1
Année XI®.
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Ralie....................Jj. 3
Taus les pays de rUuiondc
poate , . . . > 6
Amérique . . » 9
Ou s'abonne;
Pour r [nfJrüur bhoz MM. les
Paatoni'S -et Us Libraires de
Torre-Peliîce.
Pour Vlixiérteur au Bureau d'Administratîon.
1^ Mai 1885
N. 18.
Un ou plusieurs numéros séparés , demandés avant, le tirage
10 cent. cha<mn.
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Pour l'ADMlNISTRATiON adresser ainsi; A l’Administration du
Témoin^ Pomaretto (Pînorolo)
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LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Po't4s me serez iéiyioins, Agt^s 1, 8.
Â’rnüaiii la vérité avec la charité. Mhh. ivi ib
1' Mai. Jésus lïo J(‘an Baptislef
— Noliw comparalives sur In prophète Jérémie et l’apôlre Paul. — Grassie e outiour,
u’anta iolta peu! eneour. — Meurtriers
punis. — Nouvelles religieuses. — Sousr.riplioU en faveur lie vaudois vicliines des
svalaiiclH'S^— iîauue poiiiitjMe. —Avis.
Miai
Ce, n’est pas nous qui l’avons
découvert, et uous n’avons pas
été peu surpris en lisant cette
affirmation dans . l’ouvrage dont
nous avons oité déjà deux passages,
opposés . selon nous, à la doctrine
de la parole de Dieu.
L’enseignement de Jésus-Christ
a été, dit l’auteuri une réaction
spiritualiste contre le formalisme
et le particularisme du peuple
juif, et J4sus a puisé avant tout
auprès de Jean Baptisie le principe
de cette réaction spmtualiste et universaliste. Nul ne saura jamais
quelle influence Jean Baptiste eperça
sur Jésus. Si l’auteur n'avaift pais
ajouté que ¡es documents nous manquent entièrement, nbos aurions
pu croire qu’il ed avait découvert
lui-même pour appuyer son. assertion.
C’est donc uniquement aux Evangiles et aux Actes des Apôtres que
nous devrons nous adresser pour
nous renseigner sur cette étrange
question qui se présente à nous
pour la première fois. Or nous
venons de relire tous les chapitres où il est question de Jean
Baptiste et nous n'avons pas su
y trouver un seul mot qui indique,
même de loin, une influence qu’il
aurait exercée sur celui dont rt
était le précurseur.
Que les deux couaîns se soient
vus quelquefois, peffltiêtre à Jérusalem où les parents de Jean se
rendaient de leur ville des montagnes, tandis que les parents de
2
-138.
Jésus y montaient de Nazareth à
l’occasion des fêtes solennelles,
c’est ce qui ne peut faire l^ombre
d’un doute. Que le sujet principal
de leurs entretiens ait été l'approche du royaume des deux et
l’amendement des juifs comme
condition indispensable pour devenir citoyens de ce royaume,
c’est ce que nous admettons sans
peine.
Leurs rapports ont dû devenir
moins fréquents lorsque, après la
mort de Zacharie et d’Elisabeth,
Jean approchant de sa 30® année,
fut dans les déserts de Judée jusqu’au jour qu’il devait être manifesté à Israël, tandis que Jésus
vivait à Nazareth, exerçant avec
son père adoptif l’humble métier
de charpentier. Mais il est permis
de demander à ceux qui font de
Jésus un disciple de Jean, quand
et où ces relations de maître à
élève se sont établies, et combien
de temps elles ont duré. Surtout
il est naturel de demander sur
quels objets a roulé l’enseignement de ce maître qui n’était que
de six mois plus âgé que son disciple.
Il est vrai que, selon la parole
de l’ange, le fils de Zacharie devait être rempli du St. Esprit dès
le ventre de sa mère (Luc i, 15);
mais du fils de Marie, le même
§mge avait annoncé «qu’il .serait
conçu du St. Esprit et serait appelé le Fils de Dieu (Luc f, 35).
Et si, à l’âge de douze ans, Jésus
, déclare qu’ff^oit être occupé des
affaires de son Père, il est évident
qu’il n’avait nul besoin que son
précurseur lui révélât plus tard
qu’il était le Messie promis.
Quant à avoir puisé avant tout
chez Jean Baptiste le principe de
sa réaction spiritualiste et universaliste contre l'idée juive du
Messie, c’est une supposition parfaitement gratuite et qu’il eût
mieux valu ne pas hasarder. Y at-il une seule parole de Jean, ou
de Jésus lui-même, à laquelle on
puisse la rattacher?
Fidèle à la mission spéciale qu’il
avait reçue de Dieu Jean a rendu
dès le commencement un témoignage public à celui qui venait
après lui, qui était plus grand
que lui et qui baptiserait du Saint
Esprit et de feu, à 1,'Agneau de
Dieu qui Ôterait les péchés du
monde. Et lorsque ses propres disciples, jaloux, sansi.doute de ce
que tous allaient maintenant à
Jésus viennent le lui rapporter,
(Jean ni; 26). Jean leur rappelle
qu’il n'est pas l'époux, mais seulement l’ami de l’époux et que la
joie qu’il en a est accomplie (î;. 29).
Mais il v a dans St. Jean une
déclaration bien plus remarquable
encore et qui exclut absolums^t
l’idée d’une influence que le précurseur aurait exercé sur le Seigneur auquel il avait préparé le
chemin au sein du peuple juif.
Lorsque des sacrificateurs et des
lévites pharisiens (Jean i, 19, 24)
furent venus vers lui de Jérusalem
pour lui demander ce qu’il était
et pourquoi il baptisait, après
avoir déclaré hautement qu’il n’était pas le Christ, il dit à deux
reprises à ses disciples [v. 31-33)
3
en leur montrant Jésus; « Pour
moi, je ne le connaissais point;
mais afin qu’il soit manifesté à
Israël, je suis venu à cause de
cela baptiser d’eau. Et pour moi
je ne le connaissais point; mais
celui qui m’a envoyé baptiser
d’eau, m’avait dit: celui sur qui
tu verras l’Esprit descendre et se
fixer sur lui, c’est celui qui baptise du Saint-Esprit. Et je l’ai vu
et j’ai rendu témoignage que c’est
lui qui est le Fils de Dieu ».
Ainsi donc, bien loin d’avoir
quelque principe à communiquer
à Jésus de Nazareth en qui il
aurait préalablement reconnu le
Messie promis, Jean a besoin pour
le connaître et rendre ensuite té-’’
moignage~de lui, d'une révélation
toute spéciale de celui qui l’avait
envoyé baptiser d’eau; d’où nous
avons le droit de conclure que
bien loin d’aVoir eu quelque chose
â communiquer à Jésus, il avait
tout à apprendre de lui. C’est ce
qu’il sait et proclame lui-même
à plusieurs reprises, avec la plus
profonde humilité.
Voudrait-on contredire le précurseur lorsqu’il dit à ses disciples en parlant^de Jésus: Il faut
qu’il croisse et que je diminue?
Sent-on le besoin de le grandir en
rabaissant Jésus lui-même?
Notes eomparathes
sur le prophète Jérémie et l’apôtre Taiil
IL
Enseignement et prédication
Le prophète n’est pas un docteur
OU'un professeur qui, à des heures
fixes, donne des leçons à ses élèves.
11 n’est pas non plus un prédicateur
qui monte en chaire et qui prêche
à un auditoire tranquillement assis
devant lui. 11 publie les paroles de
l’Eternel dans les villes de Juda et •
de Jérusalem; dans les parvis et à
la porte de la maison de l’Eternel; à
toutes les portes de la ville, y compris
celle par où entrent et sortent les rois;
dans la vallée des fils de Hinnom, à
Topheth; dans la maison du roi ou
encore dans la cour de la prison. Il
fait aussi mettre la parole de l’Eternel
par écrit, et la fait lire au temple par
Buruc, ou bien il l’envoie par lettre
à ceux qui ont été emmenés en captivité. . ^
Le prophète doit crier aux oreilles
de Jérusalem; ce n’est donc pas poulies chatouiller.
Un trop grand nombre de faux
prophètes l’avaient déjà fait. « Tes
prophètes... ne t’ont point découvert
ton iniquité pour détourner ta,captivité». Mais lui, Jérémie, est fidèle
et il met à nu le péché de Juda.
Parcequ’il aime son peuple, il lui
annonce les tristes conséquences de
son ingratitude, de ses infidélités et
de sa révolte; et l’appelle à la repentance et à l’obéissance pour lui faire
éviter les châtiments. Il découvre les
péchés de son peuple d’une manièreimpitoyable, et il est ému des plus
tendres compassions envers l-ii. i
Israël était comme une jeune épouse
dont l’Eternel est l’époux, le protecteur et le bienfaiteur. Mais toutes les
familles d’Israël se sont éloignées de
l’Eternel pour aller après des choses
de néant. Pères et enfants, sacrificateurs, dépositaires delà loi, pasteurs et prophètes ont oublié l’Eternel
et ses bienfaits. Israël est comme une
4
s ■ s/W <
prostituée, une vigne abâtardie, une
dromadaire, une ânesse sauvage. «La
jeune fille, oublie-t-elle son ornement
et l’épouse se.s atours? Et mon peuple
m’a oublié durant des jours sans
nombre ».
Le fgrand péché, source de tovis
les autres, c’est l’idolâtrie. Israël «a
changé sa gloire contre ce qui n’est
d’aucun secours». Ghap. II, 9-13.
«Tu as autant de dieux que de villes,
ô Juda, et autant Jérusalem a de
rues, autant vous avez dressé d’autels
aux idoles». «Ils disent au bois: Tu
es mon père; et à la pierre: Tu m’as
engendré». Les enfants de Juda ont
môme placé leurs abominations dans
la maison de l’Eternel, et fait passer
leurs enfants par le feu, et malgré
cela, ils prétendent pouvoir vivre
tranquilles en mettant leur confiance
dans le temple de l’Eternel. Et ils
en ont fait... une caverne de voleurs,
(xn, 2--11). En un mot, ce peuple a
un cœur rétif et rebelle, ils se révoltent et s’en vont » .
Ces enfants insensés, sont habiles
à faire le mal. « Comme un puits fait
jaillir sa méchanceté», la fraude, la
tromperie, le mensonge, tes faux
serments, la faus.seté, l’hypocrisie,
la perfidie (ix) et de plus, les vols,
les meurtres, les adultères, l’avidité
‘au gain, tous ces péchés se trouvent
dans le peuple de Juda.
Et cette corruption n’est pas seulement chez quelques-uns, mais chez
tous. Le prophète a des paroles navrantes à cet égard. Voyez en particulier le diap. V®. « Il est arrivé
dans le pays une chose étonnante et
qui fait horreur : les prophètes prophétisent le mensonge, et les sacrificateurs dominent par leur moyen,
et mon peuple a pris plaisir â cela ».
« T DUS rebelles et plus que rebelles »...
(vi, 28-30) «ils ont endurci leurs
faces plus qu’un rocher; ils ont refusé
de se convertir ». Et alors même que
le châtiment est déjà venu, et que
le peuple pourrait constater que le
prophète a dit vrai, alors qu'il leur
annonce que la volonté de l’Eternel
est qu’il demeure dans son pays et
ne se retire point en Egypte, il se
trouve des hommes oigueilteux pour
direà Jérémie: «Tu dis un mensonge».
Enfin si le prophète jette un regard
sur l’état des nations, il les trouve
aussi plongées dans le péché, et il
écrit : « Toutes les nations sont incirconeises, et toute la maison d’Israël
est incirconcise de cœur ».
L’apôtre enseignait et prêchait surtout dans les synagogues des Juifs,
Mais tout autre lieu lui était convenable pour annoncer Christ: la place
publique, la maison particulière, le
tribunal, -la prison elle-même. «Je
fais la fonction d’ambassadeur dans
les chaînes ». Et cet ambassadeur de
Christ, prisonnier pour le Seigneur,
que d’excellents messages il a fait
sortir de sa prison pour tous les peuples! Epître aux Ephésiens, aux Colossiens, aux Philippiens, à Philémon...
L’apôtre, d’accord avec le prophète,
a écrit: «L’écriture a tout renfermé
dans le pêché». Lui-même, par des
paroles qui se trouvent seulement
dans les livres inspirés de Dieu : « a
fait voir que tous les hommes tant
les juifs que les grec.rsorrt assujettis
au péché». Il n’y a pas de coups
de marteau plus puissants, d’épéeplus acérée pour faire voir et sentir
le péché, que ce que nous lisons dans
les trois premiers chap. de l’Ep. aux
5
''>'vv‘vwvvvvvvufvwu\MAnrwsfVWi,
Î41
Romains, dans Ephésiens n, et dans
ce simple verset. « Nous étions aussi
autrefois nous-mêmes insensés, désobéissants, égarés, assujettis à toutes
sortes de passions et de voluptés,
vivant dans la maliice et dans l’envie,
dignes d’être haïs et nous haïssant
les uns les autres».
Le peuple d’Israël ne saurait rester
impuni â cause de ses péchés, mais
l’Eternel sera sa délivrance. Le prophète annonce le salut de Dieu sous
cetje forme remarquable: « Voici , les
jours viennent, dit l’Eternel, que je
susciterai à David un germe juste...
et c’est ici le nom dont on l’appellera: UEt&rnel notre- Justice ».
El ailleurs: œ Voici les jours viennent, dit rElernet, que je traiterai
une nouvelle alliance... Je mettrai ma
loi m dedans d’eux... ils me connaîtront tous... parcequeje pardonnerai
leur intquilé... » Ce que le prophète
annonce comme devant s’accomplir,
Fapôtre a ta joie de l’annoncer comme
accompli.
Et bien qu’il ne cite pas explicitement la parole de Jérémie: L'Eternel
notre justice, son épître aux romains,
en particulier, en est l’explication la
plus profonde et la plus claire. Et
dans les épîlres aii.x Corinthiens, deux
passages correspondent parfaitement
à la prédiction de Jérémie: a JésusChrist, nous a été fait de la part de
Dieu,. Justice ».
«Celui qui n’avait point connu le
péché, Dieu l’a fait être péché pour
nous, afin que nous devinssions justice
de Dieu en lui». « Lorsque nous étions
morts dans nos fautes, Dieu nous a
vivifiés ensemble avec Christ», «vous
êtes sauvés .par grâce, par la foi,
cela ne vient jias de vous, c’est un
don de Dieu ». La nouvelle alliance
est toute dans ce fait.
Le prophète s’y appuyait à l’avance,
en appelant Israël à la repentance.
«Reviens, infidèle Israël 1 dit l’Eternel. Je ne jetterai pas sur vous un
regard sévère; car je suis raiséricordieiix, dit l’Elernel ». «Revenez:,
enfants rebelles, je pardonnerai vos
infidélités ».
L’apôtre, en apportant la bonne
nouvelle du salut, « prêche tant aux
juifs qu’aux grecs, la repentance envers Dieu et la foi en Jésus-Christ».
Le prophète après avoir appelé à
la repentance, doit, à cause de l’endurcissement du peuple, annoncer les
châtiments imminents, sauf à se consoler par la vue d’un meilleur avenir,
L’apôtre api ès avoir annoncé la repentance et la foi, enseigne, exhorte,
instruit, édifie en Christ tous ceux
qui ont cru; il annonce aussi le châtiment à ceux qui ne: connaissent point
Dieu et n’obéissent pas à l’Evangile
de Jésus-Christ. j. n.
M. Marc Monnier
Notre patrie compte à l’étranger
un ami de moins. M. Marc Monnier,
doyen de la faculté des lettres de
l’Universite de Genève, est mort dans
celte dernière ville le 18 avril .à l’âge
de 55 ans. Nous empruntons les
détails qui suivent au Journal de
Genève.
Marc Monnier était né à Florence
le 7 décembre 1829 d’un père français et d’une mère genevoise; il était
donc français d’origine et il faut
ajouter qu’il l’était de cœur; il s’associait aux joies et aux deuils de son
pays, partageait même, à l’occasion,
6
ses préventions et ses antipathies.
Ce sentiment national qui a longT
temps'sommeillé chez lui, s’était réveillé brusquement lors des malheurs
de la guerre de 4870, et dès ce
moment, ce qui n’a rien que d’honorable, il avait pris dané la vie et
dans la carrière de Monnier une place
qu’il était loin de tenir auparavant.
«Jusqu’à celte date, tout ce qu’il
avait d’enthousiasme et de patriotisme
avait été consacré à l’Italie, à laquelle
il appartenait par sa naissance, par
sa première éducation, qui s’était
faite à Naples , par les souvenirs de
sa jeunesse et par 1a grande part
qu’il avait prise à ce réveil du sentiment national qui précéda la crise
de 1859 ».
Il a beaucoup contribué à faire
connaître et à faire aimer l’Italie, à
rendre populaire en Europe, par ses
correspondances aux grands journaux,
par ses articles dans les principales
revues, par ses livres, la cause de
l’indépendance et de l’unité italienne.
Il suffit de rappeler son livre; L'Italie est-elle la terre des morts?
C’étaient là d’importants services,
que l’Italie reconnut en nommant
Marc Monnier chevalier, puis officier
de l’Ordre des Saints Maurice et Lazare, et la viHe de Naples en lui
décernant la bourgeoisie d’honneur.
Après un long séjour à Naples, il se
fixa à Genève, où il s’était marié,
et put s’y adonner, avec une activité
extraordinaire, à ses chères études,
menant de front les travaux les plus
divers.
L’exiguité de notre feuille ne nous
permet pas d’en dire davantage sur
cet homme qui fut un ami dévoué
de notre pays.
Marc Monnier a servi la cause de
notre indépendance et de la libérté
italienne, quand il y avait du courage à le faire. Aussi, tous les esprits
libéraux deplorenl-ils la mort prématurée de cet homme de bien et
nous ne sommes pas de ceux qu’elle
a le moins peiné. J. P. P.
Grassie e ounonr
¡\’auta vota peui enconr. ,
C’est un propos flatteur, inventé
sans doute par un bon compère ou
une bonne commère. Celui qui le
prononce remercie d’abord gentiment
pour le bon accueil reçu, et il s’invite
à en profiler une autre fois. 11 peut
y avoir là des vues intéressées, car
« tout flatteur vit au dépens de celpi
qui l’écoute». Aussi «beaucoup dp
gens flattent l’homme généreux et
tous sont les amis, de celui , qui fait
des présents ».
Toutefois, il ne faut pas abuser
du bon accueil qui vous est faitr
«Si tu trouves du misl, n'en mange que ce
qui te suffit,
De peur que tu n'en.sois rassasié et que tu ne
le vomisses.
Meta rarement le pied dans la maison, de ton
prochain,
De peur qu'il ne soit rassasié de toi et qu'il
n t te haïsse ». ^ '
Il vaut mieux se faire désirer par
de longues absences que d’ennuyer
par de trop fréquentes visites.
Mais quand il y a une amitié sincère et profonde, c’est de bon cœur
que l’on remercie et que l’on profile
du bon accueil qui nous a été fait.
« Il y a tel ami qui est plus ^attaché
qu’un frêt-e ». Et il peut-bien dire
d’une manière plaisante, après avoir
reçu une cordiale hospitalité: Grassie
e ounour, n’auta vota peui encour.
7
C’esi, en tout cas, plus agréable
d’entendre ces paroles-là que celles-ci:
Grassie, gran merci,
P’obligatioun vou n’en sabou pa gj.
De la reconnaissance en paroles,
et de l’ingratitude dans les faits, il
n’y en a que trop dans ce monde.
Heurlriers pniiis
Des malfaiteurs avaient tué et mutilé quelques habitants des îles Penrhyns situées au nord de Rarotonga.
Un Cpnseil de notables fut aussitôt
convoqué pour juger ces payens.
— Qu’on les pende! dit un conseiller. Mais la majorité, considérant
qu’il s’agissait de payens, décida que
ces criminels ne devaient pas être
^ mais retenus prisonniers
* '|disqu’à ce qu’ils eussent appris à
lire la Parole de Dieu et à prier.
Les payens surpris de la clémence
des insulaires convertis à l’Evangile,
devinrent très dociles et apprirent
bientôt à lire et à prier le Seigneur.
Ils furent alors délivrés de la prison,
et s’en allèrent porter dans leur île
lointaine et encore payenne les vérités de l’Evangile.
Nous pourrions apprendre de ces
payens. convertis^ à nous préoccuper
des intérêts spirituels des personnes
auxquelles des châtiments doivent
être infligés. Le Seigneur nous en
donne l’exemple, car il cache la bénédiction même dans le travail qu’il
impose à l’homme déchu. E. B.
|{ouDeUe0 telt^teusc0
î' ^
La Société des Missions de Bâle a
écrit au chancelier de l’Empire Alle
mand pour lui demander de prendre
desmesures, fiscales ou autres, pour
festreindre l’introduction de l’eau-devie dans les nouvelles colonies allemandes de l’Afrique occidentale. La
Société établit par l’exemple de ses
propres factoreries et par celui d’autres
maisons allemandes que l’on peut fort
bien se livrer à un négoce produclil'
avec les indigènes du continent noir
tout en s’interdisant ce Iraflc détestable. Elle adjure le chancelier de
l’Empire de réaliser, dans sa politique
coloniale, ce principe du « christianisme pratique » qu’il a récemment
arboré dans sa politique sociale. 11
faut dire qu’un grand négociant de
Hambourg, qui possède d’importants
domaines à Cameroun, M. Woerraann,
n’a pas craint de déclarer, en plein
Reichstag, que l’eau-de-vie était un
« stimulant nécessaire de la civiligàtionîet que d’autres indices également
significatifs font présumer que l’alcool
est le principal des articles de commerce que les maisons allemandes se
proposent d’importer dans les nouvelles colonies de l’Empire.
fSem. Religieuse).
Saint-Sépulcre. — M. l’architecte
C. Schick, un parent de la famille
Sarasin de Bâle, qui habite Jérusalem
depuis 1846, écrit au ChrisUicher
Yolksbote qü’après avoir longtemps
douté de l’authenticité de Remplacement traditionnel du Calvaire et du
Saint-Sépulcre, il vient d’en être
convaincu par de nouvelles découvertes archéologiques, suite des fouilles qu’il a dû faire, depuis 1883, en
vue de l’érection d’une nouvelle église
russe. (Id.)
Bazars religieux. — Les ventes et
loteries pour constructions d’églises et
pour œuvres d’évangélisation s’étant
8
>.144.
beaucoup multipliées ces derniers
temps en Ecosse, les ladversaires de
cette pratique ont décidé de nantie
de la question le Synode de l’Eglise
presbytérienne unie". Des discussions
préalables ont eu lieu sur ce sujet
au sein des Presbytères d’Edimbourg,
d’Aberdeen et de Dundee. Les deux
premiers de ces corps se sont contentés de condamner les loteries; le
troisième a été plus loin et a déclaré
que le système actuel des bazars ii
grand orchestre offrait beaucoup d’inconvénients et qu’il était de nature
à porter un pr&udice sérieux à l’exercice normal de la libéralité chrétienne. (là)
France. — La Chambre ayant supprimé Iles bourses accordées jusqu’ici
par l’Etat aux étudiants des facultés
pi;otestantes de théologie, les églises
sont' appelées à pourvoir elles-même
à ce besoin. La Commission permanente -du Synode officieux a dqjà reçu
en réponse à »ne oircutaire adressée
attx églises, une somme dépassant les
quinze mille francs.
(]ülle£te en fnveur des VaudAis
victimes des avalanches
Une amie d’Ecosse par madame
Ford. :.................Fi> 2 50
Dr. Kiaiber, Wuilembeig » 10 —
UC {jolttiquc
— Le Sénat a approuvé à
ime grande majorité Ja loi des conventions » des . chemins de fer, telle
qu’elle lui avait été transmise par la
Chambre des députés.
Le sénateur Mamiani est très-sérieusement'malade. Ses dernières nouvelles sont cependaiiit meilleures, et
les médecins n’ont pas perdu tout
espoir de rétablissement.
La C'hanrbre des députés a repris
ses séances. La grande question du
jour est l’enquête administrative et
l’enquête judiciaire sur les troubles
universitaires de Turin. Ces deux
enquêtes ont paru dans la ér(T22èife
officielle. Elles sont plutôt favorables
à l’autorité politique, qui n’aurait
manqué q^ue dans la forme et dans
le mode d'agir. Cependant Casalis a
offert sa démission qui sera probablement acceptée. Celle du recteur
d’Ovidio qui a accompagné les étudiants à la Préfecture et qui est accusé
d’avoir ainsi manqué de dignité, est
âéjà acceptée. L’enquête a fait ressortir
le défaut de discipline et la contrevention au principe d’autorité soit à
l’Université de Turin, soit dans les autres instituts supérieurs du royaume.
Quelques Journaux auraient fait beaucoup de mal à cet égard.
fratte«. — La question de*la
France avec UEgypte concernant le
Bosphore Egyptien est en voie de
pacification.
Jules Ferry est venu passer une
partie dé ses vacances forcées à Rome.
Anffieterve, — La question anglorusse traîne en longueur. Jusqu’à prçÿ
senties deux colosses n’ont pasréusll^iù
à s’entendre. Des deux côtés cepeife*'^
danl l’on désire la paix. ’
La conférence générale, composée
des membres des conférences du.Val
Luserne et du Val S. Martin, ainsi
que des représentants des églises du
Val Pérouse, est convoquée à SaintGermain pour le lundi 4 mai prochain,
à 9 1|2 heures du matin.
Sujet de la séance de ravan|-midi ;
U église de Jérusalem. (Actes h et iv).
Sujet de l’entretien de l’après-midi :
Les modifications à apporter à la
Constitution.
---------- . . n I , , , I , „H
Le tome ii du Nouveau Testammi
expliqué par L. Bonnet, Iptw’lant le
titce de
Ëvansilé (le Jean et Actes des Apôtres
est en vente chez M. le libraire Gilles, .
à La Tour, au prix-de 10 frs.
Ernest Robert, Gérant et Adminülrateur.
Pigoesrol, 'Iniprim. .Chianttfre et Mascarelli.