1
Année XV®
PRIS B'ABOHNEMBSÏ PAH AS
[tluÉQ..................L. 3
Tous les pays do rUnioii de
poste . . . . » 6
Amérique du .Sud . . » 9
On s’abonne :
Au bureau d’Administrafcion ;
Chez MM. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert fPignerolJ
et à la Librairie Chiantore et
Mascarelli f'Plgnerol).
fj'abounement part du 1- Janvier
et se paie d’avance.
N. 14
5 Avril 1889
Numéros séparés demandés avau
le tirage 10 centimes chacun.
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pour une seule fois, —16 centimes de 2 à 5 fois et 10 cen
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S'adresser pour la HédàcUon et
l'Administration à M. le Pasteur H. Bosio — Saint Qerm<iin‘
Glnson ("Pinerolo) Italie.
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payé 0,25 centimes.
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissani chaque Vendredi
V’îïwa- tite seres témoins. Aoths 1, 8. 5wî’vrt«i la tiérité avec ta charité. Epe, it, 15,
Gommali?©.
Muslon le chirurgien. — Evangélisation.
— Correspondance. — Lettre circulaire. —Souscriptions. — Chronique Vaudoise. —
Revue Politique. -- Annonces.
im niîSTON CBIKOitGlË^
Après avoir raconté, comment les
Vandois, ayant vainemenllenté des’ouvrif un passage du coté de Chaumont,
durent, pour ne pas être «enveloppés
dans un fond environné de tous côtés,
de rocher.s inacessiblesA, regagner les,
hauteurs, Arnaud ajoute: «Si lesVaudois en vinrent aussi à bout, ce ne fut
que dans une confusion qui ,lgur coûta
bien cher». Ils y perdirent ,qn effet
3uelques-uns de leurs hommes les plus
islingués, et parmi eux Jean Muston
de 3*" qui ayant été pris' sur
territoire français fut transféré à Grenoble, et condamné à servir comme
forçat sur les galères de Louis xiv.
Le nom de Jean Muston reparaît aujourd’hui dans un document conservé
à la bibliothèque de l’Université de Cambridge (Ms. Oo, 6, 11) et reproduit
dans le N® 3, (Année 1889, p. 161),'
ilu Bulletin Historique et Littéraire,
(organe de la Société de l’Hist. du Prot
Franc). Ce document a pour titre:
« Liste des Protestants qui restent
encore sur les galères de France; ou
dans les prisons de l’Hôpital des forçats à Marseille, pour leur religion,
qui en font profession ouverte, et qui
ne souffrent ce supplice que parcequ’Hs no veulent pas abjurer et tri '
leurs consciences ». <
Celte liste divise ces protestants en
plusieurs groupes ou classes, suivant
les- délita dont on les a accusés. Ala
troisième classe « qui coqpr.efiij ceux
3ni ont esté condamnés po.ur j'affaire
esVaudois» nous trqiiyons'la mention
suivante:
« 11690. Jean Muston, nalifdçSainl.lean, Vallée de Luzerne, sujet naturel
de son altesse Royale de Savoye, condamné pour s’être joint à ses compatriotes Vaudois, pour le reçouvrejuenl de leur patrie et de leur liberlé
en 1689 ».
A celte mention Mr. le pasteur Fonbrune Berbinau appose une note dont
nous citerons ici la première partie;
« Chirurgien de la troupe d’Arnaud;
pris par lesFrançaisprès'de Chiomonte
en Piémont, au passage du Jaiilon, et
condamné à Grenoble par l’Intendance
du Douphine le 12 octobre 1689. Galérien de,.,l^. Hardie en 1695. En 1696,
Mr., de Montfnort, Intendant des ga
lères, envoya un jour chercher le foi
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çalBulaud de Lensonnière poiirie faire
Mtonner, el son hoquet,on ayant refusé de faire l’office du bourreau,
l’Intendant prit lui-même une canne
et frappa à plurieurs reprises Mr. de
Lensonnière. Muslon écrivit à Leger
pasteur à Genève le traitement rigoureux infligé à Mr. de Lensonnière, sa
lettre fut surprise à la poste, et pour
ce fait il fut enfermé dans les pCisons
de l’hôpital des forçats. En ITOO galérien de la, Grjtnde il faiblit au moment de receveur la bastonnade pour
le cas du bonnet ».
Avant de rechercher ce que fut le
« cas du bonnet » tachons de nous
rendre compte de la condition faite
aux protestants sur les galères. Muston
nous fournira là dessus d’amples détails
dans une sienne lettreiqui fait partie
du Journal des galères, (Bullet. Hist.
et Lin., vqI. ÎS, p, %31j et qui porte
la date du premier septembre Îfi99.
« Il serait inutile de vous dire quelle
fut l’irapétuosilé du torrent qui se
rua sur nous sur le point de l’apareil
pour la campagne, et quelles en furent
les suites. Il me suffîira de vous dire
que tout était dans le gémis.sement;
lés fers, les coups et les menaces, tout
était employé contre nous. Les horreurs des tourmens de la campagne
n’avaient pas, à leur sens, assez de
puissance pour nous aballre; il fallait
qu’ils y joignissent les violences d’un
ordre, qu’ejix-mêmes (probablement
les missionnaires) avaient extorqué de
MM. les commandans, pour faire ressentir à plusieurs de nos généreux et
braves frères de très vives el rudes
bastonades, jusque dans les îles étrangères ou nous avons été. Ce n’était
pas assez pour notre partage d’être
attachez à une rame et y suer à grosses
goules sous les travaux les plus pesans
el les plus insuportabies ; ce n’était
pas encore assez pour nous, de partager avec les criminels leurs autres
peines, d’élre couchéz parmi une fourmilière de'punaises et de poux, il falloit encore y joindre celte violence el
ces traitemens inouis ... .11 s’est vu
un siècle où l’on raarlirisaiteeux qui
ne voulaient pas sacrifier aux idoles;
le voici revenu ce malheureux temps.
Mais il y a ceci de différent, c’est que
la mort élait 'ta fin de leurs maux.
Il falloil à la vérité un don singulier
pour la souffrir. Mais il en faut bien
de plus grand dans ce genre de supplice, où l’on ne veut point nous faire
mourir, mais où l’horreur du supplice
est plus affreuse que la mort. On ne
veut point nous mettre sur un bûcher,
mais on nous met, on on nous a mis
plusieurs d’entre nous, sur une espèce*
de roüe qu’on nomme courrier, où l’on
nous livre à la merci d’un furieux qui
décoche de si sanglans coups de corde
sur le corps tout nud Jusques au point
d’expirer, où le sang découlé, la peau
s’enlève et le dos s’enfle de trois ou
quatre doigts; «d’où l’on nous lève
pour nous exposer à d’autres tourments
(qui portent en eux l’expression des
horreurs de l’enfer). On nous donne le
lems de reprendre de nouvelles forces
pour nous appliquer de nouveau aux
mêmes tortures . . . Nos adversaires
n’en démordront pas. Le sang qui
a découlé du dos de nos chers frères
ne les a pas encore satisfait. Ils respirent toujours la même fureur ».
Six mois' avant, en Avril, il avait
écrit: « Noqs pouvons dire, en bénissant Dieu, qu’il y a parrais nous
des Loths qui vivent dans Sodome
sans participer à ses impuretés. On
y vil dans le plus prostitué et le plus
infâme de tons les lieux, par les vices
el par rimpiété qui y règne, une vie
différente aussi bien dans les mœurs
et dans le langage que dans la religion,
de sorte que nos supérieurs et nos
plus grands ennemis ne peuvent s’empêcher de faire notre apologie » (Bulletin même, ml. pag. 59).
Et que notre concitoyen n’ait rien
exagéré nous en avons une preuve dans
ces quelques lignes extraites d’une
lettre du forçat David Serres, qui ayant
été jeté de la gplèi’e dans un cachot,
ou plutôt dans une fosse privée de
lumière, d’air, et si humide que ses
vêtements moisissaient sur lui, écrivait
à son frère Jean, forçat lui aussi:
«Pour moi, quelque mal que je sois
dans mon cachot ténébreux et humide,
et où je pourris presque tout en vie,
je m’y estime pourtant plus heureux.
III
3
401
que si j’étais encore ^sur ces gibets
flottans, où j’ay été horriblemennourmenté dans mon corps et dans mon
esprit s.
(A suivre) H. M.
Evangélisation
Cher amC
Turin, le î avril
Il me semble que ce serait une véritable trahison envers les lecteurs du
Témoin si nous les privions d’une
nouvelle qui doit nous réjouir tous:
celle d’un nouveau triomphe qu’a remporté l’Evangile dans une de nos provinces les plus reculées du royaume.
La Sicile catholique, la gloire des
Bourbons, a vu, en effet, le dimanche
17 mars, s’ouvrir un autre temple
évangélique, temple simple mais élégant, dans la ville de Vittoria.
Déjà le 14 mars, anniversaire de
S. M., Palerme avait eu le privilège
d’entendre un appel bien pressanldans
le temple vaudois qui se trouve être
placé dans une des rues principales,
et cela à l’occasion de l’inauguration
de la façade de cet édifice qui se
trouve être ainsi complètement transformé, et surtout avec goût.'
Une assemblée composée de plus de
300 auditeurs, appartenant, en grande
partie, à la studentesca, c’est à dire à
la meilleure classe de la société, se
trouvait là écoutant Mr. le Dr. Prochet
avec la plus grande attention. Rarement nous avons remarqué dans nos
temples tin aussi grand nombre d’étudiants, et nous espérons que Mr.
Musion aura le bonheur d’en attirer
plusieurs à la source de la vie. Son
champ nous paraît être bien beau, et
des amis fedeles et pleins de zèle sont
là pour l'aider.
Nous n’avons pu réprimer un sentiment de tristesse en contemplant
toutes les beautés, les merveilles de
, cette ville, qui forment un si grand
contraste avec l’ignorance et la superstition de ce pauvre peuple. De
Palerme à Galtanisetta, la nature déploie encore toutes ses richesses aux
yeux du voyageur étonné qui ne se lasse
pas de contempler. Galtanisetta ellemême, se trouve placée sur une petite
colline et on l’aperçoit de bien loin
dominant d’autres petites éminences
et la plaine. C’est dans cette ville que
travaille notre collègue, Mr. Et. Revel,
qui nous attendait à la gare. Quel
bonheur que de se revoir après 6 ans
de séparation! Mais il faut partir; la
diligence attend et il ne faut pas la
manquer car une voilure ne pourrait
se rendre à Terranova à moins de
100 francs; ce qui est joliment exagéré.
En diligence doue et nous voilà
entassés comme des ballots de marchandise; nos compagnons dé voyage
sont heureusement des gentlemen, et
parmi eux nous ne lardâmes pas à
découvrir un délégué de la surété publique, homme très instruit, patriote
éprouvé et intéressant comme il y en
a peu. Quoique la route fût bien longue,
12 heures san.s di.sconlinuer, pour recommencer de plus belle avec six autres heures, on ne se fatigue pas trop,
Car loiit est nouveau, climat, pays,
hàbitanls, mœurs, et tout nous frappe,
tout nous porte à réfléchir. Après 18
heures de diligence, nous voilà à
Vittoria, ville de 22.000 habitants,
très étendue et avec des rues bien
régulières. N’était la propretéqui laisse
un peu à désirer, on se croirait parfois
dans une de nos villes du Nord. C’est
à Vittoria que devait avoir lieu, le
17, l’inauguration du temple Evangélique et c’était la grande attraction
du jour, car tout le monde en parlait.
Bien avant 3 heures, une foule immense se pressait devant notre temple
et a pu lire avec pi'ofil, je'l’espère,
ce beau passage; « Venet à moi vous
tous qui êtes travaillés et chargés et je
vous soulagerai ri. Au dessus,'l’on appercevait les armoiries de l’Eglise Vaudoise: le chandelier avec ses sept
étoiles. Une croix en marbre blanc,
enfin, complétait la façade en disant
au peuple; «ici aussi on ei'oit au
crucifié ». Entrons, l’heure à sonné et
la foule a envahi l’espace qui lui élaii
réservé, les chaises étant déjà occupées
par les invités. Mais entrer, c’est une
4
-108s.
. ,ir
Ç.f
affaire sérieuse, tout est bondé, et on
doit fermer les portes pour éviter le
bruit des vagues populaires.
Le silence se rétablit lorsque Mr.
le doct. Prochet monte en chaire pour
Y déposer la Bible et pour prononcer
!e piière d’inauguration. L’harmonium
f'ail entendre ses notes sonores .sous
les mains de Miss Tell, et la prédication faite avec force sur ces paroles:
Je fi'ai point honte de l'Evangile de
Lhrist, puisqu'il est la puissance de
Dieu pour le salut de tous ceux qui
croient, produisent sur l’auditoire une
profonde impression.
La curiosité cependant, qui ne se
lasse jamais, produisit quelques légers
inconvénients, ce qui empêcha de célébrer la Sainte Cène avec les sept
nouvelles recrues qui s’ajoutèrent à
l’Eglise ce jour-là. Le soir une conférence donnée par le soussigné attira
environ 400 auditeurs; le lundi soir
un discours prononcé par Mr. E. Revel,
fut écouté par 300et plus de personnes,
et le mardi soir un appel adressé par
Mr.Rodio fut entendu aussi par plus de
,300 amis de l’Evangile. Le mercredi
soir un autre conférence donnée sur
ces paroles; «Je suis la vie» nous
induisit à prolonger notre séjour à
Vittoria jusqu’au dimanche suivant,
en ayant encore le privilège de nous
adresser, à 11 heures, à 250 auditeurs
environ, et le soir à plus de 500, au
nombre desquels tous les avocats de
la ville, dont la plupart viennent nous
remercier en nous serrant chaleureusement la main. Notre impression est
qu’une grande porte est ouverte à l’Evangile dans la ville de Vittoria; la
population libérale et incrédule nous
est favorable, et nous sommes persuadés que notre ami Mr. Ninay doit
être heureux et content du résultat
obtenu.
1! n’a pas semé en vain, car outre
le 66 membres formant le noysau de
l’Eglise, 19- catéchumènes, qui ne larderont pas à être bientôt plus de 60,
viendront s’ajouter à ceux qui déjà
mu publiquement confessé le nom de
Jésus-Christ. Mr. Vinay doit être heureux et reconnaissant, car le temple
est un des plus beaux que nous ayons
dans notre champ d’évangéljsalion, e*'
les éléments pour le remplir sont là
à sa portée. Il s’agit de prier et d’agir;
nous serons tous avec notre frère, dans
la lutte engagée, et nous le soutiendrons par nos prières.
Vittoria n’est pas seule à réclamer
l’Evangile; Comiso, Ragiisa et Modipa
demandent un ouvrier et que le Seigneur veuille nous le donner, c’est
le vœu sincère •
■ De votre dévoué
C. A. Tron.
Corresiïonbana
A PROPOS DES ANCIENS
Lwserne St. Jean, Mars 1889.
J’ai sous les yeux le formulaire pour
l’installation des anciens, où je n’apefçois rien de bien extraordinaire.
Les principaux dévoirs d’un ancien
sont:
1“ Une vie exemplaire dans le bien;
2° Exhorter les autres à marcher
dans la bonne voie;
3° Visiter les pauvres et les malades ;
4° Procurer la paix et l’union au
sein des familles;
5° Être prudent et discret à l’égard de ce qui se fait en consistoire.
Je pense ne pas m’éloigner du vrai,
en disant, que presque tous les anciens
et diacres Vaudois ont une vie exemplaire aux yeux des hommes, soit par
leurs paroles, soit par leurs actions.
Ils savent aussi garder le secret sur les
délibérations du consistoire, lorsque
c’est nécessaire. Cela ne demande pas
un grand effort, quand on en a pris
la bonne habitude.
Exhorter, visiter, et procurer la paix,
demande beaucoup plus de soin et
'il J
5
109 —
d’abnégation de soi-même, ce qui fait
qu’un bon nombre s’excusent et disent
qu’ils ne sont pas capables d’arriver
jusque là.
Je m’entretenais un jour avec un
autre agriculteur de cette paroisse,
homme d’une probité exemplaire,
chaud patriote, mais plus ou moins
indifférent quant à la religion; après
avoir combattu ce que celui disait au
sujet du devoir que nous avons d’éva'ngélisei\ nos compatriotes il ajouta:
« Voyez un peu 1 ancien tel, il n’est
pas toujours suspendu à la robe du
pasteurj comme vous faites vous, et
tant d’autres ; il assiste au culte quand
ça l’arrange, il laisse la liberté à tout
le monde de faire ce que bon lui semble,
il n’est pas toujours à vous ennuyer
pour des collectes, et pourtant, où
est-ce q^ue vous trouveriez un homme
plus affable avec tous, riches et pauvres, catholiques et protestants, et
aussi voyez comment il est respecté
de tout le rnopde? •
N’est-il pas vrai que les anciens et
diaeres, à cause de la position qu’ils
occupent dans l’Eglise, sont en odeur
de vie ou de mort, et que s’ils n’assemblent pas, ils dispersent? S’il se
contentent d’être en bon exemple au
monde et non aux vrais chrétiens, ils
seront une pierre d’achoppement, et
un sujet de scandale!
jC’est pourquoi je désirerais de tout
mon cœur, que les Anciens et les Diacres fussent nommés à terme et non
à vie, persuadé que tous ceux qui en
seront vraiment dignes seront lonjours
réélus, surtout si c’est la paroisse et
non le quartier qui les nomme.
L’on a parlé ici, dans le temps, de
ne plus donner à l’ancien la charge
de collecteur ; je sais de bonne source
que plus d’un ancien se démettrait,
s’il n’avait plus cette bonne occasion
pour visiter, au moins une fois par an,
toutes les familles de son quartier!
Une demande encore pour finir.
Dans les examens, dits de quartier,
est-ce mieux de s’en tenir à une simple
réunion sans autre, ou bien d’y ajouter l’examen sur l’état religieux des
himilles qui composent le quartier,
de. leurs relations entr’elles, et aussi
avec l’aneien ; au risque de voir se produire quelques inconvénients?
Je signe: Un Vaudois qui est fidèle
à son Eglise, parcequ’il sait et sent
qu’on y prêche la pure doctrine de
Christ.
LËTTKË CIKC[]ÜIBË<^>
Que les pasteurs des églises vaudoises
du Wurtemberg ont adressée aux Vaudois et aux descendants de Vaudois qui
parlent la langue allemande.
Bien-Aimés Frèbes,
Les églises vaudoises du Piémont
qui, au nombre d’environ 25000 âmes,
habitent les vallées de Pérouse, de
St. Martin et de Lucerne, vont célébrer en août et septembre prochains
le deuxième centenaire de la glorieuse
rentrée dans leurs vallées.
Ce fut pendant bien des siècles que
le petit peuple des Vaudois, «l’Israël
des Alpes», entouré des grandes erreurs de Rome tint une plus pure foi et
souffrit avec constance les plus cruelles
persécutions.
En 1686 le duc de Savoie, leur souverain, pressé par Louis XIV, chercha
à mettre fin pour jamais à cette église
des martyrs. Par un édit du duc tout
service évangélique fut défendu sous
peine de mort; il ordonna de démolir
toutes les églises évangéliques, d’exiler tous les pasteurs et maîtres d’élever tous les enfants dans la foi catholique.
Devant cet acte de violence les Vaudois crurent que c’était le cas d’obéir
à Dieu plutôt qu’aux hommes et ils défendirent par les armes leu'rs droits.
Après quelques combats victorieux,
ayant reçu la promesse de tolérance,
ils mirent bas les armes.
Mais les ennemis, usant la trahison,
se jetèrent sur ces gens sans défense;
plus de 1000 Vaudois furent tués, plus
de 10.000 moururent dans les prisons,
2.000 enfants furent ravis pour être
(1) TratiuiLe tle Talleinand en iVanuais par A.
MiLtü’lci, pasLeui* de Pinache et du S«rres (WurL
teînbei'g, .
6
HO^
m;
élevés dans la foi catholique; ce furent. seulement quelques milliers de
survivants auxquels le duc permit —
d’émigrer.
C’est à Genève et en d’autres lieux
qu’ils furent accueillis d’une manière
hospitalière; cependant sur la terre
étrangère, ils pleuraient en se souvenant de leurs vallées. Henry Arnaud,
pasteur et colonel vaudois, réussit à
rassembler neuf cents hommes d’entre
les dispersés, et à conquérir avec eux,
d’un assaut héroïque leurs vallées natales, en 1689. De tels exploits furent
accomplis que l^histoire universelle
n’en saurait raconter de plus grands
et de plus hardis.
Les descendants de ces héros, unis
à vous par les liens du sang depuis
des siècles, veulent célébrer le souvenir de cette glorieuse rentrée à laquelle l’église vaudoise doit d’avoir
siirvéçu, par diverses fondations.
A La Tour la Maison Vaudoise s’élèvera comme un symbole visible de
l’union de la famille vaudoi.se, en fournissant une salle pour l’assemblée supérieure de l’église, une école évangélique sera établie à Balsille, où
Jadis les derniers 400 Vaudois résistèrent à l’armée franço-savoyarde.
Pour adhever cela, les frères du Piémont .s’adressent aux Vaudois de tous
pays. Les pasteurs des églises Vaudoïses du Wurtemberg, non moins que
leurs parois.giens, regardent comme tin
honneur de répondre à cet appel et
d’envoyer une offrande d’actions de
grâces dans les vallées par une députation d’un pasteur et d’un memDre
laïque.
Le petit nombre des Vaudois du
Piémont font tout ce qu'ils peuvent
pour conserver leur église et pour
élever le chandelier de l’évangile dans
le pays où les erreurs papales prirent
naissance. Ils s’appliquent à l’oeuvre
d’évangéli.salion dans toutes les grandes ville.s de l’Italie.
Montrez-leur que vous n'avez point
oublié les pères pieux et la patrie
éloignée dont quelques-uns de vous
parlent encore la langue.
Coopérez afin que la devise de l’église vaudoise devienne vraie de plus
en plus: Lux hicêt m ieweftrfo. — La
lumière luit dans lés ténèbres.
Veuillez ngrèeif les salutations cordiales de
vos dévoués
Dürrmenz (Aueyras): Parel pasteur; CaStan maçon. Enzberg-Sinac:
Weilbrecbl pasteur; Schônlhaler-Giraud, syndic. Gros-Villars: Shott pasleur; Combe ancien. Neubéugslell,
(Bourset):Brudipasteur; Ayassemaire.
Noi'dhausen: Moerike past. OelbronnPelit-Villars : Slierlin pasteur; Vinçon,
maire.Oeüsheim-CoiTes-Scbœnenberg:
Mosér, past.; Rolle syndic; Fallmon
diacre. Pérouse: Kopp pasteur; Vinçon maire. Pinache-Serfes: Mærkl pasteur; Bertel ancien; Mondon maire.
Wurmberg-Bâremhal: Kleil pasteur;
Jourdan conseiller.
Janvier, Ì889.
VAvvisatore Alpino a publié aussi
la traduction d’un article Ifès hienveillanl de M. E. Van der Meulen dans
le Mewws van den daç, où cet ami
des Vaudois, qui a visité deux fois les
Vallées en 1848 et en 1859, résume
les faits relatifs à la Glorieuse Rentrée
et, se rapportant à la circulaire 20
nov. 1888 de la Commission Synodale
de l’Eglise Réformée Hollandaise, exhorte chaleurensement ses coréligionnaires hollandais à envoyer un cadeau
de fête aux Vallées.
«Qu’il n’y ait question ici. dit-il,
ni de secte ni de division, c’est quelque ôhose qui nous concerne tous,
c’est la question du protestantisme
que les Vaudois défendent au midi.
» Lallollande catholique îî envoyé au
Pape, lors de son jubilé, ses présents
précieux, son adresse dans laquelle
elle exprime le vœu du rétablissement
du pouvoir temporel de ce pontife.
Nous pouvons comprendre cela si nous
nous plaçons air point de vue catholique.
» Que la Hollande protestante maintenant montre qU’elle apprécie les lui-,
tes et les souffrances que pendant tant
de siècles celte petite troupe de fidèles a supportées et aussi la bénédiction que les Vaudois apportent ac-
7
.IH .....
luellemenl sur la presq’ile eriUère et
la iiiagnififjue Sicile.
» Dans leurs cœurs il n’y a pas trace
de ressentiment à cause des torts qu’on
leur a fails, mais bien de la reconnaissance, envers,Dieu premièrement, puis
envers les nobles catholiques, le grand
Charles-Albert, Gavour, le marquis
d’Azeglio et d’autres qui leur ont assuré la liberté politique en premier
lieu, puis la liberté religieuse... ».
Sousciiplioi) «raclinns «le grâces
pour le Bicentenaire de la Gloriense Rentrée
Des Vaudois du Missouri (Etals Unis).
MM. Berlalol Jacques de Pramol,
frs, b; Planchon Jean Pierre, ancien
du Villar, 10; Griset Moïse de Che^
nevière, 7,50; Reynaud François de
Pramol, 5; Long Jacques de Pramol,5;
Bonnous Alexandre de Pramol, diacre, 5; MargheriteLantaret-Maurin, 5;
Vinçon Léopold de St. Germain, 5;
Griset Jacques d’Envers-Pinache, 5;
Plavan François de St. Jean, 5; Gaydou
Matthieu, Angrogne, 5; Bouvier Jean B.
de Pramol, 5; Arnaud Emile, (Drôme)
2,50; F. J. Jacroux, 1,25.
Total, déduction faite des frais d’envoi, fis. 70.
SOUSCRIPTION POUR LA VEUVE
ET LES ORPHELINS DE J, B. COUGN
Montant des listes précédentes
frs. 1052,55.
Mr. le docteur Prpchet, frs. 10;
Mr, Ch. A. Tron pasteur, 25.
Par Mr. Hugon pasteur, Rara (ÿ.me
liste) ■
Mr. Joseph Morel de Jacques, frs. 5;
Jac. Canton, 2; MMs. Cesarine et Marie
Morel, 2; MM. 6. Morel, 2; Michel Morel
(Rivoires), 0,50; J. Ribet, 0,50; Michel Morel (Bonne), I ; Jacques Morel, 5;
Jean Mprel, 2, Jean Jacques Morglia, 3;
B.mi Durand (Castel), 0,60; Barthélemi Müurglia (Rua), 2; B.mi Fries, 5;
Jean Gay, 1 ; Jean Bevel, 0,10; Barthélemi Bivoire (Rua), 2; Guillaume
Pavarin, 1 ; Cyprien Bivoire, 1 ; An
toineOdin, 1; Sidrac Malan, 2; Pierre
Mûurglia, 1; Michel Rivoire, 5; Antoine Odin (Vigna), 1; Jacques Reymond, 5; Jean Goss, 2; Daniel Rivoire.
(Ente), 3.
Les habitants de Rumer (Rora) ont
remis directement à la veuve (C frs. 40.
Total frs. 1183,25.
Le Comité de l’Association Pédagogique se trouvant dans la douloureuse
nécessité de s’occuper d’une œuvre de
bienfaisance analogheà celle qui a reçu
du public vaudois un accueil sympathique, déclare close la présente souscription, et remercie tous ceux qui ont
bien voulu répondre à son appel.
©Ktonique ®auboÌ0c
Nous apprenons par des lettres particulières, que Mr. Adolphe Jalla, parti
de Dartmouth, le 15 février sur| le
Garth-Castle, est arrivé au Cap le 7
mars, après une heureuse traversée de
21 jours. Après moins d’une semaine
de séjour dan.s la ville du Cap, Mr,
Jalla devait partir pour Kimberley,
où l’agent Mr. Musson l’aidera dans
ses préparatifs de voyage à travers le
désert. Il pourra arriver D. V. à Mangwato à la fin de mai, pour en repartir au
commencement de juin, et atteindre
ainsi le but de son long voyage le
plus tôt possible. N’oublions pas de
recommander à Dieu, dans nos prières
ce jeune missionnaire en route pour
son champ de travail, et ceux qui dej.^
combattent aux avant postes de l’armée de Christ. j. p.
fie» ue |)oUitqu€
glalie. — La chronique de la
Chambre des députés et du Sénat
n’offre pijs grand intérêt; l’abolition
de la Caisse des Pensions, proposée
par le Gouvernement, vient d’être
votée, et l’hon. Crispi a présenté le
projet relatif à la réforme pénitentiaire.
S. M. Hrnberl 1 a accepté ta double
invitation de se rendre à Naples pour
kl
8
•Il 2™-.
l’inauguration des travaux de svenIramento, el h Lecce pour celle du
monument érigé à Victor Emanuel.
• L’Eglise de S. Carlo al Corso, à
Rome, où prêche le fameux Padre
Agostino, a été le ihéâire de quelques
troubles, occasionnés par l’explosion ,
d’une bombe en carton. Une interpellation a été adressée à ce sujet par
un membre du Sénat au Ministère de
l’Intérieur.
Des grèves et désordres se sont manifestés, par ci, par là, dans la province de Corne, provoqués par les
trtstes conditions financières des paysans.
Friënee. —Le gouvernement avait,
parait-il, l’intention de procéder à
l’arrestation du gén. Boulanger comme
très gravement compromis dans les
affaires de la Ligue des Patriotes,
mais l’opposition de quelques ministres et le refus du Procureur généra!
Boucher de signer la demande d’autorisation à procéder contre le général
ont fait ajourner l’effectuation du projtît. Le brave général, laissant ses amis
dans le pétrin, a cru prudent de se
mettre en lieu de sûreté en se réfugiant à Bruxelles (Belgique).
II vient de lancer depuis là un proclame virulent dans lequel il gratifie
du litre de vils les membresdu cabinet.
Il est possible que le Ministère belge
ne lui laissa pas jouir longtemps de
son refuge.
Cette courageuse fuite du champion
de la nouvelle république de l’avenir
semble devoir lui aliéner bien des
adhérents, et a déjà produit une scission
dans le camp Boulangisle.
Le gén. est fini, mainlenanl, dit un
journal ; espérons que oui, mais il est
à craindre qu’il ail la vie dure.
En attendant, le procès intenté par
le Ministère à 7 des chefs de la Ligiie
attire un public énorme, el est suivi
avec inlérèl par tout te peuple français.
Le Minisire Spuller interrogé par
un dépiilé à propos de la reprise du
Irailé de commerce avec l’Ilalie a
l'épondii d’une manière évasive, mais
qui laisserait croire qu’il ne verrait
pas de'mauvais œil que l’on arrivât
à modifier les tarifs de douane, principale causes de la tension de rapports entre les deux sœurs latines.
Une collision entre deux bateaux,
dans le canal de la Manche, a occasionné, avec la perte de l’un de ceuxci, la mort de presque tous les passagers. Le prince Jérôme Bonaparte à
échappé à la mort avec un ou deux
autres,
— L’impératrice est malade à Pesl et a dû renoncer à partir
pour Vienne.
Mgvita§»ae. — L’état de santé du
roi ne faisant qu’empirer, les Etats
Généraux ont décidé de nommer une
régence.
AfriQne. — Les troupes abyssines
ont été à plusieurs reprises battues
par les dervisch à Meterama. L’on
assure même que le Négus a trouvé
la mort sur le champ de bataille el
que Ras-Alula est gravement blessé.
Afftttoff. -- Un terrible ouragan a
causé le naufrage de 6 vaisseaux de
guerre, dont S allemands el 3 américains; le nombre des morts est évalué
à plus de iSO personnes.
Anooooe
La 16."''' Session de la Conférence
du District Piémont-Ligurie, s’ouvrira
1). V. à Turin, le 10 courant,à 8 heures
du malin. F. Klett sur.
4i" anniversai'io della Emancipazione dei Valdesi e Bicentinario del
loro Glorioso Rimpatrio.
Discorsi pronunciali la sera dei 18
febbraio 1889 in occasione della feste
Commemorativa promossa dall’Unione '
Crist, di Torino.
Celle brochure de 40 pages in 8°
conlenanl les discours de MM. V.
Morglia, C. A. Tron et W. Melile se
vend au profit du Musée Vaudois.
I Prix, Fr. 1.
S’adresser à M. V. Morgiia, via Ormea,
4, Turin, el aux Libraires de La Tour.
Ernest Kobert . (lerant. ______
Pig'aerol, lmp. ehianlore-MascaVelIt.
•5^