1
Année XXXVII.
23 Mai 1902.
K. U.
O
0
1
n
O
c
H
w
O
P'
O
Îh
M
L’ÉCHO DES VALLÉES
1ÍS«yVOHÀQUB> VEÎ^VOREÎIDI
Prix d’abonnement par an:
Italie.............................................
Etranger...........................................
Plus d’un ex. à la même adresse, chacun
Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abannement
Postal selon VAccord de Vienne ....
Fr. 3
„ 6
„ 5
On s’abonne : Au Bureau d’Administration ; chez MM*, les Pasteurs ;
et à r Imprimerie Besson à Torre Pellice.
L’ abonnement se paye d’avance.
Annonces: par espace de ligne: l.e fois, 15 centimes — de la 2.® à
la 5.® fois, 10 centimes — 6.® fois et au-dessus, 5 centimes.
S’adresser pour la Rédaction à M. N. Tourn, prof., Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean Jalla, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables.... dignes de louange, occupent vos pensées, (Phîl. IV, 8).
M
H
w
O
pq
<!
lA
M
%
H
Ì
ta
O
O
(Í)
S
S
O
O
SOMMAIRE ;
Conférence générale — La catastrophe
■’ de la Martinique et de Saint Yincent
” — Le baptême de la régénération et
du renouvellement du Saint Esprit —
•' ’L’école du Dimanche et les parents —
Correspondance — Evangélisation —
Missions — Chronique — Nouvelles
et faits divers — Revue Politique —
Annonces.
Quelques frères désireux d’assister
à la Conférence étant déjà engagés
,1e 29 Mai pour des motifs plus que
plausibles, la Conférence reste fixée
pour le Mercredi 28 à 9 heures précises au Pomaret. Nous espérons que
nos amis, les Instituteurs, pourront
facilement obvier à l’inconvénient que
nous voulions éviter. Comme il s’agit
du 25.”® anniversaire de nos Conférences Libres, nous attendons, outre
les pasteurs, deux délégués par Paroisse. Le programme est fixé comme
suit : Culte, constitution de la conférence, rapports sur l’œuvre accomplie
pendant ces 25 ans, discussion, agape
fraternelle.
Les Présidents : P. Giraud
T. Gay
C. A. Tron.
LA CATASTROPHE
El DE SAINT ÏINCENT
à
Quaranté mille victimes, dit-on ! Une
ville et qui sait combien de villages
détruits! Deux îles transformées en
champs dè ruines désolantes!
Voilà ce qu’a apporté à la Martinique et à S.t Vincent le jour de
l’Ascension !
Ces îles malheureuses font partie
des Antilles qui rangées en une ligne
semblable à un croissant, ont Pair
de monter la garde à l’entrée du Golfe
du Mexique.
Il n’y en a que deux qui soient des
états indipendant (Cuba et San Domingo), les autres appartiennent aux
Anglais, aux Etats-Unis^ à la France,
à la Hollande et au Danemark.
Elles ont une histoire très intéressante, que nous dirons en deux mots.
Elles furent la première terre Américaine visitée par les Européens, car
c’est dans une des Antilles que Christophe Colomb débarqua le 12 Octobre
1492, et ce furent les Antilles qui les
premières eurent à souffrir des conquérants Espagnols. Les Indiens qui
les peuplaient, malgré leur naturel
excellent, furent si maltraités par les
nouveaux venus, que leur race ne
tarda pas à disparaître presque entièrement. Sous prétexte de les baptiser,
on les faisait entrer dans l’eau et
puis, on les égorgeait pour les préserver de la possibilité de retourner
au paganisme, aussi un de leurs chefs
au moment de l’exécution repoussaitil le prêtre qui voulait le confesser,
en disant : « J’aime mieux être en
enfer que d’aller au paradis avec les
Espagnols ».
Hélas les Antilles eurent encore une
autre primauté, celle de la traite des
nègres. Celle-ci commença en effet
vers 1535, grâce aux conseils d’un
prêtre de Cuba nommé Las Casas,
qui par pitié pour les pauvres indigènes des Antilles, proposa de leur
substituer dans les rudes travaux que
les colons leur imposaient, des nègres
d’Afrique beaucoup plus robustes.
Comme il regretta ce conseil, quand
sur son lit de mort il put compter les
milliers d’esclaves qu’il avait fait arracher au sol Africain en quelques
années et voir l’affreux développement que prit de suite la traite des
nègres. Le fait est que les nègres
forment encore à l’heure qu’il est
la majorité de la population des
Antilles. Ils sont libres maintenant,
car depuis 1807 l’Angleterre a aboli
l’esclavage dans ses possessions et plus
tard toutes les autres puissances l’ont
imitée.
Autre primauté des Antilles: elles
furent le premier champ missionaire
occupé par les Moraves. C’est le 13
Décembre 1732 que Dober et Nitschmann arrivaient à S. Thomas, prêts
à se vendre comme esclaves si cela
était nécessaire pour évangéliser les
noirs.
Depuis lors, que d’églises et de sociétés ont porté l’évangile à ces îles!
Elles contiennent maintenant huitcent mille convertis et constituent un
des champs les plus glorieux des
missions protestantes. Il va sans dire
qu’il s’agit des Antilles appartenant
aux puissances protestantes, car celles
des puissances catholiques, comme
la France et l’Espagne (jusqu’en 1900)
sont catholiques. C’est le cas de la
Martinique. La catastrophe récente a
rappelé les horreurs de celle qui au
premier siècle de notre ère ensevelit
Pompei et Herculanum. A nous chrétiens elle nous rappelle trois choses:
Dans le passé, elle nous fait penser
à la destruction de Sodome et Gomorre qui a dû être produite par un
phénomène analogue; et elle ferme
la bouche à certains moqueurs qui
riaient du récit qui parle d’une «pluie
de feu et de soufre».
Dans le présent, elle nous avertit
qu’il ne faut pas jouer avec le feu. A
la longue on ne peut pas impunément
s’appuyer à un volcan quelque éteint
qu’il semble. Profitons des expériences des autres, et tenons nous à l’écart de ce qui peut nous brûler.
Dans l’avenir, elle nous aide à comprendre la prophétie de l’apôtre Pierre
(H Pierre III, 7, 10) qui dit qu’à la
fin notre globe sera détruit par le
feu. Qui osera le dire impossible,
quand le feu qui couve sous la mince
écorce de notre planète donne par ci
par là de si épouvantables preuves
de son existence et de sa tendance
à détruire cette écorce?
Quand sera-ce? Le Seigneur seul le
sait. En attendant, tenons nous prêts!
Teofilo Gay.
Le baptême de la régénération
et du renouvellement du Saint Esprit
(Tite III, 8 5).
Le Seigneur Jésus a institué le baptême et nous pouvons dire: «Tu as
prescrit tes témoignagnes comme une
chose juste et souverainement ferme».
Le témoignage rendu par le baptême
est inébranlable comme la vérité: si
nous n’en voyons pas toute la réalité
en chaque baptisé, la faute en est à
nous, et non à Dieu. Les parents demandent le baptême pour leurs enfants,
et les pasteurs baptisent. Les enfants,
sont mis dès leur entrée dans ce monde
au bénéfice de la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ. C’est bien, seulement en mettant l’enfant sous l’enseigne
du chrétien, on ne se soucie pas de la
vérité et de la grâce merveilleuse qu’elle
exprime. Que le témoignage de Dieu
devienne une réalité en nous, comme
il l’est dans ce que nous signifie le
baptême.
Le péché est une souillure telle qu’elle
nous empêche de pouvoir jouir- de la
présence et de la communion de Dieu.
Mais le Seigneur nous fait dire par le
baptême qu’il y a une purification des
péchés, et une réintégration dans la
communion de Dieu, de qui procède
toute grâce excellente et tout don parfait. « Comme l’eau sert à nettoyer les
impuretés de nos corps, de même nous
trouvons dans la communion de notre
Sauveur, tout ce qui est nécessaire
pour nettoyer nos âmes de leurs souillures ». « Le Père, dont le nom est invoqué sur nous, nous garantit un
amour qui surpasse toute intelligence,
puisqu’il a tant aimé le monde qu’il a
donné son Fils unique; le Fils nous a
acquis une rédemption éternelle, en ré
pandant son sang précieux pour nous ;
le Saint-Esprit nous communique et
nous assure une vie éternelle. Que peutil y avoir de plus merveilleux, de plus
grand, et de plus as.suré?
Le Seigneur Jésus annonce un temps
où il sera assis sur le trône de sa gloire,
et il l’appelle la « palingénésie » mot
que l’on traduit par « renaissance ». Il
y aura alors de nouveaux deux et une
nouvelle terre où la justice habite, et rien
de souillé n’entrera dans la sainte cité.
Pour préparer cet avenir le Seigneur
a donné le baptême de la palingénésie
ou de la renaissance et du renouvellement du Saint-Esprit. Le printemps
nous présente le spectacle toujours réjouissant et admirable d’une renaissance
périodique. L’arbre qui ne se revêt pas
de feuilles et de fleurs, ne revit pas; il
est sec, il est mort. Il est de même nécessaire au pécheur de naître de nouveau,
d’être délivré de la saison de mort,
de la puissance du péché, et de commencer une vie nouvelle. Cela ne s’accomplit que sous l’action de la parole
et du Saint-Esprit. Mais avec cette
action l’âme de l’homme mort dans ses
péchés naît à la vie par l’Esprit. Et
le jour viendra où le corps lui-même
qui a été temple de l’Esprit de Christ
sera un organe parfait d’une vie spirituelle parfaite, ce sera le rétablissement
de toutes choses. Le baptême de la régénération a des conséquences étemelles,
mais pour le développement de cette
naissance d’eau et d’esprit, il faut le
renouvellement du Saint-Esprit.
Un mois de printemps fait des merveilles ; des plantes sans nombre naissent
partout, et les bourgeons se développent à vue d’œil. Mais cela ne suffit
pas pour arriver à la récolte, il faut un
renouvellement continuel de l’action du ^
soleil, de l’air, de la pluie, du sol où
la plante plonge ses racines. De même
celui qui est né de nouveau, ou qui a
été l’objet du baptême de la régénération, puise sans cesse de nouvelles
forces dans le sol et dans l’atmosphère
de la grâce de Dieu, sous l’action rénovatrice du Saint-Esprit, et par là
même porte de nouveaux fruits. Ce renouvellement continue toujours chez
l’enfant de Dieu, jusqu’à le transformer
à l’image de Jésus-Christ. Le germe est
tout petit, mais, chose merveilleuse, déposé dans un milieu favorable, il donne
lieu à une plante et à tous ses fruits.
Il en est de même du baptême.
Les premiers disciples reçurent tout
d’abord le baptême d’eau et quelques
années après le baptême du Saint-Esprit.
Les Samaritains après avoir cru, reçurent le baptême d’eau, et quelque temps
après le baptême du Saint-Esprit. Nous
avons lieu de croire que Saul de Tarse,
comme les croyants du jour de la Pen-
2
_ â _
tecôte reçut le baptême du Saint-Esprit
en même temps que le baptême d’eau,
ou à peu près; Corneille et ses amis,
reçurent le baptême d’eau après le baptême du Saint-Esprit. L’Esprit du Seigneur agit en toute liberté. Le vent
souffle où il veut. Ce qui importe, c’est
que baptisés dans notre enfance bu plus
tard, nous ayons la réalité du baptême,
qu’il soit dans son effet le bain de la
renaissance et du renouvellement du
Saint-Esprit ; qu’étant baptisés en Christ,
nous nous soyons revêtus de Christ.
Le grand défaut à l’égard du baptême comme à l’égard de la parole,
c’est d’oublier, ou de ne pas «considérer avec attention la loi parfaite » et
de nous priver, par notre négligence
ou par notre ignorance, des bienfaits
de la grâce de Dieu. Une mère disait
un jour à sa fille : « Souviens-toi que
tu as été baptisée».
« J’ai fait le compte de mes voies, et
j’ai retourné mes pas vers les témoignages ». Ne savez-vous pas que nous
tous qui avons été baptisés en JésusChrist, avons été baptisés en sa mort?»
Voilà ce qu’il faut apprendre et ne
jamais oublier, c’est « l’engagement
d’une bonne conscience devant Dieu».
L’école du Dimanche et les parents
A propos de la récente visite de M.
Chatelanat à l’école du Dimanche de
Villesèche (voir Chronique) un correspondant nous écrit :
.... Nous ne pouvons, cependant,
passer sous silence un regret : c’est
que le nombre de nos enfants à l’école
du Dimanche fût si restreint. Que sontils devenus ces 120 et plus de frais
visages que nous aimons à admirer
pendant les mois d’hiver et qui forment notre joie ?
Hélas ! plusieurs ont dû prendre leur
petit paquet sous le bras et quitter le
foyer paternel pour se rendre en service : d’autres sont retenus par des
devoirs de famille ; mais la plupart ne
seraient-ils pas retenus uniquement par
l’indolence ? Or nous ne sommes pas
étonnés de rencontrer de l’indolence
chez les enfants : c’est presque leur
fort ! Ce qui nous frappe c’est que les
Vaudois, qui jadis étaient tenus pour
des gens éclairés, ne puissent pas maintenant, comprendre les choses les plus
élémentaires.
L’école du Dimanche, bien que du
Dimanche, est pourtant toujours l’école
c’est-à-dire le lieu où l’on s’efforce de
parler au cœur et à l’intelligence afin
d’y produire, si possible, un développement, un réveil ; pour la campagne
c’est presque l’unique ressource que
possèdent nos enfants pour garder, au
moins en partie, ce qu’ils ont appris
pendant l’hiver ; c’est là que chaque
élève reçoit son petit journal français
ou italien qui lui fournira une excellente lecture pendant ses heures de
loisir. Eh bien non ! tout cela ne mérite pas qu’on s’en occupe et bien des
parents, sous prétexte qu’ils ont autre
chose à penser, préfèrent laisser à leurs
enfants, pendant toute la journée du
Dimanche, une pleine et entière liberté
de sorte que le jour du Seigneur loin
. d’être une bénédiction finit, par,devenir
le contraire. C’est souvent, même trop
souvent, le point de départ de cette
fausse indépendance, de cette pernicieuse émancipation dont bien des pères
de famille se plaignent sans en connaître la véritable source et dont tous
sont coupables sauf les plus et les
vrais coupables.
Pères et mères de famille je pense
qu’il est de votre intérêt de réfléchir
sur cette question qui, à mon avis,
est d’une importance capitale ; car ce
que nous constatons chez les enfants
n’est que le début de ce qui se vérifie
parmi la jeunesse et qui rend nuis
pour ne pas dire nuisibles, les sacrifices qu’on s’impose pour leur instruction et pour leur éducation.
h
CûlllSPOlMlCI
Tris estimé M. le Directeur,
C’est de Conférences que je viens entretenir vos lecteurs. Nos Pinérolais
ne sont pas trop saturés en fait de
conférences, aussi accourent-ils assez
volontiers à notre Temple toutes les
fois qu’un conférencier, même très médiocre, les y invite.
Ils l’avaient montré déjà en mars
dernier à l’occasion d’une conf. donnée
par le soussigné, sous le titre : Matrimonio e divorzio. Celle-ci, du reste, s’imposait en suite de la « Pastorale » de
notre évêque, roulant sur le même
sujet, et, comme toujours, très originale
et à bases de falsifications évidentes
de la Parole de Dieu. Notre conférence avait attiré un nombreux public
qu’un ténébreux périodique local évalue
à 300 personnes ; plusieurs même, n’avaient pu trouver place dans notre
chapelle.
Nous n’avons pas réussi à plaire à
tout le monde, et le parti clérical n’a
pas manqué de nous le faire sentir par
le moyen du susmentionné périodique
assaisonné à notre adresse de fiel trèsamer, et d’une lettre anonyme signée :
« una comitioa di feroenti cattoUci », pétrie
d’injures et de menaces parmi les plus
violentes et les moins chrétiennes que
l’on puisse imaginer. N’importe ; les
yeux finiront bien par s’ouvrir, et la
vérité évangélique poursuivra sa marche triomphante.
Mercredi, 30 Avril, à peu-près 300
personnes, en majeure partie catholiques, se pressaient de nouveau dans
notre vaste local de culte.
Il s’agissait d’une soirée de bienfaisance en faveur de l’Asile des Incurables fondé par M. W. Meille, à Luserne S.t Jean. C’était l’Union de jeunes filles de Pignerol qui avait eu
cette bonne idée, et le Conférencier,
disons mieux, le projecteur lumineux
(puisqu’il s’agissait de projections lumineuses) était notre cher collègue de
Turin, M. Giampiccoli, lequel quoique
chargé de besogne au sein de sa paroisse sait encore trouver le temps de
se dépenser au dehors toutes les fois
que son précieux concours est requis
pour quelque œuvre qui intéresse notre
église et nos œuvres philantropiques.
Des vues, bien réussies et bien goûtées par le public, et illustrant les
principaux monuments, ou curiosités
de l’Egypte, de Constantinople et de
l’Asile des Incurables nous ont fait
passer agréablement quelques heures.
Notre ami de Turin était assisté de
MM. H. Peyrot et V. Mourglia. Merci,
de cœur à tous les trois pour leur
bonne et charitable œuvre !
Deux jeunes amis, étrangers à notre
église, très compétents et appréciés en
fait d’art musical, ont bien voulu (et
ce n’est pas la première fois), nous
prêter leur aimable concours. Notre
jeunesse Vaudoise de Pignerol, des
deux sexes, a rivalisé de zèle, ainsi
que quelques dames, et bien mérité de
l’église.
Notre soirée a servi à faire connaître très favorablement, si ce n’est pas
les contrées de l’Orient, notre charitable et chrétienne Institution en faveur
des Incurables.
Le produit des billets d’entrée, du
buffet et d’une autre petite . appendice
à notre soirée a été assez satisfaisant,
grâces à Dieu et à nos aimables collaborateurs.
Fait digne d’être signalé, par l’entremise d’une jeune dame de notre
colonie étrangère et d’une iamille Vaudoise de Pignerol, très , en vue, un
certain nombre de personnages influents
de notre ville tout en n’assistant pas
à notre soirée, ont tenu à nous transmettre leur offrande spéciale.
Merci à tous. « En tant que vous
avez fait ces choses à l’un de ces plus
petits de mes frères vous me les avez
faites à moi » dit, J. C.
Dimanche matin, jour de Pentecôte
je fus appelé à présider une bien triste
cérémonie !
C’était dans la cour interne de notre
Infirmerie militaire. Au milieu de la
cour se trouvaient deux bières recouvertes, chacune de deux couronnes de
fleurs offertes, comme témoignage de
sympathie, l’une par les officiers, l’autre
par les soldats de la 27.™® C. du 3.'"®
Rég. des Alpins. Ces bières renfermaient les dépouilles mortelles de nos.
deux coreligionnaires, Eugène Odin
de S. Jean et Charles Pavarin de Rorà,
âgés l’un et l’autre de 21 ans, et emportés, à quelques heures de distance,
par les fièvres typhoïdes, le premier
après une semaine de maladie seulement !
Prévenu trop tard de leur transport
à l’Infirmerie, je pus encore leur adresser quelques paroles et prier avec eux,
mais sans être bien sûr d’avoir été
compris, par l’un d’eux, du moins.
Un quartier plus hygiénique que celui
qui abrite nos Alpins et un peu plus d’égard et de soins intelligents et affectueux de la part de quelque superiore
vis-à-vis de leurs subalternes, sains ou
malades, pourraient, sans doute, éviter
quelques-unes de ces catastrophes.
Je fus heureux de pouvoir proclamer
devant un public assez nombreux et en
présence de nos officiers et de beaucoup
de soldats, les consolations de l’Evangile.
L’émotion était générale, la sympathie
des officiers très visible, et je n’eus
qu’à me louer de leur très aimable
accueil. Je pus distribuer bon nombre
de nos traités religieux. Quelques mots
émus du capitaine terminèrent la triste
fonction.
Dieu aura eu pitié, j’aime à le croire
de ces deux jeunes frères. Qu’il console
leurs parents affligés et nous donne à
tous de veiller et de prier et d’être
fidèles !
H. Pascal.
Cher et honoré Frère,
Permettez-moi, par amour pour la
vérité, de corriger l’information de
l’Echo (ou Vaudois ?) que le clergé évangélique de l’Eglise d’Angleterre (non
pas les anglicans!) s’oppose au projet
de loi sur l’éducation. Au contraire, il
l’accepte avec joie ; car elle doit les
aider à mantenir leurs écoles, pour
lesquelles ils ont travaillé et où ils enseignent. Dans les écoles et pensions, il
y a peu ou point d’enseignement religieux et ce peu peut être enseigné
par des incrédules. Presque toutes les
écoles confessionnelles sont organisées
de manière à pouvoir satisfaire à tous
les besoins, sauf ceux des politiciens
qui, ici comme ailleurs, mentent aisément.
Il y a très peu d’écoles qui favorisent
le ritualisme, et moi-même je n’en
connais point. La malheureuse jalousie
de l’Eglise nationale amène les autres
Eglises à s’opposer à cette loi, dont
le but est de fortifier l’éducation, et
n’a rien à voir aux idées religieuses.
Croyez moi etc.....
H. A. Barker.
Nos collecteurs. Nous avons eu le
plaisir de voir revenir ces jours-ci Mr.
le pasteur Luigi Rostagno de Vittoria,
qui a été pendant quatre mois en Ecosse
comme représentant et collecteur de notre
œuvre d’évangélisation. Pour donner
à nos lecteurs une idée du travail qu’ont
à accomplir nos collecteurs à l’étranger,
nous résumons ici une circulaire signée
de 10 pasteurs Luthériens de Breslau,
qui annonce les services qu’a dû tenir
dans cette ville du ii au 15 courant
notre collecteur d’Allemagne, Mr. le
pasteur Howard Teofilo Gay de Milan
qui vient de passer dans cette immense
région aussi quatre mois.
Dimanche 11: à 9 h. du matin : il prêchera à l’église de la Madeleine, à 5
h. de l’après midi il prêchera à l’église
de S. Salvàtor. A 8 h. du soir, réunion
avec tous les ecclésiastiques de la ville.
Lundi 12: 8 h. du soir. Réunion
dans la grande salle du « prince impérial», de toutes les Sociétés de Jeunes
gens et de deux groupes des Société
des ouvriers évangéliques.
Mardi 13: 6 h. du soir. Réunion
dans l’Aula du séminaire.
Mercredi 14: 6 h. du soir: Réunion
dans la grande salle de la nouvelle
Bourse.
Jeudi 15: 8 h. du soir: Réunion d’adieu dans l’église de la Cour.
Sept réunions dans cinq jours!
I
L’expédition Voila, et M. Louis Jalla,
ont quitté le Cap le soir du 30 avril; ils
devaient retrouver à Boulawayo M. et
Madame Reutter, venant du Lessouto.
Il est à craindre des retards ultérieurs à
cause d’une épidémie du bétail, qui vient
d’éclater, différente de la peste bovine,
qui a sévi il y a six à sept ans.
Le roi Léoanika doit débarquer demain, vendredi, à Southampton ; il est
accompagné de M. Aitkens représentant
la Compagnie de la Ehodesia. Le comité
de Paris a désigné M. Adolphe Jalla
pour le représenter auprès de Sa Majesté
Zambézienne.
Le roi des Barotsis sera à Londres à
l’occasion du couronnement d’Edouard
VII.
On nous prie d’annoncer, à propos
de la Conférence générale qui se
réunira au Pomaret le 28 courant, qu’un
dîner en commun pour les membres
de la Conférence aura lieu, au prix de
2 fr. 25 par tête, et que les personnes
qui désirent y prendre part sont priées
de le faire savoir au plus tard, le lundi
26 cour, à M. le régent Philippe Peyrot,,
3
‘ ne fût-ce qu’au moyen de leur simple
billet de visite.
Saint Jean Union Vaudoise. Jeudi
dernier le pasteur de St. Jean a donné
dans la grande salle une conférence
sur le spiritisme qui a été fort applaudie
par le nombreux auditoire qui y assistait.
3
Villesèche. — Nous avons été fa
vorisés Dimanche de la visite du vénéré
pasteur de Lausanne Mr. Ch. Chatelanat que tous connaissent bien par ses
belles poésies et ses lettres aux malades".
Après avoir présidé le service du
matin, il a bien voulu nous donner
dans l’apres-midi une conférence sur la
vie de celui qui a été appelé avec raison
l’apôtre des Hautes Alpes, Félix Neff.
La salle de la grande école était bien
jpccqpée ; elle aurait dû l’être davantage
encore a cause de l’intérêt du sujet. M.
Chatelanat nous a parlé d’abord de
Félix Neff enfant c. à. d. de 1797 date
de sa naissance à Genève à 1815 environ, de ses belles qualités qui firent
la joie de ses parents ; tellement que
sa mère a pu dire de lui qu’il ne lui
avait jamais menti. Il avait en même
temps un grand désir d’apprendre, mais
la position peu aisée de sa famille ne
lui permit pas de faire des études régulières.
Il continua comme jeune homme
d’être en exemple par sa fidélité au
devoir et son grand dévouement. Etant
soldat volontaire et parvenu au grade
de sergent, son capitaine lui trouva un
jour à redire en le voyant avec ses
soldats travailler à leur place au lieu
de leur commander. Pour moi, dit-il
'^hhmblement à son capitaine, je crois
que le meilleur commendement c’est
celui d’être soi-même le premier à la fatigue. Déjà à ce moment la fermeté de
sa foi lui donnait le courage de servir
ouvertement son Dieu en même temps
qu’il servait sa patrie. Les 3 livres qu’il
a le plus étudiés pour l’amener à ce
qu’il devint par la grâce de Dieu, c’est
sa conscience qn’il sut écouter, c’est le
livre de la nature, ou les œuvres de
la création, qu’il ne cessait de contempler, c’est enfin et surtout la parole de
Dieu.
A 22 ans Félix Neff se décida à devenir missionnaire évangéliste. Il se
donna aussitôt avec un zèle ardent à
son œuvre de réveil spirituel d’abord
au milieu des siens, à Genève et aux
environs. Puis, apprenant le triste état
matériel et surtout spirituel dans lequel
se trouvaient les protestant des Hautes
Alpes, il se sentit poussé par Dieu vers
ces pauvres vallées presque sauvages.
C’est en 1822 qu’il arrivait à Mens près
Grenoble, où il trouva, dans le 2'^ pasteur de l’endroit, M. André Blanc, un
homme bien disposé qui coopéra avec lui
au reveil de cette égiise et qui y continua
l’œuvre commencée. Un an après Félix
Neff était à Dourmilleuse où il travailla
avec un zèle infatigable à prêcher l’Evangile, à faire des chemins praticables
et à y améliorer l’agriculture.
En peu de temps ce tpfte vallon
était comme transformée de toutes manières. Il voyageait sans cesse d’une
vallée à l’autre. A Freissinière, où nous
le trouvons en 1825, Félix Neff eut le
bonheur d’y inaugurer au printemps un
nouveau temple. C’est a cette occasion
qu’il fit la connaissance de quelques représentants des Vallées Vaudoises et
en particulier d’Antoine Blanc le frère
d’André. Ils se dirent au revoir, si
Dieu le permet, à La Tour et en Juillet
de la même année Félix Neff passa le
Col la Croix. C’est là qu’en présence de
cette belle plaine du Piémont il secria:
Oh Jésus, soleil de justice, n’éclaireras
tu jamais ce malheureux pays?...... Il
arrive à La Tour .et la le personne
qu’il trouve c’est une femme âgée qui
lui demande s’il ne vient pas de France,
s’il n’est pas un Monsieur Félix Neff.
Et à sa réponse affirmative cette femme
qui était la mère des frères Blanc, le
conduit dans la maison où il trouve
Antoine Blanc avec sa famille et son
frère André. A vue humaine ce fut là
que commença au sein de l’église des
Vallées le réveil de 1825, qui se manifesta avec tant d’élan à S.t Jean, pour
s’étendre peu à peu dans les autres
paroisses.
Quant à Félix Neff il se trouva bientôt, par l’état de sa santé, obligé d’aller
chercher un peu de repos en Suisse,
avec l’espoir de pouvoir reprendre sa
vie de missionnaire. Mais le Seigneur
en jugea autrement. Miné par le trop
de fatigues et par les grandes privations, son état s’aggrava et dans l’impossibilité de reprendre le bâton du
voyageur missionnaire, il continua son
œuvre depuis sa chambre de maladie
par les nombreuses lettres d’encouragement à persévérer et d’appels qu’il
adressait à ses chère églises des H.tes
Alpes et à ses amis. Et le 12 Avril
1829, à l’âge de 32 ans à peine il s’endormit dans la paix du Seigneur.
M.
Florence. Election d’un pasteur. L’Eglise Vaudoise de Via dei Serragli a
nommé hier à 5 h. le pasteur qui doit
remplacer au mois d’Octobre prochain
M. le Prof. G. Luzzi, L’élu est M. le
pasteur D. Buffa, de Livourne, qui a
obtenu, au troisième tour de scrutin
28 votes sur 54 votants : La moitiédes votes plus un.
C’est vous dire que cela n’a pas
marché sur des roulettes.
Le 10 Novembre dernier, l’Assemblée d’Eglise, après avoir reçu la démission de M. Luzzi, chargea son conseil
de faire les démarches nécessaires pour
préparer une nouvelle élection. Le
Conseil s’adressa successivement à quelques jeunes ministres de l’Eglise des plus
en vue, leur demandant s’ils consentiraient à laisser mettre en avant leurs
noms comme candidats, et à se faire
entendre dans la chaire de Elorence.
Plusieurs refusèrent, alléguant leur faiblesse, ou leur devoir de continuer le
travail qu’ils avaient commencé et que
Dieu bénissait entre leurs mains ; trois
seulement vinrent prêcher à Florence.
Toutefois le Conseil crut pouvoir présenter le 19 Mars à une réunion familière (non officielle) des membres
de l’Eglise une liste de candidats, parmi
lesquels il lui semblait que l’on pourrait trouver un pasteur.
Quelques semaines de réfléxion furent
laissées aux électeurs ; puis le 8 Mai,
jour de l’Ascension, on les convoqua
de nouveau, non en Assemblée officielle, mais encore en réunion familière
dans le but d’arriver à une entente.
Dans cette réunion le Conseil, sans
présenter de candidature officielle, insista beaucoup pour que l’on tâchât
d’arriver à une entente cordiale, sur
un candidat unique, afin que le résultat de l’élection fût tel que le futur
pasteur, se sachant appelé par une forte
majorité, si ce n’est par Tunanimité,
en prît plus de courage pour accepter
la nouvelle tâche qu’on lui offrirait.
Naturellement quelques électeurs vou
lurent savoir quel était le candidat
préféré par les membres du Conseil
individuellement. A une telle demande,
il fut répondu que nous penchions tous
pour M. Soulier, surtout parce que son
séjour à Florence l’année passée, pendant un voyage de collectes de M. Luzzi
y avait laissé d’excellents souvenirs.
Deux membres du conseil, non comme
tels, mais en leur qualité d’électeurs,
à la demande qui leur en fut faite,
expliquèrent les raisons pour lesquelles
ils penchaient de ce côté.
Une votation préliminaire à titre
d’essai donna sur 29 votants, 15 votes
à M. Soulier, 3 à M. Phil. Grill, 3 à
M. Buffa de Livourne. J’oublie les autres. Il y eut aussi 4 bulletins blancs.
Sur la demande de quelques membres de l’assemblée on voulut avoir
aussi l’avis des dames. Elles votèrent
à part et donnèrent 14 votes sur 21
à M. Soulier. Les autres votes furent
plus ou moins dispersés comme dans
la première votation.
L’on se sépara après une chaude
exhortation d’un membre du conseil à
la concorde dans la votation sur le
nom de celui qui était évidemment le
candidat du plus grand nombre, puisqu’il avait cinq fois plus de votes que
chacun de ses concurrents.
Au lieu de cela, deux électeurs,
parmi les derniers inscrits, se présentèrent chez M. Luzzi déclarant de vouloir convoquer en leur propre nom une
réunion des électeurs, seulement, et qui
plus est à l'exclusion des membres du
conseil. M. Luzzi, tout en se réjouissant
de voir l’intérêt se réveiller pour une
question aussi importante, trouva étrange
cet ostracisme donné à ceux qui non
seulement étaient électeurs eux aussi
et contribuables* mais plus que les
autres à même de connaître la valeur
des candidats. Toutefois il crut ne devoir rien faire pour empêcher cette
réunion.
Elle eut lieu Jeudi dernier, 15 courant, dans la grande salle de l’Ecole
de Théologie et le lendemain un compte - rendu officiel en fut adressé au
Conseil d’Eglise par les deux organisateurs. Ce compte rendu peut être
résumé en peu de mots : exaltation,
glorification de M. Buffa ; éreintement
de M. Soulier. La votation donna, sur
31 votants, 21 votes à M. Buffa, 6 à
M. Soulier, les autres dispersés.
Nous nous trouvâmes donc hier soir
en face de deux candidatures également fortes. Après le culte d’ouverture
et la lecture du Procès-Verbal, M. Luzzi
annonça la démission que M. le Prof.
Bosio avait donné dès Vendredi de
la charge d’ancien, outré comme il
rétait justement de l’ostracisme infligé
au conseil. M. Bosio aurait voulu en
expliquer les motifs, et, à mon avis,
il en avait parfaitement le droit ; mais,
sous prétexte de ne pas perdre de
temps, on décida, à main levée, qu’il ne
donnerait ces explications qu’après l’élection. Il dut se contenter de protester.
Je ne fus pas plus heureux en demandant la parole pour poser une question préjudicielle, basée sur l’art. 15
du chap. I des Réglements organiques
de l’Eglise Vaudoise, lequel prescrit
qu’une élection de pasteur ne puisse
avoir lieu qu’un mois après que la vacance a été officiellement publiée par
la Table, ce qui n’avait jamais été fait
dans notre cas. Mon but était d’obtenir
par ce moyen le renvoi de l’élection
à quelques semaines, afin que les deux
partis eussent le temps de s’entendre.
L’assemblée ne voulut pas même en
tendre de quelle question préjudicielle
il s’agissait.
L’on vote donc et voici le dépouillement des trois scrutins.
Au i.r, 26 votes à M. Buffa, 24 à
M. Soulier, 2 à M. Grill, 2 bulletins
blancs.
Au 2.d, 25 votes à M. Soulier, 23
à M. Buffa, 4 bulletins blancs, 2 votes
à « Barth. Buffa » (?)
Au 3.me enfin, 28 votes à M. Buffa,
23 à M. Soulier, 3 bulletins blancs.
La proclamation de M. Buffa comme
pasteur fut accueillie en silence. Le
même accueil fut fait à l’annonce de
la démission de tout le conseil, basée
sur deux considérations. La première
que l’élection d’un nouveau président
du conseil demande logiquement une
élection nouvelle du conseil tout entier,
ce qui veut dire que cette démission
n’est nullement un acte d’hostilité contre M. Buffa, et aurait été donnée de
même si l’élection s’était portée sur
M. Soulier. La seconde que les faits
qui s’étaient passés dans toute cette
affaire faisaient naître dans l’esprit des
membres du conseil le doute de ne
plus posséder la confiance de la majorité du corps électoral.
En réponse à cette dernière considération, un membre de l’assemblée
proposa une levée de mains pour déclarer la confiance dans le Conseil. Un
certain nombre de mains se levèrent,
mais pas assez à mon avis. Il faut
parler clair. Le Conseil est un ministère battu ; il ne lui reste qu’à se retirer, laissant la place à ceux qui l’ont
mis en minorité et dont le devoir évident est de prendre les « rênes du
pouvoir ». Ils s’y sont préparés sans
doute. Le Conseil actuel reste en charge,
pour expédier les affaires courantes,
jusqu’à l’élection de son successeur.
Florence^ 19 Mai 1902.
A. Meille.
Nouvelles et faits divers
Antilles. Dans la grande catastrophe qui vient de frapper une des plus
florissantes colonies de la France, nous
avons la douleur d’apprendre la mort
du gouverneur de l’île, M. Mouttet
qui était gendre du pasteur Decoppet
de Paris. Sa femme a voulu le suivre
à S.t Pierre et a partagé le sort de
son mari. Les enfants avaient été laissés
à Fort de France.
France. La paroisse de l’Oratoire
aura son second pasteur dans la personne de M. Théodore Monod qui devient ainsi collègue de M. Decoppet ;
depuis 13 ans il y avait la vacance.
M. Lächeret, jusqu’ici pasteur de l’Oratoire, a remplacé M. Monod dans
la paroisse de S.te Marie. Voilà un
bon arrangement, une cause de faiblesse
éliminée.
Allemagne. L’intolérance partout :
M. le pasteur Stoëcker qui devait prêcher à Metz pour une bonne cause,
s’est vu poliment évincé par ses collègues qui lui ont refusé l’usage du
temple de la garnison pour laquelle
Stoëcker avait collecté 200.000 francs.
Quelle petitesse ! à Dusseldorf a eu lieu
le congrès des écoles du dimanche.
L’Allemagne compte actuellement 1650
écoles, avec environ 18.300 moniteurs
et monitrices et 400.000 enfants. Le
progrès est fort réjouissant.
Suisse. M. Fulliquet pasteur à Lyon,
a donné à Genève, des conférences
4
4
très appréciées, dans le but de combattre Sébastien Faure et son incrédulité. Les hommes de bon sens ont
pu facilement se faire une idée de la
vacuité des arguments de l’énergumène de la libre pensée ; car le conférencier a pulvérisé sans pitié. L’athéisme n’est pas fait ni pour les peuples
ni pour l’individu.
Belgique. Les chrétiens connaissent
l’œuvre d’évangélisation qui se poursuit en Belgique ; c’est une des plus
bénies. Un lourd déficit pesait sur elle
et nous sommes heureux de reproduire
du « Chrétien Belge » la lettre qui suit,
qui mérite d’être pesée et méditée par
les enfants de Dieu.
«Le Chrétien helge m’apporte aujourd’hui des informations exactes sur votre
situation financière. Désireux de vous
aider, je vous envoie une somme de
25.000 francs qui si elle n’éteint pas
entièrement votre déficit, servira pourtant à alléger votre marche et vous
permettra, à vous-même, aux Eglises
et à leurs pasteurs, de reprendre le
travail de l’année en étant soulagés
du fardeau qui vous pèse et risquerait
de vous écraser sans la confiance que
vous avez placée en Celui qui nous a
invités « à nous décharger sur lui de
tous nos soucis » et qui a promis de
« pourvoir à tous nos besoins selon sa
richesse et avec gloire».
« Je voudrais que vous regardiez
cette somme comme donnée directement par le Seigneur sans que vous
vous préoccupiez autrement de celui
qui a été l’instrument employé par lui ;
plus nous avançons dans la vie, plus
nous comprenons que rien n’est à nous,
que nous ne sommes que des intendants souvent bien indignes, et que
si c’est par pure grâce que nous possédons quelque chose, c’est aussi par
pure grâce que nous avons à en faire
part.
« Sans doute il vaudrait mieux que
les budgets des sociétés religieuses et
des Eglises puissent s’équilibrer normalement, mais la vôtre qui grandit
constamment et au milieu de populations pauvres, est dans des conditions
spéciales, et ceux qui vous suivent de
près sont étonnés de voir combien l’esprit de sacrifice est réel dans vos Eglises. Ce don sera, j’espère, aussi un
encouragement pour ces troupeaux qui,
tout en donnant volontiers et dans la
mesure de leurs moyens, pourraient
se sentir parfois découragés devant ce
gouffre sans cesse béant devant eux.
«J’aimerais qu’il soit aussi un encouragement pour des donateurs du
dehors et que, à cette occasion, plusieurs se sentent pressés non seulement
de venir compléter la somme nécessaire pour que le déficit soit comblé,
mais de contribuer à mettre dans votre
caisse des ressources qui vous permettent de marcher librement et de progresser tout en restant dans la stricte
économie que vous pratiquez.
« Ai-je besoin d’ajouter combien je
suis heureux de penser au soulagement
que vous procurera à vous-mêmes cette
ressource qui vous arrive. Je voudrais
qu’elle puisse se transformer pour vous
en abondantes bénédictions spirituelles
en fortifiant votre foi, car c’est de foi
en foi qu’il nous faut marcher, en vous
communiquant une joie qui sera votre
force, en vous montrant une fois de
plus la puissance et la fidélité de Celui
au nom de qui vous assumez la lourde
charge qu’il vous a confiée.
« Il y a quelque honte pour ceux
qui possèdent à penser qif’il faut ainsi
faire intervenir la grande puissance
de Dieu pour les amener à accomplir
des actes qu’ils devraient considérer
comme leurs plus grands privilèges,
dans lesquels ils devraient mettre toute
leur joie, et malgré des progrès réjouissants dont il faut bénir Dieu, ce
n’est pas sans confusion que l’on peut
constater le chiffre énorme des sommes accumulées entre les mains de
ceux qui se disent et sont chrétiens
et la part proportionnellement petite
qui en est mise « au Trésor de l’Eternel». Les dieux des arts, des sciences,
des habitations, des ameublements, de
la gourmandise sont riches et ne manquent jamais de ressources ; le Dieu
et Père de Jésus-Christ est encore dans
le besoin, comme Jésus même l’a été,
et il est trop souvent réduit au rôle
de solliciteur importun. Mais il met
tant de joie au cœur de ceux qui donnent ; ils sont si amplement récompensés pour ce qu’ils font, quand ils
le font de bon cœur, qu’il finira aussi
par gagner sa cause et nous commençons à apercevoir l’aurore de ces temps
nouveaux »,
Autriche. Les Rev. Cunningham et
Robertson d’Ecosse, référèrent à la Société de la Réformation, que leur visite en Autriche a laissé sur eux la
meilleure impression. Il y a actuellement 60 classes dirigées par leurs amis
suivies par 2400 personnes. — C’est
très encourageant en effet.
C. A. Tron.
Colonia Valdense. L’inauguration
du grand pont en fer jeté sur le Rosario, entre la ville de ce nom et La
Paz (longueur 515 mètres, hauteur sur
la rivière 11 mètres) a dû avoir lieu le
27 avril. I.es nouvelles colonies Vaudoises situées sur la rive droite du
Rosario se trouvent ainsi reliées avec
Colonia Valdense.
Nous relevons d’une lettre particulière que la seule batteuse des frères
Bonjour a battu cette année un mUlion
de kilogrammes de blé — soit 10.000
sacs de 100 kilos — appartenant à 28
propriétaires seulement ; et il y a dans
la colonie non moins de neuf autres
machines à battre. Les récoltes des 28
propriétaires ci-dessus sont comprises
entre un minimun de 60 sacs et un
maximum de 1090 sacs de 100 kilos.
Revue Politique
Après la démission de M. Ponza di
San Martino, le ministère de la guerre
était demeuré sans titulaire. Il vient
d’être nommé dans la personne du général Giuseppe Ottolenglii, qui se serait
surtout rendu aux pressantes sollicitations du Roi.
On discute actuellement à la Chambre
le budget dit « d’assestamento » c’est à
dire celui de l’exercice en cours finissant
à fin juin. Des orateurs fort compétents
en la matière, tels que MM. Guicciardini,
Rubini, Branca, Maggiorino Ferraris ont
pris successivement la parole à la séance
de mardi, et se sont prononcés avec
beaucoup de modération, mais en tonte
franchise, contre les innombrables petites
dépenses qui finissent par engloutir des
millions et compromettre la solidité du
budget. Ils ont aussi blâmé le ministre Di Broglio de ce qu’ il n’ a pas
su résister avec plus de fermeté aux
demandes d’argent qui lui arrivent de
tous les côtés. On espère que la discussion, qui continue, aura pour résultat
pratique de mettre un frein aux frais qui
ne sont pas absolument indispensables,
si toutefois le ministre ne va pas juger
à propos de justifier toutes les sorties...
et demander de nouvelles impositions.
Le concours national de tir à la cible
a été ouvert dimanche à Rome en présence des souverains, du corps diplomatique, des ministres et de plusieurs représentants des sociétés de tir de l’étranger. M. Zanardelli a prononcé le discours
d’inauguration où il a fait l’histoire du
tir à la cible.
— A la Martinique on appréhende de
nouvelles éruptions. La pluie de cendre
continue. Les cours d’eau ont démesurément grossi et menacent d’inonder une
partie de l’île. Les rares survivants de
la catastrophe sont l’objet de la sollicitude de la France qui a envoyé des secours abondants et qui a déjà collecté
environ un million en faveur des victimes.
Les Etats-Unis de leur côté ont voté un
crédit de 500 mille dollars (2 millions
et demi) dans le but de venir en aide
aux malheureux habitants de la Martinique et de St.-Vinceut où la misère
n’est pas moins grande et où les morts
sont évalués à 1600.
On signale de St.-Pétersbourg, le 20 c.,
l’arrivée de l’escadre française servant
d’escorte à M. Loubet. Le président, que
le czar accompagné d’une suite brillante
et nombreuse avait été attendre à l’entrée du port de Kronstadt, a été reçu
par des démonstrations chaleureuses et
enthousiastes. Toute là ville est pavoisée
aux couleurs françaises et russes.
Le résultat des élections favorable au
ministère Waldeck-Rousseau n’aurait nullement laissé prévoir la démission imminente annoncée par le Temps du chef du
Cabinet. Il paraît pourtant que , la chose
est décidée irrévocablement et M. Léon
Bourgeois est appelé à former un nouveau ministère. M. Waldeck qui a combattu avec tant de succès contre l’œuvre
réactionnaire des nationalistes et autres
ennemis de la République, sera vivement
regretté de tous les bons Français.
— A propos des négociations engagées
dans l’Afrique du S. on ne sait jusqu’ici
de positif que les chefs Boers se sont
réunis le 15 à Yereiniging. Les négociations vont durer plusieurs jours.
— L’Espagne est en fête, malgré les
anarchistes, les séparatistes, les Carlistes,
malgré la misère, malgré tout. On y célèbre l’avènement au trône d’Alphonse
XIII déclaré majeur, d’après la constitution, à 16 ans. Cela ne veut pas dire
qu’il va se soustraire à la tutelle des
Jésuites qui ont gouverné et inspiré tous
les actes de la régente sa mère. Il sera
hélas, lui aussi un faible instrument
entre leurs mains ! La cérémonie dite du
jurement a eu lieu le 17 c. à la Chambre
en présences des princes étrangers, dont
le duo de Gênes qui représente le Roi
d’Italie, du corps diplomatique et du
Parlement. Suit un Tedéum chanté par
30 évêques dans l’église de San Francisco. La ville est pavoisée, toutes les
musiques de la garnison de Madrid parcourent la ville; les rues sont bondées.
Les anarchistes avaient préparé un attentat contre le Roi, à qui on aurait dû
jeter un paquet de dynamite au moment
où le cortège se rendait à la Chambre.
La police est arrivée heureusement à
temps pour éventer le complot.
j. C.
PENSEE
I.a bienveillance est le fond de l’amabilité.
A. PE GA8PARIN.
Al’
MAlFfl
C,
è certamente Cordelia splendida rivista letteraria artistica in cui collaborano le principali scrittrici e i principali
scrittori italiani.
È diretto da Ida Baccini, e premiato con medaglia d’oro all’esposizione
Beatrice in Firenze 1890.
Esso è il più dilettevole, il più utile,
il più elegante giornale educativo letterario che si pubblica in Italia.
Esce ogni Domenica in 16 pagine- di
grande formato e non costa che 5 lire
all’ anno, estero L. 8.
È uno dei periodici più favoriti anche
pel fatto che offre sempre doni e combinazioni le più svariate e attraenti.
Si possono avere numeri di saggio
chiedendoli all’ amministrazione in Rocca
8. Casciano.
La Cordelia si vende anche a fasciceli separati (15 centesimi) presso le
principali Edicole delle maggiori Città
del Regno.
é
MINFRVA rivista delle riviste
Rassegna Settimanale
ì
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA '
I
Sommario del N. 23.
Il mondo e la vita fra cent’ anni —
Il Dio ignoto — La casa e lo studio
di Michelangelo in Roma — Tommaso
Salvini e 1’ educazione morale del popolo — La bellezza è salute — La
stampa austro-germanica — I progressi
dell’ elettricità in Grecia — Il trust del
disarmo — Da UNA SETTIMANA ALL’ALTRA {Bip) — Spigolature — Fra
LIBRI VECCHI E NUOVI — Notizie bibliografiche — Varietà scientifiche
{Dottor Antonio) — Rassegna settimanale DELLA STAMPA : Il giapponè
e una religione nuova — Infezione
per mezzo delle ostriche — Le Casse
di risparmio in Francia — Gli Americani e la cultura — I matrimoni prematuri a Londra — Le magistrature
speciali.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
^
I
3
MPRIMERIE
WA A. BESSON m
SPECIALITE
de lettres de faire-part
et Souvenirs
IMPRIMÉS DE COMMERCE
Opuscules à prix réduits
N. iJ. Indicatore Generale delle Strade Ferrate del Regno, Tramways a vapore e Navigazione. Ediz. mensile in-32 . . L. 0,50
N. 4. — Indicatore Generale delle Strade Ferrate nell’Alta Italia, Tramways a vapore e
Navigazione. Ediz. mensile . . . L. 0,20
Se renouvelant ohaque moia
TORRE PELLICE
Via Uniberto I, 4
HOTEL-PENSION BEL-AIR
VILLA OLANDA
Vallées Vaudoises du Piémont
à 8 minutes de la gare de Tonr Pélis
à 20
Lnserne S. Jean
Grand parc avec bosquets de sapins ^
— Beau jardin ombragé — EdU de
source — Bains — Position unique —
Vue splendide — Arrangements pour,
familles — Grands et petits appartements.
Ouvert toute l ' année
B. BLEYNAT, propr.
ON CHERCHE
pour la colline de S.t Pierre un fermier,
bon vigneron, famille peu nombreuse,
dont au moins deux hommes bien valides.
Pour informations, s’adresser à M.
Tourn, prof.. Torre Pellice.
J. Jalla, gérant-administrateur.
La Tour — Imprimerie Besson.