1
sixième année.
IV. 18.
5 Mai IS-M.
L'ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement, consacrée anx intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables........ occupent
vos pensées ~ ( Philippiéns., IV. 8.)
PRIX d’abomnshent :
Italie, Ò. domicile (un an) Fr. 3
Suisse...................>5
France ..................»6
Allemagne.............*6
Angleterre, Pays-Bas . * 8
XJix numéro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BOBEàUX d'aBOICNEMENT
ToRRK*PEf.MCE I Via Maestra,
N.42, (Agenzìa bibliografica)
PiGNEROL : J. Chlantore Iinpr.
Turin :J.J. r»*on, via Lagrange
près le N. 22.
Florence : Libreria Evange^
lica. via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radministration
au Bitreau d Torre-Pellice ,
via Maestra N. 42. — pourla
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof, 'â, Torre-PeUice.
Somniairo.
Le Catéchuménat. — Lettres d’Ecosse. —
Correspondance. Nouvelles religieuses. — Chronique vaudoise. — Chronique politique,
DU G4TÊGHUIHENAT
fV. N.
Nous nous sommes engagé, dans
notre dernier article sur le Catéchuménat, à dire ce que nous voudrions voir se réaliser pour le
moment, et tout d’abord, parmi
nous. Si nous avons gardé le silence
pendant un mois à ce sujet, c’est
que nous espérions que quelqu’un
de nos pasteurs prendrait la parole en faveur de la thèse que
nous défendons ou contre elle.
Mais nous n’avons rien reçu
d’eux. Nous avons donc tout lieu
de croire que les Consistoires de
notre Eglise, et les pasteurs, en
particulier, adoptent pleinement
les Idées que nous avons énoncées,
sur la réception des Catéchumènes , et ne sont pas éloignés de
souscrire au vœu du vénérable
Docteur Wichern ; mais de là à la
mise eu pratique, il y aune grande
distance. Nous savons aussi que
la chose n’est pas facile, à cause
du caractère essentiellement conservateur et même routinier de
plusieurs de nos paroisses. Aussi
pensons-nous que les réceptions
traditionnelles en masse ont eu
lieu, comme à l’ordinaire, et que,
là où elles n’ont pas encore eu
lieu, elles ne se feront pas longtemps attendre.
Nous l’avons dit déjà; nous ne
pensons pas que les réformes,
même les meilleures , doivent ,
en cas ordinaire, s’effectuer toutà-coup et sans transition dans une
église organisée comme la nôtre;
mais il est raisonnable de s’attendre à ce que l’on vise à les réaliser peu à peu, quand on les croit
bonnes et pratiques.
Voici le minimum auquel nous
nous arrêterions pour le moment
dans la question qui nous occupe,
et que nous proposerions à la méditation de nos frères qui ne l’ont
pa.s encore adopté.
2
-138
1° L’instruction catéchétique devrait durer toute l'année. Nous
n’ignorons pas que, dans bien des
paroisses , les catéchumènes ne
seraient pas nombreux, mais il
y en aurait toujours un certain
nombre; peut-être même pourraiton y faire intervenir quelques-uns
desanciens catéchumènes ; et ainsi,
(ms exercices remplaceraient les
classes bibliques que l’on a instituées
en Angleterre et surtout en Améri(|ue en faveur des ces jeunes
gens qui ont déjà été admis comme
membres de l'Eglise, ou qui ont
déjà fait leur première communion,
pour nous servir du langage reçu.
Ce n’est pas une nouvelle charge
pour les pasteurs, car ils peuvent,
comme ils le font en hiver, donner
la forme d’enseignement catéchétique à leur second service qui
est généralement peu fréquenté et
qui le serait peut-être davantage.
2° Les époques d’examen seraient multipliées aussi pour commencer ; et afin de détruire le
charme, au lieu de n’examiner les
catéchumènes qu’à Pâque et à Pentecôte, on les examinerait aux
époques des quatre communions,
à des jours et à des heures fixées
par les Consistoires; il y aurait à
cette innovation, qui n’en est pas
une et en tout point pour quelques
paroisses , de réels avantages. D’a
iDordles catéchumènes moins nom
•
breux pourraient être examinés
avec plus de soin et d’une manière
plus individuelle, non seulement
quant à leurs^ connaissances religieuses , mais quant à leur foi et
à leurs dispositions, autant qu’il
est donné aux hommes de le faire.
Nous savons parfaitement que les
connaissances toute seules, ne font
pas le chrétien, que la science
enfle et que ce passage : « Je te
rends grâces de ce que tu as caché ces chose's aux sages et aux
intelligents, et de ce que tu les
as révélées aux simples et aux
enfants » contient un des caractères essentiels de l’Evangile; mais
d’un autre côté nous ne pensons
pas pouvoir nous mettre à la place
de celui qui seul connaît les
cœurs;nous devons nous contenter
d’une profession franche et d’une
conduite extérieure conforme à
cette pi’ofession, au risque de recevoir dans l’Eglise des inconvei’tis
et des hypocrites.
Leur jugement appartient au Seigneur. Du reste nous savons trop
bien à quoi aboutissent les prétentions sectaires d’avoir des Eglises ou des sociétés composées de
convertis et de saints, pour ne
pas être tentés d’en faire nousmême l’essai. Non seulement l’Evangile ne nous y autorise pas ,
mais il nous le défend expressément, afin de nous empêcher de
commetre l’injustice et d’arracher
le bon grain avec l'ivraie. Mais
n’anticipons pas. Nous n’entendons
parler ici que de la réception des
catéchumènes. L'examen subi et
accepté, le Consistoire n’aurait
plus besoin d’admettre les jeunes
gens dans l’Eglise, par une réception solennelle ; mais il ferait connaître simplement à l’assemblée
ceux qui, parleur foi individuelle,
ont ratifié réellement le vœu de
3
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leur baptême et ont été portés
sur le régistre des membres de
l’Eglise. Et une prière à leur intention serait ici tout-;Vfait à sa
place.
Il serait du reste bien entendu
que l’admission ne serait plus l'admission à la Sainte Cène; mais
l’admission dans l’Eglise et parmi
ses membres actifs; la participation
à la Sainte Cène , comme la prière
et tout autre acte religieux étant
laissé à la décision et à la liberté
individuelle.
Peut-être même les Consistoires,
pour détruire toute allusion et tout
malentendu à cet égard, feraientils bien d’établir comme époque
d’examen la semaine qui suit chaque communion plutôt que celle
qui précédé. Du reste ce sont des
détails qui doivent être laissés à
l’appréciati on particulière. Par l’innovation que nous proposons, on
irriterait aussi moins les parents
et les enfants, car le renvoi ne
serait plus d’une année à l’autre,
mais d’une communion à l’autre;
on les habituerait peu à peu, à
comprendre l’importance toute
spirituelle de l’admission au nombre des membres de l’Eglise, et
ce serait un grand pas de fait
vers le but que nous nous proposons , de faire de l’Eglise ellemême une Société de croyants et
de professants.
Correspnbiaince.
Londres, 19 Avril 1871.
Monsieur le Directeur,
Je viens vous prier d’insérer dans le
prochain N* de VEcho les ligne.s suivantes,
que jo désirerais soumettre à l’attenlion
de nos coreligionnaires vaudois avant l’ouverture du Synode.
La députation chargée de visiter nos
frères d’Ecosse et de l’Irlande, et de leur
parler de l’œuvre (jui se fait en Italie par
l’Eglise Vaudoise, a été bien accueillie par
tout et très spécialement à Edimbourgh ,
Aberdeen , Dundee , Glasgow, Greenock,
Campelltown, Belfast et Dublin ; dans cette
dernière ville, nos réunions furent présidées
par un chrétien éminent, pasteur d’une
florissante église épiscopale etantirilualisto.
Il jouit, dans toute l’Irlande et ailleurs,
d’une réputation exceptionnelle. Cet homme de Dieu ( car c’est là ce qui frappe le
plus en lui ), nous a encouragés do sa présence et de son témoignage efficace, et
ensuite, au dernier moment, me chargea
personnellement de dire à l’Eglise vaudoise
que, si elle voulait se décider à trausporter et à établir à Borne l’école de théologie,
et affermir vigoureusement l’œuvre qu’elle
y a commencée, il s’engagerait, de son
côté, à initier et à recommander, de toute
son autorité, une souscription spéciale,
ayant pour but de fournir les moyens matériels nécessaires pour la réalisation de
ce magnifique projet.
C’est là la déclaration que j’ai l’honneur
de vous transmettre de la part du Rév.
Pasteur Achille Daunt. Elle accentue une
impression assez généralement répandue
en Ecosse et en Irlande, où l’on pense,
avec raison, croyons-nous, que Rome ne
doit point être seulement la capitale de
l’Italie et le foyer de la vie nationale,
mais encore le centre de l’œuvre missionnaire italienne.
S’il m’était possible de me rendre à la
prochaine Assemblée synodale , je n’hésiterais pas à présenter’, à ce sujet, une
proposition formelle dans le sens de la
déclaration que je viens de faire ; ne le
pouvant pas, je cède le privilège.
En attendant, je souhaite que cette communication serve à la rendre acceptable.
Entrés les premiers à Rome, sur les traces sanglantes de nos martyrs, ne craignons pas de nous y asseoir et d’y planter
nos tentes. La Tour et Florence ne sont
que des stations qui se succèdent, des
4
-140
tappes. Laissons-les derrière nous. L’Ecole
des Barbes, née au Pra du Tour, sous les
rochers qui lui ont servi d’asile contre les
papes, ira demain peut-être s’établir paisiblement dans leur ville, non pour les
braver, mais pour s’élever à la hauteur
des temps et de ses destinées.
Gloire au Dieu de nos pères ! Que la
lumière de son Evangile continue à luire
dans les ténèbres et resplendisse d’un
nouvel éclat dans la ville de Rome, et
par elle rayonne dans toute l’Italie.
Votre dévoué en J.-C.
E. COUBA.
Nous ne voulons pas discuter
pour le moment cette proposition
qui est à l'adresse du prochain
Synode. Elle mérite toute notre
attention en elle-même et venant
d’un ami aussi dévoué. Quant à
nous , nous ne saurions l’appuyer,
pour le moment. Notre Ecole de
théologie n’a rien à faire avec la
capitale, et n’a pas besoin d’y
être transportée pour prospérer
et répondre au but de son institution. On a voulu qu’elle fût dans
un milieu italien pour les idées
et pour la langue, elle y est bien
établie. De plus, on a, trop souvent , et de divers côtés, confondu
l’Ecole de théologie avec l’Evangélisation. L’Ecole de théologie
appartient à l’Eglise Vaudoise tout
entière et est sous la haute direction de la Table, on l’oublie et
nous n’en sommes pas étonné.
Nous pensons que l’Ecole de thélogie et l’Evangélisation sont deux
choses distinctes. L’Evangélisation
peut avoir son centre à Rome, et
l’Ecole de théologie rester à Florence. Il faut seulement pour cela
que l’œuvre continue à prospérer
à Rome et que la station de la,
capitale soit florissante ; et un Synode futur, ne courons pas trop I
sera très heureux d’établir à Rome
le centre de la Commission d’Evangélisation , mais il laissera ,
nous l’espérons, longtemps encore,
l'Ecole de théologie à Florence.
( Rédaction J.
Les Finances de l’Eglise libre d’Ecosse
III.
FONDS d’eGLISE OD DE SÜSTENTATrON
ET FONDS DE CONGRÉGATION
( V. N. i6).
La collecte pour le fonds de sustentation
et celle même pour le fonds de congrégation sont d’une nature toute différente. Le
fonds de Congrégation se recueille à la
porte du temple, dans des boîtes ou des
plats exposés au public, on bien encore,
et ceci dans les Eglises d’une date comparativement ancienne, par la location
de places réservées dans l’Eglise. Cet usage
encore généralement répandu en Ecosse,
est tombé en désuétude dans les nouvelles
Eglises libres, dont toutes les places sont
à la disposition des premiers Occupants.
La collecte pour le fonds de sustentation
est plus compliquée. Chaque diacre fait,
tous les mois, le tour de son district, et
inscrit dans son livre le nom du donateur
suivi du montant de son [offrande. Le
conseil des diacres se rassemble chaque
mois, reconnaît les 'contributions et les
passe au trésorier de la congrégation, qui,
à son tour, les passe au trésorier général
de l’Eglise libre.
Ce fonds est commis à la surveillance
d’un comité composé d’environ 100 membres , ministres et anciens en proportion
presque égale, élus par l’assemblée, et de
14 membres élus par les 14 Synodes de
l’Eglise..(Le président de ce comité, D’
Buchanan, est l’auteur d’un intéressant
Essai sur les finances de l’Eglise Lürre.
C’est à lui que nous empruntooslla plus
grande partie de ces détails). Ce comité
se réunit une fois par mois à Edinburgh,
5
-141
constate l’état du fonds et les contributions
des différentes Eglises. Si l’on observe du
relâchement dans le zèle apporté par une
congrégation à ses contributions, le comité a le droit d’envoyer une députation
au conseil des diacres de cette congrégation , pour s’entendre avec eux sur la
cause du mal et sur les remèdes à y apporter. Que si une congrégation, incapable
de se soutenir par elle-même, se montre
d'une manière manifeste négligente dans
l’accomplissement du devoir qui lui incombe de contribuer, pour autant qu’elle
le peut, au fonds de sustentation, elle
peut être privée de son ministère régulier,
et être considérée comme une simple
station de prédication. Co cas ne s’est
encore présenté qu’une fois.
Maintenant que nous avons une idée
quelque peu claire du système de collectes
en usage dans l’Eglise libre, disons quelques mots de leur résultat.
Fonds de sustentation.
En 1843 les collectes en faveur de ce
fonds se montèrent à
L. st. 61,.513 . . . . fr. 1.537.825
Par une progression régulière, les collectes augmentaient chaque année et arrivèrent on 1850 à L. st. 96.847 » 2.431.175
c’est à dire que, dans l’espace
deseptans, la collecte annuelle
s’est accrue de fr. 893.350.
Sautons à pieds joints par
dessus les dix années suivantes et nous trouvons que la
collecte pour l’an 1860 se
monte à L. st. 118.692 . » 2.967.290
ce qui marque un accroissement dans la collecte annuelle,
durant l’espace de dix ans, de
fr. 536.115 I
Transportons-nous neuf années plus tard et nous trouvons que le budget de l’an 186970 se monte à L.st. 132.245 * 3.306.125
De sorte que durant ces
neuf dernières années nous
devons constaterun accroissement de ................» 338.825
D’après le principe d'égale répartition
les pasteurs réguliers qui, en 1843, étaient
au nombre de 470 recevaient chacun
fr. 2625
en 1850 — 668 — » 3075
en 1860 - 730 — » 3470
en 1868 — 740 — » 3750
Cette dernière somme était dès le com"
meneement fixée comme le salaire à atteindre et n'a été atteint que tout dernièment.
Si nous additionnons les sommes recueillies annuellement et versées dans le
fonds de sustentation , dans l’espace de
27 ans ( 1843-44 — 1869-70 ) nous arrivons
à la somme énorme do fr. 73.195.800,
soixante-treize millions cent quatre-vingtquinze mille huit cents frs (*).
Fonds de Congrégation.
En l’an 1843-44 il a été collecté pour
cet objet L. st. 41.450 — fr. 1.038.500
en l’an 1850-51 » 74.472 — » 1.861.800
en l’an 1860-61 » 100.134 — » 2.503.350
en l’an 1869-70 » 132.329 — » 3.308.225
D’après ce tableau il est facile d’observer qu’après sept années écoulées, de
1843-44 à 1850-51, le montant de la collecte annuelle s’est accru de fr. 823.300,
qu’après dix autres années nous le trouvons accru de fr. 641.550, et qu’à la fin
de ces neuf dernières années il est augmenté de fr. 804.875.
Si nous additionnons les sommes recueillies pour le fonds de congrégalion'durant
l’espace de 27 ans nous arrivons à un total
qui le cède de peu au précédent fr. 62.710600, soixante-deux millions sept cent dixmille six cents fr.
Ces chiffres sont énormes et ils le sont
d’autant plus si nous réfléchissons que
l’Eglise libre n’excède guère le chiffre de
700.000 membres, y compris les enfants,
et que la proportion des pauvres y est
(*) Nous prions nos lecteurs de remarquer
que, de ce fonds, outre le salaire des pasteurs réguliers, sont tirés les traitements
de tous les employés do l’Eglise, ne jouissant pas d’un égal dividende, et les pensions des pasteurs âgés et infirmes./IVot de la rédaction J,
6
-142
aussi forte qu’ailleurs. C’est avec l’éloquence de pareils chiffres que les membres
de l’Eglise ont répondu à la question ;
comment vivrons nous? comment maintiendrons nous notre ministère ? J’espère
démontrer dans ma prochaine lettre qu’ils
n’ont pas été moints éloquents dans leur
réponse à la seconde question posée d’une
manière tout aussi pressante que la première: où vivrons-nous? Comment bâtirons-nous des Eglises, des cures et des
écoles? H. Meille.
iioutielles reUjgteueed
et Variétés
Nous apprenons la mort prématurée de l’Evangéliste Gualtieri. —
Après avoir dirigé, pendant plusieurs années , une congrégation
indépendante à Florence dans un
esprit de paix et de conciliation, à
l’égard des autres églises évangé
liques, il était entré dans la communion wesleyenne au service de
laquelle il présidait une congrégation à Parme. Sa foi et sa résignation ont été fortement éprouvées par la pensée qu’il devait
abandonner une épouse désolée et
trois enfants bien jeunes encore.
Cependant la grâce de Dieu lui a
suffi et il a pu, en quittant cette
terre , remettre entre les mains de
Dieu , dont il était le serviteur , sa
femme et ses enfants.
nautés et de la population monacale pendant vingt ans :
Nous lisons dans la Liberté Chrétienne’Aenombre des corporations
ecclésiastiques romaines croît en
Belgique dans une proportion fort
inquiétante pour l’avenir de ce pays.
Voici, d’après un document officiel , la progression des commu
Communautés d'hommes.
Ed i846 — 4856 — 4866
Communautés 137 145 178
Population 2051 2383 2291
Communautés de femmes.
Communautés 642 848 1144
Population 9917 11224 15205
La population des couvents des
deux sexes de 10,054 qu’elle était
en 1846, est arrivée au chiffre effrayant de 18196 individus en 1866.
Si cette progression continue sur
ce pied encore pendant 20 ans,
c’en est fait des libertés et de l’indépendance ¡belges : elles auront
péri étouffées par cette population
monastique qui obéit au mot d’ordre de la société secrète des jésuites.
Nous lisons àans Liberté chrétienne :
Le journal ultramontain la Correspondance que Monsignor Nardi
fait imprimer à Genève, sous l’œil
de Mg' Mermillod, publie ce qui
suit : « Nous donnons sous toute
réserve la nouvelle suivante qui
nous arrive, au moment de mettre sous presse , d’une source généralement bien informée. Le Gouvernement deFlorence auraitalloué
àson agent diplomatique en France,
M' le chevalier Nigra, la somme
de deux raillions de francs, pour
qu’il entretienne à Paris le mouvement démagogique contre l’Assemblée nationale et le pouvoir
exécutif de M' Thiers. Avis au
Gouvernement français, avis à l’Assemblée nationale, avis à la France
7
-ua
tout entière. » Nous disons à notre
tour; AvisauGouvernementitalien,
avis au Parlement, avis à l’Italie
tout entière. Car nos ennemis ne
reculent devant aucun moyen,
aucun mensonge, même grossier,
aucune calomnie , fidèles au principe ; Calomniez, calomniez, il eu
restera toujours quelque chose.
®hronii|uc Slauboise
La Totxr*. La sœur de M“ Pearse,
Miss Bonnycastle, a eu aussi au Collège
des réunions particulières, et d’autres plus
générales auxquelles tout le public était
admis. Elles ont été fréquentées par une
multitude de personnes très attentives et
très recueillies. Puissent ces appels pi’essants adressés au nom du Seigneur avoir
été entendus par un grand nombre d’àmes!
Note sur les Manuscrits Vaudois de Genève. — Deux volumes. — 1» Un épais
volume en parchemin ( pages non marquées). — Inscription au verso de la reliure ; La nobla Leyçon des Vaudois. — Ce
livre contenant l’exposition du Cantique
des Cantiques de Salomon et les poèmes
intitulés ; La Barca, Nouvel Sermon, Nobla
I^eyçon, Lo Paire éternal, Lo novel Confort,
Lo despregi de la mort, et de Li quatre
scmenz\, et un traité de la Peniienza, appartient aux Eglises réformées des Vallées
du Piémont, lesquelles prient de le leur
conserver en la bibliothèque de Genève.
— Sans date. — L’écriture paraît beacoup
plus moderne que celle du manuscrit. —
2" Volume. — Un manuscrit du même
genre d’écriture du commencement à la
fm que ceux de Cambridge et de Dublin.
C’est évidemment une copie de tous ces
écrits divers, faite par la même personne.
— Moins orné que celui de Cambridge ;
pas trace de correction.
Le corps des Pasteurs a nommé la Commission Examinatrice do la gestion de la
Table dans la personne de M.M. ; Malan pasteur, — Charbonnier prof. — Niccolini prof.
— et Micol négociant; — et celle de la
gestion de la Commission d’Evangélisation
et de la Commission des Hôpitaux , dans
la personne de M.M. : Rollier prof. - Canton pasteur, — Costabel instituteur, — et
Combe Alexis conseiller.
— Il a fait subir ensuite à M' le candidat Michelin son examen de foi et de
convictions religieuses et l’a entendu exposer successivement ses vues sur les
questions suivantes : 1° De l’autorité des
Ecritures; — 2“ Comment peut-on être
sauvé? — 3" De l’œuvre du Saint-Esprit ;
— 4* De l’Eglise et de son gouvernement ;
— 5” De la vocation au saint-ministère.
Cet examen ayant été admis, le Corps des
Pasteurs a donné au candidat, pour texte
de son sermon d’épreuve, qui devra être
prêché dans le Temple neuf de La Tour,
le mardi 9 courant, à 4 heures du soir,
le passage suivant: Luc xix, 10, Car le
Fils de l'homme est venu chercher et saucer
ce qui était perdu.
®hrontqu0 i^oUttque.
Italie. Le Sénat a continué à discuter
la loi des garanties papales. Les modifications qu’il a apportées au projet tel qu’il
avait été adopté par la Chambre des députés sont de peu d'importance. C’est
Mamiani, le rapporteur de la loi qui les
a soutenues avec le plus d’éloquence et
de science. Quoique divers orateurs aient
parlé contre la loi dans le sens libéral,
elle sortira des mains du Sénat encore un
peu plus favorable au pape. Ce n’est pas
ce qui nous inquiète, surtout si le pontife
n’accepte pas les privilèges qu’on veut
lui accorder; ce qui nous a à la fois surpris et peiné ce sont quelques-unes des
considérations pas lesquelles le philosophe
Mamiani a appuyé le projet. Il pense,
entr’autres choses, que ce n’est pas par
hasard que le comte Cavour a proclamé
sous la forme singulière le grand principe
de l’Eglise libre dans l'Etal, libre, et qu’il
n’a pas dit les Eglises libres ^ dans l’Etal
8
-m
librt. « C'eat, ajoute M. Mamiani, qu’il
n’existe eu réalité qu’une Eglise en Italie,
èt que c’est là, « un fait immense construit et raffermi peu-à-peu par l’œuvre
de 18 siècles ». Nous aimons à croire que
celte interprétation de la formule n'aurait
pas été celle du comte Cavour, et que ce
grand homme, lorsqu’il a émis son principe n’a pas pensé à l’Eglise catholique
seulement mais à l’Eglise en général, comprenant toutes les Eglises grandes et petites. Ces dernières veulent aussi la liberté
et ne souffrent pas d’être ignorées. L’interprétalion et la conclusion du philosophe
comte Mamiani nous semblent peu philosophiques et très arbitraires. « Il veut
donner par cette loi une vie nouvelle à
la papauté ». Quand en aura-t-on fini avec
tous les primati italiens avec le pape à
la tête de la civilisation moderne? Le
pontife n’a-t-il pas dit déjà assez haut
qu’il ne veut ni de votre science, ni de
votre civilisation, ni de vos privilèges, ni
de vos libertés ? — Demandez, Sénateur
Mamiani, au bûcher de votre prédécesseur Giordano Bruno, ou plutôt demandez
directement à l’inquisition qui a fait tant
de milliers de victimes parmi les évangéliques de notre patrie comment s’est accompli, au 16“ siècle sourtout, le fait providentiel, selon nous, de l’existence dmne
seule Eglise en Italie. — Mais le Sénateur
Mamiani est aussi poète. C’est peut-être
son talent incontestable de littérateur et
son goût pour la poésie, qui, dans l’absence de la base positive de la révélation,
lui fait voir, comme à bien d’autres hommes éminents de notre Italie , sous un
mirage trompeur, le renouvellement du
catholicisme, sans que rien ni dans l’histoire ni dans l’institution du papisme
lui-même, justifie une telle espérance. Le
Sénateur Mamiani a terminé son discours
au Sénat par ces paroles : « Que le Sénat
veuille bien accueillir le projet de loi
amendé, et qu’il pense, que peut-être se
forme dans ce moment la sublime chrysalide, la loi des privilèges et de la liberté
de l’Eglise catholique, de laquelle sortiront
rajeunies la liberté et la religion. ( La
papauté).
Franco. L’état des choses n’est pas
sensiblement changé. Les forts du midi
ont été bombardés et ne répondent presque plus. Les fédérés ou les révoltés menacent de les faire sauter plutôt que de
les rendre. D’autres engagements ont en
lieu. Mac-Mahon paraît avoir sous ses
ordres une armée de plus de lOÛ.OÛO
hommes. '
— Du reste la lettre suivante qui n’est
plus de date tout à fait récente et dnpt
nous empruntons l’extrait à la Liberté
ch/rétienne peint assez bien l’état des choses
à Paris.... « On a emprisonné les curés.
Jusqu’ici on respecte les pasteurs, et le
Père-Duchêne a pris leur défense en les
appelant de bons. . . termes qui ne peuvent s’écrire.
« Tout est possible et nous n’avons le
droit de repousser aucune supposition,
même la plus noire, après toutes les douleurs que nous avons traversées. Pour
moi, je m’attends à tout, et j’ai fait le
sacrifice de tout. N’étaient les miens et la
cause chrétienne que je voudrais servir,
je serais heureux de mourir et de ne plus
être témoin do ces égarements et de ces
haines moustruenses qui font de Paris
une cité d’enfer. Oh ! nous avons trop
vécu dans les illusions de toute espèce !
Heureux les pays où l’on connaît un peu
de paix, de sécurité....
» Les distinctions internationales ne sont
plus rien, le mot de patrie est usé. C’est
une lutte de classe à classe, terrible, tenace. implacable. Nous ne sommes pas au
bout ; peut-être ne sommes-nous qu’au
commencement. Si j’ai contre les meneurs
une indignation sans bornes, j’ai une profonde pitié pour ce peuple que j’aime;
mais on ne peut pas lui parler dans ce
moment.... ».
— On nous écrit de Paris à la date du 25.
« Notre position est affreuse et le devient
chaque jour davantage. Il y a aujourd’hui
une suspensiou d’hostilités pour permettre
aux pauvres habitants de Neuilly de sortir
de leurs caves et de fuir ces lieux dévastés. Peut-être ce soir la lutte recommencera plus cruelle et plus acharnée ». —
Les prévisions de notre correspondant se
sont avérées et les deux partis en présence
s’entretuent proclamant des victoires.
Allemagne. La diète de l’empire
a accordé, presque à l’unanimité de ses
membres, le crédit de 450.000.000 que le
Gouvernement lui a demandés pour l’entretien de l’armée sur le pied de guerre.
L’agitation contre l’infaillibilité continue
dans ce pays, soit dans les provinces
rhénanes de Prusse, soit dans le Wurtemberg, soit en Saxe, oîi plusieurs personnes,
entr’autres l’instituteur d’une école catholique, viennent de passer au protestantisme.
E. Mxlân Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.