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Année Huitième.
20 Janvier 1882
N. 3
LE
ÉCHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
me s/irez témoins. Actes 1, 8. Swfvani la vérité avêû la churité. Er. 1, Î5*
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN Italie .. L- 3 Tous les pavs de l'Uaiôû de poste , . . » 6 Àraérique , . . »’9 On s'i^onne : 1 Pour Vlntérieur ohen MM. les pasteurs et les libraires de Torre Pellice. Pour l'ÆflüdnetirauBuréaud'Ad* ministration. | Un ou plusieurs nuiiiéros sépa- rés, demandés avant le ti- rage 10 cent, cbacun. Annonces: 2b' centimes par ligne. Les envois d'argent se font par lettre recommandée ou par «îandliiis sur le Bureau do Pc- rosfl Argentina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Directioa du Témoin t Pomaretto .( Pijierolo) Italie. Pour l’ADMINISTRATION adresser ainsi : Al'Administralion du Tîîiîoîw, Pomaretto (Pinerolo) Italie
Som.mafre
90 Janvier. —Uae lettre du Missiounaire
Coillard. — Le nouveau catéchisme. —
Mademoiselle Cellérior. — Une tombe
héante. — JVowcaiifs religieuses — Revue
politique. — Souscriptions,
âO Janvier
t]NË BËCTIFÎCATieK OFFÎCIËLLS
Le soussigné demande aux lecteurs du Témoin, la permission
d’insérer, à cette place, une déclaration que lui impose l'office dont
il est revêtu.
Le correspondant italien de la
Gazette luthérienne évangélique de
Leipzig (Allg. ev. luth. Kirehenzeitung ), ayant donné à l’Allemagne la nouvelle que l'Eglise Vaudoise avait dernièrement retranché
du Symbole la descente de Christ
aux enfers, — Je m’étais fait un
devoir d’adresser au Doct. Luthardt,
le Directeur éminent et bien connu
de cette feuille, quelques lignes de
reclifîcatiou qu’il a eu l’obligeance de
publier dans le N. 40 de son jour
nal, mais après les avoir communiquées à son correspondant, lequel
dans le même numéro, le fait suivre
d’une nouvelle affirmation très-habilement conçue, mais aussi erronée que la première.
J’avais déclaré que ni _ dans les
temps anciens, ni dans les temps
plus récents, pas plus dans des
assemblées pastorales que dans les
Synodes vaudois, il n'avait jamais
été question do rejeter cet article,
que ce sujet n’avait jamais été
traité, — que conséquemment la
nouvelle donnée par le correspondant était absolument fausse.
‘ Comme je signais cette déclaration en ma qualité de Modérateur
de l’Eglise Vaudoise, J'avais espéré
que sur une question de celte nature, elle aurait quelque valeur. 11
parait que je me suis ‘ trompé , et
qu’à Rome, on sait mieux qu’aux
Vallées, ce qui se passe au sein
des Synodes Vaudois. Voici comment
le Correspondant du journal allemand s’efforce de le prouver; je
regrette la longueur de la citation,
mais je ne saurais l’abréger plus
que je ne le fais.
2
.18,
« Le Doct. Lanlaret en sa capacité de Modéraleui’, déclare absolument fausse notre communication relative à la descente aux enfers
comme récemment retranchée du
Symbole par TEglise Vaudoise».
Pour prouver qu’il ne mérite
pas un pareil reproche, le Correspondant remarque ce qui suit : La
Rivista Cristiana (avril 1881), contient un long article, signé par un
pasteur, méthodiste épiscopal, mais
Vaudois de naissance, ayant pour
litre ( non pas le pasteur, mais son
article ) Un faux article dam un
Symbole vrai, ou la descente de
Christ aux enfers. Dès le commencement il y est dit expressément...
et maintenant nous apprenons que
tout récemment, l’Eglise Vaudoise
a fait aussi la même correction {retranchement derarticle du Symbole).
Or, continue le correspondant, comme
d’après VAnnuaire évangélique, publié par les frères Meille, la Rivista
Cristiana est le journal scientifique
et ecclésiastique de l’Eglise Vaudoise, et que son Directeur, l’un
des professeurs de l’Ecole Vaudoise
de théologie à Florence, a publié
en entier cet. article sans ajouter
la moindre observation, ni faire la
moindre objection; on pouvait certainement croire que ce que l’on
affirmait était vrai. — Pour mieux
s’en assurer, le correspondant se
procura un exemplaire de la nouvelle liturgie, préparée par une
commission nommée par le Synode,
soumise en projet à celui de 1880,
et adoptée par ce Synode sous sa
forme actuelle, —■ c’est le correspondant qui souligne, — et voilà,
la descente aux enfers ne s’y trouve
pas. D’où le correspondant conclut
triomphalement qu’il avait raison
do donner aux chrétiens allemands
celle nouvelle.
Pour la seconde fois, et de la
manière la plus absolue je déclare
que cette nouvelle est fausse, et si
après ma première rectification le
correspondant .s’était donné la peine
de prendre des informations, il l’aurait reconnu lui-même. Jamais les
Synodes Vaudois, pas plus ceux de
1879 et 1880 que les précédents,
ne se sont occupés de l'article du
Symbole que l’on dit avoir été supprimé récemment. Voici ce qui est l’exacte vérité et je ne crains pas que
l’on me contredise.
La Commission chargée de préparer un projet de révision de la
liturgie, a soumis au Synode de
1880, une partie de son travail, et
comme le temps manquait pour
l’étudier avec le soin nécessaire, le
Synode, à l’art. 27 de ses Actes,
après avoir remercié la Commission,
autorise les pasteurs et les Eglises ,
à faire usage de cette liturgie dans
leur culte public, et invite les pasteurs , les évangélistes et chacun
des membres de l’Eglise à mettre
par écrit leurs observations concernant ce projet, et à les communiquer
avant la fin de mai à la Commission
chargée de continuer le travail de
la liturgie. — C’est de la môme
manière et dans les mêmes termes
que le Synode de 1881 a autorisé
l’usage de la 2® livraison du projet.
— Or pour quiconque sait lire et
a voulu lire, il est évident que l’article dont il s’agit n’a pas été retranché , puisqu’il se lit en gros
caractères à la page 47 de la première livraison du dit projet de révision, écrit et adopté dans la langue
du Culte aux Vallées, c’est-à-dire ,
en français. — Je puis transmettre
o^knaaiÊÊÊuaBiÊiàÊi
3
•19.
à qui m’en fera la demande un
exemplaire de ce premier fascicule.
Le projet, si l’on voulait en faire
l’essai dans le champ de l’évangélisation vaudoise, devait être traduit en italien; il l’a été, et c’est
dans l’édition italienne que l’article
en question ne se trouve pas.
Celle omission volontaire ou accidentelle, a été blâmée par le dernier Synode avec une telle unanimité que nul n’a songé à la justifier.
La plupart des évangélistes, le président lui-môme du Comité d’évangélisation , ont déclaré que cet
opuscule ne leur avait pas été communiqué.
Non seulement le Synode n’a pas
adopté, ni même autorisé le projet
de liturgie italienne ainsi mutilé,
mais il l’a condamné dans cette
omission arbitraire.
Quant à l’argument que le correspondant tire du fait qu’un article signé par un vaudois de naissance, et publié dans une Revue
dirigée pdr un professeur de théologie de l’Eglise Vaudoise, affirme
la suppression de l’arlicle, il n’a
absolument aucune valeur. Quelle
est l’Eglise, en Allemagne ou ailleurs,
qui se croit solidaire des opinions,
ou de la conduite de ceux de ses
membres qui s’en sont séparés? Le
Directeur de la Rivista, aurait
pu faire ses réserves, s’il en avait,
et selon moi il l’aurait dû; mais il
s’est cru, sans doute, suffisamment
couvert par la note inscrite sur la
couverte de sa Revue, portant que
la responsabilité des articles de
chaque rédacteur lui est entièrement
laissée. Que dans VAnnuaire évangélique, la Rivista Cristiana ait été
indiquée comme journal scientifique
religieux de l'Eglise Vaudoise, cela
signifie simplement que’, parmi les
nombreuses dénominations évangéliques qui sont à l’œuvre en Italie,
c'est à la dénomination Vaudoise
qu’elle appartient.
Je dois déclarer enfin, pour qui
l’ignorerait, que tout en reconnaissant
et respectant, dans de certaines limites, les droits de la science et
particulièrement de la critique théologique, l’Eglise Vaudoise n’entend
nullement être identifiée, quant aux
doctrines qu’elle professé, ni avec
un seul, ni avec tous ses professeurs, et qu’elle se réserve le droit
d'intervenir avec une autorité que
nul ne lui contestera , le jour où
elle le jugera nécessaire pour sauvegarde)’ l’inlégrité de ses livres
symboliques.
P. Lanïaret, Modérateur.
Une lettre du ülissioiiualre Ooillard
Cette letlre, quoique privée, vient
d’un homme au quel tant de gens,
parmi nous, s’intéressent, et conliem
un appel si pressant aux mcmlnes et
surtout aux pasteurs et ministres de
l’Eglise Vaudoise, que sa publication
dans le Témoin, consentie par la personne à la quelle elle a été adressée,
nous a paru un devoir. Nos lecteurs
jugeront si nous nous sommes trompés,
en pensant ainsi.
" Paris, lOjfinvitif I8H-2.
B'mi cher Monsieur N. N.,
Comment peut-il se l'aii'e que des
mois se soient écoulé.s, sans que je
vous aie donné du moins un signe de
vie ? Cela me confond. Hélas ! nous
menons une vie si errante, si faligante
ou piulôl si desséchante que, je l’avoue, nous ne prenons la plume que
quand noms ne pouvons absolument
pas faire autrement.
4
.20»
Mais vous savez que Ile, affection nous
vous avons vouée à vous et à voire
chère famille. Vos noms seront toujours associés aux souvenirs les plus
doux que nous remporterons de notre
visite en Europe. Depuis que nous vous
avons dit adieu, nous avons parcouru
le nord de la France , en partie du
moins, et nous sommes allés en Angleterre , passer les vacances du nouvelan. J’y ai laissé ma chère compagne
au sein de sa famille, pendant que je
vais jusqu’à Nice, Menton et Cannes,
puis dans l’ouest très-rapidement.
Mon cœur a déjà quitté l’Europe
depuis longtemps. Les nouvelles du
Lessouto et de ma Station que 1a guerre
a complètement ruinée, sous tous les
rapports, me font ardemment soupirer
après le moment où je pourrai enfin
retourner à notre cher Léribé, et relever ses rpines, avant d’aller plus
loin. Je tremble un peu à la perspective du travail qui m’attend. Nos pauvres gens ont été ruinés, complètement ruinés par celle affreuse guerre.
Ils ont absolument tout perdu , tout
leur petit avoir; vêtements, maisons,
récoltes, bétail, tout, — et notre
unique consolation c’est d’avoir partagé
ces perles avec eux.
El pourtant il faut les soulager. Qui
nous en fournira les moyens? Les bâtiments de la Station eux-mêmes se
délabrent. Mais ce qui ,mé cause lé
plus d’anxiété après tout, c’est la défection du jeune missionnaire qui me
remplaçait et qui, cédant à de regrettables sollicitations revient en Europe.
Qui prendra sa place ? Qui ?
Voilà qui compromet gravement la
mission du Zambese, pour le rnomenl.
Voyez un peu ! M. Jousse a dû donner
sa démi.s.sion , M. Mœder aussi, monsieur Maitin est affaibli par la vieillesse ; la position de notre ami X. est
de.s plirs précaires, il nous faut» absolument du renfort pour le Lessouto,
et jusqu'à ce que nous en ayons, impossible de penser au Zambese. Je le
sens, c’est une rude épreuve de ¡ma
loi que Dieu permet.
ISy aurait-il donc aucun de vos
jeunes pasteurs qui s’offrirait à prendre
ma place à Léribé?
Les travaux matériels y sont terminés: église, maison d’habitation, écoles,
jardin, dépendances, tout est fait. Il
faut seulement relever les ruines de la
guerre. Il n’y a de difficulté que la
langue, et c’est une difficulté qui s’amoindrit tous les jours et qui certainement n’est pas colossale. N'auriezvous donc pas, chers bien-aimés Vaudois, un homme de cœur qui s'offrît,
et qui me permît ainsi a'atler plus
loin ?
Nous pensons partir au commencement de mai , et passer, en tout cas,
au moins 8 ou 9 mois à Léribé; assez,
vous le voyez, pour initier qui que ce
soit à l’œuvre.
Nous avons bien partagé votre deuil
de famille, cliers amis. Maintenant adieu
à vous tous bien chers et précieux
amis....
Votre bien affectionné
F. CoiLLARD.
Le nouveiy Catéchisme.
On nous a invité, à annoncer dans,
le Témoin le nouveau catéchisme évangélique offert par les pasteurs des
vallées à leurs Eglises. C’est avec plaisir que nous nous acquittons de celle
tâche; mais nous'ne sommes pas assez
sûr de nous-même pour portei' un jugement sur un travail auquel onl eu
part presque tous nos pasteurs et surtout ceux du Val Pélis. Cependant
comme nous n'avons trouvé que peu
de chose à relever, ce que nous ferons
du reste plutôt sous forme d’interrogation que sous celle d’affirmation
positive, nous avons lieu d’espérer
qu’on nous pardonner.^ la liberté que
nous prenons.
D’abord nous sommes heureux de
constater que si les auteurs se sont
avant tout proposé de faire un catéchisme fidèle, conforme à la parole
de Dieu, simple et bref, surtout dans
les réponses , ils ont généralement
réussi. Les catéchumènes n’auront pas
grande difficulté à apprendre cô manuel qui en vingt sections passe en
5
revue très sommairement l'ensemble
des doctrines chrétiennes.
Nous n’avons, nous l’avons dit, que
peu de remarques à présenter.
La section IX® a pour but d’exposer
la vie et l’œuvre du Seigneur JésusChrist, nous trouvons cette exposition
incomplète ; il n’y est que.sLion ni de
sa naissance, ni de son développement
(Luc II), ni de sa transfiguration, ni
de ses souffi’ances en Gethsémané, faits
aussi importants à nos yeux que le
baptême. Et è ce sujet nous nous
permettons encore une observation.
\ la question : pourquoi Jésus s’ est-il
fait baptiser ? le catéchisme répond :
Jésus s’est fait baipliserij^our accomplir
. toute justice et se manifester à Israël
comme le sauveur promis.
La première partie de la réponse
est scripturaire, mieux encore, elle est
dans les termes mêmes de l’Evangile ;
la seconde est moins évidente. Nous
nous en serions tenus à la première
partie ; ou bien nous aurions ajouté
en quelques mots l’explication de ces
paroles de Christ : il nous faut accomplir toute justice.
Il nous semble que le Sauveur a
voulu exprimer par ces paroles que
comme vrai israëlite il devait se soumettre, lui aussi, au baptême de JeanBaptiste, de même que comme citoyen
il a rendu à César ce qui appartient
à César, et a payé l’impôt, lui le fils
de Dieu. Il a en"outre accompli toute
justice et a commencé en se faisant
baptiser cette œuvre d'humiliation et
de dévouement pour satisfaire la justice de Dieu , qu’il a terminée par sa
mort expiatoire; et comme les juifs
qui étaient baptisés par Jean confessaient leurs péchés, J. G. a aussi confessé, comme Esdras, Esaïe et Daniel
les péchés de son peuple, sans toutefois s’y associer, lui le juste et le saint,
comme ces prophètes, qui, en même
temps qu’ils confessaient les péchés
du peuple confessaient aussi les leurs.
— J’effacerais donc la seconde partie
de la réponse qui n’est pas claire à
mes yeux. Je ne vois pas que J. C.
en recevant le baptême de Jean se soit
manifesté-à Israël comme le Sauveur
promis. Le baptême de Christ d'après
21,
le récit évangélique n’a révélé le Sauveur comme fils de Dieu qu’au Sauveur
lui-même pour qui les déclarations
célestes ne font que confirmer ce qu’il
savait déjà, et à Jean Baptiste qui dut
reconnaître dès lors en Jésus celui qui
devait venir, quoique plus tard, dans
un moment d’impatience, il en fasse
demander encore la confirmation à
Jésus lui-même.
Dans la section xv sur les devoirs
du chrétien nous signalons une lacune,
nous voulons parler des devoirs du
chrétien comme membre de l’Eglise
envers l’Eglise elle-même.
Nous terminons ici nos observations
de détail. 11 y aura peut être lieu d’en
faire bientôt d’autres plus justes et
plus importantes qui seront suggérées
par l’expérience. ,
Nous ne voulons cependant pas clore
cet article sans féliciter encore les
pasteurs des Vallées pour leur travail
et sans exprimer le vœu qu’il contribue
à maintenir et à accroître dans notre
population la connaissance des saines
doctrines évangéliques. — Leur catéchisme est bref et clair, et nous espérons que tous ceux qui l’expliqueronl
et s’en serviront, recouvriront de chair
et de muscles les ossements un peu
secs. Nous formons le vœu que tous
évitent le danger que l’exercice a fait
connaître à ceux qui s’occupent d’enseignement, c’est que les catéchumènes
se contentent des réponses un peu
maigres du manuel. Verba volant, ,
nous en faisons chaque année la triste
expérience. Nos élèves ne savent guère
à la fin du cours que ce que contient
le manuel, tous les développements,
toutes les explications plus substantielles et plus importantes que le texte,
se sont enfuies comme une nuée d’oiseaux. S’il en était ainsi, il est évident
que le manuel bref et concis ne serait
pas un gain net, et que des développements un peu plus amples , une exposition plu^ substancielle aurait aussi
ses avantages. —- Nous ne faisons que
poser ici une question sans la résoudre.
6
.22
N4DE9IOISËLLe CELLËRIËR
( Suit et fin V. N. 3)
Ce petit enfant que nous voulons recevoir pour l’amour de Christ, nous pourrions faire tant de bien à son âme par nos
prières persévérantes, et, avec la prière,
par nos inslruetions, par notre exemple,
par un amour vraiment chrétien , par un
cœur tout pénétré de foi et do vie en
(ihrist ' Hélas I et d’autre part nous pouvons lui faire tant de mal I .Nous pouvons
lui ótre en, scandale, à notre insu, je ne
dis pas seulement par des paroles ou un
exemple mauvais, mais par un cœur
tiède, ou une conscience légère, par des
paroles do foi sans la vin de la foi. on
encore 'par nue affection purement torreslro, qui ne serait pas trempée dans la
charité du Dieu Saint, et ne témoignerait
pas d’une sainte sévérité pour le péché,
ou môme temps que d’une tendre coin
passion pour le pécheurI — Ohi que cette
œuvre bien comprise doit nous attacher
plus étroitement au Cep Divin (Jean xv,
1-8) en qui seul nous pouvons apprendre
à porter quelque fruiti Comme elle devrait nous porter sans cesse â la prière
pour nous mômes et pour ces âmes d’enfants qui noua sont en quelque mesure
confiées I Comme elle doit tout au moins
nous humilier, à la pensée de nos infldé
lités, de notre misèrol
Oui, nous le sentons ensemble, n’estce pas? Ce ne sont ni des paroles vaines,
ni une agitation extérieure, que Dieu nous
demande à cette heure. Ce sont des âmes
humiliées, pleines de foi et de prières;
ce sont des corps et des esprits consacrés
au Seigneur, pour le glorifier par une fidélité de tons les instants, dans quelque
position qu’il lui plaise de nous placer.
Ayons foi et courage! L’Esprit de Dieu
veille. Il agit, au dessus des troubles et
dos commotions actuelles, comme autrefois, Il se mouvait .sur la surface de l’abtme. Il veut nous réveiller à salut. « Les
jours de crises sont des jours de renouvellement».— Oh I si nous, femmes ou
jeunes personnes chrétiennes, (ou partagées encore entre le monde et Dieu) nous
pouvions, en grand nombre, entendre sa
voix I Si nous pouvions être les [wemières
à nous humilier sérieusement de nos péchés devant Lui, â revenir à Lui de tout
notre cœur ! Si nous nous donnions enfin
sans ré.serve au Sauveur qui nous a appelées et prises à Lui, — ou qui peut être
nous cherche encore! — pour devenir,
(>ar notre foi et par noire vie, les servantes, les humbles et fidèles servantes
de Jésus-Christ, — « sous la croix, la
Bible à la main I »
N’est co pas là ce que nous voudrons
demander les unes pour les autres, eu
ces temps solennels 1 N’est-ce pas à nous
aussi de nous unir, pour élever dans ce
moment nos mains sur la montagne (Exode
ch. xvii), demandant que la (Parole de
Dieu répande de plus on plus sa lumière,
que son 'Esprit réveillo lo.s consciences,
que son Règne vienne dans les cœurs,
que les évènement.s c[uels qu’ils soient,
qui se préparent aujourd’hui, touruenl
véritablement à sa gloire en Jésus-Christ?
Laissez-nous donc vous tendre, au travers des monts, une main amie, et vous
redire notre sympathie cordiale. J’ai confiance que vous ne la repousserez pas.
— Que notre Dieu et Père soit avec vous;
qu’il soutienne votre foi et bénisse voire
travail I C’est le vœu fraternel que j'avais
à vous.transmellre de la part de mes compagnes d’œuvre. Croyez <|iie je m’y associe persoiineltemeni, et du fond du
cœur, il m’est doux de le répéter:
Voire sœur en Jésus-Christ
Betzv CellShier.
Une tombe béanie
Une comtesse qui vivait dans le
tlanovre, il y a conl ans, niait oiivertement la résurreclioh. A trente ans elle
rnoiirnl, après avoir laissé des ordres
péremploires conceinanl sa tombe, qui
devaii êlre recouverle d’une dalle en
grariil, entourée de pierres scellées et
cramponnées les unes aux aiUres par de
solides bancs de fer. Une inscription
annonçait au public l’inviolabililé de
celle tombe pendant toute l’éternité.
On accomplit à la lettre les volontés
de la défunte, el aujourd’hui la tombe
existe encore avec son inscriplion......
Mais elle est béanie ; la pierre de
granit soulevée laisse une ouverture
qui ne peut plus se fermer; les crampons de fer on été forcés el les pierres
sont disjointes. Qui a violé ainsi la
volonlé de la iitorie? La foudre du ciel
est-elle tombée pour briser les entraves
du sépulcre? Des hommes aux mains
sacrilèges ont ils voulu narguer la comlesse et faire mentir l’épilaphe?'Non ;
une petite graine à germé sous la dalle;
sa frêle Lige a trouvé une fente imperceptible pour arriver au jour ; dans
la suite des saisons la plante à grandi
7
cl sa lenlc ei conlinuelle pression a
ébranlé les pierres, détaché les crampons, et aujourd’hui le tronc vigoureux
d’un arbre séculaire liénl la tombe
ouverte aux yeux des passants étonnés
et donne à qui a des yeux pour voir
cette leçon: « Dieu peut anéantir la
(ieilô humaine par une petite graine;
il n’y a ni sagesse, ni intelligence,'ni
conseil pour résister à rKternel ». Proverbes xxi-30.
une heureuse année. Merci, me suis-je
écrié en achevant de lire « vos tics
affectionnés et dévoués éléve.s ». Merci,
mes jeunes amis pour la bonne surprise. M.
Fui cl ubéissiinec.
Dans une nombreuse école, on entendit un jour crier: Au feu ! Supposant que c’était dans le bâtiment même,
il y eut une tei'rible panique; tous
les élèves voulurent, à la fois, sc précipiter dehors et beaucoup furent blessés; une des maîtresses sauta par la
fenêtre et fut tuée. Au milieu de ces
centaines d’enfants qui voulaient à
toute force sortir, se trouvait une petite fille qui conserva tout le temps
une altitude calme et tranquille. On
vil bien, à sa pâleur et au tremblement de ses lèvres, qu’elle connaissait
le danger; se,s yeux étaient remplis de
larmes, mais elle'ne bougeaji pas.
Après qu’on eut réussi à rétablir l’ordre, et qu’on eut ramené toutes ses
compagnes à leurs places, on lui demanda comment elle avait pu rester
tranquille lorsque tout le monde était
si agité. — Mon père, répondit-elle, est
pompier; et il m’a dit que si jamais
ou criait «au feu»,'dans l’école, je
devais rester bien tranquille.
liiiè bonne surprise
Nous sommes au moment des lettres de bons souhaits. Toutes celles
qne j’ai reçues m'ont fait plaisir, mais
une de ces lettres m’a tout particulièrement ouvert le cœur. C’est celle
de deux anciens catéchumènes de 4
i 6 ans passés. Ils sont à Marseille-,
et ils m’écrivent pour me dire qu’il.s
ne m’ont pas oublié et qu’ils sentent
le besoin de me souhaiter ensemble
itoiiüciiea reUjgtcti6C0
Suisse. — Les journaux de ce pays
nous apportent la nouvelle qui, pour
être attendue , n’en a pas été moins
douloureuse, de la mort de .Madame
Sophie Vinbt, l’épouse distinguée de
l’éminent chrétien et penseur que tous
connaissent. C’est à Lausanne, le 10
janvier, que M“* Vinet s’est endormie
au Seignenr, après avoir encore contemplé de ses yeux et touçhé de ses
mains ces deux beaux volumes des
lettres qui terminent la série des œuvres
de Vinet, à la publication des quelles,
ainsi qu’à celle de sa bibgraphie, elle
avait travaillé avec tant de zèle et d’arnonr pendant les 35 dernière,s années
de sa vie. — M™* Vinet a légué, par
testament , tous les manuscrits de son
mari à la Bibliothèque de la Faculté
libre de théologie à Lausanne.
— La conférence annuelle de la
Société suisse pour CObservuHun du
Dimanche .s’est réunie à Biennc le 8
décembre,dernier. S’étaient fait représenter les Comités de Bâle, de St. Gall,
de Berne, de Zurich , de Lausanne ,
du Locle, du Jura bernois, de Neuchâtel, de Bienne et de Genève.
La séance des délégués a duré de
2 à 5 h. de l’après-midi. Entre auties
sujets à l’ordre du jour, les débats ont
porté sur l’action que peuvent avoir
les pasteurs sur leurs catéchhméries,
afin qu’une fois leur instruction religieuse terminée, ils ne renoncent pas
à leur repos du dimanche chez les
patrons qui les occupent. Sur ce sujet
d’une importance capitale, pour nous
au.ssi, on a propose de leur distribuer une excellente brochure intitulée:
N’abandonne pas ton Dimanche ! Celte
brochure, qui n’exisie encore qu’en
allemand , serait traduite en français.
Souvenons nous en le morneiu venu,
8
.24
France. — M, el M“® Mabille sont
parus le 11 du courant, de Soulhamploii pour le Lessoiito.
Une circonstance bien propi'e à
mettre à l’épreuve leur dévouement à
la cause du Seigneur, a singulièrement
assombri ce départ. Leur jeune fille,
Hélène, âgée de 10 ans, se mourait
deux jours avant à Strasbourg, sans
qu’il leur ail été possible , (le départ
du navire ne pouvant être retardé),
ni de recueillir le dernier soupir de
leur enfant, ni d’assister à son ensevelissement !
— La Société Evangélique de France
dont la mort de son regretté directeur
monsieur le pasteur G. Fisch , semblait avoir compromis, à un haut degré, l’existence, non seulement ne s’est
point dissoute, comme plusieurs le
craignaient, mais son Comité vient de
nommer, comme remplaçant de monsieur Fiscb , M. le pasteur Mouron de
Strasbourg.
— Un mouvement sérieux vers le pro
leslantisme, a commencé (lisons-nous
dans VEglise Libre) à Villedieu près
de Château-roux. — A la suite d’un
entretien en chemin de fer, avec un
gros fermier de celte localité, M, le
pasteur Castel, de Nevers, y fut appelé pour une conférence et s’y rendit
en compagnie du paslenr de Châteauroux, La salle de la Mairie fut mise
â la disposition des conférenciers qui
parlèrent devant 200 hommes. Une
seconde conférence eut lieu en présence d’un auditoire denx fois plus
nombreux où se trouvaient des femmes. — A la suite de ces réunions,
une déclaration fut rédigée en vue
d’une rupture positive avec l’église romaine et de l’établissement d’un ciille
protestant régulier â Villedieu. Trente
et quelques pères de famille oîU signé.
i^oUttque
MiaUe. — L’ouverture des Chambres a eu lieu te 18 du mois courant;
le rapporteur de la loi électorale, modifiée par le Sénat, propose à la Chambre
des députés l’adoption pure et simple
du projet.
Il est question de la visite de notre
roi à la cour de Berlin, comme aussi
de celle de 1’ Empereur d’Autriche à
notre cour. Mais il n’y a encore rien
de bien.. certain ni sur l’une, ni sur
l’autre.
Wrance. — A l'ouverture des Chambres, Gambetta a présenté le projet de
révision de la constitution qui comprend la réforme du Sénat, et le scrutin de liste. La lecture en a été écoulée
froidement par les députés.
Angleterre. — Les difficultés augmentent en Irlande. Les paysans ne se
refusent pas seulement à payer les
loyers, mais ils $c considèrent comme
maîtres des terres qu’ils cultivent.
Allewnugne. — Les journaux ont
fait grand bruit du décret impérial ,
contresigné par Bismark, par lequel
l’Empereur revendique la responsabilité personnelle de tous les actes de
son gouvernement. Il en résulte que
toute opposition dans les Chambres et
dans les journaux peut être considérée
comme faite à l’Empereur en personne.
Bismark a annoncé à la diète prussienne que les rappoéls avec le Vatican
permettent à la Pru.sse d’avoir un am
bassadeur auprès du Vatican.
Cependant Bismark ne consent pas
à abroger les loi.s de mai ; ce serait
livrer les intérêts de l’Etal à la merci
du clergé catholique, '
SOUSCRIPTION
en faveur
de la Veuve du régent Monnet d’Angrogne
M’ J. P. Micol, pasteur . fr. 2 50
Miss Martin (5 au lieu de 3) » 2
Mad""® K. Berlin ... » 1 25
M. le Candidat Comba de
Berlin....................» 3 75
SOUSCRIPTION
pour la vetive Bonhotal
Mr J. P. Micol, pasteur . fr. 2 50
Mad™® J. Ferrerò ... .10
Krnksi iloBERT, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. Chianlore et Mascarellj.