1
IVeuvlònae année
IV. lÔ.
Tendredi 15 Mai 1874.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts matériels et spiritnels
de la Famille \audoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.ooeu
* vos pensées — ( PAtftpptens.. IV. S.)
PRIX D ABOHRIBERT !
Italie, h «iomicile fun an) Fr. 3
Suisse.................* 5
France....................*6
Allemagne..............*6
Angleterre . Pays-Bas . » 8
Un numéro séparé : 5 cent.
Un numero arriéré : 10 cent.
BOREADX D ABORHEMERT
PiONBRoL : Chex Chlantore et
Maseareili Imprimeurs.
Fi.orrncr : Libreria Evange»
lica, via rfeTanzani.
ANNONCES: cent, la ligné
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a>
dresser pour radministratien
et la rédaction a la Direction
. de VEcho det Voilées, Terre
Pellice.
Sommaire.
Emigraliou. — Un remède infaillible.
— Inslrucliou caléchétique. — Nouvelle
religieiises et faits divers. — Evangélisalior^J^^
— Chronique vat^doise et locale, — C/iroRjBt
nique politique. "
*
c’est ce dont nous sommes persuadé. Mais c’est là précisément
ce qu’il est difficile d’obteuir. Les
ntatives qui n’ont pas abouti
DE L’ÉNIGRATIO!«
Nous avons publié, il y a quelque temps, sur le projet d’émigration en Italie, un nouvel article
de M. Jules Parise. Nous avons
laissé à nos lecteurs le temps de
méditer sur la proposition qui
leur à été faite et sur l’invitation
de former une société yajadoise
de colonisation en Italie.. Nous
avons à dessein renoncé à jôinclre
notre voix à celle de notre honorable correspondant. — Toutefois
nous ne sommes ni indifférents ni
opposés à cette proposition; seulement nous ne voyons pas encore
clair dans tout ce qui concerne les
moyens de la mettre en pratique.
Qu'il faille former avant tout une
société d’actionnaires , laquelle
nommerait un comité d’action,
ont pas augmenté la confiance,
au contraire l’ont diminuée. Or,
les commencements de cette entreprise ont besoin de confiance et
mémo de foi. Or, on ne saurait
imposer ni l’une ni l’autre. Ce ne
sont pas les colons qui se feront
actionnaires, et ceux qui ne veulent pas émigrer ne se sentent pas
appeJ^'Aii’étre. C’est là le premier
obgBmfesMl^ .,^raud obstacle.
■J^’égard duquel nous
diR^of^ÿe WR Parise et de plus
d’ul^eAjelIc/qui parlent de colonisatiofef7^'’ést que nous ne pensons pas que l’Eglise vaudoise et
ses administrations, comme telles,
aient à se mettre à la tête de celte
sqfciété. Elle doit être et rester
«
une eptreprise agricole, et l'Eglise
a bien autre chose à faire que de*se*
constituer^ par œuvre de ses administràtiflns, société ^d’agriculture. Ce serait peu sage de sa part
et ce serait au désavantage|de l’œu
ti\
;-î
2
aso
ja
d
vre même. Dans un temps où l’on
parle tellement de la nécessité de
séparer le spirituel et le temporel
ne venous pas les embrouiller
l’un avec l’autre d’une manière
inopportune et funeste. S’il est
vrai qu’il y ait des terres incultes
dans notre patrie, et nous savons
qu'il y en a; s’il est vrai que nos
vaudois aient besoin d’émigrer, et
la manière dont ils se jettent sur
le midi de la France et sur Marseille surtout, au grand détriment
matériel, moral et religieux de ces
émigrants eux-mêmes et des paroisses de nos vallées, en est une
preuve évidente. S’il est vrai que
l’émigration dans Amérique du Sud
n’est pas une ressource pour
plupart de ceux qui se rende^
dans ce pays, est une ruine pour
plusieurs, une perte pour notre
patrie, la colonisation dans l'Italie
centrale ou méridionale se recommande d’elle-mêrae. Voilà ce que
les personnes qui s’intéressent à
notre avenir au point de vue religieux et matériel reconnaissent
avec nous.
Notre honorable correspondant
nous a garanti l’appui d’un dè nos
amis les plus actifs et les plus entrejjrenants. — Noos savons que
le projet a les sympathies de beaucoup d'autres de nos bienfaiteurs
les plus anciens et les plus persévérants. « Nous regrettons, nous
disaient dernièrement les honorables membres- du Comité wallon,
que le projet d’émigration dans
le midi d’Italie n’ait pas de suite.
Nous trompons nous eu pensant
qu’on pourrait s’en promettre de
grands avantages matériels et mo.
raüx, tant pour les vaudois que
pour leurs compatriotes italiens
du midi, et que l’œuvre missionnaire aussi y trouverait des facilités. Pour une œuvre d’une utilité
reconnue il n’est jamais impossible
de trouver de fonds soit par une
négociation , soit par une collecte.
Cesserait revenir à vos tradictions
d’avant la Réforme, alors (que
vous aviez dans la Fouille et la
Calabre des colonies prospères et
honorées dans le pays » .
REÜËDE IPiFAILLIBLE
Le docteur Heim, bien connu
utrefois à Berlin par ses talents
de médecin non moins que par
sa bienfaisance, et nommé familièrement par les Berlinois « le
vieux Heim, » venait de perdre
une somme d’argent considérable
parlafaillite d’une maison de commerce. Quelques jours plus tard,
Hufelandle rencontrant lui adresse
quelques paroles de condoléance.
• Ah! répond vivementHeim, pourquoi me remettez-vous en mémoire
cette vilaine affaire que j’ai jetée
derrière mon des! Dieu soit béni,
je u’en ssuis plus chargé ! — Qu’aver-vous fait pour vous en débarrasser ainsi ? — Ce que je fais
chaque fois que je ne puis me tirer
d’affaire moi-même. Cette sotte histoire ne me laissait de repos ni
jour ni nuit. Un argent gagné avec
tant de peine et perdu au moment
où l’on y pense le moins ! C’était
vexant! Mes pauvres chers malades eux-mêmes qui n'en pouvaient
rien, étaient obligés d’en pâtir.
3
-151
J’avaís toujours l’esprit ailleurs
qu'il ma besogne. F.t chez moi !
— la joie avait disparu : ma bonne
et digue femme, toujours si gaie,
penchait tristement la tête; durant
les repas, ce moment où l’homme
doit se restaurer de corps et d’esprit, nous restions silencieux et
mécontents l’un vis-à-vis de l’autre,
tandis que les enfants nous regardaient avec une sorte de crainte.
— Les choses ne pouvaient et ne
devaient pas rester plus longtemps
sur ce pied; je le sentais bien.
Mon argent était perdu, mais avec
lui, ce qui était pire , tout notre
bonheur de famille. Cependant je
ne pouvais , moi pauvre ver d^
terre, me tirer de ce bourbier et'
j’ai cherché un refuge auprès du
Tout-puissant. — Je cours dans
ma chambre à coucher, j’en ferme
la porte sur moi , et me jetant à
genoux, je demande avec instance
que la force et le courage, la joie
et la tranquillité me soient rendues. .Alors il me semble entendre
la voix de Dieu me dire: «Tu es
le fils d’un pauvre pasteur et je
t’ai béni dans ta vocation de telle
sorte que tu est devenu un homme
riche et considéré. Pendant bien
des années, je t’ai laissé t’amuser
avec cet argent qui est maintenant
perdu. Eh bien 1 Heim, ne fais pas
l’enfant et laisse ces bêtises! Sinon,
tu pourrais bien sentir ma main
d’une manière bien plus douloureuse encore. N’ai-je pas, moi, la
clef de tous les coffres-forts et ne
puis-je pas te dédommager de cette
perte? Reprends donc courage et
promets-moi que tu vas te remettre avec joie à ta vocation —Je
le lui ai promis, et dès ce moment
ma femme et mes enfants sont redevenus joyeux, j’,ai oublié ma mésaventure et je suis de nouveau
heureux en mon Dieu. Voilà ce que
peut une prière, quand elle est
sincère. — Et maintenant parlons
d’autre chose ! t
Tiré du Duisburger Sontilagsblatt.
I^STRIGTION CATÊCHÊTIQUË
Monsieur le Directeur de l'Echo,
Au n' 13 de votre estimé jouroal, il y
a, sous le tilre|d’/n,<o-«citon caléchétique,
un article signé D. R. qui me si'mble calculé pour exciter une discussion à co
,sujet, et la démarche du Corps des Pasteurs rapportée au u* 15 vienten montrer
l’à propos et môme l’prgence. S’il en est
ainsi, permettez-moi d’émettre aussi, en
qualité de chef de famille, membre do
notre Eglise, quelques considérations soit
en réponse à M' D. R., soit en vue de ce
que l’on pourrait faire.
D’abord M' R. nous présente, comme
un exemple d’habileté à imiter, l’insistance de l’Eglise romaine à faire étudier
pendant des années la dottrina. Oui, sans
doute, il y a habileté, mais cette habileté
est celle de la perfection de l'éteignoir,
Nous en avons fait, sans nous en douter,
l’expérience avec le catéchisme d’Osterwald. La cause principale de l’immoralité
qui s’est accrue par son emploi, ne consiste pas dans ses défauts, quoi qu’ils
soient considérables, mais on ce que on le
faisait réciter constamment et uniquement
aux enfants, depuis le moment qu’ils savaient lire jusqu’à celui do leur admission à la Sainte Cène; de manière que
parents, instituteurs et pasteurs étaient
défait coalisés pour faire négliger la Bible.
Or, jamais ouvrage humain, pas même le
catéchisme, n’a été < une barrière pour
retenir dans la bonne voie ». La mémoire
quoique « exercée et même tourmentée *
afin de se graver pour toujours les meilleurs préceptes, est impuissante à chan-
4
-151.
ger le cœur, auquel doit s’adresser priocipalement une bonne éducation.
2* Je suis partisan comme M' R. du non
mulla sed muUum. H indique avec raison
à ce sujet la nécessité des répétitions.
Par là on cesserait d'étudier de nombreuses pages, pour ne pas en savoir le
premier mot un mois après. Mais il faut
ajouter que ce principe (du non multaj
trouve surtout son application dans la rédaction des manuels; il a fait la célébrité
des livres d’histoire de Lamé Fleury; il
revient à renoncer à être complet pour
mieux savoir l'essentiel. Cela est évident,
dira-t on; mais alors pourquoi les cours
de religion no présentent-ils qu’une multiplicité d’objets mal liés et parcourus rapidement, superficiellement, comme ceux
d’une lanterne magique ?
3" J’approve sans réserve (^qn’on mette
sous les yeux do l'élève un livre do texte
auquel on rattache tous les développe
ments » ; mais j’espère que M' R. sera
seul de son avis, lorsqu’il part de là pour
écarter l’emploi de la Bible dans l'enseignement, par la raison, dit-il, qu’elle est
« bien plus un tribunal de dernière que
de première instance *. Je suis heureux
de voir de meilleurs principes établis au
n’ 14 de \'Echo sous le litre Instruction
religieuse dans les écoles. J’y remar(|ue que
les enfants doivent étudier la religion dans
la Bible, qu’il est convenable et nécessaire « de leur présenter la religion sous
sa forme historique, qui est la plus pro
pro à leur en rendre l’étude attrayante
et à en faire pénétrer les préceptes dans
le cœur, » que les faits tels qu’ils sont
rapportés dans la Bible « sont à peu près
tous à leur portée, et se gravent dans
leur mémoire ». « Point d’ouvrage humain
imprimé ou écrit; puisque Dieu nous a
parlé, ue mettons pas quelqu’un entre lui
et les enfants ».
4* M' R. se plaint que dans la méthode
actuelle, il n’y a pas d’abrégé d'histoire
biblique. Le reproche manque de clarté.
Regretterait-il dans notre catéchisme actuel VHistoire sainte qui est en tête du
catéchisme d’Osterwald ? S’il m'est permis
d’en juger d’après mes souvenirs de catéchumène. il n'en vaudrait guère la peine,
quoique cet opuscule ait eu rhonneur,
dit-on, d’être traduit et imprimé en arabe
pour être envoyé aux Indes. Notre catéchisme actuel a procédé bien plus logiquement en liant le dogme à l’histoire,
et la morale au dogme. C’est une qualité
incontestable de notre catéchisme d’avoir
bien choisi et bien disposé ses matériaux.
Je trouve donc M’ R, tden modeste de se
borner à dire, pour en plaider la cause,
que « tel qu’il est il vaut mieux que l’absence d’un catéchisme ».
Malheureusement il a un défaut tellement grave dans son mode d’exposition
qu’il annulle loules ses qualités, c’est que
les enfants ne le comprennent guôro,
même à l’aide des explications du pasteur.
M. Chambeauda bien raison de dire (voir
n" 16 de VEcho, chronique) que « le caléchismo actuel n’est vraiment pas à la
portée de nos catéchumènes ». Il n’est
proprement, ainsi que beaucoup d’autres,
u’un résumé fort abrégé d’un cours de
théologie, et comme tel il serait utile aux
étudiants pour remémoriser leur cours
et se rendre bien compte de l’cnchainemont des idées; mais il est largement
dépouvru do ces faits bien détaillés, bien
concrets, nécessaires à la clarté de toute
étude nouvelle. Que faire donc? Combler
la lacune signalée en y introduisant des
faits historiques détaillés, el les idées intermédiaires propres à ménager les Iransittions ? Ce serait doubler le volume ,
et doubler par conséquent le temps nécessaire à l’apprendre; ce serait donc retomber dans l’inconvénient signalé plus
haut de faire négliger la Bible en la sacrifiant au catéchisme. La difficulté est
sérieuse. Voici comment je conçois qu’on
pourrait la tourner;»
D’abprd, je voudrais une instruction religieuse plus forte, et à cet effet, je proposerais de la porter à trois ans, chaque
année ayant une trentaine de leçons, plus
dix autres pour les répétitions; et je diviserais le cours d'instruction en trois
parties correspondant chacune aux leçons
d’une année.
J’intitulerais.la 1" partie; Lb péché ht
LA promesse; ot elle comprendrait la création, la providence, le sabbat inslitué et
béni, l’état d’innocence, le péché, la chute,
et de nombreux exemples pris dans l’A.
5
-153.
T. moiilrant la porsistance et la laideur
du péehé soit sans la loi soit avec la loi;
c’est-à-dire qu’ici il y aurait les dix coinniaiidements, le cullo lévilique, les purifications par feu, par lavage, pas aspersion. Avec les développements relatifs au
péché marcheraient parallèlement ceux
relatifs à la promesse. Fn résumé, celt(^
partie comprendrait un choix des principaux faits de l’Ane. Test, avec les vérités
et les devoirs qui en ressortent.
I,a Justification par grâce serait le tilre
de la 2- partie, qui comprendrait la vie
de Jésus Christ avec l'indication des prophéties <|iii le coucernent, la rédemption,
la foi, la justification, la régénération oii
l’on montrerait aussi le concours des trois
personnes do la Trinité.
La 3'”' partie serait la Sanctification.
et com|)rendrait les moyens do gréce, les
vertus et les devoirs qui doivent faire
grandir l’homme né de nouveau jus(|u’à
la stature do Christ. Là se trouveraient
l’œuvre continue et sanctifiante du Saint
Esprit, la prière, l’Eglise, le culte, l’œuvre
de l’évangélisation et du pastorat éluciilée
par les Actes des A[iétres, l'amour envers
Dieu et le prochain , l’avenir de l’Eglise
retracé dans l’Apocalypse, et enfin la résurrection et le jugement.
Ces indications, quoique un peu vagues,
suffiront de reste pour expliquer ma pensée relativement à l’étendue et à la répartition dp' TinstruPtion des catéchumènes. Mais je dois ajouter que pour les
nouveaux arrivés et même pour les anciens, l’étude do la 2“' année devrait être
précédée d’une introduction rappelant en
une ou deux leçons celle de la première
année, et que le cours do la 3"” année
exigerait une pareille introduction rappelant les deux années précédentes.
Quant à J’espèce de Manxtel que je croirais convenable de mettre entre les mains
dos élèves il se bornerait pour l’enseignement de chaque année à un programme
d’une feuille d’impression en petitJormat,
indiquant dans le meilleur ordre possible
la suite dos matières à apprendre, et
renvoyant pour leur étude à la Bible, en
faisant précéder les passages indiqués des
mots RÉCITER LIRE Selon que le catéchumène devrait les reproduire mot à mot,
ou seulement plus ou moins sommairement.
Agréez, monsieur, l’expression de mes
sentiments distingués.
Teynau, le 4 mai 1874.
E. Pbirot.
Itomrelles rdtgteuecd
Oenève. La nouvelle loi coiislitulioiinelle sur le imite protestant a élé
accPfilée par 4370 votants contre 3553.
c'est-à-dire à une majorité de 817 voix.
L’ancienne Eglise nationale a cessé d’exister et a fait place à ce qu’on appelle
l’Eglise démocratique, laquelle n’est plus
à aucun tilre une église chrétienne. Ce
n’est pins même, Mila Semaine religieuse,
une église quelconque, puisque ce n’est
plus une société religieuse. C’est, comme
on l’u dit, une « école libre de convictions
libres ». Chose étonnante I Cette soi disant
église démocrati(]iie est vraiment, comme
le dit le correspondant de VEglise libre,
Téglise-clergé doublée d'une église d’Etat.
En effet le pasteur peut prêcher tout ce
(|u’il veut, le salut par les œuvres, le
romanisme, le rationalisme , et même
l’Evangile. Nous nous attendions à ce que
la Semaine religieuse nous aurait appris
que le parti évangélique a pris une décision en présence de semblables énormités.
Mais il ne paraît pas (|ue l’on se dispose
à suivre l'exemple dos pasteurs qui ont
constitué l’église libre du Canton de Vaud,
ni celui de ceux qui à Neuchâtel ont fondé
l’Eglise nationale évangélique. Les pasteurs évangéliques do Cenève resteraient
dans les cadres actuels et y prêcheraient
l’Evangile qu’il ne leur est pas défendu de
prêcher. .Mais forment-ils une église avec
les soi disant libéraux? Y a-t-il encore une
église nationale à Cenève? Nous nous
pormetlons de douter que leur position
ssoit leliable. La .Semaine l'ei/qieMse semble
être de notre avis; elle parle de reconstituer l’église. « Nous ne devons pas, nous
ne pouvons pas rester sans église ».,
— Une assemblée de la Société Suisse
pour la sanctification du dimanche a eu
lieu à Genève sous la présidence de M.
Lombard. On .s'y est spéci^eraent occupé
du sort do plus d’un million d’employés
des chemins de fer qui sont devenus eu
quelque manière les esclaves de la société
qu’ils servent.
Comme l’a dit le Père Hyacinthe, « la
première, la plus nécessaire de toutes les
libertés populaires, c’est la liberté du dimanche. La liberté du travailfne suffit pas
aux classes ouvrières, il faut encore la
liberté du repos, la possibilité de tous ces
contacts bienfaisant et sanctifiants avec
la famille, avec la nature, avec la .science,
et surtout, ohi surtout, avec Dieu ».
F»arl!îi. — Les membres sortants du
Conseil presbytéral de Paris ont tous été
réélus. Ce sont MM. Beigbeder, Girod,
6
-154
neiitsch, Meltelal, de Pourtalés el de Triqueli,
— L’Ecole libre dee sciences religieuses
ouverte h Paris en décembre dernier. et
dont les cours durent jiisiju'à Penlécéle, a
compté 30 iüscriplious. Les leçons ont été
données par MM. de Pressensé, Bersier ,
Sabatier, Lichtenberger, Bollard et Matter,
Londres. — La reine d’Angleterre
s’est honorée elle-même en envoyant pour
orner le cercueil de Livingstone, le jour
de ses funérailles, une couronne de fleurs
avec celte inscription; Hommage de respect et d’admiration, Victoria.
00angeUdatton
Messine. Le cercla de lecture s'est
réuni sur la demande dont VEcho a fait
mention ; plusieurs de ses membres les
plus distingués ont pris la parole; l’assemblée à l'unanimité a adopté l’ordre
(lu jour suivant, qui lave la ville du reproche d’intolérance : « Le cercle, se souvenant des traditions libérales cíe notre
ville, et se revêtant de l’esprit des timips
modernes, deplóreles scènes d’intolérance religieuse qui se sont passées les
soirs du 2 et du 3 avril, invite les auto
risés a faire respecter, par tous les moyens on son pouvoir, la libérte de conscience, conquise au prix de si grands
sacrifices et fait appel aux Messinais
pour qu’il s’appliquent à respecter un principe aussi sacré i». Dans un discours plein
de grandes pensées que l’avocat Voici Et*
prononcé ù l'appui de cet ordre du jour
il dit;« Nous sommes ici pour rendre
hommage à un principe si évident qu’il
ne devrait pas avoir besoin de démonstration. On l’a longtemps dfl démontrer
au gouvernement, et aujourd’hui il faut
le démontrer au peuple. Nous serions
de tièdes libéraux, si nous n’avions le
courage de le défendre devant ce nouvel
ennemi, une populace en démence. A ce
despotisme de la place publique, on fait
face ou bien par force, c’est, ou du moins
ce devrait être l’affaire des autorités, ou
bien par l’opinion publique, se manifestant avec énergie. Notre conscience d’homme.s libéraux a été scandalisée par. les
dernières scènes, et notre réprobation
contre elles, ne s’est montrée jusqu’ici
que timide ét solitaire. Osons dire à tous:
« soyons tolérants pour être justes ; la
tolérance est la sauvegarde de la vérité. Les catholiques croient ils leur religion vraie, qu’ils n’aient donc pas peur;
croient-ils (jue des erreurs se soient glissées parmi etUt qu'ils s’éclairent à la lu
mière d’une libre discussion, non à la
clarté des bûchers, qui nous ont jetés
dans les affreuses ténèbres dont nous
avons'tant de peine à sortir. Il ne s’agit
ici de rendre hcjmmago à aucune doctrine
particulière, mais au principe de la liberté
de conscience, (|ui est une des doctrines
les plus chères et les plus précieuses delà
société moderne ». — Un autre orateur,
l’avocat Faranda, a été plu» explicite encore: « La liberté de conscience, dit-il,
est le côté le plus noble de la liberté en
général; sans elle pas de sincérité, pas
de courage. On l’admire chez l’enfant, on la
provoque en lui par une saine éducation.
Quand un profond penseur (Descartes) a
dit: Je pense, donc je suis; quand Luther
a proclamé le. droit de tout homme d’examiner toute chose, on a compris alors
que la valeur de l’homme était dans la
pensée, la fidélité à la pgnsée; or la liberté de conscience, a deux enuemis, le
prêtre et le despote; l’un dit à l’homme ;
« ne raisonne pas, crois; » l’autre; « ne
raisonne pas, obéis ». Pour appliquer leur
théorie ils ont recouru aux bûchers, aux
tortures, aux bourreaux; rien n’y a fait.
On ne croit plus que ce que on a le droit
d’examiner. Le respect de la liberté de
conscience est une des gloires de Messine;
elle a existé même sous le despotisme le
plus foncé. Messine doit-elle se renier
elle-même au temps où nous sommes? Que
la liberté de conscience soit un trésor
d’une valeur inapreciable c’est prouvé
par les etl’orts que'Rome par scs bulles,
ses encycliques, ses sillabus, scs prédications "fait pour nous l’enlever. A ces
efforts opposons-en d’autres."Quand dans
nos masses on demandera: « Pourquoi
l’élite de la population messinoise s’esfcelle réunie ? Votre ordre du jour répondra : Pour protester contre l’intolérance
réligieuse, et proclamer hautement que
le premier devoir d’un bon citoyen est
du respecter les convictions de son semblable. C’est ainsi que les masses se
soustrairont è l’ascendant dq ce clergé
qui. après avoir été un instrument de
despotisme entre les mains du gouvernement , cherche maintenant à pousser
dans la même voie les multitudes sur
lesquelles il a conservé quelque prise ».
La leçon est excellente, il y aurait peu
de profit à ne pas l’écouter. — Si ou la
donnait partout comme à Messine, les
ignorants seraient ou en bien petit nombre
ou méprisés. n. r.
Rome. — Vendredi dernier, le chroniqueur de l’itafte assistait à l’anniversaire
de la fondation de l’Ecole italo-amèricaine
fondée et dirigée depuis trois ans, par
Madame Gould. Le local, nous dit-il, que
occupe cette école est très heureux. Un
grand jardin se trouve de pteiu-pied avec
7
-léS
les salles d’élude; au dessus, sont les
dortoirs. Tout cela est gai, propre, bien
entretenu. Sur les murs, on voit des caries
géographiques, des tableaux servant.à
l’étude de l’arithmétique ou de la lecture.
Il existe une autre école ilalo-araéricaine.
Toutes les deux comptent 1.50 élèves. —
L’école est gratuite pour un grand nombre
d’enfants; quelques-uns, dont les parents
sont aisés, paient une petite pension.
La colonie américaine a dpnué, en 1873,
39,104 francs pour l’entretioii des écoles
qui jouissent, en outre, d’une rente de
4.000 fr., laquelle va toujours augmentant,
car, chaque année, les recettes dépassent
les dépenses; cette année, par exemple,
il y a un excédant dos près de 30 mille
francs. Ce n’est pas, continue le chroniqueur du journal romain, dans un but de
propagande religieuse que ces écoles ont
été fondées. Les fondateurs proclament
bien haut qu’ils ne veulent faire que des
chrétiens. Les mots catholique et protestant ne sont jamais prononcés entre les
murs de. l’école, dit un compte-rendu que
nous avons sous les yeux. Les fondateurs
veulent enseigner seulement à ce enfants
« à aimer Dieu de tout leur cœur, et leur
prochain comme eux-mêmes, pour obéir
au graud commandement donné à nous
tous ». Les enfants, apprennent, eu outre
de ce qu’on enseigne dans les autres
écoles, l’anglai.s, lo de.ssin linéaire et l’usage des machines à imprimer et à coudre.
Selon l’usage américain, les gargons et
les filles restent ensemble dans les écoles
« afin d’apprendre aux garçons le respect
de la femme, et aux filles le respect d’ellesmêmes ». Jusqu’ici, ce système a donné
les meilleurs résultats. — C’est donc une
œuvre éminemment utile i|u’a entreprise
M" Gould, elle mérilo la reconnaissance
de tous les habitants de Home. '
(Chronique ®ituïrot0c
et locale
’T’oyfe-F'ellice. Dimanche passé,
ont eu lieu, dans le Temple neuf, les promotions des écoles primaires de la paroisse
de la Tour. Malgré le mauvais temps et
les mauvaises roules, l’assistance était
très-nombreuse. Parents et amis avaient
tenu è honneur de faire acte de présence.
Les écoles , au nombre de douze ( six annuelles et six qui sont ouvertes l'hiver
seulement), ont été, celle année, régulièrement fré(|uet)léos par 401 élèves, le
cinquième environ de la population protestante de la commune. C’est là un fait
certaiuemeot réjouissant. Avant de' pro
céder à la distribution des prix, toujours
impatiemment attendus, Monsieur Weitzecker prononça un bref discours qui s’adressait surtout aux parents. Le devoir
qui incombe à ces derniers, c’est de s’imposer, eux aussi, quelques sacrifices pour
améliorer, au plus tôt, la condition pécuniaire des maîtresses et des maîtres d’école. Nous espérons que cet apfiel aura
trouvé un écho dans lo cœur des pères
et des mères de famille , et qu’ils ne se
contenteront plus, à l’avenir, d’envoyer,
sans bourse délier, leurs enfants recevoir
une bonne instruction. — Nos.ioslituteurs
sont, comme ou l’a fait observer, trèspeu rétribués. Dernièrement, une de nos
maîtresses qui avait besoin d’une personne
qui pôt l’aider dans ses pénibles fonctions
a dû Lpi donner cent francs de sa bourse,
c’est-à-dire le quart do ses appointements.
Quel bel encouragement ■ — Nous avons
noté avec plaisir que , celte année déjà,
la Commission scolaire a senti le besoin
d’a|iporler quelques réformes. Pour ce
faire, elle a commencé par diminuer la
tilche dans les écoles élémentaires.
Monsieur le pasteur A. Bert, 1). S, dans
un discours un peu long remercie chaleureusement les garçons et les filles de
ce qu’ils ont bien voulu, pendant l’année,
assister assez régulièrement aux leçons.
Il remercie aussi messieurs les régents et
les braves gens de la Commi.ssion. Bref,
remercîments sur toute la ligne. Suivent
les conseils. Il recommande aux régents
de veiller à ce. que la propreté soit maintenue partout, dans l’école, voire même
et surtout ailleurs; d’introduire les exercices gvmnastiques ; de garnir les'parois
,^des salles d’études de cartes géographi()ues. Enfin, il termine son discours en
saluant et en tendant ad’ectueusement les
mains aux enfants, aux parents, aux maîtres, aux maliresses et au pasteur. M.
Korneron, régent de la grande-école, remercie , au nom de ses collègues, tous
ceux qui s’intéressent aux écoles, M.
Chambeaud ajoute quelques paroles, et
les prix sont distribués. Que de jeunes
cœurs heureux en ce moment là |!
Ainsi que nous l’avons annoncé dans
notre dernier numéro nous ouvrons une
liste de souscription, dans le but de fournir aux nombreux parents et amis de la
famille Ben l'occasion de venir à son secours.
SOliSCHlPTION
POUR LA FAMILLE BE.X
M. et M“* Bert de S'Marguerite Fr. 10
Duel. Monnet. » 10
' Report Fr. 20
8
.156-
Report Fr. 2q
M"* Martin » 10
VEcho des Vallées » 5
MM. Bounoiis Antoine (CombeGarin). » 1
Bounous Jacques feu Pierre (id.) » 0 50
Clot J. P. (id.) » 0 50
Rostan Etienne (Froussiers) » 2
Rostan J. L. (Clos) » 1
Bert H. feu David (id.) » 1
N. N. (id.) » 1
J. Chambeaud ancien ‘ (id.) » 5
Les pensionnaire» de M. Chambeaud (id.) » 2
J.' Weitzeckor pasteur (id.) » 10
Total . Fr. 59 00
■»
Collecte pour la famille (ftill
Liste précédente Fr. 345
M" Aimé Gaydou » 10
M. Jule Parise » 2
Total
Fr. 357
A TRAVERS LES JOURNAUX
, Revue palilique
Le prince de Bismark disait un .jour
qu’il était l'homme le plus haï qu’il y
mît en Europe ; il en est en tous cas
l’homme le plus en vue. Il ne se passe
pas de jour qu’on ne lui prête quelque
machiavélique combinaison dirigée comme
toujours contre la France, et 16 Times
racontait dernièrement avec force <létails
une entrevue fort secrète qui devait avoir
RU lieu à Berlin entre notre roi et le premier ministro de l’empire allemand. Cette
correspondance, mise bout à bout avec
l’incident Piccon, avait de quoi effrayer
l’Europe, voir même le monde. L’Italie
devait se charger de faire soulever d’abord, et revendiquer ensuite comme siennes, les provinces de Savoie et Nice,
l’Allemagne appuyant la demande de tous
ses canons. Le correspondant bien informé , daigne cependant ajouter que
Victor Emmanuel refusa catégoriquement
celte honnête proposition. Le roi ne peut
manquer de lui en avoir beaucoup de
reconnaissance.
La question a probablement été soulevée par une interpellation que lord
Russell fit au ministre anglais des affaires
étrangères, sur la probabilité du maintien
de la paix en Europe, et la réponse ambigue.du ministre, ainsi que par son refus
de communiquer les documenis échangés
avec d’autres puissances, ce qui prouve
tout au moins qu’il y’en a et qu’ils ne
sont pas tous des plus rassurants. Mais
de quel côté pourrait bien, à l’heure qu’il
est partir un souffle de guerre ? Nous n’en
savons rien.
Cette paix si bien armée fait voter à
nos députés force jmpôts. On discute
actuellement l’extension à l’ile de Sicile
du monopole des tabacs, mesure des plus
justes , les députés siciliens eux-mêmes
le reconnaissent; mais que l’on avait jusqu’ici renvoyé d’appliquer. Il y aura dans
l’île -un grand mécontentement, c’est
inévitable, mais un jour ou l’autre, il aurait toujours fallu en venir là.
La Chambre a approuvé le traité postal
avec le Brésil, le traité de commerce avec le
Mexique, et la convention monétaire entre
la Franco, l’Italie, la Suisse et la Belgique. Enfin , elle a sanctionné la défense
d’importer en Italie des vignes et des
arbres à fruits, mesure plus que prudente,
avec les maladies qui sévissent dans les
pays voisins, et qui nous ont épargnés
jusqu’ici.
Une maladie d’un autre genre qui sévit
aussi chez nos voisins, vient de reprendre
son cours épidémique : la saison des pèlerins est arrivée , celle des hannetons
aussi 1 Les uns et les autres vont bourdonner une partie de l’été; il y a cependant cette différence, tout à l’avantage
des hannetons, c’est qu’ils ne s’occupent
pas de politique.
Or, celle de la France devient bientôt
aussi difficile à étudier que celle de l’Espagne. Le ministère persiste à vouloir
présenter les lois constitutionnelles, les
bonapartistes menacent de se séparer avec
éclat, la droite refuse obéissance, le centre gauche n’entre guère eu composition,
la majorité se disloque, et l’Assemblée
s’est ouverte le 12 au milieu de ce chaos.
Nul ne peut prévoir ce qui en sortira,
peut-être sera-ce enfin la dissolution.
L’empereur de Russie, se rendant en
Angleterre pour y voir sa fille, a pris la
roule de Berlin, et il y a rendu visite au
prince de Bismark, dont la santé, est
beaucoup améliorée.Le 2’«»«* nous apprendra sans doute bientôt tout ce qu’ils se
sont dit,_____________________A. M,
E. Maian Directeur-Gérant.
Pigaerol Impr. Chiantore et Ma* carelli