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Année Septième.
9 Déceraflare 1881
N. Í8
LE
ÉCHO OES VALLÉES VAUDOtSES
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serti témoins. Actes 1. i
Suivant la vérité avec la charité. Kp. ] ,15,
Ou s'hbonne :
PRIXP'ABBONNKIVlKNTPARANj
Îlalie - . ■. Ij ■ 3 i
Tous les pays cU rOïiion I
fî© poste . . . ' Pour l'A'ÆiiîrieïiPauBvireau fl'Afl
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Pour la RKDACTION adresser ainsi ; A la Direcfjou du Témoin » Poniaretto (PineroJü) Italie.
Pour I'ADMINISTRATION adresser ainsi : A l'Adminiatrarion du î'eniQiin, retna.relto . Pineroli'J Italie
i^oiniGnti.li*e.
S Décembre, — Cuérissons-oous de
noire manque de snile! — Covreupondnnee. — Pourquoi jo m'absliens. — Les
500 francs do la veuve. — ¡Voifcciie,s veligieiiae.^. — Revue polilique. — Souscriplioil. — Auowioes. -,ïr«r-3
O Déoomlbr'e.
Le Témoin du 48 novembre contenait un petit article, dû à la plume
d’un de ses rédacteurs, et ayant pour
litre: Une rnalttdie dont les Fomdois sont particulièrement atteints.
Kn lisant les deux correspondances
que nous publions ci-après, 1 auteur
de cet article éprouvera un sentiment de légitime satisfaction, car
l’une et l’autre semblent donner
leur entier assentiment à ce jugement plutôt sévère porté siii* le
peuple vaudois tout entier.' Si à
notre tour nous rappelons ce jugement ce n’est pas précisément poulie contredire, puisque, dans de
certaines limites, nous sommes prêts
à y souscrire, mais uniquement pour
alléguer à la décharge des Vaudois
quelques circonstances ^atténuantes
propres, croyons-nous, à atténuer
la portée trop générale et trop absolue de rapprécialioii dont il sfagit.
Et tout d’abord il ne faut pas oublier que, grâce à Dieir, les pasfenrs
et ministres parmi nous ne Sôîit pas
l’Eglise et que, quelque grand que
soit leur amour du progrès, ils
ont généralement la bonne habilnde
et le sincère désir de ne pas marcher seuls et pour '^’inquiéter si
ceux dont ils sont les condivctenrs
les suivent d’un peu près. Or la
population de nos vallées, est composée, pour les neuf dixièmes, d’agriculteurs un peu plus instruits,
nous l’admettons sans peine , que
d’autres populations pareilles, mais
ayant peu de temps à consacrer
à la lecture et à l’étude. Gproipe
tous les montagnards, les Vaudois
sont essentiellement conservateurs et
peu disposés à faire bon acciieil
aux innovations, quelles qu’elles
soient, même à celles dont ils retireraient des avantages matériels. Lors
doue que le Synode a décrété quelque règlement nouveau, ou adressé
aux paroisses quelque recomandation, il ne faut pas s’attendre à ce
2
J86.
que les décisions synodales, môme
les plus excellentes, soient aussitôt
comprises, acceptées et respectées;
s’il ne s’agissait que de coraballre
les objections et de réduire au silence les contredisants, la choseserait assez facile; mais quand il
faut, pour que la mesure adoptée
produise tous ses effets, que la conviction de son excellence pénètre
dans les cœurs, la chose est bien
différente. G’est un travail de longue
haleine qu’il serait imprudent de
vouloir brusquer, un travail de patience et de persévérance dont on
n’est pas absolument incapable parmi
nous.
Et d’ailleurs avons-nous besoin de
rappeler que nos Synodes eux-raômes
sont loin d’avoir été des modèles
quant à l’espril de suite? Que de
propositions présentées et éloquemment défendues par l’un ou l’autre
des membres que l’Assemblée synodale écoutait le plus volontiers ont
été, nous ne dirons pas escamotées,
mais emportées par surprise et par
entraînement, pour tomber dans
l’oubli au bout d’un an ou deux!
Tels membres de nos Synodes, riches
en belles théories, mais perdant
trop aisément de vue la pratique,
c’est-à-dire les voies et moyens, nous
ont entraînés, de la meilleure foi
du monde, dans des diffîculaés dont
il n’a pas été facile de sortir, si
même nous en sommes délivrés.
■Et quand on s’aperçoit que la voie
dans laquelle on ^est entré est sans
issue, il est prudent de rebrousser
chemin au risque de mériter le
reproche de manquer de suite. —
Avant d’être en droit d’exiger des
Vaudois cet esprit de suite que
l’on voit leur manquer, il faut les
avoir convaincus de la nécessité,
ou de rutilité de ce qu’on leur
demande d'approuver et d’adopter.
Quand on a réussi à faire pénétrer
cette conviction dans leur intelligence et dans leurs cœurs, nous
sommes persuadés qu'ils sauionl
être tenaces et persévérants comme
l'élaienl nos pères. — Que les vieux
parmi nous se souviennent de ce
qui s'est passé de 4846 à 4 848,
alors qu’on s'est donné la j)eiiie
d’éclairer la population de nos vallées.
Et même plus récemment, dans
la question si débattue de la libre
nomination des pasteurs par les
paroisses, après bien des années
d'étude et de discussion, la mesure
n'a-l-elle pas été adoptée et appliquée depuis lors sans l’ombre d’opposition? — Ei \es Ecoles du dimanche dont les commencements ont été
si humbles, ne se sont-elles pas merveilleusement développées et augmentées, grâce à l'insistance de nos
Synodes, à l’incessante activité des
pasteurs et instituteurs de plus en
plus' soutenus et secondés par la
population toute entière?
Nous pourrions ajouter ericoi'e la
libéralité chrétienne dans laquelle
nos progrès sont incontestables, tellement que l’on peut affirmer sans
exagération que les vallées donnent
maintenant pour toute sorte d’œuvres
chrétiennes ou philantropiques quatre
ou cinq fois plus que vingt ans
passés.
Mais nous voulons observer encore, avant de finir, que môme à l’é-.
gard des objets indiqués dans l’article
de notre cher collaborateur , nous
ne méritons pas, aux Vallées, autant du moins qu’il s^emble le croire,
le reproche de manquer de suite.
L’excellent travail de notre ami,
Monsieur le pasteur de Rorà, n’est
3
-387.
pas demeuré sans fruit, pas plus
que celui de noire frère monsieur
le pasteur de Si-Germain. La question du Caléchuménat est plus que
jamais à l’ordre du jour, chez les
pasteurs, au sein des Consistoires,
et auprès de la meilleure partie de
noire population. De ce travail trèssérieux soriira en son temps loul
le fruit que nous sommes en droit
d'aitendre. Quant à la question de
la discipline, que le Syuode a déclaré
vouloir remettre en honneur, cl sur
laquelle nous possédons le ^ beau
travail de monsieur Bosio, I on se
tromperait beaucoup en supposant
que nul ne s’en inquiète, ni ne s en
occupe. — Mais c est ici surtout
qu’une prudente lenteur est commandée à ceux qui sont déjà convaincus, pour faire pénétrer leur
conviction dans quelque nouvelle
intelligence. On a beaucoup parlé
ces temps-ci sur ce grave sujet, et
nous attendons avec confiance que
tout ce qui a dû se dire dans les
examens de quartier ne 1 ait pas
été en pure perte.
«uéi’issfliis-iifliis
(le noire nuinqne île suile 1
Le Témoin, tout petit _qu il est, a
déjà mis en avant plusieiir.s elioses
véritables, justes et utiles. U a publie
dernicrement une vérité qu il est bon
de ne pas laisser passer inaperçue. Il
a noininé une maladie qui nous einpêche de faii'c beaucoup plus de progrès
que nous n’en taisons. Cest le inunrpic
de suite dans les choses que nous avons
entreprises. C’est un mal qu il est lacile
de conslaler, .Mais une lois le mal
conslalé, afin de ne pas être inconséquents, nous devons lous uiellre la
main à l'œuvre pour nous oip guérir.
El particulièreineiiL ceux qui ont le
plus d’intelligence, de force de volonté
et qui voient le plus clairement ce
qu’il ÿ a à faire, loul en s’aidant du
peu de lumières et de forces de leurs
collègues, doivent se mettre à la tête
et faire marcher tonte la' colioiie d’un
pas ferme et résolu.
Ainsi nous avons besoin que no.«
caléebumènes soient beaucoup mieux
préparés. Il nous faut les savoir instruits et pieux. L’on s’est déjà beaucoup préoccupé et aussi occupé d’eux,
mais il est évident que nous n’avons
pas encore ce que nous désirons.
Le nmiiéro 45 du Témoin , dans le
but d’élever le niveau des connaissances bibliques propose la mesure
suivante: avant de commencer l’enseignement caléchétique les consistoires
soumettraient à un examen les jeunes
gens qui se présentent pour le suivre.
La proposition peut être discutée avant
qu’un prochain Synode la fasse passer
avec entrain et a la hâte dans ses*
actes. ¡Nous pouvons même faire plms',
et préparer le lerrain pour qu’elle
devienne non une forme de plus, mais
uncréalilé, une irislilnlion utile à nos
églises. Une de nos conférences a déjà
fait quelque chose dans ce sens par le
fait qu’elle a nommé une commission
chargée de Iravailier et de faire travailler à un petit ouvrage sur la Genèse
et-St-Luc. Ce travail, si nous avons bien
compris, doit être fait de telle manière
qu'il soit un aide aux écoles de quartier, aux écoles du dimanclie cl aux
familles écartées, dans l’élude de ce.s
deux livres de la Bible. Il consliliierail
un minimum de connaissances bibliques qu’il l'audrail avoir pour êire
admis comme caléchurnônc.
Voilà une première chose à laquelle
nous devons nous appliquer, alin de
ne pas manquer de suite. Avec et
après celle-là il on vioiulra d’autres.
Corrcopoïtbancc
novembre
il/oH.Si'enr le lîêdacleur,
J'ai élé happé par les observations
pleines de sens (pic contient un article réccmmeiU publié dans le Témoin
4
'vw^n.n/^~^.rv^/vvv^rt.•v^■r^/w^ívv^l^s/v^>^/vvv
au fbjet d’une maladie de l’espril vaudois: pas dé suile dans les .idées.
Amis fel ennemis onl vu la chose depuis longtemps; mais, comme de juste,
nous sommes les derniers à nous en apercevoir. Cependant mieux vaut lard que
jamais, quand il s’agit de se corriger;
aussi^ voudrais-je, moi aussi, être informé, enlr’autres choses, des agissements de la nouvelle Société d’histoire
Vandoise^ à laquelle je suis très-honoré d’appartenir, mais qui n’a plus
donné signe de vie , ne fûl-ce que
pour planter quelques jalons et pour
frayer tant bien que mal, une voie
quelconque, on pour inviter :'i commencer, ibi vcl uhi, le défrichement
d’un lopin de terre. J’ai attendu de
longues semaines , un mot d’ordre,
vaine attente, pas même un signal !
De guerre lasse, je prendrais la libel lé
de faire Observer que le programme de
la Société est très vaste, il est vrai, et
îpiè l^On peut éprouver quelques ¡embarrâa ditns le clioix des matières;
mais l’es'sChtiel osl de commencer,
n’importe où. Pourquoi ne cornmencerail-on pas, tout bonnement, par
i’éiutie de nos dialectes‘l Vous le .savez mieux que moi: il y a là une
mine inexplorée; et si nous voulons
séi'ieusement tirer au clair mainte
question relàlivc à nos origines, m’est
avis qu’il faut entamer celle élude
sans retard, avec une bonne méthode
et à l’aide de tous les secours que
peut nous fournir la philologie des
langues romane.s.
Qu’on ne dise pas que nos dialectes
sont trop insignifiants; il n’y. a rien
d’insignifiant dans la l'acuité du langage, et les patois les plus obscurs
et les plus négligés n’en ont pas
moins de la valeur comme documents
de l’histoire. Je pourrais vous citer
une importante publication. V Archivio glollologico italiano, edilée par le
prot^ Ascoli de Milan,'' où tes dialectes
de rilalie sont étudiés avec un soin
jaloux, jusque dans leurs plus petites
ramiiicalions. Rien que de ce côté,
nous ferions une œuvre patriotique ,
éminemment mile à nôus-mêmes et
aux gens studieux, qui seraient charmés d’avoir des renseignements puisés
à bonne source cl sur les lieux
même.?, ,
Avant tout, de la méthode et encore
de la méthode. Nos dialectes ont besoin d’être soigneusement classés, puis
comparés enlr’eux et avec les dialec•les circonvoisins. Il importe de savoir
si, au point de vue du langage, nous
formons un peuple à part, et quelle
est notre caractéristique. Il nous faut
pour cela des travailleurs et des collectionneurs , dans chaque paroisse au
moins, si non dans chaque commurte.
Ne pourraient-ils pas, ensuite, s’organiser en deux groupes ? Je dis à dessein deux groupes; car il y a évidemment dans nos vallées deux groupes
principaux ; celui des dialectes du
Val Saint Martinel Val Pérouse (Pramot y compris ), et. celui du Val
Péli.s (Praruslin y compris), qui se
distinguent à première vue par l’emploi des deux affirmations oui et si.
Faisons un pas de plus: dans chaque
paroisse, il existe un foyer central où
chaque dialecte se présente sous une
forme plus nellemenl caractérisée ;
c’e.sl ce type qu’il convient de fixer,
quant à. la grammaire cl quant au
dictionnaire usuel, car on ne peut exiger que l’on tienne un compte parfaitement-exact de toutes liés nuances
intermédiaires. Dans la Vallée d’Angrogne, par exemple, le vrai type se
doit chercher au delà du Vangie aux
quartieis du Serre et de Bonne-Nuil.
Une fois ce premier résultat obtenu,
il faut comparer ces divers types les
uns aux antres. Ne serait-il pas très
facile de dresser un petit vocabulaire
dans le genre de celui de Pautex,
disposé en autant de colonnes que
besoin est? En y ajoutant une transcription de la mòla Leiezon dans les
dilférents dialectes reconnus comme
typiques, nous aurions une base toute
trouvée pour l'étude comparative, soit
au point de vue grammatical, soit au
point de vue lexicologique.
J’aimerais aussi que l’on voulût recueillir soigneusement les noms des
localités. 11 y a là bien des choses intéressantes à noter, et bien des termes
à expliquer. J’ai sous les yeux une
dissertation de l’éminent prof. Flecliia
5
»✓'✓VA/'/' /S/\AAA/V/WAA/VAA>
.389
'/W vAA/WWv/Ví'✓’
(de Turin ), inlilulée: Di alcune forme
dei nomi locali deU'Italia superiore
(Turin 1871). En voici un léger aperçu.
Le savant linguiste passe successivement en revue les noms en ago et igo,
en asco, en ate, en^engo et rnsro. —
La moitié, à peu-prés, des noms en
ago (en tout plus de 400), appartient
li la Lombardie;’par leur nombre et
par leur ancienneté, ils forment la
classe plus importante; c’est une terminaison celtique, n’ayant aucune signification spéciale. En Piémont, elle
ne se trouve que sous la forme tronquée; ,íl]7Ííé pour Agliago, Bïmrzèpour
Bianzago, Cava/jà pour Cavagliago, Ciriè
pour Ciriago, etc. Ce sont presque tous
des noms d’origine latine. En Vénétie
c’est la forme igo, qui prédomine, et
qui en Piémont se présente dans le
nom de Leini pour Leinigo. Avonsnous, dans nos Vallées, des’terminaisons de celle classe ?
Les noms en «sco (environ 250,) appartiennent pour la moitié au Piémont;
et il s’en trouve une quarantaine en
Ligurie. Nous avons là aussi, une terminaison d’une très hante antiquité,
probabieraent ligui'ienne , greffée ,
comme la précédente .sur des noms
latins ou italiques. Es. Airasca, Dricherasco, Osasco, etc., etc. — Nous
avons plusieurs noms de celle classe:
SubiasGO, à comparer avec Giuèiasco
(Lac Majeur), pour Jcmídsco! |( de Jovius); Pinasca (la vallée des pins ,
compris PineroHuni)', Gerniapasca, a
comparer ovecj\Gernwgnago^ (Lac Majeur). ■— Dans un document de I année 115 av. G. (Gênes), il n’y a pas
moins de quatre fleuves ou rivières,
appelés Vmelasca,Neviasca, veragtasca
et. Fuklasca. El à Pinasca, il convient
aussi de comparer les noms de.s vallées Verzasca , Anzasca\, Olgellasca ,
Olgiitsca, etc.
Les noms en aie (pins de 200), ap'
parliennent presque tous a la Lombardie. Mais nous avons l’exemple du
nom de Rorà, anciennement liorale
ou Paralo, forme lronquee de Hooorallini pour Hoboretuni (de robur, —
l’ouvi'c). Ici c’esl l’analogie du latin
qui se démontre.
Enfin, les noms en engo, ingo, très
nombreux en Piémont et en Lombardie, trahissent une origine germàbiqiie, et ne se l'encorllrenl pas avant
l’époque des Longobards et des Francs.
En allemand , c’esl une terminaison
très fréquente (ink, ing). Elle a servi
à former plus de 200 noms de beux,
sans compter les noms propres devenus
noms de famille. Ex. les Eorenco ou
jRoreiîgio (de Rorà), les Marimengu,
etc. — Nous pouvons citer, chez nous
la Berienga, propriété des Beri; les
Boussenc.
Excusez, cher Mortsieur, la longueur
de celte lettre; j’étais pressé d’indiquer une espèce de programme pour
une branche spéciale de recherches
historiques.
Votre dévoué A. Revel.
(Niiirquoi je m'absliens.
••
C’élail, il y a quelque vingt ans,
alors que les vaisseaux venant des Indes, étaient plusieurs mois en roule.
L’un d’eux ramenait un jour en Angleterre de nombreux passagers qui
pour tromper la longueur de la roule,
résolurent d’organiser un théâtre a
bord. La chose réussit à merveille, et *
le temps passait joyeusement entre
les répétitions dramatiques , et les apprêts des costumes.
Parmi celle joyeuse société était une
belle, brillante et spirituelle jeune
dame , dont les propos piquants et
moqueurs avaient souvent amusé le
salon et l’équipage, au détriment d’un
officier de distinction, qui avait décliné avec autant de courtoisie que de
fermeté , l’honneur de prendre’paiT à
ces divertissements communs.
Soyez tranquilles, avait dit un
jour la brillante jeune dame à son
cercle, nous rirons joliment de lui ce
soir !
En effet, au dîner, comme on ve-nait de servir le dessert ;
— Colonel R., s’écria-i-elle , auriez
vous la grande bonté de nous dire un
peu ce que voire .sagessef trouve de
6
....390^
ioonvais il nos innocenls plaisirs, el.
en quoi vous pouvez bien les (roiivcr
coupables ?
— lîxcusez-moi , madame , répondit-il, mais je n’ai aucun droit de juger, vos actions. Si pour ma part je
m’abstiens de ces plaisirs qui voiis
charment tant , c’est tout simplement
parce Cjueje trouve qu’après m’y être
mêlé, je ne puis plus prier ni lire la
parole de Dieu avec fruit.
— Bonté divine! s’écrie la jeune
femme en éclatant de rire, vous m’é.tonnez beaucoup, colonel. Quant à
moi, je puis dire mes prières tout
aussi bien après le théâtre qu’après
un sermon.
— J’en suis fâché pour vous, madame , reprit le jeune homme.
La brillante jeune femme n’ent plus
rien à dire, et cliacun demeura grave.
(La Femme).
Les SOO francs de ta veuve.
Une veuve qui avait recueilli un
petit héritage de son mari, voyait
avec peine que la piodigalité de ses
...V''- deux garçons faisait disparaître rapiJl'* dement ce qui élait nécessaire pour
sa subsistance. Désirant sauver aumoins quelque chose de ce naufrage,
elle résolut de donner 500 francs pour
l’oeuvre des Missions. Ses garçons, qui
n’aimaient ni le Seigneur, ni sa Parole , ni ses Missions, furent irrités et
dirent à leur mère qu’il aurait valu
autant de jeter cet argent dans la
mer que de le donner pour les missions.
— Supposez donc que j’aie jété mon
pain sur la surface des eaux, répondit
l'a mère, la Parole de Dieu m’assure
qu’avec le temps je le retrouvei ai. (EcGles. XI. 1).
Ces jeunes gens que ne retenait plus
aucun frein , ayant dépensé tout ce
qui restait de l’iiérilage, allèrent s’engager dans un régiment el furent
envoyés dans l'inde. Ils vécurent là
bien isolés , mais le Seigneur avait
arrangé le.s clioses de manière qu’ils
halùiassent non loin d'une station missionnaire.
L’aîné fut amené à la repentance
de ses fautes et fut converti au Seigneur, qui peu de temps après le
rappela auprès de lui.
Un soir, après que la pieuse veuve
eut soupé el pendant qu’elle ouvrait
sa vieille Bible de famille pour faire
le culte , la porte fut doucement ou
verte el un jeune homme entra. C’élail le fils cadet delà veuve, un vrai
enfant prodigue revenu îi la maison
maternelle. Il raconta comment lui
aussi s’élaii converti el comment Jésus
avait effacé ses péchés. Son récit lit
connaîire clairement (pie les missionnaires avaient été les inslmmenls de
la conversion des deux frères.
— Que je suis heureuse d’avoir
donné pour les missions, dit la mère,
j’ai jeté mon pain sur lia'surface des
eaux el avec le temps je le retrouve,
Gher'lccleur, tu peux avoii'quelqu’un
des tiens soldat, ou en service dans
ce champs où travaillent nos évangélistes. Donne selon Ion pouvoir pour
l’évangélisation , ce que lu donnes ne
sera pas perdu, mais avec le temps
ie^’Seigiieur le le fora relrouvei'.
Âowtjclles rclu\tcu0C0
Italie — La vente annuelle destinée à procurer des ressources à la
Société des Demoiselles proleslanles pour
la proleclion de l'enfance pauvre qui
existe à Turin, depuis l’année 1858,
aura lieu D. V. les mercredi el Jeudi
Î4 et Î5] décembreîcovratu, dans une
des salles d'école de la maison paroissiale, 15, via Pio V. H résulle
du compte-rendu annuel publié à
celle occasion, que! dans le cours du
dernier exercice ta] société a dépensé
la somme de fr. 5277,21 cent, à répartir comme suit; rembours du déficit de 1880 fr. 459,72; portion assignée aux Arligianedi Valdesi francs
800; nourrissages el pclils subsides
de francs 500,95; subsides plus considérables destinés â acheminer, dans
7
(tnej carrière uLile, un certain nombre d'enfants, garçons et filles Irancs
762,50 cent.; vêtements, chaussures
et objets de literie Irancs '1094, bons
de pain, farine, bois et remèdes consistant surtout en huile de ioie de
morue, fr. 578,04; envoi à la^ montagne, pendant 3
18 enfants maladifs, fr. 667,60. Soupe
distribuée, pendant 3 mois de l’hiver,
aux enfants de l’école cnianline, et
arbre de Noël, pour tous les enfants
de nos écoles li'. 358,40, itais d un*
pression IV. 46. Qui dira que ce n est
pas là de l’argent bien et utilmenl
employé?
France. — Au nombreJdes projets
de loi récemment déposés et pris en
considération par la Chambre des Députés de ce pays, figure celui de
M. le député Boyssel, appuyé par plus
de 80 de ses collègues: portant aorogatipn, à parlir du premier janviet
1883 du Cowcordiïi et des articles orijaniqnes. A parlir de celte date, dit
l’article 2 du projet, « ni le culte
» calliolique, ni aucun autre culte, ne
» seront reconnus ni subventionnes pai
» l’Etal et aucuns privilèges de dele» galion ou d’honneur ne pourront leur
» être conférés ». be projet est excellent, mais les cliances d adoption sont,
para’îl-il, très-petites.
~ Les facultés de Théologie, aussi
bien catholiques que prolestanlos, sont
gravement compromises par le projet
que l’on prête au nouveau ministre de
l’instruction publique des cultes, monsieur Paul Berl, projet qm consisterait
tout simplement à les laire passer du
premier de ces deparlemenls dans le
second. La conséquence de ce passage
pour les facultés serait celle-ci. qu elles
perdraient leur caractère universitaire
(par conséquent la faculté de dcliviei
des diplômes de licenciés ou de docteurs en théologie) pour être assimilées
au grands séminaires catholiques ne
délivrant que des certificais d étude.
______ La réorganisation de la Consistoriale de Paris, sur des nouvelles hases
destinées à assurer aux Imraux la
.possession,.d’un ou deux des temples
de la capitale, réorganisa U on depuis
longtemps à l’ordre du jour dans les
hureaux du ministère des Cultes, semble être à la veille d’aboutir. Aucuns
vont jusqu’à dire que le décret destiné à l'ellecluer est déjà tout préparé
et ne lardera pas à paraître.
■ Amérique. — Un journal catholique
de ce pays, le Catolic lélégraf, reconnaît que « si l’Eglise catholique, avait
su retenir dans son sein tous ses enfants, elle^complerail aujourd’hui, aux
Etats-Unis, de 20 à 25 millions de
membres, tandis qu’elle n’on a que 7
millions ».
Il attribue en grande partie ces perles à l’inlliiencc des écoles publiques.
Nous croyons que celle des écoles du
dimanche compte aussi poui' une large
part dans ce résiillal.
Eeiiue plitiquc
Miatie. — La Chambre a commencé
l’examen du budget du ministère des
affaires étrangères; à cette occasion
ont eu lien des interrogations et des
interpellation.« sur la politique du cabinet, sur la queslion de la Tunisie,
sur le voyage royal à Vienne et tout
spécialement sur l’altitude de l’Allemagne vis-à-vis du Vatican et sur les
paroles sevei'ès et peu bienveillantes
prononcées pur Bismark sur l’Italie ,
le 29 novembre dernier, à la diète de
l’Empire. — Bismark fait en Allemagne, comme Gambetta en France,
de la politique opportuniste. Dans
l’intérêt de sa politique financière ,
que combattent les progressistes allemands , il a fait une charge à fond
contre les progressistes de tous les
pays, même contre le régime parlementaire et conslilulionnel. h l’égard
de l’Italie il a eonslalé que les gouvernements , qui se succèdent rapi dement dans notre royaume , tournent
toujours plus à gauche et il a affirmé
que les progressistes conduisent à la république. — Minghelli dans son discours . sur la polilique élraiigèie ,
jugé généi'alemem favorable au mi
nislère, a dit que Bismark est parti
8
SOUSCRIPTION
en faveur des Vaudois de Freysdnière
J. P. Micol pasteur
M, P. Gril du l'orl de P.
Mt P. Aug. Micol du Pér
M' J. P, Pons, pasteur
M' H. Bosio, pasleur
M. le proi. Olivet .
Souscription précédente
. L. 5 —
. , » 2 ier » 1 50
. n 5 . 10 —
. » 2 . 160
^»«^Vv\/wvw\rwvWV\A/\A#uwwww%/\^%/\#‘WWk/,/wvVWWC/s.^v/V^\r«/\/w%/\/\/\/CA,^Vv 392^
dans ses apprécialioRs de la politique
italienne d’un faux point' de vue.
Le parti clérical jubile des déclarations de Bismark et plus encore des
dispositipns favorables au St. Siège ,
dont Bismark et l’Empeieur d’Allemagne font preuve ces derniers temps,
dans le but de gagner à leurs projets le parti catholique du centre qui
compte plus de 100 représentants à la
diète. Il est question d’une manière loulà-fail positive de faire la paix avec
le pape et d’envoyer à Rome auprès
du Vatican un ambassadeur de Pru.sse.
Üa assure de plus que Bismark encourage le pape à quitter Rome, où
on lui ferait une position intenable ,
et à se réfugier A Falda, tout cela
pour susciter des embarras nu gouvernement italien, pour amener le rétablissement du .pouvoir temporel et en
dernière analyse pour gagner les caiboliqiies allemands et pour avoir une
niajorité dans la diète de l’Empire, car
il n’est pas probable que Bismark se
soucie beaucoup du pape.
Angleterre. — L’Irlande qui semblait s’appaiser est encore et de nouveau eu ebullition. Les paysans se
refusent à payer les fermages.
'foTAL L. 185 50
Nous empruntons au journal la
Fdtnilie les paroles par lesquelles il
annonce celte publication déjà si connue aux Vallées.
« Le vaillant et infatigable Agent
des Ecoles du Dimanche est déjà là
avec sa riche provision d’étrennes,
qui, comme toujours, vont faire la
joie de nos enfants en celle époque
si intéressante de l’année. Puissentils graver dans leurs cœurs les excellents enseignements qui leur sont donnés sous tant de formes, avec tant
de d’amabilité et de grâce, avec tant
d’amour pour leurs âmes immortelles!
El que les parents, secondant les
efforts des amis de leurs enfants, et
comprenant qu’il s’agit de ce qu’ils
oiU de plus précieux au monde, veillent à ce que toutes ces bonnes lectures ne glissent pas sur le cœur de
ces enfants sans laisser aucune trace.
En vente à la Librairie Chianlore et
Mctscarelli, à Pignerol:
P. Gilles: Histoire des Eglises
Vaudoises, 2 vol. Prix 5 fr. — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
H. Arnaud: La Glorieuse Rentrée des Vaudois dans leurs vallées
en Ì689. 1 vol. Prix fr. 1,60. — Le
port en sus pour les pays de' TUnion
postale.
A-iitiorjiCiefs,
__ U
Etreimes pour U jeunesse . L. 0 30
Klrennes pour les enfants . » 0 20
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des Ecoles du dimanche,, . rue de- la
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Le 100, fr. 22 50, 15. et O-rÿ
Les mêmes ouvrages se trouvent en
dépôt chez M’’ Lanlarel pasleur au Pornarel, et sont remis aux mêmes con- ^
dilions.
Chez le même Pasleur de Ponjaret:
Choix de Cantiques pour les Eco
les du dimanche, nouvelle édition avec
supplément. Prix: 40 cenl. — et ,30 fr.
les 100. „
Ernest Robert, Gérant et Adminishateui
Rignerol, Imp. Chiaulure et Mascarelli.