1
Première Année.
Ì JniUei i.«75.
N. 26. '-=
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j.niiií ‘-h iu:'
JTotxï^jtfcal <ie T^Ég-lise Évang^élîqoe Vaixdoiiso
Vous me seins têmoiiis? Actes I. 8.
____,___. ~ 1 ________ . .
Paraissant chaqtid Vendredi
4.
Suimnt la téHté abec la charité. “•
Prix db s'jktCKmnmtit par an
Intérieur . J . . . I. 3
Suisse ..... » .5
France, Allemagne . . >6
Orande'Bretagne et Hollande » 8
On s'abonne: à Pignerol^au BRrean de l'administraiion .Vaison \Hcel.
A La Tour chez .M. (.illi libraire.
A Turin chez M. fioss, via Pio Quinto. n. 15.
A Pomaretohes M. LASTiiRiT Past. Dkeoltur.
Pour la France les «bonnementEsefont a la
Libr. Bonhodhb, N,é~. Bue de Lille, Paris.
Un.Numér» sé^ré: 10 centimes.
.Annonces h U 4.s jiage SS centim»« par ligne.
On reçoit pour aboanements et
insertions des timbres-poste de
tout paT*.
Somm.alx*e.
Exemple k suivre. — Encore un rfenil.
— Il y en a beaucoup qui enlreiit. —Que
do péchés le Dimanche!... — Extrait du
discours, etc. — Nouvelles religieuses et
faits divers. — Revue Politique.
EXEMPLE A SUIVRE
Un bon ami insistait auprès de
nous pour que la direction du Témoin mît lin à la discussion qui
se poursuit dans ses colonnes, ou
que do moins, elle se prononçât ellemême pour dégager sa responsabilité. Le. moment ne nous semblait pas venu encore et noos avions
déclaré que les icolonnes du journal
continueront à être ouvertes A toute
réplique raisonnable et sérieuseNous avions le sentiment , que tout
n’était pas dit et que plus d'un
de ces hommes qui se décident
lentement préparait son contingent
et ferait entendre sa voix dans une
question qui intéresse au plus haut
degré notre Eglise toute entière.
Nous ne noos sommes pas trompé
et la lettre suivante en est une
première preuve.
Monsieur le Directeur,
L’on parle beaucoup , dans le
petit coin que j’habite, de la discussiorf qui s’est engagée , dans
votre journal même et avec le
Crisliano Kvangelico , au sujet de
la part qui revient à notre Eglise
dans l'œuvre d’évangélisation en
Italie. Sans avoir, au moindre degré,
le désir, ni la capacité de prendre
une pan active à ce débat, il m’a
semblé qu’il pouvait y avoir pour
vous et les lecteurs du Témoin
quelque satisfaction à savoir que
J’on s’occupe de cette question et
comment on la juge.
Je vous dirai dohc, pour commencer par les timides, qui veulent la paix à tout prix, et qui ne
comprennent pas que l’on ne soit
pas ennemi lorsqu’on n’a pas absolument les mêmes opinions, qu'un
brave homme de mon voisinage
s'afflige de voir discuter pobliq^uement ou disputer., comme il Je dit,
entre personnes qui sont d’accord
sur les grandes voilés du salut
et ne se séparent, que sur des
questions secondaires. Ces dernières . dit-il, doivent’"être réservées
pour des ebtretfens^utérnels.'^uér
bien peuvent produire ces disputes
publiques ?
J’en ai entendu un ou deux autres qui sont beaucoup (moins peureux, qui semblent même être convaincus .de la grande utilité, pour
une Eglise comme la nôtre , de
débats pareils à celui qui se continue dans votre estimable Journal , mais qui voudraient que la
forme et le ton en fussent un peu
moins vifs et piquants. Les arguments, disent-ils, s’ils sont bons .
n’y perdraient rien, et la charité y
gagnerait quelque chose. D’autres
enfin, et je crois que c’est le piu.s
grand nombre, trouvent tout naturel que l’Eglise vaudoise, ayant
été attaquée sans trop de ménagements, il se soit trouvé quelqu’un
qui n’aît pas mis les gants pour
la défendre. .Après cela, diseut-il.s,
chacun bataille comme il sait , et
dans l’ardeur de la lutte, même
les moins violents risquent d’enfreindre les règles de la courtoisie.
Le malheur n’est pas irréparable,
puisque l’on peut toujours rappeler
à l’ordre celui qui s’en écarte.
Si, après avoir exposé l’opinion
des gens simples , mais sincèrement amis de l’Eglise , qui sont
dans mon voisinage, j’ose exprimer
en toute simplicité la mienne propre,
je vous dirai que non seulement
celte discussion ne lu’a pas scandalisé le moins du monde , mais
qu’elle m’a singulièrement intéressé, en sorte que je ne voudrais
pas pour beaucoup qu’elle^eât été
brusquement tronquée à son début.
Si d’un côté (c’est mon opinion
personnelle), l’Eglise vaudoise a
été l’objet d’un jugement téméraire, si elle a été injustement
accusée d’être uiie église de mendiants Taisant badigeonner par les
amis étrangers jusqu’aux murs de
1 ses temples, tout en repoussant
I ces allégations fausses parce qu'el, les sont exagérées, ne pensez-vous
^ pas, M. le Directeur , que ,bien
des vaudois sentiront l’obligation
' de travailler de tout leur cœur à
j rendre impossibles des reproches
! pareils à ceux qui nous ont été
j adressés ? El lors même que des
données plus exactes êt plus complètes porteraient, de 3 c“® à 3 fr.
I par tête , notre contribution annuelle en faveur de notre évangélisation, ne croyez-vous pas, comme
moi, que les vrais amis de cette
œuvre trop peu connue encore ,
n’estimeront pas encore ce concours suffisant? L'attention, a été
portée sur un point capital , et il
est à désirer qu’elle soit maintenue
longtemps encore dans cette di' rection. Je m’estimerais heureux
si par ces lignes j’avais contribué
à amener ce résultat,
j Quant à la manière un peu vive
dont la discussion se poursuit, je
dirai franchement, moi qui suis
un homme de paix . que si l’on
parvenait à émousser quelques
pointes et à éliminer de débats
pareils, tout ce qui n’est pas indis-
2
9
402
LB íré^iiN
■ . ) ■ !
pensable aû büti^e JJpn se propose , cela vèinclrait miaiàx eit ^ae
quelques lectéars, non ^s tooifc le
préféreraienÎr'^Mâis je sopipose 4’ô©
la chose est plus difficile qu’on
ne de pense et qnejdaos la chaleur
de la bataille un soldat chrétien
ne peut pas mesurer ses coups de
nsanière à faire à son ennemi le
moins de. mal possible. On se bat
pour vaincre et l’on discute, pour
l’emporter; et plus on y met de
son cœur , plus aussi il y aura
d^impétuosité dans l’attaque.
*'Au surplus, vous le savez mieux
que moi, M. le Directeur, les
vaudois ont su prendre et garder
dans leurs del)at8 une franchise et
une liberté d’allures que l’on ne
connaît probablement pas ailleurs,
et je ne voudrais pas voir ces qua»
lîtés rares remplacées par des formes de langage aussi froides que
courtoises. ' '
Puis encore’ nous avons si peu
l’habitude de parler ou' d’écrire
pour le public que nous ne nous
sommes pas encore approprié le
langage coulant' et poli que d’autres possèdent de naissance.
Cette lettre a pris des*" proportions inattendues; je voudrais la
raccourcir, mais j’ai beau la relire,
je n’y vois rien qui ait plus de
droits qùe le reste à être épargné.
Je vous la livre telle qu'elle est
vous donnant la plus ample faculté de l’abréger vous-même. Et
comme deux villes célèbres de la
Grèce sont déjà représentées dans
cette discussion, Lacédémone dans
le Témoin et Athènes dans le
Crisiiano Evangelico, permettezmoi, monsieur le Directeur, vous,
qui savez mon vrai nom, de prendre celui qui convient le mieux à
la portée de mon intelligence et
de signer
Un Thébain.
^ une briJilatite': carrière, M. ie
chevàilèr fîèuteiiait-coloiièl me^dfecin AtBBRT'’MoiSAMER, iilC
''vénéré pasteur '3e là paroisse de
Saint Germain.
¿ Après le service funèbre, pr'ésidé par le pasteur de la localité ,
deux officiers, anciens collègues du
défunt, le commandeur colonel-médecin Arena, el' le lieutenant colonel du même corps, prirent suc-''^
cessivement la parole, pour rendre
l’un et l’autre un témoignage des
plus sentis aux qualités éminentes
de celui qui n’était plus, à ses talents exceptionnels, à son activité,
à son zèle, et aux services importants qu’il avait rendu à notre
armée et qui lui avaient valu, en
même temps que les distinctions
honorifiques les plus flatteuses, un
grade auquel on n’arrive généralement pas à son'âge, et qui n’était
qu’un second ou troisième échelon
pour monter beaucoup plus haut
encore s’il avait vécu. Ce qui ajoutait à la valeur de ces témoignages
el les rendait doublement précieux à entendre et à recueillir,
c’est qu’on sentait, à ne pas s’y
méprendre, qü’ils venaient tout
droit du cœur de ceux qui les rendaient. Quelques paroles non moins
émues, et empreintes d’une résignation vraieinent chrétienne du
vénérable père du défunt , frappé
quatre fois, en moins de deux ans
dans ses affections les plus intimes,
mirent fin à la pieuse et mélancolique cérémonie. Puisse celui qui
a.fait la plaie la cicatriser et mettre
dans les cœurs et-«sur les lèvres
de ceux qui ont été si douloureusement visités cet amen sincère à
la volonté qui seule garantit à l’épreuve, quelle qu’elle soit, ses effets salutaires et sanctifiants!
eiüCORE m DEUIL
Jeudi matin , 24 juin , un modeste cortège de parents et d’amis,
grossi de deux compagnies de la
ligne et de plusieurs officiers de
la garnison et do corps sanitaire ,
accompagnait au cimetière de
Turin la dépouille mortelle d’un
de nos coreligionnaires, enlevé
bien jeune 'encore, par une maladie aussi cruelle qu’inattendue,
Il y en a beaucoup qui entreul
s. Malth. 7 13.
Malheureusement il y en a beaucoup qui préfèrent le chemin spacieux. Là il n’y a point de lutte
à soutenir, point d’effort à faire,
il n’y a qu'à imiter le grand
nombre et se laisser entraîner
par le courant. On sent bien parfois que l’on suit une mauvaise
voie, que la conscience n’est pas
à son aise, qu’on néglige ses
devoirs religieux qu’on s’éloigne
du Seigneur.' qu’^^ft- t’dn n’est
pas^hé^cîejgix. Mais ôâ essaie de
tranqiri.l^er' ka proprë/conscience,
en se 'fiisaftt qo4^iiês >tout le
grand nombre en fait de'máme,
qu’il n’est pas bon de"'S6 mettre
en évidence par une vie pieuse,
si l’on ne veut pas être appelé
bigot et tourné en ridicule.
— Mon pauvre ami que je te
plains! Tu glisses sur la pente
dangereuse, tU marche dans le
chemin spacieux.... '
— Peut-être bien, répond l’iu*
fortuné, mais il y eu a beaucoup
qui entrent par ici, tandis qu’un
très petit nombre suit votre chemin
si étroit.
— Eh bien*, marche dans la
voie large que tu aimes tant, tu
y trouveras nombreuse compagnie,
personne ne se moquera de toi,
le monde t’applaudira, le diable
répandra des roses sur Ion chemin,
il en ôtera les épines, il t’honorera de sa compagnie, il habitera
dans ton cœur, il approchera de tes
lèvres la coupe des voluptés et des
plaisirs mondains; je dois te dire cependant que ce chemin enchanteur
conduit tout droit à la ' perdition.
— Mais le grand nombre y
passe.
—'■ Que m’importe le grand
nombre lorsqu’on court à sa perte ?
Est-ce que peut-être que le chemin
spacieux ne conduit plus à la perdition parceqne beaucoup de monde
y marche? Les eaux do déluge
ont-elles épargné les impies et
les incrédules parce qu’ils étaient
nombreux? Les villes de la plaine
n’ont-elles pas été consumées par
le feu du ciel quoiqu'elles renfermassent un grand nombre d’habitants? Est-ce que la terre n’en
sera pas moins «brûlée avec tout
ce qu’elle contient • (2 Pierre
3 10) parcequ’elle est el sera probablement à la tin peuplée par
plus d’uu milliard de créatures
humaines? Est-ce que le feu de
l’enfer s’éteindra parce que les
victimes y seront en grand nombre? Le mal n’est-il plus mal lorsqu'il est pratiqué par le grand
nombre? Le péché est-il moins
criant lorsque le nombre des pécheurs est plus considérable? Le
salaire du péché c’est la mort —
toujours la mort — qu’il s’agisse
d’un pécheur, de dix milles, oa
de raille millions de pécheurs.
3
LE TÉMOIN
fOff
Uo grand nombre de personnes,
par'exemple, ne se fait pas sçrupnle dé travailler le dimanche, ,ou
8*én excny^ même ,en disant que
beaucoup 4e monde agit de la
8orle< 11 n'bn est pas moins vrai
cependant'^ que Dieu, s’adressait
à touille monde,jlorsqu’ildit:
«Souviens ,toi du jour du repos
pour le sanQtidar» et; « Maudit
soit celui qui ne persévère point
dans les paroles de cette loi pour
les faire ! •
Dans le obemiu spacieux marchent les Impies^ les incrédules,
les ennemis de Dieu et de l’Evangile, et iivec eux un grand nombre
de personnes qui n'ont ni tué ni
volé , mais qui ne servent point
pour cpla le Seigneur, un graud
nombre de chrétiens de nom qui
ont été baptisés, qui ont communié
mais ne sont pas pour cela convertis. Tout ce monde marche,
descend, glisse, se précipite vers
le gouffre béant de la perdition...
Oh ! prions pour eux, cher lecteur,
afin qu’ils rebroussent pendant
qu’il en est temps encore et qu’ils
ne périssent point.
Toi même, cher ami, as-tu rebroussé. as-tu quitté le chemin spacieux, marches-tu vers le ciel ? serstu le monde ou sers-tu le Seigneur?
Je te souhaite de pouvoir dire bientôt,si cen’estdès maintenant: Choisissez aujourd’hui qui vous voulez
servir, mais pour moi et ma maison,
quand môme nous serions seuls à
le faire, nous servirons l’Etcrnel.
Oue de péchés le Dimmbel...
En ces jour-là, je vis quelques
uns en Juda qui foulaient aux près
soirs le jour du sabbat, et d'autres
qui apportaient des gerbes, et qu
chargeaient sur les ânes . du vin
des raisins, des figues, et toute au
tre sorte de fardeaux, et les appor
talent à Jérusalem, le jour du sab
bat; et je les sommai, le jour
qu'ils vendaient les provisions.de
ne le plus faire. Aussi les Tjriens
qui demeuraient à Jérusalem, apportaient du poisson, et plusieurs
autres marchandises , et les vendaient aux enfants de Juda, dans
Jérusalem le jours du sabbat.
Je censurai donc les principaux
de Juda, et leur dis: Qml mal ne
faiies-i'ous pas de violer le jour
du sabbat? Vos pères n’ont-ils pas
fait la même chose, et n’est-ce
pas pour cela que iiotre Dieu a fait
venir tout ce mal sur nous et sur
cette ville ?.... Et vous augmentez
l'ardeur do la colère de l’Eternel
contre Israél* en violant le sabbat...
C'est pourquoi, dès que le soleil
s’éiait retiré des portes de Jérusalem,. avant le sabbat, on fermait
le« portes, par mon commandement.
Je commandai aussi qu'on ne les
ouvrît point jusques après le sabbat; et je fis tenir quelques uns de
mes gens sur les portes, a&n
qu'il n'eiitrât aucune charge le
jour du sabbat. Et les revendeurs,
et ceux qui vendaient toute sorte
de denrées, passèrent la nuit une
fois ou deux hors de Jérusalem. El
je les sommai de ne faire plus
cela, et je leur dis: Pourquoi passez-vous la nuit devant la muraille ? si vous y retournez, je mettrai la main sur vous.
Âiusi, depuis ce temps là, ils
ne vinrent plus le jour du sabbat.
Nbhémie.
Extrait du discùun.iu Pi'ocweur du
Roi dans le procès intenté par
les cléricaux contre le curé élu
de S. Giovanni dd Dosso et son
vicaire.
Le repiésenlanl do la loi a commencé
par rappeler en se .--ervanl des pai oles
mêmes de Dupin combien lout contact
de la politique avec la Jotice est pernicieux; et c’est ce qui l'a cnsïagé à
séparer consciencieusement les raisons
du droit et celles de la politique. Il a
dit ensuite; l’.avocat Porlioli, qui a
défendu le curé élu et sou vicaire, et
qui a démontré la légalité de leur
nomination, a cité le Nouveau Testament; mais la Curie romaine tient ce
livre caché sous un amas de nombreux
volumes de decrélales, de Indles, d’actes
de conciles et de traités entassés sur
le saint Livre dans le cours de longs
siècles. Mais citer l’IÎvangile à la Curie!..
Les partisans et les avocats des cléricaux ont raison d’affirmer que les
élections ecclésiastiques ue se font
plus selon les principes anciens. Cependant la Iradilion de ers élections
s’est maintenue dans l’église à travers
les siècles. Ant. Rosmini, âme d'élite,
auteur de deuxjjetlres sur la nomination des évêques, a recueilli dans son
précieux petit livre des cinq plaies,
plusieurs témoignages à ce sujet ; il a
spécialement rappelé les nobles paroles
de Léon le Grand, qui. dans la question
de la nomination des évêques a recommandé de tenir ferme à l’ancienne
I discipline qui prescrivait l’élecüoD par
I le peuple et-par le clergé. Le principe
d’élection populaire, combattu tantôtpar Rome, tantôt par. les princes,
ici supprimé, là altéré, ou plus ou
moins modifié, s’est cependant maintenu dans plusieurs pays ■ et est appliqué dans quelques-uns presque dan»
sa pureté primitive.
L’Assemblée constituante française
a essayé de remettre ce mode d’éleclion eu pleine vigueur dans ta (¿lébre
constitution du clergé. Mais le^demps
et les moyens n’étaiènl pas opportuns.
Plus tard tout fut oublié jusqu’à ce
que le pieux philosophe de Roveretq
a rappelé à l’attention des fidèles une
question qui est devenue d’autant plus
grave et plus inipórlán|'e qu’elle est
naturelle et en rapport avec la civilisation et avec les tendaiiceS'dn peuple.
L’avocat Brasco, qui a parlé contre
l’élection populaire, pense que le peuple doit être gouverné par la force,
et que la violence et la superstition
constituent les garanties les plus solides
de la tranquillité. Je ne le pense pas.
La démocratie et la démagogie sont
deux choses bien difféi'enles; et personne ne peut méconnaître que l’c.sprit
de la démocratie pénètre dans toutes
les institutions de Dolrê siècle. Du
reste notre droit public intérieur n’eat
pas contraire aux élections des coaducleurs spirituels de la part des
membres de l'élise El à la Chambre et
au Sénat óñ à souvent exprhtié'dëè sett-i
tiinenls de vive sympathie pour les
élections ecclésiastiques avant et après ,
les plébiscites du Manlonan. — L’orateur établit ensuite la validité de celle
élection populaire par le fait de la
ferme volonté de la majorité du peuple qui a élu ses conducteurs spirituels
et par la régularité de l’accomplissement de cet acte. L’élection de Saint
Giovanni del Dosso ne s’est pas faite
au milieu du tumulte, elle a eu
lieu avec l’assistance d’un notaire et
en présence des agents de ta force
publique qui furent les spectaiçurs
tranquilles de celle solennité pacifique.
— L’orateur, après avoÎT affirmé la
compétence du tribunal et réfuté l’idée
que les romanistes se font des cuiés
qu’ils considèrent comme des sujets
de l’évêque, repousse la prétention
avancée par l’une des parties que
l’Etat doive reconnaître tout le droit
canonique et le droit public de notre
Etal Ce dernier est basé sur le principe de la liberté, pendant que le
droit ecclésiastique est la négation de
toutes les libertés. Le syllabus suffit pour
prouver noire assertion. Les adversaires
des ecclésiastiques élus veulent que le
tribunal déclare que le curé Lonardi et
son vicaire Coelli n’ont pas le droit d’exercer les fonctions ecclésiastiques à
S. Giovanni del Dosso, et soient éloignés
de l’eglise et de la cure El leurs avocats
Brasco et Monselice ont cité pour appuyer leurs prétentions, le premier ai iicle de la Constitution, en le rappiocliant
des lois sur le placel et sur VÉconomat.
4
m
LE
dans te dé-veloppenqent de netrete^slatftni le premier article dir Statut)
a reçu une interpaélalHmt d^renlel
de celle qn’en ont doaiée les/ deux<;
honorables avocats. Cet article ne dit
pas ce qu’ils Ipi ventent faire dire, et
pour s'en convahic^’e it suffit de line tes
savants conunentaires qu’en ont faits
Casanova, Casli^lione euRignani. —
Le premier article du Statut n’admel
plus maintenant d’autre explication, si
ce n'est celle de la garantie de la plus
entiirt ^erli de cuite, dans les limiles
du droit eemiiMin. Eli bien 1 les paroissiens de S. Giovanni de! Dosso, précisément an nom de celle liberté fondamentale de culte, fille de in liberté de conacience, dont elle est la manifestation
extérieure, ont choisi leur curé et leur
vicaire. De là l’efficacité substantielle de
eelle élection. — U ne s’agit pas de
décider si la nomination de D. Lonardi
a eu lien selon tes canons du concile de
Trente., mais pour quel motif on doit te
chasser lut et son vicaire D. CoeUi de
l’église de S. Giovanni del Dosso contre
la volonté expresse de ïa majorité des
paroissiens. Or la volonté de celle majorité est légatenienl constatée par un
acte de notaire, et la minorité doit la
respecter.
Mais la minorité n’a-l-elle aucun
droit ? Notre tégi.slalion u’olfre aucun
moyen de 1e lui garaniir, et notre histoire religieuse explique parfaitement
une teite lacune. En Amérique il en
serait autrement. On ferait une liquidation, et la minorité aurait sa part
du patrimoine ecclésiastique. Mais ici
cette liquidation ne peut se faire.
Nous n’avons pas do reste une repiêsenlation légale des fidèles, et les représenlanls de la minorité ne sauraient
s’arroger ce caractère. — l/a minorité
pourrait tout an plus demander d’être
autorisée à célébrer son culte à des
jours et à des heures fixés dans Péglise paroissiale, ainsi que cela a lieu
dans quelques localités de la Suisse
et à Jérusalem. Mais dans te cas présent , la minorité a son curé et un
lieu de culte qui loi appartient en
propre ! Le tribunal ne peut se prêter
aux désirs de ceux qui voudraient que
l’Etal prêtât main forte au soi-disant
évêque de Mantoue pour l’exécution
forcée des censures qu’il a lancées.
L’Etal a renoncé à plusieurs de ses
Iirérogatives , mais il ne vent pas que
’auloriléecclésiasliqiie, représentée du
reste par un évêque qui n’a pas l’ezequalur, puisse encore compter sur le
pouvoir exécutif pour l’nccomplissemenl des dispositions qu’elle a émanées.
L’orateur conclut en priant le tribunal de repousser l’action intentée
contre D. Lonardi et D. Coelli par la
minorité de la population de S. Giovanni del Dosso. (C^înioneJ.
Le petit format du Témoin nous a
empêché d’entrer d,ans plus de détails.
Mais ceux que nous avons donnés suffiront pour faire connaître les senli
mentsi vraimMit libéra du Hmairtère
ipubiîc (te Hantouc et nous permeUenl
de eonceiibH' tes meilleures espérances
pour le (îéveloppertfieiit dè nos libertés
civiles et religieiises. .
fioiivfUce \eÙgt0U0C0
JÉatmboufff. — Nous extrayons
de la Fumiqtia trisliana le récit suivant: Le l'juin dernier a eu lien, darfs
une des salles du nouveau Collège, à
Edimbourg, une assemblée de ministres et d’anciens de l’Eglise libre d’Ecosse dans te but d’onrir au Rév.'*
Doct. Stewart une copie de son portrait. Le président de la Commissioncontinentale, en lui présentant ce témoignage d’estime et d’alTeclion, dit
que lorsque la proposition en a été
faite l’année dernière, elle fut reçue
avec une telle unanimité que les souscriptions furent beaucoup plus nombreuses qu’il n’élail nécessaire. Le Doct.
Stewart, vivement ému, remercia ses
collègues pour ce témoignage d’estime:
il dit cpie lorsqu’il se rendit en Italie
en 1845 son ¡mention était d’y commencer une mission au nom de r Eglise
libre d’Ecosse; niais qu’il ne tarda pas
à en reconnaître l’impossibilité. Il dut
se convaincre qu’il était nécessaire
d’employer pour cette œuvre des instruments du pays même. Ces instruments existaient depuis longtemps. Dès
que la liberté des cultes fut accordée,
l’Eglise Vaudoise prit en main celte
œuvre et l’a continuée depuis <850 avec
beaucoup de résultats. Il a ajouté que
peut-être il n’aurait plus l’occasion de
voir l’Ecosse, parpequ’il désirait que
ses restes mortels reposassent dans le
pays en faveur duquel il a si longtemps travaillé
A la Chambre des Communes M.
Whalley a demandé à M Disraeli, le
président du Minislèrfe, s’il sait qu’un
grand nombre de jésuites résident en
Angleterre contrairement aux lois, si
le gouvernement est prêt à les poursuivre, et quelles mesures il propose
à cet égard. .M. Disraeli a répondu en
quelque mois qu’il savait qivil y avait
en Angleterre des jésuites, qu’il connaissait les lois qui les concernaient,
que ces lois n’avaientpas été appliquées
depuis longtemps cl qu'il ne comptait
pas les appliquer pour le moment,
mais que si la chose devenaii ou opportune ou urgente , il saurait s’en prévaloir. Une telle modération, a sa source
sans doute dans le sentiment de la force
et dans la confiance au principe de la
liberté. *
IRcDue |)oitttque
Mtatie. — Pendant qu“ la Chambre
est en vacance, le Sénat discute et
adopte au pas de charge les projets
do doh loDgaeineQt:<)i«}nftéhjet adopLtës
paf la Chambra* des.-députét.. Taute.>A
fois les.’deiix BOesurefj'CODCernantjlà'
Sicile, l'enqUêle ét la'joi exceptions
nelle de sûreté publique ont arrêté
plus longtentps llfM: leesénateilrà. L'énqiiète a été facilemeot adoptée, la Joi
de sûreté publique a été disitulée plue*,,
mûrement et d’une manière fort digne.
Elle sera sans doute aussi adoptée ,
quoique le professeur Âmari ait supplié le Ministère de retirer son projet.
— Le projet de.s mesures exceptionnelles a aussi été adopté par le Sénat
A une forte majorité.
JPVsssee. — L’assemblée nationale
poursuit ses travaux et s'occupe d’instruction, de chemins de far et'de lois
constitutionnelles. Le général Du Temple, qui n’oni que capitaine de vais- .
seau , a eu l’honneur de provoquer
une tempête et de se faire ôter la
parole pour des paroles blessantes A
l’adresse du président de la République.
Tout l’intérêt et la sympathie se
portent vers le midi de la France,
et spécialement vers Toulouse, victime
de la plus affreuse inondation. Un
faubourg détruit, vingt mille personnes
sans abri., deux mille morts environ ,
deux cents millions de dommage ,
voilà le triste résumé des nouvelles
qui nous viennent de ces contrées
ravagées par le fléau dévastateur. Le
président de ta République, MM. Buffet ministre de l’intérieur et Cissey
ministre de la guerre, se sont portés
sur les lieux et ont encouragé par
leur présence, leurs conseils et leurs
paroles de sympathie les malheureux
frappés par l’épreuve. L’assemblée .nationale a voté des secours; des Comités
font des collectes à Paris surtout, et
même déjà en Angleterre où à la tête
se trouve la Rédaction du journal
anglais Le Globe.
Les troupes d’Alphonse
ont remporté quelques avantages: et
à Madrid on s’occupe de la question
de la liberté des cultes pour laquelle
on semble vouloir se prononcer enfin
d’une manière définitive.
BeMgigeee. La Chambre a adopté
la loi qui punit la menace ou l'intenlion d’atienter à la vie; c’est la
réponse à la demande de M. de Bismark.
SOUSCRIPTION
POUB LF. MONUMENT MALAN
f.a Société La Balziglia Fr. 15
Jf. Alexis Ricca »20
.M. J. Jourdan (de Parisj • j
Total Fr 37
Ernest Robert, Gérant H Adminialrateur.
l’igoero), Irofir. Ciiianlore et Ma.’icarelii.