1
Année XIV®
PKU D'ABONNBMBNT PAR AN
Italie....................L. S
Tous lo» pays do l'Union do
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AïRévîquo du Sud . . » 9
Ou s'abonna :
Au bnroau d’Admiuistratiou ;
Oliez MH. les TftBtours :
iîhoa M- Bnu-at Robort ('Pignorolj
Bt à la Librairie CiSantoro at
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î/abonnement part du 1* Janvier
et se paie d'avanee.
N. 48.
30 novembre 1888
Numéros aeparéo demandés avant
le tirage 10 centimes ehaeun.
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payé 0,25 eentimes.
-O
O»
LE
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
f0U» »te eeree tsmoins. Aotms 1, 8.
la vérité avet M ekarité. Epb. iv, 15.
Sommaîro.
Lé Prof. Albert Revel. -- La maladie et
les derniers jours du doct. Albert Revel.
— Le nouveau Président des Etats-Unis.—
Commentaire sur St. Jean du doct. Stewart.
~ Revue politique. — Annonce.
LE PROFESSEUR ALBERT REVEL
Docteur en Théologie
Nous nous attendions bien peu,
il y a huit jours, à devoir inscrire
le nom du professeur Revel de
Florence en tête d'une notice nécrologique; et, par moments, il
nous semble encore que c'est un
rêve qui doit s’évanouir. La triste
réalité ést cependant là: il a succombé à la maladie le jeudi 22
novembre à 7 b, 50 m., du soir,
dans sa 52™" année.
Il est plus facile d’imaginer que
d’exprimer ce que sa compagne
et ses six enfants ont perdu par
le ilépart de cet époux et de ce
père qui cachait sous le.s dehors
de son calme habituel et de sa
réserve, des trésors de tendresse
et de franche gaîté. Sa famille
éplorée a jeté les yeux sur la parole qui a soutenu un apôtre dans
.son épreuve: « Ma grâce te suffît».
Seule, en effet, cette grâce peut
fortifier ceux qui autrement fléchiraient sous le poids.
¥
* A
La vie du doct. A. Revel s'est
écoulée tout entière dans l'étude
et dans l’enseignement ; aussi n’offre-t-elle pas matière à une biographie. Fils du professeur Jean
Revel, U a, dès son enfance, respiré
l’atmosphère du collège de La Tour
où il a fait de solides études classiques et même théologiques. Ses
travaux d'étudiant téinoighaient
déjà d'un goût spécial pour les
recherches patientes de la philologie et de rhistoire ancienne, et
c’est le général Beckwith qui, si
nous ne faisons erreur, aimait à
rappeler dès lors un puits de
de science.
Consacré avec Jules Jalla au mois
d'août 1861, à son retour d’Edim-
2
371.
bourg où il avait passé une année
de perfectionnement, il entra immédiatement dans l’enseignement
supérieur en occupant la chaire
de grec au collège de La Tour. Dès
le début, et lorsqu’il n’était que
provisoire, la Table pouvait lui
rendre le témoignage qu'il enseignait tavec soin et avec succès».
Dans un cours lithographié, publié
en 1886 il a écrit ; «A l’école, on apprend à apprendre et, une fois les
études achevées, on commence à
étudier tout de bon». C'est là ce
qu’il n’a cessé de faire pendant les
vingt-sept années de sa carrière
comme professeur. Ceux qui ont
eu le privilège d’étudier sous sa
direction les auteurs grecs et latins,
se sentaient en présence de quelqu’un qui connaissait à fond ce
qu’il devait enseigner, qui se réjouissait de voir ses élèves croître
dans la connaissance, qui, travailleur lui-même, ne pouvait tolérer
la paresse ôu la négligence chez
les étudiants.
Inflexible en classe et aux examens, il «avait se montrer familier
et serviable avec ses élève.? qu’il
invitait de temps à autre chez lui
pour leur faire passer une soirée
agréable et utile. C’est à La Tour
qu’il a fait ses premières armes
comme publiciste en collaborant
au journal La Balziglia, et en rédigeant pendant quelques années
VEcho des Vallées. Deux ouvrages
pl us étendus firent connaître à cette
époque ses capacités comme exégète. Ce sont VEpître de Clément
Romain aux Corinthiens traduite
et annotée, et son commentaire sur
VEpilre de S. Jaques avec traduc
tion nouvelle et exposition historico-dogrnatique. (Florence 1868).
Aussi, lorsque leDoct. Desancti.s
fut subitement enlevé à l’Ecole de
Théologie en 1869, le corps des Pasteursjetalesyeux sur le prof. Revel
et le recommanda au Synode qui,
en 1870, le nomma professeur d'exégèse à Florence.
* «
Pendant ces dix-huit dernières
années, il a été appelé à faire assez
longtemps partie de la Commis.sion
d’Evangélisation et a rédiger tein porairemeut le Crtsiiiiîno Evangélico ;
mais sa grande affaire, celle à laquelle il a con.sacré ses veilles pro
longées et sa remarquable:' capacité'
de travail, a été la préparation des
cours qu’il était appelé k donner.
Il fit du grec du Nouveau Testament une étude .spéciale et avait
même préparé un dictionnaire du
N. T. eir classant par familles les
mots grec.s qui s’y rencontrent afin
d’aider la mémoire et de mieux
préciser le sens. Il a dans ses leçons
sur le Nouveau Te.stament étudié
à fond successivement tous (ou à
peu près) les Livres, au point de
vue du texte, de l’explication des
mots et du sens historique, pour
s’élever de là à des considératiou.s
d’ensemble sur la portée doctrinale
et morale de chaque paragraphe.
C'est de cette manière qu’il a
lentement préparé un travail qu’il
était mieux que personne à même
d’accomplir, savoir sa Traduction
italienne du Nouveau Testament sur
le texte révisé. (Florence 1881),
Comme il le remarque lui-même
dans la préface, il avait, dès les
début.s de son en.seignemeni Ihéu-
3
379.
logique, jugé que l’office du traducteur était inséparable de celui
de l’interprète et il s’était fait un
devoir de les faire marcher de pair.
*■
♦ *
L'Ancien Test, ne l’a pas moins
attiré que le Nouveau. Il parvint à
posséder si bien l’hébreu qu’il fit
lithographier à l’usage de ses élèves
une Grammaire hébraïque par lui
composée, et que «ITstituto degli
Studi orientali » de Florence ae
fit un honneur de l’admettre au
nombre de ses membres. Il n’a
publié sur l'Ancien Testament, en
fait d’explication, que des notes
sur q uelques psaumes, mais il suffit
de se rappeler les titres des deux
volumes plus considérables qui
soient sortis de sa. plume, pour se
persuader qu'il avait abordé et approfondi les nombreuses questions
de critique sacrée que soulève
chaque Livre au.ssi bien que l’ensemble de l'Ancien Testament.
Le volume sur les Antichità Bibliche 1* Part, du Compagno della
Bibbia, (Firenze 1872) et la Storta
letteraria dell’ Antico Testamento
grand voi. in 8“ de plus de 600
pages paru à Florence en 1879, et
republié à Milan par Hoepli, témoignent d’un vaste savoir et d'une
grande hardiesse de vues.
Les conclusions auxquelles il arrive sur les questions de composition, d’auteur, d’interprétation
de tel ou tel livre, peuvent être
discutées; mais on est heureux de
voir sa foi dans la vérité et dans
l’inspiration divine des Ecritures,
exprimée de la manière la plus
ferme.
« Dans le don de l’enseignement,
dit-il, la foi (ou la piété) et la science
doivent être unies». «Le fait que
Dieu a donné aux hommes sa Parole, d’abord par le moyen des Prophètes, et en dernier lieu par le
moyen de son Fils (Héb. i, 1), est
pour nous un fait absolument certain auquel nous ne pouvons ni
ôter ni ajouter quoique ce soit;
mais toutes les questions relatives à la manière (origine des
Livres sacrés, formation du canon, conservation et transmission
du texte sacré) doivent être étu
diées au point de vue scientifique, avec un esprit indépendant
et préoccupé uniquement de ce
qui est. vrai. C'est également, pour
nous, un fait certain que Dieu a
donné son Fils pour la rémission
des péchés (Gal. i, 4, 8) et pour
être la pierre angulaire de l’Eglise
(i Cor. ni, 10), mais lorsqu'on reconnaît sincèrement le Christ comme seul Sauveur et Médiateur et
qu’on le confesse comme venu en
chair (i Tim. 2, 5, 6, i Jean rv, 2),
l’Eglise peut bien, à son tour, reconnaître en cela l’Esprit de Dieu
et réduire à ces points fondamentaux la règle infaillible pour le
discernement des esprits, en accordant à sa science théologique
les libertés nécessaires». (Encyclop.
Scienc. théol. p. 6).’ Et ailleurs:
«Comme l’Ecriture est, dans son
ensemble, le témoin et le document du salut en Christ, tout en
elle doit, d'une manière plus ou
moins évidente, se rapporteràcette
vérité centrale. Que l’interprète ne
dise donc fias: L’Ecriture est le
contenant et la Parole de Dieu le
contenu. Au point de vue de la
4
théopneustie (c. à dire de rinspi-;
ration iivorale et religieiise) une
telle séparation mécanique, implique une impossibilité». ,
C'est dans cet esprit qu'il a enseigné par la parole et par la presse
avec une rare compétence.
¥
* •*
.''M à ses travaux scientifiques l’on
ajoute ceux qui .sont d'un carac-;
tère pratique, sans oublier ceux
qu’il a accomplis comme membre
de plusieurs commissions chargées
soit de préparer un Organammto
pour les églises de la Mission, soit
de réformer le Collège , ou la Liturgie etc., on est surpris, et en
même temps reconnaissant, de la
grandeur de Toeuvre que Dit'u lui
a donné de faire pour l’extension
de son règne en Italie.
Il nons semblait qu’un tel ouvrier devait nous être conservé
pendant bien des années encore;
mais devant Dieu sa journée (Hait
finie, sa tâche achevée et l'heure
du repos avait .sonné. Son œuvre'
Teste cependant et, par la béné-‘
diction de celui qui i donne l'ac- '
croissement B , elle portera des
■fruits longtemps après le départ
du travailleur.
Àiüsi sera exaucé le vœu qu’il
a lui-même exprimé, au sujet de
l’un de ses ouvrages, en ces termes
si simples ; î Que la grâce du Seigneur Jésus repose sur ce travail et
qu’elle daigne le faire servir à l'édification de beaucoup d’àmes »
H. B.
La maladie el. les derniers jours
DU DDCTEUR ALDËRT RËVBL
Florence, le 26 Novembre 1888.
Cher Directeur,
Les bons vœux que vous faisiez dans
île dernier numéro du Témoin, pour
la guérison de noire ami, n’ont pas
été exaucés; el Dieu seul en sait la
raison. Avant même qu’ils parvinssent
sous les yeux des lecteurs, le prof.
Revel nous avait quittés pour « monter plus haut». Il est mort à l’âge de
52 ans, après une douloureuse agonie
de plus de vingt heures, jeudi soir
22 courant, la veille du premier anniversaire de la mort du Doct. Stewart.
Sa vie, sa science, son ardeur au
travail, ses nombreux ouvrages, tout
cela est trop connu pour que je m’y
arrête. Je sens que je répondrai mieux
au désir de ses nombreux amis, de ses
élèves répandus dans toute l’Italie en
racontant, aussi brièvement que possible, la courte et presque tragique
maladie qui nous l’a enlevé.
L’été n’avait pas été bon pour lui.
Il n’avait pas pu accomplir ayec le
.succès ordinaire sa cure de bains de
mer. Le mois de juillet froid, humide
et venteux, lui procura un refroidissement dont il eut de la peine à se
défaire. Un de ses enfants fut ensuite
très gravement malade au bord de la
mer; l’anxiété et les veilles ne purent
que nuire à la santé des parents.
Le Dr. Revel ne s’en mit pas moins
au travail, dès son retour à Florence,
avec son ardeur habituelle. Sentant le
besoin de donner à ses leçons une direction plus pratique et plus directement utile au futur ministère des étudiants, il sfimposa la tâche énorme
d’écrire à nouveau, après dix-huit ans
de professorat, les nombreux cours
dont il était chargé. Il consacrait à ce
travail non seulement la journée mais
,1a meilleure partie de là nuit.
C’était trop, même pour une constitution robuste comme la sienne. Ceux
qui le voyaient de plus près ne taraèrent pas à remarquer chez lui des
5
881
signes de fatigue physique et intellectuelle. Lui-même se sentait accablé,
et se plaignait de fréquents maux de
tête. Le mercredi 7 courant il dut interrompre sa leçon avant la fin et descendit de sa chaire pour ne plus y
remonter. Le vendredi 9, il écouta
encore un exercice homilélique d’un
étudiant, mais pour la première fois
peut-être, il ne fit aucune observation,
Le dimanche H, il ne se sentit pas
lia force de descendre au culte; dans
l’après midi il se coucha, et s’endormit
immédiatement. Le médecin de ta famille ne parla d’abord que à'anémie
cérébrale, produite par de véritables
excès de (travail. Vers la fin de la .semaine, if demanda une consultation,
enJsuite de laquelle le mot de céré6n(e(fut prononcé pour la première,
fois; c’estune inflammation de la substance même du cerveau, maladie rare,
mais plus encore difficile à guéririque
rare.
Dans le cas de notre ami -la marche en fut rapide, inexorable. Le médecin fnous disait à la fin qu’il n’y
eut jamais, depuis le premier jour,
un instant d’arrêt dans le développement du mal; que tous les remèdes
employés, même des . plus énergiques ■
n’eure'nl, à aucun moment donné, la
moindre action appréciable, et que le
. malade était condamné dès le premier
jour.
Ce qui rendit cette douloureuse maladie plirs douloureuse encore c’est le
fait que, presque dès le commencement
de sa maladie, le prof. Revel fut entièrement privéde l’usage de la parole.
La paralysie avait envahi le côtedroit,
, et rendait la ^déglutition- difficile, la
parole impossible. Et pourtant il voyait, entendait, et comprenait tout ce
qui se passait autour de lui. Est-il
possible d’imaginer une situation plus
poignante que celle d’un père qui se
sent mourir, et ne peut dire un mot
aux enfants, à la compagne bien aimée,
qui entourent soif lit! Plus d’une fois,
notre cher ami s’efforça de dire quelque chose; mais il ne sortait de sa bouche que des sons inarticulés, tandis que
de grosses larmes coulaient le long de
ses joues. Ou dut s’abstenir de lui de
mander quoi que ce fût, pour ne pas exciter chez lui des émotions qui ne pouvaient que lui faire du mai. Le cher
Paul, accouru de Gênes au chevet de
son père, dut se contenter d’un doux
sourire et de regards affectueux.
Et pendant tout ce temps la pitié,
bien mal entendue à mon avis, des médecins laissait ;i sa. famille tout entière
de grandes illusions. A quoi bon, nous
disait ensuite le medico curante, \es affliger avant le temps? Aussi trouvaitil chaque fois le malade légèrement
mieux. (Mercredi passé, la veille de la
mort, on se croyait presque,rassuré.
Ce ne fut que le soir, quand le malade
eptra ep agonie, que la terrible vérité
fut révélée à ceux qui le pleurent
aujourd’hui.
Que dirai-je de celte-longue et douloureuse agonie, la plus poignante que
j’aie vue jamais? Le malade n'entendait plus, ne voyait plus, et cepepdanl
il souffrait d’une manière qui n’était
.qrie trop visible. Ee srwso di
sait le médecin, subsistait en plein;
c’en était assez pour souffrir beaucoup.
El nous ne pouvions pas piême faire
parvenir jusqu’à lui un mot de consolation, une parole d’espérance ! Il nous
■falkit le'la-issei’is’avancer 400,1 ^d^ns la
sombre vallée. Mais, non, il n’y était
pas seul ; son Sauveur y était avec lui,
et jamais peut-être notre frère ne comprit mieux que dans ces moments
suprêmes, la valeur des paroles ^u’il
avait choisies, il y a bien des,apn,écs,
pour la tombe de ses enfants; «Ta
Donlé vaut mieux que la vie».; (Ps. 63,4).
Dieu mil enfin un terme aux souffrances de son serviteur. Le professeur Revel rendit le dernier soupir,
peu d’instants après l’arrivée de Rome
de -Mr, le Président de la Commission d’Kvangélisalion, dans cette m^me
chambre où j’ai vu mourir déjà' le Docteur J. P. Revel , et sa vénérée compagne, entouré de ses Gqllègu.es, de
ses élèves, de Sa famille éplorée.
Que vous dirai-je de plus? Que nous
sommes écrasés? Vous le comprenez
sans peine. Mais je puis vous dire que
Dieu est avec nous, et q^ue sa présence
soutient ses enfants affligés.
Les funérailles eurent heu le sa-
6
-382^
medi il 3 h. dans l’Eglise du palais
Salviati tout d’abord, puis au Cimetière des Allori. Il y eut dans les deux
endroits une foule considérable. Après
une courte oraison funèbre de Mr.
Luzzi, Mr. le Doct. Prochet parla au
nom des administrations de l’Eglise,
Mr. le Doct. Coniba au nom des'professours, rétiidianl Léger au nom de
ses collègues. Mr, le pasteur André
demanda de parler sur la tombe au
nom de son Eglise, pour témoigner du
respect que notre frère avait su s’attirer de la part des protestants étrangers de Florence.
Dieu veuille maintenant remplacer
lui-même dans la famille, dans l’Ecole,
dans l’Eglise, le vaillant ouvrier qu’il
a appelé à lui.
A. Meille.
nouveau l’résideiit des Ëlals-llnis
Les nouvelles qui nous arrivent de
l’Amérique du Nord nous apprennent
que le scrutin du -i-ô novembre a donné
la majorité au parti dit républicain
et que son candidat, le générai Harrison, va être nommé pour quatre ans
Président des Etats-Unis. Nos lecteurs
ne .seront sans doute pas fâchés de
savoir quelque choiîe du caractère
moral et des principes religieux de
ce nouveau chef d’un des plus importants'Etats du monde.
Voici quelques renseignements fournis aux journaux américains, par deux
pasteurs d’Indianopolis, le Dr. Haines
et le rev. D. E. Curtis.
Benjamin Harrison né en 1833 et
petit iils du 9“ président William H.,
Harrison (élu en 1840 et décédé en
1831) s’établit à Indianopolis comme
avocat à l’âge de 22 ans. 11 y apportait,
ainsi que sa femme, des lettres de
recommandation de l’Eglise qu’ils venaient de quitter. Les deux epoux se
joignirent aussitôt à l’une des Eglises
presbytériennes de la ville. Ils n’ont
cessé dès lors de figurer parmi ses
membres les plus actifs, les plus conséquents et les plus honorés.
A l’âge de 24 ans, Mr. Harrison
était élu diacre; à 28 ans il recevait
l’imposition des mains comme ancien,
et c’est en cette qualité qu’il a représenté son presbytère à Philadelphie,
au récent centenaire de l’Eglise Presbytérienne des Etats-Unis. Parti comme
volontaire lors de la guerre de sécession, il y gagna les épaulettes de général, La lutte terminée, il revint
simplement à son étude de légiste où
il avait pour associé l’honorable John
B. Elam, membre zélé de l’Eglise congrégalionaliste.
Avant la guerre, Harrison avait dirigé une école du dimanche. Depuis
son retour à Indianopolis e* jusqu’au
jour où son élection comme sénateur
le força de vivre à Washington, il a
présidé une classe biblique de jeunes
gens où il avait en dernier lieu comme
auditeurs les enfants de ses premiers
élèves. Ils sont nombreux aujourd’hui,
dans toutes les positions sociales, ceux
qui paiienl avec enthousiasme de l’heureuse impulsion inteliecluetle et morale qu’ils doivent aux instructions
bibliques du général.
Ferme dans ses convictions, large
dans ses vues, gouverné par une conscience à la fois éclairée et forte,
Harrison est constamment dominé par
un sentiment qu’il exprime volontiers
dans ses prières publiques aux cultes
de son Eglise, celui de la responsabilité de l’homme devant Dieu. On
assure qu’il a donné, dans sa carrière
professionnelle et dans sa vie privée,
l’exemple d’une probité et d’une moralité sans tache et que ses concitoyens l’entourent d’un respect universel. Matinal, laborieux, simple dans
ses habitudes, il s’accorde rarement
des vacances et quand il prend un
congé, il le prend én famille.
Dans son activité religieuse et charitable le général est fidèlement secondé par M™“* Harrison, femme distinguée sous tous les rapports, qui a été
chargée longtemps de là classe enfanline'd’une école du dimanche et prend
une part active aux œuvres missionnaires et Ibienfaisantes de l’Eglise.
L’intérieur de M"'“ Harrison est un intérieur chrétien où Dieu est servi et
7
383 .
OÙ le culte de famille est célébré cha
que jour. Bien que te général se distingue par la force de volonté plus
que par l’exubérance de ses sentiments, il pratique mieux que personne
l’art d’être père et grand-père. Le jour
où il revint chez lui après avoir reçu
la nouvelle de sa nomination comme
candidat à la première magistrature
du pays, il alla d’abord embrasser sa
femme, puis se rendit tout droit à la
nursery, et c’est avec un de ses petits
enfant.s sur l’épaule qu’il rentra un
instant après, dans son salon, pour
y recevoir les compliments de ses amis.
Sans vouloir, dit la Semaine Heligieuse, d’où nous tirons ces détaiLs,
nous rnêlei' à un degré quelconque,
aux débats de la politique américaine
et sans admirer le moins du monde
les roueries électorales que la lutte
des partis enfante aux Etats-Units comme ailleurs, nous pouvons bien féliciter la grandeRépubliqueduNouveau
monde, de savoir encore placer à #a
tête des hommes de foi, de prière et
de conscience,ausquels les citoyens de
tout âge et de tout rang peuvent regarder sans rougir, j. n.
COMMENTAIRE SUR S. JEAN
DU DOGT. STEWART
Al’occasion du premier anniversaire
de la mort du Docl. Stewart de Livourne, nou.s avons reçu la partie
de son Commentaire sur les Evangiles:
Il avait pu l’achever en anglais et
en revoir la traduction jusqu’au chap.
VIII. Quelques amis se sont unis au
traducteur pour mener à bonne fin
celle entreprise qui couronne dignement l’œuvre à laquelle le regretté
Docteur avait consacré tant desoins.
Ce 4“® vol. compte 312 pages grand
in 8°, à 2 colonnes. — Prix 4 frs.
Jttêiie — Dans te but d’assurer
une pension un peu moins mesquine
aux Maîtres d’écoles, ou bien à leurs
veuves et orphqlins, la Chambre des
député*, sur la proposition de l’hon.
Sonnino, appuyé par le Min. Boselli,
vient de voler une légère augmentation
dans la quote-part des Communes et''
des Instituteurs eux-mêmes en faveur
du Monte-Pensioni.
Les années de service militaire compteront comme les années d’enseignement régulier à la seule condition que
Communes et Maîtres versent leur
contribution régulière
Du reste, le Ministre de l’I. P. s’est
engagé à présenter d’autres projets
de loi pour améliorer le sort de çeUe
classe si importante de là société.
Le projet Zanardelli supprimant les
cours de Cassation de Turin, Florence,
Naples et Palerme, pour les réduire
à une seule, celle de Rome, s’il n’aura
pas d’autres mérites, a eu du moins
celui-ci, d’attirer à Montecitorio ces
peu scrupuleux députés qui depuis la
réouverture de la Chambre n’y brillaient que par leur absence. L’on prévoit des discussions très animées et
une opposition très considérable. A
Palerme et Naples surtout, l’agitation
conire celle réforme continue.
D’après les documents présentés â
la Chambre de.« députés, le 28 c., le
déficit de l’exercice 1887-88 serait réduit de 73 à 57 millions; celui de
1888-89 serait de 48 millions, et pour
les années 1889-90 d’à peine 2 millions. La Commission du bilan soupçonne le Min. des Finances ( et elle
n’est pas la seule) d’être un peu trop
optimiste.
Le projet de réforme communale et
provinciale a aussi un 'mérite qu’on
ne lui connaissait pas, c’est celui de
rajeunir nos vénérables Sénateurs, de
transformer les conservateurs en ultraradicaux et de faire radoter même
les personnages le» plus sérieux. —
En effet, la séance du 27 courant
a été tellement agitée que le Président
a dû menacer de la suspendre; des
hommes connus par leur libéralisme
peu avancé se sont faits les champions
du suffrage universel en fait d’élections communales, et d’autres, comme
le général Coi te et le prof. Molescholl,
8
,384..
les défenseurs enthousiastes du droit
élebldrai de là femme.
Le Président du Min. a prononcé
un discours assez énergique en réponse
aux critiques soulevées par la discussion de la nouvelle loi.
Le cardinal Lavigerie est de passage a Rome, peut-être dans le but
de soustîrer au pape quelques autres
centaines dé raille francs pour l’effectuation de son projet. Dans quelques
audiences accordées à plusieurs journaliste italiens il se montre animé
des meilleurs sentiments (eh!) à l’égard dé ritalié, et conseille aU Gouyernement d'e ne renvoyèr pas plus
longtemps l’occupation de Tri¿oli. Bien
fou, croyons nous, qui-s'y fie.
' VOssefvatore, Romano menace de nouveau le départ dé Léon XIll. Le jour
où ce départ aurait lieu, observe un
journal dè Turin, serait pour l’Italie le
plüs béait de son histoire.
Le long procès qui s’est débattu à
Gène* contre l’ex député Ghiani-Mam’eli accusé dè fraudes et d'escrO-'
querie comme directeur dé la Caisse
d’épargne de Cagliari, vient de se clore.
L’accusé a été condamné à 10 ans
de réclusion, et en outre, avec ses
deux cornplices, à 1 millions d’indemnités à diverse.s Caisses d’épargne,
et aux frais de justice.
— Le-digne Président de
la Confédéralion Suisse, le zurichois
Hertenstcin est mort le 26 c. en suite
d’une opération chirurgicale et surlout
de ï’araputation d’uUe jambe.
France. - D’autres séances tumultueuses se sont succédées à la
Chambre; à propos de la discussion
d’un projet de transport dans le Panthéon dés reste du citoyen Battd'în,
victime du coup d’état du 2 dééembré,
Fl’oqùèt a tiivertient apostrophé' le général Bdulanger, comme étant l’allié
du fîûnaparlisrae.
Le futur dictateur a eU cè'tle fois
le bon sens de se taire.
Les jonrnaul français, bcralangisles,
surtout', oiit discuté lé projet attribué
au railïistère de préparer pour celte
date un coup d'état contre le général
et ses alliés. If n’en est rien, sans
doute, mais le Gouvernement prend
ses mesures pour éviter tout désordre
pour cette journée que l’on prévoit
assez critique. Un journal français
prévoit que si les esprits ne se calment pas il ne serait pas impossible
d’arriver sous peu à la guerre civile,
Il y a, du moins, une personne qui
n’aspire pas à être Présidente, reine
ou impératrice de France, c’est la
femme de Boulanger; en effet elle a
demandé formellement son divorce
d’avec son illustre époux.
Une autre journée mémorable dans
les annales de cette Chambre fiévreuse
a été celle du 26 c.; le fameux gendre
de l’ex Président de la république,
après une longue absence, a fait son
apparition à la Chambre. Immédiatement le vide s’est fait autour de lui,
uni seul député a osé lui serrer la
main, et un honorable membre de
l’Extrême Gauche a demandé et obtenu, comme signe de mépris pour
Wilson, la suspension de la séance
pendant un heure.
i lia' Commission du bilan, appelée
ià se' prorJoneepî touehaiî.t le'i’naniveaii
traité de commerce avec la Gi'èce, a
l'cl'nsé de s’oceupei’, de la question ;
la France, dit-elle, ne devant plus renouveler aucun traité jusqu’en 1892.
Atletnaone. — Le discou l's prononcé par remjpereur Guillaume à
l’ouverture dro Reichstag a produit
une excellente impression. Il a déclaré
hautement que tous ses efforls tendent
à consolider la paix. Toutefois le (gouvernement a affirmé que 117 raillions
sont nécessaires et devront être prochainement votés, si l’Allemagne veut
compléter sa- flotte.
Les projets plus importants soumis
à la discussion du Parlement concernent l’amélioration de ta cias&e ouvrière..
Le 22 c. sont arrivés à Berlin le.
grand duc héréditaire de Russie „et
l’archiduc Ferdinand d’Autriche.
Afri^wte. — La société d’agriculture française de Tunis a décidé de
remplacer par des ouvriers espagnols
les ouvriers ftaliens placés souS àa dépendance. Le consul espagnol a refusé
d’acélieillir la-demande.
Ernest Robert . Gérant.
Pignerol, Irap. Chiantore-Mascarelli.