1
Année XXXVIH.
20 Mars 1903.
K. 12.
§
li*
H
W
P
f
►ti
O
L’ÉCHO DES VALLÉES
I * A i<sîSyv:v^r onjvQUB> vi^jvdkkoi
Prix d’abonnement par an:
Italie ...............................
Etranger . . . . '....................
Plus d’un ex. à la même adresse, chacun
Allemagne, Autriche-Hongrie, Belgique, Brésil, Danemark,
Egypte, Hollande, Suède, Suisse, par abonnement
Postal selon VAccord de Vienne
Fr. 2,50
„ 5
2,50
On s’abonne ; Au Bureau d’Administration ; chez MM. les Pasteurs';
et à l’Imprimerie Besson à Torre Pellice.
L’abonnement se paye d’avance.
Annonces : par espace de ligne : 1.® fois, 15 centimes — de la 2.® à
la 5.® fois, 10 centimes — 6.® fois et an-dessus, 5 centimes.
S’adresser pour la Rédaction à M. N. Toum, prof.. Torre Pellice,
et pour l’Administration à M. Jean JaUa, prof., Torre Pellice.
Tout changement d’adresse coûte 15 centimes, sauf ceux du commencement de l’année.
Que toutes les choses vraies, honnêtes, justes, pures, aimables... dignes de louange, occupent vos pensées. (TM. IV, 8).
w
H
tfl
O
Ph
1-1
O
M
>
-<!
H
Î3
O
0
1
M
H
P4
O
(J
SOMMAIRE :
Fruits de l’Evangile
®I1 faut continuer
— L’Evangile à Grotte — Lettre du
Zambèze — Padre Semeria — Variétés — Chronique — Nouvelles et
faits divers — Ouvrages reçus —
Revue Politique — Annonces.
Il faut continuer
Les services spéciaux pour les jeunes
gens, qui, selon la décision du Synode,
doivent être célébrés le troisième dimanche de mars, ont eu, à la Tour,
sous l’impression de récents et douloureux évènements, une solennité exceptionnelle. Le matin au temple, l’après midi à l’école de Sainte Marguerite,
le soir au Collège et aux Bouissa, locaux bondés d’auditeurs attentifs et
recueillis, appels sérieux et pressants
X jeunes ge'ris et aux'parèntsr"iSroSfbreuses réunions dans les quartiers les
autres jours de la semaine, consacrées
au même objet.
Nous avons lieu d’espérer que tous
ces appels, rendus plus éloquents par
les faits qui viennent dé se passer,
produiront de bons fruits.
Une impression sérieuse a été pror
duite. Le danger c’est qu’elle ne soit
que passagère. C’est le moment, pour
tous ceux qui sont appelés à quelque
titre que ce Vdit à s’occuper de la jeunesse, de .sentir tout le poids de leur
responsabilité.
Et d’abord l’Eglise elle-même. Des
réunions comme celles qui ont lieu cette
semaine ne peuvent être ni longtemps
continuées ni trop souvent répétées sans
perdre de leur importance et rentrer
dans les habitudes qui laissent le grand
nombre plus ou moins indifférent. Mais
les occasions ne manqueront pas de
les renouveler, et nos pasteurs sauront
les saisir au vol.
Les Unions chrétiennes, dont plusieurs souffrent d’anémie faute de savoir
quelle direction donner à leur activité,
ont devant elle une tâche aussi belle
que difficile. Qu’elles sachent la saisir
et y' consacrer tous leurs efïôi’ts et elles
revivront d’une vie toute nouvelle.
Il est à peine nécessaire de faire
appel à ceux qui ont pour tâche spéciale l’éducation de l’enfance et de la
jeunesse ; maîtres et maîtresses d’école,
instituteurs et institutrices de tous les
degrés.
Mais ce sont surtout les parents qui
doivent se pénétrer plus que jamais du
sentiment de leur responsabilité. Ce
sont èux avant tout qui doivent être
les éducateurs de leurs enfants, et cette
grande et noble tâche doit occuper
constamment leurs pensées. Quelque
aide qu’ ils puissent recevoir de l’Ecole,
de r Eglise, des Sociétés chrétiennes,
qu’ ils se persuadent bien que s’ils ne
sont eux-mêmes de vrais éducateurs ils
ne doivent attendre que peu de fruits
de r éducation que leurs enfants pourront recevoir d’ailleurs.
Le sujet devrait être longuement
développé. Nous ne pouvons le faire
aujourd’ hui. Que chacun y réfléchisse.
Que chacun de nous sente toute sa
responsabilité vis-à-vis de ses propres
enfants avant tout, et que tous ensemble nous sentions notre responsaponsabilité vis-à-vis de notre jeunesse.
FRUITS DE L’EVANGILE
Vous étiez autrefois ténèbres, mais vous
êtes maintenant lumière dans le Seigneur.
Les faits ne manquent pas dans l’histdire dés missions chrétiennes pour
illustrer cette parole de l’apôtre. En
voici un tout particulièrement frappant.
Parmi les cannibales des îles Fidji,
un homme de belle taille, à la figure
énergique, avait acquis la réputation
de guerrier incomparable. On se racontait avec enthousiasme parmi la jeunesse fidjienne les prouesses étonnantes
du jeune guerrier, et les pères les proposaient à l’imitation de leurs enfants.
Or, ces prouesses, étaient en général
d’audacieuses fourberies, de lâches trahisons, des traits d’insigne mauvaise foi.
Son nom de Vérani, traduction fidjienne du mot de France, lui fut donné
pour la réussite d’une trahison suivie
de meurtre. Un vaisseau français, VAimable Joséphine, arrivait à Viwa en 1834.
"Vérani se lia d’amitié avec le capitaine
M. Bureau. Celui-ci se mêla aux guerres
civiles des Fidjiens, et alla jusqu’à permettre que le corps d’un ennemi fût
rôti et mangé à son bord. Les supérieurs de Vérani lui commandèrent d’égorger son ami, pour s’emparer du
navire. Le jeune chef n’hésita pas un
seul moment. Il captura le brick français, massacra le capitaine et une partie
de l’équipage.
En 1840, il exterminait les guerriers
d’élite du peuple de Naména en se déclarant son allié, et en simulant une
rupture absolue avec le roi Thakombau
tandis que celui-ci était son complice.
Dans les derniers mois de 1844, quelques personnes avides de scandales,
comme il y en a partout, vinrent dire
à Vérani que l’une de ses femmes entretenait des relations criminelles avec
un jeune homme qui avait fait profession extérieure de christianisme. Il alla
aux informations, et s’assura que cette
accusation n’avait pas l’ombre d’un
fondement. Il n’en jura pas moins qu’il
tuerait le jeune homme. Il commença
par tuer, rôtir et manger une pauvre
femme accusée d’avoir favorisé l’entrevue des prétendus coupables. Lejeune
homme se réfugia chez le missionnaire
M. Ilunt, qui le prit sous sa protection, et intercéda pour lui auprès de
Vérani.
Celui-ci fit semblant de quitter le
pays pour longtemps, mais il donnait
commission à un de ses cousins, ami
intime du jeune homme, de faire sortir
celui-ci de chez le missionnaire, et de
le tuer, en disant : « J’espère qu’à mon
retour, tu me feras manger le cœur de
ce jeune homme». Le projet réussit,
malgré les avertissements du missionnaire, Vérani ne put cependant pas
avoir le cœur, pour le manger, M.
Hunt l’ayant fait enterrer avec le cadavre.
La conversion d’un pareil homme
semblait impossible. Cependant M. Hunt
croyait qu’elle était aussi aisée pour
Dieu que toute autre. Il priait pour
lui et le suivait de près. Vérani, loin
de fuir le missionnaire, aimait à le voir
et à l’entendre parler. Il entrevoyait
peu à peu, tout un ordre de vérités.
Curieux de les approfondir, il voulut
apprendre à lire pour pouvoir examiner
par lui-même le contenu de l’Evangile.
Il adopta certaines habitudes chrétiennes, comme celle de rendre grâces avant
le repas, et un jour qu’il voyait quelques personnes manger sans le faire,
il leur dit rudement : « Pourquoi ne
rendez-vous pas grâces ? vous faites
comme les pourceaux qui mangent sans
remercier Dieu pour leur nourriture ! »
Un changement intérieur se produisait en lui. Il n’aimait plus la guerre ;
il n’était plus à son aise dans l’ambuscade où il attendait l’ennemi. Il lui
arrivait de se retirer dans quelque bois
désert, et d’y tomber à genoux pour
adresser à Dieu une prière. Il dévorait
l’Evangile. Un jour qu’on lui parlait
de la mort de Christ, il s’écria ; « Oh
Jésus ! pourquoi as-tu souffert tout cela
pour moi ? »
Il tarda quelque temps de faire profession de christianisme, parce que son
roi et son ami Thakombau s’y opposait,
mais ce retard lui parut une impardonnable lâcheté, et bientôt il déclara que
sa décision était irrévocable. Le Vendredi Saint de l’année 1845, il déclara
publiquement qu’il renonçait au paganisme et à ses pratiques, pour suivre
Jésus-Christ son Sauveur.
Il tint parole ; il marcha en nouveauté
de vie. Il refusa, par exemple, d’échanger
son fusil contre un canot, par la seule
raison qu’ il craignait qu’il ne servît à
immoler des victimes humaines. Son
beau-frère fut traîtreusement assassiné, il
refusa d’exercer la vengeance, selon les
mœurs de son peuple, et d’étrangler
sa sœur et les autrés femmes restées
veuves. « Autrefois je l’aurais fait, disait-il, sans perdre un moment ; mais
je suis chrétien, et mon œuvre de mort
est finie. Ne te fais pas étrangler, dit-il
à sa sœur, car tu ne peux être d’aucune
utilité à ton mari. Vis plutôt, et repens-toi de tes péchés, afin que tu puisses
aller au ciel, »
Il se décida de lui-même à épouser
chétiennement sa principale femme et
à renvoyer les autres. On lui conseilla
de garder ces dernières comme servantes
mais il avait trop horreur du mal et
même de l’apparence du mal pour suivre
cet avis. « Vous êtes du côté du diable,
dit-il à ses conseillers. Si ma femme
ne peut pas suffire à son travail, je lui
viendrai en aide.... je ne veux pas
continuer à pécher contre Dieu. »... Le
souvenir de ses crimes l’écrasait, il
pleurait alors comme un enfant.
Deux mois à peine après sa conversion, il équipait son grand canot
de guerre, qui autrefois chargé de
guerriers intrépides, portait dans ses
flancs la mort et la destruction. Maintenant, il le mettait au service de l’œuvre missionnaire, il devenait le compagnon assidu du messager de la paix
dans les visites d’évangélisation, prêchant lui-même énergiquement la conversion, et toujours prêt à s’interposer
pour prévenir une guerre ou un meurtre.
Il devint aussi un homme de prières,
et il ne manqua pas d’avoir son culte
domestique.
Elie Vérani fut tué, tandis qu’ il accomplissait une mission de paix. Huit
années d’une inviolable fidélité à JésusChrist, ont prouvé le sérieux de sa
conversion, et laissé un exemple admirable de la pui.ssance de l’Evangile,
auquel appartient l’avenir du monde.
Extrait de la vie de John Hunt).
L’Evangile à Grotte (Sicile)
----o-o-o
Nous extrayons d’une lettre du Pasteur Evangéliste de cette localité :
« Après une période de luttes et un
avenir incertain, 1’ Eglise Evangélique
Vaudoise s’est rétablie profondément
dans ce pays de sorte que nous pouvons répéter: «Cisiamo e ci resteremo».
— L’enthousiasme des premiers temps,
provoqué le plus souvent par la nouveauté du fait, est passé et nous pouvons
dire que nous avançons maintenant d’un
pas régulier et sûr. Le nombre de nos
communiants n’est pas en proportion
des fruits produits à Grotte par l’Evangile, car je crois que personne ne pourrait nous taxer d’exagération si nous
affirmons que sur une population de
2
— 2
14000 habitants le 60 op sont évangéliques désormais de cœur. La masse
de la population est composée de pauvres ouvriers qui travaillent rudement
dans les mines de soufre, et quelques
années passées dire Grotte voulait signifier un repaire de criminels, tandis
qu’aujourd’hui si nous comparons cette
localité aux autres de la province de
Girgenti, nous sommes obligés de conclure que l’Evangile de Jésus-Christ
a été une puissance transformatrice, non
seulement de la vie intérieure mais de
la vie sociale. L’esprit de liberté, de
tolérance, les aspirations vers les améliorations économiques acquises avec
des moyens justes et honnêtes, et surtout l’union de ces aspirations avec le
sentiment religieux, voilà des résultats
réjouissants qui témoignent bien en
faveur de l’Evangile. Dernièrement le
pasteur a été invité par les ouvriers
de la ville à donner une série de conférences chrétiennes sociales dans leur
salle.
Parmi les membres de l’Eglise un
bon nombre a compris ce que d’autres
ont une si grande peine à comprendre
c.-à-d. que la propagande évangélique
n’est pas une mission réservée exclusivement aux Pasteurs : nous avons
entr’autres un cordonnier dont l’échoppe
pourrait bien s’appeler une chaire ; la
vérité chrétienne y est annoncée chaque
jour d’une manière simple et intelligente autant qu’efficace. Dans les zolfare
parmi les fatigues assommantes de ces
pauvres ouvriers l’Evangile procure un
encouragement même chez ceux qui
seraient tentés de blasphémer et de
maudire leur misérable sort. Il m’arrive
souvent qu’après le culte quelque frère
me présente un inconnu en me disant:
«Voici un de mes compagnons des
mines, je l’ai amené ici pour qu’ il
entendît la Parole de Dieu».
En janvier on célèbre ici la fête de
S.t Antoine abbé. Une foule de gens
et de quadrupèdes malades accourt des
environs à Grotte pour profiter de la
fête, parce qu’ il paraît que ce saint,
dans ce pays passe pour être vétérinaire de profession et qu’ il guérit les
animaux malades moyennant une contribution que les propriétaires doivent
verser dans les mains de ses aides en
clinique, les prêtres, et à condition que
les mulets fassent un certain nombre
de fois le tour de l’église du fameux
saint !
Voici un fait dont j’ai été témoin le
mois dernier: Un mulet s’avançait péniblement en boîtant suivi de 5 ou 6
personnes, hommes et femmes, tenant
chacun un cierge allumé d’une main
et un billet de 5 f.rs dans l’autre et
répétant: «Si S.t Antoine nous guérit
le mulet, nous lui donnons les 5 fr.s,
autrement rien ». Notre temple reste
ouvert pendant tout le jour de la fête
et beaucoup d’étrangers s’en approchent
avec crainte, et puis, encouragés par
l’exemple d’autres, ils entrent. Je voudrais pouvoir raconter tous les discours
que ces gens tiennent entr’eux et que
j’ai pu saisir au vol. Il faudrait entendre
ces femmes qui en montant le i.er
degré de notre temple, restent un instant un pied levé se demandant anxieusement si en dépassant le seuil de la
porte elles encourront oui ou non l’excommunication ! Quelques-uns de nos
frères dans le temple cathéchisent les
visiteurs et le lendemain le Pasteur
encore indigné par ces scènes de ffinatisme de la veille donna une conférence
sur le sujet et fut récompensé par la présence de bon nombre d’étrangers. La po
pulation de Grotte regarde avec dédain
cette foule arrivée des environs. Cependant les cas d’explosion de fanatisme
n’ ont pas encore disparu même ici.
Deux jeunes catéchumènes par exemple,
doivent soutenir de rudes combats jour
après jour chez eux et ont même été
menacés d’être chassés de la famille.
Un mari a été menacé d’être abandonné
par sa femme s’il mettait encore les
pieds dans notre temple.
Nous avons aussi à Grotte des écoles
diurnes et une école du dimanche. Les
i.ères comptent cette année 170 élèves.
Si ces écoles n’ont pas encore donné
les résultats que nous aurions pu en
attendre, elles servent à nous mettre
en rapport avec les familles chez lesquelles nous trouvons libre accès.
Nous visitons aussi Girgenti; mais
le mauvais local que nous avions était
fort peu propre à attirer le public. Nous
l’avons échangé maintenant contre un
autre meilleur, plus central où nous
espérons pouvoir réunir un public plus
nombreux. »
A. SiMEONI.
lETTlI Di MMBlll
(Fin V. N. précédent).
Mais nous voilà bien loin du roi qui
pourtant n’a cessé d’avancer vers sa
capitale au petit trop de quatre chevaux blancs. — Au moment où nous débouchons sur la place du « Khotla » à
la tête de nos enfants, le cortège royal
y entre également par le côté opposé:
En premier lieu la calèche royale avec
Lewanika et son cornac le Colonel
Harding, puis une autre voiture, même
modèle où sont assis Litia et M. Aitkins
résident actuel du Borotse. Derrière
suivent Gambello et les autres personnages de moindre importance qui ont
accompagné le roi en Europe. La voiture royale (qui n’est autre chose qu’une
banale voiture de louage à 2 places
et strapontin) s’arrête devant une fontaine style empire, nouveau trône que
Lewanika a acheté pour émerveiller
ses sujets, le groom descend, ouvre la
portine, le colonel sort le premier, puis
tend la main à sa majesté, qui apparait dans toute sa gloire aux yeux
ébahis, presque terrifiés de son peuple
qui le croit devenu un dieu et qui l’acclame avec une frénésie inconnue dans
les pays où le soleil est moins chaud.
Le roi porte un uniforme de prince
hindou en drap noir chamarré d’or sur
toutes les coutures et en dehors des
coutures, sur la tête une casquette en
drap blanc, forme officier russe, toute
couverte de broderies d’or, au côté un
immense sabre cimeterre, aux mains
des gants blancs avec revers comme
en portent les « fuchsmaior » des sociétés allemandes d’étudiants, aux pieds
des bottines vernies auxquelles sont
fixés de gros éperons d’or ! Tout cet
or sous ce soleil de feu ne pouvait
manquer de donner l’illusion d’un nouveau soleil apparu sur la terre. J’allais
oublier de mentionner le tapis rouge
qu’un valet étendit du marchepied de
la voiture jusqu’au trône : rien en vérité ne manquait à cette singerie d’une
de nos cérémonies officielles en Europe !
De la seconde voiture descendit Litia
en uniforme d’officier de marine, mais
les yeux étaient éblouis, aveuglés, c’est
à peine si on le remarqua. Le roi sur
son trône, le colonel Harding à sa droite,
M. Coillard à sa gauche, nous tous
assis sur les côtés, un peloton de milice indigène présentant les armes au
dos de sa majesté, voilà le fond et en
même temps le centre de la scène ; devant nous une immense étendue vide
où s’agitent et dansent les hommes
masqués hideusement, puis au delà la
foule immense, grouillante, prosternée
et levée tour à tour avec ensemble
pour « chouaéléba » son souverain !
Sur la droite nos écoles ; à gauche
les reines (femmes de Lewanika) ayant
à leur tête la sœur du roi Akatoka,
préposée à la garde du harem royal,
toutes dansant ou se battant les flancs
en chantant sur un ton lugubrement
mineur. Après une demi heure de séance
et après une prière de M. Coillard
(pendant laquelle ni l’un ni l’autre des
deux administrateurs anglais n’enleva
son chapeau ! 1 ! ) le roi rentra dans sa
cour et nous le suivîmes pour lui serrer
encore la main plus intimément.
Le soir de ce même jour la cloche
appelait de nouveau les enfants pour
l’arbre de Noël : notre grande Eglise
put à peine les contenir tous.
Comment remplacez-vous le classique
sapin de Noël, nous direz-vous ? Je ne
pouvais pas croire qu’on pût donner
l’illusion d’un arbre de Noël sans sapin,
et les récits que l’on me faisait des
« beaux arbres » des années précédentes me paraissaient se ressentir du
soleil qui au Zambèze est plus éblouissant que dans le beau midi de la France,
mais je me suis rendu à l’évidence et
j’ai été surpris, plus que cela même,
renversé, de l’effet que peuvent produire 3 palmiers dont les branches entrelacées étincellent de bougies multicolores, de fils d’or et d’argent et
d’étoiles aux mille reflets. L’effet était
surprenant, c’était bien « l’arbre brillant » le « sefate se benyang», c’est
ainsi que l’on appelle ici l’arbre de
Noël. Nous avons préparé plusieurs
beaux chants, Nalolo, Sefoula et Mabumbu de même, il y eut quelques
allocutions brèves et intéressantes, puis
les enfants se dispersèrent et nous achevâmes cette belle soirée en dépouillant
mélancoliquement nos 3 palmiers de
leurs attraits.
Le lendemain vendredi nouvelle manifestation scolaire au « lekhotla », exercices de gymnastique et de maniement
du bâton devant le roi et les chefs,
discours de M. Coillard ; nous prenons
des photographies en masse, le roi de
face, de profil, un peu dans toutes les
postures ce qui caressait agréablement
son petit orgueil: il me demanda même
de le prendre avec toute la foule de
ses adorateurs à l’arrière plan, cette
fois sa majesté était coiffée d’un bicorne et vêtue d’une espèce de houpelande violette, costume qui évoquait
parmi nous des silhouettes de bedeaux
d’église romaine : pour tous ces noirs
prosternés, cette livrée représentait probablement une autre phase de l’évolution de leur astre — mais une phase
non moins glorieuse à en juger à leurs
acclamations — A midi nous entrâmes
chez le roi et nous déjeunâmes avec
lui : il était ravi de revoir ses anciens
amis et sans plus se soucier d’une étiquette quelconque il causait comme une
vraie pie.
Mais nous voici bientôt au terme de
nos fêtes : le Samedi matin, nous nous
consacrâmes aux enfants, tous sans distinction, dames et messieurs pour les
amuser : rondes , .sauts en hauteur ,
«capitaine russe partez», etc..., etc...
tout notre répertoire y passa ; ce n’est
pas une petite corvée que d’amuser de
jeunes zambéziens : la nouveauté a de
l’attrait pour eux pendant 5 minutes.
mais ils se lassent en un clin d’œil et
il faut changer de jeu, et torturer son
imagination pour inventer du nouveau
et toujours toujours du nouveau; A
midi enfin notre devoir était accompli
et le vrai amusement commença pour
eux sous la forme de potées de viande,
de maïs et de patates : ce qui ne se
fatigue jamais chez eux c’est l’estomac!
Enfin nouveau rassemblement le soir
pour lanterne magique, cynématographe
et feux d’artifice ! On n’aurait pas pu
couronner plus dignement une belle
fête I
Oui, pour nos enfants ce fut une
vraie fête, une fête dont on parlera
toute l’année en se préparant à celle
de l’année prochaine qui fait déjà venir
l’eau à la bouche de plus d’un de ces
petits et même de ces grands. Quant
à nous, nous remercions Dieu d’avoir
pu procurer de la joie à nos élèves:
nous n’attendons pas d’eux de la reconnaissance, c’est une fleur aussi rare
que les roses au Zambèze ; mais nous'
leur avons donné une nouvelle preuve
de notre amour pour eux, peut-être un
jour reconnaîtront-ils que nous ne sommes pas venus parmi eux dans un but
intéressé mais pour eux uniquement.
Mais vous le comprenez, chers amis,
nos cœurs étaient trop tristes pour que
nous pussions nous associer pleinement
aux cris de réjouissance de nos élèves:
le courrier du 30 Décembre venait de
nous apporter la nouvelle de la mort
de Madame Adolphe Jalla. Malgré l’éclat
du soleil qui proclame la vie, malgré
les promesses dont parle une année
qui s’ouvre, nous sommes accablés par
ce coup inattendu qui vient de frapper
notre ami, ses parents et notre mission.
Quand se lèvera-t-il le jour où notre foi
sera assez puissante pour voir en même
temps que l’épreuve la main de celui
qui l’envoie ? Pour ma part je me tais,
mais je ne comprends pas : la perte que
la mission du Zambèze vient de faire
est incalculable, nous nous en rendons
compte nous qui vivons sur cette station ou l’activité, le zèle ardent de
Madame Jalla s’est déployé pendant
de longues années. Les chrétiens de
](.ealuyi la pleurent, ils ne peuvent se
faire a la pensée qu’ils ne la reverront
plus ici-bas celle qui les a tant aimés:
cette douleur sincère chez des Zambéziens est comme un apaisement que
Dieu nous envoie dans notre propre
douleur : puisse-t-elle être pour les parents de Madame Jalla une consolation
que Dieu leur envoie des régions lointaines où leur bien-aimée a travaillé
avec fruit à l’avancement du règne de
son Dieu et Sauveur.
Je m’arrête, mes chers amis, je crains
même d’avoir été trop long: j’en connais
plus d’un qui diront en lisant ces li"
gnes : « Plus souvent et plus court vaudrait mieux». Continuez à penser à
nous, priez pour nous sans vous lasser:
le jour viendra certainement où dans
nos lettres les larmes feront place aux
chants d’allégresse et de triomphe. Dieu
veuille que ce soit bientôt.
Votre jeune ami
Georges Volla.
Padre Semeria
(fin V. N. précédent)
Tout système a été mûri et préparé
à l’avance et nous ne devons pas croire
que Kant soit venu renverser le dogmatisme du moyen-âge sans que plusieurs circonstances ne lui eussent préparé le terrain. Jusqu’au jour où -la
3
— 3 —
1
théorie de Copernic et de Galilée, sur
le mouvement de la terre prit pied, le
dogmatisme avait une foi aveugle dans
•ee'que nos sens nous apprenaient.
Le fait qu’ils nous avaient toujours
ttompés à ce sujet, les progrès rapides
' dés sciences, ceux imperceptibles de la
« -métaphysique tout cela fit naître la critique, qui consiste à réfléchir sur nos
connaissances, et qui dans Kant se
‘ double du doute.
Mais le doute de Kant n’est pas le
pyrrhonisme qui conduit un homme
conséquent à se filer un cocon et à s’y
ensevelir. Kant (1724-1804) ne commença à écrire que tard ; il avait été
élevé piusement par une mère luthé¡i Tienne qui lui inspira le culte du devoir
^ s’était pourvu, avant d’aborder la
philosophie, d’une solide culture scientifique.
Kant vit la différence qu’il y a entre les sciences positives et les sciences
métaphysiques ; celles-là se basent sur
l’intelligence et sur la connaissance,
^ eelles-ci sur le sentiment du devoir, sur
le sentiment moral que la raison pratique nous pousse à admettre. De cette
idée du devoir, de cette loi morale
naissent et l’idée de liberté et de justice et de Dieu. Kant aboutit donc à
i’idée de Dieu par une autre route que
celle de la foi, il ne fut pas athée, nous
aimons à le faire observer : ce serait
une chose et bien triste et bien déconcertante si tous les génies l’avaient été.
3 Padre Semeria reproche à Kant d’avoir créé un abîme entre les sciences
et la religion, d’avoir créé une différence trop grande entre le degré de
¡certitude des deux; il oublia que c’est
toujours notre âme, la même âme qui
se plie à chercher les vérités scientifiques qui s’élève à contempler les vé■ :rités divines dans le domaine de la foi!
.Après l’austère Kant, P. Semeria a
prononcé un discours sur Comte (1798U857) le fondateur du positivisme.
Il appartint à une famille monarchiste
catholique : ce n’est pas pour rien qu’il
critiqua le premier avec tant d’âpreté
les principes de la Révolution française!
Il quitta l’enseignement quand il eut
fondé son école et mourut intimement
persuadé de la stupidité des hommes
qui n’avaient pas su l’apprécier à sa
juste valeur.
Sa préoccupation constante — avec
le culte des faits — ce fut de trouver
un moyen de grouper les hommes. P.
Semeria compare ce « vendéen de la
pensée » à Ignace de Loyola qui, lui aussi,
chercha à grouper les hommes autour
d’un même étendard, mais tandis que
célui-ci le trouva dans la grandeur de
la papauté. Comte crut le trouver dans
la science,
La liberté, .suivant lui, n’édifie rien, c’est
Un principe négatif ; érigée en dogme
c’est la ruine d’une société. L’égalité
n’existe en rien ; la métaphysique, il
l’élimine, il ne garde que les faits. Sur
les faits, sur la science la liberté n’a
point de prise ; la science ; voila la religion de la nouvelle humanité.
L’humanité, dit Comte, a traversé
i>lusieurs époques : l’âge théologique
(|etichiste, polythéiste, monothéiste) où
l’homme a cru qu’une cause surnaturelle régissait les phénomènes — un
âge méthaphysique et enfin elle entre
dans l’âge scientifique. Le but de la
science consiste à examiner et grouper
les faits et à en déduire les lois et c’est
à cette science, qu’il réduit à s'a' plus
simple expression, qu’il assigne la tâche
d’êtrè la religion de la nouvelle humanité.
Comte admira le'catholicisme en tant
qu’il sut unifier (!) les esprits pendant
le moyen-âge, il sut voir que, avec la
perte du monopole des sciences, qui
tendaient à devenir laïques, le clergé
avait perdu sa supériorité, il indiqua
comme causes de la chute de l’esprit
du moyen-âge les révolutions protestante, philosophique et française, il ne
sut pas comprendre que le culte des
faits ne peut remplacer le culte de Dieu,
que la science — cette clef de voûte
de son nouvel édifice social — n’a jamais rien unifié.
Je termine car je ne veux pas suivre P. Semeria dans ses réflexions sur
le protestantisme et devant ce nouvel
essai de positivisme de réunir les hommes et d’en faire un faisceau par la
science un aute idéal se dresse devant
moi : celui du Christ. D’autres ont employé la force. Il a employé un levier
plus puissant qui respecte la liberté, il a
employé Vamour pour unir les hommes
et les pousser vers un même but et si
ce moyen-là ne réussit pas nous pouvons bien nous dire qu’aucun autre ne
réussira ! M.
Navigation par le brouillard.
On sait combien la navigation est
dangereuse lorsqu’un épais brouillard
empêche les navires de se voir même
à une très petite distance. M. Edouard
Ravez, de Sienne a inventé un appareil
qui permettra de naviguer par le brouillard avec une sécurité absolue ; chaque
embarcation, en signalant sa présence
et sa situation vis-à-vis du nord enregistre en même temps la position
des embarcations qui l’environnent. On
assure que l’appareil est d’.une précision
mathématique. Des démonstrations très
concluantes ont été faites et plusieurs
importantes compagnies de navigation
sont en pourparlers pour en munir leur
flotte.
Pour la sécurité en chemin de fer.
Deux ingénieurs français ont inventé
un système d’aiguillage électrique fort
ingénieux, par lequel on exécute, à
chaque passage de train, avec un seul
levier, les changements qui nécessitaient
les manœuvres successives de plusieurs
leviers, et en même temps, grâce à un
contrôle électrique permanent l’aiguilleur est averti de tout dérangement
dans les appareils ou dans leurs transmissions.
Un autre appareil vient d’être installé sur la ligne de Bordeaux à Langon,
ayant, pour but d’assurer la sécurité
d’un train en marche. Il s’agit d’un
système de signaux qui fonctionnent
automatiquement par l’électricité, pour
se fermer au passage de chaque train
et s’ouvrir devant le train suivant,
mais seulement si la voie est libre. Ce
block-system automatique est appliqué
en Amérique depuis plusieurs années ;
en France, les compagnies du Midi et
du P.-L.-M. sont les seules à expérimenter ce système, qui n’a fait l’objet
d’aucune autre application en Europe.
Un gigantesque projet de chemin
de fer. Du Journal de Genève:
Un projet gigantesque se prépare
aux Etats-Unis, sous l’influence plus
ou moins avouée de la doctrine de
Monroë. Il s’agit d’un nouveau chemin
de fer, le grand longitudinal américain
qui serait, s’il s’exécute, la plus grande
ligne du monde, dépassant même le
fameux transsibérien qui, comme l’on
sait, n’est pas encore entièrement achevé:
il dort un peu sur son lit de millions,
beau gravier venu de France.
La ligne dont il est question et que
patronne le sénateur Davis aurait une
longueur totale de dix mille deux cent
vingt-neuf milles dont six mille six
cents sont déjà construits. Le point de
départ de la nouvelle ligne serait le
terminus du chemin de fer de l’Amérique du Nord. La ligne, menée dans
toute la longueur de l’isthme, traverserait l’Amérique centrale, longerait la
ligne des Andes jusqu’en Bolivie entrerait dans l’Argentine, puis dans le
Paraguay, dans l’Uruguay, lançant des
tentacules immenses vers le Brésil, le
Chili et la Colombie.
Le seul énoncé d’un tel projet évoque
l’image d’une danse de millions tellement gigantesque que cela donne le
frisson d’y penser. A première vue, cela
paraît un rêve insensé, et pourtant il
y a quatre-vingt-dix neuf chances sur
cent que tout cela sera fait et achevé
dans moins de cinquante ans, temps
où le moindre particulier aura dans son
cabinet un modeste appareil qui, grâce
au télégraphe sans fil, le mettra en
correspondance permanente et directe
avec ses amis, fournisseurs, clients ou
collaborateurs du monde entier.
CtîflOJMQlJlÎ
Le 14 Mar.s. Ce fut, pendant un
demi-siècle, «la fête du Roi », car "Victor Emmanuel II et Humbert I étaient
tous deux nés le 14 Mars. Cette date
a été cette année et sera à l’avenir
consacrée à la commémoration du roi
Humbert, le 2g juillet, jour de sa mort,
étant une époque peu favorable, à
cause des grandes chaleurs et des vacances parlementaires et scolaires. Nous
l’avons célébrée, au Collège — nous
conformant aux instructions ministérielles — par une vacance, suivie lundi
matin d’une commémoration faite par
M. le professeur Jahier, qui a rappelé
quelques-uns des traits les plus saillants du caractère du Roi regretté :
la valeur qu’il sut déployer sur le champ
de bataille, la fidélité scrupuleuse à la
constitution, l’affabilité, la bonté surtout,
l’amour pour son peuple, pour lequel
il n’épargnait aucun sacrifice — sans
oublier l’estime et l’affection qu’il manifesta en toute occasion envers le
peuple vaudois.
Mariage. Notre ami M. Emile Eynard, secrétaire de la Société de la
Paix, membre actif de plusieurs autres
Sociétés et collaborateur occasionnel de
notre journal a célébré mardi dernier
son mariage avec M.lle Lydie Malan,
d’Angrogne. Nos bons vœux.
Caisse de crédit mutuel.
Nous rappelons que Samedi soir à
8 h. aura lieu dans la grande école de
S.te Marguerite une séance extraordinaire publique de la Société de Crédit
Mutuel. On s’y occupera des propositions de M. Colombini relatives aux
caisses rurales. Les agriculteurs surtout sont instamment priés d’y prendre
part.
Saint-Jean. — Union Vaudoise. La
saison des conférences et des soirées
est bien nourrie. M. le prof. Rivoir
nous a donné Jeudi 5 Mars dans la
grande salle une conférence sur Saint
Charles Borromée, qui a fait revivre
devant nous une époque où nos pères
n’étaient pas seuls à souffrir pour la
foi. Point n’est besoin de dire que l’orateur a été chaleureusement applaudi.
Jeudi dernier c’était la Société « Le
Printemps » qui nous donnait une de
ces charmantes soirées dont elle a le
secret, cette fois c’était en faveur des
salles de l’Union Vaudoise, car c’est
une société qui tout en travaillant pour
l’évangélisation et les missions, ne néglige pas de travailler aussi pour les
besoins locaux. Elle pense, et avec
beaucoup de raison, qu’une famille, ou
une paroisse, doit payer ses propres
dettes avant de pouvoir honorablement
penser d’envoyer de l’argent au dehors.
La soirée commença par une production patriotique écrite tout exprès par
Monsieur le colonel Massonat et représentée avec entrain par les charmants enfants du « Printemps » et vivement applaudie, ainsi que tout le
reste du programme. La fanfare municipale contribua aussi pour sa bonne
part au succès de la soirée en jouant
de fort jolis morceaux dans les « entr’actes».
Décès. Voilà toute une semaine, la
première depuis Noël, que nous n’avons
pas été appelés au cimetière. Dieu
veuille que ce répit dans la mortalité
dure longtemps ! Le dernier ensevelissement que nous eûmes fut le 7 courant, celui du charmant enfant de notre
secrétaire communal, M. Epaminonda
Ayassot, enlevé en quelques heures par
un croup terrible que rien ne put conjurer, pas même la très habile opération faite admirablement et avec un
dévouement supérieur à tout éloge par
M. le docteur Daniel Turin assisté de
son collègue le docteur Rivoir. L’imposant cortège qui prit part aux funérailles du cher petit Ernest, dit assez
toute la sympathie de la paroisse pour
les parents si douloureusement éprouvés. Que le Seigneur, qui seul le peut,
les console et les bénisse 1
Nouvelles et faits divers
Naples. Les membres de l'Eglise Vaudoise de Naples ont eu, ces jours derniers, le privilège d’entendre deux frères
anglais, qui les ont édifiés et intéressés
au plus haut degré.
C’était, avant tout, jeudi 12 cour..
Monsieur le Pasteur Jones, secrétaire
de la Société Biblique Britannique et Etrangère, qui, dans un discours plein de faits
nouveaux et remarquables, retraça admirablement, et d’une façon très captivante,
l’œuvre accomplie par la Société Biblique
pendant l’année écoulée. Et c’était en
second lieu, dimanche passé. Monsieur le
Dr. Grattan Guinness, de Londres,
l’évangélisateur bien connu, qui, par une
allocution empoignante, où se faisaient
sentir la force d’une conviction inébranlable et le souffle puissant de l’Esprit de
Dieu, fit pénétrer jusque dans le cœur
des auditeurs le message de Christ :
« Soyez réconciliés avec Dieu ! » C’était
émouvant et solennel à la fois, que d’entendre ce noble vieillard parler de l’amour
de Jésus avec simplicité et avec enthousiasme, comme d’une chose que non seulement il sait et il croit mais qui constitue le fond même et la force de sa vie.
Le Dr. Guinness a passé quelque temps
aux Vallées, il y a déjà plusieurs années,
et en a rapporté des souvenirs ineffaçables et un profond amour pour les Yaudois. Il admire notre Eglise; et il disait,
dimanche: « Vos pères ont vécu pour Christ;
Ils ont tenu ferme l'Evangile dès les temps
les plus reculés!... Et vous, en faitesvous autant ?... »
4
y'
'• *-
•- .'.»ft-- t> • .
Italie. Protection des oiseaux. L’Union
romande des sociétés protectrices des
animaux a adressé à Leurs Majestés
la Reine Marguerite et la Reine Hélène
une pétition concernant la protection
des oiseaux. Après avoir rappelé les
services que les oiseaux rendent à l’agriculture, la pétition continue comme
suit:
Obéissant à leur instinct ou plutôt à
une grande loi providentielle, plusieurs
espèces d’oiseaux accomplissent des migrations périodiques. Aux approches
de l’hiver, ils vont dans le midi chercher un climat plus doux : le printemps
les ramène dans nos pays du nord. Les
hirondelles en particulier sont accueillies partout comme les messagères de
la paix.
« Mais, hélas ! c’est en Italie surtout
et en d’autres régions méridionales que
ces gentils oiseaux sont exposés aux
plus graves périls. On leur fait une
guerre acharnée, impitoyable, nous dirons même stupide. Ils tombent par
millier.s, victimes des lacets, des trappons, de la glu ou de la dragée meurtrière. Une mode absurde et barbare
pousse même les dames à se parer de
la dépouille des plus jolis oiseaux, dont
plusieurs espèces ont disparu ou ten
dent à disparaître....
« Nous feqmptons sur vous, mesdames,
et nous vous prions d’user de toute
votre influence de mère et d’épouse
auprès de Sa èlajesté le roi d’Italie,
afin que — sans sortir dé ses attributions constitutionnelles — il prenne
chaudement en main une cause chère
à tous les philanthropes et qu’il obtienne
de son gouvernement (ou de la Chambre
italienne) une adhésion prompte et complète à la convention de Paris relative
à la protection des oiseaux. Par la
même occasion, nous nous permettons
de vous offrir et nons serions très honorés si vous voulez bien l’accepter,
le titre de membres honoraires de l’Union de la Suisse romande pour la
protection des animaux.... »
Danemark. De 1’ Eglise Libre :
Le Danemark vient d’employer contre
les progrès de l’ivrognerie un moyen
bien ingénieux.
La police de ce pays a tout simplement mis à la charge du débitant qui
verse le dernier verre à tout ivrogne
les frais de son retour à domicile en
voiture, ceux de réparation des dégâts
commis et de médication, s’il y a lieu.
- 4
On pense que les débitants seront
très prudents dans le versement du
« dernier verre ». Et l’on espère même
que les ivrognes ainsi dorlotés ne redoubleront pas de zèle.
France. — On se souvient que le
village de Valleraugue (Gard) avait
beaucoup souffert d’une inondation il y
a un peu plus de deux ans. Le temple,
qui avait été très endommagé, vient
d’être entièrement restauré. Le 2 2 février un très nombreux auditoire s’y
réunissait le matin pour assister à un
service de consécration et le soir pour
entendre une conférence de M. Louis
Lafon, pasteur à Montauban, sur le.
Christianisme Social.
Le Péril jésuitique, par Son Excellence M. de Schoulepnikow. Lausanne,
Bridel — Paris, Fischbacher, 1903.
Prix : 3 francs.
Le nom de M. de .Schoulepnikow
est connu de nos lecteurs par la générosité avec laquelle il n’a cessé de
soutenir l’œuvre d’évangélisation parmi
les ouvriers italiens du canton de Vaud.
Le livre que nous recommandons en
attendant de pouvoir en donner un
compte-rendu a été publié après sa
mort, mais l’auteur avait pu y mettre
lui-même la dernière main. Il est précédé d’une préface de M. le professeur
Ch. Porret.
Enrico Meynier : Eveliua Valli. Raconta del secolo XVI. Firenze, Claudiana 1902. Prezzo: L. i.
Attachant récit dont nous donnerons
au plus tôt un compte-rendu.
L’Evangelo nei suoi rapporti coi
problemi sociali. Sette conferenze di
Nathaniel H. Schaw. Firenze, Claudiana,
1903. Prezzo: cent. 50.
L. M. Calassi : Chi fu Martin Lutero. Firenze, Claudiana, 1903. Prezzo:
cent. 5.
L. M. Galassi : Il Cristianesimo e
l’anarchia moderna. Firenze, id. 1902.
Prezzo : cent. 5.
iooveiiieflt di^s ïaudois de ilarseille
(du 26 janvier au 25 février)
Baptêmes : Marcel Gay, Léon Vinay,
Marcelle Massel, Mireille Mondon, JeanOg
IJ. osutiatso smim
MARKUS PIAZZA
J> I AI I IV o
sarà a TORRE PELLICE dal le al 25 corrente
E RICEVERÀ
Il cisi mi P1OFISS01
Porta con sè tutto il necessario per fare estrazioni, otturazioni,
puliture ecc., rimettere denti e dentiere alla perfezione e riparare
0 rifare quelle dentiere che fossero imperfette.
A richiesta si reca a domicilio, senza
aumento di spesa.
1
Tessere, Marie Rostan. — Mariages :
Henri Lontreul et Marie Talmon. —
Décès: Léon Vinay, 24 jours; Paul Reymond, 60 ans ; Marianne Tron épouse
Toche, 35 ans ; Paul Tron, 2 mois ;
Marie Pons, 5 ans ; Catherine Monnet,
28 ans.
Revue Politique
A une interrogation de M. De Marinis
relative aux négociations en cours entre
r Angleterre et la France au sujet de
l’équilibre de la Méditerranée, M. Baccelli
déclare que l’Italie n’a aucune raison de
craindre que ses intérêts seront lésés. Les
relations plus qu’ amicales entre notre
pays et les deux puissantes nations en
sont le plus sûr garant. Du reste, si,
contrairement aux prévisions, des changements venaient à se produire dans la
Méditerranée soit au Maroc, soit dans
la Tripolitaine, « l’Italie les verrait arriver
sans jactance comme sans faiblesse ».
M. De Marinis recommande encore au
gouvernement d’être sur ses gardes, d’autant plus qu’il lui revient de bonne source
que les Anglais ont occupé secrètement
un port de la Cynévaïque, Bomba, et y
ont fait de grands dépôts de charbon.
Le mois de mars ne verra probablement pas finir la discussion des réformes
judiciaires, de sorte que, vu les vacances
de Pâques imminentes, on n’aura pas
de vote avant le milieu de mai. Quant
aux lois de dégrèvements que les contribuables attendent avec une impatience
bien légitime, il va être question de les
ajourner jusqu’au moment où les intérêts
des différentes régions aient pu se mettre
d’accord. M. Zanardelli est convaincu
qu’une diminution du prix du sel serait
infiniment avantageuse à tout le monde
tandis que M. Lxizzatti, une autorité en
matière de finances, prétend que le pétrole à bon marché serait un plus grand
bénéfice pour les pauvres du nord et du
sud. Ce que le peuple attend après
tant de belles promesses c’est qu’on dégrève quelque chose, sel, pétrole ou sucre
et qu’on cesse de nous amuser avec des
projets plus ou moins irréalisables.
M. Biancheri a reçu aujourd’hui 19
mars, à 1’ occasion de son jubilé parle-.
mentaire deux adresses sur parchemin,
l’une de la Chambre, l’autre du Sénat.
Nous parlerons dans notre prochaine revue
des démonstrations de haute estime que
la Chambre a faites à son illustre président
en cette circonstance mémorable.
La date de l’arrivée à Rome de Guillaume II et de son auguste épouse est
définitivement fixée au 2 mai. Ils seront
les hôtes de nos souverains jusqu’au 6
du même mois, c’ est à dire jusqu’au
moment de leur départ pour Berlin. Il
est plus que probable que LL. MM. allemandes demanderont et obtiendront une
audience du pape.
— Le nouveau tarif douanier, soumis
au référendum du peuple suisse, a été
accepté dimanche dernier par une majorité de plus de 100 mille voix. La
Suisse entre par là en plein dans la voie
du protectionnisme et va faire de la
sorte l’intérêt de quelques producteurs
nationaux au détriment d’un plus grand
nombre de consommateurs. Reste à voir
maintenant si dans la conclusion ou le
renouvellement des traités de commerce,
les nations particulièrement frappées dans
leurs produits d’importation en Suisse,
ne vont pas répondre par une surélévation de tarifs sur les produits d’exportation de la même république,
— M. Chamberlain vient d’être reçu
à son retour d’Afrique comme un triom
phateur. Une foule énorme l’attendait à
la gare ; la municipalité lui a offert une
adresse de félicitations et le Parlement
lui a fait une réception des plus cordiales.
Le ministre des Colonies conseille à ses
admirateurs de ne pas se montrer trop
optimistes vu que les progrès à réaliser
là-bas seront longs à atteindre. Mais sa
mission a, en tout cas, obtenu le résultat
de faire promettre aux chefs boers d’accepter la qualité de sujets anglais ; et
leur loyauté bien connue étant donnée,
il n’y a aucune raison de douter de leur
promesse.
— Il ne se passe pas de jour où l’on
ne signale, en Macédoine, des bandes
d’insurgés qui font parfois le coup de
feu avec les troupes turques. Dans les
vilayets de Salonique et Manastir on ne
compte pas moins d’une cinquantaine de
bandes avec 30 ou 40 hommes chacune.
Si, dit-on, la Turquie va appliquer lès
réformes en feignant d’ignorer leur existence, l’insurrection générale n’éclatera
pas Si, par contre elle voulait d’abord
détruire ces bandes, ce serait le soulèvement général... suivi d’une répression
à la turque.
j- C.
Abonnements payés.
La Tour : MM. Michel Rostain, Paul
Rostan, Antoine Eynard, E. Ribotta, C.
Vertu. — J. H. Sappé, Pramol. — Mylius, Turin.
MINFRVA rivista delle riviste
' ^ Rassegna Settimanale
ROMA — Corso Umberto I, 219 — ROMA
“ Minerva,, esce tutte lé domeniche in
fascicoli di 24 pagine, con elegante copertina,
e contiene, riassunti in diligente compendio, i più
interessanti articoli delle principali Riviste di
tutte le parti del mondo, su tutti gli argomenti
ohe possono interessare qualsiasi persona colta,
risparmiando al lettore tempo e denaro e dandogli modo di tener dietro al movimento del
pensiero e della coltura contemporanea.
Abbonamento annuo : Italia L. 10
— Estero L. 12,50.
“ LE TUTÉLAIRE
seul appareil pour pasteuriser ie lait
en cinq minutes
Saveur naturelle conservée - Germes nocifs détruits
SE TROUVE :
chez M.me Marie Revel-Blanc, 5 Rue
Ottavio Revel, Turin.
sanili
(France A. M.)
Hôtel-Restanrant populaire
DE
L* ETOILE BLEUE
16, rue Preyre — Marché Forville
tenu par PIERRE BOUCHARD
originaire des Vallées
Cuisine soignée — Prix très modérés
Simplicité - Propreté - Hygiène - Morale
li Notaio ENRICO PELLEGRINI
partecipa che col 1® novembre 1902, ha
aperto il suo studio in Torre Pellice,
casa avv. Vola.
Le “ Rinnovamento „ se trouve en
vente, à Torre Pellice, chez M. A.
Besson, imprimeur.
J. Jalla, gérant-administratmr.
l
La Tour — Imprimerie Besson.