
que, par la bonté du Seigneur,
3
o383>
il a été pourvu autrement aux
besoins toujours croissants des hôpitaux, quelques paroisses se sont
souvenues que nous avons aussi
un Orphelinat,-et elles ont commencé à lui faire une petite part
dans leurs dons, comme elles réclament quelquefois une très large
place pour leurs orphelines, Loin
de nous la pensée de faire de
nouveau oublier notre Orphelinat;
au'contraire nous le recommandons encore et toujours. — Mais
nous recommandons plus instamment encore notre Collège ; il y
aurait un terrible danger à ne
pas nous en inquiéter, et il nous
semble qu'aucun Consistoire ne
Voudra encourir la responsabilité
d’avoir contribué à la ruine d'une
institution dont nous avons eu lieu
d’ètre heureux et reconnaissants
plus que de beaucoup d’autres
bienfaits du Seigneur,
Si chaque paroisse fait son devoir, et si même, malgré les difficultés de l’année que traverse
notre mission italienne, quelquesunes de nos stations nous envoient
leurs dons, quelque modestes
soient-ils, nous sommes assuré que
si le déficit ancien n’est pas comblé, du moins il ne s’accroîtra
pas.
DEMAIN
Voilà un petit mol qui est d’iin
emploi assez ÎVéquenl, nifgs qui lend
de très mauvais services à ceux qui en
abusent. Combien de personnes qui
ont regretté, mais un peu lard, d’avoir
renvoyé au lendemain ce qu’elles aurait dû et pu faire le jour même I
Combien d’âmes qui ont .été:précipitées
dans la géhenne pour avoir ~ à l’in
stigation de Satan — renvoyé leur
conversion d’un lendemain à l’autre
sans se convertir jamais !
Aussi la Parole de Dieu nous domiet-elle un avertissement qui vient fort
à propos en nous disant à tous: Ne
te vante pas du jour de demain Prov.
XXVII. Ne faisons donc pas tout seuls
des plans d’avenir, sans avoir consulté
le Seigneur, et sans avoir invoqué sa
bénédiction. Ne faisons pas de ces projets sans Dieu, projets que nous ne
saurions mener à bonne fin, et qui
nous causent souvent beaucoup de
déceptions. Ne soyons pas de ceux qui
disent: Allons awoiwd'hui ou demain
en une telle ville, et demeurêns là
un an et y trafiquons et gagnons, sans
même dire: Si le Seigneur le veut;
( Jacq. IV. 13). Ce seiail se montrer
indépendant ei orgueilleux, disposer
nous mêmes des forces, du temps, des
aptitudes et de la vie que Dieu nous
donne; ce serait, en un mot, vouloir
faire sans Dieu, Mais alors si nous
voulons agir comme si Dieu n’existait,
pas, et vivre sans Dieu, il faut aussi
nous résigner à vivre sans espérance
dans ce monde. Cl qui le pourrail ,
sans compromettre son bonheur éternel ?
Au temps de l’apôtre Jacques on
pouvait se rendre, pour trafiquer, à
Antioche, à Alexandrie, à Damas, à
Corinthe ou à (lome qui étaient, des
villes populeuses et commerçantes. Aujourd’hui c’esl à Turin, à Pignerol, à
Gênes, à Lyon , à Nice , à Marseilles
que l’on va pour séjourner et gagner.
Mais disons nous bien que sans te secours et la bénédiction de Dieu nous
ne saurions nous rendre dans une de
ces villes, ni y séjourner. Kl à supposer même que nous puissions y arriver, même y demeurer, qui nous
assure que nous puissions y acheter
et y vendre avec espoir de gagner,
alors que nous secouons le joug de
Dieu et que nou.s agissons en opposition aux préceptes de son Kvangiie.
Or si nous ne pouvons pas même gagner de rargeni, si Dieu ne le permet,
comment pourrions nous avoir le bonheur et la paix qui sont iniinimenl
plus précieux que l’br périssable. Disons
4
-384 ~
nous bien que: Si le Seigneur ne bâlil
la maison, ceux qui la bàlissenl y travaillent en vain, si l’Elernel ne garde
la ville , celui qui la garde fait le guet
en vain. C’est en vain que vous vous
lève? matin et que vous vous couchez
lard et que vous mangez le pain de
douleur; certes c’esl Dieu qui donne
du repos à celui qu’il aime (Ps. cxxvii.
i-3).
Pensons quelques fois à la lamentable
histoire de l’homme dont les champs
avaient rapporté en abondance , pour
ne jamais imiter son exemple. En
voilà un qui vit sans Dieu, qui parle
comme si Dieu n’y était pas et qui ne
songe qu’aux biens matériels et n’a
point de pensée pour son Créateur !
Cet homme matériel et incrédule ne
voit que lui, et croit pouvoir agir et
parler sans l’intervention de Dieu.
Que feraicar je n’ai point de
place où,;e puisse assembler mes fruits.
Puis il dit: Voici ce que -je ferai:
j’aballerai mes ijreniers, et j’en lalirai
'des plus grands, ci j'y asseint/lerai tous
mes revenus et mes biens : puis je dirai
à mon àme........ Que lui dit-il 1 s'il
plaît à Dieu je ferai toutes ces choses ?
Il n’y songe pas même; point de pensée pour son Dieu. Il se vante du
lendemain, et ne sait pas ce que le
jour enfantera. Il est insensé comme
tous ceux qui font des projets sans
Dieu.
Apprenons donc à dire: St le Seigneur
le veut à propos de tout ce que nous
entreprenons. Assurons-nous d’abord
que ce que nous allons faire est agréable à Dieu, qu’il peut le permettre ,
que c’est une bonne chose. Si la chose
est mauvaise, gardons nous de la faire,
car le Seigneur ne le veut pas. Demandons-Lui ensuite l’aptitude, et les moyens de réaliser les entreprises qu’il a
approuvées. Suivons l’exemple de l’apôtre qui dit d’une chose, qu’il a entreprise: C’est ce que nous ferons, si
Dieu le permet. (Hébr. vi. 3).
LIGMSE ET L'ECOLE
/'Suite ).
III.
Hâtons-nous, Messieurs, de concentrer peu à peu les diverses applications
du principe de liberté, quia lui aussi
ses limites naturelles.
Il est entendu, d’après la Constitution de notre Eglise (g 3), que la Confession de foi de 1655 doit servir de
norme (règle) pour l’enseignement religieux et pour le culte, et en con-.
formité de cet article, le règlement
de notre école (g 1), porte: « L’enseignement de l’école est en harmonie
avec la confession de foi de 1655 ».
Les choses étant ainsi, plusieurs sans
doute ne manqueront pas de nous
demander: Comment conciliez-vous la
liberté des études avec l’auiorilé de
votre principe confessionel Une telle
question exige une réponse explicite,
bien sûr, et nous n’hé^silons aucunement à la formuler en ces termes:
Le principe confessionnel représente
à nos yeux l’expression de la foi; nous
le considérons comme le témoignage
nécessaire et obligatoire que l’église
doit -rendre à la vérité qui sauve et
qui sanctifie; aussi l’école, qui est née
de l’Eglise, ne peut-elle ni ne doit elle
altérer ce témoignage, ni chercher à
l’ébranler artificieusement. D’un autre
côté, tout en maintenant les bases de
l’église en fait de doctrines, qui sont
la suprême autorité de (îhrisl, chef
unique de l’Eglise, et l’autorilé morale et religieuse des Saintes Ecritures,
l’école à ses droits, El en premier lieu
elle a le droit de soumettre la Confession de foi à un examen: et c’esl
ce que nous avons fait librement, il y
a trois ans, du haut de celte même
chaire et dans la même circonstance
qui nous réunit ici aujourd’hui (1).
Nous avo'ns alors démontré que Iti
Confession de foi dite de 1655, était
(1) V. Sitiisfo. Cristtana, V année, pag* 505
sqq. et VI année p. 7 sqq. l'article ayant
pour titre : c Les Symboles de l'Eglise Evangélique Vaudoise ».
5
^385
en réalité plus jeune d’un siècle, puisque l’on peut très facilement y reconnaître un résumé exact de la Confession des Eglises Réformées de France.
Cetle confession née du Synode de
Paris fl559) et confirmée par le Synode de la Rochelle (1571 ), a été
adoptée par nos Eglises du Piémont
de l’an 1560 à l’an 1570, en même
temps que la discipline ecclésiastique
presbytérienne. Nous aurions donc an
point de vue historique, le droit de
conclure que ce Symbole n’est pas
proprement à nous, rhais bien français,
et de donner la préférence au document publié de l'an 1530 à 1535!, ce
dernier ayant non seulement un cachet
vaudois, mais aussi l’autorité des deux
Synodes réformateurs 1532 et 1533.
De môme, puisque selon nous tonte
expression humaine de la foi est imparfaite et susceptible d’être modifiée,
nous aurions également le droit de
souhaiter un symbole qui soit en tout
cas plus bref, plus synthétique, moins
dogmatique, simple comme une confession populaire et se concentrant
toujours plus dans la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ (1); et nous souhaitons que cela se fasse avec le plein
consentement et l’approbation des églises intéressées, car un symbole nouveau, qui soit à la portée de tous les
chrétiens, même les plus humbles et
les moins instruits, est préférable è tout
monument du passé, quelque ancien
et vénérable, qu’il soit. En un mol,
nous avons le droit de demander que
la confession de l’Eglise soit toujours
vivante, afin que la doctrine ne se
dégrade pas, jusqu’à n’être plus qu’une
affaire d’intelligence et de tradition.
Cela ne nous empêchera pas de conserver le même formulaire théologique
de 1655, comme une garantie légitime
de la saine doctrine, à l’usage du ministère. Dans les limites de ce symbole abrégé et tempéré, j’ai toujours
cru et je crois encore que chacun de
nous peut, sans difficulté, ajouter à sa
foi la connaissance, puisque cette con
(!) Voyeï à ce propos las idées de Vinet.
dans le" beau livre de Hambert Ü.e édition
P. 530 sqq.
fession établit comme la seule règle ou
norme, la Parole de Dieu et comme
seul principe formel la conformité à
cette Parole. 11 ne se trouvera donc
personne qui veuille nous imputer de
hardie.sse excessive si toujours et partout nous employons celte même pierre
de louche que notre ancien Symbole
nous présente comme le moyen par
excellence d’exercer noire jugement
en matière de théologie. {A suivre).
lue (l)scusst«D retisieuse
au Rasarifl Oriental.
I. PnÉUMiNAIBES.
A la fin de 1878, iin colporleur au
service de la Société Ribliqne de NewYork, présida quelqiiesservices religieux
en espagnol dans la ville du Rosario
Oriental“ La nouveauté du fait attira
une foule d’audîleurs au nombre des
quels figuraient quelques colons Vandois. Le curé de la localité se fâclia
tout rouge, protesta hautement contre
ce qu’il appelait une odieuse et insensée provocation él commença une série
de discours pleins d’injures et de calomnies contre les Protestants en général, et en particulier contre les Vaudois. J’avais asiste auxservicesespagnols
présidés par le colporteur biblique,
mais sans y prendre aucune parte
active. J’assistai également à la conférence du çiiré, iranquillemenl assis
sur une chaise placée au pied de l’autel entre le vicaire de l'endroit et le
colporleur. Monsieur le curé s’élanl
permis dans son discours de lancer un
défi à tous les protestants et de les inviter à se défendre s’ils en avaient le
courage, je crus devoir attendre la fin
du discours et déclarer au curé que
j’étais à sa disposition pour une discussion religieuse dont il était libre
de fixer lui même le lieu et Plieure.
J’obtins pour toute réponse un refus
catégorique. Je répliquai que dans ce
cas un honnête homme devait s’abstenir
de prononcer des paroles comme celles
que j’avais entendues, puisqu’il refusait
de les soutenir ailleurs que dans le
6
.386^
temple catholique où il est impossible
d’en prouver la lausselé. Nous sortîmes
du temple.
Quelques jours après, nous écrivîmes
an cure du Rosario une lettre pour lui
renouveler l’ojíre que nous lui avions
laite d’accepter son défi et pour lui
Caire connaître que nous nous chargions
de trouver le local et de maintenir
l’ordre s’il désirait que la discussion
eût lieu à Colonia-Valdense.
Nous reçûmes en réponse une lettre
assez polie pour nous signifier que le
cui'é acceptait uniquement une discussion par écrit et qu’il ouvrirait lui
même le feu en faisant imprimer les
invectives qu’il avait débitées contre le
Proleslanlisme. L’affaire en resta là.
Un an après en 1879, la même scène
se passait encore au Rosario, à peu
près dans les mêmes circonstances, à
part qu’il s’agissait cette fois d’un évangéli.ste méthodiste de passage.
L’évangéliste méthodiste rédigea une
nouvelle lettre au curé pour lui rappeler sa promesse vieille d’un an. Celle
lettre, que je signai aussi, fut imprimée et répandue à profusion. Elle
nous attira une furieuse réplique de
la part du curé. L’évangéliste mélliodisle risposta à peci-près sur le même
ton. Encore une fois le calme se rétablit et l’affaire ea resta îà.
Environ six mois après, je reçus
par la poste un énorme pamphlet de
plus de cinq cents pages intitulé: Conferencias Histórico-Morales sobre el Prolestantistno por David Baleti presbitero,
Itosario-Onenlal, 4880. L’auteur y
prend à partie tout le monde, les Réf'ormateurs, l’Angleterre, l’Amérique,
l’Allemagne, les rationalistes, le comte
Guicciardini, Desanclis, Gavazzi, liisrnark, les Méthodistes ; le soussigné
et bien d’autres reçoivedl une bordée
d’injures et de sales caloj[nnies. Chose
étrange ! les Vaudois sont les moins
mallrailés , à pari quelque.s erreurs de
lieu el de fait quand il s’agit de l’histoire de noire Eglise.
Mon étonnement fut grand quand je
lus ces étranges argurpents en faveur
des prétentions romaines. Serait-il possible qu’un curé n’eût d’autres arguments que les injures et les cidomnies
pour défendre sa cause? Dans ce cas
il faut croire qu’elle est bien mauvaise
el que la vieille barque romaine est
bien près de sombrer.
Mon premier mouvement fut de ne
pas répondre à ce pamphlet monstrueux.
Je ne savais lequel des deux conseils
de la sagesse je devais suivre, si je ne
devais pas ré^pondre an fou selon sa
folie de peur de lui être semblable ,
ou bien si je devais répondre au fou
selon sa folie de peur qu’il ne se crût
sage. Prov. xxvi, 4, 5. A la fin je me
décidai à répondre pour les raisons que
voici. Comme l’on connaît très mal la
doctrine et l’histoire de nos églises,
je ne devais pas permettre, setnble-lil, pour aulaat que cela dépendait de
moi , que le tissu d’absurdités publié
par le curé pût passer auprès des personnes mal informées pour l’expression
de la vérité. Ensuite l’occasion était
excellente pour traiter des sujets religieux ; la perdre c’était manquer au
devoir d’un ministre de l’Evangile qui
ne doit pas négliger une seule occasion
de faire connaître ta vérité.
Ma décision arrêtée, il s’agis.sail de
la mettre en pratique. Les difficultés
ne lardèrent pas a se présenter. Ma
Bibliothèque loul-à-fail insuffisante ne
pouvait me fournir les ouvrages nécessaires pour vérifier les citations que
j’avais besoin de mettre en avant pour
établir certains faits liisloriques, ou les
diverses doctrines professées en divers
temps par l'Eglise romaine. Il n’y a
pas non plus dans les environs une
bibliothèque publique pour combler
l’insuffisance des bibliothèques particulières. — Cependant la principale
difficulté provenait de l’espagnol, très
facile à comprendre grâces à sa parenté avec le français et l’italien, mais
très-difficile à parler nn peu correctement , précisément à cause de cette
parenté. 11 est vrai que le style du
curé, qui est tessinois d’origine, laissait beaucoup à désirer; mais ce n’élait qu’une mince satisfaction poiu’
moi.
Monsieur l’insliluleiir Gaydoii eut le
bonté de se charger d’habiller ma prose
d’nn espagnol très-correct, el mêm®
élégant. Malgré son peu de santé et
7
—387
ses ^occupations comme maître d’école
el évangéliste, M; Gaydou sut encore
trouver le temps de s’occuper avec zèle
de celte nouvelle tâche. Il s’en acquitta
si bien qu’un mois après la publication du pamphlet du curé, j’étais prêt
à commencer, el que le journal de
la localité put dire entre autres choses
que ma première conférence était un
brillant travail littéraire el en louer
l’élégance du style. Ces éloges mérités
sans doute me font apprécier d’autant
plus la coopération de M. Gaydou qui
joint à ses autres qualités une modestie très-rare de nos jours.
D. Armand-IIugon.
(à suivre).
Arriver lard au lempic,
Cher lecteur, aurais-lii' peut-être la
mauvaise habitude d’arriver lard au
temple ? Je ne le voudrais pas car cela
montrerait chez loi line déplorable
négligence que lu ne peux que très
rarement excuser. En outre cela empêche l’édification de ceux qui ont
fait leur devoir en arrivant à lémps.
Voici une prière prononcée, il y a
quelque temps, par un pasteur qui
avait remarqué quelques uns de ses
paroissiens entrant lorsque l’assemblée
était déjà formée.; , ,
« O Seigneur, bénis ceux qui sont
a leurs places, aie riiisén’còrde pour
ceux qui sont encore en roule^, el
sauve ceux, qui se préparent pour venir au temple ».
(
lioürièlle6 tèlrg ieusies
et faits divers.
Italie. ~ On lit dans le N. 322 de
hi Gattem Piemontese: t Abjuration,
p- ce n’est, pas celle de Henri IV, écrit
le Popolo Romano, mais celle de Gio^nwiîi Piana, ci devant ministre évangélique. J1 est né à Croce-Mosso, diocèse de Biella, el a 43 ans. Devenu
Pi’otestant el élevé ensuite à la dignité
: de pasteur, il parcourut la France el
i l’Italie en qiiêle de prosélytes. Maintenant il a abjuré el la ceremonie a
eu lieu avant hier dans l’église de Santa
Maria in Poi’lico, en présence de beati; coup d’ecclésiastiques. Une déclaration
signée par Piana, a élé reçue avec
solennité, en présence du public et
du père Sallua, et sera déposée aux
archives des Pères Dominicains».
Le journal que nous venons de citer
ne dit!p.as par quelle église le sieur
; Giovanni Piana avait élé consacré mii nislre; et il ne serait pas impossible
! qu’il fût lui-même le consacrant el le
' consacré tout ensemble , c’est-à-dire
i qu’il se fût attribué un litre qu’il n’avaii jamais eu. Ce que nous pouvons
tout au moins affirmer, c’est qu’ayant
fenillelê l'Annuario Evangelico de l’anriée 1880, el noté l’un après l’antre
les noms de' tous les rniriislres au
: service des différentes dénominations
^ évangéliques existant en Italie , nous
n’avons pas réus.si à y découvrirje
nom en question.
France. —. Noire ami' et frère M.
Appia a élé iChargé à& donner à la
faculté d^ thépiogie proleslaliie de Paris, quelc^'dés conférences [iêi'ibdiqùës
sur tes Missions. '
—■ Messieurs de Pressensé, Appia et
Mabille se sont rendus à Londres pour
plaider la cause, des' Ba.ssoulos auprès
de M. Ghidslonë, premier ministre de
la couronne.
Suisse. — Un homme vraiment dé
sireux le sç cornj^er. Un journal
d’Àppenzelfconlient l’annonce suivante:
« Le soussigné, prévoyant el connaissant ,ses faiblesses, vient- de §ou libre
arbitre, prier MM. .les aiibergisies et
cafetiers de ne rien lui livrer .sans
paiement,comptant et immédial, et
, encore dans ce cas de ne lui donner
' à boire que ce qui esj. nécessaire à
ses besoins. Si pa,r..,contre, un délenteur d’établissement me voyait ivre],
ou même allumé, je le prie instamment dans ce,cas de ne rien nie livrer,,.et je réclame aussi, dans, ce sen.s,
l’appui de tout l’honorable public».
8
,388
îSewuc pUtiquí
Mtnlie. — La Chambre a commencé
l'examen des budgets de première prévision de 1881. Elle a admis l’urgence
pour le projet de loi d’abolition du
cours forcé, moyennant un emprunt
de 600 millions. En attendant la crise
financière continue à Turin et dans
d’autres villes. Le nombre des députés
présents à Rome s’accroît de jour en
jour en prévision des interpellations
qui, sur plusieurs points et de divers
côtés, doivent être faites au ministère.
De brillants funérailles ont eu lieu
à Sanla-Groce, ii Florence en l’honneur
du baron Ricasoli. — Les journaux se
demandent si le ministère se maintien
dra debout ou s’il sera renversé. Si ce
dernier cas se réalise on ne prévoit
pas qui sera appelé à recueillir la succession de Gairoli ed de Déprélis Quelques journaux de gauche font appel à
la conciliation auprès des divers groupes de l’opposition, afin que les budgets
et la loi électorale soient approuvés.
Alors seulement, et après la nomination d’une nouvelle Gnambre avec la
nouvelle loi électorale, il séra possible
et utile d’en venir à une reconslilytion
des partis.
Wrawse. — Les associations religieuses d’hommes sont, dissoutes et
dispersées. Il a fallu bien de la peine,
mais enfin c'est un fait accompli,
Angleterre. — Ij’Irlandè et le
Sud de l’Afrique sont l’objet de bien
des soucis pous le ministère de Mr
Gladstone. — Au sud de l’Afrique les
Bassoutos sont en pleine insurrection.
AUemagne. — La question israëlile est discutée dans la diète prussienne avec modération. Il est vrai
que les principaux adversaires des
juifs n’ont pas encore pris la parole;
mais le Gouvernement a déclaré qu’il
n’entendait pas changer en rien les
lois existantes sur les Israélites et sur
leurs rapports avec l’Etat.
Tnrgnie. — Dulcigno n’a pas encore été cédé au Monténégro!; cependant celte cession est imminente quoique
les Albanais ne veuillent la faire qu’à
l’Autriche.
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cartonnés. — Prix de la série L. 2,75.
Chez le Pasteur de Pomarel.
Le même se charge volonlier de
faire venir pour ses collègues en même
temps que pour sa paroisse, les Elrennés pour la jeunesse, les enfants et
les petits enfants, que vient de publier la Société des Ecoles du Dimanche. — Celle publication est assez
connue et appréciée parmi nous, pour
qu’il ne soit plus ,^nécessaire de 1»
recommander. —Les demandes doivent
être faites sans retard.
Erhkst Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, imp. Chiantore et Mascarelli-