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Année Sixième.
18 Juin 1880
N. 25
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1» 8. Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1, 15*
¡PRIX Ô'ABBONNEMBNT par a?j Italie . . L. 3 Tous !es pays de TUnion 4e po;^te . . . » Ç Âmériique ... ■ 9 On s'abonne : Pour rintérieur chez MM. loin pasteurs et les libraires de Torre Pell ice. Pour VEiXtérieur au Bureau d’Ad- ministration. ' UU ou plusieurs numéios sépa- rés, demandés avant e ti- rage 10 cent, chacun. Anuonoes: ce^ntimesi par ligne. : Les envois (i'çirgent se font par lettre recomn^andée ou par mandafs sur le Bureau de Pe- réeiï J,rgentina-r
1 ]?our RÍ1DAGTION adresser ainsi; A la Direotipn du fémoint Pomarietto,(P|nerolo) Italie* 1 Pour PADMINISTRATION adresser ainsi : AT Administration du Témoin, Pomaretto i Piiuerolo} Italie
Ö O musai J?©.
Kos anciens Synodes. — Le.vaadpis et
le ,cal(ioliiju0. — Comnoent on ciyitiae le
le p.3yspp nsP-QlUaip. — U foudre. —
Nouvelles feligiéuset et faü,$ ^ivfsrs. -- P.^s^s
sur ,ic dimahche. — Revue pQlüiquf.
( Voir le num, ÿ4j.
I-.' ■■ r
JNqus a7W.s .tqqntionné l'Ecole
générale ^ connue plus tarçi sous
le nom ,d’J
h os
pèi;ea 8^ sont empresso? d’établir
ou peut-être de rétablir, par ,iJ a
4û y Etypif» Ptâtiae jusqu’à la veille
de lettp.esppl&l.on, en qijeb
que :p|irpse ¡de semblable danaaps
valle'ps, L’ar.t. T’’ de rassemblée
du P ¡septembre 1Q92 est ainsi
cqpçU;: «É® sieur Jean Barbe
» ayant offert ses services ,à ,pos
» églises pour y enseigne^ ¡notre
>■ jeunasae. rassemblée - sa
" capacité en cette profession et
» que même il peut aussi l’ins
• trniffi daçs |a latinité, elle l’a
• établi d^S'^église de Là Tpur ;
ï et pomme > ep cpnsidéràtion ffe
» ce qu’il enseignera ¡fes
» son gage se trouve un peu mo
• dique, l’ossemblée ,a jugé à pro
• pqs.., d’çbiiiger les, àutpes églises
■> à lui relâcher cinq, fràn.cs (Çba^
» pnue de ce qui est assigné- é,
• leurs muitres
• Hères; biôff «115811^'qu’iî^^^
I» serqpt remboníraés, ch-àcwn par
» eop église y . , _
Il ne parait pp^s cependant que
cette résolution ^ait pu avoir immédiatement ¡sot»^ffe.t .puisque le
Synode du mois/d’octohre j;^94
( art. ,17* ) ayant jugé néceseàire
» d’établir pp maître d’Écple gé» nérale, prdpî|beff'^®b^^4^®
» cQntnibuera^sa subsistance diaps
» les prpportipns que Ja tTable est
)> chargée de déteruRtner » p pe
qu’elle a fait en laxaut ,d® 2$ livres ducales chapune des églises
de St. Jean, Angrogne> La Tour,
Villar, Bobî ut Villesèclie, de ^1
livres celle de Boche,platl.e (¡Píp:rustip ) et ¡Praly, et de 18 livras
celles de ilorà, Pramol, ¡St, ijer'
main , ¡Ppmaret et, ^sspl (Idar
neiff.e) ce qui formait TbPbCràir.e
annuel de 3Q0 l,ivrpe.
2
194-.
Le 17 juin 1695 le Synode
considère de rechef la nécessité
d’entretenir un maître d’Ecole générale et décide que chaque église,
selon son pouvoir, fournira pour
l’entretien de M. Barbe qui la
doit exercer, savoir: six livres
chacune les grandes églises et
quatre les petites ; qu’on lui fournira à l’avenir 300 livres, dès le
tems qu’il commencera la dite
école; GQ qui indique, d’un côté,
que quelque subside venant du
dehors était attendu pour cette
Ecole, et de l’autre, qu’elle n’avait pas encore été ouverte. Si
elle l’a été bientôt après, l’essai
fait sous la direction de M. Barbe
n’a pas été heureux , puisque le
Synode du 25 avril 1697 charge
M. Malanot pasteur d’Angrogne ,
d’écrire à M. Léger pasteur à Genève , touchant Vaffaire de M.
Barbe. ^
La même assemblée à l’art. 5
de ses actes , « vu les offres du
» SieUr Jean Michelin de servir
• des Vallées en »qualité de Ré» gent général, elte les a acceptées
» sous promesse* de lui accorder
» 300 livres ducales par année ,
» prises sur ’les sommes venant
» d’Angleterre, ou lur les églises
» particulières des Vallées de Lu» serne et St. Martin , qui Vau» vont à tour, commençant cette
" année dans cette vallée (Lu» serne ), et la'suivante dans celle
» de St. Martin ».
Le Synode du 19 jhillet 1701
témoigne d’une manière toute spéciale de l’importance que l’on attachait à bon droit à cette modeste Ecole, et de la sollicitude
avec laquelle on veillait à sa prospérité. Un élève de cette Ecole ,
se présente à l’assemblée et demande à être examiné sur ses
progrès. Deux pasteurs sont priés
de procéder à cet examen et rapportent « qu’ils ont vu avec ad> miration qu’il a fait des progrès
n considérables , même au delà
» de ce qu’on devait espérer » ;
en sorte que l’assemblée lui alloue une part d’un legs pieux fait
à Genève, et lorsqu’il ira terminer
ses études à Lausanne, lajouissance
d’une des bourses créées par Leurs
Excellences de Berne. C’était un
bon encouragement aux élèves de
l’Ecole, et pour donner une garantie de plus aux pères et les
engager à y envoyer leurs enfants,
l’Assemblée ordonne en^ outre,
qu’elle sera visitée régulièrement,
de trois en trois mois, par les
pasteurs de La Tour et de Prarustin qui feront une relation
exacte au prochain Synode tant
de la diligence du régent que de
celle des écoliers.
Le lendemain 20 juillet, revenant sur le même objet ■ l’As” semblée ayant considéré que
» l’Ecole générale pour les lan» gués latine et italienne était
» absolument nécessaire pour le
• bien des Eglises vaudoises, a
• résolu qu’il fallait exhorter les
» pères à y envoyer leurs enfants;
• et comme le régent est en ar» rière depuis le 1699 de ses
• gages , — les pensions d’An» gleterre ayant manqué , — ira» vailler promptement à lui payer
» la solde de la dite année, ainsi
» que la suivante et celle qui
» court , sur le pied réglé ci-dei> vant. Quant à l’avenir, les coin» münautés feront chaque année
» 200 livres , et les pasteurs de
3
19S
» chaque église selon leur bonne
» volonté et leur,prudence tra» vailleront à trouver les moyens
» de suppléer au reste ».
Les temps étaient toujours difficiles , non seulement pour le
pauvre régent général, mais aussi
pour les autres régents particuliers et pour les pasteurs. Les
subsides qui avaient été créés par
la bonne reine d’Angleterre n’avaient pas été envoyés d’une manière régulière, et depuis près de
trois ans ils avaient été diminues
de la part assignée aux pasteurs
et régents du Wurtemberg. Plus
d’une fois dans les Synodes suivants la suspension de ces subsides sera mentionnée, et comme
conséquence toute naturelle, les réclamations des pasteurs seront
assez fréquentes dans les assemblées des églises. — D’où l’on
aurait tort de conclure à l’indifférence , où à la tiédeur de nos
pères à l’égard du ministère de
la parole. H ne faut pas oublier
qu’ils n'étaient rentrés que depuis
onze ans dans leurs Vallées, —
que pendarit cet espace de temps,
la plupart des hommes valides
avaient été employés au service
de leur Souverain , que l’agriculture avait dû s’en ressentir et
qu’il ne s’exerçait aucune industrie
aux Vallées,
Revenant à l’Ecole générale,
ou latine (c’est le nom qu’elle
aura désormais') M. Jean Michelin
ne put pas la diriger bien longtemps, puisque le Synode de 1708
permet à sop frère Michel de le
remplacer provisoirement et que
celui du 13 octobre 1711 lui
donne pour“' successeur le inême
Sie'ur Barbé qui ràvaii, commencée et que l’on fait revenir de
Genève où il s’était retiré, —l’assemblée s’engageant à payer les
frais de son voyage et à lui fournir un logement le plus convenable qu’il sera possible. Mais
trois ans plus tard ( 18 octobre
1715) «ayant représenté à l’as» semblée synodale qu’il est en ar» Hère de ses gages et demandé
» qu’on lui fournisse au moins
» cent livres ducales pour aider
» à sa subsistance , en attendant
» qu’il puisse être payé eiitière» ment, ¡’Assemblée requiert à ce
» sujet l'avis des députés qui ont
» généralement dé k fournir
» leur contingent ».
L’expression de généralement
a dû comprendre passablement
d’exceptions puisque trois" ans
après (4 octobre 1718,) le régent
Barbe adresse à l’Assemblée une
réclamation, — que les députés
trouvent , il est vrai, tout-à-fait
fondée, — mais les ^susdits députés, «ayant représenté la misère des églises, ont conclu de
garder le régent jusqu’au printemps, après quoi il pourra se
retirer où la providence divine
l’appellera ». — C’est ce qu'il a
dû faire dès l’année suivante, car
sa place a été occupée provisoirement par un Sieur Bastie que
le Synode de 1720 a remercié .
c’est-à-dire renvoyé.- Après avoir
été fermée pendant deux ans , le
Synode du 6 octobra 1722, constate son absolue nécessité , mais
instruit par rexpérience et sachant qu’on ne peut pas compter
sur les contributions régulières
des églises, il décide: «que pour
«fixer le gage du régent « l’on
« se règlei'a sur les lettres, que
» l’on recevra du dehors » .
A suivre.
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i
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-198
Lè Voiidoìs et le Caltiotlqiié
Sanctifiez dans vos cœurs
le Seigneur votre Dieu. et
soyez toujours prêts à, répondre pour votre défense , avec
douceur et respect à. tous
ceux qui vous demanderont
raison de l'espérance que
vous avez, ayant une tonne
conscience , afin que ceux
qui ,blâment votre conduite
en Christ » soient confus de
ce qu'ils parlent mal dé vous,
comme si vous étiez des malfaiteurs.
I l^IEURE ni, 15, lf>.
Un Vaudois s’élait rendu dans la
pelile ville d’Osasco pour y acheter de
l’engrais. Ayant l'ail le co’ntract avec
ùtie Vieille femme, veuve et paiivre,
il lui dit; si voiis voulez tient fràtics
d’arrhes, les voici, et, si le Seigneur
m’en fait la grâqe , jeudi prochain,
je viendrai prendre cet engrais , et
payerai (ë tout. Celte femme imbue
deà c'âlbthnieè lancées du hadl dés
chaires chlbbliques , lui fit en tôlKe
simplicité celte demande ; vous venez
de me dii’â; que^ si le Seigneur vous
en fait la grâce, vous reviendrez jeudi,
èst-ce que vous autres de là haut (de
dit lîj qui êtes protestants (et c’est
Barbets qit’elle auràilivôülü dire), vo'üs
croyez aussi à notre Seigneur ?
Le Vaudois .après urt instant d’hésitation , car il était seul, au milieu
de plusieurs personnes, toutes plus
dû rhôirls fariaiiqiles, répdhdit cdurageusëriiehi: comment vous vient celle
idée de me demander, si je crois aussi
à notre Seigneur? Où avez-vous appris
que nous protestants ne croyons pas
a holre Seigneur? Sont-ce vos livres?
Soht-'ce vos prêtres qui voiis instruisent de la sorte? Ah ! quelle grave
erreur I Permettez que je vous fasse
une comparaison. Si vous entrez dans
la boutique d’un tailleur,'qu’y voyezvous ? Un fer à repasser, des ciseaux,
des aiguilles, de l’étoffe, ..... vous
dites aussitôt : c’ëst ici la boutique
d’un tailleur. Si vous entrez dans la
boutique d’un cordonnier, vous voyez
des formes, des couteaux, des marteaux, des alênes etc., et vous en
lirez,' sans aucun doute , celle conclusion que c’est la boutique d’un cor
donriier. Ainsi de tous les fflêliers.
Hé bien ! dans nos maisons ■ nous
avons l’Ancien et le Nouveau Teslameril qui nous instruisent de toutes
les vérités annoncées par les,prophètes,
par notre Sétgrtéür Jésus lui-même,
et par les Apôtres, et Si Vous àihibz
que je vous en dise quelque traits',
bien que je ne sois qu’un paysan, bien
ignorant encore, néanmoins, grâces
à Die», je me sens capable de vous
ôxpliqiiér bien dés choses, El cornme
le groupe des auditeurs avait aUgmenlé,
notre Vaudois avait aussi peu à peu
élevé la voix, en rendant témoigiiàge
de sa foi. En attendant, pn prêtre,vint
à passer près de là et il demanda ce
qu'il y avait. Le Vaudois preh'ant son
chapeau à ta main, le isâlua et lui d)t:
j’explique à ces gens, la croyance'dès
protestants et si vous voulez écouler,
je vous l’explique aussi à vous. A ces
mots, le prêtre s’excusa d’avoir autre
chose à faire, et s’én alla.
L’élonnemènl de cëitk qui éçouiàient
le Vaudois fol très graiid, et même
on le lemercia.
la foudre.
Dans la nuit du 5 au 6 juin , la
foudre tombait sur l’une des sommités
de là commune de Rora, Elle fendit
ün gros frêiiè, péneirà dans la cuisine
en cassant oh bout d’ulïé ardoise,
brisa une bouteille remplie de vin ,
souleva une dalle, et descendit dans
un caveau, pénétra dans l’élable et y
tua, une va,che. Au dessus, de rélabje
et â côté de la cuisiné féposaiènt six
personnes qui, par la grâce de Dieu,
en furent quittés pour la frayeuV. Il y
a trois ou quatre ans elle tomba aussi
sur une autre sommité de la même
commune, brûla le dos à une jeune
fille, blessa une fëmmè en deux ou trois
points de son corps, él tiiit deux vaches, l’iinë et l’aulpè âUx extrémités
de l’élable, épargnant celle qui se
trouvait au milieu.
Personne ne peut donner une définition de la foudre, nous nô pouvons
qu’en constater lès effets et tioiis de-
5
ÁQ1
vöns ctíürber ta tele devant celui qui
seul peut la diriger. Elle s’attaque à
un arbre, le dépouille de son écorce
et la jette bien loin, lé fend par le
milieu, passe dans une rriaison à côté,
la parcourt dans tous les sens ; elle
perce, elle brise, elle foudroie. Ici, elle
Erènd un homme, lé dépouille dé ses
abils sans lui faire là moindre égràtignure ; là elle réduit un homme en
cendres, sans que ses habits àyeni reçu
la moindre atteinte. On cite des faits
les uns plus étranges qiie les autres.
iu mois de Juillet '1845 quatre habitants des environs dé Vitry-le-françaiè se réfugièrent, trois d’entr’eux
sous un peuplier, et lé quatrième sous
un saule. Bientôt après cé dernier fut
frappé pat’ la foudre ; une flamme
biaricbe sortait de ses habits, et toujours debout près dü saule, il semblait
qu’il ne S’àperçul de rien. • Tu brûles!
ne voix lu jjpàs qiie lu brûles? lui
criaient ses compagnons. N’obtenânl
aucune fepoiisé, ils s’approchèrent
et devinrent muets de lerrenr en s’apercevant qu’il n’élail qü’nn càdavré.
Le pasteur Bucklèr, raconte le fait
suiiaiit: A Everdon, dix moissonneurs
sé feiifèrent sous une hàié â l’apiphOche d’un orage; La foudre éclata, et
en tua à ritlslanl quatre, qui demeurèrent immobilescomrne pélrifiès. L’on
en trôüva un qui avait encore entre
les mains là prisé de tabac qu’il allait
porter à son nez. Uii autre avait un
petit chien sur lés genoux et landisqu’il tenait une main sur la tête de
l’animal, il sèrràit de raùlre un morceau de pain comme pour le lùidonnéiq
un troisième était assis avec lès yeux
ouverts ëi, la lôlé lourriée du côté de
l’orage.
Lé 20 avril '1867 uii jeune homme
revenait dés champs fuyant debnt un
ouragan. Tout à coup la foudre éclate,
lui ôte ses souliers, ¡lui arrache ses
habits et le rnel en lambaux, él brise
ses sabots. Muet de lérreur, dur de
froid, gravement biébé et devenu sourd
le pauvre jeune hçmme s’en rètéume
à là maison, n’ayàni plus qu’une chemise pour tout vêlement.
Lorsque nous voyons les éclairs et
que nohs éniendons les roulements de
lonneiTé si forts dans nés mohiagnes,
nous sommés saisis par la puissance
qui se manifeste, èt nous pouvons
dire avec Elihu ;
Dieu est grand raa’s sa puissance nous échappe.
11 prend la Imnièré dans sa inaih
Il la dirige sur ses adversaires
11 s’annonce par un grondement
Les troupeaux presaentent son approche»
Mon cœur est tout treiablaDt»
11 bondit hors de sa place.
Ecoutez; écoutez le frémissement de sa voix,
Le grondement qui sort de sa bouche!
Il le fait rouler dans toute l’étendue des deux,
Et son éclair brille jusqu’aux extrémités de la terre.
Puis éclaté un rugissement: il tonne de sa'çôlx raa
jëstueuse :
Il ne retient plus l’éclair dès que sa voix retentit.
Dieu tonne avec sa voix d’une manière merveillsuse
11 fait de grandes choses que nous ne comprenons
pas.
Il dit a la neige; tombe sur la terre
U le dit a la pluie, même aux plus fortes pliliès.
Il met un sceau sur la main de tous les homihcs
Abu que tous sé reconnaissent comme ses créatures.
Job, 30 37'.
Mais lorsque la foudre tombe sur
des créatures humaines et les foudroie,
nous sommes comme terrifiés à la pensée de la puissance et de la sainteté
de Dieu, Réfléchissons un moment à
ce que l’homme devient sous un coup
de loudrBj le feu de Dieu j puis demandons-nous ce qu’il y a d’effrayant
dans ces paroles ; « C’est une chose
terrible qué de tomber entre les mains
du Dieu vivant. Hebr. x. Notre Dieu
est aussi un feu consumant. Hebr. ïii •.
Ah ! recevons Celui qui commande
au vent et à la mer, et qui a eu le
pouvoir de donner sa vie et de la reprendre, comme notre Sauveur parfait
afin que nous ayons rElernei..... le
Fort, le Grand, le Puissant, le Terrible.... Celui qui habile une lumière
inaccessible, que nul n’a vu ni ne
peut .voir, dont la voix fait jaillir des
éclats de flammes de feu, pour noire
Père, le Père des miséricordes, et le
Dieu de toute consolation.
Comment
on civilise le paysan napoUlain
Ab OV0 ad mala, (de t’œûf aux pômmes ) disaient les an ciens Româins,, eii
parlant d’un repas comme il faut ; c’ésl
6
aussi par un œuf que nous voudrions
aujourd'hui commencer., noire dîner?.,
non pas, mais... noire arlicle ; car quant
à manger l'oeuf en questionà moins
d’êlre doué d’une puissance digestive
hors ligne, on y risquerait son e.slomac,
bien plus ce serait commettre, de
gaieté de cœur, un sacrilège inouï,
qu’aurait, enlr’aiUres torts, celui d’obliger les honorables membres de la
Société De propaganda fide et de extirpandis hæreticis, à enrichir leur
vocabulaire d’un nouveau ferme pour
désigner la nouvelle hérésie ; à côté
des iconoclastes, soit briseurs d’images,
nous aurions les iconophages, soit
mangeurs d’images. — D’ailleurs, ce
n’est que justice d’ajouter que le susdit œuf est loin d’embarrasser tout le
monde ; certains estomacs privilégiés,
pijraît-il, sont â la hauteur de'leur
tâche et ont l'air de s’en bien trouver;
il est vrai que ce sont des eslornacs
catholiques, voire même romains, qui,
bon gré, mal gré, avalent bien des
cliQses, habitués qu’ils sont à tirer
parti de tout. Pauvres napolitains !
réduits par leur paresse à se contenter
parfois d'un . son de macaronis pour
nourrir leurs corps, ils sont, à l’endroit de leur âme, dans une disette bien
plus cruelle; privés de la Parole de
Dieu, ils n’ont, en fait de nourriture
spirituelle, que les superslilloos les
plus absurdes et les plus ridicules et
i’œuf dont, nous parlons en est un
curieux écbantillon.
11 est vrai que c’est, un œuf miraculeux et le pays qui l’a vu pondre
est tout fier d’une telle merveille,
qu’il conserve précieusement ; par une
cruelle ironie du sort, ou par une
malencontreuse coïncidence, la commune , qui , est l’heureux et légitime
possesseur de cette nouvelle idole, et
qui se trouve aux environs de Naples,
s’appelle des Payons ( dei Pagani ) .•
on va voir jusqu’à quel point cet appeilalif est mérité. U y a bientôt trois
ans, une des poules d’un certain Mr
Tortora, pondit, sans le savoir, un
œuf extraordinaire ; du moins sa coquille offrait-elle l’aspect insolite de
certaines raies et bosselures : un calotin appelé à se prononcer là-dessus.
fut assez heureux pour y découvrir,
à l’aide d’une forte loupe , un basrelief, représentant une femme avec
un enfant, c’est-à-dire , à n'en pas
douter la Madone avec l'enfanl Jésus.
.àussitôl voilà mon œuf transporté
en grand pompe à l’église, puis déposé religieusement, sur l’autel, d’où
il accueille les adorations et les offrandes des bigots.
D’un œuf pareil, il n’est pas sorti
grand’chose, pour le moment, si ce
n’est une fêle avec procession, grâce
à laquelle cependant il est devenu pour
les prêlE’BS qui l’oni organisée un œuf
d’or. Voici le mmu de celle solennité,
telle qti’on l’a célébrée le 4 avril passé,
en l’honneur de la Madone des poules:
En tête une bannière, qu’accompagnaient deux..,, vaches endimanchées;
venaient ensuite en bon ordre la confi’érie et le clergé, haut et bas ; suivaii
une nouvelle collection de vaches enguirlandées , au nombre de quatre ,
celle fois, sans compter leur progéniture ; enfin, pour clore la marche,
s’avançait gravement, en emboîtant le
pas, une colonne mobile de porcs avec
les pourceaux y relatifs. Le défilé,
VII la nouveauté de la chose et l’inexpérience des processanls, ne dura pas
moins de 6 heures ; il aurait pu devenir ennuyeux, mais il fut agrémenté
par de nombreux et divertissants intermèdes, pendant lesquels les prêtres
se faufilaient dans les maisons ou dans
les auberges pour charmer l’ennui,
qu’en dépit de leur nombreuse compagnie, leur causait une aussi longue
promenade, en cassant une croûte et
en vidant une bouteille. Ils ne perdaient d’ailleurs pas leur temps; munis
de paniers pleins d’œufs, ils distribuaient ces derniers à droite et à
gauche; il est vrai que la Madone ,
laquelle, d’après le langage naïf de
ces paysans, «attire à elle les bêles »
{ils ne précisent pas l’espèce) la madone donc recevait, en retour , des
poules, des pigeons,, des lapins, et
par exception, des perroquets. Comme
l’on voit, ces messieurs ne perdaient
rien au change; donner l’œuf pour
avoir la poule est un marché assez
avaniageux, et ce trait prouve suffi-
7
499^
sammenl, ce nous semble , que les
juifs ne sont pas seuls à avoir le génie
du commerce. Le bouquet de la fin
consiste à mettre aux enchères les
bêtes dont la madone a été honorée,
et qui par ce procédé de sanctification
ont quasi doublé de valeur ; grâce
aux soins entendus et à l’intelligente
direction des prêtres, ces derniers finissent toujours par avoir les poches
pleines, ad majorem gloriam Dei. Enfin
un incident non prévu ou du moins
non inscrit dans le programme, tel
qu’un homicide, autrement dit un assassinat, vient parfois clore dignement
la fêle de la Madone des poules.
( Emprunté à la Civiltà EvangelicaJ.
H.
iiouKieUea rcUjkueeB
et faits divers.
Turin. — Le ^ Consistoire de celle
paroisse vient dé publier son rapporl
pour l’année 1879, sous une forme un
peu différente de celle an usage jusqu’ici. — Le compte-rendu statistique
est précédé de la tractation très-siiccinle de l’un des sujets dans lesquels
se décompose la vie d’Eglise, et cette
année c’est la notion même de l’Eglise
qui fait le sujet de celle pastorale.
Qu’esl-ce que l’Eglise? Qu’est-ce qu’une
Eglise particulière vraiment digne de
ce nom ? Qu’emporte , en fait d’obligations, pour ceux qui s’y rattachent
leur qualité de membres de l’Eglise ?
Voilà les trois questions qui sont successivement traitées en rapport direct
avec la paroisse dont il est question.
Les contributions s’élèvent à la somme
réjouissanle de lire italiane 22.132,03.
France. — Aix-les-Bains. — L’Asile
Evangélique d’Aix-les-Bains, sous la
direction de son dévoué fondateur,
M. le pasteur Fournier, a pris une
extension croissante , et l'on a dû, afin
de recevoir un plus grand nombre de
malades, transferer l’école hors du
local qu’elle y occupait, pour affecler
ce local à l’infirmerie. Grâce à celle
mesure, le nombre des admissions
qui l’an dernier avaient été de 127,
pourra être porté celte année à 180.
La situation financière est très encourageante; il est juste d’ajbuler que ce
qui y a contribué, en même temps
que le zèle des donateurs , c’est l’abnégation du directeur qui jusqu’ici
n’a reçu aucun salaire.
— M. lîorel, directeur du refuge
de Genève, a donné, dans la salle des
Concerts d’Aix-les-Bains, une conférence sur la police des mœurs, Il y
avait salle comble.
Le conférencier, malgré son grand
âge, a traité avec beaucoup de vigueur
et de talent celle question aussi délicate que complexe de la police des
mœurs. Les tableaux saisissants qu’il
a faits de la dépravation et de ses conséquences sur la société lui ont valu,
à plusieurs reprises, les applaudissemenls et les félicitations de l’assislance.
— M. Réveillaud aux Etais Unis.
— Un mouvement de sympathie en
faveur de l’évangélisation de la France
se produit aux Etals-Unis. M. Réveillaua doit partir en septembre pour
l’Amérique, où i| plaidera celte grande
cause au nom de la Mission inlérietire,
de la Société centrale d’évangélisàlion
et de la Sociélé évangélique de France,
il sera très probablement accompagné
d’un pasteur anglais de naissance,
mais français de cœur.
Suisse. — Lundi 7 juin, MM. les
pasteurs titulaires et auxiliaires de
l’Eglise nationale protestante de Genève
se sont réunis dans la grande salle du
Consistoire, pour s’entretenir familièrement de la situation faite à l’Eglise
par le vole du Conseil d’iuat. M, le
prof. Bouvier a ouvert la discussion
par un discours, dans lequel il déplore
la séparation de l’Eglise et de l’Etal,
parceque dans ce cas oïl placerait à la
base de l’Eglise une confession dogmatique, qui, si elle voulait maintenir
« la révélation exclusive et essentiellement surnaturelle de Dieu en Christ,»
risquerait fort d’évincer les libéraux ,
c’est-à-dire la moitié de l’Eglise actuelle. M. Bouvier ajoute, dans le même
ordre d’idées: « on peut croire à la
vèsnvfecüon spirituelle de Christ sans
adinellre que son ancien corps ail été
8
-200
rappelé à la vie, Voilà qui s’appelle
parler clair, el n’eussions-aous que
ces déclarations d’un libéra,lisme que
l’on voudrait faire sanctionner par
l’Eial, nous y verrions déjà une rais.on
suffisante pour que la séparation s’bÎt
fcctiie.
Autriche. — Le recteur nouvellement élu de l’Université de Vienne est
le professeur Brueck, protestant. Depuis 600 ans qu’existe l’üniversilé
« c’est la première fois, parnit-il, qu’un
protestant en est recteur,
Angleterre. — Le Synode de] l’Eglise presbytérienne d’Angleterre s’est
tenu dans l’Eglise de Marylebone, sous
la présidence du Rév. docteur Fraser.
L’Eglise compte environ 54.000 communiants et a un budget de 180.000
liym sterling.
Pensées sur le Dimanche
%
Il y a dans le jour du Seigneur, le
monument d’un paradis perdu, la lettre
de noblesse d’une famille déchue, les
arrhes d’un paradis à recouvrer , le
gage de notre destination sublime au
libre cl glorieux état d’enfants de
Dieu. S. Godet.
L’institution qui atteste le mieux la
dépendance des hommes d’un être suprême et leur deslitialion à sa ressemblance est celle d’un jour de repos
el de culte hebdomadaire ou de chaque sept jours.
La vraje manière de sanctifier le
dimanche c’est de se sanctifier soimême, et de contribuer de tout son
pouvoir à la sanctification des autres.
w
Si l’on fait ri II Dimanche un jour
de plaisir, on arrivera presque sûrement à le changer en un jour d® travail. Le travail du Dimanche alfaiblissant le corps aussi bien que l’esprit,
sera louiours dans le résultat final
sans profit réel. Un travail de six jours
fournit pour vivre autant qu’un travail
incessant de sept jours.
fôetme pUttc|U€
MtuUe. — Crispí a renvoyé son interpellation sur l’ingérence du gouvernement dans les élections après la discussion des budgets et l’adoption des
mesures financières. Le motif de ce
renvoi parait être la décision prise
par la droite de ne bas appuyer pour
ie moment les dissidents afin de ne
pas provoquer nue crise ministérielle
jiréjudiciable aux intérêts du pays. M
y a donc un moment de trêve pour
le gouvernement. — Les discussions
publiques de la Chambre n’offrent que
un intérêt médiocre. Par contre les
bureaux s’occupent activement de l’examen des loi de finances et de la loi
^électorale. C’est dans les bureaux que
's’engagent les vraies batailles.
Prunee. — Le gouvernement
semble tourner toujours plus à gauche.
Dans les > élections partielles les candidats du parti avancé ont généralement le dessus sur les conservateurs
à quelque couleur qu’ils appartiennent
soit dans la commune de Paris ^pit
dans les élections politiques.
AMiemaane. — Bismark a décidément rompu avec le Vatican.
A. vis.
L’examen d’introduction à l’Ecole
latine de Pomarei a été fixé ,pgr ,1a
Table au venriredi 2 jqi|let prochain
à 8 heures du matin.
Le présent avis tient lieu ,dë la .circulaire ordinaire.
Directjon.
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