1
sixième aimee.
IV. 43.
10 Novembre ISTI.
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spëcialcmenl consacrée aux intérêts matériels et spirituels
(le la Famille Faudoise.
Que toutes les choses qui sont vérUables..
vos pensées — { Philippiens., IV. 8.)
PRIX D*A60NNEMENT I
Italie, à domicile {'im an) Fr. 3
Suisse.....................» 5
France.....................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . » 8
Un numéro separé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BUIIEAUX d’aBONNCMCNT
ToRRM-PEf.r.irn : Via .Maestra,
N. 42. (Agenzia bibìiografica)
PjGNRRot. : J. Chlaniore Inipr.
TuriniJ.J. rron.via Lagrange
près le N. 22.
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ou portion de ligne.
Lettres et envois frnncn. S'adresser pou r Tadniinistrai MOI
au liicreiin d Torr.e-Peilire,
via Maestra N. 42 — pour lu
rédaction ; à Mr. E.
Prof ■ il T<irre-I*elice
Sominair'e.
^ De l’éducation. — Assemblée des évangéliques d'Allemagne à Berlin. —Nourellcs reîigieuses. — Faits divers. — Chronique Vaudoisc'
— Chronique politique. — Annonces.
DE L’ÉDECATION
Nous avons lu avec un si grand
intérêt dans VEco délia Verità,
un discours de M. Pigott sur ce
sujet, que nous en extrayons ce
qui suit, pour le mettre sous les
yeux de nos lecteurs;
« Quand peut-on dire d’un
jeune homme ou d’une jeune tille
sortis d’un Institut, comme celuici, (le College international de
Padoue) qu’ils ont reçu une bonne
éducation? J’appellerai bien éduqué un jeune homme, qui aura
acquis parfaitement les connaissances qui sont les éléments de
toute la science, dont toutes les
facultés intellectuelles auront été
réveillées et exercées selon son
âge et selon son caractère, dont
la soif de culture aura été ex
science. Dans
savoir il y a
qui sont avec
citée et dont la discipline de la
conscience et du cœur aura marché
du même pas que celle de l’intelligence. Je m'expliquerai le plus
brièvement qu’il me sera possible.
» Je dis d’abord que le jeune
homme bien éduqué doit s’être
rendu maître des connaissances
élémentaires de la
toute branche du
des connaissances
lui dans les mêmes rapports que
la Table de Pythagore avec les
opérations de l’arithmétique. Dans
les langues, par exemple, la connaissance pratique et la connaissance théorique de la grammaire
et des règles de la syntaxe; dans
la géométrie, les déhnitions, les
propriétés et les mesures des principales figures; dans les mathématiques, toutes les règles qui se
trouvent dans un traité ordinaire
d’arithmétique; dans l’histoire,
une esquisse de l’histoire universelle et une connaissance plus
spéciale de l’histoire de la patrie;
dans la géographie, l’aspect général et les divisions du globe,
et la description plus détaillée
2
-354.
des pays qui forment notre monde
civilisé; dans la physique, les notions élémentaires de ses diverses
branches; toutes ces connaissances
sont à la base de la science , et
elles doivent toutes être acquises
dans l’école , et acquises de manière à n’être plus oubliées. Je
veux dire que ces connaissances
doivent être tellement empreintes
dans la mémoire que le jeune homme voulant plus tard poursuivre
une de ces branches d’étude, n’ait
plus besoin de jeter de nouveau
les fondements, mais puisse commencer à y bâtir dessus. Voilà la
première chose dans une bonne
éducation.
», Je dis ensuite que le jeune
homme sortant de l'école doit avoir
toutes ses facultés intellectuelles
réveillées et exercées selon son
âge et son caractère. Observez
que je àis toutes ses facultés. Selon
moi la distinction que l’on fait
dans les écoles italiennes entre les
études techniques et les études
gymnasiales ou classiques, a lieu
beaucoup trop de bonne heure.
Pendant deux ou trois années encore après les études élémentaires,
je voudrais une culture égale pour
tous les élèves, une culture dans
laquelle seraient comprises aussi
bien les mathématiques que les
langues classiques, et quand je
dis pour tous, j’entends aussi le
sexe féminin. Ainsi toutes les facultés se développeraient et se
fortideraient simultanément, la
mémoire, le jugement, la faculté
logique, l’imagination et la faculté
esthétique. En ceci, je le confesse,
ma pratique n’est pas d’accord
avec ma théorie, mais ce n’est
pas ma faute. J’ai tenté de modi<
fier dans quelques parties l’enseignement de l’Institut selon mes
convictions, mais les programmes
du Gouvernement et la tendance
toute matérielle de l’instruction
italienne m’ont contraint de m’uniformer aux usages en vigueur.
J’attends des temps meilleurs qui,
je le crois, viendront, quand les
Italiens se persuaderont que l’on
ne doit pas évaluer l’éducation
seulement selon les moyens de
« faire carrière » qu’elle offre au
jeune homme, mais plutôt selon
le développement qui en résulte
pour tout son être, son intelligence, son cœur et sa volonté.
» La troisième chose dans l’édu-,
cation du jeune homme , c’est d’avoir réveillé la soif de ce qu’on
appelle en anglais self-culture ou
la culture de soi-même. La science
acquise dans les écoles ne peut
être qu’élémentaire. Ni le temps
que les jeunes gens les fréquentent
ne permet de faire de plus , ni eux
mêmes seraient capables de recevoir davantage. Or le point essentiel
est que ces premières gouttes tombées de la coupe de la science
réveillent le désir de boire plus
profondément. Si nous n’atteignons
pas ce but, nous faisons peu , très
peu. Je voudrais que tout jeune
homme et toute jeune fille, surtout
de cette Institut, aimassent pendant
toute leur vie les livres et l’étude ;
que le jeune garçon , devenu homme, négoci.ant, citoyen, père, plongé
dans les affaires et dans les intérêts
multiples de la vie , eût cependant
toujours une étude de prédilection,
l’histoire, ou la géologie), ou la
langue latine, ou les mathématiques, et qu’au milieu de toutes ses
occupations, il trouvât le temps
3
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de la poursuivre ; que de la meme
manière, la jeune fille, devenue
femme , épouse , mère , conservât
toujours le goût pour la littérature
de son pays et des pays étrangers
et que les intervalles entre les soins
domestiques fussent égayés et ennoblis par la lecture des écrits de
ces génies qui se disputent généreusement la première place dans
les quatre principales langues d Europe. Réveiller cette soif de culture
me semble être une partie essentielle d’une bonne éducation.
■ 11 y a enfin la discipline de la
conscience et du cœur. Je vous l’ai
dit déjà, et je vous le répète encore
aujourd’hui, l’éducation qui se borne à développer l’intelligence du
jeune homme et qui oublie les relations morales qui l’unissent à ses
semblables et au Créateur est une
éducation manquée. Savoir c'est
■pouvoir, dit le proverbe antique,
et c’est parfaitement vrai ; mais
l’augmentation du pouvoir n’est
pas toujours l’augmentation du
bonheur ni de celui qui le possède
ni de ceux qui sont en relation
avec lui. Enseignez à un assassin
les mystères de la chimie , vous
lui aurez donné augmentation de
pouvoir, mais pour mieux préparer ses poisons. Enseignez au
voleur les secrets de la mécanique,
vous lui avez donné augmentation
de pouvoir, mais pour ouvrir vos
portes et pour déclouer vos coffres.
Afin que l’augmentation de la
science soit un bien, il faut que
les sentiments de devoir envers
Dieu et de charité envers le prochain soient cultivés en même
temps que l’intelligence, la conscience et le cœur; éduquez la
première sans la seconde, et vous
aurez formé un être puissant,
mais pour le mal ; éduquez les
deux autres sans la première et
vous aurez formé un être avec de
bons principes, des impulsions généreuses, mais aveuglé par les
préjugés et affaibli par l’ignorance;
éduquez-les toutes les trois et vous
avez formé l'être humain, tel que
Dieu le veut, avec la capacité de
faire, et la volonté de bien faire,
avec la lumière dans l'intelligence,
le devoir dans la conscience et
l’amour dans le cœur.
ASSEMBLÉE
des Chrétiens évangéliques d’Allemagne
à Berlin
CSuite Y. le N. 44 J.
Une seconde question dont les Chambres
devraient s’occuper au point de vue social
c’est Vobsermtion du Dimanche. De la sanctiTication du dimanche doivent découler
pour le peuple trois courants de bénédictions; d’abord ce doit être un jour de
réconciliation et de paix entre les différentes classes de la Société. Le dimanche
doit être en second lieu une source de
bénédictions pour la famille; plus d’un
enfant ne voit pas son père pendant toute
la semaine, le matin lorsque le père se
rend à l’ouvrage l’enfant dort encore, le
soir lorsqu’il retourne l’enfant dort déjà
et ainsi s'écoulent les semaines, les mois,
l’année entière et si l’enfant ne peut pas
voir son père au moins le dimanche il
peut bien élever contre tel riche entrepreneur ou propriétaire de fabrique cette
plainte amère: Dieu m’avait donné deux
astres pour éclairer et réchauffer le ciel
de mes jeunes années, cruel ! vous m’eu
avez dérobé un. Enfin le dimanche doit
être un jour de repos une source de rafraîchissement et de nouvelles forces jaillissant le long de la chaussée poudreuse
que nous devons parcourir pendant notre
4
pélérinage terrestre. Nous devons tous
nous tendre la main pour faire la conquête du dimanche au proflt de la population ouvrière et c’est aux Chambres qu’est
reservée la tâche et la gloire de rétablir
celte institution (?).
L’orateur jette ensuite un coup d’œil
sur la littérature frivole et immorale
étrangère ou indigène qui est dévorée en'
Alhiinague avec avidité. Il veut que l’on
se mette sérieusement à l’œuvre pour
donner au peuple de bous livres car le
mal fait cha<]ue jour de tels progrès que
(jnelques pas encore et l’Allemagne est
est entraînée, dans le même précipice où
la France est tombée. Le retour à la foi
en Christ est le seul moyen qui puisse
détourner la catastrophe, que chaque
chrétien travaille dans ce sens, c’est la
tâche qu’il doit accomplir, c’e.st par là
seulement qu’il restera au peuple allemand un héritage spirituel des grandes
choses que le Seigneur a accomplies en
sa faveur pendant la dernière guerre.
Le pasteur Frommel, prédicateur de la
garnison, prit ensuite la parole et rendit
ses auditeurs attentifs au triple jugement
qui vient de frapper la France.
Le premier jugement a frappé l’église
évangélique de France: elle a été jadis
un sel, une lumière, et de nos jours elle
a beaucoup perdu de sa fidélité à la parole do Dieu et à la pure doctrine de
l’Evangile et lorsque, comme Jérémie, il
lui fallait parler avec un courage qui ¡ne
recule devant aucun danger, cette église
n’a point parlé, que cela soit un avertissement pour l’Allemagne; ici aussi beaucoup de sel a perdu sa saveur, il est profondément douloureux de devoir le constater.
Le second jugement s’est exercé sur
l’église romaine , l’on^,a pu voir où Rome
|•ouduit les peuples sur lesquels elle règne; ce n’est ni à la liberté, ni à la véritable moralité, mais à l’hypocrisie et à
la haine contre la religion et nous chrétiens évangéliques d’Allemagne, pendant
<iue par esprit de parti nous nous déchirons mutuellement, nous avons oublié de
poursuivre vigoureusement la guerre contre l’ennemi commun : Rome.
Le troisième jugement est tombé sur
la nation tout entière; elle est tombée la
grande nation, non pas tant par nos victoires que parcequ’elle ressemblait à un
arbre dont le tronc est pourri intérieurement. Notre peuple a été jusqu’au bord
du même abîme ; s’il n’est pas tombé do
la même manière c'est que jusqu’ici Dieu
l’a épargné par un efi'et de sa miséricorde ,
mais n’oublions pas qu’à Celui à qui il a
été beaucoup confié, il sera aussi beaucoup redemandé.
La parole fut ensuite accordée à deu'députés de la Suisse française, M. le pasteur Barde de Genève et M. le professeur
Godet de Neuchâtel, qui saluèrent l’assemblée de la part de l’Alliance évangélique
de la Suisse romande et exprimèrent leur
vif dé.sir de voir les relations fraternelles
se renouer entre les chrétiens Allemands
et les chrétiens français. La Suisse serait
heureuse d’intervenir comme médiatrice.
A peine avaient-ils fini leur allocution
qu’un membre du bureau présenta une
adresse qu’il venait de composer dans le
but d’exprimer aux protestants français
les sentiments de vive sympathie et de
fraternité chrétienne que les protestants
allemands nourrissent à leur égard ; la
proposition fut chaleureusement accueillie.
Divers autres discours de moindre importance furent encore prononcés pendant
celte journée, nous ne mentionnerons que
celui du Iprofesseur Beyschlag de Halle,
qui essaya de démontrer la nécessité toujours plus urgente (de la séparation de
l’église d’avee l’étal. Sur ce point les Allemands ont encore l’oreille dure. La majorité ne voulut pas entendre parler de
cette doctrine qui lui paraît subversive.
Attendons.
A 3 h. 1(2 la séance fut close comme
elle avait été ouverte , par le chant d’uu
de ces beaux cantiques dont l’Allemagne
est si riche et par une fervente prière.
(À suivre J. — P. Chadvib.
5
-357
(fTorrcspnbfance.
Monsieur le Rédacteur,
Le N’ 41 de VEcho des Vallées m’avait
complètement échappé, ainsi iju’une lettre
(|ui y est insérée relativement à des baptêmes d’eau pratiqués aux Appiots dans
notre voisinage.
•A mon avis, ce nombre de 34 baptisés
dans les Vallées nécessite quelques explications, sans cela il peut être cause d’impressions et de jugements regrettables
pour quelques-uns.
11 est nécessaire que l’on sache que ces
34 haplisés qu’on met en montre là appartiennent à cinq dénominations de chrétiens, y compris des membres de l’Eglise
Vaudoise, les([ucls tous se réunissent séparément dansmos Vallées; il y a même
dans ce nombre des étrangers aux Vallées
qui se sont rencontrés ici pendant que
MM. Gowet et Wall y agitaient cette question, et qui ont reçu leur tant nécessaire
baptême d’eau, puis s’en sont retournés
a l’étranger ; il y eu a même qui so'bt
déjà décédés.
Ainsi , on voit par là que ce n’est pas
qu’une congrégation de baptisés se soit implantée aux Appiots , comme pourrait le
laisser croire la susdite lettre. Tant s’en
faut, bien peu se réunissent là; et un
grand nombre de ces baptisés déplorent
(ju’on en soit venu à un baptême sectaire,
et qu’on croie devoir rompre la communion chrétienne avec tout cher frère dans
la foi qui n’aurait pas subi cettè cérémonie do cette façon.
Au reste, quand des personnes d’une
certaine apparence religieuse et avec des
talents, se présentent dans un pays et y
prêchent la nécessité d’un baptême d’eau
à leur manière, pour avoir entrée dans
le royaume glorieux de notre Seigneur
Jésus-Christ, lout-à fait comme les Mormons pour faire partie des Saints des
derniers jours ( et ceux-ci en ont baptisé
plus de 34), l’on n’a pas à s’étonner que
des personnes, séduites par l’impression
que ces actes extérieurs religieux peuvent donner, plutôt qu’attentives au réel
moyen d’avoir part au salut en Christ
selon la parole , se laissent entraîner à
subir cette cérémonie sous la forme et lo
mode qu’on leur commande.
Ceci soit dit pour le caractère spécial
du baptême prêché par ces nouveaux
baptiseurs dans nos Vallées, et non par
mépris pour lo baptême d’eau sous quelle
forme et à quel âge que ce soit qu’on
l’administre , pourvu que ce soit conformément à la saine doctrine du salut par
grâce, selon l’Evangile.
Votre découé et affectionné en J. C.
1. P. Combe.
ilouDclks rdtjgtcueco
IVîmes. Les pasteurs et les anciens
de la Conférence évangélique nationale de
France, réunis à Nîmes les 23 et 26 octobre passé au nombre do 133, ont décrété
trois mesures qui feront époque dans
l'histoire de l’Eglise réformée française.
La première est la constitution d’une association des protestants évangéliques de
France sous lo nom de Société de mission
intérieure écangélique. On ne peut devenir
membre de l’association que sur sa demande et en confessant Jésus-Christ mort
pour nos offenses et ressuscité pour notre
justification, Jésus Christ tel que l’ont annoncé les prophètes et prêché les Apôtres,
et en s’engageant à travailler personnellement à l'avancement de son règne. —
La seconde est la conséquence de la première : c’est un vœu que la séparation
do l’Eglise et de l’Etat soit inscrite dans
la prochaine constitution de la France.—
La troisième concerne l'instruction primaire et obligatoire.
( Liberté Chrétienne).
France. L’Eglise réformée de France
vient de faire une grande perte par la
mort de M. de Félice, professeur depuis
plus de trente ans à la faculté de théologie de Montauban. Il ne s’était pas seulement distingué dans l’enseignement qui
6
-358
lui était confié, mais aussi comme auteur
et comme prédicateur. Son Histoire des
Protestants de France et sou Histoire des
Synodes nationaux lui avaient acquis une
réputation méritée comme historien. Mentionnons aussi avec éloge 1m voix du colporteur biblique, qui lui avait valu le prix
dans un concours sur l’œuvre du colportage. Il n’y a pas longtemps encore qu’il
publiait une Biographie de William Allen
qui est digne d’être rappelée à l’attention
publique. Ses connaissances variées, son
caractère élevé, sa foi éprouvée laisseront
un précieux souvenir dans le cœur de
tous ceux qui l’ont connu. Il est mort à
Lausanne, après une maladie douloureuse
qui n’a fait que le rapprocher de son
Sauveur.
^Semaine religieuse de Genève)
faits bbers.
IVIon seigneur* pcr*anclil. —
Les journaux contiennent des détails intéressants sur la mission de Mgr. Franchi
auprès de la sublime Porte. Quoiqu’il ne
soit question ni de l’infaillibilité ni d’aucun
autre dogme, la chose est sous quelques
aspects semblable au conflit entre les
vieux catholiques et les évêques d'Allemagne.
Mgr. Hassoun a été nommé par le pape
patriarche des catholiques arméniens;
mais un bon nombre de ces derniers a
refusé de le reconnaître, prétendant que
le droit d’élire les évêques appartient aux
communautés. La curie romaine qui ne
trouve plus dans les pays chrétiens aucun
gouvernement disposé à faire exécuter
par la force ses décrets, a voulu tenter
si cela lui réussissait chez les infidèles,
et invoquer le bras séculier pour contraindre les arméniens à se soumettre à
son autorité. Tel fut le but de l’envoi de
Mgr. Franchi à Constantinople.
Le mini.stre des affaires étrangères avait
fait à Mgr. Franchi une réponse qui lui
parut satisfaisante. Il avait déclaré que
le Gouvernement turc n’ontend se mêler
en rien dans les affaires religienses de ses
sujets chrétiens, mais que ceux-ci, en
matière religieuse, doivent obéissance à
leur autorité ecclésiastique. Mgr. Franchi
interpréta ces paroles dans le sens que
le pape, étant la suprême autorité de
l’Eglise, peut régler comme il l’eulend
tout ce qui concerne le culte catholique
dans l’Etat turc. Mais il dut bientôt s’apercevoir qu’il s’était trompé.
Le Gouvernement de Constantinople
laissa menacer de l’excommunication ses
sujet arméniens, mais lorsqu’on lui demanda l’intervention du bras séculier pour
ôter aux récalcitrants leurs églises et les
biens qui leur appartiennent, il fit comprendre à Mgr. Franchi que ce serait là
se mêler des choses do l’Eglise auxquelles
il avait déclaré vouloir rester étranger.
.Mgr. Franchi se fâcha, menaça de partir
et de faire connaître à toute l’Europe l’insulte qui était faite au Sainte Siège ; mais
il dut se persuader que sur le Bosphore
l’on connaît mieux qu’il ne le croyait, ce
qui se passe dans le monde. On lui fît
comprendre que son départ ne serait pas
du tout désagréable. Mais Mgr. Franchi
voulut rester, espérant atteindre son but
par une autre voie. Il engagea les partisans de Mgr. Hassoun à adresser une
pétition au gouvernement pour le prier
de mettre un terme aux divisions religieuses des arméniens, ce qui, dans leur
langage, signifie contraindre les dissidents
à reconnaître le patriarche. On prévoit à
Constantinople que cette pétition n’aura
pas un meilleur succès que les démarches
diplomatiques, et que Mgr. Franchi devra
s’en retourner bientôt en Europe convaincu
que ni les Turcs ni les chrétiens ne veulent plus servir d’instrument pour la satisfaction des désirs du Saint-Siège.
L’Italie possède environ 240 archevêchés
et évêchés, c’est-à-dire, en proportion
de population, quatre fois plus que tout
autre pays du monde, le plus favorisé à
cet égard. Quatre-vingt-neuf de ces charges étaient vacantes et le pape vient de
les repourvoir, librement, en vertu de
la loi des garanties et des privilèges, et
sans intervention aucune du Gouverne-
7
-359
raent, ce qui n’est pas possible dans tous
les autres pays les plus dévoués au Saint
Siège. Le pape n'a pas manqué de faire
usage de sa liberté pour désigner à ces
postes importants les plus grands ennemis d’Italie.
Ilo tlo la IMaclelelne. Une petite église évangélique a été fondée dans
rile de la Madeleine; elle est composée
de 9 personnes fermes dans la foi et se
réunit dans la maison de l’un de ses
membres.
Chronique Cauhoise
Les deux écoles de méthode ont réuni,
la semaine dernière, à Pomaret et à la
Tour, 105 régents de quartier, savoir : 62
à Pomaret et 43 à la Tour. «Il me semble,
nous écrit-on de Pomaret, que la plupart
de ces régents sont à la hauteur de leur
humble tâche. C'est merveilleux que nous
puissions avoir tout ce monde d’instituteurs et d’institutrices pour 12 à 18 francs
par mois». — Sur les 43 de la Tour, il y
a 6 régentes, qui dans la plupart des cas,
c’est-à-dire, là où l’école de quartier est
essentiellement une école enfantine, sont
peut-être, à plus d’un égard, plus à leur
place que des régents. — Les régents de
quartier de la paroisse d’Angrogne ne sont
pas venus à l’école de méthode de la Tour,
pareequ’ils n’ont pas été nommés, à la
suite des malheureuses divisions qui ont
surgi dans cette paroisse, soit dans le Conseil communal, soit dans le Consistoire',
soit [entre ces deux administrations qui
avaient, par le passé, marché d’accord
dans la nomination des régents et dans
la direction des écoles.
La question d’Angrogne (car il y a, depuis quelques semaines, une grave question d’Angrogne) mériterait une grande
place dans notre Chronique; si nous nous
sommes abstenus d’en parler c’est pour
ne pas jeter de l'huile sur le feu, et pareeque nous ne pouvions le faire do manière à être compris , sans toucher aux
personnes. Nous ne sommes pas encore
libres de raconter aujourd’hui les tristes
choses qui se sont passées et qui se passent dans cette grande paroisse. Ce que
nous pouvons dire, c’est que rien n’est
plus propre à nous révéler le mal qui se
cache souvent dans nos églises sous les
plus belles apparences, les divisions et
les désordres (|ue recèle l’union extérieure
la plus satisfaisante. Ce que ces faits ont
manifesté aux moins clair-voyants, c’est,
avec l’affaiblissement du sentiment religieux, un profond relâchement moral. Nous
avons pu y voir moins les dangers de
l’union de la Paroisse et de la Commune
dans la poursuite d’un but commun, l’instruction et l’éducation des enfants, mais
ceux de l’alliance de l’Eglise et du monde;
à tel point que la première a disparu ,
et qu’on peut se demander si elle existe
encore ou .si elle n’existe plus, où elle
est, et ce qu’elle est, si elle est composée
non pas des 800 ou des 1000 membres
portés sur les régistres , mais au moins
d’un noyau Adèle à l’obéissance de la foi.
On nous communique ce qui suit :
Ecole de Méthode. L’Ecole de méthode
de la Tour s’est ouverte le 30 octobre et
a continué pendant une semaine, comme
les années précédentes.
Quarante-trois régents, parmi lesquels
six filles, ont suivi les cours qui leur
étaient destinés.
Les régents d’Angrogne ont complètement fait défaut par suite du regrettable
conflit qui s’est élevé dans cette Commune.
La tendance assez générale à établir
des écoles dites communales, mais qui en
réalité ne pourraient être que des écoles
raudoises, dirigées par les Conseils, nous
impose l’obligation de fortifier nos propres établissements, en commençant par
les écoles de quartier.
L’Eglise ne saurait abdiquer sur ce grave
sujet et l’Eglise vaudoise moins que toute
autre. Sa position exceptionnelle, en face
de l’obscurantisme de Rome, doit l’engager
à montrer qu’à tous égards, l’Evangile
est lumière, et qu’il n’y a pas de meilleure
8
-360
école que ceile de l’Evangile pour former
des citoyens probes, éclairés et dévoués.
En reconnaissant avec joie le bien qui
s'est déjà fait en faveur de nos écoles de
quartier, nous pensons qu’il est de notre
devoir de travailler à les améliorer de
plus en plus.
Nous signalerons dans ce but l’avantage
de donner, pendant l’hiver, une ou deux
conférences aux régents de quartier; une
Commission spéciale serait chargée de les
organiser et d’en faire un rapport à la
Table.
(ffhrontquc poUti(|ue.
Homo. Quelquesjournaux expriment
des doutes sur la possibilité de la réouverture des Chambres pour le 27 novembre.
- Momement commercial. Nous lisons
dans VOpinione :
Importations pendant les 9 premiers
mois de 1871 ; 693 millions; pendant les
9 premiers mois de 1870 : 658 millions.
Exportations: 787 millions en 1871, et
563 millions en 1870.
Dans les neuf premiers mois de 1871 il
y a eu donc une augmentation dans les
importations de 35 millions et de 220 dans
les exportations. — Pendant qu’en 1870
les importations l’emportaient sur les
exportations pour 130 millions, en 1871
celles-ci l’ont emporté sur celles-là pour
90 millions. C’est le résultat le plus favorable que l’Italie ait obtenu dans son
commerce international, ’
IVe-w-Yortc. Les journaux sont
remplis de détails sur les incendiés du
Visconsin. Des étendues immenses de
forêts et de terrains cultivées ont été complètement rasés ; — des villages ont été
brûlés avec leurs habitants.
■Vienne. La rupture entre le Vatican
et la cour de Bavière est un fait accompli
et oiTiciel. Le ministre da Bavière auprès
du pape, le comte de Tauf&irchen, aurait
été rappelé, en conséquence, de Rome à
Munich. La cause de cette rupture est le ,
refus du Gouvernement bavarois de dés
approuver le mouvement religieux opposé
à l’infaillibilité du pape.
— Le nouveau ministère est formé.
Kellersperg en a la présidence avec la
direction de l’intérieur.
Berlin. La diète de l’Empire a voté
le projet de loi pour le chemin de fer du
St Gothard ; et le 28 oclobre dernier la
signature du traité d’accession de l’àllemagne au traité du S. Gothard du 15 octobre 1869 a été effectué par le prince de
Bismark pour l’empire, le comte de Launay pour l’Italie, et le colonel Hammer
pour la Suisse. Les ratiGcations ont été
échangées à Berne le 31 octobre dernier.
Annonce d'Onvrage
Quel est le pasteur qui n’a souvent désiré d’avoir dans un petit format de poche
le texte du Nouveau Testament avec la
traduction française en regard ? C’est pour
répondre à ce désir que la Société Biblique de Londres a publié un NOÜVE.4U
TESTAMENT GREC-FRANÇAIS, in-24”, doré
sur tranches, vendu au prix de 2 fr. 50 c.
— Au point de vue de l’impression et de
la reliure, ou peut dire que ce livre ne
laisse rien à désirer.
On peut se le procurer dans tous les
dépôts de cette Société en Suisse ; à Genève chez M'Brün confiseur,Bourg de four;
— à Lausanne chez Ddpertüis , place
S. Laurent, 24; — à Marseille chez M. de
Robert, 75, rue Rome; — à Paris chez
M. Lancv, 71, rue de Clichy.
En faisant connaître une telle publication , je crois être agréable à tous les
pasteurs. Dardier,
—1— I . .
Il vient de paraître un
ABRÉGÉ
DE L'HISTOIRE DES TAUDOIS
depuis les temps les plus reculés,
jusqu’à Tan 1871.
Prix 1, 25.
S’adresser à Turin, à M' Hermann Loescber Editeur, — à Pignerol à M' J.
Chiantore Impr. Libraire, — à Torre-Pellice à M' J. Benech Libraire.
E. Maian Directeur-Gérant.
Pignerol, Impr. Chiantore.