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Soixante-deuxième année.
16 Avrü 1926
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VWm DES VALLEES
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PAEAISSANT CHAQUE VENDEEDI
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^<dENTi
Vallées Vaudoisçs . v . . . .
Italie (en dehors des Vaifées) et Colonies
Etranger ...............................
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Etats-Unis d’Amérique . •...............
Par
L.
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On ■'abonne ! à Tone Pellice, au Bureau d’Administration de VÉcho (Via
Arnaud, 31); dans toutes les paroisses, chez MM. les Pasteurs.
L'ABONNBMmT SB PAYE D'AVANCE.
S’adresser: pour la Rédaction, au Directeur M. Jean Coïsson, professeur,’
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N* 31 - Torre Pellice.
Pour toutes les onBonces s’adresser au Bureau du it^rnai.
Tout changement d’adresse coûte 3» centimes, sauf ceux du commencement
de l’année.
Le Ntuséro: eeatimei «v
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées (Phil. IV, 8).
S
wasamsmsm
Le jour même de l’attentat qui est mentionné dans une autre partie du journal,
le Modérateur de l’Eglise Vaudoise adressait au Chef du Gouvernement la dépêche
ci-dessous :
Sua Eccellenza Mussolini,
Roma.
(La Tavola Valdese, a nome della intera
Chiesa Valdese, mentre esprime la sua p'rofonda indignazione per il nefando attentato,
ringrazia Iddio che ne ha frustrato Vempio disegno e si associa alla unanime estdtanza della Patria per d fortunato^ scampo,
invocando sul Capo del Governo celesti
benedizioni. B. Léger, moderatore.
La « Commission du Chant Sacré » mppe®e encore aux Paroisses intéressées que
la Fête de chant des Chorales du Val Pé^
rouse aura lieu, D. V., di'manche 18 courant, à 3 h. de Vaprès-midi, dans le temple
du pomaret.
GIUSEPPE BAMCHETTl.
La mort trag-ique de ce vaillant serviteur de Dieu est un deuil non seulement
pour notre Eglise, mais pour les nombreux
lecteurs des journaux évangéliques des
deux continents, auxquels sa plume alerte
. et infatigable fournissait des articles d’apologétique populaire fort appréciés. Comme
iWesley il aurait pu dire : « Ma paroisse
c'est le monde », car outre la presse qui le
mettait^ en contact avec tant d’âmes, il
entretenait une correspondance nourrie,
sur les sujets les plus varife, avec toute
sorte de personnes s’occupant de questions
religieuses et surtout avec d’anciens
membres des églises qu’il avait desservies,
soit qu’ils continuassent à résider en Italie soit qu’ils fussent émigrés en pays
lointains.
■ La manière dont ses jours furent si subitement retranchés, ajoute encore à la
triste émotion, qui s’empare de ceux qui
l’ont connu, aimé, et qui en pleurent le
dépa,rt inattendu.
Samedi, 3 courant, vers neuf heures du
matin, le docteur Banchetti entrait dans
son cabinet de travail, où il avait passé
plusieurs heures de la nuit écrivant, et
s’assit à sa table pour marquer quelques
dépenses qu’il venait de faire ; lorsque le
■ carrelage et la voûte qui le soutenait s’effondrèrent, l’entraînant au milieu des décombres. Il eut ses jambes emprisonnées
dans ces lourds débris'et la jambe gauche
horriblement broyée. Par un miracle d’équilibre, un piano, qui en tombant l’aurait
écrasé, resta suspendu à une solive.
On accourut au bruit de l’écroulement
et ce brave et fidèle berger du troupeau,
s’oubliant lui-même et ne pensant qu’à .ses
agneaux, s’écria : « Que Dieu soit iiéni de
ee que les écoliers ne se trouvaient pas
dans leur da^e et que je sois la seule victime; moi je puis souffrir, je l’ai appris... ».
• En effet, le docteur Banchetti était précipité dans une salle d’école qui, si elle
avait contenu en ce moment sa quarantaine d’élèves, aurait été une effrayante
tïappe où auraient péri un bon nem,bre
d'entre eux.
Lorsqu’on l’eut sorti de cet amas de débris et qu’un docteur put lui prodiguer ses
soins, on se persuada de la gravité du cas.
Lui, le docteur •Banchetti, pendant qu’on
le pansait, chantait des cantiques et encourageait son entourage.
^ Rio Marina n'offrant absolument pas les
ressources indispensables pour des opérations chirurgicales d’une certaine gravité,
il fut décidé de le transporter à l'hôpital
de Piombino. Cinq docteurs lui prodiguèrent leurs soins, et mercredi, 7 avrü, il
fut décidé de procéder à une opération qui
pouvait même aboutir à une amputation.
Pour lui éviter de trop grandes souffrances, on voulut l’endormir ; il s’y opposait disant, avec cette bonhomie qui lui
était familière ; « Mais non, je sais souffrir, je suis fort, ne craignez rien... ».
Malgré cela, le chirurgien en chef crut devoir lui faire une injection de morphine,
qui, soit dit en passant, n’était pas excessive ; mais l’organisme ébranlé, depuis
quelques années déjà, du doct. Banchetti,
et la forte hémorragie des blessures récentes ne lui permirent pas de la supporter, aussi il s’endormit pour ne plus se
réveiller.
Les premiers à ressentir un profond chagrin de ce dénouement imprévu, furent
les médecins eux-mêmes, qui déclarèrent
n'avoir jamais eu un sujet à opérer, si
calme, si patient, si plein de joyeuse sérénité d’âme.
Nous ne parlerons pas du demi de la
famille qui lui était si fortement attachée,
il est bien compréhensible; mais nous devons mettre en relief les manifestations
de sincère douleur de l’église et de l’entière population de Rio Marina.
Lorsque le soussigné, appelé par une
dépêche du Modérateur, arriva à Piombino pour les obsèques, il trouva plusieurs
représentants de la congrégation de Rio
qui étaient venus chercher leur bien-aimé
Pasteur pour en ramener la dépouille mortelle à l’île d’Elbe.
En effet, vendredi matin 9 courant,
nous nous embarquions, avec le chef de
District M. J. Bonnet accouru de Rome,
— et malgré une mer des plus agitées, —•
sur le bateau qui emportait les restes mortels du doct. Banchetti.
Le commandant fit mettre le drapeau'
national en berne, ce qui scandalisa un fanatique qui prétendait qu’un tel honneur
était réservé aux seuls hauts personnages.
IDès ce moment commence la glorification humaine et terrestre de l’homme le
plus humble, le plus effacé, le plus démocrate (au sens étymologique et non politique de la parole), que l’on puisse concevoir en des circonstances analogues.
Quoique le bateau eût subi un fort retard, à cause de la mer en courroux, sur
la plage la foule ne se fatigue pas d’attendre, Nous voyions de loin fourmiller
toute une population qui veut honorer
mort, celui qu’eUe a tant apprécié vivant.
Les femmes en noir ont toutes le mouchoir
blanc aux yeux pour essuyer les larmes
qui coulent abondantes.
Le cercueil est déposé dans notre église,
car les funérailles n’auront lieu qu'à 5 h.
du soir. Le syndic, qui avait voyagé avec i
nous de ¡Piombino, s’excuse de ne pas pou
voir y assister, car ü a été appelé par le
Sous-iPréfet de Portoferraio.
Mais nous trouvons un placard, aux affiches officielles, avec le sceau et le paraphe de la Municipalité, qui invite la population aux obsèques. Nous en détachons le
paragraphe suivant, dont l’éloquence ne
requiert aucun commentaire :
La morte inesoràbile ha troncato innanzi tempo una vita tutta dedita alla familia, agli studi, alle opere di bene. Di
animo incomparàbilmente buono ed onesto
il dottor Banchetti univa ad una modestia
esemplare le doti più eccelse del cuore e
deWintétletto.
La integrità dei suoi costumi, la sua profonda cultura, la grande affabilità dei suoi
modi lo facevano amare da tutti. Chi i’avvioinava, anche per poco tempo, sentiva
il fascino delia sua bell’anima eletta-».'
Longtemps avant l’heure fixée, la foule
se presse aux abords du temple. On ne
peut y faire entrer qu’environ trois cents
peisonnes qui, avec un grand recueillement,
écoutent d’abord la parole chaude et éloquente du pasteur J. Bonnet, qui préside
la cérémonie, prenant pour son texte Apocalypse XIV, 13, et ensuite du soussigné,
qui rend son témoignage au collègue et à
l'ami en s’appuyait sur les paroles : Hébreux XI, 4 b.
Au sortir du temple le cortège se forme,
sous la direction des huissiers de la comr
mune et des diacres. ¡Da musique locale a
voulu y prendre part et joue des marches
funèbres. Les écoles communales, avec leurs
maîtres et maîtresses, drapeau en tête,
ainsi que nos propres écoles, suivent la
musique. Puis une foule imposante forme
un interminable ruban qui, pour se déXouler avec ordre, doit smvre la promenade-jetée, avant de pénétrer dans les rues
de la ville.
Le cimetière évangélique, pour des raisons que l’intolérance de soixante ans passés expliquent, a dû être placé sur une
colline, cachée par un fort repli de la montagne, auquel on arrive par un sentier de
chèvres. Ce n'est pas petite chose de porter à bras une lourde bière jusque là-haut !
Néanmoins, deux douzaines de robustes
gaillards, au teint bronzé par l’embrun de
la mer, se prêtent à la besogne, en se relayant tour à tour. Ce ne sont pas tous des
évangéliques, mais üs ont passé par nos
écoles et ils nous aiment.
Tout le public n’est pas arrivé jusqu’au
cimetière, et c’était bien, car ü n’aurait
pas pu le contenir ; mais il se remplit également. Le soussigné a encore une magnifique occasion d’annoncer Christ et la Résurrection à des auditeurs dont l'attention
semble ne pas se lasser.
Les premières ombres du soir s’étendent
sur la coUine où r^osera notre frère, et
il nous faut redescendre ; mais nous le savons dans la lumière qui n’a pas d’ombres,
car le soleil qui l’illumine désormais n’a
pas de couchant.
Je ne pouvais m’empêcher, en contemplant de la hauteur les raaia>ns de Rio,
de faire un rapprochement entre ce qui
se passait 65 ans pasi^, à l'occasion de la
visite de Gregorj et De Vita (en 1861),,
lorsque la population émeutée voulait brûler la maison qui les accueillait au cri de :
« A mort les protestants... », et ce que
nous constations maintenant : le respect,
la sympathie, l’universelle condoléance de
toute la population, parce que le Pasteur
protestant était mort.
Les paroles du Psalmiste me montèrent
du cœur aux lèvres : « C’est de l’Etemel
que cela est venu. C’est un prodige à nos
yeux». Arthur Müstok.
Nous désirons dire à M.me Banchetti,
à ses enfants, aux sœurs du défunt, à
l’Eçflise de Rio Marrna toute la vive et
profonde sympathie de la Rédaction de
i’Echo, ainsi que cède des nombreuses personnes qui le pleurent avec nous et vont
garder du cher défunt un souvenir inour
bliable. Réd.
Le S'"' commandement.
Honore ton père et . ta mère, afin que tù
sois heureux (¡Ephésiens VR 3)
Que chacun révère sa mère et son père
(Lévitique XIX, 3).
Mon fils, garde le commandement de ton
père et n’abandonne point l’enseignement
de ta mère, car ce sont des grâces autour
de ta tête (Prov. I, 8, 9).
Car le commandement est une lampe,
l’enseignement une lumière (Prov. VI, 20,
21, 22, 23).
Que ton père et" ta mère se réjouissent
de t’avoir donné le jour (Prov. XXIII, 25).
Ecoute ton père, car c’est celui qui t’a
donné la vie et ne méprise point ta mère
quand eUe sera devenue vieille (Prov.
XXIII, 22).
Enfants, obéissez à vos père et mère en
toute chose, car cela est agréable au Seigneur (Col. in, 20).
Les corbeaux crèveront l'œil de celui qui
méprise l’enseignement de sa mère (Prov.
XXX;, 17).
Voici quelques remarques sur ce commandement qui est transgressé, en esprit,
plus souvent qu’on ne le pense, par ceux
mêmes qui croient accomplir leurs devoirs
en toute chose.
Plus d’un écrivain a remarqué que le
relâchement à l’égard de ce commandement est une des> caractéristiques du moment actuel. Non qu’il y ait inconduite ou
ingratitude envers les parents d’une mar
nière plus marquée de nos jours, mais on
observe que les enfants sont inclinés (peutêtre bien malgré eux) à violer l’esprit, sinon la lettre, du 5.me commandement.
Honorer les parents, signifie très clairement avoir envers eux du respect, de la
déférence dans les relations journalières
entre uns et les autres, et c’est peutêtre bien ce que les enfants de nos jours
ont la tendance à oublier.
Il fut un temps où l’on tombait dans un
exc^ opposé à celui qu’on remarque actuellement : un temps où les parents
usaient de sévérité et de répression de façon à s’aliéner l'affection et la confiancfe
de leurs enfants. Personne ne souhaite de
faire revivre le temps où un fils ou une
fille n’osaient s’asseoir en présence de leurs
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2
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lipa'?»;'
parents et ne devaient parler que si les
parents leur adressaient la parole.
Mais la réaction de cette contrainte, peu
naturelle, comme cela arrive parfois, nous
a fatalement conduits vers un etxcês tout
opposé : la tyrannie a engendré l'anarchie,
et quand nous entendons des enfants parler à leurs parents sur le même ton avec
lequel ils parlent à leurs compagnons, ou
les contredit e ouvertement, ou rire de leurs
opinions qu’ils appellent surannées,, ou insister pour faire ce qu’üs veulent en ouverte contradiction avec la volonté de leurs
parents : ou bien parler légèrement de
leurs père et mère autour d'eux — pouvom-naus dire que ces fils et ces filles honorent et révèrent leurs parents ? — Il
est possible que, parfois, tel jeune homme soit réellement affecté par une trop
grande différence d’opinions et de sentiments d’avec ses parents ; cela peut arriver quand le jeune homme a reçu une éducation et une instruction supérieures à
celles de ses parents. Mais qu’il nous soit
permis de demander à ce jeune homme :
Est-ce bien, de ta part, de mépriser tes
parents qui se sont donné de la peine
pour te faire instruire et élever, et cela,
peut-être, au prix de grands sacrifices de
leur part ? Ils ont fait tout ce qui était en
leur pouvoir pour que tu jouisses de tel
avantage qui leur fut nié quand ils étaiênt
jeunes ; en faisant cela, tu leur fais sentir
leur infériorité plus' qu’ils ne la sentent
déjà de par eux-mêmes ! « Oh ! cela ne leur
fait rien», me répond le jeune homme.
'Ne sois pas trop sûr de ce que tu avances, mon
Les jeunes croient trop faciîement que
nos sentiments s’émoussent en vieillissant.
Eh bien, non, il arrive même parfois que
nous sentons plus intensément que quand
nous jouissions de l’élasticité et de la fraîcheur de la jeunesse.
Les jeunes forment une très grande partie du bonheur des vieux ; i>ar contre, üs
ont le pouvoir d’affliger leurs parents beaucoup plus facilement qu’ils ne le pensent,
et ce n’est que quand eux-mêmes seront
plus avancés en âge qu’ils comprendront
la susceptibilité des personnes âgées.
Les jeunes r>e soupçonnent pas combien
parfois leurs paroles légères ou inconscientes peuvent affliger les vieux, qui pour ne
pas s’aliéner l’affection de leurs enfants
s’efforcent de cacher leur douleur, ce qui
ne signifie pas qu’ils souffrent moins, pour
savoir supporter leur chagrin en silence.
Le temps viendra, jeunes gens, si Dieu
vous prête vie, où vous connaîtrez par expérience ce que les vieux souffrent par
vous et où vous regretterez les paroles légères prononcées à leur égard, lorsque,
peut-être, ü sera trop tard pour leur témoigner votre amour, votre reconnaissance, votre vénération.
N’attendez pas que la mort vous enseigne cette triste leçon ! Que l’amour précède la mort, et ne tardez pas !
Laissez voir à vos parents que votre religion vous guide dans votre conduite et
dans votre vie ; soyez prompts à plaire à
vos parents en toute chose, tâchez d’agir
en conformité de l’esprit du 5.me commandement ; soyez disposés à faire pour eux
tout ce qui est en votre pouvoir, même
quand cela serait contraire à vos goûts et
~à vos inclinations personnelles ; parlez-leur
avec douceur, avec humilité, évitez toute
expression qui pourrait leur faire croire
que vous les jugez. Faites-les aimer et respecter par ceux qui vous entourent.
Si par des circonstances indépendantes
de leur volonté, vos parents ont d!û vous
voir quitter le nid paternel pour vous lancer dans le vaste monde à la recherche
d’un travail, d’une place, d’une occupation qui vous permette de gagner, loin de
la maison, votre pain quotidien et celui de
votre famiUe, n’oubhez pas, pour cela, vos
vieux parents, seuls au logis, mais ditesleur souventj par lettre, toute votre affection, toute votre reconnaissance pour ce
qu’ils on fait pour vous, pour kur abn%a
tion, pour l’exemple qu’ils se sent efforcés
de vous donner.
Jeunes chrétiens, cherchez à témoigner
à tous ceux qui sont avancés en âge un
esprit d’amour, de respect, de soumission ;
vous pratiquerez ainsi l’essence même du
S.me commandement-et vous recevrez en
retour une bénédiction spéciale que Dieu '
donne à ceux qui se lèvent devant les cheveux blancs. Y.
poüR notreIran^
Tous les journaux de l’arrondissement
ont mentionnent même commenté le décret du 22 novembre 1925 supprimant l’en' seignement du français dans les écoles élémentaires ; tous, à l’exception de l’Echo
des Vallées qui ne peut pas, qui ne doit
pas continuer à se taire. La question le
touche de trop près, lui tient trop à cœur
pour qu’il n’ait pas son mot à dire aussi,
en toute sérénité d’esprit. Et si l’on nous
demandait pourquoi nous ne nous sommes
pas entretenus plus tôt avec les lecteuis
d’un sujet palpitant d’actualité, nous répondrions qu’on arrive toujours à temps
lorsqu’il s’agit de faire souffrir inutilement
les gens en retournant le couteau dans la
plaie. D’ailleurs nous ne sommes pas ici
pour discuter une loi : nous n’avons qu’à
nous incliner.
— Et a-lois, dites-vous, il ne valait pas
la peine de prendre la plume. Doucement.
Vous allez voir qu’on peut fort bien parler
dujfrançais des Vallées, sans nous embarrador des lois qui en défendent l’enseignement. Nous ne dirons donc pas ce que tout
le monde sait, à savoir que les mesures radicales prises contre l’enseignement du
français nous ont profondément affectés et
qu’il n’est pas un seul Vaudois qui n’en
souffre ; nous n’ajouterons pas que nous
nous sentons amoindris : on nous accuserait de faire du sentiment et il n’en faut
pas. Mais ce qu’il est indispensable de rappeler c’est que voüà trois cents ans que lé
français est la langue de nos familles cultivées, celle de nos cultes et de notre littérature religieuse ; la langue de nos écoles exclusivement, pendant plus de deux
siècles et jusqu’au jour où — après qu’on
nous eut reconnu les droits civils et politiques comme à tous les autres citoyens —
nous l’avons de plein gré reléguée au second plan et où on ne l’enseigna plus que
comme deuxième langue avec un horaire
fort réduit, pour ne pas empiéter sur les
droits de la langue nationale. Il s’ensuit
nécessairement que le français des Vallées
perdit du terrain, un peu toutes les années, et que nous devions lutter de notre
mieux pour qu’il n’eût pas à disparaître
totalement. Et nous lutterons encore, tant
en nous soumettant à la rigueur de la loi,
non pas pour nous singulariser, ni pour*
faire œuvre antipatriotique (les Vaudois
antipatriotes ! ) ni pour combattre la langue nationale que les enfants de nos écoles — j’en appelle aux inspecteurs scolaires impartiaux — étudient, parlent et écrivent à l’égal, au moins, de leurs condisciples de Briquéras, du Taluc ou de ‘Pinache ;
mais parce que le français est pour les
Vaudois d’une nécessité absolue et que,
d’après Mussolini lui-même, « l’homme qui
possède deux langues vaut plus que celui
qui n’en connaît qu’une seule ».
Et maintenant, qu’allons-nous faire,
chers frères Vaudois, en attendant que
ceux qui nous gouvernent, plus amplement informés de nos nécessités, n'aient
à revenir sur la, loi de suppression et à la
tempérer par de nouvelles dispositions ?
Voulons-nous garder, coûte que coûte, le
peu de français qui «ous reste encore ?
Le jugeons-nous nécessaire, que dis-je, indispensable aux points de vue matériel et
religieux ? Ou bien allons-nous nous croiser
les bras et le laisser périr, sans essayer de
réagir —■ toujours en nous soumettant
aux lois — contre les évènements ? En
théorie, nous sommes tous d’accord, n’estpas ? et si l’on faisait un referendum par
mi .les Vaudois, à ce sujet, nous aurions,
sans le moindre doute, l’unanimité pour
le maintien du français. Il y va de notre
intérêt, disions-nous ; il y va également de
notre amour-propre et de notre dignité.
Mais, qui veut la fin, veut également les
moyens. Si nous tenons à garder le français, il nous faut agir, et sans retard;
il nous faut affronter de nouveaux sacrifices, individuels et collectifs, faire no;Uvellement appel à la générosité des familles, des Eglises, des Communes et des pa,rticuliers intelligents et « larges ». On ne
sort pas de là. Est-il nécessaire de rappeler que, des siècles durant, nos pères ont
, pourvu d’eux-mêmes, aidés par des amis
généreux et surtout par le Comité Wallon,
à l’instruction de leurs enfants pour lesquels Gouvernement et Communes ne
faisaient pas grand’chose ? Nous n’en sommes plus là, Dieu merci, et, à part nos écoles facultatives qu’il nous faut soutenir de
ncs contributions, il ne nous reste à pourvoir qu’à l’enseignement de la Bible et du
français ; sans compter qu’il y a chez nous
beaucoup moins de misères, beaucoup plus
de riches que dans les siècles passés. Serons-nous moins' généreux, moins soucieux
des vrais intérêts de nos enfants que ne
le furent, de tout temps, nos ayeux ?
Je viens de mentionner les familles à
propos des sacrifices qui leur seront demandés en vue de continuer de quelque
façon renseignement du français à leurs
enfants. Nous comptons traiter plus amplement cette question et celles qui s’y
rattachent, dans mi prochain article.
Nous verrons d’abord ensemble ce que
nos familles vaudoises seraient en mesure de faire, sans bourse délier et indépendamment de l’école. Le tout est de savoir si elles sont intimement, opiniâtrément convaincues qu’il nous faut garder
le français à tout prix. Vous dites que ce
serait leur faire injure que d’en douter, et
je suis entièrement de votre avis. j. c.
{A suivre).
1 Aiim
La Paroisse de Saint-Jean a eu, dimanche dernier, le beau privilège de célébrer,
dans la même journée, le 75.me anniversaire de la fondation de l’A. C. D. G. et le
50.me de la fondation de sa Chorale. La
double célébration, qui a eu lieu par une
radieuse journée de printemps, laissera
dans la mémoire de tous ceux qui ont eu
l’avantage d’y assister un souvenir ineffaçable. Nous tâcherons de résumer, en style
télégraphique, tout le programme qui.
s’est déroulé au cours de ce dimanche
mémorable.
A 10 h. 30, le temple des Elonats était
littéralement bondé d’auditeurs qui écoutèrent avec recueillement les messages de
MM. Emile Tron et Guido Comba, messages appropriés à la circonstance et qui ont
trouvé le chemin des cœurs. La cérémonie,
si captivante en elle-même, a encore été
rehaussée par l’exécution impeccable d’un
beau chœur chanté par la Chorale de SaintJean, dirigée par le prof. Adolphe Tron.
A l’issue du culte, tout le monde unioniste se rendait à la salle Albarin pour
l’agape fraternelle qui réunit environ 200
convives autour des quatre tablœ qui of-'
fraient un magnifique coup d’œil. iDurant
le dîner, servi par de gentilles demoiselles
de la Chorale en costume vaudois, l’allégresse régna souveraine dans la belle famille unioniste. Au dessert, le président
de l’Union de Saint-Jean, M. James Gay,
prend la parole pour remercier les délégués des vingt-deux Unions qui prennent
I>art à la célébration des deux anniversai-,
res et propose ensuite que l’on nomme comme président de la fête le vénérable
M. Joseph I-iong. De vifs applaudissements
saluent le nouveau président.
Comme l’on s’attendait à goûter de beaux
et nombreux discours durant la cérémonie
officielle de l’après-midi, M. Attilio Jalla
prend la parole pour lire une bonne lettres
de félicitations et de souhaits du modéra-.l
tour, M. Léger. ' Ensuite M., James Gayl
nous lit, à son tour, les nombreux messa-|
ges affectueux des amis absents qui veu-j
lent aussi prendre une vive part à cettej
.belle fête de la fraternité clirétienne, etj
l’on n’eut pas d’autres discours.
A 2 h., devant le temple, im photographe |
venu expressément pour l’occasion, prit*
trois beaux groupes des unionistes et choristes pour avoir un souvenir... documenté i
de la date mémorable.
A'2 h. 30, tout le monde se retrouve-ji
dans la salle Albarin pour la commémoration du 75.me anniversaire de l’Union et I
du 50.me de la Chorale. Le vénérable M. J. |
Long, président de la fête, ouvre la céré- |
monie en donnant la parole à M. James,
Gay, qui nous fait connaître, par un excellent travail, i’histoire de l’Union dq|
Saint-Jean depuis sa fondation, remontant |
au 1851, jusqu’à nos jours. Ce rapport soi-|
gné et détaillé retrace fidèlement la vie de|
la Société depuis ses origines, son activité;
première, ses progrès, ses crises, et con-1
tient en outre une liste complète des pré-'
sidents qui se sont succédé jusqu’à présent..
Ce beau travail est vivement applaudi par
l’assemblée ; après quoi M. Long donne la
parole à M. l’ing. Eynard, membre du Comité Universel des U. C. de J. G., qui porte
les salutations et les souhaits du Comité
et des Unions, de Müan et de Bergame. En- i
suite c’est le tour du président du Com.ité.
National, prof. M. Falchi, qui apporte le;|
message et les félicitations du Comité qu’il ’
préside. Successivement ont pris la parole’
le vice-président du Groupe piémontais, %
M. G. Comba, et la présidente de TUnion''?
féminine, M.lle Mimi Brochet.
Le Président de rassemblée, en ^ qua-'|
lité de rapporteur peur la Chorale, prend'^j
alors la parole pour lire à son tour le rap-,
ix>rt qu’il a fait sur la vie de la Chorale?
de Saint-Jean durant ses 50 ans d’existence,;!
ses origines, son activité, ses « éclipses
L’assemblée applaudit vivement M. Long,'".!
après quoi se suivent, pour exprimer leurs-|
souhaits pour l’avenir et leurs félicitations !
pour le passé et le présent, MM. Adolphe ^
Tron, Francis Monney, de la Cominission|
du Chant Sacré ; M. Attilio Jalla, président
de la Chorale de La Tour ; rinsÿtuteur|
Long, pour la, Chorale du Villar, et enfin ^
le pasteur de Saint-Jean, M. Emile 'fron*
qui remercie au nom de la Chorale.
La Chorale nous fait en,suite entendre^
un beau chœur, fort goûté par rassemblée.!
A 4 h. précises, la partie commémorative étant finie, commence, sous la direc-j
tion du Comité de Groupe, le Conveç,
proprement dit. I
Venons-en. maintenant à la partie moinsi
sérieuse, mais non moins intéressante dei
la fête, à savoir la soirée récréative que|
rUnion de Saint-Jean, avec la Chorale,T
avaient organisée soigneusement, comme«
tout le reste, pour clore dignement une sii
belle journée. A 8 h. 30, dans la, salle Alba-|
rin où on avait de la peine à trouver une
place, de brillants acteurs se succédèrent
sur la scène, au grand amusement du pui
blic. On commença par un beau cbœur u
]Ea rasa alpirux, brilla,mment exéculô sousl
la directioin de M. Adolphe Tron, Vint en*|
suite la saynète : Absent le chat, les ,souri$^
dansent, exhilarante au possible. .Deuxième^
chœur, suivi d’une comédie en un acte de
plus comiques : Un’ordinanm ufficiale per
mezz'ora, vivement applaudie. Troisième^
chœur : La, nuit ; et, pour finir, la sa.vnète
villageoise ; Lequel des deux ? Les acteur%|
dont nous ne donnons pas le nom pour
pas offusquer leur modestie, se sont fa
honneur et ont bien mérité les applaudi:^
sements et les remerciements du nombreu
auditoire.
Didcis in fundo... Lorsque le public eutj
évacué la salle, un thé somptueux, ser
par les demoiselles de la Chorale, complet
la généreuse hospitalité des Sau^inninii^
auxquels nous exprimons notre reconnai
sance par ces quelques lignes en nous soü
3
'•
haitant d’en reprofiter, selon l’invitation
. de leur 'Pasteur, dans 25 ans...
Le chant du cantique bien connu : Foidh'è giunto ornai Vistante, clôtura cette nra*
gnifique journée de fraternité chrétienne.
r. c.
Nom attendons, pour le prochain nuwéro, un compte-rendu quelque peu complet du Convegno proprement dit. RÉo.
CHRONIQUE VAUDOISE.
A'NGROGNE. Mardi 13 courant, un très
long cortège partait de la Camoussera pour
accompagner au lieu du repos la déjîouille
mortelle de Jeanne Monnet née Plavan,
enlevée à l’aiïectian de sa famille à l'âge
de 96 ans. Selon le désir de la défunte on^
a chanté, avant de quitter sa demèure, une
strophe du cantique : Béni soit à jamais le
grand Dieu d’Israël. Notre sœur était la
doyenne de la pa roisse ; depuis longtemps
elle attendait, elle désirait même ardemment de s’en aller auprès de Celui qui lui
a dit enfin : « Monte plus haut ». « Rassasiée de jours », comme le dit le Psalmiste,
elle est montée vers Celui qu’elle aimait,
après avoir pu répéter avec Siméon : « Tu
laisses ta servante s’en aller en paix, suivant ta parole, car mes yeux ont vu ton
.salut ». .
Nous renouvelons à la famille en deuil
l’expression de notre sympathie chrétienne.
D. P.
TURIN. Nous sommes heureux d’apprendre que M. Mario Gimtiniani, très favo3-ablement connu dans la Colonie Vaudoise
•d
de Turin par sœ belles qualités de caractère et d’intelligence, a obtenu le titre
d’avocat après un brillant examen et a ouvert un bureau â Rome (Via Farini, 52).
Ses amis de Turin lui adressent leurs plus
vives félicitations et leurs meilleurs souhaits pour une brillante carrière. C. V.
L’ATTRAJT CATHOLIQUE.
M. Emile Doumergue vient d’écrire, sous
ce titre, toute une série d’articles, dans Le
Christianisme au XX.me sièdle. A ce qu’il
paraît, un certain nombre de protestants
français — qui se feraient cependant scrupule de rompre ouvertement avec la Réforme — trouvent au culte catholique des
attraits particuliers qui m.ianquent au culte
protestant, ce qui pourrait constituer un
danger dans un avenir plus ou moins éloigné : attrait ritualiste, attrait politique,
attrait esthétique, etc. Dans le but de se
rendre compte de ces nostalgies inquiétantes et de remettre, si possible, les gens sur
la bonne voie, M. Doumergue a donc ouvert une enquête, dont les résultats sont
consignés dans les articles que nous venons de mentionner. Quoique très intéressants, ü serait inutile de les résumer à
l'intention de nos lecteurs, vu que leur bon
sens et leur attachement au culte traditionnel les met en garde contre les innovations qui ne seraient pas foncièrement
scripturaires. « L’histoire montre qu’il ne
faut pas jouer avec ces dangers».
Et voici la trfe sage conclusion de
,M, IDoumergue à laquelle les bons protestants-vaudois se rallient à runanimité.
« Chaque religion a son culte ; chaque
culte a son caractère, constitue un type.
« Ce type n’est peut-être pas parfait,
il ne l’œt probablement pas, Mais enfin il
est un type, avec ses qualités et ses défauts, qui sont inséparables. C'est un singulier manque de psychologie, que de vouloir améliorer les qualités d’un culte en empruntant les qualités d’un culte différent.
« Les défauts d’un culte devront être
corrigés, dans la mesure du possible, en
intensifiant ses - qualités, en^ affaiblissant
Ses défauts ; mais sans modifier le type.
Modifier le type, c’est l’anéantir,
« Toute médaille a son revers. Enlevez
le revers, vous n'avez plus de médaüle.
« Si vous mélangez te type protestant
avec des éléments catholiques, vous détruisez le type protestant.
« Sans compter que chaque élément d’un
culte emporte avec lui certaines idées, certains principes de ce culte lui-même, de
cette religion. Vous introduisez ainsi des
pensées catlioliques dans le protestantisme.
¡Et quelle sera la fin ?
« Sans compter que, si tel élément du
culte catholique vous séduit au point que
vous ne pouvez pas ne pas céder à son
attrait, cet élément gatholique transporté
dans 1e culte protestant ne vous satisfera
plus comme il vous satisfaisait. Privé de
son environnement naturel, ü vous paraîtra affaibli, choquant, dénaturé. Il faudra
aller le retrouver dans son véritable environnement...
« C’est mettre la- main dans un engrenage dont on ne pourra plus la retirer. 11
est capable de tout broyer ».
« Voulons-nous être protestants ? C’est
,1a vraie question. Meilleurs protestants ?
Très bien. Protestants autrement ? Non.
« C’est à prendre ou à laisser ».
Le major W. Ebbs, de l’Année du Salut,
assisté du Secrétaire général et de la Secrétaire de la Jeunesse, présidera des réunions spéciales : Le 17 avril, à 8 h. du soir,
aux Fassiots — Le 18, à 10 h. du matin,
à La Tour - à 8 h. du soir , à La Tour —
Le 19, à 8 h. du soir, à Saint-Jean.
Le public est cordialement invité.
NOUVELIES POLITIQUES.
Comme nous l'avions annoncé dans le
dernier numéro, M. Mussolini a été, mercredi 7 courant, l’objet d’un nouvel attentat qui, fort heureusement, n’a pas eu
de graves conséquences. Le premier -Ministre sortait du Congrès international de
Chirurgie qu’il venait d’inaugurer quand,
soudain, une femme d’une cinquantaine
d’années s’approchant de lui lui tira, presque à bout portant, un coup de révolver.
Le projectile lui transperça les ailes du
nez sans causer toutefois une blessure bien
grave, car, avec beaucoup de sang-froid,
M. Mussolini donna immédiatement des
dispositions sévères afin que l’attentat
n’eût pas de répercussion dans l’ordre public. La coupable, miss VûJfet Gibson,, une
irlandaise catholique qui avait déjà été
renfermée, il y a quelque temps, dans un
asile d’aliénés, a été arrêtée sur le champ
et soustraite à rindignation de la foute.
La nouvelle de cet attentat, aussitôt répandue, a produit la plus vive impression
dans 1e pays et à l’étranger. Des démonstrations grandioses ont eu lieu dans tous
les grands et petits centres d’Italie pour
déplorer l’acte criminel, et se réjouir de
ce que le Chef du Gouvernement en a miraculeu.sement réchappé. Il est heureux
que de cet acte d’une exaltée on puisse
exclure tout mobile politique qui compli
üne porte â fermer.
Le chevalier Gérard de Kampis était
fort riche et plus orgueilleux encore. Peu
après avoir achevé la construction de-son
magnifique château, il invita tous ses amis
et ses voisins à «pendre la crémaillère».
A la fin du somptueux banquet qu’il leur
fit servir, ses hôtes jjortèrent sa santé à
diverses reprises et louèrent leur hôte jusqu’aux nues. Comme le chevalier aimait
la flatterie, on peut imaginer 1e plaisir
qu’il ’éprouvait à s’entendre prcclamer le
plus heureux des hommes.
Parmi ses invités, un homme, cependant, restait silencieux. Quand tous les
toasts eurent été portés, l’homme parla :
— Sire chevalier, dit-il, pour que votre
félicité soit complète, il ne vous faut pas
négliger une chose, une chose importante.
— Et qu’est-ce donc ?, interrogea 1e
chevalier.
— Il vous faut faire murer l’une des
portes de votre château.
A cette étrange déclaration, plusieurs
convives se mirent à rire et Gérard luimême semblait croire que cet homme était,
devenu .fou. Voulant cependant avoir 1e
nwt de l’énigme, il demanda :
— De quelle porte voulez-vous parler ?
— De celle par laquelle on fera passer
votre cercueil un jour, répondit l’autre.
Ces paroles frappèrent l’hôte et ses invités, et le chevalier se mit à réfléchir sérieusement ; il comprit la vanité des biens
périssables et se mit à faire un bon usage
de ses richesses et de sa vie.
{L’Eglise Libre).
querait beaucoup l’affaire, vu qu’il s’agit
d’une étrangère.
Le jour qui suivit l’attentat, M. Mussolini a prononcé deux discours, à l’occasion
de l’installation du nouveau Directoire fasciste, par lesquels il a voulu confirmer une
fois de plus r la tactique intransigeante du
parti, en ajoutant que « à présent que les
« partis d'oppositions en Italie ont été bat« tus, nous devons encore combattre la plus
«grande bataille, celle contre l’étranger,
«car l’Italie revendique pleinement le
«droit d’exister dans le monde».
Vendredi dernier le Président du Conseil s'est embarqué à Fiumicino sur le
dreadnought Cavour, avec le Directoire
fasciste au complet et tous les secrétaires
provinciaux. Le navire, escorté par le reste
de l’escadre, est parti pour Tripoli, où
M. Mussolini a reçu, à son arrivée, un accueil des plus enthousiastes. .Des manifestations grandioses ont eu lieu en son honneur ; tes indigènes l’ont vivement acclamé
pendant qu’il prononçait son discours, et
partout où il a été il fut accueilli avec le
même enthousiasme.
Giovanni Amendola, le chef reconnu de
l’Opposition après la « marche sur Rome »,
et qui en cette qualité eut à soutenir des
polémiques et des luttes violentes ; membre
du IGOuvernement sous te m,in:istère Facta ;
penseur profond et écrivain distingué,
vient de décéder à Cannes,, à l’âge de 44
ans, à quelques jours de distance d'une
opération chirurgicale qui n’avait pu améÎiorer sa santé gravement compromise depuis longtemps. Il jouissait de la plus
haute estime pour ses éminentes qualités
morales et sa droiture, auxquelles ses adversaires m.ême ont du rendre hommage.
— Indes Anglaises. L’antagonisme politico-religieux entre hindous et musulmans,
datant de fort loin, a provoqué les désordres fort graves de Calcutta et autres centra, que nous avons/mentionnés dernièrement et que les troupes anglaises ont enfin réussi à faire cesser, à ce qu’il paraît.
Le chiffre officiel des morts serait de 50
à 60 et de 6 à 700 celui des blessés, mais
l'on prétend qu’il ne représente qu’une
fraction du vrai total. Les dommages matériels sont incalculables. Le calme est momentanément rétabli et tous les services
publics ont repris.
— Grèce. A la date du 8 ou 9 courant,
on signale une tentative de révdite militaire à Salonique, provoquée par quelques
officiers et un petit nombre de soldats dans
le but d’abattre le Gouvernement actuel
et délivrer la Grèce de la dictature de
Pángalos. Mais le « pronunciamiento » a
misérablement échoué vu que tes troupes
demeurées fidèles aux ordres du général
Pángalos ont pu s’emparer des officiers rebelles et les déférer au tribxmal militaire.
Les élections présidentielles qui ont eu
lieu déjà dans 23 départements, avec la
participation du 90 0|0 (!) des électeurs,
désignent à une très grande majorité
M. Pángalos.
— Chine. Ici encore troubles sur trou
bles, situation toujours plus incertaine,
plus nébuleuse, plus compliquée. Un coup
d’Etat vient d’àvoir lieu à Pékin le 10 courant, provoqué par le parti nationaliste
mécontent de ce que le général chrétien
Feng avait laissé le commandement aux
mains de Li-Ching-Lin. Wu-sPei-Fu, 1e chef
de rarmée d’invasi,on, a été invité à rentrer à Pékin pour rétablir la situation,
tandis que le président de hier a démissionné. Mais toutes ces nouvelles sont sujettes à caution ; ce qui semble certain,
c’est que le coup d'Etat a empiré la situation et que Pékin est bombardée « de la
terre et des deux ». t.
— Un congrès de chirurgie n’a pas.
grand’chose à voir avec la politique. Nous
tenons cependant à mentionner dans cette
rubrique le Congrès international de Chirurgie qui eut lieu dernièrement à Rome,
sous la présidence du prof, sénateur Giordano, de Venise, qu’on peut appeler, sans
phrases, un Vaudois illustre, et dont nous
sommes fiers à juste titre. A son retour-,
après la clôture du congrès, une centaine
de congressistes l’ont accompagné, pour
‘ lui rendre hommage, jusqu’à Venise, où
ils ont voulu assistef à quelques-unœ de
ses opérations de haute chirurgie.
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BIBLIOGRAPHIES.
Eugène Cnoisy : Calvin éducateur des
consciences, 1 vol. de 214 pages, avec 4
planches hors texte — Neuüly (édition
de La Came) - Frs. 6.
Il s’agit, non pas d’une biographie proprement dite du grand réformateur, mais
d’une série de conférences groupées sous
un titre suggestif et par lesquelles te doyen
de la Faculté de Théologie de Genève met
en lumière te trait te plus caractéristique
de la haute personnalité de Calvin — qui
a été, par dessus tout, une conscience.« Calvin a été l’éducateur des consciences en les mettant directement en présence
de l’autorité souveraine de ¡Dieu » ; éducateur par l’exemple et l’action personnelle,
non moins que par les institutions ecclésiastiques, politiques et religieuses qu’il
donna à Genève. Ce que les adversaires
même du protestantisme appellent conscî&nce protestante •— rigide, intransigeante,
toujours droite — nous vient tout droit
de Calvin qui fut un éducateur hors ligne
et dont les idées ont contribué et contribuent aujourd’hui encore « à forger, dansle monde, un nombre considérable,, de
peponnalités ».
Aussi ne pourrart-on jamais dire tout ce
que le monde protestant doit à Calvin sous
ce rapixdt. On peut déplorer certaine coupable intolérance aboutissant au bûcher de
Servet, désapprouver sa doctrine de la prédestination qui nous ferait douter de la
justice de Dieu ; mais il ne faudrait jar
mais oublier que l’éducation calviniste a
fait des hommes aux convictions fermes, à
la volonté énergique, « a,rmés contre les
séductions et les erreurs de Rome, pénétrés
d’un austère sentiment du devoir, possédés
par un besoin indestructible de science,
d’équité et de pureté, prêts à tout souffrir,
à mourir, plutôt que de fléchir et de mentir à leur conscience ».
Un beau livre, donc, plus actuel que jamais, à une époque où les hommes de conscience et au caractère fortement trempé
semblent se faire de plus en plus rares.
* * * j, 0.
Charles Bost : «Jean Roman», prédicateur du désert dans les Cévennes, de
1687-1699. (Edition de La Came) Neuilly-sur-Seine. - Fr. 0,,80,
Excellente biographie d’un des nombreux
prédicateurs dits du Désert, qui dans une
période des plus tourmentées de l’histoire
du protestantisme français, finit par demeurer à peu près seul à la tâche dans la
région, au prix d’un courage remarquable,
héroïque, et au milieu de difficultés et
d’aventures sans nombre. Une touchante
page d’histoire et un noble caractère.
H: *
Marto Palchi ; La rotta sicura’ nel mare
ampio e tempestoso — Tipografia Sociale,
Pinerolo.
Un% remarquable conférence que le prof.
Falchi a tenue à l’Union de Jeunes Gens
de Rome, et que nous avons eu l'avantage
d’entendre, un peu abrégée, à La Tour
même. Pour ne pas nous répéter inutilement, nous renvoyons le lecteur au numéro du 26 février, où nous en avons
donné une courte analyse, et nous saisissons l’occasion pour recommander cette
belle étude à nos lecteurs, surtout aux
jeunes. " j. c.
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