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Compte-courant avec la Poste
Paix D’ABONNEMENT PAR AN
Italie............... L, 3
Tous les pays de l'Union
de poste............»0
Amérique du Sud . ...» 9
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Anisée XX. N. 27.
5 Juillet 1&94.
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prof., Tort'e Pellice.
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payé 0,25 centimes.
LE TEMO!
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Jeudi
Vous me serez témoins. Act. 1,8. Suivant la vérité avec ta charité. Eph. IV, 15. Que ton règne vienne. MalUi. VI, 10
O III III a i r « !
Jusques à quand seras-tu irrité contre la
prière de ton peuple ? — Discours du
Rev. D. Miller. — Il y a des juges
a.... Berne. — Nouvelles du Zambèze,
-r. La femme du pasteur- — Revue politique. — Faits divers.
UNE SEPTIËNIÉ QUESDON
Eternel, Dieu des années î jusques
à quand seras-tu irrité contre la
prière do tou peuple ?
Ps. LXXX, 4.
Une .sêrriblable questioii nous confond, nous (lui avons, depuis notre
enfance, contracté la bonne habitude
de prier! '
Que Dieu s’tm'fe contre les membres de son peuple qui, ne prient
pas, ou qui négligent, plus ou moins
souvent, ce devoir sacré, qu’il s’ii’rite contre ceux qui prient régulièrement, à cause de quelque iniidélité qu'il découvre dans leur vie,
nous [’admettons sans difficulté; mais
le fait que nos prières elles mêmes
puissent lui déplaire nous surpi’end
.et nous afflige. — II en est cepen" dant trop souvent ainsi.
Asaph a dû s’en convaincre en
voyant l’état de désolation dans M'
quel se trouvait ie peuple de Dieu,
de son temps: Tu les nourris d’un
pain de larmes, nos ennomis se raillent de nous. Tous les passants dépouillent la vigne, et les bêles des
champs en font leur pâture. Us >
périssent devant la face menaçante.
Les enfants d'Isi'aël avaient con^
tinué de prier; mais tandis que leurs i,
bûuclies et leurs lèvres prononçafent , ç'.
des prières, ils aimaient ca.qu^, Dieu
hait et faisaient ce qui lui déplait.
Toutes les prières faites dans des
conditions semblables provoquent la
colère de l’Eternel et restent .sans
réponse: Quand vous étendez vos
mains, je détourne de vous mes
ijeux; quand vous multipliez les
prières, je n’écoute pas (Es. I, 15).
»
Notre peuple Vaudois aussi prie.
Nous prions dans nos lemple-s, dans
nos écoles et dans nos maisons. Nous
multiplions nos prières et cependant
la délivrance ne nous a fias encore
été accordée. L’état moral et spirituel de notre peuple continue d’élre
alarmant. Les cloisons (fui entouraient la vigue, que Dieu avait plantée sur nos céteaux, ont été rompues. L’indillérence, l’incrédulité,
l’impureté, l’ivroguerie, les débauches, les inimitiés, les querelles ont
fait irruption parmi nous. I.a mondanité honnête recouverte du manteau d’un formalisme religieux, sans
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— 210
force et sans vie a tout envahi. Ceux
qui n’ont pas fléchi les genoux devant aucun de ces Baals modernes
ont trop facilement battu en retraite
devant eux. Même les plus vaillants,
après avoir épuisé leurs foï'ces dans
un combat inégal, se son retirés au
désert pour y mourir en paix, disant comme Elie: «C’est assez! maintenant Eternel, prends mon âme ».
Nous n’avons pas cessé de prier
et cependant notre peuple n’est pas
sauvé! Nous devons chercher la
cause dans nos prières elles-mêmes.
Foii.s demandez, et vous ne recevez
pas, parce que vous demandez mal,
dans le but de satisfaire vos passions. — Celui qui doute est semblable ait flot de la mer, agité par
le vent et poussé de côté et d’autre.
Qu’un tel homme ne s’imagine pas
qu’il recevra quelque chose du Seigneur (Jacq. IV, 3; I, 6-7).
Qu’y a-t-il donc dans nos prières
de si défectueux que Dieu s’irrite
contre elles au dieu de les exaucer?
Le défaut capital est celui-ci: Les
prièi’es que nous disons, ne sont pas,
trop souvent, l’expression sincère et
réelle de l’état moral et spirituel de
celui qui les prononce. Nous avons
appelé Dieu notre Père sans avoir
i;eçu l’Esprit d’adoption, sans être
nés de nouveau. Nous lui avons demandé que son règne vienne sans
être disposés à nqus convertir, sans
rien faire pour que son régne s’étende, et quelques fois même tout
en nous opposant à la conversion de
ceux qui nous entourent. -Nous lui
avons dit, ta volonté soit faite sîir
la terre sans vouloir nous y soumettre nous-mêmes. Nous avons dé^claré que nous pardonnions à ceux
qui nous ont offensés, sans savoir si
nous avions reçu le pardon de Dieu,
en réalité sans être pardonnés et
sans être capables de pardonner.
Avant de demander la plus petite
faveur à son père, l’enfant prodigue
est venu vers lui, il lui a confessé
son péché et s’est replacé sous son
obéissance. C’est par là que toute
personne doit commencer. La prière
de celui qui n’a pas encore fait sa
paix avec Dieu ne saurait être que
celle du péager: « O Dieu! sois
apaisé envers moi qui suis-pécheur».
La liberté d’entrer dans les lieux
saints et de s’approcher de Dieu,
avec une confiance pleine et parfaite,
est le privilège réservé à ceux qui
ont été pardonnés de leurs péchés
par le sang de Jésus et qui ont été
renouvelés par le Saint-Esprit {Héb.
X, 16-22).
■I
Jusques à quand..,? Nous sommes
dans fangois.se au sujet du salut de
notre peuple.' Nous attendons que le
Dieu des armées, fasse briller sur
nous sa face, qu’il nous relève, qu’il
nous fasse revivre... et le temps de
l’attente nous praraît long!
L’Eternel est encore le berger d’Israël, quoique ce peuple se soit éloigné de lui. Une église morte, comme celle de Sardes, tiède, comme
celle de-Laodicée est encore l’objet
de l’amour du Seigneur. Si elle reconnaît son état de chute et se repent sa délivrance est assurée, un
nouveau zélé animera ses membres
et le Seigneur l’enrichira de ses
bénédictions les plus variées et les
plus précieuses (Apoc.'IIl).
Les promesses du Seigneur sont
claires et certaines. Il veut nous sauver et nous relever, c’est son bonheur et sa gloire. Ses bontés qui
ônt été de tout temps, sa longue
patience aux jours de notre infidélité, le quelque peu de personnes
vivantes et vigilantes qu’il s’est conservées même pendant tes plus sombres nuits, la porte qu’il a ouverte
devant nous pour l'évangélisation de
nos cpncitoyens, les appels de .son
amour rendus eificaces pour plu-,
sieurs âmes... sont, pour nous, tout,
autant de gages qui nous disent que*
noire Dieu veut, maintenant, nous
pardonner, exaucer nos prières, nous
réveiller à salut et faii’e briller sur
nous la clarté de sa face. ,
'i !.
3
âii
Le temps favorable pour être exaucé est venu. N’en attendons pas
un autre.
nr.
Discours du Rév. D. MILLKR
à notre dernier Synode
Q fiez ami,
Je t’envoie ce discours de M. Miller,
parcequ’il est d’une grande actualité, et
peut servir à fortifier les mains et avant
tout le cœur des enfants et des serviteurs
de Dieu. Bien qu’un peu long, tu lui trouveras bien une place dans le corps du Témoin, sans avoir à le partager en deux.
Le Témoin a déjà publié en son temps
un abrégé du discours que le Rev. D. Mil1er, a prononcé dans notre dernier Synode.
Il aoas semble qu’il y aurait avantage à
publier intégralement les paroles de notre
ami sur le formalisme en rapport avec le
devoir de donner.
Après avoir manifesté son intérêt et sa
aympatine_ pour nos églises et pour notre
Œiuvre'd'evangélisatlon sur laquelle pèse
lïiaintenant un fort déficit, et les ditticultés
que l’on rencontre à collecter, il a continué son discours comme suit:
J. D. H.
«'Il me semble que taridisque les
Itesoins pouf l'es bonnes oeuvres dans
tout le monde croissent, l’esprit de
libéralité et de dévouernent va en
«liminiiant. l.a cause d’un tel fait qui
préoccupe tant de fidèles ouvriers
^ du Seignpur, n’est pas auti’e chose
’ que le formalisme qui a pris, en de
si larges proportions, la place de la
religion. Plusieurs de ceux qui donnent, donnent à regret. Ils ne s’intéressent que peu ou pas du tout,
aux affaires d’église, et aux missions.
Mais noblesse oblige! Ils sont membres de l'Eglise, ibs savent que c’est
; leur devoir de donner, et soit pour
ne point perdre le peu de bonne
renommée qu’ils ont acquise, soit
pour ne point paraître impolis ou
tout à fait désintéressés dans l’œuvre de Dieu, ils vous donnent une
.petite contribution — peut-être une
i centième partie de ce qu’ils pourraient et devraient donner.
L’on dit que les réunions de prî^
• ères sont un bon thermomètre de
la vie spirituelle d’une congrégation:
pour moi je retiens que les contributions sont un bon thermomètre
de la vie spirituelle d’un individu.
Un chrétien convaincu, qui a vraiment, donné son cœur à Christ, contribuera consciencieusement selon
son poiîvoir, tandisque le chrétien
de nom, celui qui a l’apparence de
la piété, mais en a renié la force,
donnera toujours le moins possible.
Et si ceci explique la difficulté que
rencontrent ceux qui doivent collecter, c’est aussi l’explication, en
partie du moins, de la nécessité de
collecter; car, tout en admettant
toutes les causes légitimes ■ d'une
telle nécessité, il reste toujours ce
fait qu’une partie et très souvent la
plus grande partie de ceux pour
lesquels on collecte ne donnent pas
ce qu ilé devraient et ne s’efforcent
pas à far da sè. C’est le cas de ma
congrégation à Gênes, et je ne crois
pas me tromper en disant que c’est
le cas aussi de plusieurs de vos congrégations, soit dans les Vallées, soit
dans le champ de rEvangélisation,
L’on dira’que je dis toujours la
même chose à ce synode. Si je .suis
revenu plus d’une fois sur ce sujet,
c’est parceque j’ai à cœur la prospérité de l’Eglise Vaudoise. Les orateurs qui glorifient votre passé, ils
ne manquent pas. Moi qui ne suis
pas orateur, mais simplement un
homme pratique, .je préféré penser
au présent et à l’avenir. Et le but
principal de mes paroles'en ce jour,
est de vous dire avec quel intérêt
j’ai suivi les efforts faits, pendant
l’année dernière, par les pasteurs,
et particulièrement par notre ami,
W. Meille, pour réveiller la vie spirituelle des Vaudois. Il n’y a pas,
que je sache, de méthode meilleure,
pour assurer la prospérité de l’Eglise
et garantir son avenir.
Oh! si avec l’aide de l’Esprit de
Dieu vous pouviez chasser le formalisme, et le remplacer dans chaque membre de vos paroisses par
une piété vivante, votre petite église
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4
212
ne sei'ait-elle pas puissante poiu’ travailler à l’avancement .du régne de
Dieu, non seulement en Italie mais
en d’aulres pays du monde? Le travail, souvent ingrat, de collecteur,
ne .serait-il pas facilité? et malgré
le manque de richesses dans vos
congrégations, la nécessité de se
rendre à l’étranger, de combien ne
serait elle pas diminuée?
L’excellent petit livre « Lettres à
un Vaudois » fut publié, il y a quelques années. Un peu de bien, il
l’aui'a fait sans doute, parmi les vrais
croyants. Mais l’on a beau mettre
des livres semblables entre les mains
des formalistes, c’est comme presser du^gravier pour avoir de l’buile.
J’espère de meilleurs résultats dé la
méthode que vous avez employée.
Je suis convaincu que les fervents
appels faits à ceux (jui se sont conlentés jusqu’ici d’étre inscrits parmi
les membres de l’Eglise, et ne se
sont pas souciés d’autre chose, n’auront pas été faits en vain. 11 est vrai
qu’on lit dans le Rapport de la Table que dans quelques paroisses, l’on
ne voit encore aucun changement
et (|ue rindiflérenlisme conlinue à
rcîgner. Ceci ne doit pas vous surprendre, et ne doit pas vous décourager. Des réveils subits et qui soulèvent une grande rumeur, font naître des doutes sur leur réalilé. Je
ne dis pas qu’ils soiet)t impossibles.
Tontes choses sont possibles à Dieu,
Mais n’oubliez pas que Jésus luimême a dit: « Le régne de Dieu
ne vient point avec éclat ». La semence ne poi'le pas du fruit à peine
elle est sem.ée. Le levain n’agit pas
à vue d’œil. Continuez à avoir foi
en Dieu, continuez à prier que sa
promesse s’accomplisse; « Ma parole
ne retourne pas à moi sans eflet,
sans avoir fait ce que j’ai voulu, et
accompli l’œuvre pour laquelle je
l’ai envoyée ». Continuez la lutte
contre le formalisme et, dois-je le
dire?... Oui! oui! dites! dites!,.. changez, si cela est nécessaire votre système d’admission des caléchumènes.
pourvu que vous leur fassiez comprendre que pour être chrétien il
ne suffit pas d’être inscrit comme
membre d’une église, mais qu’il faut
un changement absolu de cœur, de
caractère et de conduite.
Dans vos congrégations comme
dans celles d’autres églises, il y a
tant de personnes qui se fâcheraient
si on leur disait; Vous n’êtes pas
chrétiennes. Et cependant, il faut
le leur dire. Elles croient pouvoir
être religieuses dans leur cœur, sans
le montrer aux autres. Or, il u’y a
pas de doute que c’est là l’erreur
par laquelle Satan trompe et conduit à la perdition le plus grand
nombre de ceux qui font profession
d’être chrétiens. Combattons vaillamment et constamment cette erreur fatale. Même au risque d’offenser nos auditeurs, insistons sur
cette vérité fondamentale de l’Evangile, que la religion pour être vraie
doit se manifester. Un chrétien secret n’est pas un chrétien vrai, pas
même dans les temps de pei’sécution.
Si la bimiêre du monde est darrs le
cœur, elle se manifestera dans la
vie. ün ne peut la cacher tout-à-fait,
bien qüe par timidité, par négli gence, par manque de foi ou d’amour on puisse la voiler. Si un
homme ne rend pas témoignage à
la vérité, il y a lieu de douter qu’il
l’ait embrassée. La lumière de lout
chrétien doit, par nécessité, briller
devant les hommes, afin qu’ils voient
ses bonnes œuvres, et qu’ils glorifient notre Père qui est dans les
deux ». ■
Chers frères et collègues dans le
ministère de la Pai ole de Dieu, nous
devons avoir le courage de dire ces
choses, non seulement du haut de
la chaire, mais d’individu à individu,
à toute personne qui se contente de
formalisme. Nous l’oITenserons. C’est
plus que pi'obable, puisque la vérité,
quand elle est amère, est toujours
(lésagréable. Mais au moins, nous
l’aurons averti personnellement de
son danger, et nous serons délivrés.
5
- 213
d’une grave responsabilité.
Guerre donc au formalisme, si
nous voulons la prospérité de nos
églises. 11 n’y a rien de plus odieux
en, la présence du Seigneur. Jamais
paroles plus sévères ne furent adressées au peuple d’Israël que celles
que nous trouvons dans le 1*’ chap.
d’Esaïe où l’Eternel accuse ceux qui
fréquentaient le temple d’avoir substitué les cultes et les cérémonies à
la foi en son nom et à l’obéissance
due à ses commandements, et leur
apf)lique à eu3c et à leurs chefs ces
terribles épithétes: « Recteurs de
Sodome et peuple de Gomorre ».
Jamais paroles plus brûlantes sortirent de la bouche du débonnaire
Fils de Dieu, que celles qu’il a prononcées contre les scribes et les pharisiens qui voulaient paraître aux
yeux des hommes, mais dont l’intérieur était plein d’avarice et d’ini(|uités.
Que l’Esprit de Dieu nous donne
courage et fidélité, amour et sagesse,
afin que nous sachions conduire à
Christ les âmes confiées à nos soins,
et alors nous verrons non seulement
ta prospérité de nos congrégations,
mais un progrès plus rapide du règne de Dieu dans le monde entier.
y et des juges à... i^erne
Nous lisons dans le Corriere del
Ticino que la question de la liberté
religieuse dans le Canton Tessin relative à Mr le pasteur Zamperini
(Voir les N. 22 et 23 du Témoin)
a été portée devant le Conseil Fédéral. Le Tribunal Fédéral qui s’en
est saisi à son tour a déclaré le bien
fondé du recours du Comité d’évangélisation, et cela conti'e la délibération du Conseil Municipal d’ArbedoCa.stione qui empêchait le pasteur
Zamperini de faire de la propagande
religieuse dans cette commune.
Les juges ont reconnu qu'il y a
eu violation de la Constitution toijJeS'
les fois que le pasteur Zamperihi a
été empêché de célébrer le culte. Ils
ont constaté aussi que pendant la
nuit du 4 juin huit coups de fusil
ont été tirés contre la maison d’une
famille protestante de Castione.
Le Tribunal Fédéral constate que
la Constitution a été violée, et rap pelle au gouvernement du Canton
Tessin qu’il doit protéger les plaignants dans la célébration de leur
culte. E. B.
NOUVELLES DU ZAMBEZE
Le Journal des missions vient
de recevoir, le 19 juin, une lettre
de M” Louis Jalla datée du 18 au
23 avril et qui par conséquent n’est
pas restée deux mois en voyage.
Les nouvelles sont bonnes et tous
nos missionnaires sont en bonne
.santé. Les missionnaires de la Vallée
du Zambèze M” Coillard, M” et M®
Adolphe Jalla et leurs compagnons
de'voyage étaient très bien au commencement d’avril.
Malheureusement une circonstance
accidentelle nous prive cette fois de
leurs lettres. Le canot qui les portait
a chaviré aux rapides de Mombova
et tout a été perdu, le canot, un fusil,
et les lettres de Léaluyi et de Séfula.
Les messagers ont pu se sauver à
la nage.
Quant aux nouvelles, je sais seulement, écrit M"" L. Jalia, que nos
amis étaient bien au commencement d’avril. Le roi avait quitté
Léaluyi pour uti campement provisoire dans les bois, à cause de
l’inondation. M. Coillard l’avait suivi
et Jacob était resté seul gardien de
la stalion. Mon frère élait à Séfula;
mais je ne sais rien de plus.
LA FEWIIVIE DU PASTEUR
Ou a parlé |récemment dans d’autres
journaux des exigences écrasantes que
rencontre souvent la femme du pasteur.
Voici ce que dit à ce sujet Spurgeon dans
6
- âi4
t
H
^ .-(?ÿ
^:;V:
M
une allocution prononcée pour la bénédiction du mariage d’un pasteur, en mai 1890.... Je voudrais tout d’abord demander vos prières pour notre frère
et notre sœur, surtout pour notre
soeur’.. Si j’étais une jeune femme et
si je songeais au mariage, je ne
voudrais pas épouser un pasteur,
parce que la position de !a femme
de pasteur est très difficile à occuper’,
même pour les meilleures. Les Eglises ne font pas aux pasteurs mariés deux salaires, un pour lui, un
pour’ sa femme, mais dans bien des
cas ils s'attendent aux services de
sa femme, qu’ils soient rétr’ilmés: ou
'>rrnn. l>e plus la femme du pasteur
Idoit être au coirrant de tout cé qui
’Se ipasse-dans 1’ église, et dans «n
autr*e sens, elle ne doit rien en savO'ir
du tout. Elle sera également blàthéé
de certains, qu’elle sache tout ou
qu’elle^iie saclie rien. Puis son devoii’
c’est d’être toujours chez elle pdUr
prendre soirt de son raiit^i et de sês
.entants, et toujours hors de chez élle,
occupée à Visiter les autres, êt, à
faire toutes aortes de choses pour
i; Eglise entièi’e! C’est impo.ssible.
Elle ne peut pas êlr’e aux or’dres de
chacun ni s’attendr’e à plaire à tout
le monde. Son mari ne pourrait pas
y réussir, il serait un grand insensé l
s’tj l’e.ssayait. Pas plus que lui, elle
ne peut rencontrer l’approbation de
tous. Il y aura toujours quelqu’un
de méccn(ei>t, surtoni;si ce quelqu’un
est une personne qui avait espéré
être elle-même la femme du pasteur.
Oui la |id.sition de femme de pastèlif
gst toujours très difficile. Et pourtant :
lo.ute réilexion faite, je pense .que
.si j’étais une jeune chrédie'iiiiy,; fépou.serais un pusteur,^»4 jç îeJipQgvais, parce que la femme dii pasterif
peut faire beaucoup’de bien à son
®u, l’uidant dans son ministère.
C’est mdér très efficacement’à l’œuvre de Dieu que de contribuer à
maintenir son serviteur dans- un
état normal. C’est le devoir de la
femme du pasteur défaire attention
à ce que son mai’i soit heureux chez
lui, car s’il est heureux, s’il n'a pas
de souci, il peut se donner tout entier à la préparation de ses sermons,
et la femme chrétienne qui aide
ainsi son mari à mieux prêcher, est
elle-même un prédicateur, quoiqu’elle ne parle jamais en public,
et elle est utile au plus haut degré
à l’Eglise dont son mari a la charge.
(Éclaireur) Traduit par D. L.
Kcvitiv Polii ¡([IIP
C'est encore de la France que nous
iirrivenf les iiouveîîes tes plu.s .saillantes de la semaine.
La tnol’t tragique de Carnot servit
de prétexte à bien des gens pour piller incendier et détruire ce qui appartenait aux italiens, comme aussi pour
assouvir la haine de nombreux ouvriers frangai.s qui ne voudraient pas
de concurrents qui travaillent à meilleur marché qu’eux. De graves désordres ont été commis au dommage des
italiens qui. ont été maltraités, blessés,
dépouillés et obligés de prendre la fuite.
Les autorités françaises ont fait leur
devoir en protégeant la vie de nos
com[ialrio!e.s, mais elles n’ont pas protégé avec la même efticace leurs intéréts matériels. Elles ont fait audeià
de 2000 arrestations de françai.s qui
s’adonnaient à « la chasse à rUalien »
ou qui commettaient d'autres actes de
violence. Elle.s ont occupé militairement les abords dos consulats italiens
de Lyon, de Pariq de Marseitle.s, sains
réussir toutefois à empêcher queiuati'e
consulat de, Grenoble ne fut envahi,
et que le drapeau italien ne fut insulté.
Le. préfet de cette ville, se hâta cependant de présenter des exeu.se.s â, noire
consul et il fit ce qui était en .son
pouvoir • pour calmer les esprits. A
Limn et à Greijoble les troupes-flrebt
raainte.s charges, le_ salire au clair,contre la foule ameutée et fourvoyée .par les agents anarchistes et par le.s se*meurs de fausses nouvelles.
Dams le but d’exciter les esprits,- les
suborneurs inventèrent que les italiens
avaient massâcfc les consuls français
de Milan, de Genes, de Naples et même
l’ambassadeur Billot ,à Rome. Le goiiveniem.ent se hâta de riémentir cette
fausse nouvelle et de mettre au vio-
7
¥
— 215 —
Ion les vendeurs de la Cocarde qui la
propageaient.
Des milliers d’ouviders italiens se
hâtèrent de Cuir cette terre devenue
inhospitalière pour' eux, et de longs et
nombreux trains arrivèrent de Mudane
chargés de familles qui venaient chercher dans leur patrie la sûreté qu’ils
ne trouvaient plus chez nos voisiiis.
Il n'y pouvaient.rien cependant ces
pauvres ouvriers si Oarnot avait été
poignardé, car ceux qui avaient arm.é
la main du misérable (iaserio et fait
son éducation politique étaient des anarchistes. La police a déniché déjà
sept complices qui ont conjuré à Cette
contre la vie de Carnot et contre celle
de Crispi, à ce qu’on assure.
Le PeLil Marseillais publiait déjà le
.‘10 Juin qu’un soldat, actuellement
en prison, avait dit lundi 2,5 en apprenant la mort de Carnot:
—^ « Je savais que Carnot devait être
tué à Lyon. C’est l’italien Caserío qui
a fait le coup; je le connais et c’est
lui qui a été désigné par le sort ». Ce
soldat a raconté ensuite qu’après la
mort de Vaillant et d’IIenry, un groiii)e
de sept anarchistes avait décrété la
mort de Carnot. Un soir on tira au
sort le nom de la personne qui devait
poignarder Carnot à Lyon. Le sort désigna Caserio qui quitta son patron
vendredi, se fit régler son compte,
acheta le poignard et partit pour Lyon.
Ce soldat répéta cette confession'” devant les. magistrats et donna les noms
des sept cobjtirés, qui à l’heure qu’il
est sont tous assurés, aux mains la
justice.
Le 27 Juin le Congrès réuni à Vëhsailles élut Casimir-Périer présidênt flé
la République Française avec 451 voix..
Le nouveau président n’a que 46 ans,
étant né_ le 8 Novembre 1847 dans le
Dauphiné; il est connu pour son énergie, sa franchise et son courage. Dupuy_ reste au ministère avec tous ses
collègues, malgré la démission donnée
lors de l’élection à la présidence de
Casimir-Périer son compétiteur.
Dimanche malin eurent lieu à Notre
Dame et avec un très grand apparat
les obsèques de Carnot. L’on n’en avait
plus vu de semblables depuis la mort
de Thiers, de Gambetta et de VictorHugo. Il y avait foule déjà à 3 h. du
matin surd’itinéraire que devait siii
vre le convoi funèbre. Les fenêtpes des
maisons situées sur le parcours furent
louées pour 50 fr. l’une. Les couron
nes offertes étaient innombrables, et.
pariui elles l’on reinarquait celles envoyées par ie Roi d’Italie et par les
colonies italiennes établies en France.
Les lampions garnis de crêpes étaient
allumés dans les rues et dans les places et le canon ne cessait de tonner.
Partout des pavillons en berne et garnis de crèpe.s, partout à Paris, partout
en Frpnce et aussi en Italie. A Rome
aussi l’on célébra les obsèques du digne et regretté président, et Crispi y
assistait avec les principaux dignitaires italiens. '
A Livourne le 1. Juillet le poignard
anarchiste ôtait la vie au patriote .Joseph Bandi qui fut l’un des. vaillanis
de Marsala, secrétaire de Garibaldi,
puis major dans l’ armée régulière,
puis successivement Directeur ¡de la
Gazzella ciel Popolo de Florencè, Fi.uidateur et Directeqr de ¡la Gazzella lAvoi'nese et enfin du Telegrafo. Gomme
cela eut lieu pour Sadi-Ga'rnot, l’as.sas^
sin poignarda Bandi dans sa voiture,
la blessure atteignit le foie et la mort
eut lieu quelques heui’es |après l’agres
sion. Seulenient l’assassin de Livourne
n’est pas encore en prison, bien que la
police soit sur ses traces.,
L’anarchismo n’a donc pas de patrie,
il travaille au contraire à'détru'ire la
patrie. (Le mot même ann-arc/zia signitie pas de Gonrmandcmenl-, pas d'aulo-^,
rilé). Qn’en serait il de l’humanité, s’il
n’y avait pas d’autorité pour protéger
les personnes et les propriétés ? , .
11 est donc grand temps,que les puissances avisent de concert .à mettre un
frein au lléau de l’anarchie.
E. B.
FAITS m:FKHS
Une expie,sien de grisou dans les
mines A'Albion (Cardill) causa la
mort à un grand nombre dé personnes. Déjà 86 cadavres onl été retirés
de la mine avec 17 blessés; mais il
restait à trouver encore 120 mineurs
descendus eux aussi, dans lés , souterrains.
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L’Etat de Nebraska (Etats-Unis)
est plus avancé que, tant d’autres
pour ce qui concerne la législation
relative au débit de liqueurs fortes.
Dans ce pays l’aubergiste est rendu
responsable de tous les dommages
oesasionnés par son trafic et on les
lui fait payer. La loi l’oblige également à entretenir les veuves, les
orphelins et en général ceux qui
seraient devenus pauvres par suite
de la fréquentation de son débit de
liqueurs.
Anglade (Gironde) un jeune menuisier, chrétien depuis un an, a
offert spontanément de construire à
ses frais le parquet du temple et de
remplacer la chaire actuelle par une
chaire plus convenable.
Jamais il n’accepte de rétribution
pour les menus travaux qu’il fait
pour le pasteur.
«J ai résolu, dit-il, de consacrer
au service du Seigneur ce que je
dépensais autrefois en plaisirs frivoles ».
Voici comment l’écrivain moraliste
Anna More traitait les médisants
d’après YEglise Libre:
Quand on venait lui raconter quelque histoire peu charitable, sa réponse était :
— Venez, allons trouver la personne en question et lui demander
si c’est vrai.
Le rapporteur, très vexé, balbutiait
des escuses et priait qu’on ne tint
aucun compte de son rapport. Mais
la bonne dame était inexorable, elle
conduisait l’accusateur à l’accusé
pour dresser une enquête.
M. le chev. P. Robert, syndic de
Frarustin, vient de recevoir la croix
de chevalier des S. S. Maurice et
Lazare qu’il ajoute à celle de la
couronne d’Italie qu’il possédait déjà.
Nos félicitations cordiales aux Vaudois qui méritent des distinctions.
Etats-Unis. — Les ouvriers des
chemins de fer sont en grève, au
nombre de 80,000. —
Le Parlement italien a porté au
20 7„ l’impôt de richesse mobilière
de la catégorie A qui comprend les
rentiers, les capitalistes et la rente
publique et qui était jusqu’ici de
13,20 Les députés Peyrot, Facta
et Marsengo ont voté contre ce projet
de loi. E. B.
Abonnements reçus.
M. B. Revel, Venise. — M. Corsani, Livourne. — M.rs Ugon et Bounous, Uruguay,
reçu pour 35 abonnem.
Comune di TORRE PEL LICE
AVVISO DI CONCORSO
Trovandosi vacante il poslo di
Maestra delja scuola mista della Villa,
(l.ma Elementare):
Il Sindaco sottoscritto
AVVISA
Essere aperto il concorso a tale
posto. Lo stipendio annuo é fissato
in L. 800, oltre l’alloggio. 11 tempo
utile per presentare le domande, corredata dai documenti prescritti dall'art. 147 del Regolamento per l’istruzione Elementare 16 Febbraio
1888, scade con lutto il 30 Luglio p. v.
Torre Pellice, 19 Maggio 1S94.
Il Sindaco
____ Roé>.
Visto: nulla osta
Piiierolo 27 Maggio 1893.
Il R. Ispettore
F. Rolando.
J. P. Malan, Gérant
Torre Pellice — Imprimerie Alpina
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ti.