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Année Sixième,
15 Octobre 1880
N, 42
LE
ËCHÙ DÉS VALLËËS VAUbÙISËS
Paraissant chaqüe Vendredi
Fûms m« iâres éénxQins^ Actes 1» 8» Suivant la vérité avec la charité, . Ij 15,
PR! X D ■ ABtìdNNEÌJ.ÌENt PAR AN Italie . .. L- 3 Tous les pays de rilDidd de poste ... ■ ô Amérique ... >9 On s’ubtuine ; Pour VIntérieùr .chez MM, le« pasteurs et les libraires de Torre Peliioe. Pour VSxtérietir au Bureau d’Ad* mjûistratioD. Unou plusieurs nuiqéro^ sépa- rés, dâtnandés avant le ti- rage 10 cent chàoun;,/ , Apuoncesi ^ centimes par ligne. Les env.cis iTargent se fout par lettre recommandée ou par 1 mandats sur le Bureau de Pe- 1 rosa Argentina.
Pour ta RÉDACTION adresser ainsi: À la Direction du Témoin t Pomaretto (Pinerdlo) Italie, 1 Pour ]'ADMINISTRATION adresser ainsi : A l’Adrninißtrafioü du Témoin^ Pomaretto < PiLerold) Italiô
SciiTiriiatî3?e
Le Syniide dfi 1880. — Courrier de l’Evangélisatiou — Bibliographie. — Nouvelles religieuses et faits divers. ■— Revue
polilique.
LE 8Yi\0DE DE 1^80
' ( Suite y. N, 40)
Avant de Wous occuper de quelques unes des questions qui ont
fait l’objet des propositions proprement dites, nous voulons rèvenir un moment en arrière et parler
de la se'ance dé re'ceptîon dés ddputatioûà étrangères. Nbus avons
mentionne déjà celle du mardi
malin (7^ dans laquelle le Rev
D, Stewart représentant de l’églisè
libre d’Ecosse et M. l’arcliitecte
feoulnois de l’Eglise presbytérienne
unie d’Angleterre, se Sont acquittés
de leur mandat, en faisant entendre
à l’assemblée des paroles d'affection et d’ehcouràgômeni — Le
jeudi 9 à 10 Heures le temple, où
l’assènïbléè s’était transportée, renfermàit-un auditoire de peu inférieur à celui qui avait assisté à
l’ouverture du Synode. Ce n’est
pas que les députations d’Eglises
ou de Sociétés étrangères fussent
très nombreuses, au contraire elles
ne l’ont jamais été nmins, peutêtre, plusieurs délégués s’étant
trouvés dans l’impossibilité de s’acquitter de leur mission. Mais les
Vaudois, miè'mbres* ou Uoh 'dti Synode, attachent un très grand prix
aux paroles des frères et amis venus de loin, même lorsque, comme
cela est arrivé plus d’une fois,
ces paroles sont toute autre chose
qué des louanges.
Ces visites que nous recevons
ont encore à nos yeiix cette importance particulière qu’elles permettent à nos amis des églises
sœurs de nous voir tels que nôus
sommes; carilsnous rendront cette
justice, que nous ne cherchons pas
à nous embellir. Aussi seront'-iis
assez bien informés pour prendre
en main notre défense contre peut
qui nous noircissent, aussi bien
que pour encourager ceuit qui
■iiennént à notre aide dans l’œuvre
que le Seigneur nous a visiblement
confiée
2
-334,
Pour la première fois nousavons
eu le plaisir de voir au milieu
de nous un député de l’église
indépendante de Neuchâtel, dans
la personne de l'un de ses professeurs de théologie, M. Gretillat.
C’est M. le prof. Godet, le savant
et pieux exégète qui aurait dû
venir au Synode Vaudois, mais
il en a été empêché par l’âge déjà
avancé et par ses nombreux travaux. — Nous aurions été heureux de voir l’éminent théologien
dont les ouvrages nous instruisent
et nous édifient, et nous sommes
reconnaissants à M. le professeur
Gretillat qui a bien voulu en
prendre la place. — Jeune encore
et numériquement petite, l’église
qui l’a délégué a toutes nos sympathies, ce qui n’affaiblit en rien
notre affection pour l’église nationale du même Canton. — Au
point de vue de la doctrine , il
est à peine possible de distinguer
les deux églises et c'est simplement une question d’organisation
qui a amené en 1873 la séparation de l’église indépendante. M'
Grétillat rappelle ce qui nous impose de grands devoirs et que
nous ne devons jamais oublier,
savoir que le Canton de Neuchâtel
a fourni l’imprimerie pendant que
nos pères fournissaient l’argent
nécessaire à l’impression de la
Bible d’Olivélan. Nul sacrifice ne
devrait être jugé excessif, lorsqu’il
s’agit maintenant poup nous de
répandre dans notre patrie la connaissance du \ Saint Livre où sont
renfermés les trésors de la connaissance salutaire.'
Si l’Eglise presbytérienne unie
d’Ecosse n’a pu être représentée
à notre Synode de cette année
par l’un des plus excellents théologiens et ministres, le Rev. And.
Thompson, elle l’a été dans rassemblée par l’un de ses laïques les
plus zélés, les plus généreux et
les plus infatigables à l'œuvre
pour l’évangélisation d’Italie par
le moyen de l’Eglise Vaudoise.
Nous avons dit « dans l’assemblée » car au dehors et pendant
toute la durée du Synode , nous
pouvons bien dire que cette église
a été représentée par l’une de ses
membres les plus énergiquement,
on pourrait presque dire uniquement, occupée de l’œuvre à laquelle son époux a consacré toute
son activité. — M. W, Ford n’est
pas un orateur, dit-il, et nul de
nous songe à s’en plaindre. Un
orateur éloquent, et qui a le sentiment de sa valeur , risque souvent de donner tant de soin et
tant de place à la parole, qu’il
ne lui en reste que peu pour l'action. C’est du cher M. Ford, inséparable en cela de sa noble
épouse, que Ton peut dire que
pour les Vaudois, sa bourse jamais
vide, sa maison richement hospitalière^surtout son cœur si chaud ,
sont eonslamment ouverts. Ce n’est
naturellement pas pour nous dire
cela que notre généreux ami a
pris la parole , mais simplement
pour témoigner publiquement de
son affection pour l’église vaudoise et de son vif intérêt pouf
sa mission italienne. Il a mentionné la campagne que nos amis
d’Ecosse poursuivent depuis un
an dans leur patrie et en Irlande
dans le but de recueillir un fonds
qui assure aux pasteurs vaudois
une augmentation d’honoraires. —
C’est le digne fils de feu le D'
3
Guthrie qui marche aux premiers
dans cette armée de pacifiques
'conquérants. — M. Ford ne pouvait pas davantage passer sous
silence une entreprise due à l’initiative des dames d’Edimbourg,
ce bazar colossal qui s’ouvrira le
mois de décembre et dont le produit doit être entièrement ajouté
an fonds pour les pasteurs vaudois.
Deux pasteurs des églises des
Hautes-Alpes dont l’un, M. Nicot,
est déjà bien connu parmi nous, ont
franchi 1a barrière des montagneh
pour nous apporter leurs salutations
chrétiennes et l'expression de leur
sympathie. Ils ont demandé notre
concours en faveur de l’œuvre
qu’ils font en partie au profit des
vaudois de nos Vallées, domiciliés
définitivement ou momentanément
sur l'autre versant des Alpes.
C’est un devoir qu’il nous ont
ainsi rappelé et nous ne l'oublierons pas.
M. le pasteur G. Appia, qui a
voulu s’adresser à l'assemblée Synodale en qualité de membre du
Comité des Missions de Paria, a
fait passer à travers son auditoire
attentif et sympathique, comme
un frisson de généreux élan vers
cette glorieuse œuvre des missions
payennes déjà si bénie, mais qui
doit lutter contre tant et de si
puissants obstacles, entr’autresavec
le manque d’hommes et le manque
d’argent; Dieuveuille que l’émotion
qu’il a produite n’aît pas été passagère, mais que dans le coeur de
plus d’un jeune chrétien et de
plus d’une jeune chrétienne, se
forme et mûrisse le désir de prendre part à la conquête du monde
payen pour le Seigneur Jésus
Christ.
M. Moreno enfin nous a apporté
les salutations de l’église méthodiste épiscopale, dont il est l’un
des pasteurs.
Comme c’était M. Meille qui
présidait et à qui il appartenait
de répondre à chacun des orateurs,
nous avons à peine besoin d’ajouter
qu’il s’est acquitté de cette tâche
difficile autant qu’agréable, de manière à mériter les applaudissements de l’assemblée.
Courrier de rËvaugélisalion
Le rapport annuel du Comiié d’évangélisation ne parvient guère qu’aux
membres du Synode, auxquels il est
surtout destiné; hors de la il n’esi lu
que par un nombre assez restreint de
personnes, vu que le peuple vaudois
n’est pas encore, ou n’est plus un
peuple lecteur, si nous en jugeons
d’après l’éial de nos bibliothèques paroissiales.
D’ailleurs môme parmi ceux qui le
liraient avec intérêt, il ne s’en trouve
pas beaucoup qui soient disposés â
dépenser un franc ou même cinquante
centimes pour se le procurer. En attendant que le zèle des vaudois soit assez
grand pour nécessiter de la part du
Comité un tirage de quelques centaines
d’exemplaires de plus, il nous a paru
que c’était faire une chose agréable et
utile aux lecteurs du Témoin, en extrayant du rapport de cette année les
données statistiques et autres propres
à nous intéresser.
' Le comité commence par rappeler
les grandes épreuves par lesquelles a
dû passer notre œuvre dans l’année qui
vient de s’écouler. L’armée des ouvriers
déjà nombreuse, et cependant si petite
dans un aussi vaste champ de bataille,
a subi une perle bien sensible en la personne du jeune frère P. Andreelli. Un
autre évangéliste, M.^ H. Meille, a dû,
pour des raisons de santé, se résigner à
un congé d’un an. Au sein du Comité la
mort est venue frapper le comte Frig-
4
-336
geri, membre laïmie, dont la fidélité
à l’Pvangile a éclaté d’une manière
puissante vers la fin de sa vie. Enfin
le President lui-même s’est vu pendant
quelque temps condamné, de par les
doeleurs, à une inaction presque coraplèle_ et a dû par ce repos forcé payer
l’excès de travail qu’il s’élail imposé.
Parmi les soutiens de notre œuvre un
des meilleurs était M. James Lenox de
New-York, qui figurait chaque année
dans la liste des donateurs pour la
somme de fr. 2500; la mort nous l'a
enlevé et jusqu’ici personne n’est venue
combler le vidé laissé pai' son départ.
Voilà bien des ombres an tableau:
voilà bien des points noirs à l’horizon:
voilà surtout de puissants motifs pour
que nous vaudois redoublions de zèle
et d’énergie, afin de vaincre les obstacles qui vont s’accumulant.
pieu semble vouloir par là nous
rappeler que les hommes les plus zélés,
les mieux doués, tes plus puissants,
ne sont que de faibles appuis pour
celle œuvre dont il est rtiniqiiesoutien
inébranlable. Qu’éri lui soit noire con
fiance , él puisqué c’est son règne que
nous voulons propagér, sa Parole que
nous désirons annoncer, qu’il nous
siifiise d’èire fidèles el laissons à Dieu
le soin d'une œuvre doni il veut pour
lui 101110; la gloire, mais aussi (ouïe
lii| responsabililé.
Le rapport de cette année est en
efïjet là, devant nous comme utidémoin,
vivant de la fidélité de Dieu à notre
égard- Les graves épreuves, qu’il nous
a faites subir nous font sentir d’autant
plus vivement le prix de ses bénédicliops , qu’il ne nous a pas épargnées
npn,plus. Le budget de révangélisalion,
anlrcfois bien minime, atteint maiptenafjî le chiffre élévé de 263.000 fi;anos,
el d se clôt, celle année, par un, en
caisse de pins de i0,0()0 fr. Chaque
apnée, dans dps pays et dans*des églises
resiées jusqu’ici étrangères à notre
œuvre, surgissent des amis dont le
zèle est d’autant plus: ardent qu’il est,
nouveau.
Quant à nos vieux, amis d’Angleterre
et d'Eco.s.se surtout, il en est d’eiix ce
qui en est du bon vin , qui, loin de
s^affaiblir avec l’âge, acquiert d’auiani
plus de force et de générosité.. Nous
nous fatiguerons à demander, avant
qu’ils soient, eux, fatigués de donner.
Nous craignions déjà, el non sans raisons, d’être importuns; car le printemps qui rappelle régulièrement les
hirondelles chez nous, ramène non
moins régulièrement ' des collecteurs
vaudois au seuil de tant de maisons
anglaises el écossaises. Ils craignent
peut-être que leur fréquentes visites
ne leur préparent une réception froide
ou un amical reproche 1 Qu’ils se rassurent, du tout au tout. Hier encore,
ail Synode, l’Angleterre el l’Ecosse,
par la bouche de deux dignes représenlauts nous reprochaient, savez-vous
nuoi? la rareté de nos visites. Venez,
oisenl-ils, venez souvent, venez toujours. Il est à craindre vraiment, que
s’ils le pouvaient, ces bons amis nè voulussent transporter en bloc les vaudois
auprès d’eux, ou dir moins y voir
quelques uns de nos pasteurs établis
en permanence; el coq;me nous n’allons
pas chez eux assez souvent à leur gré,
ils viennent eux chez nous et régulièrement, à chaque Synode il nous apportent le témoignage précieux de leur
syrnpîiiliie. — Nous espèi ons que quand
le peuple vapdois connaîtra bien dans
toute son étendue le zèle séculaire de
la Grande-Bretagne à son égard, il
aura honte d’être aussi enfant gâté el
voudra faire tons ses efforts pour se
siiüire à lui-même. Ge sentiment semble se réveiller chez lui. Depuis quelques années le chiffre des contributions,
à part des cas exceptionnels, à été en
augmentant: c’est une progression lente
mais elle est aussi, croyons-nous, sûre.
Les églises de la mission commencent
à comprendre aussi qu’il est de leur
dignité et qu’il y va de leur avenir de
poursuivre leur indépendance financière. Qu’il y aîl entre les églises des
vallées el celles de la mission une
noble émnlalion en fait de sacrifices,
le bazar de Rome el celui de La Tour
semblent promettre cela, el nos amis
étrangers, ¿’en réjouiront de tout leur
cœur et nous ouvriront leur bourse
plus large que jamais; Que les stations
de Turin, Milan, Venise, Florence,
Rome , Naples, Messine, Palerme elC;
5
-337.
deviennent des églises, payant ellesmêmes leurs pasteurs, et ne dépendant
plus du Comité mais se régissant ellesmêmes, et alors le trop-plein des contribuì ions se répandra comme une pluie
bienfaisante dans des centres plus pe' lits pour y créer de nouveaux postes
et donner un nouvel élan à tant d’œuvres
qui sont en souffrance , faute de ce
qu’on appelle le nerf de la guerre,
même de la bonne guerre dont il
s’agit ici. En parcourant les données
statistiques du rapport ünancier, on
éprouve parfois une surprise qui n’est
pas agréable, en voyant quecerlaines
églises, plutôt nombreuses, et relativement moins pauvres, ne font aucun
effort pour augmenter le chiffre de
leurs conlribulions annuelles, quelquefois même s’endorment sur leur générosité de l’an passé, et redescendent
rapideçnent la pente qu’il faut pourtant
gravir quoique lentement. Par contre
il, est louchant de voir de petites
congrégations s’imposer des sacrifices
véritablement lourds pour leur pauvreté
et faire l’expérience de la verilé de
celte parole apostoltqne: «Celui qui
sèiiie abondamment récoltera abondamment ». Cela est vrai aux Vallées,
comme partout ailleurs; et puisque,
celle année,, la bénédiciion de Dieu a
reposé sur nos prés, nos champs et
sur le travail de nos mains;, puisque
dans une bonne mesure, les greniers
sont pleins et que les cuv^s regprgjent
de moût, que Dieu qui remplit nos
mains et nous comble de ses bienfaits
ne nous trouve pas avares à donner
pour son service: qu’en particulier
i’ évangélisation de l’Italie devienne
vérilablemenl noire œuvre de prédilection; que les dons joyeux et abondants de tous les vaudois, roulant du
haut de nos montagnes comme autant
de petits filets d’eau, aillent comme
nos rivières féconder la plaine Ce
qui est déjà arrivé, arrivera toujours,
c’est que il nous reviendra, à nous
églises des vallées, une pluie abondante
de bénédictions spirituelles.
Voici pour terminer ce sujet le
tableau des contributions;
Amérique..............L. it; 31.864
France................ » 1.168
Àllemague . . . . ♦ * 14.468
Aiigleterra . . . . . * 66.335
Irlande .... 5,832
Ilnlie 20.687
Hollande . . , 1,179
Ecosse - . . . . » » 82.630
Suisse .... * •• > 5.679
Suède 1.169 H.
6ibUogra|iltte
Gominentario Esegetico pratico
del Nuoto Testamento. — i voi.
parie terza, Luca. — Firenze, Tip.
Claudiana, Prezzo L. 4
Le Rev. docteur W. R. Stewart ne
se laisse arrêter ni par l’âge, qui
rend le travail plus pénible ni par les
soins pastoraux qu’il prodigue à son
église de Livourne, ni par ceux qu’il
donne au colportage biblique, et l’on
peut bien dire à tout ce qui en Italie
se rapporte à l’avancement du règne
de Dieu; mais il poursuit avec constance l’œuvre spéciale qu’il s’esl proposée comme le but de son activité
ibéologique, c’est-à-dire, un commentaire pratique du Nouveau Teslamenl.
Nous lui souliailons de tout notre
cœur la noble satisfaction d’achever
celle grande entreprise à laquelle sont si
directement intéressés l’évangélisation
italienne et tous les ouvriers qui s’y
emploient, ou qu’y Iravaillerotal dans
la suite.
La troisième partie du premier volume; comprenant l’Evangile selon Saint
Lnc, nous parait supérieure encore
pour le fonds même et pour l’exécution
typographique, aux deux qui ont paru,
il y a plusieurs années. Cet ouvrage
est, ce que son lilre porte, un commentaire exégélique pratique, sourlout
pratique, et à ce point de vue il sera
une source abondante à laquelle puiseront les ministres tout particulièrement, puis, aussi les étudiants, les
directeurs d’écoles du dimanche et les
simples fidèles. La disposition du livre
est la suivante.
Chaque chapitre est précédé d’une
analyse exacte et souvent assez étendue
6
.338-
de son contenu; les versets sont expliqués un à un,, avec un grand soin, et
des réflexions pratiques avec des applications directes et naturelles, suivant
chacune des sections dans lesquelles
le chapitre est divisé. Quiconque a le
goût des choses saintes el une intelligence oïdinaire ne peut que retii'er
un très grand profit de l’usage qu’il
fera du beau livre que nous recoinmandons sans rései've comme propre
à faire beaucoup de bien et ne pouvant faire aucun mal.
Pour donner une idée de la manière
dont le vénéré docteur Stewart explique et applique la parole de Dieu,
nous citons, en terminant notre courte
notice, l’explication qu’il donne et les
réflexions qu’il fait sur les versets
el 27 du cliap. I: mmon âme bénit
» le Seifjneur et mon esprit s’est réjoui
• en Dieu qui est mon sauveur. L’âme
» et l’esprit signifient probablement
» ici une même chose el sont l'équi» valent de tout ce qui est au dedans
» de moi, P, c. lit, 1 ; quoique dans
î d'autre passages de l’Ecriture iis se
• distinguent l’un de l’autre, (i cor.
B XV, 45 et I Thess. v, 23). Les réjouisî sances dont parle la vierge sont le
B résultat de la foi qui amène le péB cheur à réaliser (s’appliquer ) les
B divines promesses du salut. Tout
B croyant a pu goûter quelque fois de
B pareilles heures de joie dans le Sei» gneur. Précieux moments de repos
» que Dieu nous proeure pendant le
» dure pélérinage de la vie! Que sera
» donc ce voyage terrestre pour celui
» qui jamais ne peut se réjouir dans
B son Sauveur? La pauvre Marie n’a
»jamais rêvé son immacutée-conce» plion, comme elle n’a jamais rêvé
» sa vie sans péché; sa joie provenait
» du fait que, bien que comprise dans
B la corruption du péché, qommune â
B toute la race humaine, elle avait
B trouvé en Dieu lui-même son sauB veur, regardant évidemment à celle
» personne divine qui allait recevoir
» d’elle même sa nature humaine. Dans
» l’Eglise de Rome, Marie est devenue
» soit par le dogme, soit parla scui» plure et la peinture, le personnage
» principal dans le plan du salut de
» l’homme. La majesté de Jésus, comme
» Dieu dans noire nature, est rabaissée
B el détruite par le fait qu’il est toujours
B représenté comme un personnage se» cOndaire, le faible enfant sur les
B genoux de sa mère ; et comme leur
B parente terrestre est constamment de
» celle manière sous les yeux des
» hommes, l’autorité àe la mère s’imB prime insensiblement dans l’esprit
» et le prépare à lui allribtier non
» seulement un pouvior illimité sur
» le fils, mais aussi son oflice de
• médialeur el d'unique intercesseur
B auprès de Dieu le Père. Marie n'a
B jamais rêvé un pareil blasphème b.
Parioul où le catholicisme est devenu
une véritable rnariolairie résumant
toutes ses doclrine.s dans un culte
toujours plus complet et plus absolu
de la Vierge, il est indispensable d’insisler sur l’enseignement biblique et
sa parfaite opposition avec celledoctrine
imaginée par les bomme.s, — Dans un
Commentaire écrit pour les chrétiens
évangéliques d’Italie la controverse a
droit à sa bonne^ place à côté de l’apologie du christianisme.
Nous nous acquittons en finissant
d’une très agréable devoir en remerciant très cordialement, pour nous et
nos col lègues dans le ministère, le vénéré
docteur Stewart du cadeau qu’il a voulu
nous faire de son bel ouvrage: même
nous le faisons au nom de nos chers
étudiants de Florence auxquels, si nous
avons bonne mémoire, l'auteur a voulu
donner un nouveau témoignage, ajouté
à tant d’autres, du vif intérêt qu’il
prend à leurs études, el de son ardent
désir de les voir croître dans la piété,
en même’ temps que dans la science
ihéologique.
iiouKïeUce rcUjku0e0
Italie. — Nos lecteurs apprendront
avec grand plaisir, nous en sommes
certains, la dislinclion , bien méritée
d’ailleurs, dont vient d’être l’objel, un ’
des professeurs de notre Ecole de théologie de Florence, M. Albert Rével de
7
la pari de {'Académie Orientale (parlie
inlégranle de VInslilul des Eludes supérieures/ qui l’a nommé un de ses
membres. La pnblicalion de sa Grammaire hébraïque ei de son livre plus
récenl sur la Littérature de l'Ancien
Testament conslituenl les litres principaux de M. Rével à celle dislinciion.
—■ Mardi dernier, 5 courant, à 10
heures du malin, a eu lieu, à Florence,
en présence d’une assemblée relativement nombreuse, la solennelle ouverlure de la session 1880 à 1881 , de
l’Ecole Vaudoise de ihéologie.
Après la leclure du 1'' chapitre de
la 2® Ëpîlre de Si. Pierre suivie d’une
fervente prière de M. le pasieur Prochet qui, dans l’absence du modérateur, présidait l’assemblée, la parole
fut donnée à M. le professeur A. Rével,
chargé, celle année, du discours d’ouverture.
Le sujet de ce discours, remarquable
à beaucoup d’égards, était, selon la
formule usitée, d’une « actualité palpitante » ; {'Eglise et sa Faculté de théologie , leurs rapports réciproques et
leurs droits respectifs. Ce discours devant paraître sous peu dans la Rivisla
Cristiana, nous n’en dirons que ceci:
c’est qu’il nous a paru digne à tous
égards du milieu dans lequel il était
prononcé , et que , par le temps qui
court, surtout, une Eglise doit s’estimer heureuse, quand les hommes
chargés de lui préparer ses futurs conducteurs, unissent à eux tant de science
et d’indépendance d’esprilqu’en montre
M. Rével, dans ce discours, un respect
aussi profond pour la Parole de Dieu
et une profession aussi franche des
doctrines fondamentales de l’Evangile.
Quelques paroles d’exhortation el
d’encouragement adressées aux étudiants , par quelques unes des personnes présentes, la prière el le chant
de la doxologie ont mis fin à celle
simple mais louchante solennité.
La journée du lendemain fut consacrée à des examens subis par 5 étudiants, et à une séance du Conseil de
théologie. Enlr’autres résolutions prises
par ce dernier, nous signalerons les
deux suivantes; 1. l’adjonction aux
cours qui se donnaient déjà, d’un cours
de lecture el d'élocution. 2. L’adjudication aux étudiants de l’année préparatoire à ta lliéologie, décrétée par
le dernier Synode , d’une bourse de
fr. 250.
Suisse. — Le 6 octobre a eu lieu
à Neuchâtel la consécration au Saint
Ministère de M, Georges Goiaz, originaire de ce canton, qui vient de terminer ses études à la maison des-Missions de Paris, el qui se prépare à
partir pour le Sénégal en qualité de
missionnaire, avec sa jeune compagne.
M. le pasteur Rœguer, vice-directeur
de la maison des Missions de Paris,
gendre, comme on sait, de M. de Pressensé, présidait celle intéressante cérémonie.
Allemagne. — La âé'® assemblée
générale de la Société de GustaveAdolphe, a eu lieu du 14 au 16 septembre à Carlsruhe. Le grand-duc de
Bade a honoré les, réunions de sa présence et a invité dans son palais les
délégués les plus marquants. Pendant
l’exercice 1878-1879, les allocations
accordées par la Société à 94-Ocommuuaulés de protestants disséminés se
sont élevées au chiffre de 760.760 marcs
(938.450 fr.), chiffre qui n’avait pas
encore .été atteint. Le total des dons
réunis par la Société depuis sa fondation monte à 15.587.974 marcs (19 li2
millions de francs).
On observe, depuis quelque temps,
en Allemagne une augmentation notable
dans le nombre des candidats au saint
ministère. Le chiffre des étudiants en
théologie immatriculés pendant le semestre d’été 1880 a été à Berlin de
230 (presque le double du chiffre d’il
y a quatre ans); à Halle, de 304 (au
lieu de 252, chiffre de l’été précédent);
à Tubingue , de 300; à Leipsig, de
437 ; à Erlangen, de 206 ( sur 464
étudiants en louj). On commence à
espérer que tes nombreuses cures vacantes dans les diverses parties de l’Allemagne seront petit à petit repourvues.
/Semaine religieuse).
Angleterre. — D’après la nouvelle
loi anglaise sur les enterrements, non
soulement les cimetières cessent d’appartenir exclusivement à l’Eglise an-
8
*"340■
glicane comme Eglise établie ; non
seulement ils sont ouverts à tout le
monde, mais les ministres, de tons les
cultes chrétiens, peuvent y officier.
Enfin les enterrements purement civils
peuvent également y avoir lieu sans
difficulté.
~ D’après un journal artlériciiin, lés
catholiques d’Irlande auraient ■, dans
les 48 dernières années, dépensé : pour
leurs églises 26 millions et demi de
francsii,
AMjÊHwiiE. — Les séances dé la deuxièm'ë'‘Con/erewce presbytérienne universelk, '— à laquelle a assisté comme
délégué de l’Eglise vaudoisè, M. le
professeur Corirtba de Florence:, — se
sont ouvertes à Philadelphie, le 2.^ dit
mois dernier. Quarante-quatre dénominations presbytériennes (ne formant
en réalllé (\nhiiie Eglise ) y étaient représentées, par un nombre considérable de délégués venus de toutes les
parties du monde. Le gouverneur de
i’Elai et le maire de la ville ont souhaité la bienvenue aux délégués dans
une réunion spéciale. Les citoyens de
toute dénomination ont rivalisé de zèle
pour exercer l’hospitalilé envers leurs^
hôtes presbytériens.
Ecouc
MtttUe. — Le roi Humbert, sur là
proposition du mifrislère , a signé le
décret d'aninistie en faveur de Canziû
et des autres personnes condamnées,
pour s’être révoltés â la force publique ior.s dé (’anniversaire de la mort
de Mazzini, C’esl une gràridé concession
faite à Garibaldi. Les lins la qualifient
de faiblesse, d’autres pensent que le
ministère, après avoir reflisé l’amnistie aux députés de Gênes qui l’avaient
derrlarfdée, pouvait mainlénanl l’accorder sans trop se compromeilre la visite,
de Garibaldi n’ayant pas été, comme
on le craignait, une occasion de troubles dans la ville de Gênes. Ge qu’il
y a dte certain c’est que Garibaldi
n'est guère reconnaissant ni h la Cou
ronne, ni au ministère. Dans une létIre adressée à quelqu’iiris des communards, ses amis de France, il fait
des vœux pour que la république s’établisse en Italie; et Canzio dans un
di-scours adressé aux personnes qui ont
fait une dômonstration lois de sà sortie
de prison, s’est félicité avec raison de
l’ocoasion qiife le gouvertièmenl lui avait
fournie de recevoir les marques,d’bonneni- et de sympathie dont il est l’Objet;
et fait, lui aussi, dés voëiix poiir la
vraie liberté, c’est-à-dire pour la république.
Le roi et la reine de Grèce Prit visité Florence et Rome, où ils ont eu
une entrevue avec le pape, avèc Calfôli, et visité deux foix aü Parllhéon
la tombe de Victor-Ertirtiantiel.
Le ministère a pris des mesures contre
lès Jésuites étrangers et naltonàiix qui
se réunissent de nouveau en communautés contre les lois existantes.
Jf'vnnee. — Lé ministère a fixé lé
iOur de l’exéculiOn du décret contré
lés corporations religieuses.
TûrQuie. — Là quéslion turque
est toujours au rbême point. Lés albanais refusent de céder Dulcigno an
Monténégro. Le gouvernertienl turc
soutient les Albanais et tergiversé.
Les puissances rie sé hasardent pas à
'bombarder là ville, car ce sérail lé
commencemeril d’une guerre, dont
ori ne prévoit pas les eomplicatioris.
L’Angleterre fait dé nouvéllés propositions, qui ne sont acceptées jusqu’ici
que par la Russie cl peut-être co'ndilionnellertienl par l’Italie. Là France
semble s'e l éserver ainsi que rAulfiebe
et rAllemagrie. La Turquie avait compté
sur le désaccord des puissances ijui
ont signé avec elle le traité dé Berlin.
— Gétle hésitation à faife honneur à
leur sigftalüre rié fait pas horineiir aux
puissances.
EàNËST Robert*, Gérdiit etAdministratë'Ur
Pignerél, lmp. Chiànt'ore et MaScàEèlIÎ.