1
Année Dixième.
PRIX D'ABlîONNF.MfiNTPAHAK
Italie . . t.. 3
Tous liis'imys tî« l'Unloii
rio posta , . ■ ö
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Pomaretlo rPinerolol Italie,
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TéîJîCtn, PomareUo (Pineroloj
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Ptfws wie süi'cs (cMOiìia. Acpks 1, S.
Suivant U vérité avec I«. chuirité. Eph.
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1'' Février. Voaioir éc qu’on sait. — Correspandcmue. — Fnrk'irs. ■— Chronique Vak(loise. — Nouvelles religieuses. — Bevue
poUlique. — AnnoiiGO.
i#t' ©vrier*
(Luc xv'i, 8)
S'il y a beaucoup de gens qui,
faute de savoir ce qu’ils veulent,
et de se proposer un but précis
à atteindre, dépensent leur vie
et leurs forces sans profit pour
eux-mêmes et pour d’autres, il y
en a bien plus encore qui, faute
de vouloir ce qu’ils savent, vont
.au devant d’une ruine pareille et
d’une J condamnation plus grande
encore.
Même dans les chose? de ce
monde celui-là seul a la presque
certitude, de réussir, qui veut fermement et avec persévérance un
objet q.ui n’est pas absolument
hor? de .sa, portée, et qui emploie
les moyens qu’il sait les plus .propres à l’acquérir. L’obstinationv .à
rêver l’impossible est de la folie
plu.têt que oette Yofonté énergique
à laquelle le succè.s est plus souivent assuréSi^fo'si la sagesse,doit
nous prescrir% de proportionner
notre but â‘ li^mesure de nos ressources matérielles et iutellectuelle.s, la pirudence doit nous
guider dann#’" l’emploi des moyens
les plus sûrs pour l’atteindre.
C’est lorsque le but. et les conditions d'y parvenir ont été clairement déterminés, que le rôle de
la volonté devient .prépondérant.
Sans elle le bnt,:quelque brillant
qu’il soit, s’éloigne .au iieu:de. se
rapprocher, et les moyens les.plus
excellents perdent de jour en jour
de leur efflcacei. comme les armes
se rouillent^ii^fon ne s’en sert
pas. 'i
Qui n’a c»nnu dieqces hommes
remarquablement intelligents, capables de donner les meilleurs
'M
2
conseils et qui végètent dans l’indolence, souvent aussi dans le
dénuement, simplement parcequ’ils n’ont pas su vouloir pour
eux-mêmes ce qu’ils savaient si
bien recommander aux autres ! Et
lorsque nous les avons entendus
attribuer à quelque circonstance
malheureuse, ou à des injustices
dont ils seraient les victimes, le
pauvre état auquel ils se voient
réduits, nous aurions pu leur dire,
# et peut-être l’avons-nous fait: Vous
moissonnez ce que vous avez
semé. Vous saviez que « la main
du diligent l’enrichit, » et vous
avez vécu dans la paresse. Vous
saviez que « s’il y a un temps
pour répandre, il y a aussi un
temps pour ramasser, » et vous
avez toujours répandu , aussi longtemps que vous l'avez pu, sans
jamais vous donner la peine de
ramasser. N’accusez donc personne
de votre triste condition, attribuez-la à votre propre folie.
Mais il y a un aveuglement bien
plus coupable et plus funeste encore que celui de ces hommes
qui, sachant bien se proposer un
but, et connaissant les conditions
pour l’atteindre, attendent follement que le but s’approche d’eux
et que les conditions se remplissent d’elles mêmes, sans qu’ils y
prennent la moindVe peine. Lorsque Jésus eut guéri l'aveugle-né
(Jean ix) et qu'il se fut fait connaître à lui comme le Messie, il
ajouta cette étrange déclaration:
« Je suis venu dws ce monde
pour exercer le jugement, afin
que ceux qui ne voient point
voient, et que ceux qui voient
deviennent aveugles ». Sur quoi
quelques-uns des pharisiens qui
étaient présents lui dirent: «Et
nous, sommes-nous aussi aveugles?» Jésus leur répondit: «Si
vous étiez aveugles ( sans connaissance de la parole de Dieu et
des prophéties relatives au Messie}
vous n’auriez point de péché (en
ne croyant point en moi); mais
maintenant vous dites : Nous voyons
et c’est à cause de cela que votre
péché demeure ».
Voilà des hommes qui savent,
mais ne veulent pas. Au lieu de
se laisser convaincre par tout ce
qu’ils voient et entendent de ce
Jésus de Nazaret, ils s’affermissent
dans l’aversion qu’ils ont éprouvée
pour lui dès le commencement;
ce qui devrait leur ouvrir les yeux
rend leurs ténèbres toujours plus
profondes et leur péché toujours
plus grand. Ce sont ^es .mêmes
docteurs de la loi, ayant la clef
de la scfence biblique, te disant
les maîtres des ignorants et les
conducteurs spirituels du peuple,
auxquels le Sauveur avait déjà eu
l’occasion de révéler la cause réelle
de leur éloignement pour sa personne et pour sa doctrine, en leur
disant: tiows ns voulez pas venir
à moi pour avoir la vie. ( Jean
v, 40).
Qu’il règne encore aujourd’hui
beaucoup d’ignorance, même au
sein des églises privilégiées , c’està-dire jouissant depuis longtemps
d’un ministère fidèle et en possession de toüs les moyens d'instruction et d’édification, c’est ce
qui n’est malheureusement que
trop vrai: ceux-là seuls le cou-
3
35.
testent qui partagent eux-mêmes
cette ignorance, ou qui ne se sont
jamais souciés d'en constater l’existence. Cela est vrai surtout,
là où le gros d’une population ne
connaît que très imparfaitement
la langue même de l’enseignement
et de la prédication. On est parfois consterné en entendant les
réponses, ou les observations qui
sortent de la bouche de gens que
l'on supposait parfaitement au
clair au moins sur les questions
religieuses les plus essentielles au
salut.
Malgré cela et en supposant l’ignoranceraême plus grande qu’elle
ne l'est en réalité, il est hors de
doute que ce n’est pas elle qui
ferme au plus grand nombre l’entrée du royaume des deux; c’est
bien plutôt une volonté rebelle,
à ce quelle sait être la volonté de
Dieu, l'orgueilleuse présomption
d’entrer autrement que par la
porte étroite.
Sont-ils nombreux parmi nous
les chrétiens de profession qui se
sont proposé dans leur cœur de
vivre d’une manière conforme à
la vérité qu’ils connaissent, et
pour autant qu’ils la connaissent,
et de se conduire d’une manière
digne de leur vocation sainte?
Où sont-ils ceux que la crainte
d’offenser Dieu et de déshonorer
l’Evangile fait marcher dans une
constante vigilance, et qu'aucune
considération humaine, ni aucun
intérêt mondain n'est capable de
détourner du but vers lequel ils
marchent en combattant?
N’est-il pas vrai que .si l'on demande à l'un on l’autre de ces
hommes qui font grand cas de
leur titre de disciples de JésusChrist, pourquoi il a commis telle
ou telle action condamnée par la
parole de Dieu et contraire à
l’exemple de son maître, il aura
la bouche fermée, et qu’il n’osera
pas dire qu’il ignorait qu’elle fût
mauvaise ? C’est donc un homme,
ou plutôt ce sont des hommes
qui en réalité ne veulent pas ce
qu’ils savent. Si du moins, dans
le .sentiment de leur impuissance
et après avoir confessé, comme
l’Apôtre, qu’ils ne font pas le bien
qu’ils voudraient faire tandis qu’ils
font le mal qu’ils ne voudraient
pas faire, ils s’écriaient comme
lui: «misérable que je suis! qui
me délivrera de ce corps de mo^rt î»
Mais, non, ils en ont pris leur
parti ; vouloir toujours le bien ,
môme quand il impose de douloureux renoncements et d’incessantes luttesi, c’est ce qui est au
dessus de leurs forces ; Dieu le
sait bien et il leur tiendra compte
du bien qu’ils font sans efforts et
en suivant le penchant naturel de
leur bon cœur. — Et comme aucun
relèvement ne s’opère, ni aucune
œuvre vraiment bonne ne s’acj complit sans des efforts personnels de l'homme, il s’en suit fatalement que ces disciples qui
connaissent plus ou moins exactement leurs obligations mais qui
ne s’efforcent pas, de tout leur
cœur, de les remplir, se trouveront en définitive rejetés comme
ouvriers d'iniquité.
« Il aurait mieux valu , dit Saint
Pierre, à ces auditeurs oublieux ,
à ces disciples rebelles, de n’a-
4
AI»»VA «.* vr
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V-AAiAJW^A.AA.AJ-'VAJWXA/VAyWAAA.A/WA.AAAJ*
voir jamais connu la voie de lajustice qu’après l’avoir connue de
se-détourner du saint commandement qui leur avait été donné »,
(il PiKRHE -ll, 21).
1 ®om0pubance
- Covoillcs pi'üij Nondiâtf;!, 20 jànwor 1084,
Bim cher et honoré Monsie^ir, ,
Puisque l’Eglise Vaudoise commence
à prendre un vif intérêt à l’œuvre
missionnaire, du moins c’est rimpre.ssion que j’en ai eu pendant mon court
séjour aiix Vallées , j’ai pensé que je
ferais peut-être bien' de vous envoyer
un petit compte-rendu, aussi court
' que .possible, de la magnifique soirée
que nous venons de passer à Neucliâtel, dans le Temple de l’église
indépendante^ où plus de deux mille
personnes^ dont plusieurs étaient venues, de bien loin, ont assisté aux
adieux des missionnaires MM. Berthoud et Ed. Jaéottet, de leurs dames
et de M"« Jacot qui part, comme
institutrice et garde-malade, pour
Valdesia. L’auditoire était si nombreux qu’on a dû enlever des portes
d’entrée, pour faire de la place, et
un tel courant de sympathie existait
dans toute l’assemblée, que j’ai pensé
à plusieurs reprises : que n’y a-t-il
ici qussi de nombreux Vaudois ! ils
en eûlporteraient tous cerlaineracnl
une impression bénie, et leur-'zèle
pour la mission, pour l’avancement
du règne de Dieu, au près comme.au
loin, recevrait une puissante impulsion. — Pour vous donner une juste
idée de ce qu’a été celte fête bénie
et imposante, il faudrait pouvoir vous
raconter le tout en détail, mais ayant
dû rester debout trois heures consécutives, mes notes ont été très incomplètes, aussi me bornerai-je à
ne vous en donner qu’un petit résumé.
La réunion d’adieux avait été fixée
pour 5 heures de l’après-midi, mais
ù quatre et demie le temple était déjà
comble. A cinq heures précises, l’asserahléo, entonna le chant:
Egüsi! cUi .Seigacui", îm c1o.=itins ¡siaMoiuplisisciit,
puis M. Robert, un des trois pasteurs
de Neuchâtel ,• adressa à Dieu une
prière, et prit ensuite pour texte
Prov. XI, 25, exprimant aux cinq
missionnaires, a,ssis en face de la
chaire, dans un discours ôû l’énio-»
tion se trahissait sans j cesse, toute
la sympathie que l’église indépenr
dantc de Neuchâtel iiourrissait pour
eux tous, qu’elle avait vus naître,
grandir, au milieu d’elle (sauf mon- ,
sieur Berthoud), qu’elle avait admis
à la Sainte Cône, et qu’elle avait appris à aimer et à estimer; aussi s’engageait-elle à prier pour eux et à les
suivre de son ail'ecüon. Il leur montra
ensuite la grandeur du privilège que
Ic; Seigneur leur accordait, de porter
au loin son évangile, car il n’y a rien
de plus beau que de partir comme
missionnaire, si ce n’est de mourir
pour aller vers Dieu, 11 termina son
éloquent et chaleureux disco.u,rs, eii'
rappelant que 20 ans passés, le 10
janvier 4864, M. Raraseyer, missionnaire iieuchâlelois, chez les Achantis,
leur avait aussi fait ses adieux , dans
ce même Jcraple, et que le 24 janvier
4874 à onze heures du soir, le même
M. Ramseyer, après un long emprisonnement, partait enfin de Coumas.sie, libre. i
M. Paul de Canton prit la parole
au nom du Comité de la Mission
Romande, et recommanda tout,d’abord à la sympathie des auditeurii
les missions de Bâle, M. Ramseyer,
M. Jeanniairet et la mission de Paris,
qui compte de nombreux amis ici.
Adressant la parole à M. Ed. Jacoltet
et à sa compagne, il les assura de
son plus vif intérêt pour leur œuvre,
parcoqu’il aimait de la même affection
la mission de Paris cl la mission de
la Suisse Romande. Se tournant vers
les trois ouvriers de la mission Romande, il leur ,montra en quelques,
mots, comment le Seigneur avait béni
leurs efforts parmi les Magwamha,
à tel point que, au bout de peu
d’années de labeur seulement, deux
5
J.-*
----------37
slations-llorissanics (ilaienl. fondées:
Elim et Valdésia. — Il ÎH senlii- anx
membres de d’Eglise quel grand privilège clic possède, d’être assez riche
pour faire de tels sacrifices, mais
que CO privilège leur rappelait aussi
le devoir de leur part, d’une consécration plus coinplèle à Bien en lullant avec les’missionnaires qu’ils envoyaient, par la prière. M. Goulon
montra que cct envoi de 7 missionnaires à la fois (il y en a 4 du canton
de Vaud), était un acte de foi de la
part du Comité, puisque le Seigneur
ne demande jamais de nous quelque
chose qui soit au dessus do nos forces.
M, Willuauer, pasteur à Neuchâtel,
présenta les adieux de la paroisse de
Ncuchâle! et du Conseil d’église, disant que l’afleclion que l’égii.se avait
pour eux datait depuis bien longtemps; qu’elle aimait M. Paul Ikrthoud et sa compagne, fille d’un pasteur de Neuchâtel, mort en "1882 ;
qu’elle, aimait M. .lacoUot qu’elle avait
vu naître, .grandir, et sc consacrer
nu St, Ministère; qu’elle aimait les
deux dames depuis leur enfance ;
qu’enfin elle aimait M''” Jeanne Jacot
comme une mère qui voue à l’enfant
qui s’en va seul, plus d’amour et de
sollicitude, qu’à celui qui part en
compagnie; en un mol, que tous
possédaient l’affection de l’église, et
qu’ils devraient l’emporter, sans arrière-pensée.
Après.un chant, M. Paul Berlhoud
monte en chaire, et dit qu’il était
bien doux pour lui, d’assister à celle
cérémonie, et que c’était le eœiir
plein d’érnolion qu’il exprimait sa
reconnaissance, pour J’aceueil reçu,
et qu’en entrant il avait pensé que
si le St. Esprit n’eût pas dit dans
rEcrilure que les femmes ne doivent
pas parler en public, il aurait laissé
la. parole à sa femme en ce moment.
Si je n’ai pas, dit-il, l’avantage d’être
membre de l’église de Neuchâtel,
je le suis d’une église sœur CVaud),
et c’est ainsi que vous m’avez
reçu comme votre missionnaire depuis bientôt trois ans, et maintenant
que ma compagne bien-aimée est
votre enfant, je puis me considérer
toujours plus comme votre missionnaire; ainsi lié à vous par le sang
et l’affeclion, ici chez vous, je me
sens chez-moi, comme un enfant d’adoption , tandisque les autres le sont
par la naissance. Votre enfant, que
vous avez nourri, vient vous, dire
adieu, pour aller en votre nom annoncer le salut aux païens ; nous
comptons sur vos prières, vous avez
fort promis, nous avons tout reçu,
et il ne nous reste qu’à partir avec
courage; il est doux, pour le missionnaire de se sentir, pour ainsi
dire, porté sur les bras par les
siens; l’œuvre e.st grande, et toutes
nos forces ne seront pas de trop. 11
monlia ensuite quel grand changement il Y avait depuis sa première
arrivée chez les Magwamba.
Après neuf ans_, des églises clirélienncs y sont déjà fondées, On demande la parole de Dieu, et on nous
attend. Deux stations jusqii’à présent,
Valdésia depuis 9 ans, Elim depuis
â ans, et des annexes desservies par
des évangélistes; (f abrège beaucoup).
M. Creux va revenir pour se reposer, moi j’irai à Valdésia, anpirès
oe mon frère, pour évangéliser les
environs; M. Thomas ira à Elira avec
M. Jacques, pour sc former; nos deux
artisans établiront un moulin et auront de nombreuses constructions à
faire. M'‘® Jacot soignera les malades
et prendra soin des écoles ; ainsi le
travail est surabondant, on nous attend et on nous prépare de l’ouvrage ;
mais nous sommes heureux de retrouver, là-bas, une famille spirituelle.
M. JacoUet monte en chaire, ^ci
dit; Ne soyez pas étonnés, si on vous
disant adieu, je.me sens comme écrasé
par les sentiments divers qui s’agitent en moi; il en coûte de dire
adieu à ceux qu’on aime, à im„passé
aimé et heureux; et à imposer des
sacrifices à ceux que nous aimons.
Pour nous, nous aurons des compensations, nous quittons les nôtres,
mais c’est pour retrouver là-bas, la
grande famille chrétienne, que Dieu
nous a donnée, mais vous qui restez,
priez pour nous particuliérement j et
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pour eux. Que le senlimenl qui domine ici, soit un sentiment de joie
et de reconnaissance; je suis heureux
que Dieu m’ait choisi et m’ait donné
une compagne pour partager mes travaux. Nous partons joyeusement, parceque nous savons que parmi toutes
les vocations, il n’en est pas de plus
noble et de plus redoutable. Dieu
saura, pour nous comme pour tant
d’autres, tirer sa gloire de notre infirmité.
Vous aimerez d’un même amour
les Bassoulos et les Magwamba ; quant
il moi je n’oublierai jamais tout ce
que je dois à celte église, tout ce
que je dois à M. Junod, aux autres
pasteurs de l’église, aux professeurs
de théologie, et surtout à M. Frédéric
Godet; ce sont là les liens qui me
rattachent à vous, nous serons des
collaborateurs.
M. Fréd. Godet, chargé d’adresser
la dernière parole d’adieu , dit ; Vous
êtes chair de notre chair cl os de
nos os; votre œuvre, vos joies et vos
douleurs, seront les nôtres. « Comme
le Père m’a envoyé, ainsi je vous envoie >. Votre mission n’est pas autre
chose que la continuation et l’extension de la mission du Sauveur, demeurez en .Jésus, le regard sur lui,
votre foi en lui et votre œuvre sera
la sienne, pareeque sa force sera la
votre. Il leur dépeint ensuite, avec
le charme dont il a seul le secret,
le cortège africain qui les recevra, le
cortège céleste qui les accueillera
dans la gloire et termine ainsi son
discours: je vous dis adieu, comme
à des privilégiés; désormais un lien
indissoluble existera entre le Transwaal, le Lessoulo et Neuchâtel.
Quand l’Eglise Vaudoise pourra-telle célébrer une fête pareille? Ce
jour-là, plus que jamais, elle se sentira bénie et fera l’expéiience que
plus on donne à l’Eternel et plus
aussi II donne. Je sais que l’Eglise
Vaudoise fait beaucoup pour l’extension de l'Evangile, et que le Seigneur
l’a déjà abondamment bénie.
J’ai le ferme espoir que les signes
avant-coureurs qui se manifestent
déjà parmi les chrétiens des Vallées
seront bientôt suivis de la réalisation
de mes vœux. ?
Votre dévoué
Louis Jalla sf. lli.
La femme de Brigham Young.
— On écrit au Progressa, de Sait Lake
City, la capitale des Mormons, que
Mary V. Young, femme de feu le prophète Brigliam Young, vient de mourir
à l’âge de quarante ans. Seize autres
veuves du prophète sont encore en
vie et quatorze demeurent à la Cité
du Lac Salé.
Le froid aux Etats-Unis. ~ Tandis
que nous jouissons d’un hiver, assez
doux, le froid est intense aux EtalsUnis d’Amérique. A Chicago le Iherrnomêtre est descendu à 15 degrés
au dessous de zéro; à Jamestown on
a eu un froid de 25"^ sous le zéro.
On a vu les chauffeurs couverts de
glace et des vaisseaux entrer dans le
port de New-York avec un aspect fantastique comme s’ils avaient été de
crystal...
Un naufrage. — Le bateau à vapeur
City of Columbus, qui faisait voile
de Boston à Savannah, a donné dans
les écueils sur la côte du Massachussel,
11 y a eu 124 victimes. Quelques hommes seulement ont pu se sauver. Le
bateau a coulé à fond.
Une lettre originale. — Un peintre
écossais fort distingué, écrivait dernièrement à un doses amis: « Mon cher
T. — Il est arrivé ces jours-ci à la
maison un drôle d’être, sans le sou ;
sans même une poche pour le mettre,
cas échéant. Il n’était pas même en
haillons; il s’est présenté sans la
moindre guenille pour couvrir sa
nudité. Il n’a pas pu, ou bien n’a
pas voulu, nous dire son nom ni répondre à nos questions.. Il s’esl contenté de nous répéter sans fiji sa
salutation, jusqu'à ce qu'il a bien
fallu lui fournir des habits. Nous
avons eu de la peine à le nettoyer
7
39
cl à le rendre présentable et quand
nous lui avons oiTeri à manger, il
s’est mis enlikilère et n’a voulu prendre autre'chose que du liquide. Je
crois que c’est là sa seule nourriture.
Il paraît vieux, car il est chauve et
sans dents. Il a causé à ma femme
une telle frayeur qu’elle a dû se mettre
an lit et le médecin qui la soigne
tout en donnant l’espoir qu’elle pourra
surmonter ce choc nerveux, nous recommande d’aviser à ce que semblable
visite ne se répète plus. Le garnement s’est établi ici et il n’y a aucune
apparence qu’il veuille décamper bientôt. J’espère que M™® T. et vous viendrez nous voir et nous donner quelque
bon conseil.
Vo/re dévoué
T., embarrassé, montra celle
lettre à quelques amis. Les uns furent
d’avis qu’il s’agissait d’un mauvais
sujet à faire coffrer par les gendarmes;
d’àulres crurent qu’il s’agissait d’un
pauvre fou; même un banquier crut
qu’il s’agissait de quelque poisson.
Finalement trois mères ac famille
expliquèrent l’énigme en déclarant
que l’intrus ne pouvait être qu’un
enfant nouveau-ne du peintre.
Un legs au Pape. — Un journal
de Rome annonçait dernièrement que
le jour de l’an, le pape aurait reçu
de Londres la nouvelle qu’une dame
dont la souscription annuelle au
denier de S. Pierre s’élevait à francs
100.000, lui aurait laissé par testament une somme de 120.000.000 de fr.
Le pape a envoyé à Londres un de
ses neveux avec Mgr Calaldi pour
retirer ce legs.
®Kr0iûquc SHiuihoiee
Une agréable visite. — Notre excellentarniMonsieur Joseph Bevan Braith'waile, membre influent de la Société
des Amis est venu avec son fils et
son neveu nous faire une agréable
visite.
Nous regrettons seulement qu’elle
ait été courte, puisqu’il est arrivé
samedi soir cl que le premier train
du lundi suivant nous l’enlevait déjà.
Nos amis reviennent de l’orient après
avoir visité l’Autriche, la Russie mé
ridionaie, Constantinople, la Syrie, la
Palestine, la Grèce et Pltalie. Malgré
ses 65 ans, Monsieur Braithwaite a
prononcé (dimanche 27 janvier) ses
quatre discours à la grande école de
S‘® Marguerite, où M. le professeur
B. Tron dirige une florissante école
du dimanche, à l’Orphelinat, à Saint
Jean, et le soir dans le temple neuf
de La Tour.
Nos devoirs pastoraux ne nous ont
permis d’entendre notre ami que hier
soir dans le temple de La Tour, où
il a donné à son nombreux auditoire
d’intéressants détails sur son voyage
dans la Terre Sainte: sur Bethlehem,
Sichem, Nazareth, le lac de Génésareth
et surtout Jérusalem. Embarqués sur
ce lac par un temps tranquille et
calme, nos amis eurent à y essnyer
une tempête soulevée soudaineméditV
et après avoir gagné la côte ils^fdrent obligés de continuer la roule à
cheval, vu que les bàteliers refusaient
de reprendre le large, où les ondes
agitées mettaient leur vie en danger.
Les choses s’y passent donc encore
de nos jours, comme au temps où
notre Rédempteur calmait la tempête.
Gela confirme notre foi dans le récit
évangélique si simple et si vrai.
Nos lecteurs partageront la joie
que nous avons éprouvée en eniendant notre vénérable ami nous dire
en montant dans le train, qu'il espérait revenir au milieu de nous dans
un avenir peu éloigné, et s’y arrêter
plus qu’il ne peut le faire maintenant.
Qu’il plaise au Seigneur de le hénir
dans son voyage et dans son œuvre,
et de nous le ramener prochainement!
E. Bonnet,
lioutïeUee reitjkuece
* Cannes. — ün écrit à VItalia Evangelica sur l’œuvre d’Evangélisation
commencée par l’Eglise Vaudoise dans
cette ville, ce qui suit:
8
uo.--.
il
.ri-;*
t Nos réunions sont toujours fréquentées par plus ,de 60 ouvriers. On
en comptait plus dedOO à la dernière.
Oli ! comme on parle volontiers de la
Vérité qui sauve à ces pauvre.s gens
qui en entendent /parler peut-être
pour la première ^fo,is. .le crois que
toutes les Eglises Evangéliques d’Italie
devraient être reconnaissanlés à notre
Comité, dû ce qu’il a envoyé ici un
ouvrier. En effet nos réunions sont
fréquentées par des Piémontais, des
Lombards, des Vénitiens, des ïo.scans, (beaucoup de Livournais) des
Romains, des Napolitains, etc. Il fait
bon de penser que toutes ces personnes emporteront avec elles au moins
quelque petit germe de la Parole de
Dieu.
Malheureusement celui qui laboure
c© champ, ne peut guère espérer de
voir du fruit de son travail. C’est un
va et vient continuel. Mais peut-être
Içsi Eglises d’Italie recueilleront ce
e.t cela sera notre l'étribution.
fais-je tout ce qui dépend de
ixtoiVipour que ceux qui ne sont pas
¿xés ici s’en aillent au moins avec le
lüésir de recevoir une instruction plus
’ ooraplèle.
' Nous ¡avons ouvert dernièrement,
dans notre local, une salle de lecture,
ou, je.s ¡ouvriers peuvent venir lire,
écrire et s’enlrelcnir familièrement
avec nous sur des sujets religieux».
IKetïuc )>ûUttqu<’
■JUaHei — La Chambre a repris
l’examen,de la loi de la réforme univer^ifaire et en a adopté le premier
¡aiîticle; elle a approuvé aussi le traité
de commerce avec la Suisse. Les ministres ont répondu* à plusieurs interrogations ou interpellations, et
particulièrement à celle qui concerne
'notréipOUtiquèï coloniale.Le député Gavalletlo a constaté la
tendance!envahissante de la Franc#;
qu’il regrettait moins par crainte de
la France .même , qu’à cause des jésuites dont l,e: : .Gouvernement de la
république, sans s’en rendre compte,
fait les intérêts. , . I n. ■
Le bureau de la Cl||lhbre, chargé
de l’occuper de l’autorisation, demandée par le procureur du roi, de
procéder contre Nicotera et Loyilo,
pour le fait du duel, s’est prononcé
contre l’autorisation. La Chambre suivra-t-clle son bureaiudans cette voii|‘?
—L’attaque de Bac-Niriti
paraît être renvoyée au mois de mars.
— En attendant, à i’iiUéricur, le parti
socialiste s’agite surtout à Lyon, à
Marseille et à Paris, où des députés
flattent la classe ouvrière et péi’oré'nt
en faveur du droit au travail.
Anfftetefi’e. — Le Mahdi, ainsi
que l’agitation dont il est le chef,
est moins menaçant pour l’Egypte
que pour l’Angleterre. Aussi le Gouvernement anglais se propose-t-il d’envoyer vers le Soudan le général Gordon
calmer les esprit par la persuasion
ou par la force.
AUémnone. — L’empereur a été
indisposé, mais se porte de nouveau
mieux et se propose de faire en famille une visite à la Cour de Saxe à
Dresde.
Es»aff»»e. — Le Roi a chargé
M. Canovas, pon-servateur,. de'la formation du nouveau ministère, malgré
la vicloire de la gauche, à la tête de
laquelle se trouve Sagasta. Les cor/és
seront nécessairement dissoutes. Ainsi
l’Espagne est entrée dans la voie de
la réaction. — A celle occasion CasLelar, député républicain, a prononcé
l’un de ses plus éloquents discours. ^
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S’adre.sser à M. l’avocat Vola,.
Torre-Pellice.
Ernest Robert, GéranleiAdministralevr
l'iguorol, lmp. ChianloFC ot Mascarellr,