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ClnquJlèixi© année.
1ST. 4S.
11 novembre ISTO.
L ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBD05IADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.occupeot
vos pensées — ( Philippiens., IV. 8.)
PRIX D ABOIIMSHENT :
Italie, h domicile (un an) Fr. 3
Suisse...................b
France................* 6
Allemagne 6
Angleterre , Pays-Bas . * 8
Vn ntiméro séparé : 5 cent.
Vn numéro arriéré : 10 cent.
BUREAUX D’ABONNEHENT
TouRR-PEi.r.icB : Via Maestra,
N.^, (Agenzia bibliografica)
PiGNBRoL : J. Clìtantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Florence t Libreria Evange^
lica. via de'Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour radminisiration
au Bureau à Torre-Pelllce »
via Maestra N. 42.— pour la
rédaction ; â Mr. A. Revel
Prof, a Torre-Pellice.
Sommaire*
Un pasteur Yaudois de la première moitié
du 17.e siècle (suite). — L’Apiculture (xii).
— Fanatisme. — Faits divers. —Annonces.
m PASTËlR \AID0IS
de ta première moitié du 17^ siècle.
III.
Après la fonction d’endoctriner
vient celle de convaincre, c’est-àdire, suivant notre auteur, de « des» couvrir la fausse doctrine et la
» réfuter, afin qu’on s’en garde,
» comme en logique on enseigne
* les sophismes pour ne s’y laisser
» surprendre ». « Pour bien aimer
» J. C., dit-il à ce propos , il faut
» haïr l’Antéchrist, et pour cest
» effect cognoître ses faussetés ;
» car comme l’amour vient de la
» cognoissance du bien, ainsi la
* haine vient de la cognoissance
» du mal. Mais, — ajoute-t-il avec
beaucoup de justesse , — comme
» on fait plus grand amas de bled
» que d’antidotes, aussi il faut beau» coup plus insister sur l’endoctri
(1) Voir 1« numéro 44.
» nement que sur la^ convertion,
» notamment veu qu’en enseignant
■> la vérité , le mensonge tombe de
» soi-même ».
Son opinion sur la valeur de la
controverse paraît bien digne aussi
d’être relevée : « D’insister trop sur
» la controverse, dit-il, arrivent
» ces inconvénients: 1) il Semble à
» plusieurs qu’ils sont assez saincts
s pourvu qu’ils ne soient hérétiques,
» et apprenans à combattre les er» reurs, ils deviennent lasches au
» combat des vices, et quelques uns
» sont les premiers à se révolter
» contre la vérité. 2)Les hérétiques
» souvent s’en aigrissent, et endur» cissent davantage. 11 n’est pas
» bon de faire trop bricoler contre
» les vices qui sont parmi nous, de
» peur que regardant curieusement
. les vices d’autruy , nous ne nous
» flattions aux nostres, et facions
» comme celuy qui portant deux
• sacs, mettait ses défauts au sac
» de derrière, JB,t ceux de son pro» cbain au satc de devant ».
Les réflexions sur ce que doit
être la Prédication, ne sont ni
moins justes, ni moins frappantes
2
-444
que celles qui précèdent : « En gé• néral, — écrit-il, — pour la dis» pensation de la Parole de Dieu,
» il est nécessaire qu’avec la vérité,
» laquelle. Dieu grâces, est preschée
» en nos églises, on s’estudie à la
» proposer clairement, avec évi» dence et puissance d’esprit, sans
» fard, sans meslange de la sapience
» humaine, sans affectation de l’élo» quence du siècle. C’est une ma» xime très ferme que la seule pure
» parole de Dieu est l’unique moyen
» de salut, et que toute invention
» humaine, non conforme à la pa» rôle de Dieu, n’est que souillure ;
» tellement que si quelqu’un pres■ che doctrine pure quant aux dog» mes, mais raesle en ses prédica» tiens de la sapience du siècle,
» pour contenter les délicats et
» chercher la louange des hommes,
“ sa prédication n’est pas entière» ment pure ».
Les fleurs de rhétorique et les
phrases sonores dans lesquelles,
alors déjà, certains prédicateurs
faisaient consister le principal mérite de leurs sermons, ont tout autre que les sympathies de notre
auteur : « Jadis , — dit-il à ce pro» pos, — Dieu n’avait pas seule» ment ordonné la matière, mais
» aussi la manière des sacriflces;
» et entr’autres choses commande
» que l'autel fust faict de pierres
» sur lesquelles le fer ne fust point
» lové. (Exode xx, 26). Ceux qui
» vaquent au sacrifice de l’Evangile
» y doivent d’autant plus prendre
» garde que les choses morales
» importent plus que las cérimo» nielles. Dieu déclara que si on
» polissait les pierres, de l’autel,
» on le pollueroit. Telle pollution
» est la poUssure du langage de
» quelques-uns. — Nous condan» nons au service public le latin
« des prestres, et ès sermons des
» moines la citation de Platon et
» d’Aristote plus que d’Esaïe et de
» S* Paul, les allégories tirées par
» les cheveux etc. Il ne faut donc
» pas les imiter.... Or je dis que
» ceux qui preschent en françois
» ou allemand, mais avec un tel
» stile, qu’ils ne sont pas entendus
» des païsans et des femmes , sont
» barbares, comme s’ils preschoyent
» en latin, quoique la barbarie soit
» différente ; et qu’il y a en cela de
» l’œuvre de Satan qui s’insinue en
» Jérusalem , sous une autre casa» que qu’il n’a fait eu Samarie ».
Parler comme il vient de le faire,
serait-ce , de sa part, déclarer la
guerre à l’éloquence ? « Ja p’ad» vienne, — se hâte-t-il de répon» dre, — ains est très désirable et
», utile. Ma,i& comme il y a deux
» sortes de sapience, l’une d’en haut
» qui est P“!"® » et l’autre d’en bas
» qqi est sensuelle et diabolique,
» le mesp?,e est de l’éloquence. Saint
» Paul a été si éloquent qu’il a été
» prins pour IVlercure par les Lys» triens ; Mi^yse aussi a, esté élo» quent, mats rien ne sa voit dans
» leurs escylts qui ressente la sa» piençe humaiae—• Ce n’est flonç
» pas. la, yraie ^oquence qu,e nous
», condjannofij? » eies la fardée et
» yaine.»,
Et de, %ème qu’i), ne veut pas
l’psten,tation çlahs là, pt^édication, il
ne, vep,t pas dayaotage « la grosH s.lèrçté, ni tell|e, affectatioa de, popuiarité que la prédication en, soit
» méprisée. La vertu gist aû milieu,
» qui est d’ensuivF« la. manière de
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» l’Ecritnre , laquelle est grave et
» solide. Jesus-Christ parlait avec
» grâce et avec authorité et non pas
» comme les scribes... Apollos hom» me éloquent et puissant ès Ecri» tures... parlait et enseignait dili» gemment les choses qui sont du
» Seigneur , et convainquait publi
* quement les Juifs en grande vé» hémence (Act. xviii). Cette élo» quence faut imiter , et non celle
» qui commence une prédication par
» Py thagore, la continue par Socrate
» etc. et pour expliquer les clefs
» du royaume des cieux, ramentait
» les plus célèbres serruriers qui
» ont esté depuis Tubalcaïn ».
Ce que notre auteur recommande
également avec beaucoup d’à propos , c’est « en la dispensation de la
» Parole de Dieu , d’avoir esgard
» aux temps et aux personnes. On
» voit, — dit-il, — en S. Paul di» vers langages sur le mesme poinct
» selon le divers temps et person» nés auxquelles il a parlé. Aux
» Romains il escrit que la circon» cisión est profitable si on garde
» la loy. (Rom. ii). Au^ Galates :
» Si vous estes circoncis, Christ ne
» vous profite de rien. (Gai. v). 11
» circoncit Timothée. (Actés xvi).
» Tite Combien qu’il fust Grecj ne
» fut contraint d’estre cibconCis.
» (Gai. II). S. Paul disputant contre
» les Juifs, presse la foy en J, C.
» S. Jacques parlant contre déS pro» phanes, recommande les Oeuvres.
* Pour exemple donc en ce siècle
» misérable, si on n’enseigné avec
» grande dextérité la justification
» par foy sans œuvres , on causera
» plus de mal que de bien ; non que
» la doctrine ne soit très vraye,
» mais parceque sans une prudente
» explication, elle est mal entendue
» et encore pis pratiquée. Est donc
» nécessaire d’insister sur la sanc» tification et montrer l’indissoluble
» lien qu’elle a avec la justification
» et sa dépendance d’icelle, comme
» nécessairement les rayons sortent
» du soleil, et que la sanctification
» est la preuve de la justification ,
» tellement que l’opinion de la jus» tification sans la sanctification,
» n’est qu’une imagination creuse
» du cerveau des prophanes qui
i> veulent estre sauvés par Christ,
» sans avoir son Esprit et sans estre
» ses imitateurs, contre ce que l’Es» criture dit: Si quelqu'un n'a point
* l'esprit de Christ, celuy-là n’est
» point à luy. (Rom. vin).
Une autre fonction très-importante du Pasteur, selon Guérin ,
après celle d’endoctriner et de convaincre c’est celle de corriger. —
« Corriger, dit-il, c’est descouvrir
» les vices et poursuivre le pécheur
» par remonstrances et censures,
» jusques à tant qu’il s’amende ».
Il ajoute que « cela est nécessaire
» au Pasteur pour la descharge de
» sa conscience ; au pécheur afin
» qu’il se convertisse , au peuple
» qu’il ne se corrompe par mauvais
» exemple ». Les directions pratiques qu’il donne sur cet important
sujet sont dignes d’être recueillies.
En voici quelques unes que noos
nous limiterons à transcrire :
— « Des péchêÉ i>Hvez là corréc
* tien doit eSthe piûtée, et des pu
* blics publiquè.
— « Devant que reprendre quel» que vice, il en faut estre bien in» formé. Le Pasteur qui croit de
» léger irrite l’auditeur, demeure
» confus et perd son authorité. Dieu
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-448
dit à Adam : Où es-ta ? avant que
que de le condamner : — et descendit et vit si ceux de Sodome
avoyent entièrement fait selon le
cri qui en était venu à luy,
— « Il y a des vices qu’il ne
faut point deschiiFrer par le menu,
de peur de les enseigner aux ignorants.
— « Il faut que le Pasteur soit
net du vice qu’il reprend en autruy , autrement on luy dira :
médecin, gueri-toy toy-mesme.
Les mouchettes du chandelier
sacré étoyent d’or pur. Le Pasteur vicieux ne haït jamais bien
le péché.
— « Le Pasteur ne doit point
estre accepteur de personnes.
pour espargner plustôt le riche
que le pauvre, le noble que le
roturier , autrement, [Dieu est
offensé, les grands s’endurcissent , les petits s’irritent et corrompent , le Pasteur perd son
crédit, et enfin est haï de ceuxlà mesmes qu’il a épargnés.
— « Le Pasteur soit prudent
pour appliquer à chacun les corrections convenables. Ayez pitié
des uns , en usant de discrétion,
et sauvez les autres par la frayeur
(Jud. xxii). Tant d’art qu’on voudra , pourveu qu’on oste le mal.
Si on empoigne rudement les
buissons et doucement les horties, on est piqué.... Il y a toutefois plus de danger de faillir par
lascheté que par trop de rigueur.
Les Prophestes crient plus contre
les pasteurs lasches, chiens muets,
que ,contre les sévères.
— « Le pasteur ne doit avojr
aucune amertume contre le pécheur;, pe doit user de paroles
d’injure , de mespris , ni de moquerie, ains de paroles graves,
saines , évidentes en raisons et
accompagnées de charité, comme
sont les corrections des pères
envers leurs enfants.
— « Le pasteur doit supporter
patiemment les mauvais, non
par flatterie, mais par attendre
le temps opportun à la correction. Il ne faut pas arracher le
figuier pour les premières années
qu’il ne porte pas de fruit. (Luc
xiii). Le bled vert en avril est
meur en juillet. Qui le couperoit
avant sa meureté, gâteroit tout.
— « La faute de celuy qui s’est
amendé, ne doit estre reprochée:
ce seroit désenterrer une charongne. Les esmouchures du chandelier sacré étoyent jetées dans
un bassin d’or: mais d’une faute
vieille, uon corrigée, il faut exiger nouvelle pénitence.
— « Si un pasteur pense s’estre
' decïement acquité de ce devoir,
' en censurant généralement, en
I chaire, les vices, il se trompe:
' il doit aussi advertir le pécheur
> en particulier. Ce qui est dit à
> tous, n’est dit à aucun. Qui doute
> que David n’eut ouï blasmer l’a
> dultère? Toutefois il n’eut pas
> vraie repentance, jusqu’à ce que
> Nathan le corrigea en particulier.
— « Il n’est pas bon de censuI rer ordinairement, car le peuple
• rs’y habitue, et finalement n’en
> est point esmeu. La correction
• tient lieu de médecine: or les
• médecines ne doivent pas être
• ordinaires.
1 {A continuer J.
5
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LANCULTllRE
«U l'aisance à cAté de la maison.
{V, le numéro 36)
§. XII.
La suite et fin du § 11 est
renvoyée à un prochain numéro de
VEcho. Nous voulons aujourd’hui
dire deux mots sur la barbarie
de la méthode actuelle de tuer les
abeilles pour faire la récolte du
miel.
En parcourant aujourd’hui les
différents états de l’Europe on
trouve encore beaucoup d’insouciance sur la culture des abeilles,
et en même temps partout le même
désir et la même avidité de s’emparer de leurs provisions. Les
hommes si variables dans leurs
habitudes, leurs modes, leurs
usages , leurs mœurs-mêmes , <à
raison des différents climats qu’ils
habitent, se trouvent uniformes pour
la négligence et la rapine à l’égard des abeilles: c’est là l’idée
de M. Frémiet qui a pu s’en convaincre par les voyages qu’il fit
dans sa jeunesse concernant l’apiculture.
Il n’y a peut-être pas de contrée ou la négligence à l’égard de
l’abeille soit plus réelle et plus
manifeste que dans notre pays. Les
ruches à miel sont laissées dans
un enclos quelconque, le plus
souvent dans un coin du jardin à
la discrétion des fourmis, des souris , des araignées, et d’autres
animaux. Ici ces mêmes ruches
sont souvent construites avec une
indifférence impardonnable et à
l’heure même du besoin; les planches en sont mal assemblées et
laissent par conséquent passage
aux ennemis du précieux insecte
qui nous occupe. Là des troncs
d’arbres pourris couverts de champignons servent de demeure au
plus intelligent insecte de la création , et les ronces, les orties en
font l’ornement. Le paresseux propriétaire ne s’en occupe que pour
en réduire les essaims et pour en
piller les produits ; tandis qu’il
donne des soins assidus au vil et
rampant ver-à-soie qui ne travaille
qu’à mesure que le propriétaire
travaille lui-même , car le ver-àsoie n’a pas, comme l’abeille, l’instinct de chercher lui-même sa nourriture , au moins dans nos contrées , il faut la lui procurer.
Mais voyons comment l’apiculteur Vaudois traitera l’abeille lorsqu’il s’agira de s’emparer de ses
trésors. Voyez-le s’avancer vers
ses ruches, il est masqué et cuirassé , il est muni de tout l’attirail nécessaire à l’attentat qu’il
va commettre; d’une main il tient
le feu , de l’autre le soufre ; la
pioche est là toute prête pour ensevelir des milliers d’abeilles qui
vont être les victimes de sa cruauté. Il s’approche d’une ruche dont
les abeilles sont encore engourdies par la fraîcheur d’une nuit
du mois d’octobre; un membre de
sa famille le suit pour l’aider dans
le massacre puis dans la dépouille
des ruches. On s’empare de la pioche , on creuse devant le rucher
un nombre de creux égal au
nombre de ruches qu’on se propose
d’assassiner et dont on bouche soigneusement toutes les issues, puis
on allume la mèche fatale: alors
les ruches les meilleures sont
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transportées une à une sur leur
creu respectif et chaussées de terre,
afin qu’aucune abeille n’échappe
au poison dont la fumée enVahit
jusqu’au coin le plus reculé de
l’habitation, Toutes les pauvres
abeilles sont étouffées; on frappe
la ruche tout autour avec une pierre
pour faire tomber à terre la malheureuse famille.
Homme qui prétendez avoir été
créés à l’image de Dieu ! Croyezvous qu’il ait mis à votre portée
les abeilles pour vous procurer le
plaisir de les détruire afin d’en
avoir le miel! Vous vous tromperiez
grandement ! Et toi, vertueux insecte que n’eusses-tu continué à
demeurer dans l’état sauvage, tu
n’aurais pas éprouvé ce que c’est
que l’ingratitude !
Un Apiculteur.
FAN4TISNË.
Le parti clérical en France, non
content d’avoir poussé de toutes
ses forces à la guerre qui désole
son pays, soupire après le moment
où il lui sera donné d’allumer une
autre guerre, mais cette fois une
vraie guerre de religion pour remettre sur sa base le pouvoir
temporel. G’èdt la Pairie du 4
(journal de Paris) qui nous l’apprend. D’abord elleaflBrine « qu’une
des premières ambitions de l’enhemi qu’ellë à préVbqUé >>' ■« c’est
d’étouffer én Alsace le sentiment
cathôlique en semant dans cette
proyiiicè les gèrmes funestes du
piétisme allemand ». Puis, après
avoir déploré les circonstances qui
ne lui dtit pas permis de * donner
aux vainqueurs de Rome des conseils et des leçons qui auraient
pu leur être utiles, » la feuille
cléricale se console en disant: « la
France sortira prochainement de
la tempête qui la désole.... Alors
la situation du St Père s’imposera
bien vite à l’Europe; le sentiment
religieux et les nécessités politiques militeront en faveur du pape
contre ceux qui voudraient lui imposer leur joug...Alors enfin Victor
Emanuel comprendra, et l’Europe,
au besoin , fera comprendre à son
peuple que le pape ne saurait être
abaissé au rang de premier chapelain du roi d’Italie ».
h'Opinione, à qui nous empruntons ces citations en les retraduisant , croit pouvoir assurer que
l’Italie n’oubliera pas les menaces
du journal parisien.
L’archevêque de Tours, dans
une prière pour l’armée^ aujourd’hui répandue par milliers d’exemplaires, s’écrie: « Levez-vous
Seigneur notre Dieu, et dissipez
les ennemis qui attaquent la fille
aînée de votre église. Ils ont juré
sa perle et sa destruction, et sur
ses ruines ils voudraient établir
l’hérésie et l’erreur ».
« Nous vous prions, Seigneur,
pour fios mourants ;.... Qu’ils se
souviennent, Ô mon Dieu, de leur
baptême ,• dé leur première communion s et qu’ils obtiennent de
vous le pardon supbême; Seigneur,
acceptez le sacrifice de leur vie
comme uUe entière expiation de
leurs péchés èt des nôtres ».
Un chef de l’ouest de la France
appelle ainsi ses compatriotes aux
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arnaes : « Vendéens,... c’est au nom
de vos enfants , c’est au nom de
la religion outragée que les vieux
chouans, sortant deleurs tombeaux,
vous appellent au combat ».
A la méchanceté l’on a joint
quelquefois la folie; témoin le fait
que nous raconte un évangéliste
qui a servi comme sous-offlcier
dans l’armée française en Crimée
et en Italie.
« Arrivé, dil-il. à Strasbourg,
(le 10 du mois d’août) j’appris
que notre œuvre ( d’évangélisation et de secours aux blessés )
rencontrait des entraves de par la
police. Quatre élèves missionnaires
de Bâle, se trouvaient déjà détenus
comme espions, et toutes les démarches faites en leur faveur par
« le Comité Alsacien de secours
religieux aux militaires français, »
n’avaient jusque là pas abouti. Ce
qui aggravait la position de ces
amis , c’étaient des noites pour leur
prochain rapport, trouvées sur eux
au moment de leur arrestation. —
Le Commissaire central de police
prétendait s’y connaître et expliquait la chose de la manière suivante : dix-neuf N. Testaments sïgnifiaient tout bêtement, disait-il,
dix-neuf officiers ; H50 traités représentaient un nombre pareils de
sous-offîciers et de soldats, et uinsi
de suite. Et il ajoutait d’un air
entendu: « nous les connaissons
toutes, vous voyez; et comme nous
tenons nos gaillards, nous né les
lâcherons pas ; leur affaire est
claire.... ».
Tant d’ignorance chez un employé peut expliquer bien des cho
ses. On comprend en particulier
que des gens aussi entendus que
ce Commissaire de police à Strasbourg aient besoin de se faire conduire par leurs prêtres et leurs
évêques.
Si de la France nous passons à
l’Italie , nous ne trouverons guère
moins d’ignorance d’un côté ni de
fourberie de l’autre. A Palerme ,
par exemple , quelques secousses
de tremblement de terre s’étant
fait sentir le 5 du mois courant,
vite le bruit courut dans la ville
que c’était le châtiment provoqué
par « le grand sacrilège ». Ce qui
le prouvait d’ailleurs très clairement, c’étaient les larmes de sang
que l’on voyait couler des yeux
d’une vieille statue de bois récemment vernis. Aussitôt le peuple
courut à l’église du Môle, arracha
la statue de sa niche et la porta
en procession datis les rues de Palergie. — De graves désordres
allaient se produira,, lorsque la
questure s’empara de la statue
pour la mettre en sûreté. On vit
alors que les larmes de sang n’étaient autre chose que les gouttes
d’un vernis rouge fraîchement appliqué.
faiia bîüere*
Le tremblement de terre dg
4 octobre a causé d’immenses
dommages dans la Calabre-Citérieure. Plus de denx mille naaisons
sont ruinées ; cinq cents personnes
sont blessées , et cent cinquante
sont mortes --n D’autres secousses
ee rsont produites après le 4 ocr'
tobre, et la ; population n’est pas
8
-450
encore tout-à-fait rassurée. — Le
25 et le 29 de terribles tremblements se sont aussi fait sentir dans
quelques provinces de la Grèce,
et le 30, la ville de Ravenne a
éprouvé une secousse assez violente
pour effrayer la population.
LegénéralLee. Les dernières
nouvelles des Etats-Unis confirment
le décès de l’ancien commandant
en chef de l’armée esclavagiste ,
le général Lee. Depuis la chûte
de Richmond, l’illustre chef s’était
retiré dans une petite ville de l’état
de Virginie , et comme ses frères
d’armes du sud et du nord, il consacrait sou activité à une profession utile: le général s’était fait
maître d’école. (Italie 23 octobrej.
Superstition. A Miaño (Naples) l’aurore boréale du 24 et du
25 octobre , a si fort effrayé les
paysans qu’ils se sont rendus à
l’église , et ont forcé le curé à
sortir la Madone et à la promener
en procession. (Picc. giorn.J,
Générosité. Les souscriptions
recueillies en Angleterre pour les
blessés des deux armées belligérantes , s’élèvent à plus de dix
millions de francs. La National
Society a recueilli à elle seule
sept millions et demi.
La Baleine qui a été tuée le
2 octobre dans la Méditerranée
(dock de Cette), mesurait 18 mètres
et 40 centimètres de longueur, et
7 mètres 60 de tour à la plus
grande circonférence.
Le massacre de Tien-Tsin.
Le gouvernement Chinois a fait
exécate^ quinze mandarins infé
rieurs compromis dans le massacre
des catholiques à Tien-Tsin.
{Italie 25 octobre).
Brigandage. Pour maintenir
des forces régulières (30 à 40
mille hommes) contre lebrigandage,
le gouvernement d’Italie a dépensé,
dit-on, près de quarante millions
en dix ans.
Pilone, le terrible chef de brigands , a été dernièrement tué à
Naples par les gardes de la S. P.
Outre son poignard, il avait sur
lui un reliquaire et nombre de
scapulaires de la Sainte Vierge.
ANNONCES
Une jeune Vaudoise ayant suivi
pendant trois ans les cours de l’Ecole supérieure de La Tour et
pouvant fournir les meilleures références, désire se trouver une place
dans une bonne famille de l’étranger, de préférence en Angleterre
ou en Ecosse. Elle peut enseigner
le français et l’italien, mais ne
connaît pas la musique.
S’adresser à M. Michelino, lie.
theol. à La Tour
On demande pour diriger PEcole Suisse à Gênes un régent
ayant son diplôme et pouvant enseigner le français et l’italien.
S’adresser à M. le pasteur A.
Bert fils, à Gènes.
A. BrêvEL Gérant.
PigQWOl, Impr. Chiantor«.