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Année XXXVÜ.
19 Déceiiibré 1902.
L’ECHO BES VALLEES
CHÀQU15 VJSJVDREÎDr
Prix d’abonnement par an:
Italie .............................................. 2,50
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On s’abonne : Au Bureau d’Administration ; chez MM. les Pasteurs ;
et à r Imprimerie Besson à Torre Pellice.
L’ abonnement se paye d’avance.
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S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof. Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof. Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
SOMMAIRE :
Aux lecteurs de VEcho — Echos de .»la
presse — Ernesto Pons — Chronique
— Nouvelles et faits divers — Bibliographie — Revue Politique — Annonces.
ZZZZ^ZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ
Aux lecteurs de l’ECHO
Le Comité de rédaction de V Echo
des Vallées s’est réuni mardi soir et
a pris une délibération que nous nous
hâtons de porter à la connaissance de
nos lecteurs.
Le prix de l’abonnement est fixé, à
partir de la nouvelle année, à lires 2,50
pour l’Italie, et 5 francs pour l’étranger, réduits à 4 francs si deux
^.ou plusieurs exeiiiplaires sont envoyés
sous ta même bande.
Ce n’ est pas, est-il besoin de le dire,
sans de gros sacrifices que le Comité
a pu, au cours de la même année,
doubler le format du journal et réduire
d’un sixième le prix de Vabonnement. S’il n’a pas reculé devant ces
sacrifices, c’ est qu’il a l’espoir que le
nombre des abonnés et des léctêurs
augmentera en proportion.
Il faut que cette augmentation ait
lieux à tout prix. Qui ne progresse
pas recule, et nous voulons progresser.
Mais en faisant nous-mêmes tout
ce qui est en notre pouvoir pour que
notre feuille réponde d’un côté aux
légitimes exigences de ses lecteurs et
de l’autre soit à la portée de toutes
les bourses, nous comptons sur la coopération cordiale non seulement des
pasteurs, ce qui va de soi, mais aussi
des laïques influents, afin qu’ ils s’efforcent de répandre le journal parmi
leurs amis et connaissances.
En même temps nous renouvelons
lu prière à tous ceux qui savent tenir
une plume, plus ou moins bien taillée
peu importe, de nous communiquer
promptement les nouvelles de leur entourage qu’ ils croient propres à intéresser les lecteurs. De courtpp nouvelles
sont presque toujours lues avec plus
'd’intérêt que de longs articles. Quelques lignes, une carte posta le, un fa it
de chronique relaté aussi brièvement
que possible, et le journal gagne en
'Cariété et en intérêt.
Que chacun se souvienne qu’ il y a
lout près de lui une feuille qui se
propose de faire le plus de bien possible au peuple Vaudois. Qu’ il y conIribue pour sa part, selon ses moyens,
le journal sera à la hauteur de sa
tâche — et n’aura pas de déficit.
LA RÉDACTION.
Echos de la presse
De la Vie Nouvelle :
Le Royaume de l’Esprit.
...Il s’agit de la question de la
pauvreté et de la souffrance : on les
condamne d’un côté comme incompatibles avec la notion du Royaume de
Dieu ; on les célèbre de l’autre côté
parce qu’ elles furent le partage du
fondateur de ce Royaume. Qui a raison ?
Il est vrai que le Christ a été pauvre et a souffert ; il est vrai que le
Christ a semblé dire que son royaume
n’était accessible qu’aux pauvres et
qu’il a déclaré heureux ceux qui pleurent. Mais Jésus aurait-il ainsi parlé
de la misère et de la souffrance qui en
découle ? Remarque-t-on assez que Jésus
n’a .rien connu qui ressemble à .la misère moderne de nos grandes villes
occidentales ? Tient-on suffisamment
compte de la différence des temps et
des lieux? Jésus a été un pauvre: a-t-il
été un miséreux ? Jésus a souffert: est-il
prouvé qu’il ait souffert de la fiiim
(ailleurs qu’au désert) ? S’il n’a pas eu
de lieu où reposer sa tête, était-ce sous
les deux orientaux ou sur le pavé froid
ou humide des villes manufacturières?
Quand il était reçu chez ses amis pauvres, son gîte d’une nuit ou deux ressemblait-il aux slums londonniens ?
Etait-il dans la boutique de Joseph
condamné à suffoquer dans l’atmosphère viciée de nos ateliers et de nos
usines modernes ? Son travail manuel
comme celui de Paul, son apôtre, étaitil le labeur abrutissant qui ne laisse de
place dans l’esprit pour aucune vie intellectuelle et dans le cœur pour aucune vie spirituelle ? Ces questions que
l’on pourrait accumuler n’ont pas pour
but de prouver que Jésus ait été riche
ou de diminuer ses souffrances ; mais
simplement d’établir une différence entre la pauvreté et la misère. Nous ne
savons si Jésus a rencontré beaucoup
de cas de misère totale, mais il n’a
rien connu qui ressemblât à la misère
dégradante, avilissante et abrutissante
qui tue l’homme intérieur et rend absolument impossible la vie de l’Esprit ;
et nous n’hésitons pas à dire que c’est
un blasphémé inoui de prétendre que
Jésus, en présence des êtres à peine
humains qu’a créés (ou décréés) notre
monde moderne, eût pu dire avec sérénité : « Heureux les miséreux ! »
Quelle qu’ait été l’opinion de Jésus
sur la richesse, la pauvreté et la souffrance qu’il avait sous les yeux, il est
très certain qu’aujourd’hui, en plein
XX.e siècle, des populations d’hommes
sont dans une misère telle, que ce se
rait une dérision que d’aller leur offrir
l’Evangile ultra-spiritualisé que les classes aisées se sont taillé pour leurs besoins particuliers dans le grand Evangile intégral.
Oui, certes, on peut être chrétien tout
en étant pauvre et peut-être reste-t-il
vrai, comme l’a dit Jésus, que cela est
plus facile qu’en étant riche. Il n’en
reste pas moins vrai que cela est souvent impossible, quand on est dans la
misère. Toute pauvreté qui n’entrave
en rien la vie de l’Esprit, est sans doute
une bénédiction ; dès qu’elle oppose
une barrière, à l’Esprit, elle devient
une malédiction pour le pauvre qui en
souffre et pour le riche qui lui jette
un Nouveau Testament au lieu de l’aider
à sortir de sa misère.
Serait-il prouvé (c’est une question
à laquelle nous ne savons encore que
répondre), serait-il prouvé, d’ailleurs,
que .fiSans les conditions sociales de
notre époque un homme ne peut en
même temps être pauvre et parvenir
à jouir intégralement de la vie de
l’Esprit, large et profonde comme nous
la comprenons, plongeant ses racines
à la fois dans la vie intellectuelle, esthétique, morale et religieuse : alors il
faudrait, en songeant toujours à la différence des temps, se persuader que
Jésus n’aurait pas aujourd’hui parlé
comme jadis, non que l’inspiration de
ses paroles eût été autre, mais parce
qu’un remède différent convient à des
maladies différentes. Peut-être (ce n’est
encore qu’une question que nous posons) peut-être n’est-il plus permis auourd’hui de parler de bonheur des
pauvres ?
Mais il est un point sur lequel il ne
faut plus permettre à nos contradicteurs de parler comme ils le font. Nous
ne sommes pas de ceux qui penserions
avoir résolu la question sociale en donnant du pain à tous les affamés, des
logements salubres et un travail normal à tous ceux que dégrade la vie
de nos grandes villes. Toutes ces améliorations matérielles que nous voulons
avant tout (chronologiquement) nous ne
les voulons que comme des moyens.
Nous voulons que tout homme que
nous appelons à entrer dans le Royaume
de Dieu, soit capable de comprendre
notre appel, de trouver beau l’idéal de
vie que nous lui proposons ; nous le
voulons capable de vouloir, de rechercher et d’atteindre la seule chose nécessaire : la vie de l’Esprit, — et qui
dira que ce soit aujourd’hui les cas de
tous ?
Nous n’oublions pas que le Royaume
de Dieu est le Royaume de l’Esprit.
Charles Lelièvre.
De la Semaine Religieuse, à propos des
récentes conférences de M. Jean Réville
sur le Christianisme libéral.
Jésus-Christ, n’en déplaise à M. Réville, a voulu être plus et mieux qu’un
sage ; il a voulu être, il a été un Sauveur,
des milliers, des millions, qui se lèvent
en lui rendant grâces attestant qu’ il a
réalisé sa prétention. Force nous est de
jeter ici des thèses qui exigeraient de
longs développements, mais que les
esprits compétents et les âmes chrétiennes compléteront. La marche suivie
par le Christ, appelant à lui les pécheurs, est pricisément l’inverse de
celle que M. Réville résumant le christianisme libéral, a préconisée. Jésus sait
si bien que nous sommes irripuissants
a aimer Dieu, qu’ il ne nous y invite
point directement, et ne débute jamais
par « le premier et le grand commandement, » dans lequel se résume toute
une part de la loi divine. Ce serait à
ses yeux nous condamner à d’impuissantes aspirations. Le point d’appui
d’Archimède, nécessaire pour soulever
le monde de passions et de souillures,
l’égoïsme qui nous écrasent, doit être
cherché hors de nous. Avant de ■ nous
dire : « Aime Dieu ! » 1’ Evangile nous
a dit: «Dieu t’a aimé» ; il t’a aimé
non en paroles, mais dans des faits,
dans des actes, qui sont assez éclatants
pour que, même si tu as atteint les
dernières limites de l’endurcissement
du cœur et de la léthargie de la conscience, tu doives, devant eux, tressaillir 1
« Nous aimons Dieu », lisons-nous dans
un des monuments de la foi des origines, « parce qu’ il nous a aimés le
premier.» (1 Jean IV, 19.) L’amour
de Dieu est la baguette magique) qui,
du rocher du cœur humain, doit faire
jaillir l’amour pour Dieu. L’Evangile,
en inspirant l’amour avant de le commander, a infusé une sève nouvelle à
r âme épuisée. Du devoir, il a fait une
vie, cette vie permettant l’accomplissesement du devoir. Et, comme l’amour
est la vie même de l’âme, il donne la
vie en créant l’amour....
Je ne voudrais pas nier absolument
que certaines âmes exceptionnelles puissent arriver, sans la foi au Christ qui
« s ’ est anéanti lui-même » (Philip. II,
8) à une vie d’amour digne de ce
nom. Mais elles ne prouvent rien contre
les cas ordinaires. Et puis, il y a les
dégradés. Ce n’est pas le résidu conservé
par M. Réville qui aurait sauvé, de
r abîme où ils s’ enfonçaient, les Augustin et les François d’Assise, les
Jean Newton et les Georges Müller.
Or, leurs frères de misère ne sont-ils
pas légion ? Et n’ ont-ils pas tout spécialement besoin de secours ? Leur parler
d’évolution, n’ est-ce pas les condamner
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implicitement au désespoir ? Puisqu’ ils
sont fixés dans le mal, ne faut-il pas
une révoluUon qui les en arrache ? J’ignore si le protestantisme libéral a vu,
sous son influence, des esclaves de la
boisson briser leurs chaînes, et j’avoue
bien que je ne me le figure pas. Répondant, c’ est possible, aux desiderata
de ceux qui sont ou se croient « en
santé, » il laisse, je le crains, sans secours véritable, les malades graves de
r âme, ces « péagers et ces gens de
mauvaise vie « que Jésus a, pendant
son passage ici-bas, tout particulièrement recherchés, parce que c’était avant
tout pour eux qu’ il était venu, lui
dont l’amour, comme celui de Dieu,
s’est mesuré à la profondeur de la
misère. Et s’il faut parler franc, je dirai
que c’ est là ce qui, entre d’autres
choses, me paraît être la condamnation
du libéralisme.........................
J.-ALFRBD POERET.
ERNESTO PONS
La jeune existence qui s’est éteinte,
pour cette terre, à Nervi le 25 du mois
de Novembre, a été une des mieux
remplies et il peut être utile d’en conserver les traits principaux.
Ernesto Pons, second fils de M. le
pasteur-évangéliste Giovanni Ponsd’Angrogne, était né à Guastalla le 2 Août
1872. A II ans, il entra au gymnase
de Naples et ses études, à l’exception
de son volontariat militaire d’un an,
se poursuivirent régulièrement sans
subir aucun arrêt, à Naples même où
il commença l’Université à 19 ans, puis
à Gênes où elles se terminèrent brillamment par le diplôme de docteur en
droit, en l’an 1896. Son volontariat
s’était fait à Naples en 1893-94, dans
le 2.me régiment d’infanterie. Il s’y
était si bien fait aimer et apprécier que
sa compagnie lui fit cadeau des galons
lorsqù’il fut promu sergent, et que son
capitaine M. Biolley, lui donna, à son
départ son portrait en l’accompagnant
de cette dédicace : Al mlgliore dei miel
soldati. «Au meilleur de mes soldats».
Lors de la guerre d’Afrique, il fut
rappelé sous les armes et, pendant trois
mois consécutifs, il se rendit, chaque
soir, prendre congé de sa famille parce
que le sort pouvait le désigner pour
partir dans la nuit même. Il subit, plus
tard, à Plaisance, ses examens pour
passer officier de la réserve et fit à
Milan son service de trois mois avec
ce grade.
En 1897, il commença à Gênes sa
carrière d’avocat. Mais, sa santé se
trouvant affaiblie par deux pleurésies
qu’il avait eues à la suite d’attaques
d’influeiiza, il fixa sa résidence à Nervi,
pour jouir d’un climat plus doux. Ensuite il se rendit en Suisse. Il s’y
forma par son caractère spirituel, vif
enjoué, complaisant et affectueux, un
grand nombre d’amis qu’il sut utiliser
en faveur des nombreux ouvriers italiens, dont il aimait à s’occuper, les
visitant, les soignant même lorsqu’ils
étaient malades, organisant pour eux
des concerts etc, et cherchant aussi à
réveiller chez eux la fibre patriotique.
Aussi, était-il devenu très populaire
parmi eux, à Weissembourg et à Gryon,
et lorsqu’après l’assassinat d’Humbert
I.er, il les réunit, dans cette dernière
localité, pour faire la commémoration
du bon Roi, il toucha si bien les cœurs
de tous et même des socialistes que
plusieurs de ceux-ci voulurent le porter
en triomphe.
Cette bonté envers les pauvres, les'
humbles, les malheureux, il la déploya
aussi à Nervi, mais il la faisait avec
tant de modestie et en cachant si soigneusement à sa main gauche ce que
faisait la droite, que ce ne fut qu’à sa
mort, à la lueur des regrets qu’elle
causa, qu’on put entrevoir le bien qu’il
avait fait. « Ce qu’il a fait il n’y a que
lui et ceux qui en ont bénéficié qui le
sachent » dit son collègue M. l’avocat
Giusti près de son cercueil dans la
chapelle de Staglieno, et ce témoignage
fut répété sur le bord de sa tombe par
M. Fayod, un autre ami qui avait été
à même de suivre son existence de
près à Nervi. Pour moi j’ai été touché de voir deux catholiques tenir à
veiller son corps, la nuit avant les funérailles, par reconnaissance pour ce
qu’il avait fait pour eux.
Et cependant, malgré tant de qualités, malgré tant de mérites, comme
l’on dit quelquefois, Ernesto Pons se
sentit troublé dans son âme lorsque le
changement brusque qui se produisit
dans la température vers la mi-Novembre vint l’arrêter dans son voyage de
noces, produisant une rechûte grave
dans sa santé, l’obligeant à quitter précipitamment Corne et à rentrer à Nervi,
accompagné non seulement de son
épouse M.lle Rachel de Perregaux (de
Neuchâtel) mais encore de sa propre
mère. Il sentit que si la mort allait
venir il n’aurait pu l’accueillir en paix,
car, assez éclairé pour saisir le poids
des responsabilités morales que nous
avons devant Dieu et pour sentir ses
péchés, ainsi que pour admirer la beauté
morale du Christianisme, il ne l’était
pas encore assez pour choisir personnellement le salut qui est en Christ
lui-même. Mais, en peu de jours, l’œuvre de la grâce se fit en lui, et elle
se fit profonde, complète, triomphante.
Les prières, les conseils, les exhortations dont il fut entouré par les siens,
par sou père surtout, accouru auprès
de lui, l’amenèrent à la foi dont il
avait besoin et il put déclarer qu’il
s’en allait heureux, sans rien regretter
de ce grand bonheur qu’il avait rêvé,
sur la terre, avec celle qui aurait tant
voulu lui rendre la vie facile et belle,
et avec sa famille qu’il aimait tant.
Il voulut faire plus que cela, il voulut
que sa conversion fût de quelque utilité, en témoignant qu’ il venait de
trouver son Sauveur et il chargea son
père de ce message pour celui qui avait
été invité par celui-ci, comme ami d’enfance, à venir présider le service funèbre ; « Tu diras à M. Weitzecker de
» parler sur le salut par Christ et le
» pardon des péchés, que, moi, j’ai
» crié à Dieu et il m’a répondu ».
Et ce témoignage, consolant et édifiant, nous avons pu le rendre devant
la foule de frères et d’amis qui se
pressaient autour de son cercueil, au
cimetière de Staglieno, où il avait demandé d’être enterré. On peut dire
que l’Eglise Vaudoise de Gênes presque tout entière était là, le 27 Novembre, entourant son ancien pasteur et
sa famille, ainsi que la jeune veuve,
sa mère et son frère, pour mêler ses
larmes aux leurs. MM. les pasteurs et
d’autres membres des autres églises
protestantes étaient là, également, avec
leur large tribut de sympathie. Ce fut
une imposante démonstration d’affection, qui dut être un baume d’une
grande efficace pour ceux qui en étaient
les objets. MM. les pasteurs Muston,
Turin et Mcynier prirent, avec le soussigné. une part active au service. On
pria, on chanta Oh heati su nei cieli.
L’avocat Giusti, la voix brisée par
l’émotion, ajouta aux « paroles de la
foi et de la religion » celles de l’amitié
qui estime et apprécie et releva comment, si la journée d’Ernesto Pons
avait été courte, elle avait été bien
remplie. Sur la tombe, d’autres paroles
d’espérance et d’amitié furent encore
prononcées, les cœurs s’élevèrent, une
dernière fois, sur les ailes de la prière,
jusqu’au trône de la grâce, jusqu’à la
source suprême des consolations et l’on
se sépara avec le sentiment que le
Seigneur était là, qu’il avait secouru,
qu’il secourrait encore.
Quelques heures auparavant, un service avait été tenu à Nervi, dans la
maison mortuaire, principalement par
M. le pasteur Ad. Combe, et l’avantveille au soir, quand la dépouille mortelle d’Ernesto Pons était encore exposée dans son petit appartement d’avocat, tout encombré de couronnes de
fleurs, son père lui-même avait pu présider le culte de famille, auprès de
cette dépouille et le frère et les sœurs
y avaient chanté, quoiqu’en larmes, le
cantique de l’espérance.
Il fait bon de pouvoir mourir et voir
mourir en ayant dans le cœur les clartés
de l’Orient d’En-Haut ! Noël!... Béni
Noël!.,. J. "Weitzecker.
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Conférence. — M. le prof. Jahier a
donné vendredi soir sa deuxième conférence sur la formule de Cavour « Libéra Chiesa in libero Stator. Rappelant
les circonstances où ces paroles furent
prononcées et les négociations par lesquelles le grand homme d’Etat avait
d’abord tenté d’amener le pape à renoncer volontairement au pouvoir temporel, l’orateur a développé la pensée
de Cavour sur les rapports entre l’Eglise et l’Etat. Au point de vue juridique, il voulait que l’Eglise fût une
Société libre et soumise au droit commun comme toute autre société, ayant
pleine liberté d’exercer la discipline
dans son sein, mais avec des moyens
purement spirituels et moraux et sans
que le bras séculier eût jamais à intervenir en dehors de ce qui regarde
le droit commun. Au point de vue politique, c’était l’Etat protégeant la liberté de tous les cultes, liberté qui
n’aurait d’autres limites pour chacun
d’eux que la liberté de tous les autres.
Point d’ Eglise de 1’ Etat. Chaque
Eglise s’administrant elle-même et se
donnant l’organisation qu’elle jugerait
la meilleure et faisant face à ses besoins par les dons volontaires des fidèles. Au point de vue moral et religieux c’était le principe fécond de la
libre concurrence, qui n’aurait pu donner que de bons résultats, en forçant
l’Eglise dominante à lutter avec ses
rivales, non avec l’appui du bras séculier, mais avec des armes spirituelles,
l’obligeant à avoir un clergé plus instruit et plus moral et à se réformer
elle-même. Dans les pays où le protestantisme est en majorité, le catholicisme vaut beaucoup mieux que dans
ceux où il est professé par la presque
totalité des habitants. La concurrence
est donc tout à son avantage. Cavour
l’avait bien compris, mais il ne semble
pas que cet avis soit près de prévaloir
à Rome.
Dans la troisième conférence, M. Jahier
examinera comment le principe de Cavour a été appliqué par ses successeurs.
Saint Jean. Nécrologie.
La semaine dernière, trois graves
deuils dans notre paroisse. Le lundi,
nous accompagnions au champ du repos Barba Uimnre des Coustans, vieillard encore fort; et le samedi à ii
heures c’était le cher enfant de 10 ans
Mario Enrieu mort par suite d’un accident du jour précédent, et à deux
heures, c’était Madame Rivoir, la digne
épouse de notre vénéré ancien des Nazerots, M. le professeur J. D. Rivoir.
Non seulement de Saint Jean mais dé
bien d’autres paroisses de nombreux
amis sont venus témoigner à la famille
affligée toute leur sympathie. Mentionnons particulièrement MM. les professeurs du Collège au complet et la Société du Printemps en corps. A la
maison où notre .sœur est décédée M.
le modérateur fit un émouvant discours,
M. le pasteur Antoine Gay prononça
la prière. Au cimetière le discours fut
fait par le pasteur de la paroisse, et la
prière fut prononcée par M. Balmas
pasteur d’Angrogne.
Madame Rivoir fut « une mère en
Israël ». Née à Pignerol en 1831, Jenny
Clémentine Monnet épousa à 21 ans le
jeune pasteur de Maneille, M. J.-D.
Rivoir et se consacra de tout son
cœur aux soins des pauvres et des
malades de sa paroisse, jusqu’à ce que,
passée au Pomaret où son mari devint
recteur de l’Ecole latine, les objets
de ses soins maternels changèrent, son
zèle et sa bonté restant toujours les
mêmes. Là elle fut la mère des étudiants, et en même temps elle éleva
une nombreuse famille qui est le plus
beau monument à la mémoire d’une
mère.
Aux Vallées, elle a donné une fille
qui fut l’épouse dévouée d’un professeur du collège et un fils qui exerce
le ministère de la médecine à La Tour!
à notre champ d’évangélisation, elle a
donné un fils qui actuellement prêche
l’évangile à Brescia; à notre Colonie
de l’Amérique du Sud elle a donné
l’épouse du doyen de ses pasteurs ; à la
mission du Zambèze, elle a donné un
de ses petits fils. Elle put célébrer en
Septembre dernier ses noces d’or ; mais
son état était maladif depuis bien des années, et ce fut pour elle une délivrance
que son calme départ pour la patrie
céleste.
Que Dieu console et bénisse toute
sa chère famille et tout spécialement
le compagnon de sa vie si vigoureux
encore et si actif dans le ministère au
milieu de sa blanche vieillesse afin
qu’ il puisse longtemps encore faire
bénéficier Saint Jean de sa précieuse
activité chrétienne.
Assemblée d'église. Dimanche dernier
14 courant, la paroisse de Saint Jean
convoquée à 2 h. de l’après midi, a
approuvé à l’unanimité la nouvelle
Constitution votée par le dernier Synode.
L’assemblée a été très nombreuse et
assez animée.
Vaudois hors des Vallées. Parmi
les noms des nouveaux chevaliers du travail nous trouvons celui d’Alfred Rostain,
sur lequel le communiqué ministériel
s’exprime ainsi : « Apprenti d’une petite
usine de Rome, puis ouvrier mécanicien
dans un établissement important de Pi*
gnerol, il s’est consacré à l’étude de
r électricité. Il a su par son travail et
3
3 —
gon intelligence, se créer une position
enviée, étant directeur des usines électriques de Turin, ainsi qu’à Lanzo et
Bussoîeno. »
M. le pasteur Adolphe Buffa, ancien
élève de notre Collège, président du
Consistoire de S.t Mamert, vient de subir
brillaniment, devant la Faculté de droit
de Montpellier, les épreuves de la licence
en droit.
Nouvelles et faits divers
France. Nous découpons du Prêtre
Converti la lettre suivante qui mérite
d’être lue, écrite par l’abbé Joseph
Rouzeau, âgé de 29 ans, et envoyée à
l’évêque de Laval ;
« Sacrifier d’un seul coup une condition aussi avantageuse qu’honorable,
la considération et la bienveillance de
beaucoup de personnes, l’affection de
tant d’amis et surtout. Monseigneur,
la tendresse d’un père, d’un frère, d’une
sœur, tendresse qui pour moi est le
plus grand trésor que je puisse posséder ici-bas et dont peut-être je suis
dépouillé pour jamais : oh ! veuillez le
croire. Monseigneur, quand on agit de
la sorte, non pas soudainement, mais
de propos délibéré, après des années
de réflexion, et sans se préoccuper
d’ailleurs des difficultés de tout genre
qui vous attendent dans une vie nouvelle et inconnue, c’est qu’on a, pour
ce faire, des motifs plus élevés que les
choses de ce monde, c’est qu’on obéit
à une voix plus puissante et plus forte
que toutes les voix dè la nature».
« Le don de Dieu ne se discute pas,
Monseigneur ; aussi dès aujourd’ hui
tn’oblige-t-il à prendre ce parti, aujourd’hui qu’après deux années d’études
et de recherches, je me suis rendu
compte que le catholicisme est l’œuvre
des hommes, le plus grand édifice qu’ait
jamais construit leur orgueil ».
Un peu plus loin il appelle l’institution romaine « une gigantesque usurpation sur les droits imprescriptibles de Dieu
et de la liberté humaine-».
«... Pourquoi ces mille et mille doctrines ajoutées çà et là dans le cours
des siècles afin d’augmenter son prestige, ses ressources et sa puissance
dominatrice, doctrines qui mutilent et
dénaturent l’œuvre complète et admirable du Christ ? Pourquoi ces doctrines des Indulgences et du Purgatoire ?
Pourquoi ce culte de l’invocation des
Saints ? Pourquoi la confession auriculaire, l’infaillibilité du Pape, l’usage
des sept sacrements ?... Pourquoi aussi
cette doctrine de la transsubstantiation
qui m’a torturé dans ces derniers mois,
obligé de dire la messe à laquelle je
ne croyais plus ? Pourquoi, en un mot,
tant de dogmes dont je ne puis trouver
trace dans le Nouveau Testament ?
«Jésus-Christ nous dit au chapitre
V, V. 39 de Saint Jean de « sonder »
les Ecritures, mais il paraît que ce que
le Sauveur recommandaitt aux Juifs
quant aux écrits de l’Ancien Testament, il le défend aux chrétiens quant
aux écrits du Nouveau, car c’est ce
que l’Eglise défend, et on ne peut pas,
si l’on est bon catholique, admettre
que Jésus nous ordonne ce que défend
l’Eglise. Aussi au grand Séminaire,
l’étude biblique, celle qui doit primer
tout le reste, occupe-t-elle une très
petite place à côté des autres.
« Ne veuillez donc pas croire. Monseigneur, que j’ai cessé d’être romain
pour devenir sectaire : je suis et veux
être simplement chrétien, mais chrétien
dans le vrai sens du mot, chrétien selon l’Evangile, chrétien comme l’étaient
les apôtres, chrétien comme il y en a
encore de nos jours, chrétien comme
l’étaient les fidèles et les saints des
premiers âges ».
«...J’avais devant moi deux voies:
ou tout perdre (humainement) et agir
en honnête homme, ou tout sauver et
vivre en hypocrite. Le ciel aidant, j’ai
pris le premier parti ; j’estime que tout
homme de cœur, à ma place, en aurait
fait autant».
La fête de la Baison, tenue au Trocadero et présidée par M. Buisson a
révélé une fois de plus l’intolérance de
la libre pensée, aussi à craindre que le
jésuitisme. Si M. Buisson, d’un côté
s’est écrié : « Au nom de la libre pensée, demandons qu’il n’y ait plus d’opinions suspectes ou privilégiées, qu’on
puisse être athée sans être traité de
scélérat, et croire en Dieu sans être
traité d’imbécile ; nous devons aux autres le même respect de leur opinion
que nous réclamons de notre opinion
propre, et c’est cela même qui est la
caractéristique de la libre pensée », de
l’autre côté son alter ego M. Bérenger
s’écrie : « La mort des dieux ! s’ils avaient
jamais vécu autrement que dans l’imagination peureuse des peuples enfants
ou dans le mystère mystique de civilisations vieillies, n’auraient-ils pas péri
déjà ? Ce sont bien les cadavres des
dieux qui encombrent notre horizon
social, et de leurs décompositions hideuses les prêtres seuls vivent ». Où
est le respect pour les autres dans ce
langage dur et écœurant ? N’est-ce pas
du fanatisme ? Ah ! les 5000 auditeurs
qui se pressaient au Trocadero pour
célébrer le centenaire du i.r Novembre
1793 n’ont rien appris du passé si éloquent et malheureusement applaudissent ce qui, réalisé, serait la ruine non
pas seulement des Eglises mais de la
société.
: La Raison dans ce cas déraisonne !
— M. Barthélemi Gardiol de Rocheplate, s’est éteint à Concorès, dans le
Lot. Après avoir fait ses études à la
Tour et à Genève, M. Gardiol a été
à plus d’une reprise à la tête d’une
importante œuvre d’évangélisation dans
le Lot et en Corse. Quoiqu’il fût en
congé pour maladie, on ne croyait pas
que ses jours fussent menacés. Il laisse
sa veuve, native de Concorès, et cinq
enfants en assez bas âge, auxquels nous
adressons notre sympathie chrétienne.
Italie. Le motu proprio de Léon XIII,
publié le i.er décembre, est adressé
à la Société, fondée il y a deux ans
par le père jésuite de Mandato, «pour
le maintien de la foi ». Le pape institue par ce décret une commission
composée des cardinaux Cretoni, Respighi , Cassetta, Vives et Martinelli,
et qui aura pour objet de collaborer
aux efforts de la Société pour le maintien de la foi. Il y a deux ans déjà,
dans une lettre ouverte au cardinal-vicaire Respighi, le pape s’était amèrement plaint de voir les portes largement ouvertes à la propagande protestante à Rome. Il renouvelle ces
doléances dans les termes les plus vifs.
La propagande des hérétiques est qualifiée d’« iniqua » et l’ouverture d’écoles
protestantes donnera lieu à ^pravis infensisque opimonibus ». Les journaux n’en
soufflent mot, sauf Vltalie, qui écrit à
ce propos :
« Cette sortie contre la liberté des
cultes et contre la liberté de conscience
des minorités protestantes n’est pas
heureuse, elle ne peut que nuire aux
catholiques dans les pays protestants.
Le cardinal Manning, qui comprenait
mieux son temps que ne le font les
cardinaux, déclarait une fois que si jamais les catholiques obtenaient la majorité en Angleterre- rien ne serait
changé aux institutions du pays. Par
tous pays, les catholiques réclament la
liberté et l’égalité des droits. Comment
donc le pape peut-il les refuser aux
protestants de Rome ? Il ne fait par
là qu’affaiblir les réclamations et les
aspirations de ses propres coreligionnaires dans d’autres pays ».
Que l’Eglise de Rome cherche à se
défendre, elle est dans son droit, mafs
qu’elle ose qualifier d’inique ce qu’elle
réclame partout avec ardeur et arrogance,
c’est un peu fort. Quand voudra-t-on ouvrir les yeux ? Rome fait la patte de velours là où elle a tout à craindre, comme
en France ; en Italie, elle se sent chez
elle et aussi parle-t-elle avec le verbe
haut. Rome, qu’on le veuille ou non,
ne changera jamais ; elle est et sera
toujours intolérante.
Allemagne. Le musée archéologique
de Berlin vient de s’enrichir d’une
monnaie quarante fois séculaire fort
intéressante, découverte récemment dans
les fouilles d’Abu-Sir, en Egypte, par
les membres de la Société orientale
d’exploration. Cette institution savante,
uniquement composée d’archéologues
allemands, a fait déjà de très heureuses
trouvailles, dont la plus curieuse sans
contredit est celle du corps, parfaitement conservé, de Jen Em Jeehvet,
grand prêtre du temple d’jAbu-Sir,
mort deux mille ans avant Jésus-Christ,
On ne connaît que trois monnaies aus.si
anciennes ; celle-ci est, paraît-il la seule
du même genre qui ait été envoyée
en Europe. Ce grand prêtre porte des
favoris et une longue barbiche en pointe
comme un chinois.
Amérique. Le Congrégationalisme,
qui vient de faire une si grande perte
en Angleterre, paraît être sérieusement
menacé aux Etats-Unis et au Canada.
Presque tous les prédicateurs de marque
qui sont à la tête du mouvement, sortent des rangs du méthodisme. Une
Eglise qui ne sait pas former ses propres conducteurs est certainement sérieusement menacée dans sa prospérité.
Le jour mis à part aux Etats-Unis,
pour des actions de grâce, M. Choate,
l’ambassadeur en Angleterre, a fait un
discours très impressif sur l’influence
du président Roosevelt au point de
vue du développement de la vie spirituelle. Son exemple et son activité
ont entraîné les personnages les plus
influents à se jeter dans la mêlée, en
travaillant à la prospérité de cette puissante république.
C. A. Tron.
Fleurs du ciel. Poésies, par A.
Lopresti-Jalla. Torre Pellice, Imprimerie
Besson, 1903,
« Ce qui me pousse, dit l’auteur dans
son Introduction, à publier un certain
nombre de mes poésies, c’est tout d’abord un sentiment de responsabilité.
Le serviteur qui n’a reçu qu’ un talent
n’a pas le droit de l’enfouir en terre.
Il faut qu’ il le fasse produire. Si mes
poésies, telles qu’ elles sont, peuvent
faire quelque bien, ne fût-ce qu’à une
seule personne, je suis responsable de
produire ce bien. '
« En second lieu je désire que mon
exemple en stimule d’autres. Un génie
poétique surgira tôt ou tard dans nos
Vallées Vaudoises. A nous de faciliter
son apparition en préparant le terrain
selon notre pouvoir....
« Du reste ce n’ est pas à la critique
qui n’oublie parfois que trop volontiers
que si elle même « est' aiâéè, l’art par
contre est difficile»! que j’offre mon
petit volume. Je le destine tout sim
plemerit à ceux qui ' peuvent tirer de
n:''
sa lecture quelque idée utile à leur vie
intérieure....
« Et ce que je désire dire, surtout
aux jeunes d’entre mes lecteurs, c’est:'
Cherchez l’Idéal! mais rappelez-vous
que Jésus est l’Idéal.... ' ’
«Que vos aspirations juvénilles vous
amènent aù pied de la croix. Vcius y
trouverez le pardon, la vie et la joie,
et après y avoir été bénis vous mêmes, '
vous y apprendrez le secret de devenir
«bénédiction» poùr d’autres....» ^
Ces citations indiquent assez clairement quel à été le but de l’auteur en
publiant Ces Poésies — dont quelquesunes sont déjà connues des lecteurs de^
V Echo — Ajoutons que le volurne —
dont on nous a communiqué les bonnes ’
feuilles — sera prêt pour Noël. Nous'
lui souhaitons un héufeux succès. ,
Saillens': La vie -èt l’œuvre de
Spurgeon. Lyon, BîcÎisel 1902'. Excel-'""
lent volume qui, dans sés trois centà' '
pages, ndüs fait vivre dariS'l’intimité du
grand prédicateur, dont l’ églis'è 'iiniv'er- ' '
selle déploré éiicofe la perte. Un y Voit! '
tour à tour, le jeune homnié, rétudlani,’ '
le prédicateur, le mari, le père,T’Honi'mé'
jovial, le protecteur des'Mékhérités, le ' /
consolateur affectueux. Lés aptitudes et ' ’
les qualités multiples de flet homme de ' ’
Dieu sont succéssivement misés eh'ÎÛ- '
mière, et gravées dans l’ esprit ét lé'
cœur du lecteur par un heùïeux
d’anecdotes.
En somme, il s’agît d’une lecturej’a'
la fois saine et attrayante', ' relevée par ‘
huit belles illustrations de Spurgeon, dé
sa famille, du famëîix Tabernacle dé '
Londres etc;-'' ' ' ' . ,, j„ . ,:.i
i-> -îi,!.. ■ -;c:.. . :■ V su
C’ est à la même Société. Editrice , quej
nous devons la publication, aussi toute ,fp
récente, en français, du livre si apprécié . , '
de Adolphe Saphir, Christ et les Ecpi-.jy
lures. Après une biographie attachante, .j
de ce Juif converti, on trouve l’exposition de ses croyances au sujet de Uhrist . ^ ^
'■a
en relation avec F Ancien Teste,ment à
.-l!
ce propos, il est à la foi curieus. et ,ins;:,
tructif de constater sous quel'jour la
personne du Christ, se présente à l’esprit ,,, . ^
de quelqu’ un qui a été élevé dans le ,
judaïsme; c’est ce qui a dû arriver ,,,
pour des milliers de chrétiens au,, l.er
siècle, mais à côté de cela, ce livre peul
. .ioni
être pour nous aussi un excellent fljq.yen,,, ,
d’édification. Le vol. a 184 p. et ,es,t,,,,^
orné d’un portrait de l’aqteur., , , ,,
.'.i .• snr . ji
Courtes méditations.^ (qpMrièipe sé-,j
rie) par Benjamin Couve. Paris^ Li-^
brairie Fischbacher. Prix i fr. 50..
Leggetemi, (Giù le armi! — Bai^
diera bianca). Almanacco illustrato pe}
f
1903. Anno XIV. Pr. cent. 30. , ,
M»;
4
- 4
Revue Politique
En réponse à plusieurs interpellations
relatives aux troubles de Giarratana et
de Candela, qui ont eu lieu en octobre
dernier et où la gendarmerie a été malheureusement forcée de tirer sur les grévistes, M. Giolitti a défendu avec force et
convinction la conduite des autorités, et
des carabiniers. Il a admis la liberté
d’organiser desi grèves, ainsi que celle
de faire de la propagande socialiste, mais
à condition que l’ordre public n’en soit
point troublé, et surtout que la liberté
de travail ne puisse en aucune façon
etre violee. Au cours de la même séance
de lundi, M< Prinetti a fait des déclarations
fort importantes à l'égard du renouvellement des traités de commerce qui vont
échoir prochainement. Le ministre des
Affaires Etrangères est d’avis que nous
n’aurons pas trop de difficultés avec
1 Allemagne et que la base du régime
actuel ne Sera pas sensiblement modifiée.
Avec l’Autriche les choses pourraient se
compliquer, vu qu’on en veut là-bas surtout à nos vins et qu’on nous menace
de nous fermer, ou peu s’en faut, ce
débouché principal de notre industrie
vinicole, dans le but de protéger les producteurs hongrois. Si l’Autriche s’entête
à vouloir imposer nos vins outre mesure
ajoute M. Prinetti, nous n’aurons qu’à
lui rappeler avec beaucoup d’à propos
que l’Italie lui achète pour plus de 60
millions de bois de construction et de
chevaux, et nous majorerons notre tarif
sur ces deux produits. Cela ne veut pas
dire que les futurs négociateurs ne soient
animés des intentions les plus pacifiques
et que tout espoir de s’entendre sur la
question même des vins soit perdu. Le
discours de M. Prinetti, a été accueilli
par les applaudissements unanimes de
la Chambre, et il ne manquera pas d’avoir un écho à Vienne et à Buda-Pest.
La loi sur le divorce vient de subir
un nouvel échec. La commission parlementaire, réunie pour la discuter avant
qu’elle ne soit présentée aux Chambres,
en a repoussé le premier article par 5
voix contre 3. La discussion fut par
conséquent suspendue sur les autres articles qui s’y rattachent, et M. Massiinini
propose que la seconde partie du projet,
relative à la recherche de la paternité,
ne soit discutée que dans le courant de janvier. La commission a constaté en outre
que plusieurs des signatures contre le
divorce ont été écrites de la même main
et que des milliers de noms sont contresignés d’une croix !
— Qui paie ses dettes s'enrichit. Il
parait que le Venezuela ne veut pas ou
ne peut pas comprendre cette vérité élémentaire puisqu’il ne paie personne. Aux
demandes pressantes et réitérées de plusieurs nations européennes réclamant de
fortes indemnités pour dommages subis
au cours des éternelles guerres civiles
de la pauvre republique, le Gouverneinent a toujours répondu par des promesses vagues ou par une fin de non
recevoir. Cela a fini par lasser la patience de l’Allemagne et de l’Angleterre
qui, après un ultimatum demeuré sans
réponse, ont entrepris, de concert, le
bombardement de Puerto Cabello. Grand
emoi à Caracas. Des foules envahissent
les rues et demandent des armes pour
repousser les envahisseurs. L’Italie, qui
a de son côte depuis longtemps aussi
des réclamations à faire valoir pour
les mêmes raisons, a demandé aux
deux puissances amies de s ’ associer
à leur action dans le but de forcer la
main au Venezuela et de protéger nos
concitoyens. Malgré ses 30 mille combattants, la petite république n’étant pas
de taille à se mesurer avec les forces
réunies de trois ou quatre grandes nations, il est fort probable que la question
sera soumise à l’arbitrage des EtatsUnis et que la guerre sera évitée. L’Angleterre en serait d’autant plus heureuse
qu’elle commence à craindre de ne faire
là que le jeu de l’Allemagne qui ne serait pas fâchée de se tailler une belle
colonie dans la fertile république.
Apres une discussion de plusieurs
séances (la derniere n’a pas duré moins
que 18 heures) le Reichstag allemand
adopte tous les paragraphes du tarif
douanier, par 202 voix contre 100. M.
Bülow croit qu’il pourra servir de base
utile pour la conclusion des traités de
commerce. Et à ce propos il ajoute, non
sans une pointe d’orgueil, que l’Allemagne est le meilleur client qui soit au
monde et dans une situation économique
lui permettant de ne passer sous les
fourches caudines de qui que ce soit.
Ce qui n’empêche pas, déclara-t-il, que
nous n’abordions les négociations dans
le but loyal d’arriver à une entente équitable entre nos intérêts et ceux des
nations amies. C’est le langage qu’a
tenu à notre Chambre M. Prinetti.
— La grève du port de Marseille menace de ne plus finir, au grand désespoir des Français qui constatent les progrès du port de Gênes que la grève
marseillaise favorise. Des inscrits maritimes elle s’est étendue aux boulangeries
et le gouvernement a dû prendre des
mesures sérieuses pour rendre la tranquillité a la ville, menacée un moment
de la faim, les menuisiers vont, paraît-il,
suivre l’exemple des boulangers, et la
grève générale est doue loin d’être conjurée. Les ouvriers du port du Havre
sont en train de faire cause commune
avec ceux de Marseille.
j. c.
Horaire du chemin de fer
TURIN-PIGNEROL-LA TOUR
La ’Tour 5.10 1 8.30112.15 19. 7
Lus. S. Jean 5.17 8.39 12.2419.15
Bubiane 5.27 8.49 12.34[19.26
Briquéras 5.37 9. 1 12.4449.40
Chapelle Morero 5.42 9. 612.49119.45
S. Second 5.49 9.13 12.56^19.52
Pignerol 6. 7 9.31 13.16É0 12
Turin 7.30 10.55 14.35|21.12
Turin 5.35 9.15 16. 19.40
Pignerol 7. 5 10.45 17.31 21.11
S. Second 7.16 10.56 17.42 21.22
Chapelle Morero 7.23 11. 3 17.49 21.29
Briquéras 7.30 11.10 17.57 21.38
Bubiane 7.39 11.19:18. 7 21.48
Lus. S. Jean 7.49 ll.29ll8.18 21.59
La Tour 7.56 11.36jl8.25 22. 6
Horaire du tramway
DE PIGNEROL A LA PÉROUSE.
Pignerol 7. 3 10.50 14.40 18.45
St. Germain 7.52 11.26 15.29 19.21
Pérouse 8.41 12. 16.18 19.55
Pérouse 6.53 12.3814.40 18. 26
S. Germain 7.28 13.27 15.30 19. 1
Pignerol 8. 5 14.15 16.18 19.56
Dieu est une sagesse vivante, animée, une sagesse qui inspire et qui
éprouve l’amour.
M.me NECKER DE SAUSSURE.
Abonnements payés.
Four 1902: M. Michel Lÿig, S. Germain ; Bertalot, Blancs ; Peyrot, Crouset.
Pour 1903 : M. Gay, Pra ; Rivoir,
Veiroulera; Guigou, Pérouse.
Monsieur le professeur et ministre
émérite Jean Daniel Rivoir, profondément touché des nombreux témoignages
d’affection et de sympathie qui lui sont
parvenus de tous côtés, remercie du
fond du cœur en son nom et au nom
de tous les parents, toutes les personnes
qui se sont souvenues de lui au jour
de l’épreuve. Il prie ceux qui n’ auraient pas reçu la participation officielle
de la mort de
Madame Jenny Riïoir née Monnet
de bien vouloir excuser cette omission
involontaire.
il
abbonamenti
gratuiti'
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per gli Abbonati della
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