1
Compie-oouranl avec la Poste,
i^KlX O ABONN«MffiNT PAR AH
ìtalie . ^ iTr ^
ifitranger . ' ’ > 6
Allemagne, Autriche-Hongrie,
«elgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède!
®wisse , par abonnement
postal selon V Accord de
Vienne Pj., 3
s'abonne :
bureau d’Adminisiration;
-nez MM. les Pasteurs ; et à
' imp. Alpina à Torre Pellice.
I^noiiruinent se paye d’avance.
année XXXIII N 46.
Numéros Séparé* deiffAndée avan
le tirage, 10 centimes chacun
Annonce«. 20 centimes pai espace
de ligne pour 1 fois - 16 centimes de 2 à 5 fois et 10 cen^^/?
times pour 6 fois et au deesud^'
S’adresser pour la Bédactlon àJVi ’
N. Tourn, prof., To7't'e Pelticô
e: pour r Adnitnistratton àM.
Jean Jalla, prof.,Tsrre Petlicr. '
Tout cbangement d’adresse coûte
15 centiiues, sauf ceux du commencement de l’année.
L’ECHO
DES VALLÉES VAUDOiSES
Paraissant chaque Jeudi
vérité OTec la charité. Eph.IV,15, Que ton rfegae vienne. Mntth. VI, -10
K O m m a i i- «
Avis important - Prédication pratique - La Bible de S.t Marc - Nos colonies Lorrespondanoe ; Rio Marina - La fête de Jérusalem - Chronique vaiidoise —
Kevue politique — Informations — Annonces.
P
r
(Ki
XS
P
§
O
O
R)
■ta '
-i
-ii
r^--'
A lu suite (i’mi arranoetnent que rAdmiiiistration de VEcho des Vallée^
audoises vieiil: de luire avec M. le professeur CoinLa, nous sommes
^^^LUrfux (le pouvoir, a titre de prime, olï'iir à nos abonnés de 1899 à
faveur, le volume qui vient de [laraître de la noue Histoire des Vaudois, et un autre livre de M. Comba, «[ui doit
' iiSHi mléresser particuliéiemeiit nos lecteurs, Claudio di Torino, ossm
pt'olesta di un vescovo.
'-e prix du premier ouvrage est de 3 f. 50, relui du ‘i.'i de 1 f. 50.
ous les olfi'ons à no.s abonnés au prix de 2 francs le ■1®*' et de 0 50
^'^iitimes le 2
^ fout abonné, ancien ou nouveau, recevra franco les deux ouvrages en
voyant a l’AdmiiiisIratioii de VEcho, avant le 15 janvier, le prix de
■I »onnement plus 2 f. 50. L’abonné qui ne désire que l’im ou l’autre
^ _oia au prix d’abomiernent 2 francs pour l’Histoire des Taudois et
cent, pour Claudio di Toi •ino
ous espérons- i|ue nos abonnés s’empresseront de profiter de cette
t'i
Ib'oeur
'^otiup . .....O ...JW.,,,CO ne proiuer cie cette
bi ^ ^0'« POLir faciliter la lâche à notre administrateur
*''Yaiil leur abonnement dés le commencement de l’année, et poui' se
ei‘ deux importants ouvrages historiques.
LA DIRECTION.
2
— 362 —
PRÉBICVTIOiV PRATIQUE
11 nous serait inntiimenl agréable
de laisser à des plumes plus compétentes' que la nôtre le soin de
traiter cet important sujet. Mais
puisqu’il a été amené sur le lapis
par quelques observations contenues
dans nos échos de la sermiine du 3
courant, nous ne saurions nous soustraire au devoir qui en résulte pour
nous d’expliquer plus amplement
que nous n’avons pu le faire_ alors
dans quel sens la prédication de
l’Evangile telle qu'elle est généralement comprise chez nous ne nous
paraît pas avoir un caractère aussi
pratique que nous le désirerions.
Nous n’avoms pas besoin de dire
que nous serons très heureux si
d’autres expriment leur opinion aussi
franchement que nous tâcherons de
le faire, à quelque distance qu’elle
puisse ótre de la nôtre, et que les
colonnes de YEcho sont dès mainle
nant ouvertes à la discussion sur
cet important sujet, discussion qui,
inspirée uniquement par l’amourde
la vérité et faite dans un esprit iraternel, ne pourra faire que du bien,
«C’est faire œuvre pratique, dit
M. J. P. P, que d’annoncer l’amour
dont Dieu nous a aimés jusqu’à
donner son Fils et que d’inviter les
hommes pécheurs à ,se rei)enlir et
à croire en Celui qui est venu,^ an
prix de sa vie, les arracher à la
perdition, et en dehors dmfuel il
n’y, a pas de salut possible».
Évidemment, s'il suffisait de poser
la question en ces termes, elle serait vite résolue. Malheureusement
cette fonraile générale la laisse
subsister tout entière.
Sur ces doctrines fondamentales,
qui sont l’essence même de l’Evangile, on peut, croyons-nous, prêcher
d’une manière pratique ou d’une
manière qui ne l’e.st pas. Il y a ici
avant tout une (piestion de méthode.
Malgré les paroles de Vinet, citées
si à propos par M. P., nous ne pensons pas qu’il y ait beaucoup de
personnes chez nous qui considèi'etit
la prédication comme étant purement et simplement un acte de
culte, c’est-à-dire n’ayant pour but
que de disposer l’âine à l’adoration
et à la prière. C'est un enseignement, et un enseignement dont le
but est à la fois de produire des
convictions et de conduire à l'acLioii.
Or dans tout enseiguemeiit la méthode a une si grande irnjmrlance
que c'est d’elle que ilépeml en grande
partie son efficacité. Cela élant, il
nous paraît évident qu’indépendemrneiit de la matière proprement
dite de la prédicalion, celle ci peut
être plus ou moins pratique .suivant
la méthode employée.
Ce à quoi nous en voulons surtout,
nous avons hâte de le dire, c’est
l’al)straclion, ce sont les généralités
vagues, et ceci regarde la méthode.
Prêcher sur l’amour de Dieu, la
repentance, la loi, en se lenant dans
les idées générales et alislrailes, ce
n’est' iias, à notre avis, prêcher d’une
manière pralii]ue, au sens dans ie(piel nous croyons i|ue ce mot doive
être employé. Un hygiéniste qui
parlerait en termes généraux de la
nécessité d’avoir une vie réglée pour
conserver la santé, ne convainci'ait
pas un buveur des graves dangers
qu’il court; et un [irédicateur qui
parle d’une manière abstraite et
théorique de la nécessité de la repentance ne produit pas chez^ les
autlileurs ce vif seuliment de [léche
qui les fait s'écrier: Hommes frères,
que ferons-nous?
Noli'e impression est que beaucoup de sermons ont trop ce caractère d’absLraclion et de théoricm,
si l’on nous passe le terme, et nous
croyons (jue la prédicalion gagne'
rait beaucoup à être plus concrèteLe le nuis et l’espace ne nous pej"
mettent pas de dévelopjier cette idee
comme nous le voudrions, quoique
nous sentions Ijien, en l exprima"
d’une manière si générale, (pie tiou
3
- 363
encourons le reproclie de donner
nons-même l’exemple de celle ahsIradion conire lapneile tious voudrions mellre en garde le prédicateur. Menreusemenl les lecteurs (pje
ce sujet intéresse sont de ceux qui
comprennent les idées générales,
mieux que ne le font la plupart des
auditeurs dans nos temples. Moins
d’absti'aclion et ¡dus d’application
directe et praliipie, voilà, en deux
mots, la poi'lée de nos observations,
en ce qui concerne la mélbode.
Ajoutons que, si la méthode doit
s’adapter aux conditions particulières
des lieux, des temps et des perf^oimes, comme nous croyons que
c’est le cas pour la [trédication coinme pour tout autre enseignement
(inulile de dire (|iie nous regardons
ici la |)rédicalion du côté humain,
pnis(jn’il s’agit de méüiode) il est
peut-être encore plus necessaire aux
Vallées que partout ailleurs qu’elle
ait un caractère pratique. Notre
tempérament et nos liahiludes tradilionneües nous portent à la passivité, et nous avons besoin d’être
Pui.s.sarnrnent secoués pour sortir
'ic notre indolence liabiluelie et
'•Dus déterminer à l’action. Si nous
tommes tels dans les airalres matérielles, nous le sommes encore
PliKs dans les choses spirituelles.
Nous n’oserions affirmer, comme
flous l’avon.s i|uelquefois entendu
que la méthode employée dans
'oilucaliou religieuse a contribué
pour sa part à la formation de ce
f^ai'aclère de notre peuple. Mais nous
oi'oyoris qu’il faut en tenir compte
6t que l’éducation religieuse, comme
•éducation do l’école, doit réagir
Contre de telles dispositions, et que .
dans le clioîx de la mélhode celte
'Considération doit avoir son poids.
Mais la méthode n’est pas toni,
plutôt elle n’est pas si indépenUnle qu’elle pourrait le paraître à
Pi'etniére vue, de la matière de la
Predication, c’est-à dire du choix des
particuliers que l’on traite.
* flous n’avions eu en vue que la
méthode proprement dite nous aurions singulièrement dépassé notre
I pensée en écrivant les lignes qui
i ont donné lieu à cette discussion,
j Nos observations poi laient bien sur
I le choix des sujets, et c'est sur ce
! point, aussi important à nos yeux
j que le premier, que nous devrons
' encore présenter quelques réflexions.
LA BIBLE DE S. MARC
j (retardé faute d'espace)
' FjOisque l'art d'imprimer fut inIroiiuit à Venise, la idihie en langue
italienne lut l’uu des premiers livres
(|ue l’oii y publia. C’était en 1471,
avant la Réformation, et pendant
les 29 aulres années par lesquelles
termina le siècle, l’on imprima à
Venise 36 éditiotis de la Bible dans
sort entier, Venise continua à publiei' Bibles pendant le siècle
suivant, tout en diminuant toujours
dans celte louable activité jusqu’à
cesser en 1842 II ne reste actuellement que bien peu d’exemplaires
des nombreuses Lîibles publiées à
Venise.
Mais le Ü'' Al. Roberslon, pasteur
écossais dari.s cette.ville affirme, dans
un bel ouvrage qu’il vient de publier sous le même litre que nous
plaçons en tète de cet article, que
Venise possède une Bible qu’on ne
peut lui ôter et dans les pages de
laquelle Jésus Christ est révélé et
proclamé comme le Rédempteur du
monde. Celte Hible c’est l’Eglise de
S. Marc.
I.e D’' Robertson a donné l’interprétation des mosaïques et des sculptures rpii traitent des sujets bibliques
et qui abondent dans celle l'emarquable cathédrale. Le livre est publié sous une forme digne du sujet
qu’il traite, il a été bien accueilli
dans les cercles littéraires italiens et
la presse de notre pays en a parlé
favorablement.
4
364
Le digne auteur met en évidence
les deux faits qui frappent quiconque examine attentivement la cathédrale de S. Marc, et ce sont:
Une Bible ouverte el l’absolue liberté en présence de la domination
des prêtres. On ne peut qu’être
frappé par la pureté des suiels traités
et par l’absence des <iogmes particuliers à l’Eglise romaine.
Les trois parties de l’édifice, savoir la laçade, le vestilmle et l’intérieur sont décrits par le D'’ Robertson comme le Irontiopice ou le
titre de la Bible, l’Ancien Teslarneiit
et le Nouveau Testament. La façade
est pleine d’intérêt par sa richesse
en mosaïques et en sculptures dans
lesquelles Jésus Christ est la figure
centrale et le sujet [rrincipal des
bas-reliefs. Les six coupoles du vestibule couliennetrl l’hisloire de l’xAiicien Teslarnetrl depuis la création
jusqu’à l’entrée des Israélites dans
la Palestine, avec des citations bibliques prises de la Velu>} //aia, ancienne version italienne de.s Saintes
Ecritures, qui ne font qu’ajouter à
l’intérêt hisLori(]ue.
1/intérieur est parliculiéi'ernent
intéressant et la vie de Glnisl y est
décrite depuis la naissance à la crucifixion et à l’ascensior). Au de.ssus
de l’entrée pi'inci|)ale se trouve une
mosaïque repiésenlanl le CbrisI avec
la main levée pour* bénir, une Bible
ouverte est sur’ ses genoux avec
celle inscription: Je suis la porte,
celui qui enti'6 par moi sera sauvé
(Jean X, !)), 11 a Marie à sa droite
et S. Marc à sa gauche. Il est juste
d’observer que partout où Marie
paraît, elle est .subordonnée au
Christ et non pas la déesse qui préside comme cela se voit dans les
temples romains de construction plus
moderne. Dans la cathédrale de S.
Marc Marie est généralement représentée clans raUitude de la prière
et le monogramme placé an dessus
do sa tête porte ces mots: La mère
du Divin Fils; ce (|ui est d’accord
avec la pensée biblique et protestante.
A ce que nous venons d’emprunter à un bon arliele de M.me M. J.
Ford à la Voice from Italy de Novembre courant, ajoulons ce que
nous en dit \Adriatico. Et c’est que
te D' Alexandre Robertson a lait
hommage de son beau volume à
S. M. le Roi d’ilalie cpii l’a nommé
en telour, et de motu proprio, chevalier des SS. Maurice et Lazare.
Voilà une antre croix bien placée.
Nous en félicitons notre digne ami
le D"’ RoberI.son, et nous faisons des
vœux pour qu’il soit fait une édition
populaire de son beau livre que
bien des gens aimeraieni lire et liraient avec profit.
E. B.
NOS COLONIES
lY
Anx Etats-Unis.
l.a plus ancienne des colonies vaudoises aux Elals-Unis de l’Amérique
du Nord e.st celle de Monelt, dans
le Missouri. Elle fut fondée en 4875.
Au mois de février de cette annéelà M. J. P. Salomon, qui avait été
pasteur de notre colonie du Rosario
depuis 1870, quitta son po.ste el
partit pour les Etat.s-Unis avec cinq
familles vaudoises. Ils allèrent s’établir dans l’angle siid-ouest du Missouri, sur les collines ondulées de
rOzaik, à 1500 pieds au-dessus du
niveau de la mer, el à une douzaine
(le kilomèlre.s de la petites ville de
Pierce- City (l.aurence Go). Chaque
famille se bâtit à la liâte une butte
et se mit aussit(5t à défricher (pieL
ques acres de terrain acheté à l-'j
compagnie du chemin de fer qu'
en avait la concession. Dès l’anne®
suivante ils purent se fabiiquer des
maisons en planches et deux îj'*®
plus tard commencer la constriictio''
d’un joli petil temple en bois.
M. le pasteur J. D. Turin,
visita la petite colonie au mois d’aou
1879, la trouva très prospère.
1
5
365
« La première ferme vaudoise que
je vis sur ma route, écrivait il, fut
celle de J. Pierre Planclinri, du
Viliar, qui me donna aussitôt une
idée favoraljle de notre colonie ;
immense champ de maïs dont les
plantes sont beaucoup plus hautes
que l’homme le plus grand de nos
Vallées, autre champ de siu'go, espèce de canne à sucre dont on extrait une excellente mélasse, que
l’on mange avec la pole7ita et avec
le pain ; vaste champ de pomme de ^
terre et de patates douces, arrivées
à leur maturité; maison en bois, '
commode et proprette; vaches, bœufs,
chevaux pàturatit librement dans les
endroits non cultivés; des ceutaines
de poules et des vingtaines de porcs
non loin de la maison. Dans ma
surprise, je demandai aussitôt si ce
n’était pas la plus riche ferme de ^
la colonie. — Oui, certes, me fuL-il
répondu; mais vous verrez que tous
ont amplement de quoi pourvoir à
leurs besoins. — Si celle ferme est
de 220 acres, les autres sont eu
moyenne de 160. Aucun vaudois u’a
encore pu défricher toutes les parties de sa ferme ».
Le blé avait produit plus de 20
pour un. Toutes les familles avaient
du blé à vendre, de 50 à 200 bushels
(mesure plus grande que notre hé- '
mine). L’unique dilliculté était celle
de l’eau. C’était une atiuée de sécheresse et il’^n’y avait dans toute
la colonie que deux ou trois puits
qui eussent de l’eau en abondance;
on était obligé de la transporter ^
dans des tonneaux, La colonie comptait à cette époque 9 familles vaudoises (54 personnes) plus une belge,
une française et une suisse, portant
à- 72 le nombre des membres de la
congrégation. Les colons avaient '
gagné l'estime de leurs voisins par ■
leur conduite et leur activité ; les
enfants pailaient déjà tous anglais
et étaient à- la tête de l’école publique. I
La colonie s’est accrue par de nouvelles immigrations qui ont eu lieu
à diverses époques et compte maintenant une trentaine de familles.
Nous espérons pouvoir donner dans
quelque temps des détails sur l’élat
actuel de cet élablissement.
CORRESPONDANCE
Rio Marina, le 7llll98.
Chsr Monsieur et ami,
On ne peut qu’approuver et encourager les elïbrts que vous faites
pour gagnei' à VEcho le plus grand
iiombie possible de collaborateur.
J’espèi'e que le désir, que vous exprimiez naguère, se réalisera toujours mieux, et que vous pourrez
avoir les nouvelles « de première
main », telles que vous les désirez.
Ceux d’entre vos lecteurs, qui lisent deux ou trois de no.s feuilles
évangéliques, ne pourront que vous
être reconnaissants, parce que les
répétitions fatiguent parfois, quoiqu’on dise le vieil adage. Je sais
d’ailleurs, de science cerlaine, que
le zélé rédacteur de votre courrier’
d'évangélisation, par exemple, est
le premier à désirer et à réclamer
ces cor't’espondances : c’est lui, je
crois, qui me met, aujourd’hui, la
plume à la main. Il me revient à
la mémoire, ainsi qu’une mauvaise
tentation, un jugement, par tr-op
jiessimiste, d’un de mes collègues :
c’était, à peu près, ceci : « celles de
nos églises, qui sorrt le plus souverrt
mentionnées dans rtosjournaux, m’ont
régulièrement fait éprouver une triste
surprise quand je les ai vues de
près ». De celte boutade il res.sort
simplement, j’aime à le croire, que
ce cher ami a joué de malheur dans
ses visites, et etrcore, que les correspondances doivent être l’expression
de la vérité.
Elle ne m’empêche donc pas de
vous apporter ma petite gerbe.
La campagne d’hiver s’annonce
bien. La vie s’accuse à d'irrécusables
signes. l.,a lutte est engagée sur
6
- 366 —
toute la ligue contre l’erreur (jui
nous entoure. Les maîtres d’école
et plusieurs membres d’église semblent vouloii' y prendre une [¡art
plus active (ju’aiitretois.
La maison, d’où ¡’écris ces lignes,
■ ressemble assez bien à une ruche
bourdonnante; le rez de-chaussée
de noli'e modeste presbytéi-e est
entièrement occupé pai' nos salles
de classe, où les enfants se pressent,
dés maintenant, en plus grand nombre que l’hygiène ne le comporterait.
^ Nous voudrions les mieux loger,
c est natui'el ; mais combien nous
aurions tort de nous plaindre de
cette aiiluence ! Qui ne peut guère
la voir de bon œil, c’est le curé de
ce village ; aussi nous tait-il une
guerre sourde, déloyale, mais sans
tr’êve. Il vient de tirer de son arsenal une méchante brochure, publiée, il y a des années, contre nos
écoles.
Vous ne |)ensez pas que j’aille la
résumer pour vos lecteurs. ' Le jeu
n’en vaut pa.s la chandelle: «Les
parents qui nous confient leurs enlants sont des scélérats; ils commettent un crime abominable qui
leur attire la malédiction de Dieu ;
1 instruction ipie nous donnons est
un poison pour l’âme ». Voilà quel(tues unes des' aménités contenues
dans cet intéi'essant opuscule.
Cette fois, c’est le Conseil Communal qui s’est chargé de répondre
à Monsieur le curé. Dans sa derrtiére
séance plénière il a alloué un subside à nos écoles, témoignant aiitsi
de l’estime où il les tient. Je me
suis donné le plaisir frannoncer la
nouvelle à notre bouillant ennemi,
en le prévenant (jue si je pouvais
passer sur les injui'es personnelles,
il m’était impossible de tolérer les
entorses à la vérité. Je l’invitais, en
conséquence, à bien vouloir assister
à une conférence où je désii-ais
prouver la fausseté de ses affirmations. La conférence eut lieu, hier
devant un bel auditoire. Il
s agissait d’abord de prouver que
noire version <le Diodaîi, laxée d’infidélité au texte oi’iginal, est beaucoup plus lîdéle que les versions
romaine.s, sans toutefois prétendre,
comme telle d’entr’elies, à l’infaillibilité.
Je ne me lis pas faute, pour cette
partie délicate de ma lâche, de bravement piller un remarquable travail
de mon ami, M. le pasteur Calvino,
assuré d’avance (|u’il me pardonnerait mon larcin.
Il me fut facile de nous défendre
contre la perfide insinuation que
nous faisons fi de l’instruction religieuse dans nos écoles.
Il t'iii'aît que grande est la fureur
de M. le curé contre l’humble soussigné, (|ui n’est [lOLirlant pas, il s’en
faut, un mangtur de prêtres
C’est donc la guerre ouverte. Nous
a^vons l’avantage d’une situation nette,
Et moi qui venais, comme tous mes
collègues (le prêcher, le dimanche
|)récédent, sur le devoir de procurer
la Paix ! Mais le moyen de l’avoir
avec tout le monde ! La gueri’e est
d’ailleurs préférable à certaines abdications. En attendant de meilleurs
jours. Dieu nous forge lui même des
armes pour le combat. Deux Unions
Chrétiennes viennent de surgir au
milieu de nous. Les jeunes hommes
et les jeunes filles qui les composent
sont pleins d'enthousiasme.
Dieu veuille se sei^ir d’eux, soit
pour agir au dehors, auprès d’autres
jeunes gens, et les amener à Christ,
soit pour faire éclore, au .sein de
l’église, sous le souffle de l’Esprit,
le printemps spirituel dont nous
avons besoin.
E. R.
La fêle (le Jérusalem
M. le pasteur Th. Gay, qui a
représenté l’Eglise ' vaudoise à la
dédicace du Temple du Rédempteur
à Jérusalem, a adressé, de Jérusalem même, une lettre au Modé-
7
- 367
raleur, dont noos extrayons les détails suivants. .
«... I.a léte d’hier (31 ocloljre)
^ été, grâce à Dieu, vraiment solennelle et grandiose. A 8 heures
du malin le grand collège prolestant
i^e mettait en marche en par tant de j
la «porte de Jatia». Il y avait les
chevaliers de Saint Jean, en grand
costume, puis le ministre allemand
de Grâce et des Cultes, puis les
délégués des églises étrimgéres, en
costumes ecclésiastiques de gala :
deux évêques suédois, trois délégués
hollandais et d’autres de l’Amérique,
de la Hongrie et de la Suisse, et le
délégué de l’Eglise vaudoise eu rohe
avec le honnet et l’habit de docteur et la croix de la Cour'onne
d’Italie; [uiis uue quanlilé de pasleurs luthériens et mie grande l’oule.
«À la poile de l'Eglise allemande j
du Rédempteur, qui s’élève majestueuse à côté de celle du St. Sépulcre, au centre de Jérusalem,
nous allendîmes i ’ Empei'ettr, (|ui
arriva à 9 li. J5 avec l’impératrice
et une grande suite. On se pr'essait
de tous côlés [lour avoir des Irillets,
et j’eus la lionne iorluirede pouvoir
obtenir au dermiei' inornerrt une entrée à l’église pour les coi-respondatrls
de la Tribuna et de... la Focb délia
Verità.
^ « Les délégués étrangers assi.stérent à la cérémonie de la présentation des clés à l’Empereur, puis
ils eulrèrent avec lui dans l’église.
t^OO personnes s’y pressaient, parmi
le.squelles deux évêques anglicans,
<jui voulurent assister à la fonction,
‘jooique n'étant pas officiellemetrl
délégués.
«Le chant du choral de.Lulher
avec accompagnement d’or'gue et
de .trompettes tut quelque chose de
magnifique. 11 y eut un discour's du
chapeiaiu de la cour, Dryander, et
un du pasteurs de Jérusalem, Hoppe,
ot^ à li heures lut prononcée la
l>énédiclion, Alor's l’Empereur s’avariça ver's les ecc.lésiasirque.s, r'an- |
Sés dans le chœur’, et prononça un
discours de 8 minutes que le télégr'aplie a sans doule communirjué
aux journaux d’Europe.
« Ensuite les délégué.s se rendir'ent
dans la chapelle attenanle, où iLs
furent présentés à l’Empereur et à
l’irnpératr'ice. Je leur parlai en français, disant que nolr-e église, était
heureuse de s’unir à celles de l’Allemagne dans la grande fête évangélique dn jour, et d’avoir une occasion d’exprimer au descendant
des élecleurs de Brarrdeboui'g et
des rois de Pnisse sa reconnaissance
et ses souhaits. Et l'Emper-eur répondit en me serrant la main qu’il
était sensible à cet acte de l’Eglise
vaudoise et répondait de cœur à
ses soulrails, L'Impér’alrice aussi me
sena cordialement la main.
Nous assistâmes comme témoins à
la r’édaction de l’acte de Iransmissiorr
de l’Eglise, signé [lar les souverains,
apr'ès (|uoi nous sortîmes avec eux,
au milieu des honneurs militaires
r’eridtts par les troupes lur’ques.
« __L’iirfluerrce ctirétierme, irro
lestante, se fait déjà puissamment
sentir ici, surtout par le moyen de la
colonie allemande; et la fonclion
d’hier a été une éloquente atfirmalion (le christianisme évangélique
enire l’église du S.l Sépulcr'e et la
mosquée d’Omar-_____».
M. Gay comptait [lartir dès le 2
trovembr'e, avec son fils, |)Our la
Galilée et pour Damas. 11 ne |)ouvait assez se louer du consul italien,
M. le chevalier Gazzaniga.
CBKONIQUE VAUDOISE
Monsieur le [rasteur G. Pons de
Gênes, informe Madame H. Tron,
(lu Villar, qu’une dépêche annonce
rtrenreuse arrivée du fiatean « L’A((uitairre». Nos frères, M. le past.
Heiu'i Tron, M. le frrof. Jean Pons
et les colons vaudois, qui ont (¡nillé
l’Italie le 8 Octobre, sei'aienl arrivés
le 31 (lu même mois à RuenosAyres.
8
— 368
— La dédicace du temple de
(Polonia V^aldense, qui devait se faire
le 1 novembre, a été renvoyée au
15, dans l’espoir de voir arriver à
temps pour celle cérémonie, le susdit M. Trou, Modérateur - adjoint,
venant des Vallées.
— Jeudi passé a eu lieu à Angrogne la Gonlérence libr e des Eglises
du Val Pélis. Nous n’avons pas reçu
de com|)le-ren lu. Ce sera sans doute
pour ta semaine procbaine.
H(îvih‘ Politique
L’ouverture du Parlement a lieu aujourd hui même et LIi. MM. ainsi que la plupart des princes de la Maison de Savoie
sont arrivés à Rome depuis quelquesjours
en vue de cette solennité. Nous ne pourrons naturellement parler que dans notre
prochaine Revue du discour.s du Roi et
du prj-ogramrne des travaux parlementaires.
A la suite de la démission, pour cause de
santé, du président du Sénat, Farini S. M
vient de nommer à cette haute charge M.
baracco, ex-ministre des Travaux Publics
et un de nos hommes politiques les plus
influents.
L’anpchiste Lucoheni, l’assassin de l’iraperatrice Elisabeth, a été condamné à la
réclusion perpétuelle. 11 va recourir en
Cassation.
L’Espagne refuse absolument de se dessaisir des Philippines que les Etats-Unis
voudraient s’annexer coûte que coûte, quoiquils aient constanment protesté contre
ceux qui leur en attribuaient l’intention.
U laut s attendre à ce que les Etats-Unis
iinissent, cette fois encore, par avoir gain
de cause, puisque la force prime le droit
helas . mais ce sera « aux dépens de la '
inorale et du droit international». Il faut
dire que la conduite des Américains pen- i
(tant toute la durée des négociations est
oin d avoir ete ce qu’on appelle chevaleresque.
L affaire Dreyfus ne marche pas comme
on le souhaiterait. Dernièrement encore,
a la suite d’une lettre navrante du malheureux prisonnier parvenue au Ministère
et aussitôt communiquée à M.me Dreyfus, '
cotte derniere a supplié le Gouvernement
de lui permettre d’annoncei' à son mari
que la Cour de Cassation s’occupe actuelement de son procès,- et cela* dans le '
uui ue remonter un peu son courage abattu.
..L.Àf" 'e Ministère a rejeté l’humble '
lequete,^ sans trop pouvoir jiistiiier son
refus. C est décidément un ralfmement de
cruauté sans exemple. D’un autre côté,
le colonel Piquart continue à être détenu,
malgré qu’on réclame à grands cris sa mise’
en liberté, en déplorant les lenteurs calculées de la justice qui s'y oppose toujours. C’est à n’y rien comprendre et à
se demander s’il existe 'en France un pouvoir occulte au-dessus de la loi, du Gouvernement et de la justice!
INFORMATIONS.
— Le Ministère des postes et télégraphes
a finalement donné la permission d'étabtier
les lignes téléphoniques de Pignerol à la
Tour et à la^ Pérouse. Il reste à obtenir
celle du Ministère de ¡’intérieur.
— V!AgricoUore Pfnerofeie recommande
aux acheteurs de plants de vigne de s’abstenir de se les procurer hors de l'arrondissernent, de peur d’introduire par ce
moyen le phylloxéra dans notre région,
qui en est encore indemne.
— Une circulaire du Ministre de l'I. P.
admet dans la 3® classe normale les personnes qui se sont présentées à l'examen
(le brevet supérieur sans l’avoir obtenu.
Pour obtenir cette admission, les privatistes devront payer une taxe d’inscription
et une taxe pour l’année.
— Le conseil provincial a approuvé l’inversien de l’Hospice des Catéchumènes de
Pignerol en faveur de i’Asile de Mendicité
de cette ville.
— MM. les députés provinciaux H. Poôt
et Coucourde ont été élus membres de
l’Administration de l'Asile de Mendicité;
M. Poët a, en outre, été appelé à faire
partie de la Direction de l’Ecole Normale,
et de l’Administration du Collegio Convitto
de Pignerol.
— Les élections commerciales auront
lieu le 4 décembre. Parmi les membres de
la Chambre de commerce qui sortent de
cliarge, mais qui sont rééligibles, se trouve
M. le chev. Paul Meiile.
— C’est le 19 c, et non le 12, qu’entreront en vigueur les nouveaux horaires
de chemins de fer et tramways.
DANS TORRE PELLICE
(Vallées Vaudoises du Piéiiioiit)
la Typographie Alpine
pour motifs de famille
J. P. Malak, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina