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Seconde Année.
8 I)éceínbre I87íi.
■N. 4y,
||>»<V»V»«WW»WV‘
LE TEMOIN
«Joixmal de FÉlg-lise Évang*^liqtie Vaxidoise
Vous me serez tf^moins, Actss I. 8.
Prix de l’abonnrmknt par an
Italie .............L 3
Tous les pays àe TUmon de
poste.............. » C
Amérique . . » . . » 9
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vérité arec la charité. F.p. 1. 15.
Un numéro séparù: 10 rentimes.
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I.es «niOit d'argent a» font par hllre recommandée ou par mandats sur le
Bureau de Perota Argentina.
Od s'abonne:
Pour l'Intérieur chez MM. les pasteurs et les
libraires de Torre Pelhee.
Pour ¡‘Extérieur au Bureau d Administration.
Pour la RédaelloB adresser ainsi; A la Direction du Témoin. Pomarelto (Pinerolo) llalio.
Pour l’AdniînisIrallon adresser ainsi; A l’Administration du Témoin, Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Soiniiiair'«.
Un Secrétaire en permanence. — Conférence de Parustin. — Chronique vaudoisfí. — Revue politique. —Annonce.
Non seulement nous n’avons
aucune peine à donner la parole
à quiconque est dispose' à plaider
la cause du Secrétaire inamovible,
mais comme nous nous proposons
de combattre cette proposition ,
nous serions très heureux de connaître auparavant tous les arguments que l’on peut alléguer en
sa faveur. C’est donc avec plaisir
que nous donnons sur cette question la parole à notre ami Zcomme
nous l’avons donnée à notre ami Y
et comme nous la donnerons à
toutes les autres lettres de l’alphabet. P- L,
m SËCKfTAhlE U PERllA^EKE
Le Témoin ayant ouvert la discussion sur l’institution d’un secre'tariat inamovible pour la Table,
je me bâte da demander la parole
pour parler en faveur do la proposition.
Le Synode de 1875 a reconnu
la nécessité d'exonérer de ses fonctions pastorales le président de la
Commission d’Evangélisation. Et
cela pareequ’il n’est pas facile de
faire marcher de front les nombreux
devoirs unis à la double charge
de pasteur et de président. 11 nous
souvient que plusieurs personnes
ont observé en cette circostance
que la Table a beaucoup à faire
aussi et que le Synode devrait
lui donner un aide.
Nous savons que la Commission
d’Evangélisation a beaucoup à faire.
et nous avons voté de grand cœur
un aide à son président; mais la
Table a au moins autant à faire
qu elle, devant s’occuper d’objets
si nombreux et si divers que nous
ne saurions en faire l’énumération
dans un journal à petites colonnes.
Qu'il suffise de ra_jpeler le.s principales; la haute direction des
paroisses , les visites pastorales ,
l’orpheliuat, les cinq établissements
d’instruction secondaire, l’instruction primaire , les bâtisses , les
rapports avec l’étranger, les souscriptions et collectes pour faire
face ai7x besoins divers et croissants de l’Eglise, une correspondance très étendue , les affaires
imprévues, la comptabilité, etc.
Cette dernière est très difficile
à tenir à cause de ses innombrables
catégories et des complications
qu’elle présente.
Il est impossible de faire marcher
tout cela de front et d’une manière
satisfaisante lorsque les membres
de la Table, par fois novices dans
les affaires, sont obligés d’ajouter
à cette lâche déjà lourde par elle
môme , les leçons à donner dans
l’un de nos établissement d’instruction secondaire , ou les soins
multiples qu'exige une vaste pa- j
roisse. Et nous n’avons pas comjité
une quantité de choses bonnes et
utiles que la Table est obligée
de )ai.sser de côté faute de temps
pour s’en occuper. Nous n’avons
pas compté non plus une foule
de questions importantes sur lesquelles il faut passer superficiellement pareeque des devoirs également urgents appellent les membres de la Table auprès de leurs
élèves au auprès de leurs paroissiens.
C’est bien facile de dire , avec
ou sans raison, la l'able aurait
dû faire ceci, U 'J’able aurait dû
faire cela; mais ce qui n’est plus
aussi facile c’est de bien faire et
de faire à temps une masse de
choses qui vous tombent dessus
de divers côtés à la fois et pour
les quelles les administrateurs de
notre Eglise .sont loin , très loin
d’avoir le temps néce.ssaire. Il n'est
pas juste d'exiger tant de briques
par jour de quelqu’un qui doit
en môme temps extraire l'argile,
la façonner, alimenter la fournaise
et encore .aller à la recherche du
chaume. Les choses pouvaient aller
en avant ainsi lorsque l’Administration avait une sphère d’activité
moins étendue; mais maintenant
que notre Eglise doit faire face
à tant de besoins et répondre aux
exigences de tant d’œuvres diverses. maintenant que les affaires
de la Table ont plus que doublé,
sans que toute fois les commissaires
exacleurs soient devenus moins
exigents , il est impossible à des
ministres en activité de .service ,
quelle que soit du reste leur
bonne volonté, d’expédier d’une
manière convenable tant de besogne à la fois.
Veut-on que les affaires soient
expédiées d’une manière régulière,
que la correspondance ne soit pas
en retard, que les archives soient
bien ordonnées, que la comptabilité soit réorganisée , qu’un
trésorier soit quelque part visible
à heures fixes — au moins vers la
fin du semestre — qu’en un mot
l’administration soit ce qu’elle
doit être , il faut qu’il y ait un
homme chargé de tout cela — un
homme intelligent, actif, patient.
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194
LE TEMOIN
ami de l’ordre et de la régularité'.
Il faut, en d’autres termes, que la
Table ait un secrétaire en permanence, un secrétaire stipendié
et qui puisse donner tout son
temps aux affaires de l'administration.
11 aurait certainement à faire
pendant toute l’année. Son premier
soin serait de prendre connaissance
des archives de la Table dans le
double but de se mettre au courant
des affaires et de réorganiser ces
archives dont il deviendrait par
le fait responsable. Il aurait un
bureau ouvert à heures fixes dans
un local convenable et facilement
accessible au public. 11 donnerait
audience à tous ceux qui cherchent
des renseignements sur une branche
quelconque de l’administration, ou
qui ont quelque affaire à régler
avec la Table. Il veillerait à l’expédition régulière et prompte des
affaires, il donnerait cours à la
correspondance qui ne devrait plus
subir de retard involontaire. Il
rédigerait les rapports, les circulaires. les lettres, en un mot toutes
les pièces officielles qui seraient
soumises à la signature du Modérateur avant d’être consignées
au copie-lettres et confiées à la
poste. Il aurait le soin de la caisse
qui n’est pas , dit-on , une petite
besogne. Une fois au courant des
afiaires, il réorganiserait la comptabilité qui est une branche si
importante de l’administration. Il
va sans dire qu'il ne payerait rien
sans un mandat régulier signé
par le Modérateur, comme il n’expédierait point de pièce ofScielle
dont la teneur ne fût inspirée par
la Table. Il remplacerait les membres de cette dernière qui doivent
s’absenter de leur paroisse pour
des visites pastorales, pour repré- '
senter l’Eglise vaudoise auprès
des Eglises sœurs, ou pour telle
autre exigence de l’administration.
On mettrait ainsi un terme aux
inconvénients qui surgissent par- ■
fois au sein des paroisses pendant
l’absence du pasteur. Pour autant
que ses occupations, déjà bien
nombreuses, pourraient le lui permettre, il ferait des tournées dans ,
nos paroisses en qualité d’évanvangéliste itinérant, ou en qualité
de collecteur envoyé pour insister
sur le devoir de contribuer pour
les œuvres de l’Eglise,
Ainsi déchargée d’une partie de
son lourd fardeau, la Table pourrait tenir des séances moins longues
et s’occuper néanmoins d’une quanlité de que.stions relatives au développement de la vie religieuse
parmi nous et par là même d’une
importance vitale pour l’avenir de
notre Eglise.
Comme la reconnaissance se manifeste quelque fois en raison inverse du carré des services rendus
et que l’urne laisse parfois de
côté de bons administrateurs dès
qu’ils sont un peu au courant des
affaires, — un secrétaire en permanence obvierait aux graves inconvénients d’uue administration
novice dans l’accomplissement de
devoirs tout autre que faciles.
L’urne pourrait alors se donner
libre carrière et renouveler graduellement las membres de la
Table sans porter le désarroi dans
l’administration.
Nos allures libres, voire même
un peu démocratiques. pas plus
que nos institutions foncièrement
libérales ne permettraient pas au
nouveau fonctionnaire de devenir
un dictateur. Il n’aurait du reste
pas voix délibérative. Sa position
légale pourra d’ailleurs être plus
complètement et plus clairement
délimitée par l’assemblée compétente. 11 ne s'agit ici que de mettre
la question sur le tapis et de la
soumettre à l’examen de ceux qui
peuvent être appelés à la résoudre.
CO^FÉKE^CË DE PRAKISTI^
Le 29 novembre dernier eut lieu
à Prariistin une conférence des paroisses de Turin, Prarustin, Saint-Germain
et Pomarel et des stations de Turin
et de Pignerol, représentées par leurs
pasteurs et des membres ^laïques. Une
nombreuse assemblée , 150 personnes
environ, prit part, assistant au culte
d’ouverture et aux discussions qui suivirent, aussi bien à la séance de l’aprèsrnidi qu’à celle du matin.
Le culte fut préside par M. Lanlaret
qui lut la fin du chap. vi de l’Lv. de
Jean et fit remarquer surtout que pour
avoir la vie il ne faut pas être à côté
ou près de J.-G. seulement, mais en
communion avec lui , tout comme
pour être nourri il faut manger et ne
pas se contenter d’avoir la nourriture
près de soi. M, Lanlaret. fut prié d’accepter la charge de président pour le
reste de la journée et MM. Bosio pasteur
et .4rmand-Ugon évangéliste celles de
vice-président et secrétaire.
Le sujet à examiner était le suivant:
Pourquoi dans certaines paroisses le
nombre des communiants esl-il très
élevé, trop élevé peut-être, tandis
que dans d’autres il est trop restreint
et sans rapport avec le nombre des
membres de l’Eglise ? Quels sont les
moyens de faire disparaître ce mal
puisque le mal existe. La lecture d’un
travail servit de point de départ à la
discussion qui fut longue et intéressante et à laquelle prirent part un bon
nombre de personnes.
Là où tout le monde communie,
dit un membre de l’iissemblée, il n’y
a pas plus de religion ni d’instruction
qu’ailleurs, mais l’on a conservé cc
qu’on appelle une bonne ancienne habitude. On participe à la Sainte Cène
par formalisme , parccqii’on l’a toujours fait et surtout pai’ceque l’on croit
faire quelque cliose qui plail à Dieu
et dont il tiendra compte. On allribuc
line certaine valeur à l’acte môme du
sacrement et l’on éprouve, après y
avoir participé, un certain bien-être
spirituel qn’on ne saurait trop comment
définir, mais qui est très réel. L’avis
unanime fut qu’en pareil cas on devait
surtout se garder d’éloigner les communiants de la Table sainte, mais qu’il
fallait plutôt les instruire et les éclairer
afin qu’ils y vinssent avec les dispositions requises. Rien de plus facile ,
dit quelqu’un, que de pousser les gens
dans un précipice, rien de plus difficile que de les en tirer.
Dans la’pliiparl des paroisses le nombre des communiants est, sans contredit beaucoup ti’op petit. L’ignorance
et l’incrédulité en sont les causes principales. L’on craint de s’engager plus
qu’on ne le voudrait si l’on s’approche
de " la Table sainte; l’on croit que la
S‘° Céno est un maxiwum dont on
peut se passer ; l’on se fait une idée
telle de ce sacrement qn’on n’y participe
plus pour peu que l’on se sente mal
disposé ou animé de sentiments peu
recoiqmandables ; quelquefois on s’abslient pareequ’on s'estime trop pur et
trop saint pour se mêler à des gens
que l’on croit peu honnêtes. .Mais on
s’en abstient surtout parceqn’on n’en
sent pas le besoin. Il faut donc s’appliquer avant tout à réveiller ceux qui
dorment, à convertir les pécheurs, à
cncouragei’ les timides. Celui qui ne
peut pas communier ne doit pas non
pins pouvoir prier, en tout cas il n’esl
pas prêt à mourir. Un vrai chrétien
ne jieut pas se tenir éloigné du la Table
sainte ; communier est pour lui un
devoir, car l’Evangile nous l’ordonne
et nous devons annoncer la mort de
Christ ; c’est surtout un puissant nioifen
de (fvâce , car nous n apportons i icn
à Dieu, mais nous venons recevoir de
Lui toute sorte de dons excellents et
de grâces parfaites.
L’on signale , en passant, quelques
expressions de la liturgie de la Sainte
Cène qui pourraient être changées ou
3
LE TÉMOIN
195
modifiées, el la nécessité de l’exercice
de la discipline pour ôter à nombre
de personnes toute excuse. L’on indique et recommande les moyens suivants
comme étant les plus propres à remédier au mal. — 1® Les catéchumènes
doivent recevoir une insiriiclion plus
complète sur ce sujet; il faudrait avoir
avec eux des entretiens particuliers au
lieu de se contenter d’une instruction
publique et officielle pour ainsi dire.
2° Beaucoup de visites particulières
fourniront a tout chrétien l’occasion
de ramener les indifférents, les lièdes
ou les timides, car il faut prendre d'assaut bien des personnes. .S® Les services
de préparation abandonnés depuis quelques années sont extrêmement avantageux et doivent être repris et tenus,
si possible , dans les différents quartiers de la paroisse. L’on fait appel
pour les introduire et les diriger
toutes les personnes de bonne volonté,
laïques ou ecclésiastiques, peu importe.
Faut-il donner la sainte Cène aux
malades qui la demandent? Oui, fut-il
répondu, car rien dans nos règlements
ne s’y oppose, el même il serait à
désirer que cet usage s’ introduisît
parmi nous, pourvu toutefois qu’on
ait soin d’éviter scrupuleusement tout
ce qui pourrait donner lieu à l’abus
ou à des inconvénients graves.
.\vant de se séparer les membres de
la conférence convinrent de se réunir
de nouveau à la lin de janvier ou au
commencement de février, à Saint Germain. iM. Bosio est chargé de préparer
un travail sur le sujet choisi pour être
examiné: du devoii' de l’Eglise Vaudoise de tendre plus lésolument vers le
but de se suffire à elle-même et des
meilleurs moyens de l'atteindre. Une
prière et le chant du Te Deum terminèrent la seconde séance.
Clironique ©auboisc
Pèrier-MianvtUe. — Quoique
nou.s ayons parlé déjà dans notre
dernier n° de l’installation de Monsieur Charles Tron, nous crovons faire
une chose utile el agréable il nos lecteurs en publiant une relation plus
complète el plus exacte de cette importante fonction, en remerciant le
correspondant qui a eu l’obligeance de
nous l’envoyer.
'¿1 Novembre i876.
Monsieur et honoré frère,
Hier a été, pour la paroisse de l’errierWaneille, un jour dont le souvenir ne
s’effacera pas de longtemps. Vous devinez que je fais allusion à l’installation du nouveau pasteur de celle paroisse, .Monsieur C. A. Tron (dont
l’election a eu lieu à l’unanimité de
128 votes sur 128 électeurs présents j.
Le joli temple de Perrier était aussi
rempli que possible; malgré les bancs
additionnels qu’on y avait transportés,
il ne restait pas une place vacante ;
l’escalier de la chaire même était occupé. Il n’y a pas un quartier de la
paroisse qui ne fût largement représenté dans l’assemblée; ceux de Maneille et de Chabrans l’y étaient dans
une forte proportion. Les paroisses
voisines ont aussi fourni leur contingent, en particulier celle de Bodoret,
qui a voulu suivre son pasteur dans
sa prise de possession de son nouveau
champ de travail el lui témoigner encore le vif regret qu’elle ressent de
son départ. Pendant que d’un côté
l’on se réjouissait, d’un autre côté on
répandait des larmes; mais c’était des
larmes qu’on ne voit pas couler sans
éprouver une douce satisfaction. Il y
avait aussi dans celte nombreuse assemblée quelques simples curieux n’apparlenanl pas à noti e église, ou y remarquait entr’autres le piéteui' du lieu.
Le service fut présidé par monsieur le
Modérateur, qui après avoir i)iésenlé
à l’assemblée le nouveau pasteur, lit
un discours sur IlÉu. xiii. 17 el 1
Thess. V. 12, <3, dans le(iuel il a indiqué quelles sont les qualités et les
dispositions que doit revêtir le pasteur,
et quels sont les devoirs réciproques
du pasteur envers le troupeau el du
troupeau envers le pasteur. Voici une
brève analyse de ce discours d’après
les notes mêmes qu’il tenait sous les
yeux en prêchant ;
I. Qualités el dispositions que doit
revêtir le pasteur.
(Exempt des défauts qui pourraient
entraver son œuvre, muni des qualités
qui constituent le ministre et de toutes
celles encore, qui peuvent faciliter son
œuvre et rendre fi’uctueux son ministère, idesl: il doit cive irrépréhensible).
a) Il doit cire instruit (savant
dans les Ecritures, à niveau des connaissances humaines — il doit toujours
étudier et progresser). « Applique-toi
à la lecture *. 1. Ti.m. iv. 13.
b j Avoir le don de ienseignement ;
le cultiver avec zèle — la bonne volonté
rend_ habile — la répétition, moyen de
succès, faire ressouvenir des choses
apprises. — * Apidique-toi à l’enseignement ». ( loco citalo ).
cy Avoir le don de l'exhortation
— ( prêcher avec hardiesse — en
temps et hors de temps reprendre el
censurer au besoin ). « Applique-toi
à l’exhortation » id.
Il doit fournir en lui-même la preuve
de l’efficacité de la vérité gu il prêche.
(Le pasteur est forcément le modèle que le troupeau imite, on fait
ce qu’il fait el non ce qu’il dit s’il ne
le mit pas lui-même ) il doit être le
vrai modèle du troupeau. 1 PiEti. v. 3.
d ) Il doit être sobre, modéré
( muni d’une force inlérieui-e s’assujettissant tous les appétits sensuels)
non adonné au vin, ni colère, ni entêté , ni contentieux, mais patient,
humble, doux envers tous.
e ) Sérieux\, prudent, discret ( ne
révélant jamais inutilement ce qui lui
est dit, ennemi des bavardages, el
des bruits médisants ).
f) Désintéressé ( économe ) généreux, hospitalier. 2 Cor. xii. 14. Act.
XX.
h ) Mener une vie pure , sainte,
juste.
II. Ses devoirs — résumés dans le
mol; veiller pour les âmes.
Le quid non : l’objel de sa sui veillance n’est pas dans l’ordre des affaires
temporelles cl terrestres.
a ) Il veille pour leur donner l'aliment qui les fait vivre.
hj Pour qu’elles ne ¡s’égarent ni
ne s’attardent.
c) F’our qu’elles soient préservés
du mal — le péché.
dj Pour les protéger cl les défendre contre l’ennemi.
Les moyens qu’il emploie sont :
1° L’exemple — ( il guide, conduit).
2® La parole (les simples conversations
éventuelles aussi bien que la prédication) 3° Im prière (chaque menibie
du troupeau est l’objet de ses soucis,
comme le souverain sacrificateur portail devant l’autel les noms des douze
tribus siu' sa ()oiti ine{, le pasteur porte
tous les membres de son troupeau dans
son cœur devant le trône de la Grâce).
Responsabilité redoutable du pasteur
— il doit rendre compte — tâche grave
— sa journée ii’esl jamais terminée, il
ne dépose jamais le fardeau qu’il porte.
lil. Devoirs du troupeau envers le
pasteur.
( Les devoirs sont réciproques : le
troupeau qui néglige ses devoirs envers le pasteur, n’a pas le droit d’exiger de ce dernier l’accomplissement
de ses devoirs envers lui ).
1" Le troupeau doit au pasteur cowsidéralion, estime, respect, afj'eclion,
à cause de l’œuvre, qu’il fait. ( II remplit une charge noble cl élevée —
serviteur non des hommes mais de
Christ — dispensateur des mystères
de Dieu, ambassadeur pour Christ ).
1 Thess. v. 12, 13. Mattii. x. 40.
2° Obéissance et soumission. ( Il ne
peut êlre conducteur qu’à celte condition ). IIÉB. XIII. 17.
3° Assistance dans l’accomplissement
de son œuvre.
4° Beaucoup de prières à Dieu en
sa faveur pour qu’il reçoive la force
d’accomplir fidèlernenl sa lèche.
5“ Enfin le troupeau doit pourvoir
généreusement à l’entretien de son pasteur. ( Citation de quelques uns des
nombreux passagers de jl ficriture qui
inculquent un tel devoir — indiquer
les motifs pour son accomplissement.
Conclusion : Que ce nouveau ministère soit heureux el rempli de succès
pour la conversion, la santiiication et
le salut des âmes placées sous son
action !
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196
LE TÉMOIM
Le pasteur fonctionnant, ayant terminé son discours, qui dura juste une
heure, il céda, pendant que l’assemblée chantait un cantique, la chaire
à Monsieur Tron qui, avec une grande
facilité d’élocution, avec émotion, avec
tact et avec une touchante simplicité
prononça surEzech. iii. 17, une courte
allocution où il exprima à ses auditeurs
les sentiments avec lesquels il avait
reçu leur appel et les dispositions avec
lesquelles il venait pour accomplir,
avec le secours de la grâce de Dieu ,
l’office de sentinelle au milieu d’eux.
Il fut écouté avec le plus grand recueillement. Le service étant terminé
et le pi'ocès-verbal de l’opération accomplie ayant été dressé (c’était environ 3 heures de l’après-midi ), le
Consistoire et plusieurs autres membres
de la paroisse , au nombre des quels
au moins trois Syndics, plusieurs conseillers , un vieillard de quatre vingts
ans fjui paraît n’en avoir pas plus de
soixante, tant il est plein d’entrain et
de vivacité, le secrétaire communal,
l’ancien régent et le régent actuel de
Maneille, le pasteur installant et le
pa.steur installé se dirigèrent vers la
maison du D'' Rostan où les attendait
le dîner de réception offert avec beaucoup de courtoisie et de bienveillance au nouveau pasteur. Le silence
régna quelque temps, car l’estomac réclamait impérieusement son tribut.
Mais à la fin, plusieurs allocutions louchantes furent prononcées, des engagements fort encourageants pour le
pasteur furent formulés ; plusieurs
toasts furent portés. Je ne mentionne
que celui porté au bon souvenir laissé
lar la trop courte visite de Monsieur
e pasteur Turin , qui , dans l’espace
de quelques jours, a trouvé le temps
de parcourir tous les quartiers de la
paroisse, de tenir partout des réunions , de visiter les familles et les
individus, de les exhorter avec charité,
de prier avec eux, laissant partout une
trace bénie de son pa.ssage. Tous ont
reconnu en lui rinstruinent dont Dieu
s’est servi pour leur faire du bien.
L’heure de la séparation arriva; alors
commencèrent les senernents de main
et les adieux; ils étaient expressifs et
disaient que nous venions de passer
une bonne joui iiée. Dieu veuille exaucer les vœux qui ont été formés pour
la prospérité de cette paroisse et pour
rdlicacité du ministère de son nouveau pasteur.
Voire bien dévoué
N. L. R.
Ætuflftret. — Nous apprenons sans
étonnement, mais avec un regret sincère que notre conseil n’a [las été entendu , ou n’a j)as été suivi. A une
époque de l’année où la paroisse doit
sentir le besoin d’être repourvue .sans
retard, la majorité de l’assemblée électorale s’est obstinée à adresser un second appel au ministre (pii a .déclaré
ne uou\oir acce[der le premier.
S
Voici quel a été le résultat de la
votation.
Sur 65 votants M. J, Long a obtenu
SA voix ; M. Armand-Ugon de Pomaret
95 ; M. Matth<ieu Prochel 1 ; 5 ont été
perdues.
Prafuglin. — L’assemblée électorale est convoquée pour dimanche
10 courant à l’effet d’élire un pasteur
en remplacement de G. Michelin,
qui partira prochainement pour aller
occuper à Marseille le poste de pasteur
évangéliste des Vaudois.
Nous publions dans ce N’ un compterendu de l’intéressante conférence qui
a eu lieu le 29 novembre dans cette
paroisse.
Hcoue politique.
ttnUe. — Les travaux du Parlement avancent très lentement. Plusieurs députés ont quitté Rome; déjà
bien des jours il n’y a pas eu de
séance publique, faute de travail prêt,
ou bien les députés n’ont siégé que
quelques heures. Le Sénat est obligé
de se mettre en vacance. — Le roi| a
reçu les députations des deux Chambres, qui lui ont piésenté la réponse
au discours de la Couronne. — Lord
Salisbury a eu une entrevue d’une
heure avec M. Métégari, nolie ministre
des affaires étrangères. Il a pu se convaincre, assurent les journaux, que les
représentants de l’Italie à la conférence
feront tous leurs elforts en faveur de
la paix tout en plaidant la cause de
la civilisation et de l’humanité, et tout
en demandant des garanties en faveur
des chrétiens sujets du Sultan. L’Italie
a su conserver son entière liberté d’action vis-à-vis de la Rus.vie, comme de
la Tiirtpiie et de l’Angleterre. Notre
ministre ne croit pas à la nécessité ,
en vue du but à atteindre, de l’occupation d’aucune province turque de la
part des troupes éti;angères.
Qweatto»» tt'Orient. — Rien de
nouveau; la conférence doit-être réunie
et les armées russes avancent vers la
tVonlière turque, soit en Europe soit
eu Asie.
JFrnnee. — A la suite de plusieurs
échecs subis à la Cbandu e et au Sénat
par le ministère , et surtout jiar son
président M. Did’aure, la Fiance est en
])leine crise ministérielle. — M. Dufaure
a eu le tort, selon nous, de pencher
beaucoup trop vers la droite cléiicale,
soit dans la discussion du budget des
cultes, comme aussi déjà dans celle
de l’ambassadè auprès du pa[»e et dans
la présentation du projet de loi sur
les enterrements civils.
A ce propos nous extrayons de YUalie.
ce qui suit:
L’opinion publique en France se
préoccupée , depuis trois ans, d’une
question qui paraîtra bien extraordinaire en Italie : c’est la question des
enterrements civils. En Italie on ne
croira jamais que chez une grande
nation comme la France il puisse arriver ceci ; — un individu, quelquefois
un grand citoyen, une gloire nationale,
fidèle aux convictions de sa vie, exprime la volonté que ses funérailles
aient un caractère purement civil. —
Eh bien ' par ce seul fait les autorités
civiles et militaires refusent à cet enterrement toute espèce d’honneur ; l’enterrement doit être fait d’une manière
honteuse et clandestine. Les honneurs
militaires qui, d’après les statuts de la
Légion d’honneur, sont dus à tous les
légionnaires sans distinction, sont refusés d’une manière outrageante aux
morts enterrés civilement; ces enterrements sont appelés même officiellement des «enfouissements»; l’Etat
affiche son mépris et sa haine pour
les citoyenequiontdes convictions contraires aux cultes sanctionnés et rétribués par lui. C’était bien la peine vraiment de faire tant de révolutions,
d’organiser une république pour échouer piteusement devant une question
d’enterrement, qui est incompréhensible dans les états monarchiques comme
la Belgique et ritalie.
Certes nous savions quelle est la puissance du parti clérical en France; nous
n’ignorions pas non plus quelle est son
influence sur l’armée, dans l’adrninisIration et dans la magistrature ; mais
la {question des enterrements civils
en dit plus que les facultés catholiques,
plus que les aumôniers militaires,
plus-que toutes les autres preuves de
l’envaîussement de l’esprit réactionnaire dans le monde officiel de la
France.
Vaitége «#c JRrigueraa. — Le
gén. Corte a opté pour Rovigo et exprimé à notre Collège sa reconnaissance.
Sapeimncflo ! et cela malgré les assurances les plus positives d’acceptation
qu’on nous donnait de sa part.
Annoiicos.
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et aux Ecoles élémentaires.
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