1
Année Dixième.
PRIX D'ABONNEMENT PAR AN
Italie . . , . ij. 3
Tous les pays He l'tinion
de poste ... » D
.Amérique . . » 9
On s'abonne :
Pour l'/tuérient' cliez
pasCenrs et les libraires de
'l'orre l’ellice.
Pour î’ifficitevici/i'au Rureati rt'Adtninisttation.
N. 21.
23 Mai 1884
On ou plusieurs numéros eépiirés,î Hemtfèdé^ avant le ti«»
r^ge 10
/VnnoDoes : iSyenjgros par ligne,
fjfls envois font par
lettre recùnMandèe ou pur
martflliïis sur le Knrâau-de Pe^
rosa ArijerHifUi,
four la rédaction s'adresser
ainsi : A la Direction du Témoin,
Pomaretto (Pinerolo) Italie.
Pour I’ADMINISTRATION adresser ainsi; A l'Administration du
^ r Pomaretto (Pinaroioj
Italie.
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LE
ECHO DES VALLEES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
E«h« mf aeret lèmoina. Aotks l, S.
i'UiUfiiU fa vérité avec ia charité. Ifipu îy, Jb
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—«
i^onimal re.
Le découragement. — Conférence du
Val Si'Martin. — Ou d’oscot, un fai do fais.
Nouvelles religieuses. — Revue politique. —
Annoncé.
II
Celui-lii seul qui n’a mis son
cœur à aucune entreprise sérieuse,
qui n’a mis la main à aucune œuvre impprtante h ses propres yeux,
ne s’est jamais exposé au risque
de connaître le découragement.
L’indolent, le paresseux , le lâche
n’y sont pas sujets ; mais l’homme
entreprenant, courageux, intrépide, le rencontre infailliblement,
une fois ou l’autre , et même plus
d’une fois sur son chemin. Le regard ardemment fixé sur le but
lointain, et d’ordinaire très-élevé,
qu’il se propose d’atteindre, il
oublie volontiers les difficultés et
les dangers dont la route est semée, les travaux cà endurer, les
luttes à soutenir, il s’élance har
diment et joyeusement dans la
carrière et d'un premier élan il en
parcourt un espace considérable.
Les premiers obstacles , oollines
â pentes douces, ou humbles ruisseaux , sont franchis sans effortis ;
il en faudra d’assez modérés pour
surmonter les difficultés qù’il rencontre le lendemain et les jours
suivants. Malgré la satisfaction
causée par ces premiers succès
et quoique le courage ne faiblisse
pas encore d’une manière sensible,
la fatigue commence â se faire
sentir et l’on soupire après une
route plus unie où l’on puisse reprendre une course moins pénible
et plus rapide pour toucher bientôt au but.
Au lieu de devenir plus facile,
le chemin lui apparaît hérissé de
difficultés nouvelles , plus grandes
que celles qu’il a déjà vaincues.
Pendant quelques jours'encore il
avance, il lutte, il combat, mais
avec des forées toujours plus languissantes c^avec toujours moins
de confianc ' dans l’heureuse issue
2
-^162
de son entr^ise, jusqu’à ce qu’enfin, à l^B^d’une véritable montagne à^^Brchir, son courage l’abandoBtne, il s’assied tristement,
prêt • à,i^enoncer au prix de la
courëe.
Si cet homme que nous voyons
ainsi découragé est à la poursuite
de la,gloire, ou de la puissance,
ou des^^richesses périssables, et si
son caractère est fortement trempé, il est à-peu-près sûr'qu’il se
relèvera bientôt pour reprendre
sa marche avec un redoublement
d’énergie et pour atteindre enfin
le but. Car si, à l’égard de l’administration égoïste des biens terrestres, les enfants du siècle sont
- plus prudents en leur génération
;,que les enfants de lumière (Luc
.syj j ;8)i l’on peut en dire autant
.qji^nf,à la persévérance opiniâtre
poursuite du but que se
|nropose chacune de ces générations. — Comment se fait-il que
l’enfant de Dieu soit plus facilement découragé dans l’accomplissement d’une œuvre essentiellement spirituelle, entreprise à la
parole et au service du Seigneur,
que ne l’est ^l’homme du monde
cherchant la gloire qui vient des
hommes et la possession de biens
terrestres et corruptibles? C’est
que le chrétien marche par la foi
et n’est généralement soutenu que
par elle, n’ayant du courage et
des forces qu’en proportion de sa
foi. Il sait, il est vrai, qu’il est
environné d’une gran’de nuée de
témoins (Héb. xii), mais ces témoins sont invisibles, et ce n’est
aussi que par la foi qu’il les contemple et que leur exemple l’en
courage et le fortifie. Il est vrai
encore que les chrétiens ont le
devoir de s’encourager et de se
soutenir les uns les autres. Mais
il n’est pas rare que le serviteur
de Jésus-Christ se trouve isolé,
ignoré et comme abandonné du
monde entier, connu et encouragé
uniquement de son Maître, si même il n’est pas en butte à la haine
et aux^outrages des ennemis de
l’Evangile. C’est alors surtout qu’après avoir longtemps et vaillamment résisté au découragement,
cessant un moment de regarder
à Jésus-Christ, le chef et le consommateur de sa foi, il se sent
faiblir; son âme est abattue au
dedans de lui, et dans la douloureuse conviction de son impuissance, il est sur le point d’abandonner une œuvre qui lui a déjà
tant coûté, sans profit, semblet-il, pour lui-même et pour le
maître qu’il sert.
Mais le Seigneur est fidèle et jamais il n’abandonne ni son œu^rre,
ni le serviteur qu’il a choisi pour
l’accomplir. Ses voies sont en
outre pleines de sagesse. Il ne
serait pas bon pour ce serviteur
qu’il à peut-être richement doué,
que ses travaux et ses combats
fussent constamment couronnés
d’un glorieux succès. Quelques revers , quelques humiliations lui
sont nécessaires pour le préserver
de la vanité et de l’orguéil spirituel, le père de tous. Après avoir
marché sur les eaux pendant quelques courts instants, à la parole
du Maître, Pierre commence à
s’enfoncer, et pousse vers Jésus
un cri d’angoisse. St. Paul a jugé
3
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qu’il serait utile à plus d’un de
ses frères de connaître une dispensation'mystérieuse du Seigneur
à son égard, dispensation trèspénible, dont il a compris le but
et à laquelle il se soumet bumbleinent. «Mais, dit-il, (ii, Cor.
XI], 7), de peur que je ne m’élevasse à cause de l’excellence des
révélations, il m'a été mis uneécharde dans la chair, un ange
de Satan pour nie souffleter, c’est
pourquoi j'ai prié trois fois le
Seigneur que cet ange de Satan
se retirât de moi. Mais le Seigneur
m’a dit; Ma grâce' te suffit, car
ma vertu manifesté sa force dans
l’infirmité ».
Et que la méthode divine d’éducation des plus grands serviteurs de Dieu ait de tout temps
été la même, c’est ce que nous
montre l’histoire des deux plus
grands prophètes de l’ancienne
alliance. Souvent déjà Mo'ise avait
été affligé des murmures et de
l’endurcissement du peuple qu’il
avait été chargé de conduire d’Egypte en Canaan. Mais un jour sa
patience se lasse, le courage l’abandonne et il adresse à son Dieu,
dans l’amertume de son âme, cette
plainte, étrange dans la bouche
d’un homme qui avait déjà accompli tant de choses, merveilleuses ; « Pourquoi n’ai-je pas
trouvé grâce devant toi que tu
aie mis sur moi la charge de tout
ce peuple? Je ne puis moi seul le
porter, il est trop pesant pour
moi. Que si tu agis ainsi à mon
égard, je te prie, si j’ar trouvé
grâce devant toi, de me faire mau^
rir, afin que je ne voie point inoii
malheur ». Nombres xi, 11. —
ternel a entendu ce cri de détr&i^e
de son prophète ; il intervient pour
alléger son fardeau en lui adjoignant soixante hommes d’élite
qu'il revêt de son esprit, et il
apaise les murmures du peuple
en lui donnant une abondance de
chair.
Le Thisbite aussi, qui l’aurait
cru? après la scène du ,Carmel,
a connu le découragement. Au
lendemain de ce jour, Tun des
plus mémorables dans l’histôire
du peuple de Dieu^ où, à la parole d’Elie, le feu descend du
ciel pour consumer son holocauste et la pluie retenue, à sa
parole, pendant trois ans et demi,
descend, toujours à sa parole, pour
faire cesser la famine qui avait
désolé Israël, le prophète de l'Eternel est tout à coup saisi de
crainte à l’ouïe des ^en^jp^|'* lé
Jésabel, et s’enfuitJe
Après avoir marché pendant une
journée dans le désert, il s’assied sous un genêt et demande
à Dieu qu’il retire son âme. « C’est
assez, dit-il, 6 Eternel, prend
maintenant mon âme, car je ne
suis pas meilleur que mes pères »
(i, Rois XIX, 4).
La peur est une mauvaise conseillère. Même lorsque l’on sait
que c’est le Seigneur qui est le
maître souverain de la vie et que
lorsqu’il en demande le sacrifice
il n’est jamais permis de reculer,
le soin de sa propre conservation
ne conseille pas beaucoup mieux.
Il y a un couràge tout-à-fait humain, inné chez quelques-uns,
conqui.? par d’autres au milieu des
4
"104 -....
•r-(víWMym ^í fl o fl A.
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dangers qü’üs ont heureusement
surmontés. Comme l’homme intrépide a une énorme supériorité sur
le poltron, il vaut la peine de faire
les plus grands efforts pour devenir courageux en présence des
dangers ordinaires de la vie; à
cet égard aussi l’exercice corporel
est utile. Mais il y a un courage,
le seul véritable, qui est un fruit
de l’Esprit de Dieu, tout autant
que la paix et la joie, la patience
et la charité. Ce courage là le
chrétien seul le connaît et peut
le posséder en abondante mesure.
C’est celui qui pousse à vouloir
ce que Dieu veut, à ne craindre
que de lui déplaire, à n’ambiiionner que son approbation, à
n’attendre que de lui seul la récompense qu’il promet, à veiller,
comme un bon soldat, à ne jamais déposer l’armure spirituelle
du chrétien, et à donner sans
ostehtatîoff, mais joyeusement sa
vie pour le service de son Maître.
Comme la paix du cœur, ce courage a besoin d’être constamment
multiplié par la communication
du St. Esprit.
C’est lorsqu’on s’imagine en
avoir reçu une provision suffisante
pour un temps très-long, que l'on
néglige de s’en repourvoir sans
cesse à la bonne source, que l’on
s’expose au découragement. Le
racheté est plus que vainqueur
dans tous les combats qu’il est
appelé à livrer, mais ce qui lui
assure la victoire ce h’est ni sa
force ni son intrépidité; c’est uniquement la foi en Celui de qui il
est aimé, '-^’est-à-dire, en réalité
la force même de Celui qui a
vaincu le monde et qui produit
toutes choses en tous. La foi de
Moïse et d’Elie comme celle de
Pierre, a défailli un moment et
ce moment de défaillance a suffi
pour leur faire connaître le découragement. Celui que nous éprouvons nous-mêmes, hélas! si fréquemment n'a pas d’autre cause,
et puisque nous connaissons le remède infaillible pour guérir cette
funeste maladie de l’âme, c’est à
nous de l’employer.
Conférence du Val S. Martin
J’ignore si la conférence libre dont
je veux dire un mot aux lecteurs est
la iS™® ou la 20"'® tenue au Val Saint
Martin ces dernières années; le fait
est qu’elle a été parmi les meilleures.
Le temps, qui était à la pluie, a
permis à un grand nombre de memores de la paroisse de Villesèche
d’assister à l'entretien sur le sujet
choisi: Le système des contributions.
Les pasteurs et délégués des cinq
paroisses de la vallée étaient au complet. Deux pasteurs du Val Luseme
(MM. Ant. Gay et J. P. Pons) avec
un pasteur du Val Pérouse, portaient
le nombre des membres à 18. Le local
choisi était la grande école des Clos,
une école comme on aimerait à en
voir beaucoup; spacieuse, propre,
tenue avec goût, ornée des portraits
du roi et de plusieurs héros de l’indépendance italienne, avec sa petite
bioliothèque dans un coin, n’inspirant aux enfants que des idées d’ordre,
de convenance, de patriotisme.
A 9 1j2 heures du matin, M. le
pasteur D. Gay de Pral ouvre la séance
par la lecture de Jean xv suivie de
quelques observations sur la similitude du cep et des sarments.
Le secrétaire, M. Marauda, lit le
procès-verbal de la conférence de
Kodoret, après quoi le Président
passe rapidement eiï revue les
5
165
■vwvmvhv
rentes questions qui se rattachent au
sujet à l’ordre du jour: quels doivent
être les contribuants; quel doit être
le personnel collecteur; quel sera le
mode des collectes; de quelle manière
devra-l-on rendre compte aux contribuants du résultat des collectes ? Nous
résumons rapidement la discussion
sur ces différents points.
Les contribuants. — Tous les membres de l’église ont des droits, des
privilèges; par conséquent tous doivent accomplir, suivant leurs moyens,
les devoirs qui se rattachent à ces
droits. Là pù le père de famille ne
contribue pas, ou contribue peu de
chose, pourquoi les autres membres
de la famille seraient-ils empêchés
de donner? 11 est bon, il est utile
que tous s’habituent à donner; cela
est conforme aux enseignements de
l’Ecriture et c’est là un moyen de
sanctification nécessaire à tous. La paroisse de Villesêche compte 60 jeunes
gens ou jeunes filles et non moins
de 15 femmes parmi ses contribuants.
Les électeurs sont doublement tenus
d’accomplir leur devoir à l’égard des
contributions, vu qu’ils ont une part
Ïlus large dans les affaires de l’église.
out le monde reconnaît que l’électeur qui refuse de donner, perd le
droit d’administrer l'église; toutefois,
vu la gravité de la question, la conférence ne croit pas devoir émettre
son avis sur ce point spécial avant
d’en avoir fait l’objet d’une étude
plus approfondie.
Aes collecteurs. — Faire un appel
du haut de la chaire en faveur des
œuvres chrétiennes, puis attendre
que l’on apporte les dons, est une
méthode parfaife... pour des parfaits.
A l’étal actuel, il est nécessaire d’avoir des collecteurs qui rappellent et
expliquent le devoir aux négligents
et aux oublieux. Qui devra accomplir
cette œuvre? Les anciens tout seuls?
Les anciens avec des diacres régulièrement élus par l’assemblée de paroisse? ou bien encore les anciens
avec des collecteurs que le Consistoire
s’adjoindrait ou qui se constitueraient
en société ayant pour but une œuvre
spéciale?
Les avis sont partagés !à-desSus et
les systèmes diffèrent suivant les paroisses. Ici le pasteur collecte à la
fin d’une réunion de quartier; ailleurs
il reçoit et inscrit ce qu’on lui apporte; dans plusieurs paroisses les
anciens font la collecte à domicile;
dans quelques-unes l’on a des sociétés
pour l’évangélisation ou pour les
Missions. Malgré quelques difficultés
que l’on prévoit, la conférence semble
être d’avis qu’il serait utile de faire
revivre parmi nous l’institution des
diacres collecteurs à adjoindre aux
anciens. On désirerait même qu’il
pût y avoir un collecteur dans chaque
village. Il s’agit de les former, de
les encourager et ils seront ainsi des
candidats éprouvés pour la charge
d’ancien à vie.
Le mode des collectes. — La discussion sur ce point important n’a pas
été bien longue et a routé essentiellement sur les collectes à la porte du
temple qui peuvent s’établir partout
une fois par mois, en attendant de
les avoir, comme dans les églises
plus prospères de l’étranger, chaque
dimanche, soit pour les pauvres, soit
pour tel autre objet désigné. On s’ést
habitué au sou de la communion, on
s’habitue aussi à le donner plus souvent.
Ces collectes ne peuvent cependant
remplacer les souscriptions pour les
œuvres les plus importantes et même
plus d’un est d’avis qu’il conviendrait
de répartir les souscriptions sur différentes époques de l’année au lieu
d’en faire une seule pour 8 ou 9
objets à la fois. On obtiendrait ainsi
plus facilement, en plusieurs fois,
une augmentation dans le total des
dons.
Compte-rendu. — Il faut que le
donateur sache, de quelque manière,
que son offrSnde est parvenue à destination, que ce soit au moyen de
l’affichage des listes à la porte du
temple, ou mieux %ncore, par le
moyen d’un compte-rendlf imprimé,
distribué aux membres de la paroisse.
L’heure avancée force Igs membres
de la conférence à clore cet entretien
qui n’aura été sans utilité ni pour
6
'uvv^<vwwuwwvwws«v-awu^^ 1
eux ni pour le public nombreux qui
l’a suivi paûenmient jusqu’à une heure
de l’après-midi.
La prochaine conférence aura lieu
au Périer, dans la seconde moitié
d’octobre prochain.
Sujet; Les membres électeurs de l’église. ’
Ou d’escot, un fai de fais
Notre proverbe peut se traduire
comme suit; Avec des brindilles, on
fait des fagots. Une pauvre femme
s’en va dans la forêt cherchant tous
les petits morceaux de bois sec, toutes
les petites branches qu’elle peut trouver étendues sur le sol, elle les ramasse, et s’en revient avec un fagot aussi lourd qu’elle peut le porter. Toutes
'ces brindilles étaient comme perdues
ça et là dans la forêt, et prises une
à tine, ¿’était peu de chose, mais accumulées, elles acquièrent un poids
et:pné valeur considérables. Il en est
ainsi de toutes choses, soit en bien
sbit en mal.
11 en est ainsi de l’argent; les centimes font les francs. Ayez soin des
centimes, a-t-on dit, et les francs
prendront soin d’eux-mêmes. Rappelez-vous l’histoire du jeune garçon
qui demandait une place à un banquier. Celui-ci n’ayant pas besoin de
ses services, le renvoya; mais, tandis
qu’il le suivait du regard, il observa
que le jeune gàrçon s’était baissé
pour recueillir une épingle. Il le
rappela et lui donna une place, dans
ses bpreaux. Ce jeune homme devint
banquier à son tour. Celui qui a
nourri cinq mille hommes avec cinq
pains, a aussi eu Scindes restes, et
ses disciples recueillirent « douze paniers pleins des morceaux de pain».
Une dame riche qui^ était festéè
longtemps indifférente à l’égard des
missions, fffesista un jour à une réunion où l’on s’occupait de cette œuvre
excellente. Touchée de ce qu’elle y
entendit, ®llé prit en elle-même la
résolution d’être plus libérale à l’ave
nir. L’année suivante, elle offrit au
président de l’assemblée une boîte
sur laquelle ou lisait ces mots; Mes
ce n’est que. Frappé de cette étrange
inscription, quelqu’un en demanda
l’explication.
Comme beaucoup de personnes,
celte dame avait eu l’habitude, lorsqu’elle voyait quelque objet de fantaisie qui lui paraissait peu coûteux,
d’en faire l’emplette en se disant;
Ce n’est que cela, que un franc, que
dix francs... De cette manière elle
dépensait chaque année beaucoup
d’argent pour s’embarrasser d’une
multitude de choses superflues. Mais
depuis le moment où l’amour dé
l’œuvre missionnaire s’était éveillédans
son cœur, elle s’était interdit la satisfaction de ses caprices, puis elle
avait mis de côté tout ce qu’elle aurait
dépensé de cette manière, et qu’elle
appelait ses ce n’est que. Or, il yen
avait pour 750 fr.
Ce n’est qu’un sou... mais au bout
de l’année, combien de francs se sont
dissipés en fumée?
Il n’en est pas autrement du temps.
Les minutes de travail font les heures,
et les heures des journées, les journées des semaines, des mois et des
années. D’ordinaire, les personnes
qui perdent le plus de temps, sont
celles qui sont peu chargées de travail et qui n’ont pas assez d’énergie
pour s’employer à toute œuvre utile
ou du moins agréable. A ceux qui
ont ainsi trop de loisir, il serait bon
de rappeler qu’avec des escot, un
fai de fais, on ramasse des biens soit
spirituels soit matériels, utiles à soi
et aux autres.
Comme le temps et l’argent s’amassent petit à petit, les petits péchés
et les péchés commis à. la légère
s’amoncellent pour former des fardeaux qui pèsent sur la conscience.
Ne pas assister régulièrement au
culte, cela n’est, semble-l-il, qu’une
négligence bien pardonnable; mais
de négligence en négligence, on en
vient à oublier les bienfaits des assemblées religieuses et de la sanctification du dimanche. L’an préfère
aller à la chasse, "un autre jouer,
7
-.167
un troisième coupe son herbe le samedi, pour avoir l’oecasion de rentrer
son foin !è jour suivant. Et de cette
manière, les brindilles de négligence
amènent à une transgression ouverte
des commandements, au mépris de
la Parole de Dieu, et à l’incrédulité.
Nous avons connu un homme qui
pleurait sur son lit de souffrances,
à cause du mauvais emploi qu’il avait
fait de ses dimanches.
Les grandes erreurs commencent
par de petits écarts de la vérité. Une
fois que l’on est sorti du droit chernin et que l’on n’y rentre pas avant
de l’avoir perdu de vue, l’éloignement se fait toujours plus grand. Ce
n’est d’abord que quelques pas, ce
sont ensuite des lieues. Les chrétiens
n’bnl pas tous pris garde au coraineiicement, aux petites contradictions il l’Evangile, à l’honneur rendu
aux saints, à leurs reliques, aux
vœux adressés au Seigneur à l’égard
des morts, à l'ambition de certains
évêques, à l’importance donnée à la
tradition, et ainsi d’erreur en erreur
l’on peut arriver aux antipodes de la
vérité comme l’infaillibilité papale.
Les mensonges et les infiiiélués ou
les vols au sujet de choses de peu
d’importance ne doivent pas être traités avec moins de sévérité que ceux
dont les conséquences sont immédiatement très graves, car ceux qui
s’habituent aux mensonges pour rire
pourraient bien devenir menteurs tout
de bon; et ceux qui volent du bois
ou des pommes pourraient bien être
tentés de voler autre chose.
Les médisances, c’est peu de chose
semble-t-il, mais elles amoncellent
des montagnes parfois infranchissables
de rancune ou de haine
A ceux qui traitent à la légère
les petites fautes comme si elles ne
devaient pas avoir de conséquences, nous pouvons donner cet avertissement: « Ou d’escot, un fai de
fais ».
®artétc0
Budget anglais. — Le revenu total
du Royaume-Uni a été pour l’année
finariciére 1883-84, finissant le 31
mars, de 2 milliards et 180 millions
de francs. Les dépenses se sont élevées à 2.175 millions, laissant un
excédant de cinq millions à l’actif.
Procès. Un peintre observateur
fit un jour un taoleau où il représentait au vif les avantages que procurent les procès à ceux qui y sont
engagés. Les deux plaideiirs étaient
peints dans l’état ou les avait laissés
fe procès lorsque, enfin, la sentence
était sortie. L^un n’avait plus que sa
chemise et l’autre était tout, nu,
Peîra d’Ia rasoun. — Il existait anciennement , dans le Canton du Tessin,
une habitude qui rappelle la fierre
de la raison que l’on montre encore
sur la place de St. Laurent à Angrogne. Les banqueroutiers étaient exposés publiquement pendant quelques
heures, assis sur une pierre située
en lieu bien fréquenté.
Traversée rapide. — VOrégon est le
bâteau à vapeur qui a traversé l’Océan Atlantique dans le plus qouçt
espace de temps. Les deux derniers
voyages de ce steamer-rapide, de
Queenstown à New-York, ont été faits
en moins de sept jours.
jiouticUee rclu^tcuéce
Canada. — L’Eglise Presbytérienne
du Canada, dont les deux branches
se sont unies il y a quelques années,
compte actuellement 799 congrégations et près de 120 mille communiants; 94.177 élèves suivent les leçons bibliques et l’école du dimanche.
Le total des contribution? des fidèles
pour salaires, constructions, entretien d’immeubles, frais de Synode,
œuvres diverses, s’est rannée
dernière, à plus de 7.IfOv000 francs.
La moyenne de cette coninbutiop est
8
168,
de 42 dollars ou 60 francs par communiant, et d’environ 104 francs par
famille.
Le dernier Synode a pris des mesures pour porter à fr. 3750 le salaire minimum des pasteurs de-celte
église. Une. circulaire a été envoyée
aux églises afin que chacun de leurs
membres en reçoive une, avec une
enveloppe spéciale où le don de chacun sera renfermé et déposé dans le
plat du collecteur, un dimanche désigné à l’avance, au culte public du
matin. Le titre de la circulaire est
accompagné de ces paroles: « Nous
sommes membres les uns des autres». Puis: «L’ouvrier est digne
de son salaire». Déjà plusieurs villes,
telles que Montréal, Toronto, Ottawa,
Hamilton ont noblement répondu à
cet appel.
politique
ttatie. —La Chambre des députés
a examiné le budget des travaux publics. Dans les bureaux l’on s’est surtout occupé de la loi de l’exercice
privé des chemins de fer. Spaventa a
fait un éloquent discours contre le
31, et plusieurs députés, non
ment de l’opposition systématique, mais de la nouvelle majorité se
rangent à l’opinion de Spaventa en
faveur de l’exercice de la part de
l’Etal et contre les conventions qu’ils
considèrent comme trè.s-désavanta
geuses.
France. — Le traité de paix entre
la France et la Chine, signé à Tientsin est un vrai triomphe de la politique de Jules Ferry. Car ce traité
ouvre au commerce de la France
exclusivemenl les provinces méridionales de la Chine.
Allemagne. - A l’occasion d’une
interpellation sur l’ingérence du Ministère dans les élection«, l’Empereur
d’Allemagne a chargé Bismark de
déclarer encore une fois aux Chambres
qu’il entétidait se prévaloir de tous
l黑droits que lui confère la constithlion, qu’il ne se contente pas de
règn'er, niais qu’il veut aussi gou
verner et par conséquent diriger par
ses agents les élections de tous les
degrés.
Anirieite. — L’Impératrice Marianne a laissé le duc de Parme, et
non pas l’ex-roi de Naples, son principal héritier.
Le gouvernement a défendu aux associations pangermanistes, qui tendent à réunir les provinces Allemandes
de l’Autriche à l’Empire Allemand,
de chanter dans leurs réunions l’hymne
national «la Garde du Rhin»
Anglelerre. — La Chambre des
Communes a repoussé à la majorité
de 30 voix la motion tendant à désapprouver la conduite de Gladstone
dans la question de l’Egypte et du
Soudan.
Des mesures sont prises pour venir
au secours de Gordon; l’on propose
de construire un chemin de fer entre
Souakim par Berber jusqu’à Khartoum.
L’on reproche à Gladstone d’avoir
dit que leMadhi, après tout, travaille
à assurer la liberté et l’indépendance
de sanation. Si Gladstone, paraît-il,
n’est pas plus sensible à la position difficile, peut-être désespérée de Gordon,
c’est que ce dernier a voulu se jeter
dans les aventures, et a compromis ^
le gouvernement anglais qui s’était
déjà assez compromis lui-même'par
une politique inexplicable et déraisonnable.
i'Viiri.on.o©
On noiis prie d’annoncer la vacance du poste de Régent de la
3* et 4® élémentaire dans les Ecoles
Evangélique.s-Vaudoises de Turin.
Les personnes qui y aspireraient
sont priées de faire parvenir leur
demande accompagnée des documents y relatifs, à l’adresse de M.
le Pasteur J. P. Meille, 15, via
Pio-Qiiin(o à Turin.
Eunest Robert, GeVawi et jlSmtoisimieur.
Pigneroi, Imprim. Ghiantore et Mascarelli.