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29 NoTembre 1912
N. 48.
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DIS VALLÉES
paraissant chaque vendredi
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Vallées Vaudoises
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commencement de l’année. j ,=
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SOMMAIRE:
D* Théophile Gay — Ellen Turino née Coxon
— Individualité de l’âme — 60“® Conférence libre des Vallées du Pélis — Chronique vaudoise — Bibliographie — Feuilleton: Le trésor de grand prix.
D" THÉOPHILE GftY.
C’est dans le paisible presbytère du
Poïnaret que naquit, en 1851, Théophile
Cray. Son père ayant été, ensuite, appelé à desservir la paroisse du Villar,
c’est dans cette dernière localité qu’il
fit ses études, en suivant l’écOlè centrale de la paroisse. S’étant présenté
pour les examens d’admissiO'n au Collège, c’est à la Tour qu’il fit ses études classiques èn suivant d’abord le
Collège inférieur et ensuite la rhétorique et la philosophie. Quoique petit
de taille, à cette époque, son intelligence était développée et il fit de bonnes études, tout en préférantl’amusein^t des petits plutôt que celiii des
grands. Ses études classiques achevées,
au lieu de se diriger sur Florence,
comme tous ses condisciples, il préféra se rendre à Genève où il fit ses
études théologiques, mais c’est à Neuc/icÎMqu’il reçut l’imposition des mains.
Il se rendit en Angleterre, après avoir
terminé ses études théologiques, et à
Londres il fut pour quelque temps le
suffragant de M. le pasteur Dupontet
de la Harpe. Le séjour de quelques
mois à Londres, devait laisser des traces dans la vie de notre collègue puisque c'est dans la Congrégation du.pasteur de Bayswater qu’il fit ia connaissance de sa compagne, de ceile qui le
rendit père de ses quatre fils qui sont
encore tous en vie.
N’ayant pas pu obtenir le poste de
Florence, alors occupé par M. A. Meille,
Théophile Gay offrit ses services à
l’Eglise Méthodiste épiscopale qui fut
heureuse de cette excellente acquisition. Théophile occupa avec distinction les postes de Rome et de Florence
en travaillant avec une ardeur fébrile.
Son éloquence, ses talents, son savoirfaire attirèrent bientôt des fouies à ses
conférences, toujours appréciées et
goûtées. Il était un platefornie-man,
par excellence. Il serait devenu évêque de l’église méthodiste, n’était le vif
désir qu’il avait de rentrer au sein du
clergé Vaudois. .
L’année du bicentenaire, en 1889,
présenté par M. le prof. Binder, ses
services furent acceptés par notre Comité d’Evangélisation qui lui confia le
poste de Rome, d’abord, et ensuite ceux
de Brescia et de Naples. Dans cette
dernière ville il initja un fonds pour
assurer le service d’un pasteur réguler eft il aurait probablement réussi k
le compléter, n’était l’appel] inattendu
de la paroisse de St-Jean qui l’arracha
D' Théophile Gay.
au travail de T évangéliste pour .le
transporter au fort de l’œuvre pastorale.
Si nous ne faisons erreur, T. Gay
fut pendant 12 ans le conducteur de
la paroisse de St-Jean, se montrant toujours excellent orateur.il eut le bonheur, dans cette paroisse, avec l’aide
de M. le chev. Albarin, de pouvoir construire la Maison Vaudoise qui abrite
aussi les Unions chrétiennes. Son
grand désir était de terminer ses 14
ans à St-Jean et ensuite passer à la
retraite, mais Dieu en avait décidé autrement. pendant ces trois dernières
années il était déjà peu bien, et on
dut lui accorder un suffragant en 1910
et en 1911.
Il fit des efforts inouïs pour améliorer sa santé ébranlée en se rendant
même à l’étranger, mais rien n’a valu,
et en juillet dernier, il envoyait sa démission au Consistoire et le Synode
de 1912 lui accordait l’éméritation. Il
n’en a pas profité beaucoup, puisque
le 27 Novembre, Dieu le rappelait à
lui, lorsqu’il se trouvait à Naples auprès de son fils pasteur, M. Gaio Gay.
M. le D' T. Gay ne se limita pas à
prêcher, étant un conférencier de premier ordre, mais il fut aussi un écrivain distingué.
Il écrivit en langue française plusieurs ouvrages, entre autres, l’Arsenal
Antipapal, les Hèroines Vaudoises, plusieurs essais sur les Vaudois et enfin
son Histoire Vaudoise qui vient de
sortir de presse. Il laisse donc un
vrai monument après lui qui le rappellera à son peuple. N’oublions pas
qu’il fut collaborateur zélé de notre
journal, et la page des éphémérides
sera très regreÿée.
Théophile Gay était, dans la société,
un causeur d’esprit et savait se cap*
tiver l’attention de ceux qui l’écoutaient. Affable, ayant un grand cœur,
il n’avait pas d’ennemis. Car il voyait
tout en beau. Il a été pendant quelques
années membre du Comité d’Evangélisation et ensuite membre de la Table,
en qualité de secrétaire; il est mort couvrant la charge de président de la so-^
ciété d’histoire Vaudoise. Il a été honoré
par l’Eglise qui lui a conféré le grade
de docteur et par l’Etat qui l’avait
nommé (Chevalier de la couronne d’Italie. Puissent ses fiis marcher sur les
traces ‘de leur père et que Dieu les
soutienne dans ce grand deuil.
•’1 , G. A. Tkon.
ELLEN TURINO NÉE CQXON.
Dans la nuit du 23 au 24 novembre,
notre sœur Ellen Turino terminait sa
noble existence à un âge très avancé.
Elle était née à Rotterdam le 17 février 1822. Son père et sa mère, an*
•glaié d’origine,‘avaient quitté leur patrie pour se vouer au commerce dans
cette ville. C’est en Hollande où elle
passa la plus grande partie de sa jeunesse, qu’elle reçut une excellente éducation et subit une profonde impression religieuse qui ne l’abandonna plus
durant le cours de sa vie.
En 1859, Mademoiselle Ellen Coxon
épousait le pasteur G. D. Turino. Elle
l’accompagna d’abord dans la paroisse
de Massel, ensuite les époux vinrent
s’établir à Prarustin; mais leur séjour
dans les Vallées Vaudoises ne fut pas
de longue durée. Dès 1862 nous les
voyons à Milan où ils demeurèrent jusqu’en 1884 et y accomplirent une œuvre bénie. Iis quittèrent la capitale de
la Lombardie pour Se rendre à Gênes
où Madame Turino a terminé sa carrière dans la maison de sa fille unique.
Madame Dora Gœtzlof. Son mari l’avait
précédée de quelques années dans la
tombe.
Madame Ellen-Turino a légué un noble exemple à sa famille et à son église
qu’elle a servie avec tant de dévouement.
Elle était simple, modeste dans sa
tenue et se contentait de peu pour vivre. Si le pasteur Wagner de Paris
l’avait connue, il n’aurait pas manqué
de la prendre pour modèle de sa « vie
simple ». Dépensant peu pour elle-même, elle était à même de donner et de
donner largement à ceux qui avaient
recours à sa générosité.
« Elle étendait la main à l’affligé et
avançait sa main aux nécessiteux >
(Prov. XXXI, 30), Sa prudence égalait
sa modestie ; fine comme l’ambre, elle
savait se taire et parler à propos. Ceux
qui l’ont connue de près, savent ce
, qu’elle a été pour les Congrégations
de Milan et de Gênes. Femme de pasteur idéale, elle prenait un vif intérêt
au travail de son mari et son amour
pour l’Eglise Vaudoise, je dis mieux,
pour toutes les églises, n’a cessé qu’avec
sa vie.
Toutes ces belles qualités étaient le
fruit d’une foi inébranlable dans 1 amour de Dieu pour le pécheur; une
foi éclairée, une foi à elle, alimentée
par la prière, par les nombreuses lectures, surtout par la lecture de la parole de Dieu.
Elle repose maintenant à Stagliéno,
tout près de là tombe de son mari, le
vaillant Pasteur Evangéliste Turino.
Les obsèques ont eu Heu aujourd’hui,
la journée était idéale; une foule nombreuse (ella l’aurait encore été d’avantage s’il avait été possible d’avoir l’ensevelissement le dimanche da'ùsl’aprèsmidi), se pressait dans notre chapelle.
Protestants et catholiques, membres
de l’Eglise Vaudoise et membres des
Eglises-sœurs, avaieùt tenu ù fiàontrer
par leur prêseacé l’estHné, le rèspéêt,
l’affection qu’ils nourrissaient pour Madame Ellen-Turino.
Celui qui trace ces lignes a eu le
privilège de porter la parole dans Cette
circonstance solennelle et a dit que la
défunte « avait fait ce qui était à son
pouvoir comme Marie de Béthanie ».
Madame Turino a accompli sa tâ-'
che en ayant pour devise les belles
paroles de nos Saints Livres: «Je me
suis toujours proposé l’Eternel devant
moi; parce quTl est à ma droite, je
ne serai point ébranlé » (Psaume xvi, 8).
La cérémonie fut terminée par une
émouvante prière prononcée par le
pasteur A. Combe.
Que Dieu soutienne là ifamille affligée ! F. Rostan.
Individualité de l’âme.
Petit à petit, notre âme réalise sa
propre existence comme une chose distincte, à part. Elle n’arrive pas seulement à cette réalisation par lè moyen des grandes expériences de la vie,
quand la joie déborde ou quand la douleur nous entraîne dans ses abîmes,
surtout quand la mort nous saisit pour
ne plus nous lâcher, mais aussi par
le moyen de la vie ordinaire. Et cette
vie ordinaire et individuelle n’est pas
le patrimoine de quelques élus, mais
de tout le monde. Elle a des victoires
et des défaites connues d’elle seule.
Elle a des gloires, des encouragements,
des espérances qu’elle ne peut pas même
partager avec les amis les plus intimes. Et nous ne voudrions pas qu’il
en fût autrement. Il y a, en effet, dès
espécances qùi ae font vibrer que
2
âmes, des panoramas pleins de soleil
aperçus par nous seuls et que d'autres ne pouvaient voir. Il y a aussi
des chutes en action mais surtout en
paroles et en esprit, que nous ne voulons laisser voir qu'à Dieu, car Lui
seul peut juger justement.
Dans la réalisation consciente de notre âme comme être à part, nous faisons quelquefois des expériences extraordinaires. La vie prend une signification nouvelle ; elle est plus sévère
et plus exigeante. Nous apprenons à
juger justement de la valeur réelle des
choses qui se présentent à nous. Heureux alors sont ceux qui croient, bien
que leur foi soit encore faible et imparfaite ! Elle peut être pour eux une
pierre miliaire qui les conduira au
vrai but. Combien d'hommes ont traversé la vie avec ces difficultés et ces
dangers, sans autre bagage que leur
foi d’enfants! Avec l’aide de l’expérience, ils ont fini par arriver au port.
Mais l’instinct de la sociabilité est
très avancé en nous, et très souvent
nous conduit à la rencontre d’amères
déceptions. L’âme, jeune et confiante,
cherche autour d’elle, la compagnie
de d’autres âmes. Mais les âmes, bien
que semblables, ne sont pas identiques, et ne peuvent pas toujours et ne
veulent pas toujours se réunir, comme
s’unissent deux rivières. Alors, que faiton ? On cherche un refuge dans les
choses superficielles de la vie. Quand
on se rencontre, au lieu de mettre les
âmes à nu, au lieu d’échanger, pour
ainsi dire, des particules d’âmes, nous
parlons de la pluie ou du beau temps.
Ils ont un masque et nous aussi.
De temps à autre nous i-encontrons
une âme sœur, qui vibre au contact
de la nôtre, et alors l’union de ces
âmes est excessivement bonne, parce
que excessivement intime et profonde.
Ah! si nous pouvions tous enlever le
masque, il serait peut-être nécessaire
d’avoir plus de charité les uns pour
les autres, mais il y aurait plus de
vrais amis !
La révélation d’une âme fait la valeur et le charme de toute vraie littérature. Nous avons cette révélation
au suprême degré dans la Bible, et
ensuite dans la littérature sacrée.
Plus un écrivain réussit à mettre à
nu l’âme qu’il veut révéler au monde,
et plus son œuvre sera intéressante et
importante. L’âme solitaire qui doit
suivre sa route déserte et épineuse
écoute, et entendant que des âmes sœurs
suivent des’routes parallèles sont aussi
épineuses que la science et que d’autres encore ont parcouru la même route
avant elle, elle reprend courage et va
de l’avant.
Notre expérience nous enseigne que
nous ne pourrons pas arriver tout d’un
coup à la science, mais que nous apprenons petit à petit, ligne après ligne.
Mais quelle belle chose que de pouvoir être les héritiers de tous les âges;
d’en posséder l’histoire, la science, la
littérature. 11 en est de même dans le
monde spirituel. Si nous voulons arriver à la gloire pleine et entière, il nous
faut boire la coupe de la vie jusqu’à
la lie, il nous faut individuellement
porter notre croix. En ceci, Jésus fut
notre vrai modèle, et en agissant ainsi
nous devenons ses compagnons.
Toutefois, l’âme ne doit pas s’arrêter à la pure individualité, mais plutôt arriver à la personnalité. Tout homme a une apparence particulière, mais
ne doit pas avoir de péculiarité. De
ttâmoi Tâme peut ótre parfaite dane son
individualité,sansjeter aucune note discordante dans une communauté d'âmes.
Elle sera semblable à une note de musique dans un concert, parfaite en soi,
et en parfaite harmonie avec les autres. Pour arriver à cette maturité et
à cette union, il faut que toute âme
passe par le creuset de l’expérience,
il faut que toute âme connaisse et souffre. Sans cette connaissance et sans
cette soulîrance, son autorité morale
ne sera qu’un vain nom.
Prarustin, Novembre i9i2.
E. Bekïalot.
60" Confénce libre des Vallées dn Pélls.
C’ est toujours avec plaisir qu’on
voit arriver la date de la conférence
libre, car là il n’y a rien d’officiel,
mais plutôt le désir de s’édifier et
d’édifier. Comme d’habitude, la Conférence étant cette année à St-Jean, il y
a eu trois réunions préparatoires : aux
Peyrot où se trouvèrent MM. Jahier
et Revel ; aux Gonins avec l’intervention de MM. Bonnet et Malan, et
enfin aux Blonats où MM. Gardiol et
Tron s’adressèrent à une 60”“ d’auditeurs. Partout les auditoires furent très
attentifs et manifestèrent leur reconnaissance par une bonne poignée de
main. — La Conférence proprement
dite eut lieu jeudi matin dans la salle
Albarin, à 9 h. et 1(2, bien près de 10 h.
Le président à tour de rôle, M. E.
Revel, ouvrit la séance par l’invocation et, après^le chant d’un cantique
adressa à Dieu une prière. Après la
lecture d’un chapitre de la Bible, il
présenta de sérieux appels sur ces
paroles: «Ayez-vous reçu le Saint-,
Esprit ? ». Lecture du procès verbal
ayant été donnée et M. Malan ayant été
appelé à la charge de secrétaire, M.
le pasteur B. Gardiol lut un travail
concis et complet sur la vie spirituelle
dans nos Vallées. Un entretien eut
ensuite lieu, auquel prirent part MM.
C. A. Tron, J. D. Rivoir, D. Peyrot, régent évangéliste Buffa et B. Malan.
M. Bonnet propose d’inviter d’une manière spéciale à la prochaine conférence qui aura lieu à Bobi tous les
pasteurs et est heureux de constater
la présence de MM. David Peyrot et
H. Bertalot. M. Tron propose d’envoyer
au D” Gay une dépêche pour lui exprimer toutes les sympathies de la
Conférence. M. le pasteur Bonnet est
chargé de préparer un rapport sur
l’ordre du Culte au service public.
Après le chant d’un cantique et une
prière adressée à Dieu par M. Tron
la Conférence est déclarée close. A
midi et demi, chez Mme C. Gay, eut
lieu le modeste dîner en commun, auquel prirent part 20 convives. Là encore nous eûmes le plaisir de passer
une bonne heure ensemble et plusieurs
santés furent portées : au doyen des
pasteurs émérites M. Rivoir, au nouveau pasteur de St-Jean, aux pasteurs
du dehors, aux laïques et d’une manière spéciale à M. Cougn qui fit d’agréables surprises aux convives, et
après un arrêt à la maison Cougn
chacun reprit heureux et content le
chemin de la maison. Nous remercions
M. Bonnet et avec lui plusieurs de ses
paroissiens de la généreuse hospitalité
qui nous a été donnée.
The Reporter.
CHRONIOUEJIAUDOISE
Angrogne. Dimanche dernier, 24
novembre, nous avons eu le plaisir
d’avoir au njUieu de nous M. David
Peyrot, qui a présidé les cultes au
Serre et à St-Laurent, ce dont nous
le remercions sincèrement, sa visite
faisant toujours du bien.
Abbadia Alpina. Dimanche dernier, à 3 heures, ont eu lieu les obsèques de M. Barthélemy Reynaud, décédé à l’âge de 82 ans. Une foule immense était accourue de Pramol, de
St-Germain, de Pignerol, de St-Second,
mais surtout de l’Abbaye pour rendre
un témoignage d’affection à celui qui
avait su se faire connaître et aimer.
M. le pasteur Marauda fit le culte à
la maison en prenant pour texte ces
paroles: « Heureux sont les morts qui
meurent dans le Seigneur car ils se
reposent de leurs fatigues et leurs œuvres les suivent ». Il montra très clairement comment les morts sont heureux puisqu’ ils se reposent et qu’ils
pevLYQnt contempler leurs œuvres, mais
à une condition, qu’ils meurent dans
le Seigneur. L’immense foule écouta
avec le plus profond silence et recueillement.
Au Cimetière, M. le pasteur Pascal
parla encore sur ces mots : « Qui nous
séparera de l’amour du Christ * ? en
décrivant la puissance de cet amour
qui est éternel. M. le pasteur C. A.
Tron se présenta en ami, pour apporter un témoignage de reconnaissance
à celui qui a honoré le peuple Vaudois à l’étranger et qui, rentrant dans
sa patrie a consacré sa fortune et son
temps au service de Dieu et des œuvres de Dieu. En effet, sous le voile
de l’anonyme,il a fait beaucoup de bien
autour de lui et a su donner pour les
œuvres de son Eglise.
M. Marauda, après une prière de
M. Pascal, remercia, au nom de la famille et donna la bénédiction.
A ce que nous venons de dire, ajoutons deux mots de biographie: Barthélemy Reynaud était né en 1830 à
Pramol. Il suivit nos écoles où il apprit à lire et à écrire ainsi que à connaître ce Dieu qu’il a servi. En 1855,
il fut un de ces rares Vaudois appelé
à se rendre en Crimée et il prit part
aux guerres de notre indépendance,
étant un soldat fidèle et obtenant le
grade de sergent-major. Après son service militaire, il quitta la patrie pour
Marseille, et c’est là qu’avec le travail et l’honnêteté il se fit une position aisée.
Revenu aux Vallées, il alla se fixer
à Pignerol où il ne tarda pas à se faire
connaître comme un ami de l’Eglise
et il fut appelé à la charge de diacre
qu’il remplit avec une grande fidélité.
Ce fut aussi lui qui .se chargea pendant plusieurs années de la Bibliothèque et de l’abonnement aux journaux;
il mit à sa tâche une partie de sa vie.
Jovial, très franc, il se rendit agréable
à tous et nous ne nous étonnons pas
si à ses obsèques on vit une si grande
affluence de monde sans distinction de
confession religieuse.
Nous adressons à la veuve et aux
nombreux parents l’expression de notre sympathie chrétienne.
Gènes. Une lettre de faire part nous
annonce le départ, à l’âge de 91 ans,
de M.me Hélène Turin-Coxon, la veuve
de feu le pasteur J. J. Turin. D’origine anglaise, M.me Turin s’adapta à
sa nçuvelle patrie en suivant son mari
à Massel d’abord, ensuite à Prarustin,
à Milan et enfin à Gênes.
M.me Turin fut une* vaillante compagne du pasteur et aida son mari,
dans son ministère, d’une manière très
active.
Nous exprimons à M.me Goëtzlof et
à sa famille, ainsi qu’aux parents, notre sympathie dans ce deuil qui vient
de les frapper.
Genève. La Société de Secours Mutuel parmi les Vaudois de Genève, vient
de nous envoyer 40 francs, à partager entre le Refuge Charles-Albert et
VAsile de St-Germain.
Nous remercions au nom de ces deux
Œuvres de bienfaisance nos chers Vaudois de Genève qui ont bien voulu
penser à nous.
Iris. Une lettre particulière nous
donne des nouvelles peu bonnes sur
la santé de M. et M.me Porneron.
S Nous apprenons aussi la mort de
M. B. Long, une des colonnes d’iris,
mort subitement. Ce frère avait assisté à notre Synode, il y a deux ans.
1^» Tour. Samedi dernier ont eu
lieu les obsèques d’une jeune orpheline, décédée à l’hôpital, à l’âge de
16 ans, Letizia CoLîrus qui était atteinte dans sa santé depuis longtemps ;
elle a été victime de la tuberculose.
S Confèrence. Mercredi prochain, à
8 heures, dans la salle de l’ancien Pensionnat, le prof. Attilio Jalla, continuant le cours habituel des réunions
sur semaine, parlera sur Jésus et les
pauvres.
Londres. Le Doct. Potherigham a
rendu compte de sa mission auprès du
Synode Vaudois, duquel il a remporté
une excellente impression, et il admire;
d’une manière spéciale l’éducation et
la science que les pasteurs reçoivent
à l’Ecole de Théologie de Plorence.
Marseille. Le dimanche 10 novembre a été installé M. le pasteur Louis
PtoaçMg, . récemment nommé en remplacement de M, le pasteur E. Houter.
La cérémonie a été présidée par M.
Shackleton, secrétaire de la Commission exécutive. M. Bruguière a donné
la cordiale bienvenue au nom du Conseil et de l’Eglise.
Puissent nos Vaudois de Marseille,
profiter du Ministère de ce nouveau
conducteur.
I*«rrier. L’Eco del Chisone et la
Lanterna s’occupent, chacun à son
point de vue, de la grave décision prise
par le Conseil Communal sur la question de l’enseignement religieux dans
les écoles. Il faut avouer que la chose
n’était pas facile à résoudre, considérant les habitudes du pays et la vieille
tradition du passé. Mais, du moment
que les écoles sont mixtes, et qu’on
a dû en arriver là pour faciliter l’instruction, nous croyons qu’il n’y a aucun inconvénient à établir deux ou
trois heures par semaine, en dehors
de l’horaire, et faire donner ces leçons
par les régents de chaque confession
religieuse. Si les conseillers le veulent, cela est possible. Si la majoi’ité
des pères de famille le demande, cela
est encore selon l’esprit de la loi.
Home. Dimanche soir, 24 courant,
la salle de l’A. C. D. G. était bondée,
et un public intellectuel et élégant
écoutait avec sympathie le brillant
av. Piacentini qui parlait d’un sujet
palpitant d’intérêt et qu’il vient d’étudier sur les lieux comme envoyé du
Gouvernement italien : « Les œuvres
sociales en Angleterre et en Amérique
pour les mineurs abandonnés et criminels*. Ce fut un aperçu complet
de ce que l’Etat et l’initiative privée
font dans ces deux pays pour élever
le niveau moral et intellectuel du, peuple et diminuer la criminalité. L^
3
conférencier fut vivement félicité par
l’Assemblée, par le juge Majetti et le
prof. Levi Morenos qui étaient présents.
¿0 Dans le temple de Via Nazionale,
le pasteur E. Tron a tenu une belle
conférence sur Constantinople, en mettant en relief les péripéties religieuses par lesquelles la reine du Bosphore
a^passé dans le cours des siècles.
.^.St-iGerniain. Nous n’avons pas pu,
à cause d’une absence de quelques
jours, annoncer la nouvelle de la mort
du D' Silvio Besso, emporté bien subitement, frappé par une paralysie graduelle.. Nous l’avons connu dès le début de son ministère à St-Germain et
nous avions appris à l’apprécier. Sous
un dehors un peu rude et avec une
tendance prononcée vers le pessimisme, il a cependant rendu de services
réels à notre population en se dévouant
d’une manière admirable aux malades qu’il était appelé à soigner. Nous
voulons surtout exprimei- notre reconnaissance pour tout le bien qu’il a fait
à. nos vieillards de l’Asile.
Nous adressons à la veuve l’expression de notre vive sympathie.
ü M. l’ancien Louis Vinçon qui, chaque année pense à notre asile, vient
d’offrir à notre établissement la somme de fr. 12,50, ce dont nous le remercions sincèrement.
S(-Jcan, le 8 Novembre 1912.
Nous reproduisons la Circulaire adressée
aux Consistoires par la Commission exécutive.
Chers Frères,
Au moment de reprendre avec une
ferveur renouvelée le travail que nous
réserve en plein la campagne d’hiver,
notre pensée se dirige avec toute la
sympathie et l’affection de nos coeurs
vers nos collègues arrêtés par la maladie dans leur activité pastorale, ou
que le deuil vient d’éprouver douloureusement:
M. le.doct. Théophile Gay, doublement frappé parle départ de sa compagne dévouée, M“® Léa Gay-Humbert
et par une grave infirmité ; M. P. Giraud
encore forcé à la retraite par son état
de santé précaire; MM. Daniel Gay et
Alexis Balmas qui ont perdu en ces
derniers mois leurs chères compagnes,
M.me Cécile, Gay-Biolley et M.me Amalia Balmas-Micol, dont le souvenir recohnaissant vivra longtemps au milieu
de nous, ainsi qu’il en est à l’égard
de M.rae Elisa Gay-Blanc, récemment
entrée dans son repos.
Que Dieu veuille fortifier et consoler ces chers collègues et leurs familles, auxquelles nous voulons ajouter
celle du regretté M. Auguste Malan,
pastaur émérite, rappelé par le Maître
à la fin d’Octobi’e dernier.
* *
Les actes ecclésiastiques que la Commission Exécutive a été appelée jusqu’ici à accomplir sont les suivants:
Le 18 Août, élection de M. Jean
Bonnet à St-Jean (Prés. H. Garrou). —
Le 25 Août, élection de M. Louis Marauda à Pignerol (Prés. H. Tron). —
Le 6 Octobre, élection de M. Héli Bertalot à Prarustin (Prés. H. Garrou). —
Le 6 octobre, installation de M. Jean
Bonnet à St-Jean (Prés. B. Gardiol). —
Le 13 octobre, installation de M. Louis
Maraudak Pignerol. (Piés. A. Prochet).
— Le 27 octobre, installation de M. Héli
Bertalot à Prarustin (Prés. D. Peyrot).
La Paroisse de Praly, déclarée vacante à la suite de la démission de
son pasteur M. Louis Marauda, a fait
demande à, la Vén. Table de pourvoir
à la succession en lui destinant un
pasteur provisoire, et son désir vient
d’être exaucé par nos Administrations
réunies, qui ont fait uppel pour ce
poste aux services de M. Henri Pascal
de Caltanissetta.
En accompagnant de nos vœux bien
affectueux nos collègues: MM. Henri
Pascal, senior, et Th. Gay qui, après
BU ministère long et béni, ont demandé
leur retraite au Synode dernier, nous
adressons nos meilleurs souhaits aux
collègues récemment installés dans
leurs nouvelles Paroisses.
❖ *
Nous rappelons aux Consistoires l’invitation qui leur a été faite par la
dernière Conférence de District de rechercher et d’établir les titres de propriété de tous leurs locaux et particulièrement de ceux actuellement mis
à la disposition des Communes pour
l’enseignement.
La même Conférence a confirmé la
Commission du Chant sacré dans les
personnes de MM. Eugène Revel, président, Jean Bonnet et Louis Marauda.
* ^
Nous nous proposons. Dieu voulant,
de visiter cette année les cinq paroisses suivantes : St-Oermain, St-Jean,
Massel, La Tour, Turin. Le Secrétaire
visitera les deux premières, le VicePrésident, assisté du Secrétaire, la troisième, et le Président les deux autres.
Le Vice-Président accompagnera ses
collègues en ces visites pour autant
qu’il lui sera possible de le faire.
Ces visites seront suivies de réunions
d’appel partout où l’on en exprimera
le désir.
^ 4=
Nous vous suggérons comme sujet
spécial à traiter dans les examens de
quartier: La Prière, condàtion indispensable de toute vie chrétienne, moyen par excellence pour croître dans
la piété.
Quant au livre biblique à étudier
dans nos réunions de quartier, vous
nous pardonnerez de sortir un peu de
l’ordinaire en vous proposant non pas
un livre particulier, mais l’étude systématique) avec introduction sur la
personne de l’auteur, le but et le caractère de son livre, des quatre Evangiles et des trois premières Epîtres de
St. Paul, en laissant à chacun, il va
de soi, de s’arrêter de préférence sur
le contenu de l’un ou plusieurs de ces
livres.
Nous avons la persuasion qu’une
étude ainsi faite, mettant c’est à dire
en lumière et dans: leur juste cadre
historique les vérités de l’évangile,
peut être un moyen d’exciter aussi bien
un nouvel intérêt des fidèles pnur les
Livres Saints que d’en faire apprécier
toute la valeur et les richesses inépuisables.
C’est un essai, en tout cas, que nous
recommandons à votre fraternelle sympathie, très heureux s’il pouvait faire
naître chez d’aucun le désir de l’étendre ensuite aux Prophètes et principaux livres de l’Ancien Testament.
Enfin, nous ne saurions oublier que
le Projet d’Administation Unique, voté
par notre dernier Synode, ayant parmi
ses buts essentiels celui de relier plus
intimement nos Eglises avec celles de
la Mission, il est de notre devoir d’entretenir avec quelque insistance nos
Paroisses de tout ce qui peut concourir
à mieux faire connaître et apprécier
notre œuvre d’évangélisation et les
Eglises qu’elle compte dans son sein.
C’est ce que nous nous permettons de
vous rappeler au risque de vous adresser une recommandation superflue.
Et maintenant, chers frères, que Dieu
nous bénisse dans la campagne que
nous allons commencer et qu’il nous
donne à chacun de l’y servir avec fidélité et avec joie, dans toute la plénitude de ses forces.
Les membres de la Commission exécutive :
Jean Bonnet, président
Attilio Jalla, vice-président
Henri Garrou, secrétaire.
BIBLIOGRAPHIE.
Histoire des Vaudois par Théophile Gay, D^ Th. — Typop'aphie
Claudienne (Florence). - 4 fr. (4,50
pour l’Etranger).
Il vaut la peine d’en reparler dans
les colonnes du journal vaudois; et
nous le faisons d’autant plus volontiers qu’on peut, sans flagornerie, en
dire du bien et même beaucoup de
bien. Malheureusement, la recension
d’aujourd’hui n’est pas encore celle
d’un compétent, dans toute l’extension
du terme.
Les érudits, les spécialistes en histoire vaudoise vont probablement trouver dans cet ouvrage de longue haleine des lacunes à combler, des jugements à redresser, voire même des
inexactitudes. C’est leur affaire, d’ailleurs. Notre but, forcément plus modeste, est de recommander à nos lècteurs vaudois un livre excellent qui
leur fera aimer toujours plus l’histoire
glorieuse de leurs ancêtres.
L’Auteur n’est pas homme à suivre
les brisées d’autrui ; aussi, son histoire
vaudoise est-elle rédigée sur un plan absolument original. Le lecteur se trouve
avoir sous la main deux ouvrages indépendants l’un de l’autre, mais qui
se complètent mutuellement: Evè
nements, les Personnages. Le premier
raconte Vhistoire proprement dite, des
Origines à l’Emancipation; le second
passe en revue nos martyrs, nos barbes, nos pasteurs, nos capitaines, nos
écrivains, nos députés, nos héros, nos
héroïnes, nos amis, nos ennemis.
Nous nous garderons bien de chercher noise à M. Gay au sujet de la question, toujours controversée, de. « nos
origines^; fAuteur est d’avis que le
« mouvement, vaudois » est la résultante de quatre mouvements de schisme aUiXIT siècle, c’est à dire ceux de
P. de. Bruys, H.,,de Cluny, Arnaldo da
Brescia et P. Valdo, et il prend la peine
de documenter abondamment ses affirmations.
Les chapitrés concernant 1’ < œvtvre
vaudoise au moyen-âge » et « tes Vaudois et la Réforme » complètent par
de riouvellès données, les ouvrages populaires qui ont paru jusqu’ici, en élargissant sensiblement le cadre historique.
Les lecteurs de . moyenne culture,
feront également leur profit des'faits
oajptiyants, inconnus au grand nombre,
et z’ëlatés dans les deux chapitres qui
traitent des « Vaudois » sous L domination française (1800-1814}, et de la
« dernière oppression » qui va de 1814
à 1848. ^
Sur 1’ « Emancipation- V, une période
connue, fouillée dans tous ses recoins
et exploitée par maints auteurs, M. T.
Gay n’ajoute naturellemènt pas grand
chose de nouveau. Il consacre par contre trois beaux chapitres, en appendice,
aux « Colonies Vaudoises d’Allemagne-»
à tleur développement» et à f-leur
Germanisation», formant parlâ une
petite monographie aussi claire que
complète sur un sujet qui nous tient
à cœur.
A souligner, en outre, en l’approuvant pour notre compte, la méthode
pratique de l’Auteur, de grouper les
évènements autour des principaux historiens vaudois dont il tire le fond du
récit, h savoir!; Lentolo, Gilles, Léger
et Arnaud.
Mais c’est surtout la seconde partie
de l’ouvrage, celle qui a valu à l’infatigable historien les longues veilles
et les patientes recherches, qui se recommande à notre attention et aussi
à notre reconnaissance. Impossible de
l’analyser: on ne peut .guère concentrer des pages au style si rapide, si
concis où défilent nos martyrs et nos
barbes, nos héros et nos capitaines ; et
l’on se surprend à déplorer sa propre
ignorance, en constatant combien nous
savons peu de l’histoire de nos pères.
D’autre part, on ne réussit qu’impar
faitement à dissimuler un sentiment
de légitime orgueil de race..., accompagné d’un sentiment de profonde humiliation.
Nous ne voulons pas oublier de remercier M. Gay de nous avoir donné
une « histoire > non seulement documentée et aussi complète que le comporte le vaste sujet, mais une histoire
qui se fait lire sans effort. Nous lui
savons gré de ne pas l’avoir encombrée de notes et de citations au bas de
la page et de l’avoir rédigée en un
style simple et clair, assaisonné d’un
enthousiasme communicatif. On a l’impression, en parcourant ces pages, parfois poignantes, tour à tour éloquentes, que l’Auteur ne s’est pas borné à
traiter son sujet: il Ta vécu, il Ta aimé
avec passion et il se propose de le faire
aimer à ses lecteurs Vaudois.
On ne se ruine pas en livres chez
nous, mais il vaut la peine de faire
une exception en faveur de cette nouvelle € Histoire Vaudoise» que tous
les Vaudois quélque peu cultivés, se
hâteront de se procurer, et qui aura
sa place marquée dans toutes nos bibliothèques, publiques et privées.
J. Coïsson.
Lausanne, Jeunes Filles, prenez
garde!
Brochure excellente que nous devons
placer dans les mains de toutes nos
jeunes filles qui quittent le foyer dè
la famille. — E. Mack fils, éditeur,
Lausanne. — Un ex. 5 c.; 50 ex. : 2 fr.;
100 ex.: fr. 3,50.
(98) LE
TRÉSOR DE GRAND PRIX
PAR
MARGUERITE S. COMRIE
" TOULOUSE
SOCIÉTÉ DES LIVRES RELIGINUX
Celle-ci se faisait raconter les événements
du jour. •
— Le comté va se faire si beau, que nous
sommes tenus de suivre son exemple. Je Vais
mettre mon complet gris tout neuf. Et toi,
Eisa, dépêclie-toi, tu seras en retard.
Marguerite au lieu de s’habiller, était assise sur une chaise basse, repassant avec émotion et reconnaissance ce qui s’était passé dans
la journée ; de grosses larmes, mais des larmes de joie, inondaient ses joues; la seconde
cloche du dîner vint l’arracher à ses douces
méditations Elle descendit vivement et trouva
tout le monde réuni dans le salon.
— Ma Rita, ma chère petite fille I s’écria le
comte en la prenant dans ses bras ; et dire que
depuis deux ans je me suis privé de voir ce,
cher visage 1 (
Le dîner était superbe, beaucoup plus copieux et luxueux que ceux qui figuraient journellement sur la table du château. Même Bruce
ne pût arriver à goûter de tous les plats. M.lle
Smith, flattée sans doute des attentions polies
du comte, oublia les précautions et ménagements auxquels elle s’astreignait d’habitude,
et mangea de tant de mets divers, que Bruce
lui prédit des désastres incalculables.
Après le repas, on se rendit au salon; îe
comte fut repris d’une de ses crises d’agitation et de mouvements désordonnés, trop violente pour les nerfs ébranlés de M.lle Smith,
qui dut se retirer dans sa chambre. Marguerite, qui avait perdu l’habitude de cette turbulence, proposa, afin de la calmer, de faire
un peu de musique.
— Oncle Rom, dit-elle, si vous épuisez aujourd’hui tout votre enthousiasme, que vous
en restera-t-ii après-demain pour l’jarrivée de
papa?
— Je connais tes ruses, fillette! Tu voudrais
tout bonnement m’envoyer coucher pour être
libre de recevoir tes visiteurs; mais tant pis
pour toi, je n’irai pas! Si tu as l’intention de
nous aplatir, pourquoi tout de suite ne pas nous
jouer une marche funèbre î
Marguerite, tout en riant, se dirigea vers
le piano et commença tout doucement la Marche de Chopin; elle n’avalt joué que quelques
mesures, quand la sonnette de la porte retentit,
(à suivre).
C.-A. Tron, Hirecteur-res^ofisadil^-
4
VOLETE U SALUTE ?
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bianchi ed indeboliti, colore, bellezza e vitalità della prima giovinezza
senza macchiare nè la biancheria, ne la pelle. Questa impareggiabile
composizione pei capelli non è una tintura, ma un’acqua di soave pro>
fumo che non macchia nè la biancheria ne la
pelle e che si adopera con la massima facilità
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e della barba fornendone il nutrimento necessario e cioè ridonando loro il colore
primitivo, favorendone lo sviluppo e rendendoli flessibili, morbidi ed arrestandone la
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minimo disturbo neirapplicazinne.
Una sola bottiglia della vostra Anticanizie mi bastò ed ora non ho un solo pelo bianco.
Sono pienamente convinto che questa vostra specialità non è una tintura, ma un’acqua che
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_____^____ _______________ ^ _ tintura
non macchia nè la biancheria, nè la pelle ed agisce sulla cute e sui bulbi dei peli
tacendo
scomparire totalmente le pelJicole e rinforzando le radici dei capelli, tanto che ora essi
non cadono più, mentre corsi il pericolo di diventare calvo. PEIRANI E
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