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N’ e U vleme miiioe
N. 40.
Vendredi 16 Octobre 18'74
L’ECHO DES VALLEES
■n-iF
FEUILLE HEBDOMADAIRE
SpécialemeDt coDsaerée*anx iotéréts matériels et spiritnels
de la Famille Yandoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.......eecQpsD
vos pensées -- ( PTitUppisHs.. IV. 8.)
PRIX d’aioìikmeit :
Italie, à domicile Cim iin) Fr. 3
Puisse.......................
rance.................•
Vileniague 6
Angleterre . Pays-Bas . * 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent,
BÜREAOX D ABOKHEHENT
PioNERoL : Chez Ckiantove et
Mascarelli Imprimeurs.
Kf.oREîiOE : Libreria Evange‘
lica, via de'PanzaDi.
ANNONCES: 20 cent, la ligne
ou portion de ligne.
I.ettres et envois franco. S’a
dresser pour radministration
et la rédaction a la Direction
de V Echo des Vallées, Torre
Pellice.
îSommaiï*e.
l/iDSirociiou primaire en Ilalie. — Ln
ennemi vaincu par la prière. — Noutelles
religiöses et faits divets. — Chronique
caudoise — Chronique politique. — Annonce.
L’INSTRUCTION PRIMAIRE
en Italie
Les considérations et les détails
que nous offrons, en ce moment,
à nos lecteurs sont , en grande
partie, empruntés soit à L’Italia
Economica nel 1873, e.xcellent rapport officiel, soit à un article de
\r C. Hippeau sur l’instruction
publique en Italie publié dans l’avant-dernier numéro de la Revue
des Deux-.Vondes.
On s’est beaucoup occupé, chez
nous et ailleurs, en France par
exemple, de l’état certainement
fort peu réjouissant de l’instruction primaire en Italie. On a fait
sur ce sujet de beaux discoui^e^
■ - (i v1?„
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les dix-sept millions d’illettrés sont
passés en proverbe. Sans méconnaître le mal , on ne doit pourtant pas l’exagérer et surtout il
ne faut jamais oublier que notre
patrie, jeune comme nation indépendante et libre, n’a pu encore,
dans un espace de temps relativement court, guérir les blessures
du passé. Les anciens gouvernements qui , avant 1859 , se divisaient l’Italie ne s’occupaient pas
de l’instruction publique, et pour
cause. Les peuples instruits veulent, à tout prix, être libres. Aussi,
le roi Ferdinand II écrivait-il à
Louis-Philippe : • Mon peuple n’a
pas besoin de penser •. Outre les
gouvernements, l’instruction publique avait, en Italie, un adversaire, acharné : le prêtre. C’est
pourquoi, depuis 1859, la plus
grande difficulté qu’aient eu à surmonter tous les ministres de l’instruction publique a été prépis^
ment de restituer à la société
laïque une place occupée presque
exclusivement par les congréga^
s religieuses. lutte a été,
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-328.
on le sait, très-vive, plus vive peutêtre que partout ailleurs. Le clergé
^ voulait pas perdre sa puissance.
Il protestait énergiquement contre
ce qu’il appellait une violation de
ses droits. Donc, avant notre affranchissement politique, renseignement primaire était aux mains
du'clergé à Parme, èModène, en
Toscane, en Lombardie, bref dans
tous les états italiens. Quel a été
le résultat d’un tel ordre de choses!
Quel a été l’héritage d’ignorance
légué par l’ancien régime à notre
gouvernement quand l’Italie montra, par les faits, qu’elle n’était pas
seulement une exj)ression géographique? A cette demande, les chiffres se chargeront de répondre.
En 1864, on comptait, sur 1000
individus , 350 illettrés dans le
Piémont et la Lombardie, 470 dans
l’Emilie, la Toscane, les Marches
et l’Ombrie, 802 dans le royaume
de Naples et dé Sicile. La proportion pour les femmes était bien
plus effrayante: 450 sur 1000 dans
le Piémont et la Lombardie, —
593 dans l’Emilie, la Toscane, les
Marches et l’Ombrie, — 938 dans
le royaume de Naples et de Sicile,
c’est-à-dire 94 pour 100. — En 1855
dans la Basilicate , 912 habitants
sur 1000 étaient complètement illettrés. Dans le Piémont et la Lombardie, il y avait une école pour
521 habitants ; dans les Marches,
rOmbrie, l’Emilie, la Toscane une
pour 1407 habitants; dans le royaume de Naples et de Sicile une
pour 2484 habitants. Comme on
le voit, le clergé laissait croupir
les pppulations dans une grossière
ignorance. • Il est à remarquer,
dit M. deLaveleye, que l’ignorance
était d’autant plus générale et plus
épaisse que la domination du
clergé était plus ancienne et plus
exclusive ».
Notre gouvernement s’est occupé, avec soin , de la fondation
et de l’amélioration des écoles primaires. On a marché lentement,
mais on a marché. Quelques chiffres le prouveront amplement. En
1872, le nombre des écoles publiques diurnes était de 34.213 à
savoir 18.243 pour les jeunes garçons , 12.732 pour les jeunes filles,
et 3.238 mixtes. A ce nombre il
faut ajouter 9.167 écoles diurnes
privées , et 9.809 écoles sérales.
Le nombre des élèves qui, dans
le courant de cette même année
1872, fréquentèrent ces écoles 's’éleva à 1.745, 467, c’est-à-dire 6
élèves pour 100 habitants. Pour
apprécier les progrès réels qui ont
été obtenus n’oublions pas qu’en
1864 il y avait, en moyenne , un
élève pour 43 habitants.
Dans l'école se trouve une personne qui en estl’àme: c’est l’instituteur ou l’institutrice. On se
plaint en Italie de ce qu’on ne
peut trouver de bons maîtres. La
plainte est générale et on la formule sur tous les tons, de Lecce
à Praly. On déclare très-gravement,
à ce sujet, que le dévouement,
l’amour pour les nobles causes
s’en vont. De grâce, laissons là
?ce§ jugements par-fois un peu té-
3
-329
inéraires et, avant de mener deuil
sur le dévouement, améliorons,
s’il vous plaît la condition des maîtres, ces soldats de la science et
de la liberté , comme les définissait M. Scialoja. Le projet de loi
présenté par ce ministre et que
nos députés ont repoussé par 140
voix contre 107 proposait, entr’autres choses excellentes, l’élévation
des émoluments des instituteurs
et des institutrices. D’après cette
loi qui a fait naufrage tout près
du port, le traitement des instituteurs ruraux aurait été , pour
ceux de premier degré, de 900, 800
et 750 francs, et, pour ceux du
second degré, de 700, 650 et 600
francs. A cette amélioration devait
s’ajouter plus tard une caisse de
retraite. — Tout 'cela est malheureusement encore ajourné. —
Malgré les faibles émoluments offerts à ceux qui doivent instruire
l’enfance, les instituteurs et les
institutrices étaient, en 1872, au
nombre de 43.505, à savoir 23.479
hommes et 20.028 femmes; 30.465
étaient munis du diplôme définitif,
13040 n’avaient qu’une autorisation
provisoire. Il paraît que le nombre
des instituteurs diminue et que
celui des institutrices augmente.
L’enseignement public est, pour
ces dernières , plus avantageuse ,
tandis que des carrières plus lucratives s’ouvrent pour les jeunes
gens. « D’ailleurs, dit M" E. Hippeau, on peut reconnaître que les
femmes sont naturellement douées
de toutes les aptitudes qui font
d’elles les plus parfaites institutrices. Elles ont la douceur, la
simplicité , la patience , qui font
souvent défaut chez les maîtres.
Il est donc probable qu’en Italie,
comme aux Etats-Unis, le nombre
des institutrices dépassera debeaucoup ce lui des instituteurs •.
Encore un détail qui, à lui seul,
expliquera bien des choses. Notre
ministre de l’instruction publique,
a dépensé, en 1872, 17.398.301
francs et 69 centimes. Son collègue,
le ministre de la guerre a dépensé,
cette même année , 161 662.637
francs et 30 centimes. La guerre
nous coûté dix fois plus que l’instruction. On dit que c’est nécessaire.
mm\ mm par la pri|rë
Il y a quelques années, je me
rendis chez un frère pasteur, pour
l’aider dans son oeuvre. Je trouvai
bientôt que le prince des ténèbres
était à l’œuvre pour résister à l’influence manifeste de l’Evangile sur
la population. — La plus formidable opposition venait d’une société d’infidèles, présidéé par M.
R... homme d’une remarquable
puissance d’argum.entation , amer
dans ses attaques contre la Bible,
plein de haine pour Jésus de Nazaret. Ces ennemis venaient quelques fois dans nos réunions du
soir, et se réunissaient le jour suivant pour parler et se moquer
de ce qu’ils avaient entendu dans
la maison de Dieu. Leurs commentaires étaient amers et blasphématoires. M. R... exhortait tous
4
—880
ses amis à résister fermement à
tous les appels de ces fanatiques
dont le but évident, disait-il, était
de dissoudre leur association fondée sur la raison, et dictée parle
sens commun.
En finissant un sermon j’annonçai que je me mettais à la disposition de quiconque aurait désiré
avoir une conversation avec moi
sur la religion. Le pasteur me désapprouva quand nous fûmes seuls
et me dit que très probablement
M. R... aurait profité de mon invitation et aurait cherché à troubler notre œuvre.
Depuis plusieurs années il dérange nos réunions, et après avoir
été le sujet de beaucoup de prières,
il est maintenant regardé par les
chrétiens (excepté par son oncle)
comme un cas désespéré , qui a,
été livré à un esprit d’erreur pour
croire le mensonge. Je répondis :
« reprenons encore une fois ce
cas pour le placer devant Dieu
par’ nos prières. Saül n’a-t-il pas
été trouvé par le Seigneur sur le
chemin de Damas, humilié et conquis à son service pour toujours?».
Après la bénédiction M. R... se
leva et dit: «je ne crois pas à la
Bible ni aux doctrines prêchées
par les pasteurs Evangéliques et
je sui.s prêt k discuter avec vous
sur ces différents points: je lui
fixai pour l’entretien une heure du
jour suivant, à la maisonjdu pasleur.
A l’héure fixe, je trouvai M. fi..prêt au combat. Je dir; « je suis
heureux de vous voir M. R... Vous
êtes venu pour nous entretenir
sur la religion révélée comme op
posée à l’incrédulité. Êtes-vous
toujours décidé rejeter les enseignements delà Bible? ». Il répondit: « oui; tout cela n’est pour
moi qu’une pure fiction , le résultat de cerveaux dérangés, n’ayant
aucun fondement sur la vérité; et
je me fais fort de le démontrer
avec évidence ».
Je lui demandai « croyez-vous
Monsieur, à l’existence d’un Dieu ?
• Certainement j’y crois, mais non
pas tel que vous et votre Bible
vous voulez bien le représenter ».
« Êtes vous bien sûr d’avoir raison
sur ce grave sujet? • • Je ne prétends pas à l’infaillibilité; mais je
n’ai aucun doute sur la vérité de
mes vues ». Eh bien ! si vous avez
raison, je dois certainement avoir
tort, et votre devoir est de chercher à me convaincre de mon erreur, pour m’amener à la vraie lumière. Et maintenant, puisque l’un
et l’autre nous croyons en un Être
suprême qui peut écarter nos ténèbres , et nous Tendre 'capables
de voir la vérité, je vous propose
de nous agenouiller, chacun devant son Dieu, et de prier ici l’un
pour l’autre. Vous demandez à
votre Dieu qu’il ouvre mes yeux
afin que je voie mes ei’reurs, que
j'abandonne la Bible et la prédication de l’Evangile ; et moi, de
mon côté, je demanderai à mon
Dieu de vouloir ouvrir vos yeux,
afin que vous voye?. l’écueil contre
lequel je crois que vous allez
heurter, fairenaufrage et périr
pour l’éternité.
« Je ne suis pas accoutumé k
prier, répondit-il, et je préfère ne
pas m'y essayer dans ce moment •.
5
-ast
— J’insistai eu disant: « si vous
M. R... vous ôtes honnôte dans
votre foi religieuse vous devez
certainement prier Dieu de retirer
un frère des grossières ténèbres
du christianisme pour l’amener
à la lumière de l’incrédulité. Et
comme ma proposition est raisonnable, venez, prions, avant d’engager la discussion. Nous serons
toujours plus près de la vérité si
nous cherchons sincèrement à être
enseignés de Dieu ». Il répondit:
« j’ai consenti a venir ici pour
discuter les points sur lesquels
nos vues diffèrent, et non pour
prier ensemble. Si vous voulez
prier, vous pouvez le faire; je
prierai en secret » . — Très bien
M. R...prions l’un pour l’autre».
Il hésitait et refusait de se mettre
.'4 genoux. Mais j’insistai « C’est
ici un moment solennel M., et je
vous en supplie , si vous ne voulez pas prier pour vous, priez pour
moi ». Il fléchit un genoux en
terre. « Prosternez-vous devant
Dieu M. R... nous avons besoin
du secours de Dieu, et nous pouvons espérer qu’il nous entendra
et qu’il nous aidera dans le temps
du besoin «. Alors plaçant ses
mains sur sa figure il se prosterna
dans la position d’un vrai suppliant. • Priez pour moi M. R...
lui dis-je et je prieraj pour vous •.
Le lieu, les circonstances, notre
humble posture, nos corps qui se
touchaient, tout contribuait à rendre ce moment des plus solennels,
comme si la destinée future d’une
âme immortelle -eu dépendait. La
prière s’éleva vers Dietf, non d’un
coèar seulement, mais de celui du
pasteur et de quelques chrétiens
qui étaient présents.
Après avoir recommandé M. R...
à Dieu nous nous levâmes , et je
lui dis: O Nous voici prêts â discuter. Qu’avez-vous à dire contre
Jésus de Nazaret, le sauveur qui
sur la croixl, pria pour ses ennemis, disant: Père! pardonne leur,
car ils ne savent ce qu’ils font ■,
il répondit «rien M., rienj, je ne
puis pas parler avec vous dans ce
moment «. Et pourquoi pas M.
R...? — Mon esprit est distrait;
je ne puis pas recueillir les arguments que j’avais à vous opposer:
je vous prie de m’excuser pour
aujourd’hui; je tâcherai de vous
parler un autre jour. — « Mais
voyons M. R... n’avez-vous pas
même un argument que nous puissions discuter honnêtement ; a aucun pour le moment; je ne puis
soutenir une conversation avec
vous et je dois m’en aller. Excusezmoi pour aujourd’hui , bonjour
Monsieur ». Il monta sur son cheval et s'en alla rapidement.
Le jour suivant quelqu’un étant
tombé malade dans ma famille,
je fus obligé de retourner à ma
maison. Quelques jours après je
reçus une lettre, me disant que
M. R. était venu à la réunion du
soir, et quand on invita ceux qui
désiraient qu’on priât pour eux,
à le vouloir manifester, M. R...
se leva et dit: priez pour moi. Je
suis perdu. Je me sens sur le bord
de Vabîrae. Mon fondement d’incrédalité a disparu du moment
que je me suis trouvé à genoux ,
lundi soir avec le pa.steur N. Veuil>lez demaadcr a Dieu que s'il est
6
.332
possible encore, je sois pardonné
et que je devienne son enfant obéissant ». Est-il necessaire d’ajouter
qu’il fut converti a Dieu ?
Quiconque a des doutes sur la
vérité de la religion], qu’il se rappelle ces paroles ; « si quelqu’un
manque de sagesse , qu’il la demande à Dieu ».
ilouoeUee r^ltjgteueeô
et faits divers
On nous écrit : — Je puis t’anooncer uu
fait qu’aucuQ journal n’a encore publié et
dont tu auras la primeur, c’est que la
prochaine assemblée générale de l’Alliance Evangélique doit avoir lieu à Rome,
si ce n’est en automne 1875, au moins en
la même saison de 1876. Le rév. Davis
secrétaire du Comité de l’Alliance Evangélique à Londres est venu en Italie pour
préparer le terrain ou mieux les esprits...
Il s’agit de rendre avec humilité, mais
avec fermeté, à Rome meme, ce témoignage c’est que les chrétiens évangéliques
sont un en Jésus Christ, malgré leurs sentiments différents sur des questions secondaires, qu’ils s’intéressent les uns aux
autres et s’encouragent réciproquement à
chercher les meilleurs moyens et à faire
les sacrifices nécessaires pour l’avancemeut du règne de Dieu.
Amélioration du chant sacré. — On se
préoccupe en Suisse, comme aux Vallées
do l’amélioration du chant sacré. A ce
sujet nous lisons dans la Semaine religieuse
que l’on se propose à Genève de commencer par enseigner anx enfants un
certain nombre .des mélodies les plus
usitées, en leur faisant apprendre par cœur
les paroles.|Pour atteindre ce but quelques
pasteurs se sont réunis et ont fait un choix
des Psaumes et des Cantiques par lesquels
il conviendrait surtout de commencer.
Ecole d’Evangélisation de Mce. — M. le
pasteur Junod de l’Eglise française de
Bâle, vient d’apcepler la direction intérieure de VEcole d'Evangélisation. Il partagera avec M. le pasteur Fournier, de
Chambéry, et M. le pasteur Pilatle, fondateur et président de l’Ecole, l’enseignement théologique proprement dit.
Sur un nombre beaucoup {plus que
double de demandes, onze étudiants ont
été admis. Une seule place reste à attribuer entre plusieurs candidats reconnus
admissibles. On a résolu de n’admettre
pas plus de douze étudiants pour la première année. — L’Ecole s’ouvrira , Dieu
voulant, dans la semaine du 15 au 21
novembre.
Le général des Jésuites a interdit au
père Secchi, l’un des ¡observateurs les
plus distingués de l’Europe, de se joindre
à l’expédition partie pour l’Inde afin d’observer le passage de Vénus sur le soleil.
Il a craint que le Père Secchi ne vît de
trop près des libéraux.
La Société biblique britannique et étrangère a eu cette année 5. 500. 000. fr. dé
recettes dont 3 millions en dons volontaires, et 2. .500.000. en ventes; en tout
800.000 fr. do plus que l’année précédente. Elle a vendu un million de Bibles
et un million et demi de Nouveaux Testaments et de portions des Ecritures. En
tout, depuis 70 ans d’existence , elle a
vendu 71 millions d’exemplaires. Lors de
sa fondation 1805 la vente annuelle montait à 50.000 exemplaires; vers 1830 à
500.000; vers 1850 à un million et depuis
quelques années à deux millions et demi
sauf l’année de la guerre , en 1871, oh
elle a vendu 3. 900.000. surtout en Nouveaux Testaments.
Le Mexique est un des pays oh la prédication de l’Evangile est recherchée avec
le plus d’ardeur. Le protestantisme y
compte actuellement 98 temples ou lieux
de culte.'11 n’y en avait que 6 en 1809.
7
Un ecciôsiaslique a adressé à rOsssrKfltore Romano quelques paroles pleines de
bon sens et destinées à montrer combien
sont insensées les prédictions qui ont été
faites depuis 1859 jusqu’à ces derniers
temps sur l’Italie et sur Rome en particulier. Les unes annonçaient que la ville
des papes no tomberait pas au pouvoir
de la révolution ; puis qu’elle succomberait pour l’espace de trois ans environ
seulement. — «A ((uoi bon toutes ces
fausses prédictions» est il dit? Elles ne
servent à autre chose si ce n’esl à empêcher les esprits de reconnaître le doigt
de Dieu et à les éloigner de la pensée
do la repentance.
(Œhroniqttc ®nubots^
VEco delta Verilà, eu annonçant la
mort récente do M. le pasteur J. P. Bonjour, parle d’une manière tres-syrapathiquo do la carrière pastorale de ce serviteur de Dieu, et cite la lettre suivante
que lui adressait en 1839 le général Bockwilh dont il était le conseiller habituel
et intime :
«• Mon cher Bonjour, nos longues discussious me sont toujours chères, ainsi
que notre habitude do tourner autour do
la question fpour la considérer sous tous
ses aspects. Je ne vois pas que rien ait
ét# omis, et il n’y a rien que je [regrette
Si je devais refaire le chemin que nous
avons parcouru ensemble, je penserais
et j’agirais comme je l’ai fait par le
(lassé. »
L’auteur do l’article rend à M. Bonjour
CO beau témoignage: «j’ai connu peu de
pasteurs qui aient joui d’une autorité
aussi grande et aussi respectée. Sa prédication , tout-à-fait évangélique, était
aussi très appréciée par là beauté de la
forme et il no nous est pas arrivé rarement de voir le vaste temple de S. Jean
si rempli de monde que beaucoup do
personnes devaient rester debout dans
les allées ou près des portes. »
« Tu sais, nons écrit un ami, quelle
estime et quel respect il nous a inspirés
depuis notre enfance, quelles impressions
religieuses il a produites sur nos âmes.
Maintenant qu’il est allé jouir du repos
des bien-aimés du Seigneur, nous no
pouvons que prier pour ()uc nous et
et tous ceux que M. Bonjour a aimés,
nous puissions un jour être réunis auprès
do lui. »
Ecolee aecondairea. L’introduction dans
nos divers établissements d’instruction
secondaire a été satisfaisante : dix-neuf
nouveaux élèves en première année du
Collège, treize dans l’Ecole supérieure
des jomios filles, huit dans l’Ecole Normale, auxquels ont dû s’en ajouter un
cerlain nombre venus plus tard.
Le nouveau contingent do l’Ecole de
Pomaret est plus considérable que celui
du Collège, si nous sommes bien informés.
Un troisième élève do l’Ecole Normale a
obtenu dernièrement son diplôme; c’est
M. Philippe Peyrot do Praly.
4 TRAVERS LES JOIRNAIX
Revae politique
Personne ne se plaindra de iio plus
entendre parler de la question do l’Ordnoque; ce navire, désormais fameux, est
enfin parti, il en était bien temps, do Civitavecehia, et ne sera remplacé cjue de
très loin par un autre, le Kléber, qui est,
il est vrai, à la disposition du pape, mais
qui stationnera à Bastia eu Corse.
M. Thiers continue à voyager |ffir l’Italje
et il cooliijue à y être extrêmement fêté.
A Florence, il a visité tontee que la ville
oll're de remarquable, et il exprimait très
vivement son admiration. Est-ce qu’il se
convertirait et deviendrail üalianissimo?
8
II s’est montré étonné des immenses pro
grès faits par l’Italie dans ces douze der*
nières années ; nous verrons, à son retour
dans son pays, pour combien la politesse
entrait dans l’expression de son enthousiasme.
En France les élections aux conseils
généraux, qui correspondent à nos conseils provinciaux, ont laissé il est vrai la
majorité aux consertaCeurs, mais non sans
l’ébrécher quelque peu; les républicains
ont gagné une trentaine do voix: six-centviugt élections républicaines contre ¡sept
à huit cents entre légitimistes, orléanistes
et bonapartistes. Ce serait peut-être ici le
moment d’expliquer ce que c’est en France
que le parti conservateur, mais nous serions fort embarassé de le faire; vu (|ue
personne, pas même ses membres, ne
savent au fond en quoi il consiste, et sont
en grand désaccord sur ce qu’ils tiennent
à conserver. Les bonapartistes n’en veulent plus de ce litre, et le centre droit
se déclare, suivant le mot de son organe
te Journal de Paris], tout à fait désencléricaUsé.
Si la France est délivrée du souci de
VOrénoque, elle a, d’un autre côté, de nouveaux embarras, et récueille ainsi le fruit
tardif mais inévitable de sa politique d’indécisions et d’égards envers l’ultramon.tanisme. L’ambassadeur Espagnol à Paris,
a présenté au duc Decases un mémorandum oh sont exposés exactement tons les
motifs de plainte que l’Espagne croit avoir
envers sa voisine, et le ton ferme et
décidé avec lequel elle demande qu’il
soit mis fin à la tolérance, qu^lquetbis
même à la convivence des autorités françaises de la frontière, permet de supposer
que derrière le gouvernement Espagnol,
c’est Bismark qui parle. Il .est très probable que cette note diplomatique est le
résultat des informations prises par le
nouveau consul allemand de Bayonne,
un poste créé pour la circonstance.
♦
Le procès intenté au comte Arnim continue; mauvais symptôme pour lui : les
journaux cléricaux prennent sa défense :
il devient cependant de plus en plus évident que les documents qu’il a soustraits,
s’ils étaient officiels doivent être rendus,
s’ils étaient confidentiels doivent l’être
bien plus encore, car les livrer à la publicité serait manquer à une parole tacitement donnée. Le comte est malade, et
sera probablement transféré à l’hôpital
civil. On a refusé de le mettre en liberté
sous caution; quoique celle-ci fût de 500000
thalers (2 millions de francs). On croit
qu’une partie do ces documents ont déjà
paru dans le nouveau livre intitulé ; La
Révolution d’en haut, que le député archiclérical Wiudthorsl a fait publier à
Genève.
Le duc de Norihumberlaud a fait démentir de la manière la plus formelle la
nouvelle de sa conversion au catholicisme , nouvelle qu’il qualifie de calomnie.
Le mot est juste. Les journaux cléricaux,
VUnità Cattolica entr’autres, qui avaient
fait grand fracas de celte fausse nouvelle,
se gardent do publier le démenti. Calomniez, il en restera toujours quelque chose.
C’est leur façon de procéder à ces honnêtes héritiers do Don Basile ; on pourrait s’étonner qu’il en fût autrement.
Â. M.
Annonoes.
<) L’Ecole des filles de S‘-Gerinain-Chison est vacante — Honoraires ; 500 francs.
Durée de l’Ecole, 10 mois. •
2) Les 4 écoles de Quartier de la
Commune de Saint-Germain sont
également à repourvoir. Honoraires; 80 francs.
Durée des ecolés, 4 mois.
S’adresser dans le plus court
délai possible au pasteur de la
paroisse de S‘ Germain, afin que
celui-ci puisse s’entendre avec le
Conseil Communal pour les nominations.
E. Mxian Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore et liascarelii.