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Cinquante-troisième année.
19 Octobre 1917
N. 42«
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L'ËCHO DES VILLEES
PARAISSANT CHAQU6 VENDREDI
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Qnc toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (Phil, iV, 8).
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SOMMAIRE: De devoir du moment —
La page de nos Aumôniers et de nos
Soldats — Chronique vaudoise — Faits
divers.
Le devoir du moment.
L’article suivant est tellement d'actualité
que nous nous permettons de le reproduire
tel quel. Il est dû à la plume de M. Meyer
du « Témoignage ».
•
Paris, le i.r octobre 1917.
Nous voici à l’entrée de l’hiver, d’un
quatrième hiver de guerre et cela est très
sérieux (Pour nous c’est le troisième).
Nous ne doutons pas de la victoire.
Mais il est certain qu’elle se fait attendre
au delà de ce que nous aurions jamais
prévu. De Russie, nous est venue une
déception d’autant plus cruelle qu’elle
était imprévue. Il est vrai qu’elle est compensée et au delà par l’entrée dans la
coalition des Etats-Unis, elle aussi bien
imprévue il y a moins d’un an. N’importe,
encore un hiver passé dans les tranchées
par nos soldats, encore des combats, des
batailles acharnées où tomberont des
milliers de nos fils, —: cela est dur, très
dur.
Nous ne doutons pas de la victoire.
Mais on sait les efforts incessants accomplis par nos ennemis, maintenant qu’ils
ne peuvent plus espérer le triomphe par
des armes loyales, pour nous vaincre par
des moyens perfides : incendies et explosions d’usines, grèves fomentées et entretenues, troubles politiques et trahisons subventionnées, découragement et
démoralisation habilement répandus. Ils
ont réussi chez les Russes et n’ont pas
été sans succès ailleurs. Ils ne nous enlèveront pas la victoire ; ils la retardent.
Nous ne doutons pas de la victoire,
mais nous voyons des sujets d’inquiétude.
C’est l’oubli de l’Union sacrée et le réveil
des partis; la passion de jouir et, pour
jouir, de gagner de l’argent; tous nos
vieux péchés d’avant la guerre reprenant
vie, s’étalant au grand jour, alors que
toutes nos pensées et toutes nos énergies
devraient n’être tendues que vers un but,
vers la victoire !
Nous voyons tout cela, et nous nous
demandons : que devons-nous faire, nous
chrétiens, quelles doivent être nos résolutions à la rentrée de l’hiver, à cette reprise de notre activité ?
C’est, tout d’abord, de chercher, plus
que jamais, notre secours auprès de Dieu,
de nous fortifier en Lui, de devenir par
Lui des foyers de lumière et de^force morale, pour le bien du pays, de l’Eglise,
de nos familles. Pour cela, prions comme
jamais, en notre particulier et dans le
cercle de la famille ; célébrons le culte
de famille. Soyons assidus au culte public, contribuons par notre présence à
le vivifier. Envoyons nos enfants avec
régularité à l’Ecole du Dimanche et aux
diverses instructions religieuses.
Agissons autrement encore. Par la parole d’abord. Nos ennemis ont des agents
répandus partout qui sèment ,1a maur
vaise herbe', fausses nouvelles et fausses
idées, mécontentement et lâcheté. A
nous de porter, en toute occasion et dans
tous les milieux, la bonne parole de vérité, d’espérance, de courage, de foi. Les
plus humbles, femmes, enfants même
ont leur rôle dans cette lutte universelle.
Agissons'^ensuitejparjnotre' vie. Réalisons là « Vie simple » dont on a beaucoup
parlé mais^qu’on a peu pratiquée. On
nous menace, pour cet hiver, de privations nombreuses et de « cartes » multiples. Acceptons-les sans murmurer et
surtout sans frauder. Soyons volontairement économes. En Angleterre, à l’appel
du Gouvernement, le public s’est si bien
rationné lui-même, qu’il n’a pas été nécessaire d’imposer des règles officielles.
Nous, chrétiens, soyons de bons citoyens
préoccupés des autres au moins autant
que de nous-mêmes.
Un mot encore. On parle beaucoup, et
avec raison, de « l’après-guerre ». Les Allemands s’y préparent avec soin dans le
domaine économique. On s’en préoccupe
quelque peu chez nous aussi. Faisons-le,
nous chrétiens, dans le domaine moral.
Nous espérons un réveil religieux; il faut
qu’il se produise. Disons-nous bien qu’il
ne se produira pas automatiquement,
comme l’herbe pousse au printemps. Qu’il
doive être l’œuvre de Dieu, —■ de son
Esprit, bien entendu. Mais Dieu agit par
les hommes, compte sur les hommes.
Soyons à ses ordres, mettons-nous de
plus en plus à son service. C’est en nous
que le Réveil doit commencer tout d’abord.
Si nous faisons ainsi, cet hiver qu’on
nous annonce comme un hiver des privations, sera pour nous un hiver de bénédictions, l’hiver qui préparera, et dans
un sens plus large que ne l’entend la
masse des hommes, la victoire !
Jean Meyer.
HENRI lALLA, de Torre Pellice
tombé au champ d’honneur le 26 Août 1917
à l’âge de 33 ans. ,
La
I
Glanares.
...Je vous conduis avant tout à... Bologne, que je vois pour la première fois
et que j’admire. La population est aussi
très sympathique, le prix de l’hôtel l’est
beaucoup moins 1 Nous prenons le tram
de S. Michele al Bosco et en peu de temps
nous arrivons à la Villa Favorita. Quel
magnifique coup d’œil sur Bologne vue
à vol d’oiseau et comme tout est vert et
souriant alentour 1 Mais, jnon cœur se
rattriste bientôt car à la vue de quelques
jeunes gens je réalise soudainement que
je suis au milieu des mutilés de guerre.
Ces jeunes gens qui m’entourent manquent^qui d’un bras, qui d’une jambe...
et je les regarde’avec respect, avec vénération; ce sont^ceux qui ont beaucoup
sacrifié sur l’autel de la patrie et que
celle-ci doit traiter en conséquence. Espérons qu’il en sera ainsi. Ils ont l’air
résigné,et même joyeux. Oh, la jeunesse
est une chose merveilleuse ! Je leur demande s’ils ont beaucoup de visites. Un
beau jeune homme me répond, avec un
fin sourire: «Au commencement de la
guerre, oui, on nous bourrait de chocolat,
on nous couvrait de fleurs et dames et
demoiselles égayaient notre Home à
toutes les heures de la journée; puis les
visites commencèrent à s’espâcer, devinrent plus rares et maintenant les plus
fidèles arrivent le matin, ouvrent la porte
et: Avete niente per la posta ? referment
et s’en vont. Soyons justes, ajouta-t-il,
quelques-unes nous^sont restées fidèles ».
Je cherche le lieutenant Jannuzzi, de
Fuscaldo en Calabre. Il arrive en souriant malgré sa jambe de bois et je suis
très heureux de l’embrasser soit de ma
part, soit de la part de son frère docteur
au front. L’on me dit que dans la maison
on entend à n’importe quel moment de
la journée sa belle voix de ténor et qu’il
est en bénédiction à tous. Il va partir
pour la maison paternelle. Que Dieu le
bénisse et lui conserve la joie au cœur^
Je me rends ensuite à l’hôpital territorial de la Croix Rouge où se trouve le
major d’,artillerie Grill. — Compliments
sur sa récente promotion! —hes disturbi
gastrici et le surcroît de travail l’ont fait
maigrir, mais je vois avec plaisir qu’il
va beaucoup mieux et que bientôt il
pourra sortir de l’hôpital et jouir d’une
longue convalescenza. Je la lui souhaite
de tout cœur.
J’ai le trop rare bonheur de passer la
soirée avec notre cher Modérateur.
A Bologne se trouve M. Pa.olo Revel,
directeur de la Banca Commerciale. Soit
lui, soit sa dame, sont très heureux de visiter nos soldats et officiers réfugiés dans
les hôpitaux de Bologne.
*
* *
A l’hôpital 037 je trouve avec plaisir
»lieutenant Amedeo Jahier. Il a un peu
de febbre malarica et du deperimento organico. Mais grâce à Dieu la fièvre a disparu et il commence à se remettre en
chair. C’est déjà un vétéran de la guerre
et il est décoré de la medaglia al valore.
J’ai entendu faire ses éloges par ses officiers supérieurs et cela m’a fait un vif
plaisir. Au reste, ça ne m’étonne pas. On
n’a qu’à parler un moment avec lui pour
comprendre que c’est un jeune homme
intelligent, instruit et travailleair. Que
Dieu le guérisse et le rende sain et sauf
à la famille déjàTsi cruellement éprouvée
par la perte de leur autre fils, l’avocat
Etiore. Je lui envoie l’expression de ma
vive sympathie chrétienne à cet égard.
Dans le même hôpital se trouve le docteur Jannuzzi.
*
* *
A R... je rencontre la llfi!* comp. njitr.
alpina. Je serre la main à Gönnet, Long
et Regnaud. Gönnet a été promu sergent.
Bravo ! Ils se portent tous très bien.
Les vaudois des centurie 109 et 574
sont tous en bonne santé.
Le soldat bombardier Benech Paolo,
d’Angrogne, a|pris|jUne^petite|entorse,
mais il espère ne pns être^obligé de
quitter son poste.
Le soldat Bugliani garde le cimetière
et se trouve content de son poste.
Plus bas je rencontre le soldat Paschetto
Federico, de Torre Pellice. Il est très bien
de santé.
A l’hôpital 238 je trouve le soldat Costantino Emilio, du Pomaret, en train de
lire: Ferme assurance et 11 Compagno del
Soldato. Il a du catarro bronchiale, mais
il va joliment.
Cordiales salutations, 6-10-1917.
E. Bertalot, aumônier.
CHRONIQUE VAUDOISE
BRESCIA. Le poste de cette ville a
été confié par la V. Table à M. le pasteur
Burattini, qui trouvera une bonne congrégation, un joli temple et un presbytère confortable. L’œuvre qui a été accomplie avec zèle par M. Simeoni sera
certainement continuée par son successeur, auquel nous souhaitons de grandes
bénédictions.
CORATO. La Société « Pra-del-Torno »
dans les Pouilles. Le 30 septembre, à
Brindisi, le 6 courant à Bari et le 7 à Curato, nous avons eü la bonne surprise
d’entendre un orateur tout nouveau pour
les Pouilles. Le jeune étudiant Pietro
Zaccaro, de Brindisi, qui était venu passer ses .vacances dans sa famille, nous a
parlé avec enthousiasme de la Société
« Pra-del-Torno » et du devoir de tout
chrétieii de s’intéresser à l’œuvre des
Missions. C’est avec sympathie que nous
avons suivi notre jeune conférencier dans
ses exhortations et que nous l’avons
chargé d’apporter à cette chère Société
tous nos souhaits de prospérité et de
bénédiction.
Nous sommes heureux d’ajouter que
la recette fut bonne. M. Zaccaro a pu
recueillir au milieu de nous la somme de
frs. 58 qui seront destinés à la Société
des Missions de Paris.
FRONTIÈRE AUSTRO-ITALIENNE. Un soldat qui signe E. T. nous écrit
une longue lettre que nous ne pouvons
pas inséter sur la question soulevée par
M. François Soulier. Ce qu’il y a d’essentiel, en ce moment, c’est d’accomplir
fidèlement notre devoir. Les nobles causes exigent de grands sacrifices et une
abnégation absolue. — Gellato Auguste
qui est à l’hôpital de Chivasso va beaucoup mieux (6-10) ; Ayassot Jean David
est bien et demande le journal; Edwigi
Bounous, de Pramol, est bien: son ami
Guigou est tombé malade: il remercie et
fait saluer parents et amis (29-9); Lantelme Michèle est très bien et très reconnaissant (24-9); Pellegrin Jean, de La
Tour, salue et remercie: il soupire après
le retour (26-9) ; le caporal Charles Stallé,
de La Tour, est bien, salue et remercie
(4-10); Malan Amédée est bien, salue et
remercie (7 10); Italo Mathieu va partir
pour l’école militaire comme élève officier, est bien et se recommande pour le
journal (9-10); Peyrot Jean Etienne est
bien, salue parents et amis, remercie
(4-10); Paolo Rostan salue et remercie
(3-10); le gendarme Maurin Charles réclame le journal qu’il aura (5-10); Lévi
2
Pegronel lit avec plaisir le journal, salue
et remercie (6-10); Charbonnier Ernest
reçoit régulièrement le journal qu’il dévore, est bien et salue (4-10); Blanchi
Jean, de St-Jean, considère VEcho comme son pasteur qui l’instruit et le conseille, remercie l’aumônier Bertalot pour
sa bonne visite, salue parents et amis
(4-10); Ferrier Jean salue M. et M.me
Turin, remercie et est bien (3-10); Pamrin Eli, de Rorà,[est bien, lit avec avidité VEcho et salue parents et amis (6-10) ;
le sergent Jean Rinesi remercie cordialement et salue (9-10); Reynaud Eugenio
attend le journal qui lui sera expédié
(3-10); Giaiero Alberto est bien, remercie
L. Bartolomeo qui l’a abonné au journal
et salue cordialement; Emilio Giordano
de La Tour, est heureux d’avoir trouvé
un autre Tourassin, le gendarme Poët,
des Chabriols: ils sont en bonne santé
et saluent parents et amis. Toujours en
avant, chers amis, aOec courage et foi (7-10) ;
Berton Pietro reçoit avec grand plaisir
le journal et remercie l’aumônier Bertalot (9-10); le gendarme Jourdan David,
de La Tour, est bien, souffre de grandes
chaleurs, salue parents et amis: à notre
tour nous lui envoyons nos meilleurs
vœux.
Nous recevons du Comité de Turin:
Notizie di combattenti. Dal cappellano sig. Fuhrmann, in data 8-10: Ho
potuto visitare i seguenti militari: che
ho trovato in buona salute : automobihsti Balmas Carlo e Giordano Roberto, di
Torre Pellice; Gilli Enrico, di S. Germano; automobilista Jahier Enrico, vicebrigadiere RR. CC. Giovanni Jahier, di
j^Pramollo; caporale Besson Isacco, sottotenente Pons Filippo, di Perosa Argentina ; tenente Comba Gustavo, di Genova ;
vice-brigadiere RR. CC. Eli Pegrqnel, di
Pramollo; Malanot Augusto. I capitani
Tron Ernesto, di Bordighera, e Rostan
Carlo, di Siena, sono a Verona al corso
Ufficiali per Stato Maggiore. Buone notizie dai soldati Pons Giovanni, Fostel
Paolo, e del tenente degli alpini Betis
Roberto.
Notizie di( malati, feriti, ecc. Dal
cappellano sig. Tron, in data 10-10-1917 :
Il soldato Clot Enrico, di Villasecca, leggermente ferito all’occhio da una scheggia; l’aspirante ufficiale Melile Renato,
degente, per itterizia catarrale, all’ospedale contumaciale d’Udine.
— Dal cappellano sig. Fuhrmann, in
data 8-10-1917: Ecco una breve relazione delle mie ultime visite: soldato
^ Long Tommaso Bartolomeo, di Villar
Pellice, ammalato per infezione di rasoio;
il caso non è grave. Soldato Davit Luigi,
di Villar Pellice, ferita leggera alla gamba
destra da pallottola di fucile. Soldato
Barus Luigi, di Faetto, ferite multiple
non gravi: da Brescia è stato trasferito
a Treviglio. Caporal maggiore Long Giov.
Francesco, dei Clot di Pramollo, era ammalato di tifo ; è guarito e parte per una
licenza di 50 giorni.
— Il soldato Charbonnier Ernesto ci
scrive che è in un ospedale da campo per
catarro bronchiale: nulla di grave.
— Il soldato Davit Luigi è stato trasferito da un ospedaletto da campo al
policlinico di Roma.
— Il pastore sig. Od. dalla di Firenze
ha visitato all’ospedale di S. Miniato, il
* soldato Silvio Bounous, degente per gastro-enterite. Si alza, e spera di aver
presto una licenza di convalescenza.
— Il soldato Eruche Aldo ci scrive che
è ricoverato all’ ospedale C. R. di Parma: migliora.
noire ancien des Appiots. — La cérémonie religieuse a eu lieu Je 26 mai 1917.
— Mardi et mercredi s’est réunie Ja
Commission Hospitalière pour son travail
d’automne. M. le prof. Ribet a été désigné pour la présidence. ’
— Hier, jeudi, la Table s’est réunie
en séance pour délibérer sur quelques
questions d’urgence.
— Bien que la nouvelle ne soit pas encore officielle, une lettre du soldat Aimé
Bein, des Ramels, ne nous laisse pas de
doute, annonçant la mort du soldat
Charles Armand-Bosc, du Taillaret, petitfils du vice-syndic, tombé au champ
d’honneur. Ce jeune homme, plein de
cœur pour les siens, s’est sacrifié pour
s% patrie. — Que Dieu veuille soutenir
la mère déjà si éprouvée par le départ
de son mari.
PRARUSTIN. La mort dp conseiller
Matthieu Gag, des Serre, suivie, à quelques heures de distance, de celle du fils
Dante, (Je 14 ans, est un deuil pour toute
la Commune, qui perd en lui une de ses
plus sérieuses et instruites personalités.
L’aîné des fils a^,dû partir pour le front
le soir même du deuil. — A la famille si
durement affligée, qui passe encore par
de tristes jours de maladie, notre plus
sincère sympathie.
— M. Alexandre Rivoir, ancien, a eu
la douleur de perdre sa fille aînée, mariée
Constantin, après une douloureuse et
longue maladie. — Que Dieu veuille soulager les vieux parents, et prendre soin
du mari et des deux petites orphelines I
— Notre paroisse est arrivée à la vingtième perte (morts et introuvables) parmi
nos militaires. Nous espérons que les
trois soldats déclarés dispersés tout dernièrement, ferônt bientôt savoir de leurs
nouvelles comme prisonniers; ce sont:
Paget Paul de Paul, sergent, Godin Adolphe de David, et Simondet César de Jean
Paul. Nous avons déjà 9 de nos soldats
prisonniers en Autriche.
— L’enseignement de Bible et de Français pour nos écoles de quartier va bientôt recommencer réguüèrement. Toutes
les personnes qui veulent concourir à cet
enseignement doivent adresser leur demande au Consistoire, en français, et l’accompagner des titres d’étude, avant la
fin du mois.
SAINT-JEAN. Dimanche dernier, devant un nombreux auditoire, le Député
du collège a parlé des devoirs du temps
présent, faisant appel au patriotisme /
de ces populations qui ont largement
contribué à ^a formation de l’unité de ■
la patrie. Il a été salué par de vifs applaudissements.
VILLESÈCHE. M.lle Tda Mathieu,
qui avait une école à La Tour, vient d’être désignée comme institutrice à Villesèche; et, si d’un côté nous regrettons
son départ, nous nous réjouissons avec
elle d’avoir obtenu cette promotion.
FAITS DIVERS.
LA TOUR. M. et M.me Crichton, qui
s’intéressent particulièrement à notre
Eglise, viennent de partir pour la rivière
ainsi que M. le général et M.me Smith,
très réguliers aux cultes.
— Le 10 du mois a ét'é célébré le mariage de M. le prof. Benjamin Peyronel
avec M.lle Adéline Pasquet, institutrice
daqs la maison royale. Ce jeune couple,
auquel nous souhaitons une longue carrière, va s’établir à Rome, où il augmentera le nombre des familles vaudoises
établies dans la capitale.
— Et à propos de mariages nous devons
en signaler un qui a été passé sous silence,
mais qui nous a fort réjouis, celui de M.
le comte Martin de Monta Beccaria avec
M.lle Augusta Chauvie, la fille cadette de
Un père.
On a enterré aujourd’hui un aviateur,
le lieutenant P., observateur d’artillerie,
élève de Centrale. L’assistance, à part
le piquet d’honneur, était composée entièrement d’officiers dont un bon nombre
de l’escadrille du lieutenant P.
Son père et son oncle, industriels de
Paris, étaient présents.
Naturellement, j’avais préparé soigneusement mon allocution, mais je n’ai
pas eu à la servir.
Le père du lieutenant, faisant quelques
pas vers moi avant la cérémonie, me dit:
« Je ne tiens pas du tout à ce qu’on fasse
l’éloge,de mon fils. Le capitaine commandant l’escadrille parlera sans doute
en ce sens. Cela suffit amplement. J’avais
quatre fils. Un est prisonnier, un est artilleur, un est au lycée. Celui qui vient
de mourir a été pour sa mèje et pour
moi un sujet de joie. Je suis profondément reconnaissant à Dieu qui m’a véritablement comblé. Ma femme est plus
forte que moi, cependant je suis dans
l’état (l’esprit qu’il faut pour dire comme Job: L’Eternel l’a donné, l’Eternel
l’a ôté, que le nom de l’Eternel soit
loué. Voulez-vous développer ce texte?
Il me semble que c’est une bonne occasion pour des chrétiens de rendre témoignage de leur foi».
C’est ce quejje'fis. Puis le capitaine de
l’escadrille dit sur P., «son plus^ancien
collaborateur » des choses qu’un père ne
peut entendre sans orgueil, même si c’est
ùn austère huguenot comme celui que
j’avais près de moi.
Je me préparais à dire l’invocation finale. Monsieur P. m’arrêta doucement:
« Monsieur le pasteur, voulez-vous me
permettre. Avant la prière, je voudrais...»
Il fit un effort pour s’affermir, et dit:
« Messieurs les aviateurs, vous avez
été de si bons camarades pour mon fils,
que je ne veux pas me séparer de vous
sans vous exprimer toute ma reconnaissance. Il nous a souvent dit combien la
vie de guerre lui était rendue plus facile,
son activité plus joyeuse grâce à votre
amitié si cordiale. Je remercie aussi MM.
les officiers présents. Je vous remercie
Vous aus^i, les humbles, qui avez pris
soin de son pauvre corps. Je vous remercie, Monsieur l’aumônier, d’avoir exprimé
exactement ce que je ressens: une profonde gratitude envers Dieu qui m’avait
donné ce fils. Il me l’a ôté, maiè je le
remets entre ses bras avec une entière
confiance. Peut-être ne croyez-vous pas
en Dieu, Messieurs. Mon fils y croyait de
tout son cœur, et il s’efforçait de lui
plaire. Alors il n’était que simple caporal, il avait l’habitude de prendre sur lui
les fautes des soldats sous ses ordres;
c’est pourquoi, étant puni souvent, il est
resté un an sans venir en permission. Ce
sont ses camarades qui me l’ont dit ensuite. Lui n’en a jamais parlé. C’est Dieu
qui lui donnait ce courage. C’est encore
lui qui nous soutient dans notre terrible g
épreuve et qui donne à ma femme une
si grande force... Mon émotion ne me
permet pas de parler davantage, Messieurs, merci encore pour tout le bien
que vous avez fait à mon fils ».
Après l’enterrement, je suis retourné
à cheval à mon cantonnement avec un
officier supérieur qui connaissait le lieutenant P., ayant assisté avec lui à un
culte dans la région de Verdun. Il me
raconta que, revenant du cimetière avec
les assistants, il avait entendu un officier
d’étàt-major de notre corps d’armée dire
à ceux qui l’accompagnaient; « Ces protestants sont épatants! Et ils sont presque tous comme ça ».
Oh ! Quel dommage qu’ils ne soient
pas « presque tous comme ça ».
L. Mettetal, aumônier.
{L’Ami chrétien des familles).
Le menuisier et la poignée de la porte.
Le peintre P. avait fait une image du
Christ, image où il représentait le Seigneur se tenant dans l’obscurité, une petite lanterne à la main gauche, devant
une maison à la porte de laquelle il
frappe. Il voulait illustrer le passage
Apoc. III, 20, où le Seigneur dit: « Voici
je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et m’ouvre la
porte, j’entrerai chez lui... ». Un jour un
menuisier avait à faire dans l’habitation
du peintre, et eut ainsi l’occasion de voir
le tableau du Christ. Après l’avoir contemplé un moihent, il se tourna vers le
peintre et dit : « On voit pourtant tout
de suite que ce n’est pas un menuisier
qui a peint ce tableau ». « Et pourquoi? »,
(lemanda le peintre. « Un menuisier n’aurait, pas oublié la poignée de la porte
que vous avez oubliée de peindre sur ce
tableau ». « Cher ami, répondit le peintre,
je n’ai pas oublié la poignée de la porte,
mais je l’ai omise exprès. Je voulais faire
comprendre par là que le Seigneur n’ouvre pas le cœur des hommes, l’homme
doit l’ouvrir lui-même depuis dedans.
La porte du cœur n’a sa poignée qu’en
dedans, et c’est l’homme lui-même qui
la tient dans sa main. Le Seigneur ne
force personne à croire. II est vrai qu’il
frappe de toutes manières à nôtre porte,
surtout au moyen de sa parole, mais il
dépend de nous qu’il puisse entrer; nous
devons lui ouvrir la porte et le lais .er
entrer. C’est là une chose que personne,
pas même le Seigneur, ne saurait faire
pour nous, il faut que nous voulions qu’il
entre chez nous. Et ce vouloir, s’il est
sérieux, devient insensiblement la foi,
qui accueille le Seigneur avec joie et devient ainsi participante de toutes ses
grâces». Le menuisier avait écouté en
silence, et lorsque le peintre eut fini de
parler, il ne prononça, lui non plus, aucune parole, mais ne détourna pas son
regard de l’endroit du tableau où il avait
auparavant rerttarqué l’absence de la
poignée. Peut-être devinez-vous les pensées qui l’agitaient à ee sujet, peut-être
— #hi, peut-être cet homme entendait-il
le Seigneur frapper à la porte de son
propre cœur et peut-être posait-il la
main sur la poignée de la porte pour lui
ouvrir. f
Je ne sais pas comment s’est terminée
cette histoire'. Mais je sais ceci, c’est
qu’elle' se serait terminée heureusement
si le menuisier avait ouvert la porte, car
le bonheur entre chez tout homme qui a
reçu le Seigneur Jésus. Et je veux encore
ajouter ceci: Le Seigneur entre chez tout
homme qui lui ouvre la porte, et je crois
qu’il a déjà frappé quelquefois à la porte
de nos cœurs; s’il ne l’a pas encore fait,
il y frappe maintenant. Gardons-nous
de raisonner, mais tenons-nous tranquilles comme le menuisier, regardons le.
tableau et ouvrons la porte au Seigneur.
{Tiré du « Christlicher Volksbote »).
ANGLETERRE. — Une cérémonie
assez rare, sinon sans exemple, a été célébrée dans la King’s Weigh House
Church, qùi se rattache à la dénomination de l’Eglise Chrétienne: deux candL
dats, le mari et la femme, M. Glaud Goltrfian et Miss Constance Told, tous deux
munis des titres nécessaires, ont été consacrés ensemble devant une nombreuse
assemblée. Ils sont appelés à collaborer,
ensemble à l’œuvre auxiliaire de cette
Eglise; consa(ffés ensemble, les deux
fiancés ont été mariés le lendemain. Il
sont tous les deux gradués de l’Université
de Londres et de Mansfield College de
Oxford. Pendant la cérémonie de l’ordination, M. Russell a prononcé un discours sur la place de la femme dans l’Eglise, et sur le rôle qui lui est dévolu dans
l’avenir. « L’antique civilisation dans laquelle la femme était - subordonnée à
l’homme, a fini honteusement. La nouvelle civilisation que nous espérons édifier, — non seulement sur les ruines de
l’ancienne, mais avec le pouvoir que nous
espérons d’en haut — verra les hommes
et les femmes vivre la même vie ».
FRANCE. La nécrologie du Témoignage est saisissante pour le protestantisme français. Voici la liste: André Woerner,
capitaine adjudant-major au 221° Rég.
d’Inf., décoré de la croix de guerre, tombé
en Champagne le t2 septembre; a reçu
des mains de son colonel, avant d’exporer, la croix de la égion d’honneur;
laisse une veuve et 4 enfants dont l’aîné
n’a que 5 ans. Le capitaine W. était membre du Conseil presbytéral de notre Eglise.
— Pasteur-aumônier Adolphe Cuche, décoré de la croix de guerre et de la Légion
d’honneur. Lieutenant Bernard Monnier décoré de la croix de guerre et chevalier de la Légion d’honneur, tombé le
9 septembçe. Fils de M. et M.me André
Monnier, de Versailles, et frère du souslieutenant Greorges Monnier, mort pour
la France en 1915. — Henri-Albert Brader, capitaine adjudant-major, cinq citations. — Paul ae Furst, officier-interprète. — Sous-lieutenant Edmond Giraud,
chevalier de la Légion d’honneur. — Capitaine Georges Levrault, croix de guerre,
professeur agrégé d’histoire au lycée de
Vannes. — Georges-Edouard Couve, fils
d’un ancien membre du Consistoire de
Marseille, décédé à l’hôpital de Casablanca. — La pasteur de Bayonne, Daniel Saintenac, aumônier militaire qui
vient d’être tué au poste de secours. —
Henri-E. Bichsel, médecin sous-aidemajor, fils de l’évangéliste de Monteynard
(Isère), tombé à V., le 27 août 1917, 23
ans. — Fernand Combe, capitaine au
...° chasseurs, fils du trésorier de l’église
du Puy-Saint-Mar^in (Drôme), cité à
l’ordre du jour. — sergent pilote CrocéSpinelli, 3 citations, tombé le 21 août
1917, devant Verdun. — Doct. Ernest
Lamouroux, 35 ans, décédé à Campagnesur-Aude, des suites d’une maladie contractée au front. — Muarice-Léon Bretegnier, 29 ans, professeur de langues
sous-lieutenant, tué en juillet dernier
(fils de pasteur). — Pasteur Jean Monod
(d’Eynesse), qui a été frappé à mort par
un obus. Il était le fils du pasteur Edgar
Monod (fils lui-même du professeur Jean
Monod), et le gendre du pasteur et professeur John Viénot.
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C.-A. Tron, Directeur-Responsable.