1
Uompte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Ralie........... . . L. 3
Tous tes pays de rUnion
de postB ...........» 6
Ainortrjue du Sud . ...» 9
On s’abonne;
Au biu'eau. d’Adminiatratloii;
Chez Mil. les Pasteurs ;
Chez M. Ernest Robert {Pignerol)
0t à rimprimerie Alpina à
Torre Pellice.
f-’abonneraent part du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XX, N. 28.
12 Juillet 1894.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annoncer: 20 centimes par ligne
pour une seule fois — 16 centimes do 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adrosser pourla Bédaction àM,
le Past. E. Bonnet Angroffne,
(Torre PellLce), et pour l'Administration à‘M. Jean Jalla,
prof., Torre Pedice*
Tout changement d’adresse est
payé 0.25 centimes.
LE TEMOIN
ÉCHO HES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me
lémoins. Act. 1,8. S uivant la vérité avec la diari té. Eph. IV, 15. Qu« ton regno vionuo. ' Mnttk. VI, 10
ii « in m a i r « :
La réunion du 15 Août. — Complaisance
mal placée. _ Adolphe'Mabille. — La
religion, de Sadi-Carnot. — Une tournée d’évangéJisation dans le Botoka
(Zambôüe). — Madame Rével-Ayassot.
Revue Politique. — Annonces.
LA RÉUMON DU 15 AOUT
Il a été décidé que D. v. la
réunion du 15 Août aura lieu
aux Pians, sur les hauteurs
de Prarustin.
COUPUISANCE IUL PUCÉE
II Chron. 1!), 2; 20,37.
Jo.sapbat fut im roi fidèle. Il ssuivit l’exemple de David son père, en
ce qui (.'oncerne la piété et le zèle
au service de Dieu. IjB.s commandements de rEternel lui furent précieux et ii s’appliqua à les mettre
en pratique. Dieu le bénit, et lorsqu’il eut de grandes richesses et une
grande gloire, il n’oüblia [loint son
Dieu, mais il déploya un nouveau
zèle, et.renversa l’idolâtrie qui était
sans cesse renaissante, il prit un
soin particulier de l’instruction religieuse de son peuple, et envoya cinq
de ses principaux seigneurs", neuf
léviles et deux sacrificateurs pour
enseigner la loi de l’Eternel dans
toutes les villes de Juda, U bâtit
plusieurs forlei'esses, et il avait une
ai-mée d’hommes loris et vaillants
au nombre de 1,160,000. « La frayeur de l’Eleniel' fut sur tous les
royaumës des pays qui étaient lout
autour de Juda, de sorte qu’ils ne
firent point la guerre à Josaphat ».
Celui-ci n’aurait doue pas eu besoin
d’alliance, cependant il en fit une
avec Acbab, roi d’isi'aôl.
Achab engagea Jo.saphat dans une
guerre contre Ramotb de Galaad.
Tandisque le roi d’Israël ne consulteque les faux propliéles qui sont toujours prêts à annoncer ce qui peut
plaire, le roi de Juda veut entendre
un prophète de l’Eternel. En cela il
se montre fidèle. Mais ni l'un ni
l’autre n’écoutent la fâcheuse prédiction qui leur est laite par le prophète Miellée qui ne sait ni llatter
ni être complaisant, mais dont la
devise est: « l’Eteniel est vivant, je
dirai ce que mon Dieu dira ». Josaphat, lui, à la demande d’Achab,
pousse la complaisance jusqu’à se
revêtir de ses habits royaux, landis(lue .son lâche collègue se déguise.
La protection de rEternel garda Josaphat, et le déguisement d’Achab
ne l’empêcha pas d’être tué. Pas
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moins le roi de Juda mérita d’être
repris par Jéhu le prophète qui lui
dit: « Doit-on secourir le méchant,
et aimes-tu ceux qui haïssent TEternel? A cause de cela l’Eternei
est irrité contre toi. Mais il .s’est
trouvé de bonnes choses en toi.., »
Josaphat reprit son œuvre d’édification à l’égard de son peuple, le
ramenant à l'Eternel, et il établit
des juges, auxquels il donna d’excellentes directions. Attaqué par les
Moabites et les Ammonites,'il se
conduisit avec une piété et une foi
admirables. Josaphat et son peuple
se préparèrent à aller à la rencontre des ennemis, par la prière et
des chants de louanges. Ils n’eurent
pas à se battre, ils n’eurent qu’à
prendre les dépouilles, et ils bénirent l’Eternel dans la Vallée de bénédiction.
Malgré la première répréhension,
Josaphat s’allia encore avec la iaraille d’Achab, soit pour une guerre,
soit pour une expédition marUime
du côté de Tarsis, dans les Indes
probablement. Cette dernière, ne
réussit pas. « Parceque tu t’es associé avec Achazia, l’Eternel détruit
ton œuvre » lui dit un prophète, et
les vaisseaux furent brisés.
Et si toutes les conséquences de
l’alliance avec la maison d’Achab se
■fussent réduites à un peu de frayeur,
à quelques reproches, et à la per'te
de quelques vaisseaux, il n’y aurait
pas eu gi’os mal. Mais la famille de
Josaphat devint l’alliée de celle d’Achab; U suffit de nommer Athalie,
digne fille de Jésabel, pour comprendre le désordre et les ruines et les
désastres qui se produisirent dans la
maison des rois de Juda. Elle était
riche en conseils impies qui ne furent que tj’Op suivis pour le malheur de Juda (II Chron. XXI, XXII),
L’alliance avec les méchants ne
peut qu’être nuisible. Aussi l’apôtre
écrit aux Corinthiens : « Ne portez
pas un même joug avec les infidèles...
sortez du milieu d’eux et vous en
séparez... (2 Cor. VI), Le roi David
disait: « Je ne m’assieds pas avec
les hommes faux... je hais la compagnie des méchants... (Ps. XXVI);
et le Seigneur Jésus qui enseigne à
ses disciples à cliercher ce qui est
perdu, approuve l’église d’Ephése,
en ce qu’elle ne peut soulfrir les
méchants.
________________________/.-£>. H.
LE MISSIONNAIRE
A ilol |i h« AI a Ili lie
C’est avec une profonde trisles.se
que tous ceux qui l'ont connu écrivent, maintenant, sou nom.
Il appartenait à cette catégorie,
hélas, bien petite, d’hommes qui
unissent la bonté et la droiture du
cœur à la supériorité de l’intélligence et à la force de la volonté;
ce qui faisait qu’on était obligé, non
seulement de l’admirer, mais encore
de l’aimer, tout en n’étant pas toujours d’accord avec lui.
Si à cela j’ajoute qu’il avait, au
service de son cœur, de son. intelligence et rie sa volonté, une constitution des plus robustes et une puissance de travail absolument extraordinaire, on comprendra que c’ost
un homme d’élite que vient de
perdre la Société des Missions Evangéliques de Paris et que le vide
que sa mort a causé dans la mission du Lessoulo, où il a travaillé
pendant 34 ans, ne soit pas de ceux
qui se peuvent facilement combler.
Il est même probable que ce vide
ne sera jamerts comblé par un seul
homme, car M. Mabîlle faisait, à lui
seul, le travail d’au moins trois missionnaires zélés et bien doués.
Il était né, en 1836, à Yverdon
(Canton de Vaud), où son père avait
un petit magasin de papeterie et de
librairie, ce qui explique, peut-être,
le goût prononcé qu’avait M. Mabille
pour tout ce qui était fournitures de
bureau, livres, reliure et imprimerie.
Mais ce qui l’honore grandement et
relativement à son origine, ce que
l’on peut dire maintenant qu’il n’eSt
3
Mp
219
plus là, c’esL qu’à la mort de ses
parents, il employa toute la part qui
lui était revenue du modeste héritage au développement de l’œuvre
dans son district, . sans savoir s’il
pourrait jamais retrouver cet argent.
Il ne l’avait pas encore rrtrouvc, en
tout cas, lorsqu’il m’en parlait, il y
a quelques années.
Un autre trait, qui montre comment, dès sa première jeunesse, le
lempérarnent missionnaire se manifestait en lui, c’est que, avant ou
pendant ses études à la Maison des
Missions — (je ne saurais le préciser) — il s’occupait déjà activement
d’évangélisation et que même il parcourut, en l’évangélisant, celte Savoie qui alors faisait encore partie
intégrante de notre patrie. Voilà un
détail qui ne peut que nous rendre
plus sympathique son souvenir.
C’est à Passy. où se trouvait alors
la Maison des Missions, tout près de
Paris, qu’il fit ses .études, et il en
avait gardé un si bon souvenir qu’il
appela Passy au moins un, si ce
n’est plusieurs des chevaux qu’il dut
avoir comme missionnaire. Cela aussi
montre qu’il avait du cœur.
Le 22 du mois de Juillet 4859, il
mettait à la voile avec son ami M.
Paul Germond, pour le Sud de l’Afrique. Chacun d’eux emmenait avec
soi une jeune épouse. Pour Monsieur Germond c’étaitj celle qui allait se faire tant aimer des Bassoutos comme « la douce Madame Germond » mais qui malheureusement
devait, tout juste vingt ans plus tard,
mourir dans son wagon à bœufs,
pendant que soh mari essayait de
la conduire auprès d’un médecin et
hors des frontières du Lessouto bouleversé par la guerre dite des fusils.
Pour M. Mabille, c’était celle qui,
digne fille d’un missionnaire tel que
M. Gasalis, l’un des trois fondateurs
de la Mission du Lessouto, devait
être par là-même, comme effectivement elle le fui, la digne compagne
d’un mi.ssionnaire tel que M. Mabille.
En 1860, les jeunes époux MabilleCasalis prirent possession de la station de Morija, où M. Mabille succédait à M. Arbousset, un autre des
trois fondateurs de la mission du
Lessouto, et alors commença cette
activité prodigieuse, aux aspects les
plus variées, qui devait durer 34
ans et être couronnée des résultats
les plus magnifiques.
Je n’entreprendrai pas de la retracer, même sommairement. Je me
bornerai à énumérer quelques uns
de ses principaux côtés: Relèvement
de la Station et des annexes de Morija, ruinées par la guerre ; direction
de l’œuvre réglementaire de ce vaste
district et développement de cette
œuvre par la fondation, successivement, d’une vingtaine d’annexes;
fondation de l’Ecole Normale ; fondation et direction de l’Ecole Biblique, ou de Catéchistes ; grande part
dans la fondation de l'Ecole de
Théologie; établissement d’une imprimerie, sa direction et la formation d’ouvriers indigènes pour y
travailler ; fondation et direction,
jusqu’au mois dernier, soit 27 ans,
du journal indigène Leselinyana la
Lesdtho (la Petite Lumière du Lessoiito; création et direction d’un
atelier de reliure; publication d’une
foule de traités, manuels, livres religieux en sessouto et en anglais;
traduction d’un grand nomdre de
livres de la Bible; impression des
mêmes et d’autres encore; composition de plusieurs ouvrages importants, de beaucoup de cantiques
(poésie ou musique, ou les deux à
la fois) ; plusieurs voyages missionnaires, à l’intérieur du Lessouto et
au dehors; révision, lors d’un séjour soi-disant de repos en Europe,
en 1880-81, de la Bible tout entière
en sessouto et surveillance de son
impression à Londres; direction du
dépôt biblique et des livres religieux
et d’école, a Morija; présidence, à
plusieurs reprises, de la Conférence
des Missionnaires au Le.ssouto ; intervention constante auprès des chefs,
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en faveur des cbrétiens, auprès des
.autorités anglaises supérieures (Gouverneur du Cap, .etc.) en faveur de
la tribu, et.auprès de la tribu même,
dans plusieurs circonstances, à des
époques critiques de son histoire, en
faveur de ses propres intérêts à elle
et de son avenir. Et au milieu de
toutes ces nombreuses et importantes occupations et préoccupations,
vous auriez pu le voir, à l’ocsasion,
diriger un concert ou un chœur exécuté par les élèves de Morijà, ou
bien, embouchant son cornet à piston, diriger l’exécution d’un cantique,
d’une marche guerière, du God save
the Queen et, si je me souviens lùen,
même de la Marseillaise, par la fanfare de jeunes diletlanli noirs qu’il
avait lui-même organisée et formée
à Morijal
Et que dire de sa correspondance
avec ses collêgue.s, avec les autorités, avec les centaines de ses anciens élèves vivant au J.essouto, ou
disperses clams d’antres parties du
Sud de l’Afrique, avec le Comité
Directeur, avec les amis des Missions là ba.s, ou ici en Europe, correspondance dans laquelle il ne parlait presque jamais de lui, ou rien
qu’en passant, mais où revenait toujours r œuvre, 1’ œuvre, et encore
l’œuvre? Et que dire aussi de son, j
obligeance, pour vous rendre ii’impor-te quel service, même matériel?
pour vous trouver un wagon, ou des
bœufs, ou des chevaux, piour vous
expédier des colis en sourirance, ou
vous pT-ocurer un calécbisle pour
une année, ou un maçon pour vo.s
bâtis-ses; etc. elc.? Non, c’était phénoménal! même en tenant compte
du concours, si dévoué et sî précieüx,
de sa femme et de ses filles.
Aussi, au Lessouto, « se reposer
comme M, Mabille » cela voulait-il
dire, simplomenl, changer de besogne. Mais, aussi, ce que nous craignions leus est ariivé, et il est mortj,
le 20 Mai dernier, dans la 58'"® année seulement de son âge, lui qui
semblait fait pour travailler jusqu’à
quatre-vingts ans!
Ce qui console c’est que, même
à vues humaines, il n’a pas usé ses
forces en vain. Déjà à son jubilé de
25 ans de mission, à Morija, il avait
pu constater que de 000 le nombre
des chrétiens s’était, pendant ce
temps, élevé à 2000, dans son districi,
sans compter tous ceux qui étaient
morts dans la foi ou avaient émigré.
Ce n’était là qu’une corbeille, si je
puis ainsi m’exprimer, des fruits que
son ministère a produits. Je me
borne à indiquer celle-là. Mais on
pourrait en indiquer bien d’autres,
en écrivant sa biographie, car il fut
véritablement, soit au point de vue
du travail et du dévouement, soit à
celui des résultats obtenus, ce que
l’on doit appeler îin grand missionnaire.
Il me .souvient qu’un jour, dans
une excursion à cheval, que nous
fîmes, plusieurs missionnaires ensemble, à travers les Maloutis, il
marchait en avant, selon son habitude, à la- tête de notre petite colonne. Nous gravissions une monlagne, en côtoyant des précipices. A
un moment donné, M. Mabille, qui
nous avait de beaucoup distancés,
apparut au sommet de la côte, et
sa silhouette se dessina sur les espaces lumineux du ciel d’Afrique.
Il montait un beau et solide cheval,
du haut duquel il semblait dominer
tout le pays que nous parcourions
et qu’embrassait son regard, pendant
que le voile blanc de son casque
ITolLait autour de sa noble figure et
que sa pensée , toujours active ,
calculait, peut-être, combien d’anexes
il aurait fallu fonder, pour conquérir
à Christ ces régions reculées du
Le.ssouto.
Comme, alors, il me parut grand!..
11 me paraît plusgeand aujourd’hui,
que son œuvre est accomplie et qu’il
repose, dans sa tombe, sous les verts
ombrages de Morija*
Areachon, le 29 Juin 1894.
J. WEITXECKXIB.
5
— 221 —
JoA religion de Sadi^Garnol
On lit dans le Signal ce qui suit:
«On aura pu remarquer celte
noie qui a paru dans toutes les relations des derniers moments du
président de la République:
«... Le président est évanoui. Dès
qu’il reprend connais-sance, il demande à parler à son compatriote,
M. Bouchard, maire de Beaune, qui
a.ssiste aux fêtes de Lyon, Mallieureusement ce vœu n’a pu être exaucé ».
M. Paul Bouchard, le vénérable
maire de Beaune dont il est ici
question, est bien connu de la plupart de nos lecteurs par sa conversion au protestantisme qui remonte
à une quinzaine d’années, par les
aimj)les Lellres d’un Bourguignon
sur la question religieuse, qu’ii publia à ce moment-là, et par le zèle
inCaligable avec lequel il a contribué,
depuis lors, à la fondation d’une
Eglise réformée à Beaune et à l’éreclion du fort beau temple qui est
aujourd’hui l’un' dqs ornements de
celte ville. '■
M. Paul Bouchard, qui a dépassé
aujourd’hui les quatre-vingts ans,
avait connu M. Carnot depuis son
enfance et s’honorait de l’amitié persévérante et fidèle du président de
la République, qui fut plus d’une
fois l’hôte de sa maison de Beaune.
B nous est revenu de source sûre
que, dans l’un des derniers entretiens qu’il eut avec lui à l’Elyfeée,
devisant sur celte question religieuse
que M. Bouchard aborde toujours
volontiers, M. Carnot lui aurait dit:
« Au fond, je suis d’accord avec vous
et si j’étais libre et dans une autre
situation que celle qui m’a été imposée, je ferais comme vous, mon
vieil ami!... »
Celte parole, que nous tenons pour
authentique, méritait d’être recueillie. Elle explique comment M. Carnot, parfois si raide avec les évêques,
accueillait au contraire avec tant
d’aménité les pasteurs, comme il le
fit encore, le matin de sa mort, en
recevant le président du Consistoire
de Lyon, Elle explique enfin pourquoi, s’il a accepté, sans l’avoir requise, la visite in extremis du cardinal-archevêque de Lyon, c’est la
visite de son vieil ami protestant
qu’il a demandée. »
UNE TOURNÉE D'ÉVAGÉÜSATION
dans le ¡Botoka (Zambèze)
..Le 6 mars, à 3 h. du matin,
écrit M. L. dalla, je me mettais en
route pour un voyage d’évangélisation, en compagnie de deux ouvriers
et de deux de mes élèves. J’avais
pris mon cheval, naturellement, quoique devant aller tout le temps au
pas des garçons à cause des nomr
breux sentiers qui nécessitent . la
présence d’un guide expérimenté.
J'évalue qu’à leur pas iis font en
général 5 kil. à l'heure s’ils ne sont
pas trop chargés... C’est le moment
de l’année où l’herbe est le plu.s
ennuyeuse, car en Afrique personne
ne fait jamais les foins, au Zambèze
surtout où il y a excessivement peu
de bétail en comparaison de la vaste
étendue du pays. Quand l’herbe est
sèche, on y met partout le feu dans
les plaines comme dans , les bois, et
tout est dit. A ce moment-ci elle
est si touffue et si haute (me dépassant même à cheval) que les sentiers peu fréquentés disparaissent
entièrement sous elle. La rosée étant
très abondante nous nous trempions
entièrement chaque matin pendant
les premières heures de marche;
mes habits découlaient comme de
l’eau, mais le soleil de midi séchait
tout cela.
Bien plus que la rosée, nous
blancs, nous craignons le soleil qui
est souvent traître à notre égard;
souvent on croit pouvoir le supporter, puis quand vient le soir, la tête
s’en ressent et le sommeil qui répare les forcés des natifs, ,fuit nos
6
m
V"
— 2^22
paupières. Cette fois-ci cepentiaut,
pendant ces 10 joui's de fatigue je
n’eus que 2 nuits de fièvre et le
matin c'était passé.
Après 14' h, de marche à travers
plaines et forêts alternativeraent, n'ayant rencontré que deux ou trois
huttes à démi-dései’teSj nous arrivions au principal village de Mosokotoane que j’avais déjà vu en 1893.
Il avait alors la petite vérole lui et
les siens; ' des ‘ jeunes gens’ .siirtout
en étaient morts, d’autres avaient
des figures méconnaissable.s, et parci par-là même on apercevait des
borgnes.
.... Après avoir été assis plus d’I
h. 1|2 à la place publique, causant
avec le chef et ses gens de choses
et d autres, nous allâmes camper" un
peu en debôrs du village - et bientôt nous" étendions nos membres
fal ¡gués autour d’un bon feu. — En
voyage jé ne fais que deux repas.
Après mdn souper composé de café
et ün morceau de pain, lechèf s’en
arriva avec une vingtaine dé ses
gefis et j’eus avec eux uti culte,
Nous repartons à 7 1|2 am. Sur
la route tantôt une femme se sauve
à toutes Jambes en nous apercevant
et "se blottit dans les champs de
millet, tantôt une autre nous ayant
vus trop tard pour se sauver se sent
tranquillisée en nous voyant de près
et causant avec nous et crie à son
amie, piochant plus loin; « N’aie pas
peur de ce que tu'verras monté par
un homme blanc (le cheval).: » Les
hommes sont moins craintifs. Chez
Masolane nous assistons à un Orage
et la foudre tombe à quelques m,
de noüs. J’eus là la primeur des
nouve}les_ des Matébélés et de leur
roi en faite. Nous ne noüs réjôuis'
sons^ pas de la mort du pécheur
impénitent^ mais nous bénissons Dieu
d’avoir abattu pour toujours ce pouvoir qui n’exislait que pour égorger
et détruire, / - . !,
... Je parlai à Masotane et à, ses
gêris^ du Dieu d’amour qui désormais
les invitait eux aussi à rentrer au
bercail et à renoncer aux faux dieux.
Après la prière quelques hommes
me firent plusieurs questions dénotant beaucoup de bon sens de leur
part, et je les exhortai, puisqu’ils
comprenaient peut-être mieux que
d’autres ce qu’ils venaient d’entendre, à en faire un sujet de méditation et d’entretien avec leurs voisins.
Je me sentais tout encouragé.
A Molami j’avais une forte migraine, mais nous eûmes la nuit un
concert de plu,sieurs heures dirigé
par un Jeune homme tout seul tapant
du tambour et chantant pendant que
toutes les jeunes filles répondaient
de la voix en claquant des main.s.
Tout à coup elles poussent un cri
particulier en se frappant la bouche
dé'la main, et disant: « Nyambe oa
inka »... Nos guides disent qu’elles
saluent ainsi une étoile filante qui
est un signe que Dieu passe par
leur village... Puis les danses et tes
chants continuent de plus belle jusqu’avant dans la nuit...
(A suivre).
Nous tenons à exprimer notre vivp
sympathie à notre ami et collègue
Monsieur le prof, ünésime Révei, Rédacteur de VAvÉisaêore Aipino et à
chacun des membres des familles Ajassot et Rével dans la domloureu.se circonstance'de la mort de Madame
Marie Rével, née Ayassoi.
Elle n'avait que 20 ans; c’est’ dire
que «,son ¡ioleÛ s'est couché pcndnnt
qu’il était encore jour » (Jérém. XV,
9). Que le Seigneur soit avec le petit
Arnaido qui n'aura pas Íes tendre,s
soins de sa mère, niais qui pourra toujours compter sur le Père des orp'helins!
Voulez-vous devenir vieux?
La reine Marguerite visitait l’autre
jour^l asile de S. Cosimaio â Rome,
où 230 vi6iliard.s rangés dans la cour
reçurent Sa Majesté avec des ap-
7
223
plaudissements., I^e plus âgé d’enfr’eux s’avançai et présenta un bouquet à la reine en lui disant:
— Majesté! Ces fleurs vous sont
oHérles par les vieillards logés dans
cet hospice qui sont d’accord pour
vous souhaiter de vivre plus que
moi.
— Quel âge avez-vous? lui fit la
reine,
— J’ai 104 ans et 40 jours.
Interrogé par la reine sur sa condition, .sur sa situation de famille
et sur .ses habitudes juvéniles, le
vieiUai’d répondit, avec lieaucoup de
lucidité d’esprit, qu’il était berger
de proression, qu’il a une fille âgée
de 83 ans, qu’i.1 n’a4amais.. pris de
café et qn’il n’q. Joujours bu que
très peu de, vin.
Ne voilà-t-il pas un argument en
Faveur delà (empérance ? Si vous
vouiez devenir vieux, n’abusez pas
du vin, ni d’aucune autre boisson
e.xcitante. E. B.
-O,*«”
Revins l^olKiqud'
^ Le nouveau monde' n’est pas à
l’abri des troubles anarchistes qui
alilig'ent notre vieille Europe. Le
Ne'w-York Herald nous apporte de
très graves nouvelles des Etats Unis,
surtout^de la Californie et de l’Illinois. En Amérique les choses se
font en grand, et voilà 400,000 ouvriers employés dans las chemins
de^ fer qui se mettent en grève. Ils
brûlent les wagons par milliers, ils
font dérailler les trains, ils lapident
les ouvi'iers qui ne veulent pas suivre_ leur exemple et ne visent rien
moins qu’à s’emparer des grandes
voies feiTées et notamment do la
grande ligne du Pacifique. Ils y ont
même réussi en partie et l’on a vu
arriver dans maintes villes do l’ouest
de longs trains chargés d'ouvriers
en grève et armés qui pillent et
brûlent tout sur leur passage.
A Gliicago les,.anarchistes ont incendié bon nombre d’édifices ap
partenant à l’Exposition, et promenant dans l’immense cité avec , des
torches allumées, ils ont mis Ip feu
dans une centaine de point à la fois
et brûlé en outre un millier de
wagons. La seule Compagnie Panhanthle a des dommages pour six
million.s de francs et l’on calcule à
plus de 32,000,000 de francs le^
dommages causés un peu parLou|
sur le territoire de rUnion Âmé
ncame. . ,
^Et les troupes? Les Etats Unis
n’ont pas une forte année permanente, et dans maintes Qocqsionsdes
troupes ont été insuffisantes pour
rétablir l’ordre.' Elles ont même refusé dans plus d’une occasion de
marcher contre les perturbai eu rs
faisant cause commune avÈc eux.
La majorité de la population s’est
montrée favorable aux ouvriers dans
leur démêlé avec les compagnies des
chemins de fer, elle les applaudit,
leur fournit des armes pendant que
l’archimilionnaire Sutru st d’autres
capitalistes leur fournissent de fargent. ■ ou
Le gouverneur de Chicago a demandé un renfort de 5 régiments
de soldats, mais ses collègues Altgeld
de l’Illinois, et Waite, du Colorado,
ont [irolesté contre la présence des
troupes fédérales!!
A Ciucagü il a fallu proclamer la
loi martiale — comme jadis; en Sicile ~ et charger la foule le sabre
au clair et bayonnette en canne.
L’on a fait feu sur elle à plusieurs
reprises, vu quelle en laisait de
même contre les troupes qu' elle
accueillit d’abord à coups de pierres.
Nous ne saurions dire combien de
morts .et combien de blessés ont été
trouvés sur le terrain.
Les dernières dépêches nous disent cependant que la situation s’est
améliorée dans le Missouri. Mais
d’’un autre côté toutes les corporations d’ouvriers rnénaeenl de sè
raetlre en grève si Tes compagnies
des chemins de fer ne conseiiterit
pas à soumettre à un .arbitrage le
- 3
Ai
8
224
BAINS MER
f.es Familles dont les erifatils ont
été admis à l’Asile de Final marina,
sont informées que la squadra des
tilles retournera D. v. le mercredi
18 courant et que celle dés garçons
partira le jeudi 19, par le train qui
(juitte Torre Peliice à 5,25 du matin et qui repart de Turin pour Savone à 9 h, et quelques minutes.
On insiste auprès des parents pour
que ces entants soient pourvus du
linge et des vêtements suflisants pour
lin séjour de trois semaines et entr’aiitres d’un costume de liain. ll.s
devront porter avec eux O francis,
prix du billet d'allée et de retour
entre Turin e Finalmarina. 11 va de
soi que lés parents devront payer
en outre, le voyage des Vallées à
Turin et de Turin aux Vallées.
Collegio Yaldesc
L’esame di ammissione alla prima
classe del Ginnasio comincierà iuiiedi
16 Luglio alle ore 8.
Per essere ammesso all’e,same bisogna forile domanda, su carta bollata
da 00 centesimi e presentare la fede
di nascita (su carta bollata) e il certificato di vaccinazione {su caria libera) debitamente legalizzati.
différend qui a surgi entr’elles et
leurs ouvriers.
En Italie et en France, les Parlements ont adopté des mesures de
rigueur contre les anarchistes. Notre
police a augmenté le nombre de
ses agents travestis, elle fait un service très soigné et elle a mis au
violon 7Ü0 anarchistes ces temps-ci.
Èn France iis sont plus rigoureux
encore et de nombreuses arrestations
ont été faites à Marseille et ailleurs.
E. B.
Abonnements reçu.s
Marquis d’Angrogne, Turin,/
’M. Jos. Long, insL, S. Jean.
L’esame comprende, nei limiti del
programma del corso elementare superiore,
Un componimento italiano;
Una prova scritta di aritmetica;
Una prova orale di lettura e nozioni pratiche di grammatica;
Una prova orale di aritmetica;
Una prova scritta ed una orale
(facoltative) di lingua francese.
La tassa d’esame è di dieci lire.
N. B. — La licenza elementare conferisce il diritto airammissione senza
esame.
Torre Pollice, 9 Luglio 1894.
Il Direttore
N. TOURN.
Colmine di l*i'ai*ostiiio
Avvilo di Concorso
Il Sindaco del suddette Comune
Avvisa
essere aperto il concorso al posto di
maestra della Scuola Femminile dei
Biglia (Ill.a j’urale).
Lo stipendio annuo è fissato in lire
settecento, oltre l’alloggio ^e piccolo
appezzamento di terreno.
Il tempo utile per presentare le domande, corredate dai documenti pre.scrilti dall’art. 148 del Regolmento
16 Febbraio 1888, scade con tulio Luglio cor.
Prarostino, 18 Moggio 1894.
Il Sindaco
ROBERT.
Visto: nulla osta
Pirierolo 18 Maggio 1894.
■ 11 R, Ispettore
', F. Rolando.
PENSÉE
Ne vous laissez toucher ni par
les éloges ni par les injures non
mérilées. Ils sont souvent aussi faux
les uns que les autres.
J: P. Malan, Gérant
Torre Peliice — Imprimerie Alpina