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i’’- - ^ - v?7-;i^ ':r;.: ■',
M. B; Léger, pasteur
Ì2 copies
Année XXXVlll.
13 Novembre 1908.
N. 46
L ÉCHO DES VALLÉES
r*ÀRÀIS(SiVIV'I' OHÀQUEÎ VEMVORJB>I>r
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Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables..... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil. IV, 8).
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SOMMAIRE :
Morale et esprit de parti — L’Eglise et
la doctrine des Apôtres — Synode des
Eglises Libres de France — Echos
de la presse — Variétés — Correspondance — Chronique — Nouvelles
et faits divers — Ouvrages reçus —
Revue Politique.
■S^ZÆZZZZZZZZZZZZZZZÆZZZZZZZZ
Les nouveaux abonnés pour 1904
recevront déjà les numéros qui doivent encore paraître en 1903.
r Morale et esprit de parti
Comment ne pas penser à la fin tragique de ce ministre d’un jour qui,
avant même de prendre possession de
son département, met fin à sa vie de
sa propre main ?
Je ne me propose pas d’examiner si
M. Giolitti a été bien inspiré ou non
dans la formation du nouveau cabinet.
Personnellement, je suis de ceux qui
l’avaient vu avec plaisir chercher d’abord à appuyer un peu plus à gauche,
et je dois avouer que j’ai regretté que
la combinaison qu’ il a tentée de ce
côté n’ait pas réussi. Mais là n’est pas
la question qui me préoccupe en ce
moment. Le ministère a été constitué
sur d’autres bases ; une certaine presse
a déclaré la guerre à outrance à quelques-uns des élus. Nous sommes ici en
présence d’une victime. Victime de .sa
propre déshonnêteté, comme l’affirment
ses adversaires — ou bien — de la calomnie de ses ennemis, vrais assassins
moraux, comme le disent ses défenseurs? J’avoue humblument que je ne
suis pas, au moment actuel, assez renseigné pour me prononcer, ni dans un
sens ni dans l’autre.
Quelques réflexions cependant s’imposent. Il y a un parti à la Chambre
et dans le pays, qui veut être le champion de la moralité et le dénonciateur
de tous les actes de corruption et d’indélicatesse. Excellente intention en elle-même. Mais pour accomplir a dovere
une pareille tâche, faudrait n’ etre
pas un pa/’ii et n’avoir pas l’esprit de
parti. Or nulle part, si ce n’ est peutêtre à l’autre extrême, je veux dire
chez le cléricaux, l’esprit de parti n est
aussi accentué que de ce côte là. Et
l’esprit de parti est un fort mauvais
guide dans la lutte contre les abus et
dans les jugements à prononcer sur les
hommes. Tandis^,^u’il est aveugle pour
les torts de son propre- -parti, il est
porté à grossir démesurément ceux de
ses adversaires, à défigurer ses moindres
actes et les montrer sous leur plus
mauvais jour. Cela soit dit sans appli
cation au cas présent, sur lequel j’ ai
réservé tout jugement.
Cette disposition est surtout dangereuse dans la presse. Certes, un homme
qui occupe une charge publique doit
s’attendre à ce que ses actes soient
publiquement discutés ; l’opinion publique a jusqu’à un certain point droit de
contrôle non seulement sur les actes
officiels de sa charge, mais en général
sur tout ce qui a trait à sa vie et à
son caractère moral. Mais l’exercice de
ce droit requiert un tact et un discernement tout particuliers, accompagnés
d’une conscience droite et d’un amour
scrupuleux de la vérité : qualités qui
ne s’allient guère avec l’esprit de parti.
Autant la presse accomplit une noble
mission en dénonçant courageusement
et impartialement tous les abus et les
actions criminelles, de quelque nom
que s’appellent ceux qui les commettent, autant elle fait œuvre ignoble et
méprisable lorsqu’elle se met au service
des passions personnelles ou de parti
pour accuser sans preuves suffisantes
et noircir sans motifs tantôt l’un tantôt
l’autre. Il y a malheureusement beaucoup d’organes de la presse qui font
cela, et ceux qui se donnent pour
champions de la moralité et vengeurs
de toute iniquité sont loin d’être toujours exempts de ce tort.
En général, la presse quotidienne devrait avoir plus de réserve, je dirais
plus de pudeur. Voyez ce qui arrive
au sujet d’un procès retentissant qui se
débat ces jours-ci. Les lettres intimes,
familières, saisies par la police — à
quoi nous ne trouvons rien à redire,
tout ce qui peut éclairer les juges devant être soigneusement recherché —
sont communiquées aux journaux, qui
en font la pâture de leurs lecteurs pendant des semaines. C’est révoltant. Mais
ceci n’est qu’une parenthèse.
Toutes ces réserves faites au sujet
de la culpabilité ou non du ministre
qui vient de tomber sous ses propres
corps, et des motifs qui ont inspiré
cette violente campagne de la presse
contre lui, il me semble que M. Giolitti
a eu le grand tort de ne pas comprendre que la haute charge à laquelle il
a voulu appeler M. Rosano et les collègues qui ont été, comme lui, si mal
accueillis par l’opinion publique, ne
doit être occupée que par des hommes
dont l’intégrité soit au-dessus de tout
soupçon, et qu’une réputation équivoque,
lors même qu’elle serait en partie imméritée, est incompatible avec cette
grande tâche et peut en rendre l’accomplissement impossible.
M. Rosano, à supposer qu’il ne fût
coupable qu’en apparence, aurait dû le
comprendre pour son propre compte,
comme M. Paternô l’a compris ; mais
qui aurait dû surtout s’en rendre compte,
c’est M. Giolitti, qui, du reste, en avait
été suffisamment averti. Plus l’opinion
publique s’affirme, plus elle doit exiger
chez ceux qui sont à la tête de la nation les garanties d’honnêteté, de droiture et d’intégrité sans lesquelles ils
ne seraient pas seulement indignes d’occuper une si haute place, mais ne
mériteraient pas d’être appelés à une
place de confiance quelconque.'
N. T.
L’Eglise et la doctrine des Apôtres
(Actes II, 42)
Les membres de l’Eglise de Jérusalem persévéraient dans la doctrine des
apôtres. Convertis au Seigneur Jésus
le jour de la Pentecôte, par le moyen
de la prédication apostolique, ils sentaient le besoin d’être plus amplement
instiuits sur le Sauveur en qui ils avaient
cru et au nom duquel ils avaient ete
baptisés, sur le Saint Esprit qui agissait avec tant de puissance sur les
premiers disciples et qui les avait engendrés eux-mêmes à la vie nouvelle.
Par la repentance et la conversion, ils
s’étaient séparés de la génération perverse, ils devaient désormais marcher
dans la vie sainte à laquelle ils étaient
nés, mais cela leur était impossible sans
avoir une connaissance plus complète
de leurs devoirs comme membres de
l’Eglise de Jésus-Christ.
La parole des apôtres qui avait été
le moyen de leur conversion devait être
encore le moyen de leur sanctification
Le seul moyen pour nous, comme
pour l’Eglise de Jérusalem, de faire des
progrès dans la vie spirituelle c’est de
persévérer dans la doctrine des apôtres,
dans laquelle nous avons été instruits
dès notre enfance.
*
* *
Nous n’avons pas eu l’avantage d’entendre les apôtres eux-mêmes annoncer
la parole de vie, mais leur doctrine
nous a été fidèlement conservée dans
les livres du Nouveau Testament, écrits
par les apôtres, et dans les livres de
l’Ancien Testament sur lesquels les
apôtres fondaient leur propre enseignement. La Bible contient tout ce qui
est nécessaire pour notre salut. Elle est
la règle infaillible de notre foi et de
notre conduite.
I.es Vaudois ont été appelés le peuple de la Bible. Dans un des plus anciens manuscrits vaudois nous trouvons cette déclaration : « Nous croyons
que tout ce qui est contenu dans le vieux
et dans le nouveau Testament est scellé et
homôlogué par le sceau du Saint-Esprit ».
L’opposition de nos pères a l’Eglise
de Rome a toujours été fondée sur la
Bible.
Le synode de Pral du 14 août 1533
répondit aux frères de Bohême que
l’Eglise Vaudoise ne recevait aucune
doctrine par autorité de docteurs humains, mais seulement par celle de la
Bible.
La Bible était répandue, en langue
vulgaire, parmi les Vaudois longtemps
avant qu’elle fût traduite en français
par Olivétan. Et ce sont les Vaudois
qui ont fait imprimer en 1535 la première Bible française, en dépensant pour
cela 1500 écus.
Le Barbe Martin Gonin arrêté à
Grenoble et noyé dans l’Isère en 1536
disait à ses juges que sa doctrine était
celle de l’évangile et qu’il pouvait prouver toutes ses croyances par la Bible.
Un jeune homme, Nicolas Sartine
brûlé à Aoste le 4 mai 1557 eut avec
son juge qui était un ecclésiastique le
dialogue suivant :
— Rétracte tes erreurs.
— Prouvez que j’en ai.
— L’Eglise te condamne.
— La Bible m’absout.
Jean Louis Paschal pasteur des Calabres, martyrisé à Rome, accusé de
renier la foi catholique professée par
le grand nombre répondit : Je retiens
celle de l’Evangile. Accusé de semer
des erreurs il fit cette autre réponse :
Montrez-le moi par l’évangile.
=(=
* *
Une confession de foi signée par tous
les pasteurs et tous les chefs de famille
des Vallées du Piémont assemblés à
Angrogne le 12 décembre 1531 déclare
que les signataires l’approuvent parce
qn’ils la reconnaissent conforme à l’Ecriture sainte. Et il en est de même
de toutes les autres nombreuses confessions de foi que l’Eglise Vaudoise
a dû faire en divers temps pour répondre aux attaques de ses ennemis.
I.’Eglise Vaudoise n’a jamais reconnu
aucune autorité supérieure, ni égale à
celle de la Parole de Dieu. L’enseignement et l’autorité de l’Eglise sont subordonnés à la Bible et non la Bible
à l’Eglise. Les confessions de foi n’ont
de valeur et d’autorité qu’ en tant
qu’elles reproduisent la doctrine apostolique.
Il est bon, il est souvent même nécessaire de dire ce qu’on a trouvé dans
la Bible, mais jamais nous ne devons
considérer ces confesisons de foi comme
ayant la même autorité que la Parole
de Dieu. Nous ne pouvons pas nous
enfermer dans les étroites limites d’une
confession de foi immuable. Nous sommes et nous devons toujours être disposés à accepter tout ce qu’on nous
montre être conforme à la parole de
2
- â
Dieu, comme aussi à rejeter tout ce
que nous reconnaîtrions être contraire
à cette même Parole. Notre Eglise n’est
pas et ne veut pas être une secte. Nous
persévérons dans la doctrine des apôtres telle que nous la trouvons dans
la Bible.
La Bible a été écrite pour tous. Tous
les memb»-es de l’Eglise ont le droit et
le devoir de la lire. Nous n’avons pas
dans notre Eglise une caste sacerdotale qui prétende connaître elle seule
la pensée du Seigneur pour tenir le
peuple chrétien dans l’ignorance et sous
la dépendance absolue du clergé. Et
nous ne voulons pas avoir non plus
des membres d’Eglise qui acceptent
aveuglement tout ce qu’on leur enseigne sans examiner eux-mêmes les Ecritures pour voir si ce qu’on leur dit est
exact. Le ministère de la parole est
utile et nécessaire pour aider les croyants
à comprendre la parole de Dieu et pour
les engager à la mettre en pratique,
mais le ministère devient infidèle s’il
fait croire ou laisse croire aux membres de l’Eglise qu’il se charge, lui, de
sonder les Ecritures, pour tous et de
les mettre en pratique à la place d’eux
tous.
Persévérer dans la doctrine des apôtres c’est s’efforcer de la connaître toujours mieux :
Nous pouvons obtenir cette connaissance toujours plus étendue en lisant
individuellement la Bible, en la lisant
en famille, en suivant les cultes publics
et en ayant des entretiens avec d’autres frères et sœurs, avec les pasteurs
et les personnes plus avancées que nous
dans la connaissance.
Persévérer dans la doctrine des apôtres c’est s’efforcer d’y mieux conformer
notre vie ;
La connaissance de la doctrine apostolique serait de peu de valeur si elle
n’était pas accompagnée d’un développement spirituel correspondant et si
elle ne produisait pas en nous un progrès croissant dans la vie de la sainteté. Jean Louis Paschal écrivait de
Rome à sa fiancée, qu’il ne devait plus
revoir: « Consolez-vous en Jésus-Christ
et que votre vie soit un portrait de sa doctrine. s>
La doctrine des apôtre est une doctrine selon la piété: elle forme les hommes pieux.
Nous devons obéir de cœur à la règle
de doctrine dans laquelle nous avons
été instruits.
Nous devons faire honorer en tout la
doctrine de Dieu notre Sauveur.
Persévérer dans la doctrine des apôtres c’est le seul moyen de combattre
efficacément :
tous les arguments de l’incrédulité,
toutes les erreurs religieuses,
et tout péché.
Synode des Eglises Libres de France
C’est dans la jolie petite ville de
Clairac, sur les bords du Lot que l’Union des Eglises Libres de France
a tenu du 7 au 12 Octobre, son 28.0
Synode. Cette Eglise occupe une très
petite place au soleil. Elle ne se compose
que de 3611 membres. ,M:ais d’autre
part elle compte parmi ses fondateurs
des hommes tels que Agénor de Gasparin, Frédéric Monod , Edmond de
Pressense, Leon Pilalto, dont les noms
sont à eux seuls des illustrations du
protestantisme français. Et comment
oublier Roger Hollard, la cheville ouvrière de r Union, 1’ homme au cœur
ardent que nous nous souvenons avoir
vu, il y a bien longtemps déjà, à un
de nos Synodes à La Tour et que Dieu
a repris à lui dans l’intervalle des deux
sessions.
Mais si cette Eglise est petite en
nombre elle a pour elle l’avenir, puisqu’elle cherche depuis 50 ans à réaliser
l’idéal de la vraie Eglise selon l’Evangile, ayant brisé les chaînes qui la
rattachaient à l’Etat, et rompu avec le
multitudinisme qui conduit fatalement
à l’indifférence et à la mort spirituelle.
Nous ne pouvons pas entrer dans
les détails sur les sujets si nombreux
et si variés qui appelèrent l’attention
des 43 délégués présents: Examen de
l’Etat spirituel de chacune des Eglises,
révision du règlement sur la consécration, révision de la Confession de foi,
rapport de la Commission d’évangélisation, et de celle des études.
Mais il est évident que l’un des sujets
les plus importants à l’ordre du jour
était précisément: les devoirs spéciaux
des Eglises Libres envers la France à
l’heure actuelle. Et c’est dans un esprit
de véritable fraternité selon l’Evangile
que le Synode, s’ adressant à tous les
Chrétiens qui se réclament de la Réforme, leur demande de préparer les
mesures qui abaisseront les barrières
entre les Eglisés, et faciliteront la collaboration fraternelle au service de Dieu
dans l’humanité.
Cet appel sera-t-il entendu ? Nos
frères de l’Eglise Réformée, de l’Eglise
de la Confession d’Angsbourg, de l’Eglise Libre et de l’Eglise Méthodiste,
sentiront-il que le moment est venu
de passer par-dessus les barrières qui
qui les séparent, pour se lancer bien
unis à la conquête de la France? Les
mouvements de réveil qui se manisfestent dans bien des localités différentes,
la sortie de Rome d’un grand nombre
de prêtres qui ont besoin de respirer
l’air libre de l’Evangile, et dont plusieurs se rangent résolument du côté
de la Réforme en sont des indices bien
réjouissants.
Et c’est de tout notre cœur que nous
saluons cette vaillante et petite Eglise,
et que nous lui disons : Ne crains point
petit troupeau, tiens seulement ferme
ce que tu as.
B. G.
Echos de la Presse
Du Témoignage :
Fête de la Réformation.
..Pour savoir ce qu’est la Réformation,
il faut saisir ce principe unique duquel
toutes les conséquences ont découlé.
Il est enfantin de dire que ce principe a été le libre examen. Non seulement il est faux de croire que le libre
examen ait été le ressort moteur d’un
courant de pensée dont le traité du serf
arbitre a été une des premières manifestations dans le domaine spéculatif,
mais, même si le libre examen avait
joué le rôle que quelques-uns lui attribuent, il ne serait que l’outil dont
l’ouvrier se serait servi et il ne serait
pas plus vrai de dire : la Réformation
est le libre examen, que de définir une
cathédrale par l’énumération des outils
employés pour la construire.
Il est à peine plus heureux de voir
le centre de la Réformation dans la
place rendue à l’autorité de l’Ecriture
Sainte. Le rôle capital que la Bible a
joué, à bon droit, dans le mouvement,
n’a été qu’une conséquence. C’est l’Evangile retrouvé dans la Bible qui a
accrédité celle-ci. Luther n’a pas cru
à cause de ce que la Bible disait. C’est
l’expérience de l’Evangile, annoncé dans
la Bible, qui a amené Luther à reconnaître dans ce livre la Parole de Dieu.
L’autorité de l’Ecriture est devenue souveraine pour lui par l’expérience, et,
par conséquent, l’affirmation de cette
souveraineté ne peut pas avoir été le
principe générateur de son œuvre.
Quand on place le centre de la réformation dans la doctrine du salut par
la foi, on approche davantage du but.
En proclamant que le salut apporté par
l’Evangile est saisi par la foi seule,
Luther a donné l’impulsion au mouvement. Il n’y aurait pas eu de Réformation si cette doctrine n’avait pas été
mise dans une lumière dominatrice. Il
n’y aurait pas d’église fille de la Réformation si cette vérité était obscurcie.
Mais il n’en est pas moins certain
que la foi n’est que le moyen par lequel
est saisi un salut dont la réalité objective est indépendante de la foi. La foi
ne procure le salut au croyant que parce
que ce salut existe. La prédication du
moyen d’avoir part au salut est devenue
le ressort de la Réformation parce que
ce salut est réellement dans la rémission des péchés acquise au croyant par
Jésus-Christ.
L’Eglise romaine faisait injure à JésusChrist en faisant dépendre le salut
d’autre chose que de sa mort expiatoire.
La pensée humaine indépendante du
christianisme pense que la situation de
l’homme à l’égard de Dieu est réglée
parles sentiments et les actes de l’homme.
Dans les deux cas, il ne reste pas de
place pour Christ et pour son œuvre.
Le principe dernier et original de la
Réformation, c’est Christ lui-même, sa
personne et son œuvre remis dans la
position centrale et souveraine que leur
reconnaissaient les premiers chrétiens.
En célébrant la fête de la Réformation, ce dont nous rendons grâces à
Dieu, c’est avant tout de nous avoir
rendu Christ par le moyen de Luther.
La définition dernière de l’Eglise, à
laquelle Dieu nous a fait la grâce d’appartenir, c’est, après qu’on a écarté tout
ce qui n’est pas le fond même, qu’elle
est l’Eglise de Christ...
La vraie tolérance.
Voici un passage du discours prononcé à r inauguration du monument
Servet par M. le professeur Chantre,
de Genève :
..Il ne faut pas s’y méprendre : il y
a des manières d’être tolérant dont nous
ne saurions vouloir.
Nous n’estimons pas la tolérance de
la lâcheté, de la veulerie, de ceux qui
tolèrent les convictions d’autrui, parce
qu’ils ne se sentent pas le courage de
défendre les leurs propres, qu’ils tiennent soigneusement dissimulées et tremblantes au fond de leur âme. C’est la
tolérance des timorés qui ne savent pas
haïr l’erreur et le mal, je veux dire ce
qui est erreur et mal à leurs yeux,
parce qu’ils ne comprennent pas ce que
c’est que la consécration de soi-même
à ce qui apparaît vrai et juste ; la responsabilité de leurs propres opinions
leur est trop lourde.
Nous n’estimons pas non plus la tolérance du sceptique qui laisse libres
les convictions des autres parce qu’ il
n’ en a pas lui-même, et se vante de
n’en point avoir parce qu’il professe
l’indifférence à l’égard de la vérité et
de toute vérité, parce qu’il ne veut pas
se donner la peine de croire, de se
former même une opinion sérieuse, doutant de tout et de lui-même.
Messieurs, c’est tout autrement que
nous concevons la tolérance et les motifs
qui doivent l’inspirer.
Pour nous, nous voulons être tolérants, parce que nous croyons que rien
n’est plus personnel que la foi et que
la foi qui n’a pas la marque de la personnalité n’est que vaine simagrée.
Voilà la raison profonde de notre
tolérance, voilà pourquoi nous voulons
être largement tolérants, même à l’égard des intolérants, à une seule réserve près, c’est qu’on nous reconnaisse
le droit de nous défendre contre les entreprises de l’intolérance. C’est un droit
de légitime défense que nous revendiquons, et ce droit, c’est un devoir —
devoir de préservation personnelle, car
nous avons à conserver intangible notre
être intime, notre être moral, qui est
l’être divin en nous — devoir de préservation sociale, car nous devons, par
solidarité bien entendue, sauvegarder
les droits de la personnalité chez nos
concitoyens, chez nos frères, dans le
groupe humain, si minuscule soit-il, au
sein duquel nous vivons.
Ni la tolérance de la lâcheté, ni celle
du scepticisme, mais celle de la foi :
tout croyant, digne de ce beau nom,
doit être, par excellence l’homme de
la tolérance, car il sait par son expérience propre, ce qu’il y a de personnel, d’individuel, dans toute conviction
sérieuse.
Aménité et Patriotisme.
Sous ce titre, nous lisons dans le
Chrétien Français :
Tandis que Paris et la France se
réjouissaient sans arrière-pensée du rapprochement avec l’Italie, et des garanties de paix que comporte le récent
voyage de Victor-Emmanuel, toute la
presse catholique a donné la même
note violente et furieuse en parlant
des souverains italiens. Nous avons
eu des articles de l’Univers, de la Croix
et même une lamentation extraordinaire du curé d’Oissel auquel la direction des cultes vient, avec tant de
raison, d’appliquer les rigueurs d’une
suppression de traitement. Voici encore un article de la Vérité Française,
conçu sur un ton analogue; il est intitulé « le Fourrier de la séparation »,
titre qui esprime bien des colères:
«Cette visite, écrit le journal pieux,
constitue dans la réalité des faits un
des événements les plus graves et les
plus menaçants enregistrés par nos
annales depuis le départ du Saxon. »
Et plus loin :
« Quelles que puissent être ses prétendues intentions amicales, Victor Emmanel nous porte la guerre dans
les plis de son manteau. Il fera plus
en trois jours pour briser le pacte qui
unit la France à la Papauté que ne
fit, en trente ans de lutte, le jacobinisme haineux. Son voyage entraînant celui du Président à Rome, et
le refus du Saint-Père de recevoir M.
Loubet, va précipiter l’événement...
« La visite de Victor-Emmanuel est
criminelle dans les circonstances que
nous traversons, car c’est un crime
pour un prince catholique par le baptême , de provoquer sciemment un
conflit entre Rome et la France et de
venir ponctuer l’œuvre de déchristianisation entreprise par les Loges, en
aidant à la définitive rupture entre le
3
ï
t.
I.
pasteur et le troupeau ; c’est un crime
pour un hôte de jeter la perturbation
dans le pays qui le reçoit et d’inciter,
au nom de la paix universelle, des
querelles dont personne ne saurait prévoir l’issue. »
Ailleurs on retrouve les mêmes préoccupations inspirant des articles à
allure prophétique, comme les journalistes catholiques en éçrivent volontiers :
« Nous ne sommes pas prophètes,
mais nous serions étonnés que l’événenement célébré aujourd’hui avec tant
d’enthousiasme par Paris officiel ne
marquât chez nous le commencement
de la catastrophe. »
La catastrophe que racontent les ré
dacteurs de la Vérité française, c’est la
séparation et ses conséquences pécuniaires. Aussi n’ont-il pas pu être désarmés même par cette messe des Ternes à laquelle le roi et la reine d’Italie ont assisté comme en cachette
avant la revue de Vincennes.
Je n’ ai guère glané des nouvelles
très intéressantes : au fait je vais vous
les dii-e et vous en jugerez. Et pour
commencer voici quelque chose que
vous savez : c’est que le sucre pris en
gros ne coûte en France, en Allemagne
en Belgique, en Angleterre, aux EtatsUnis qu’ environ L. 0,50 le K.gr, en
Autriche 0,77, en Russie 0,89, tandis
qu’en Italie... il n’est point besoin de
vous le dire !
Par contre l’aluminium va baissant
partout de prix; il coûtait, en 1885,
L. 125 le K.gr, il coûte aujourd’hui
L. 2,50 — La production qui était de
13.000 k.g en 1885 était en 1900 de
5. 743-000 k.gr.
Pour vous reposer de tous ces chiffres
je vous dirai (La Palisse n’eût pu mieux
dire !) qu’il y a encore de par le monde
pas mal d’originaux ! Voilà M. Charles
Rothschild qui est l’heureux collectionneur de 10.000 variétés de puces et
qui, non content, a offert 25.000 trs.
de prime au capitaine d’un navire chargé
de lui rapporter vivante la puce du
renard bleu de la Laponie : c’est une
variété très rare.... heureusement ! Vive
la spécialisation !
Ici-bas même les navires cuirassés
sont éphémères. L’on vient de vendre
comme vieux fer en Angleterre plusieurs navires de guerre, parmi lesquels
r « Inflexible » qui avait pris part à
plusieurs combats : il avait coûté 25
millions, on l’a cédé pour 500.000 frs.
Un autre vaisseau, «La Lucania»,
pendant la traversée entre l’Angleterre
et l’Amérique du N. est resté tout le
temps en communication avec les deux
grands pays au moyen d’un appareil
Marconi.
A propos de Marconi, un de ses
disciples — Guarini — prédit que la
guerre disparaîtra bientôt, non pas grâce
aux sociétés pour la p^ix, mais parce
que l’homme va trouver moyen de détruire son prochain à d’énormes distances grâce à de puissantes décharges
électriques foudroyantes.
Voilà une idée et un moyen à la
Jules Verne ! Mg.
Du champ de FEYangélisation
On nous écrit :
Lugano, le 4 Nov. 1903.
L’année passée, le i.r novembre, eut
lieu l’inauguration d’un gracieux tem
ple à Novaggio ; hier, 3 novembre,
celle d’une école attenante au temple.
Avec un bon nombre d’adultes, dont
quelques-uns venus de Lugano, étaient
réunis une trentaine d’enfants sous la
direction de Mademoiselle Ariobaldi, qui
ne regrette pas d’être (venue de Naples
sur les charmants sommets de Novaggio
d’où l’on jouit d’une vue splendide sur
le lac Majeur et sur celui de Lugano.
M. Revel, de Milan, et M. Bossi, de
Biasca, ont parlé du but d’une école
évangélique, et de la discipline qui doit
y régner ; et M. Hugon a souhaité a
l’église et à l’école, intimement unies,
d’être la source d’où se répande sur
le canton la parole de Jésus. Plusieurs
chants, enseignés aux enfants par M.lle
Pelli, ont été exécutés, avec accompagnement d’harmonium, joué par M.lle
V. May.
Que Dieu fasse prospérer son œuvre
à Novaggio et dans les environs.
C011ESP01M1CE
Monsieur le Rédacteur de r“Echo des Vallées,,
Torre Pellice.
Poinaret, le 9 Novembre 1903.
Cher Monsieur,
Dans le dernier numéro de VEcho, un
chroniqueur qui signe E. ne se montre
pas bien renseigné sur les rapports entre l’Ecole de Méthode de Pomaret et
l’Ecole Latine. Permettez-moi de rectifier. L’Ecole Latine n’a pas été fermée.
Les leçons y ont été données régulièrement. Les professeurs, s’étant entendus avec la Commission, ont donné à
l’Ecole de Méthode les deux ou trois
heures que leur horaire de classe leur
laissait libres. Lorsqu’ils ont dû laisser
une heure de cours, ils ont pourvu à
ce que les élèves fussent occupés. L’Ecole de Méthode enfin ne se tient pas
dans r « Ecole Latine » mais dans la
« Grande Ecole », dont les élèves encore
peu nombreux ont trouvé pendant toute
la semaine l’hospitalité dans une autre
salle.
Veuillez avoir l’obligeance de publier
ces quelques lignes.
Agréez, cher Monsieur avec mes remercîments mes salutations cordiales.
E. Longo
Directeur de l’Ecole de Méthode de Pomaret.
Pour la route du Pradutour.
La Société d’Utilité Publique s’occupa
avec assez d’entrain et pour un peu
de temps, quelques années passées, d’un
projet de route carossable qui de Torre
Pellice aboutirait directement au Pradutour, en passant au fond du Vallon,
le long du torrent.
Les difficultés ne manquèrent pas
alors, et faute de mieux on laissa dormir le projet.
Son importance et son utilité n’ont
cependant été démenties par personnes
et sa réussite forme un des plus ardents
désirs de tous les habitants du Pradutour et de plusieurs autres bourgades
de la Commune d’Angrogne.
Un membre de la Société d’Utilité
Publique, du Pradutour, a vouln interroger tous ceux qu’il a pu accrocher,
ces derniers temps sur cette affaire et
leur demander ce qu’ils seraient disposés à donner, si cette route se faisait. Eh bien ! les noms de plus de 130
Angrognins figurent déjà sur cette souscription volontaire, pour une somme de
plus de 6000 frs. Plusieurs ont offert
50, 100 et même 200 frs. En outre le
terrain est presque partout offert gratuitement et beaucoup d’intéressés y
travailleraient volontiers, pour leur part,
des semaines entières.
Il me semble, donc que le moment
est des plus favorables pour s’occuper
de nouveau de ce projet, et puisque
l’initiative est venue de la Société d’Utilité Publique, ne pourrait-elle pas
en reprendre l’étude et y contribuer
directement, nommer une Commission
spéciale, interpeller la Commune d’Angrogne, en l’encourageant à cette œuvre éminemment d’utilité publique.....
Voilà un beau champ de travail pour
le Comité Central, et il faut espérer
qu’il saura en tirer parti ! E.
Pral. Nous apprenons que M. le pasteur Auguste Jahier a répondu négativement à l’appel qui lui a été adressé
par l’Eglise de Pral. Celle-ci suivant
l’exemple de sa sœur de Massel a demandé à l’Administration un pasteur
provisoire.
Rodoret. Dimanche 8 courant l’église
de Rodoret a procédé à l’élection de
son nouveau conducteur. Des 60 électeurs actuellement dans la paroisse, 51
étaient présents, et M. Henri Garrou,
pasteur à Mac Donald (Pensilvanie) a
obtenu 51 voix.
Perrier. L’installation de M. le pasteur Léger dans son nouveau poste du
Perrier a eu lieu dimanche i.r novembre. La cérémonie était présidée par
M. le pasteur Micol.
Nouyelles et faits divers
Italie. On annonce la publication
d’une traduction italienne du célèbre
roman de Sheldon : In his steps (en
français Notre Modèle ou Que ferait
Jésus ? ). Le livre est traduit par M.
Ed. Taglialatela et publié par la Casa
Editrire “ La speranza „, de Rome, sous
le titre : ühe farebbe Gesii ?
France. M. Frank Puaux, directeur
de la Fevue Chrétienne depuis 19 ans,
annonce, dans le numéro de Novembre,
qu’il cède la direction de la Revue à
M. le professeur John Viénot.
— Du 26 au 29 octobre a eu lieu à
Paris, avec plein succès, un Congrès
national contre l’alcoolisme, organisé
par les Sociétés anti-alcoolique. M. Casimir Perier, ex-président de la République, en a présidé la première séance. Le Congrès a décidé de provoquer la fédération de toute les œuvres
anti-alcooliques françaises. Il a fait
appel aux clergés des diverses confessions religieuses pour qu’ils mettent
leur autorité morale au service de la
lutte contre l’alcoolisme, qu’ils créent
dans leurs œuvres des sections antialcooliques et favorisent dans les établissement d’instruction placés sous
leur dépendance l’enseignement antialcoolique.
Japon. Aujourd’hui le Parlement
japonais a 13 membres chrétiens. Il a
élu pour la seconde fois à la présidence, M. Kalakoa, chrétien baptisé il y
a 20 ans, actuellement encore ancien
de l’Eglise Presbytérienne. M. Kalakoa
a déclaré à ceux qui lui proposaient
de se démettre de ses fonctions ecclésiastiques, qu’il se démettrait plutôt
de la présidence du Parlement. On
peut juger par là des progrès de l’Evangile au Japon.
Il y a actuellement au Japon 52
unions d’étudiants et 9 unions chrétiennes avec 2500 membres. C’est sans
doute le Japon qui recevra la prochaine conférence de la fédération des étudiants chrétiens.
Introduction à la Bible, par A.
Schlatter, professeur de théologie à
Berlin. Traduit de l’allemand par J.
Gindraux, pasteur. Genève, Jeheber, éd.,
1903. Un vol. in-16 de 605 p. compacr
tes : 5 fr. broché ; 6 fr. avec reliure
souple et pratique.
Tsar et Napoléon. Un récit du temps
de Napoléon I.er, par D. Alcock. Genève, Jeheber, éd. ; Paris, Fischbacher,
libr., 1903. Un vol. in-i6 de 357 p.,
avec couverture illustrée : 3 fr. 50 broché ; 5 fr. relié.
Bonne Nouvelle. Quatrième série.
Vingt-quatre sermons, par Frank Thomas. Genève, Jeheber éd. ; Paris, Fischbacher, libr., 1903. Un vol. in-16 de
419 p. : 3 fr. 50 broché; 5 fr. relié.
Flossette, par Miss Agnès Giberne.
Traduit par M.lle Marie Tabarié. 5-me
édition. Genève, Jeheber, éd., 1903. Un
vol. in-i6 de 324 p. : 2 fr. 50 broché;
3 fr. 50 relié toile dorée.
Figures de la Steppe, par S. Keller.
Traduit de l’allemand par J. Gindraux,
pasteur. Genève, Jeheber, éd. ; Paris,
Fischbacher, 1903. Un vol. in-16 de
309 p. : 3 fr.
La Vie Transformée ou la Sanctification (Changed Life) par Henry Drummond. Traduit de l’anglais. Deuxième
édition. Genève, Jeheber, éd., 1903. Un
vol. de 62 p., format moderne : i fr. 50.
L’Ami des Enfants. Lectures illustrées pour les enfants, par Arthur Massé,
43.e année. Genève, Jeheber, éd., 1903.
Belle brochure de 30 p. avec de nombreuses gravures: 0,25 centimes.
Un Moine Réformateur, par Arthur
Massé. Avec de nombreuses gravures
extraites de l’ouvrage : Histoire du Christianisme par Jules Gindraux d’après Œ
ninger. Genève, Jeheber, éd., 1904.
Brochure de 32 p. : 0,25 centimes.
Pourquoi pleures-tu ? par Frank
Thomas. Deuxième édition revue. Sous
forme d’album de condoléance. Genève,
Jeheber, éd. : 0,40 centimes.
Edelweiss. Récits pour jeunes et
vieux. Aux 12 récits de cette jolie collection publiés précédemment par la
Librairie Evangélique de Genève et
annoncés en leur temps dans VEcho,
s’en ajoutent cette année quatre nouveaux :
N*> 13. Simple histoire d’un petit
berger, par Insième. 32 p. : 0,20 cent.
NO 14. Monsieur Charles, par Alice
Dussauze. 32 p. : 0,20 cent.
NO 15. Pour une Bible. Histoire de
Marie Jones, 32 p. : 0,20 cent.
NO 16. Ce qui était eu son pouvoir, par Line Elpénor, 32 p. : 0,20
centimes.
Almanach (placard) de l’Ami de la
Maison. 1904. Illustré d’un magnifique
tableau : VAscension. S’adresser à M.
Manuel Vasseur, 4, Place du ThéâtreFrançais, Paris. Prix: 0,10 centimes;
par la poste: 0,15 cent.
4
— 4 —
Revue Politique
Yoilà huit jours à peine que le Cabinet
a prêté serment entre les mains du Roi,
et déjà Un de ses membres, auquel M.
Giolitti tenait tout particulièrement n’est
plus. M. Pierre Rosano, ministre des
Finances, s’est tué d’un coup de révolver
dans son appartement à liaples où il
s’était rendu dimanche dernier. Nos lecteurs n’auront pas oublié que M. Rosano
était r un des trois ministres sur lesquels les socialistes avaient mis le veto,
pour des raisons de haute moralité que
M. Giolitti a eu le grand tort de ne
pas prendre en considération. A peine
arrivé au pouvoir, le ministre des Finances s’est vu en butte aux accusations
dûment documentées, de VAvanti et de
tel autre journal à propos de certains
actes d’indélicatesse qu’ il a commis en
tant qu’homme public. On lui a reproché
entre autres choses, d’avoir exigé et reçu
un pot de vin de 4.000 fr. pour faire
délivrer en usant de son influence auprès
du Gouvernement et des autorités judiciaires de Naples, l’anarchiste Bergamasco.
Cette dernière accusation, reproduite par
tous nos journaux avait vivement affecté
r opinion publique, qui avait déjà des
doutes sur l’honorabilité de M. Rosano.
On dit que M. Giolitti savait tout ; si
cela était, nous renonçons à comprendre
un homme dont la probité est universellement reconnue, qui s’entête à vouloir
s’entourer sciemment de gens tarés, lorsque la première qualité d’un homme
d’état devrait être une moralité parfaite
dans toutes les acceptions du mot.
Si M. Rosano s’est donné la mort
c’ est qu’ il était coupable et que, tout
grand avocat qu’ il était, il lui a été
matériellement impossible de se disculper.
Mais la responsabilité de cette mort remonte plus haut, à ceux qui savaient et
qui se sont plu à braver l’opinion des
honnêtes gens. Si d’un côté la disparition tragique du ministre des Finances
n’est pas faite pour consolider le Ministère,
le parti socialiste une fois de plus clairvoyant va, d’autre part, acquérir une
influence toujours plus grande sur les
masses, puisque c’est de lui qu’ étaient
partis les avertissements et les menaces.
Lorsque ces lignes paraîtront les soussecrétaires d’Etat, il y a avait au moins
quatre aspirants pour chaque porte-feuille,
seront nommés. Le sous-secrétariat de
Grâce et Justice a été offert à Monsieur
Facta, député de Pignerol et, comme
tel représentant d’uue portion du peuple
vaudois.
— C’est une révolution bien pacifique
qui vient de s’accomplir dans un des
remuants petits états de l’Amérique du
Sud. La province, ou plutôt l’Etat de
Panama qui faisait partie des Etats-Unis
(tinis ne serait pas le mot) de Panama
a brisé les liens politiques qui l’unissaient
au gouvernement de Bogota et revendiqué
son indépendance. La minuscule nouvelle
république a aussitôt été reconnue par
les Etats-Unis qui vont s’entremettre
pour que les questions pendantes entre
le nouveau et le vieil état soient réglées
à l’amiable. La Colombie amoindrie moralement et matériellement ruinée par
tant de guerres civiles se borne à protester
contre l’ingratitude du Panama en retirant cependant sa garnison de Colon. A
peine le nouveau gouvernement se sera-t-il
régulièrement constitué, les Etats-Unis
ouvriront les négociations pour la construction du canal. Les 50 millions refusés
à ce sujet par la Colombie, qui les jugeait
insuffisants seront maintenant payés pour
les E.-Unis à la république de Panama.
— L’Empereur Guillaume a été opéré
d’un polype aux cordes vocales samedi
dernier par le prof. Schmidt. L’opération
a parfaitement réussi, comme toujours
du reste, et le malade n’éprouve d’autre
souffrance que celle, bien sensible pour
un discoureur de sa force, de s’abstenir
de parler jusqu’ à complète cicatrisation
de la plaie.
— La visite manquée du czar à V.
Emanuel aura eu entre autres résultats
celui de provoquer le transfèrement des
deux ambassadeurs : le rappel de M.
Nélidof est chose faite dit-on ; quant à
celui du général Morra di Lavriano qu’on
accuse de manque de clairvoyance, il ne
serait ajourné, pour la forme, que de
quelques semaines. Il se peut que les
deux diplomates, pour des raisons diverses, soient indirectement quelque peu
responsables du fâcheux incident; mais
seraient-ils innocents, comme il fallait
des boucs émissaires, et qu’il n’y avait
pas à choisir, on ne doit pas s’ étonner
de les voir livrés à la vindicte diplomatique.
■1- c
Abonnements payés.
M.M. et M.me Cath. Rostan, André
Long : S. Germain ; Monnet, E. Portes;
Jahier, Turin ; Beneyton, la Salle.
INFORMATIONS.
La députation provinciale dans sa
séance du 2g octobre, a ordonné le
payement des frais de construction de
murs à sec et de réparations, à un aqueduc sur la route de la Pérouse au
Perrier.
— Les demandes de subsides ou
d’exemption de taxe à l’Université de
Turin doivent être présentées pas plus
tard que le 15 c.
Chemin de fer la Tour-Pignerol-Tnrin
Horaire d’hiver 190B-1904.
accél. fest,
la Tour 5.10 8.30 12.15 15.32 19.7
Luserne S. J.ii 5.17 8.39 12.24 15.40 19.15
Bubiane 5.27 8.49 12.34 15.48 19.26'
Briquéraa 6.37 9.1 12.44 15.54 19.40
Cbapelle d. M. 5.42 9.6 12.49 19.46
S. Second 6.49 9.13 12.56 19.62
Pignerol 6.7 9.31 13.16 16.12 20.12
Turin
7.30 10.55 14.35 17.30 21.35
M.
Turin
Pignerol
S. Second
Chapelle d
Briquéras
Bubiane
Luserne S. J.n
la Tour
6,35
7.5
7.16
7.23
7.30
7.39
7.49
7.56
9.15
10.45
10.56
11.3
11.10
11.19
11.29
11.36
accél.
12.55
14.2
14.28
14.38
14.48
14.54
16 —
17.31
17.42
17.49
17.57
18.7
18.18
18.25
19.40
21,11
21.22
21.29
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Sommario dei N. 48.
Rivista delle Riviste: Scienza applicata
— Roma intangibile — Un nuovo impero nord-americano — John Ruskin
— Quel che si spende in America per
la reclame — Gli eroi francesi nella
poesia popolare italiana — Da Parigi
all’Inghilterra in pallone — La colpa
esterna — Questioni del giorno : Il nuovo
Ministero — Un incendio in Vaticano
— Teodoro Mommsen — Ancora la
signora scomparsa (Rip.) — Spigolature
— Fra libri vecchi e nuovi : Giovanni
Bertacchi ; « Liriche umane » — A.
Santini e G. Campini : « Nozioni di analisi logica della proposizione e del periodo» — Notizie bibliografiche — Rassegna settimanale della Stampa : Il boicottaggio proibito per legge — Il regalo
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