1
. 'Uí;«>vr;
Uompte-courant avec la Poste
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie ......... L. 3
Tous les pavs*ds ruriion
de poste . . . ...» 6
Amérique du Sud . ...» 9
Od s’abonne ;
Au bure?m d'Adminislration;
Chez MM. les Pasteurs;
Chez M. Ernest Robert (Pigiierol)
et à l'imprimerie Alpina à
Torre Pollice.
1/abonnemeat part'du 1. Janvier
et se paye d’avance.
Année XIX. N. 21.
36 Mai 1883.
Numéros séparés demandés avant
le tirage, 10 centimes chacun.
Annoitceg/ SO centimes par ligne
pour une seule fois — 15 centimes de 2 à 5 fois et 10 centimes pour 6 fois et au dessus
S'adresser pour la Bédaciion àM.
lePast.H. Mblll0j Torre Pellice
et pour l’Administration à M
Elisée Costabel, TorrePellice.
Tout changemejiti^’adresse est
payé 0,25 centimes.
TEMOIN
ÉOIIO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me aei'ea lémoins. Act. 1, S. Suivant ta vérité avec la charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne, Malt'h. VI, 10
K O III maire:
R. W. Mac-All. — Correspondance. —
Missions. — Chronique Vaiidoise. —
Evangélisation. — Souscriptions diverses. — Revue Politique. — Avis.
R. W. MAC-ALL
M. Mac-All, le père de l’homme
de bien que nous pleurons aujour.
d’hui, était pasteur dans une ville
industrielle des environs de Manchester. C’était un croyant humble
et actif, un prédicateur distingué,
sur lequel une biographie en deux
volumes a été publiée. Il devint pasteur à Manchester, lorsque son fils,
Robert Whitaker Mac-All, né le 17
décembre 1821, était âgé de 6 ou 7
ans. Le jeune Robert était un enfant
intelligent et développé. Dès liage
Je 12 ans il se plaisait à faire des
compositions, où il abordait les sujets les plus divers, l’histoire, la botanique, la langue éthiopienne, les
rêves. Il manifestait surtout de grandes dispositions pour l'architecture
et avait l’inlenlion de se consacrer
à cet .art. Un jour, dans une chapelle.
Dieu lui parla, non par le sermon
qu’il entendait, mais par une voix
intérieure qui l’appelait au service
direct du Seigneur. Le jeune MacAll était de ces enfants privilégiés
qui, élevés dans le christianisme,
sont chrétiens dès leur jeune âge et
qui ne passent pas pour ainsi dire
par le creuset de la conversion. Dans
les circonstances que nous venons
de dire, il eut seulement à prendre
Dieu, directe
la décision de servir
ment. Il fit donc des études de théet devint pasteur de l’Eglise
ologie
congrégationaliste, dans le nord de
l’Angleterre, à Sunderland, où il a
laissé les souvenirs les plus durables. Il fut pasteur aussi à Leicester
où il obtint que les places ne fussent plus mises aux enchères dans
l’Eglise. Il (ut pasteur à Rirrningham,
à Manchester, enfin à Hadeley. JL
était connu coranqe un pasteur distingué et actif. De, bonne heure il
avait associé à sa vie une compagne
qui, jusqu’au bout, n’a été qu’un
seul cœur avec lui.
En 1871, M. Mac-All et sa femme
vinrent passer 4 jours à Paris; et,
en bons Anglais, en bons chrétiens,
il^ y distribuaient des traités religieux. Le soir avant leur départ, le
21 juillet, ils allèrent à Belleville qui
représentait pour eux le centre du
mouvement révolutionnaire, et au
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coin de la rue et du boulevard de
Belleville, ils furent abordés par un
ouvrier qui adressa la parole en anglais à M,Mac-All et lui demanda de
venir enseigner au peuple de Belleville une « religion de liberté »
comme en Angleterre, car « ici, dans
ce quartier, dit-il, noua en avons
fini avec les prêtres. » M. Mac-All
considéra l'invitaüoii de cet homme
du peuple comme un appel de Bieu.
Il consulta quelques pasteurs de Paris, Dire que ceux-ci l’ont encouragé,
serait beaucoup dire, rnai.s ils ne
l’ont pas découragé non plus, ils lui
conseillèrent d’essayer. C’est ce que
firent aussi en Angleterre les col
lègues de M. Mac-All,
Le 17 janvier 1872, il ouvrit la
première salle de réunions populaires à Belleville, 72, rue Julien-Lacroix. Il tremblait, a-t-il écrit, en
mettant la main sur la clef de la
porte, mais Dieu le soutint et.... il
y a aujourd’hui plus de 30 salles
Mac-All à Paris, plus de 100 en
France !
Comment dire ce qu’est l’œuvre
de M. Mac-All : elle est caractérisée
par cette femme du peuple qui s’é
cne: « Notre ménage était autrefois
un enfer, maintenant c’eçt un paradis » ; — par ce vieux soldat qui
ignorait la Bible et qui maintenant
s’en nourrit; — par cette jeune fille
mourante qui recommande à sa mère i
de continuer à lire la Bible et qui
la console de son prochain départ
avec ce trait charmant et si français:
« Tu. penseras comme jè suis heureuse Là-Haut de danser avec les
anges. »
Mais la santé peu robuste du Président de la Mission populaire ne
correapondait pas à son infatigable
activité. Plusieurs fois, il dut se résoudre à prendre du repos. 11 souffrait en particulier d’intolérables
maux de tête. L’an dernier cela devint plus grave. Il dut partir pour
Londres, 11 s’y ennuya: il songeait
à la France et à son œuvi-e, il avait
le mal du pays. Il fallut que les
médecins lui preso'ivissent de rentrer
à Paris, Il revint, mais ses forces
l’abandonnaient de plus en plus. On
lui donna ce dont il avait besoin, du
calme, de la solitude; durant ses
derniers jours il ne fut vu que de
rares intimes; « Laissez~moi mourir, laissez-moi seul, » avait-il répété
à plusieurs reprises. *
Celui qu’il aimait à appeler sotl
pasteur, M. Anderson, lui demanda
— ce fut un de leurs derniers entretiens;
« Est-ce que Jésus est près de
vous ?
— Oui, répondit M. Mac-All,
— Que nous sommes heureux de
savoir que tout est grâce!
— Oui, répondit encore le malade.
— Jésus Christ nous a été fait de
la part de Dieu, sagesse, justification et rédemption », reprit le pasteur.
M. Mac-All ne répondit plus que
par un sourire.
Résumé de rAllocution de M. Th,
Monod il’aprcs le Signal.
CORI^ESPONDANCE
Toscane, 19 Mai 1893.
'^Ghcr ¿À'iomicur^
Voudriez-vous m’accorder une petite place dans votre journal, pour
donner aux nombreux lecteurs du
Témoin quelques nouvelles sur la
Conférence du District Toscane-Sardaigne, convoquée à Florence le J6
et le J7 du mois courant? Merci, et
me voilà à l’œuvre.
Le matin du 16 une quarantaine
de personnes étaient assemblées dans
l’Eglise de Via Manzoni, pour assister au culte tenu par M. Quattrini,
Président de la dernière Conférence
de Lucques. 11 prit pour texte de
sou excellent discours les paroles de
Jean Baptiste: <s II faut qu’il croisse
et que je diminue ». (S. Jean, 111,30).
■‘'’é
3
m
Après le culte on passiv à la conslilutkm de la Conférence et, on constata la présence de 13 membres avec
; voix délibérative (y compris 4 dé
I légués laïques, c’est-à-dire deux de
Florence, un de laicques et un de
Livourne) et 4 avec voix consulta- j
• tive. Le bureau fut formé par MM.
Revel de Rio Marina Président et
Gorsani de Jâvourne .Secrétaire,
f I.,a lecture des rapports donna
lieu à de.s discu.ssions intéressantes.
Ou vérifia dans l’œuvre en général
un certain progrès qui réjouit la
Conférence. Par exemple l’Eglise de
Via clei Serragli a dans son sein une
sguadra evangelisiica, .qui va évangéliser à droite et à gauche, et est
fort utile au pasteur. Cet exemple
ne pourrail-ii pas être suivi par les
autres Eglises? Les écoles sont bien
fréquentées. La bienfaisance est lar' gement étendue.
Dans l’Eglise de Via Manzoni, où
le Prof. Geymonat est aidé par MM.
Banchelli et Ravit, l’œuvre continue
et encourage les conducteurs. Dans
l’Evangélisation hors de la ville il y
a bien quelque point noir, comme
à Signa par ex., qui ne donne pas
les fruits quelle aurait dû donner,
et où on voit maintenant la population tout à fait indifférente, après
être accourue nombreuse pendant
quelque temps aux réunions. Fau.dra-t-il pour quelque nuage obscur
que l’on voit surgir à l’horizon, se
décourager et abandonner ce champ?
Non, et nos jeunes amis le savent
et continuent bravement leur roule,
malgré l’indifférence et rapalhie.
A Lacques l’œuvre est continuée
avec zèle par M. Rochat, et le mouvement libéral des autorités n’autorise-t-il pas à espérer que l’on pourra
faire quelque chose de plus dans
l’ancienne sacristie de Rome? En
attendant quelque chose on a déjà
obtenu, par ex. à l’égard du cimétiére, d’ une somme donnée pour
des orphelins, et d’une salle du mu^ nicipe qui a été prêtée pour donner j
une conférence. La polémique sou- ■
tenue avec le Quaresimalistà noms
a fait mieux connaître et qui sait?...
Mais aussi là il y a un point noir;
l’école. Elle n’esl pas ce qu’elle devrait être, faute d’éléments, et l’on
craint bien de devoir bientôt la fermer.
A Pise, au contraire, les écoles
conlinuent leur marche ascendante;
elles sont connues et appréciées de
la population. C’est la seule Eglise
de la To.scane, qui cet hiver ait eu
de.s écoles du soir. Dans l’église il
y a bien quelques éléments qui ne
sont pas à leur place, mais l’ivraie
est toujours au milieu du bon grain,
on peut en dire tout autant des
Eglises du monde entier.
A Livourne l’église maintient ses
positions et a obtenu un petit progrès. Les écol&s sont toujours bien
fréquentées et ont reçu de la caisse
d’épai'gne de la ville 300 frs. Un
culte est toujours tenu à l’Académie
Navale pour les élèves protestants
qui, à cause du réglement, ne peuvent fréquenter l’Eglise.
Rio Marina rend toujours bon témoignage à l'Evangile. C'est la seule
église du District qui ait des réunions de lamille bien organisées et
bien fréquentées. Et (]ue de bien ne
peuvent-elles faire? —■ A Rio nelr Elba on pourrait faire quelque
chose si le pasteur pouvait y tenir
des cultes le Dimanche. Mais il n’a
pas le don de S. Antoine, il ne peut
pas être partout à la fois. Pour le
moment il faut se contenter des réunions de famille. — A Porloferraio
l’œuvre est toujours encourageante.
Le pasteur s’y rend une fois par semaine, et cette année il a pu recevoir 4 catéchumènes.
Voilà en peu de mots ce qu’on a
remarqué sur les églises, et ce que
l’on a exprimé dans autant d’ordres
du jour.
M. J. Lorigo nous a ensuite donné
quelques détails sur l’œuvre de Siène.
Ij’école a déjà donné des fruits ; trois
jeunes filles ont voulu s’unir à nous
et, avec la permission de leurs pa-
4
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— 164 —
rents catholiques, elles ont été reçues. Les cultes sont assez fréquentés,
mais les Sienesi ne s’occupent guère
de religion. La plus grande partie
des membres de l’église en ellet, ns
sont pas de Siène.
On envoya une dépêche à la Conférence du District Lombardo-Veneto,
réunie à Guastalla, et une autre à
M. Giampiccoli d’Aidone en signe
de sympathie chrétienne, je dois
aussi dire que nous reçûmes une
dépêche de la Conférence de Guastalla, qui se croisa avec la notre,
et mercredi une dépêche de M.
Giampiccoli.
La Conférence termina le Mercredi
17 à midi.
Agréez, Monsieur, les salutations
du
Reporter.
X
Ecosse, 6 Mai 1893.
Cher Monsieur,
L'activité des églises écossaises, a
été, l’hiver dernier, aussi grande que
d’habitude; plus grande peut-être
dans une direction particulière. L’année d’avant, la tournée d’évangélisation de MM. Moody et Sankey
avait réveillé lieaucoup d’âmes dans
les villes et villages, et l’intérêt s’était concentré sur la question du
salut personnel. Celte année, ce sont
les missions parmi les payens qui
ont surtout attii'é sur elles l’atten lion des églises et on a beaucoup
insisté sur la Tesponsabilitô de l’église chrétienne par rapport à l’évangélisation du monde. Dans sa
dernière séance de Mars 1892 le
Synode de l’église Unie Presbytérienne, chargea 12 délégués, pasteurs
et laïques, de visiter les presbytères
et les congrégations pour faire connaître et aimer les missions. Chacun
des 29 presbytères a été ainsi visité,
et beaucoup de meetings admirablement réussis ont été tenus. Lès autres églises ont été pareillement vivifiées. Un ceftain nombre de missionnaires venus en Europe pour se
reposer, ont offert leurs services, ei
ont raconté, en des paroles brûlan?
tes, les miracles que le Seigneur
accomplit parmi les payens.
Un mouvement eircore plus remarquable dans cette direction, c’est
le nombre d’étudiants qui se préparent actuellement pour la carriéi’e
missionnaire. 11 y en a 67 dans
l’église Libre et 34 dans l’Eglise
Unie Presbytérienne, sans compter
ceux de l’églisé Etablie dont je ne
Connais pas le nombre. Cela fait
bien un total d’environ 150. Nous
avons donc les hommes; ce qui nous
manque ce n’est que l’argent. Mais,
sans doute, Celui qui a ouvert tant
de nouvelles portes et qui a appelé
tant de jeuiies gens à y entrer, met-*
tra aussi au cœur de son peuple
d’accroîti'e ses dons de telle sorte
qu’elle se réalise bientôt celte parole :
Que ton règne vienne!
Votre bien dévoué
R. M.
Une lettre de M. Coillard
(^à un âmi di 3fo-£faii3e)
4 .Janvier 189.3
Voici, mon bien cher Frère, une
des toutes premières lettres que .j’écrirai cette année. La vôtre du 10
septembre m’est ari'ivée à la fin de
celle qui vient de s’écouler. Je vous
en remercie...
Je suis étonné que nos amis ne
se découragent pas quand ils voient
combien ingrate est notre œuvre.
Je me suis souvent reproché de trop
prendre le public dans mes confidences. Trouvez-vous aussi que j’ai
tort? Il me semble pourtant que si
les terribles fluctuations par lesquelles nous passons découragent
les amis tièdes, elles doivent nous
assurer la sympathie et la coopération des chaud et vrais amis. Et
c’est à ceux-ci que nous tenons surtout. Je ne voudrais pas pour rien
.a
%
5
165
'.M' r
au monde perdre l’un d’eux par ma
faute. Noue, nous sommes à la Prêche ; nous nous sommes donnés sans
réserve, quoi qu’il arrive. Nous n’avons pas le droit de demander autant. de ceux qui nous suivent de
loin et qui doivent pai'tager leurs
ïï:
sympathies et leurs libéralités.
Nous traversons encore une Irisle
période... Quoi qu’il en soit, je tiens
à être vrai. Et quand l’Evangile aura
triomphé dans ce pays, il faut qu’on
sache par quelles péripéties, par
quelles luttes et par quelles douleurs rions avons dû passer. Eela
pourra servir à pi’éserver du décoiiragement d’autres ouvriers du Seigneur, qui se trouveront dans des
circonstances semblable,s. Quand tout
nous manque, que tout nous fait
défaut, f|uand nous découvrons que
nous bâtissions sur le sable mouvant
en comptant trop sur les hommes,
qu’il est donc bon de sentir que
nous pouvons nous cramponner au
Rocher des siècles! Depuis deux ou
trois ans j’ai fait de bien dures, mais
de salutaires expériences.
Et me voici donc l'ecommençant
ici à la capitale, tout à nouveau, une
plaie'au cœur. Ce qui me soutient,
c’est la pensée que je prépare du
moins le terrain pour un autre.
Mon successeur, quel qu’il soit, ne
fera jamais les expériences qui m’ont
abreuvé d’amertume. J’ai peu de
sujets de joie, et ce n’est qu’à genoux que je surnage toutes les vagues.,. Je rends grâce à Dieu de ce
que je n’ai jamais doulé ni de la
puisijance de l’Evangile, ni de son
triomphe final, ni de la mission que
Dieu m’a donnée. Mais j’ai douté
de moimiême, — non pas de ma
vocation, mais de la manière dont
je la remplis. Je ne suis pas bon à
grand chose, et ce qui m’étonne c’est
que le Maître daigne encore m’employer à son service.
M. Waddell m’est d’un grand secours. Le cher homme m’a voué
une vraie affection; mais je la lui
rends bien. C’est un chi'étien simple
et droit; la grâce de Dieu a travaillé
en lui depuis qu’il est avec nous.
Je le possède encore poui' un an.
Et puis il ira en Ecosse pour se
marier. Et quand il reviendra, il
prendra sa place parmi nous comme
un des membres reconnus de la mission. Il ne vivra plies avec moi. Du
reste, où serai-je alors?
Nous sommes très occupés à construire. J’ai des huttes qui valent un
peu mieux que les tentes, mais les
termites en mangent tellement les
toits que nous serons reconnaissants
si elles durent une .saison. Nous
bâtissons maintenant une pelile chaumière d’une seule chambre pour moi;
puis nous commencei'ons l’église —
un grand travail et qui ne m’effraye
pas peu. Les cultes pourraient être
mieux suivis, Mais quand nos travaux seront finis, nous pourrons nous
donner davantage à l’évangélisation
de maison en maison.
C’est une petite Hollande que notre
vallée, mais une Hollande sauvage
et. désolée, — un paysage qui vous
met du noir dans l’àme. Mais tout
changera avëc le triomphe de l’Evangile.
Votre dévoué en Christ,
(Refuge). F. Coillard.
MISSIONS
(Mission Romande du Sud de
l’Afrique),
Nous avions, il y a quelques jours,
42“ centigrades au soleil, 37“ dans
notre chambre à coucher. C’est l’extrême ; mai.s, à cette époque, la chaleur est toujoiir.s assez forte pour
nous mettre en nage. Heureusement,
depuis plusieurs semaines, nous sommes bien tous ti'ois. C’est une vraie
grâce de Dieu, car souvent nous ne
pouvons pas obéir aux règles préventives, C'est surtout le cas quand
je suis appelé à aller voir des malades dans dilï'érents villages; ces
6
- 166
maison ? — Nous mangerons.
Et
quand vous aurez mangé? — Nous
dormirons ». Je les amusai fort en
leur disant qu’ils n’étaient pas faits
pour vivre comme les animaux.
« Vous ressemblez à vos chèvres,
qui ne connaissent que ces trois
cliûses; dormir, manger, se coucher.
— C’est vrai, blanc, c’est ça. » Ils
approuvèrent avec cet air d’indifférence qu’on retrouve toujours chez
le noir tant qu’on ne touche pas à
ses intérêts terrestres.
Des millions d’hommes vivent de
cette vie-là, et encore n’est-ce que
le beau côté de leur existence. Ne
visites, qui sont en même temps des
courses d’évangélisation, sont des
plus intéressantes.
... Ma position à Antioka convient
à ma nature. J’aime la vraie Afrique,
celle des déserts, des solitudes, la
patrie des noirs, là où l’on ne trouve
que sentiers étroits, sinueux, passant
à travers des champs de maïs, des
marais, des plaines couvertes de
hautes herbes, des forêts épaisses.
Quand je vais en course, que je
me trouve au milieu de cette natui'e m’offrant sans cesse quelque \
ciiose de nouveau, j’éprouve des émotions que .je ne puis rendre, surtout quand s’y ajoutent celles qu’éveillent dans mon cœur ces populations ignorantes et superstitieuses.
Il est certes plus facile de voir dans
la nature même l’image de Dieu,
plutôt que chez ceux qui, comme
nous, ont pourtant été créés à cette
image. Il n’y a chez ces gens aucun
désir conscient de connaître l’Evangile. Le besoin de s’élever au-dessus
de ses appétits charnels, matériels,
ne le cherchez pas chez un noir
païen qui a toujours vécu au milieu
des siens. Prendre femme, manger,
boire, s’asseoir, dormir, voilà leur
programme régulier. Ils ne connaissent rien d’autre. Un jour, en voyage, je trouve deux hommes assis
prés d’un petitlac; « Que faites-vous?
leur demandai-je. — Nous sommes
assis. ~ Et quand vous .seiez à la
voulez-vous pas leur aider à sortir
du hou rider dans lequel ils sont et
qui est d’autant plus affreux qu’ils
n’ont aucune conscience de leur état?
La puissance régénératrice de Dieu
est telle qu’elle peut transformer ces
hommes-animaux en « enfants de
lumière. » Les résultats obtenus le
pi'ouvent. Si le peuple que nousévangélisons ne réclame pas à grands
cris des missionnaires, — je parle
des noirs de rinlérieur, — du moins
la porte nous est ouverte partout,
et partout nous pouvons nous établir
et travailler sans danger de la part
des hommes. N'est-ce pas suffisant
pour nous pousser à l’action, aux
sacrifices?
Docteur Liegme. *
CllIiO^IÜUI^ VAllDOISE
Conférences à Tillesèclie.
La^ Conférence du Val S.t Martin
se tiendra D, V. aux Clos de Villesèche le Mercredi 31 Mai courant.
Le culte commencera à 10 heures
et demie du matin dans le temple
et sera présidé par M. le pasteur
Ribet de Rodoret.
A 2 heures la Conférence se réunira dans la salle de la Grande
Ecole pour s’entretenir sur le sujet
de l’éducation des enfants.
Il y aura le soir à 8 heures des
réunions d’édification et d’appel dans
différents centres de la paroisse.
Le lendemain 1®'' Juin aura lieu,
également aux Clos, la Conférence
Annuelle des Unions Chrétiennes du
« Gruppo Piemonte »,' présidée par
M. ring. E. Eyiiard de Turin, Président du Groupe.
Il y aura dés 8 1[2 heures du malin
une réunion de préparation dans la
salle des .séances de l’Union de Villesèche. Mais la Conférence proprement dite ne commencera qu’à 10
heures et demies précises.
'im, *1
7
— 167
í:
^ -iì.
il
k-:
Nous comptons sur une nombreuse
délégation de nos Eglises et de nos
Unions chrétiennes.
/. P. M.
Programme de la VII Conférence
du Groupe Piémont des Unions
ChrétienneSy à Villesèche.
Jeudi V Juin, 8 h. l|ii. — Réunion
de prière dans le local de rUnion
Chrétienne et conversation sur
l’œuvre des Unions au Val Saint
Martin.
10 1|4. — Réception des délégués
venant de Pignerol et Pérouse.
10 1|2. — Culte d’ouverture présidé
par M. W. Meille.
11 1[4. — Séance admini-strative.
Rapports du clief de groupe et
des Unions. Discussions' et propositions diverses. Nomination du
chef de groupe.
12 1[2. — Dîner.
2 h. p. m. — Rapport sur le sujet:
La part des Unions Chrétiennes
dans la missionn confiée à chaque église (instruction, édification,
évangélisation). Rapporteur, M.
Théophile Matthieu.
3 li2. — Cloture.
Les Unions fédérées sont invitées
à envoyer une délégation complète,
telle qu’elle est indiquée dans le
réglement.
Il est entendu que les Unions non
fédérées peuvent se faire représenter.
La conférence du Groupe RomeNaples aura lieu à Rome loi"'Juin.
Culte d'ouverlure dans le local du
Circolo Evangelico Romano à 9.h. a. ni.
ÉVANGÉLISATION
TURIN. — On nous prie d’annoncer que la Conférence du district
Piemonte-Liguria-Francia s’ouvrira
à Turin, le 30 Mai à 10 h. a, m.
POUR LA VENTE
en faveur de nos Etadlissements d'iostrüction
À reporter Fr. 871,30
M. C. F. Klein-Schlaüer » 100,—
Total » 971,30
Asile des Vieillards
A reporter Fr. 5,685,—
G. Bert (la Salle) » 2,—
Total » 5,687,—
ISeviic Poliliqne
Kaiie - La chamlire n’ayant
pas approuvé le bilan du ministère
de grâce et justice, le ministère a
donné sa démission. Jusqu’ici Giolitti s’est refusé à former une nouvelle administration bien que de
divers côtés on l’y ait engagé avec
instances. La crise ayant été inattendue et sans cause apparente, le
nouveau ministère devra être composé d’hommes appartenant au parti
de la gauche modérée qui constitue
la majorité de la chambre. — Suivant les dernières nouvelles, Gioliüi
se serait laissé vaincre et continuerait
à présider le ministère qui serait le
même, à l’exception de Bonacci.
— Le Sénateur prof. Moleschott
est mort.
— De mauvaises nouvelles relatives aux dégâts causés par les dernières pluies parviennent des districts de Mondovi, d’Alha et de
CunfcO.
Alleinng'iie — Le pays tout entier est en proie à la lutte électorale,
L’Empereur ne perd pas une occa-
8
V:
i .
! ■'
Ì‘ ■
t.
il '
168 —
sion pour déclarer qu’une augmentation de l’efléctif de l’armée est
absolument nécessaire.
— Les faillites succèdent aux faillites. Elles se répercutent naturellement sur les bourses
Européennes et surtout snr celles de
Londres.
Bitiüottiètiue Vaüdoise dite du Colléue
Ouvrages reçus dernièrement:
floillc, W, Le Réveil de 1825
dans les Vallées Vaudoises du Piémont, raconté à la génération actuelle. 8“ Turin 1893 (i07. - Don
de l’auteur.
Euchologium. A book of common
prayer: being forms of prayer and
other ordinances of the Church. 6®
éd. p. 8® Edinb., l.ond. 00 (VI 4d2.
— Don de Mr Paul Robert de Turin,
par l’entremise de Mr. ^V. Meille.
ilaury, L, Le i'éveil religieux
dans l’Eglise Rél. à Genève et en
France (1810-1850). Etude bistor, et
dogmatique. 2 voll. 8» Par. 92. —
Don de Mr W. Meille,
Fai'i’ai* F, W, Darkness and
dawn or .scenes in the days of Nero.
An hisloric tale; 3* ed. p. 8° Loud.
92, (XI 594. — Don de Miss M. E.
Mayo, par renlreprise de M.lle Marie
Monaslier.
Nous remercions bien cordialement chaque donateur.
Torre Pellice, le 24 Mai 1893.
Le Bibliothémini
Al, Viiiay.
Ont payé leur abonnement pour J893:
De PRAL, Prs. Ro.stan — de MASSED,
Ph. Giraud _ de PERIER, M.me Peyraii
veuve _ de VILLRSÈCHE, Arit. Clot, D-d
Wilhelm, Albert Peyret — de POMARBT,
M.me Reynaud veuve, J, F. Genre, Jean
Rostan, Bart.mi Coucourde, M.me Meynier
veuve _ de PRARUSTIN, Louis Gàrdiol,
Jean Grill _ d’ANGROGNR, Pierre Revel
— de S. JEAN, Cath. Bert — de LA TOUR, ■
M.me Bosiü-Gay, D.d Stallò ano., J. Jouve
arie., doct. Vola, M.me Jos. Long veuve —
de RORA, Albert Toimi, Catli. Hivoir —
de PIÜNEROL, Ant. Bertalot, B.mi Berton,
Michel Pasquet, Al. Rostan, Giov. Balmas,
jM.lle M. Pasquet, M.me Archangel), Bart.
Reynaud, D.d Geymonat — de TURIN, AlfTurin - AUTRES PARTIES D’ITALIE, M.me
Teraano-Pons, Giov. Potrai past.. Gay Paolo
min. — FRANCK, Pieri’e Buffa rentier —
ALLEMAGNE, Doyé, pasteur, L. Becker,
instituteur.
Le MI dans les Vallées en 1825
RACONTÉ A' LA GÉNÉRATION ACTUELLE
PAB
W. ME1L!>E, pasteur.
Brochure de 107 pp. avec poi'trait
de Félix Nel'f, Antoine Blanc, 1^.
Lanlaret et J. P. Bonjour.
Prix: 0,50.
I
S’adresser à l’auteur, aux Appia.
AVIS
Les demandes pour bourses d’Aix
et de la mer, devront être adressées
avant le lO Juin à M. H. Meille,
pasteur à ’Torre Pellice.
Les demandes pour enfants destinés à l’Asile de Finalmarina, devront'
être adressées, avant le 10 Juin à
M. W. Meille, pasteur, aux Appia,
S. Jean.
(Dans les deux ca.s, certificat médical itidiquant la maladie, indispensable).
Un avis ulléi'ieur fera connaître
la date du départ dos enfants pour'
la raei'.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice ^ Imprimerie Alpirtfl .)
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