1
Année Huitième,
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Té*noin, P«»marqtio ; PitVeroIo)
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ECHO tifcS VALLEES VAÜDOISES
Para.issant chaqne Vendredi
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Pows me ,ieree ¿émoins. A<:ïk5 ]. 8.
SoiKiiïi a ji-e.
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it'fvi B»i-îk*. — l’t’n,séi'.s. l'h foniqm mu
(loite. ~~ Hernie poliliqUC.Aunoiu;»'.
^.4 Juin
Le devAÎr de la libéralilé cbrHientte
La règle du deuoir ■
Commençons par notre Eglise.
Elle savait donner, témoin la précieuse Bible française éditée et
imprimée à ses frais en l’iin tü3o
pour la somme, alors très considérable, de (juiur.e cents écus d’or;
elle a su longtemps se suffire à
elle-tnème; mais ,■ pendant toute
la génération actuelle, elle n’a
guère eu d’autre peine que de’recevoir largement, et elle a peu
goûté le bonheur de donner. Nous
ne voulons pas méconnaître le
progrès qu’il est déji'i pos.sible do
constater depuis quelque.s années;
mais il est tout aussi facilede.se
convaincre que le devoir de coniribuersysiéwaiiçwemeni e.st, parmi
’ ,1 . ' ? 4.» ; a * i ,'
nous, très faibleraeni .çoippris et
plus faibleipept pratiqu^^jLe^Jevoir de contribuer systéj^aièigu^menl / Voilà,,— dira plus'd'jip f,'—un grand mot, qui est,bien prti)pte
à effrayer en proportion de s|t Î,opgueur et de son obscùriiéJ syfWmatiquemept ! Cela dpii, ,V4pir,.jde
système. Mais eppore , ’ .t
Qu'est-(je que (jçla,pey^ p'^en etrè?
Ce- n’est, pas .autre .Qboe.e,q:U,’pt)e
certaine méthode,’ou pour parler
plus clairement, un certain etnJre
à suivre. Donner avec ordti^ cipst
ine pas donner d’une façonf-papricieuse, une fois oui,.uneifo,is npn ,
—• une foisinbeaucoup, naeivfois
peu , une fois rien .du tetui., Contribuer avec ordre auxjvûeugres
de l’ifiglise, e’,est avoir,, pour>d^ner, des principes bien arrô|p,
un plan suivi, des habiitu,des|fîde
libéralité; c’est avoir une règle
et s’y souraettre spontanément et
, avec joie. rnd. ;.guu
Quel est donc eet ordre ? .Dieu
aurait-il réglé quelque’ part, sous
la nouvelle alliance, la mesure
de nos dons et la maPière dont
ils doivent être faits? Nullement.
C’est ici un devoir de liberté; un
fruit de l’empressement et du bon
vouloir; il n’y a rien de forcé.
2
-.194
et nous sommes libres de donner,
ou de ne pas donner. Il serait par
conséquent, inutile de demander
à la parole de Dieu, dans l’Evangile, des prescriptions comme
celles qui abondent dans la loi;
mais ce que nous pouvons lui demander, ce sont des directions
qui nous servent à fonder une règle de la libéralité chrétienne. (2
Cos. « Je ne dis pas cela
pour dSnneifeun ordre) ». ""
Or ii y a ine règle dont notre
Seignlur^ a donné lui-mèmeij un
jour, l’exemple ej. le précçpte.
Après avoir,''avebi^dinq pains, rassasié cinq mille hommes: • Ramassez les morceaux, » dit-il à
ses disciples « afin que rien ne se
perde » (Jean 6, 12). — Cet ordre,
cette sage économie, qui ne jettent pas au rebut les morceaux
de pain demeurés de reste, — régnent-ils dans votre maison? C’est
un grand point de gagné pour la
causé de la libéralité chrétienne.
Ün”antfe principe, clairement expritpé par l’apôtre au sujet des
grandes collectes par lui' établies
dans lés Eglises (i Con. 16, 1),—
c’est que tous donnent volontairewent selon leurs moyens ; car la
bonne volonté est agréable en
raison de ce quelle a, et non de
ce qu^’elle n’a pas (2 Cor. 8, 3,
12-; comparez 1 Cor. 16, 2)..— .\sseyez-voiis donc pour calculer la
dépense; faites le compte de ce
lue ’VOUS avez en revenus, en
fentes,'en profits et produits; et
isuite jugez vous mêmes quelle
îrt vous pouvez prélever pour
16 service de Dieu, et pour les
'^ceuvres de son Eglise. Et, une
fois engagé dans cette voie, sentant que votre responsabilité n’en
est que plus directe, précisément
parceque vous êtes libre, — soyez
décidés^ persévérer sous le regard
de Dieu, qui sonde tous les creurs
et pénètre tous les motifs.
— En ce cas, nous dira-t-on,
voudriez vous peut être que nous
fixion.s d’avance, et une fois pour
toutes, le chiflfre de nos contributions , quittes à ne pas pouvoir
tenir parole? Est ce que la part
à prélever doit être proportionnelle à ce que nous possédons?
Notre réponse à cette double
question est franchement négative.
Il ne doit y avoir de tarif pour
un devoir de conscience; à chacun
de donner, lorsqu’il est appelé à
le faire , selon seg iboyens;actuels,
c'est-à-dire selon çe qu’ils a dans
le moment môme èù il doit prendre sa défiifion. Ce qu’il a aujourd’hui peut dépasser de beaucoup
ce qu’il avait hier; demain, au
contraire, ses ressources ne seront
peut-être plus à là même hauteur.
Dès lors comment établir d’avance
une part, et comment déterminer
une proportion?
L’on a proposé, il est vrai, d’adopter la dîme, à l’exemple des
juifs, comme une même proportion pour tous. Mais « l’on n’a
pas assez réfléchi , ? — dit fort
bien M, Rivler,«à l’organisation territoriale qui, chez ce peuple privilégié tendait à maintenir
une certaine aisance au sein de
la' classe pauvre, aussi longtemps
du moins que les lois faites dans
ce but ont été observées.
Avec l’infinie diversité des conditions sociales au milieu desquelles l’Eglise Chrétienne est appelée à vivre et à se recruter,
il est impossible de proposer une
taxe uniforme. La dîme serait trop
pour le pauvre, trop peu pour le
riche. A chaque degré de fortune
devrait correspondre une taxe
proportionnellement plus élevée;
et la somme consacrée à la charité devrait s’augmenter, q,vec les
fortunes, dans une progression
toujours croissante.
(A suivre);
3
-.195,
(íParíesponbancc
Nous croyons que nos lecteurs,
dont un pelii nombre seulement lisent le Joiirnal de Genève, l'un des
meilleurs que nous connaissions, mais
qui a le tort de n’être pas à la portée de nos petites bourses, nous sauront gré de lui emprunter, quoiqu’un
peu tard, sa corre^ondance napolitaine du 4 courant. Elle donne le récit
le plus complet que nous connaissions
des scènes déplorables dont la plus
grande ville d’Italie a été deshonorée
aux fêtes de Pentecôte de la part d’un
sanfédisme naïvement impudent s’étalant avec une scandaleuse libcrié.
Naples 4 juin 1882.
Depuis quelque temps, les cléricaux
de Naples relèvent la tête d’une façon
singulière. Grâce à la majorité dont
ils disposent dans le Conseil municipal, ils ont obtenu le rétablissement
des processions dans les grande,s
Le jour de Pentecôte, en paitUimlicr,
nous en vinMiiiÉfefi+er tmiMÎffçIrTOnab;|e, eu plein Tolède, :iu grand ébahissement des uns et à lij.^randê joie
des autres. Des brocljqijps , dirigées
contre les protestants’j,;jpr,oduit de
plumes trempées dans la fange, portant rapprobation de l*arcbevêque,
sont répandues à foison. On a vendu,
le mois dernier , dans le iNiipolitain
une gravure i-eprésenlanl, près d’une
femme; étendue sans viq, un homme
les cheveux héiï.ssé.s pdiguai'daiU un
prêtre.; le texte exposait que tel était
le cas d’un évangélique des environs
de Capoue. Ce misérable, furieux du
retour de ses enfants à l’église catholique, avait massacré ceux qui l’avaient pi'éparé, sa femme cl le confesseur de celte dei nièie. Inutile de
dire qu’il n’y avait là qu’une maciiine
de guerre, tes dernier.s temps, des
gens de la lie du peuple sont venus
inlerrompi'e, de la façon la plus
bruyante et la plus insolente, les
réunions évangéliques. Tout récemment, quelques jeunes gens de fa
milles cléricales, ont adressé au pape,
au nom des étudiants de rUniversilé,
une adresse de sympathie. En même
temps, à San Carlo all’Arena, le prédicateur du mois de Marie invectivait,
avec une grossièreté sans pareille, la
jeunesse non croyante.
La jeunesse non croyante a. fini
par se fâcher. Le jeudi avant Pentecôte, quelques étudiants sont entrés
dans l’égiise de San Carlo all’Arena,
pendant la prédication du .soir. L’un
d’eux a prix l’orateur à partie. Les
amis ont poussé les cris de: « Nive la
liberté de pensée! Vive l’Italie ! A bas
les réactionnaires». Sur ce, l’église
est devenue un champ de bataille où
libres-penseurs et cléricaux se sont
administré les giffles les mieux conditionnées.
Dès lors 5 les têtes n’ont cessé de
s’échauffer. Le lendemain , une démonstration cléricale a eu lieu devant
une chapelle évangélique, appartenant à l’égli.se méthodiste épiscopale,
place Cavour. Un gantier, Piqtro Golasso, s’y est distingué. Un drapeau
à la maiiï, il excitait le peuple,à criqr;
«Vive la religion, vivo la foi cat|iplique ». ILavait braillé, jusértJWÍbrp!plele e:i:,tinctiqn de voix, for^qù’oii
s’est décidé à l’arrêter, ainsi (jué quatre oü cinq autres perfurbaleufs.
Depàis, le jeudi avant Pentecôte ,
le.s prédicateurs catholiques se disent
en danger de vie. Ils rentrent au
logis e.scorlés par une foule passablement écbauffée.,j'|L’un d’eux était
suivi samedi par au moins 300 hom^
mes du peuple, prés de 1.1 porte de
Capoue; quelques-unsliurlaient: « Vive
le pape-roi ». Dès ce jour, les commères du quariier.de San Carlo all’Aren.a, hâtons et pierres en maips,
montent la garde au tour de réglisè
promettant d’assommer tout librepenseur un peu criard ; la police regarde cl lisse ses moustaches.
Le lundi de Pentecôte , le clergé
faisait distribuera profusion un manifeste où il demande au peuple de
défendre la religion de ses pères. Des
groupes de popolani se le faisaient
lire, et vociféraient qu’on aurait, pour
la fin du mois de Marie, quelque dé-
4
.....19e
monslralion éclalanle du sentiment
catholique. Plusieuis, sans plus attendre, désireuKd’ari'iver an (ait, sont
allés enfoncer la porte do l’église
wesieyenne vko Serpente maggiore. F.e
même soir ii St. Jacques du Hélieu,
un prêtre excitait ses audileur.s contre
un garde municipal nui cherchait un
peu bruyamment s‘a femme dans l’église, «voyez CCS gens, exclamait le
prêtre pu fureur, ceux qui devraient
donner l’exemple, sont les pi 'uuiei s
à provoquer le désordre ». Il ti’y a
pas, eu lundi moins de cinq manifestat.ior^s cléricales en dillPérenls quartiers de la ville.
Le plus à hlÀmerdans cette affaire
est le Conseil municipal: son inclnlgencc pour les agissemenl.s du clergé
a relevé le fanatisme clérical ; rau|ori.sation de la proce.ssion de Pentecôte est un défi a l’opinion publique.
On ne doit pas s’eu étonner,, beaucoup de nos honnêtes édiles ne dépassent pas la foule superstitieuse et
mgote. Jjuand il s’esl agi, il y a quelques aiihées', d’abaissCr le pont de la
Madeleinq, un des conseillers s’y est
foKemjyji' opposé. Il eût fallu', affréhsernfipiéte, déranger la statue de
St'Janvier qui, le bras étendu, dclénd Naples des colères du Vésuve.
üiie' bonne partie de responsabilité
repb.se aussi sur notre police uFbainc,
qui êstime avoir atteint la pcrrecliion,
ftarcé que, dans une ténue irréprochaliie et avec dignité, elle assiste
aiix stèqes qu’elle devrait réprimer.
Oh assure aussi que certain dépu té 1 des plus mécréants, mais qui
a besoin du clergé, à des fins très
pci'sonnelles, s’est beaucoup remué
pour qu’on ne fit rien, et que le.s
agliateurs eussent le champ libre. Pour
le cibrgé, il est évident qu’il souffle
le' fèti depuis longtemps; le crédit
dont il jouit auprès du conseil municipal i’a rendu audacieux.
Je ne crois pas qu’il faille beaucoup' se préoccuper de la rnanièi'c
(Iqnl la popuiaeê se démène ces tempsci sous nos yeux A Naples , on se
refroidilàussi'vile qu’on se réchauffe,
li’énerveménf que produit le, retour
d(' la chaleur a été pour beaucoup
dans ce délire; dans qwlques jours
chacun sera acclimaté. Puis l’autorité
politique prendra, il n’en faut pas
douter, de sérieuses mesures. Nous
désirons qu’elle ne larde pas; tant
qu’elle ne l’aura pas fait, les protestants peiiveni avoir des désagréments
sérieux, voire même quelque chose
de pire.
En fin de compie, les processions
finiront par avoir une prohibition
formelle. La canaille sanfédiste, si
elle continue à remuer, ira prendre
le frais dans les îles et appréciera
les charmes du domicilio coatto. Quant
an clergé, il aura fait à son préjudice une vieille expérience; Qui souffle le feu risque fort de se hi'ùlef.
/AS’. — Je rouvre ma lettre: des
scènes aussi déplorables que celles
des jours passés, se sont répétées
hier soir. .\ S. Domenico Maggiore,
vers 9 lieuros et demie, on a brisé
les vitre.s de la chapelle évangélique.
Au Pendino ; un garçon de quinze
ans, tenant d’une main un drapeau
rougè et bliinc, uii couteau dan.s l’auLi’eV^ÎE&itait la fouleji crier: « Vive
^’église, A^fv^Tes r'-i
1» Place Ca
vour, on a cherché à détruire à coups
de. pierres Ig porte de l’église méthodiste épiscb’palo.
Ôn a fèinis pendant la soirée , ii
quantité dê portiers, une adresse du
curé de Pqrtanova, soilicilant' les catholiques il détruire les temples dissidents. 11 est vrai que éet écclesiastique a déclaré en être parfaitement
innocent. Ce qui est évident pour tous,
c’est qu’une main mystérieuse et malfaisante agile les eaux bourbeuses et
que le bras séculier se montre d’une
incomparable faiblésse. '
Le parti bourbonien n’a pas les,
mains nettes dans celte affaire. 1-e
journal qui en est le représentant officiel, l’a démasqué quand i! s’écrie
aujourd’hui : « Quel est le but de la
démonstration d’hier? De faire connaître que Naples, malgré vingt-deux
ans d’un infâme gouvernement, n’a
cessé d’êtrecatholique-apostoliquejusqu’fi la moëlle des os ». Mais si, qui
l’eiU cru, les sanfédistes relèvent de
5
..-197
v'iVV’i/VW »1
nouveau la t^tc, le parti libéra! n’esl
pas sans l’êprpcbe h co sujet, Il fera
nien de médiiér les paroles'’par'lesquelles le processeur Bovio commeneait sa leçon à rïJniversilé hier matin.
» Qii’avons-iioiis lait ce.s¡ vingt dernières années pour élever le peuple;
que faisons-nous encore? L’ccolc à
été laissée sons, la vci ge du prêtre ;
nous n’avons donné aux classes populaires, nue de tnauvais exernpfès.
Au vieil idéal rèligieu,x nous n’avon.s'
rien su substituer. La première responsabilité de ce qui se passe retombe avant tout sur nous.
......10 juin
Mon cher Mormenr,
Il me semblait aulreCois, eu lisant
((oelque bon livre, que rien ne devait
èire plus facile que d’eii faire même
^ plusieurs. Depuis que vous m’avçü,
je puis bien dire, tenté et séduit pour
faire de moi votre correspondant, rt
malgré le secours généreu.v que vous
me prêtez,, je me .snis'cohvaincu de
cette vérité j vieille comme le monde,
(jue pour paiiér, pu pour écrire, il
faut avoir quelque' chose à dire.
Coiïime ce quelque: chose me mi.inqiie quelquefois pendant des sethaines
entières, cela vous explique, môme
indépendamirient des travaux de la
campagne dont je ne puis, ni ne veux
me oispenser, la rareté de mes lettres.
Celte fois ce n’esl pas le sujet qiii
me manque; j’ai entrepris deiouiller
une mine qui' ne s’épuisera pas de si
tôt. Ce qui m’a fpil hésiter c’est,
' comme toujours, la crainte de ne pas
savoir dire tout ce queje sens.
J’étais un tout jeune garçon, lorsque j’ai entendu pour la première
fois, de la bouche de mon père, celle
maxime que, sous différentes formes,
j’ai entendu cent fois répéter depuis ;
il ne faut jamais parler fnal des
morts. Je souris encore aujourd’hui
de mon ignorance, ou de nia stupidité d’alors; car je me souviens 1res
hien d’avoir cru que.,,, de manière,
nu d’autre, les morts énlendaient ce
qqe l’on disait d’eux, et qu’ils avaient
quelque moyen magique de pimir
ceux qui les maltraitaient. — Plus
lard , même beaucoup plus lard, j’ai
compris qu’il n’est pas plus permis
au chrétien de médire d’un mort ,
ou de le calomnier, qu’il ne peut le
faire lï l’égard des vivants. Ce qui,
je crois, ne veut pas dire qu’il y ait
nécessairement un péché à dire çe
qui n’est pas à la louange d’une pèrsonne morte depuis plus ou, moins
longtemps. A cet égard, comme pour
tout le i-este, la parole de Diçu, .notre
lumière et notre guide, nous montre
par des, préceptes ou par des exemples, jusqu’pù, dans nnlél'êt des vivants, le chrétien peut .aller dafiè ses
jugements sur les méchants déjt'i ciiués dan.s l’éternilé, ou comme dit
l’Eci ilure; qui sont allés en leiïr imi.
il HIC semble que ce sera toujours,
non avec plaisir, mais avec tristessej
que, pour le triomphe de la jnslitó
et do la vérité, i! témoignera dii maft
fait de sou vivant par un de 'ses
semblables.
Mais s’il e.sl uialséant à un homme,
quel qu’il soit, et .si, polir le chrélicn, c’est, un péché dfe mal, parler
d’un mqrl, je suis persuadé qtie Von
fait pl'ij's de mal enc'ore'en prbtïfgànt
à qa ihéitioire dès louanges sAns fondemènt. J’ai un vague ' souvenir*'de
vous avoir déjà écrit à'ce sujet, mais
il est fort possible que ce soit 'dans
l’une oii l’autre des lettres que vous
ti’avez pas jugé bon de püblièiV ht
que je n’ai pas l’occasion de relire.
Ce que je vais dire est mon expérience personnelle, et je n’ai aucune
prétention à la donner comme impression générale,; eu comme j une
règle à suivre. '
Toutes les fois que j’entends dire
du mal d’un vivant ou d’un mèri,
j’éprouve, grâce à Dieu, un senlinient
désagréable; je préférerais être sourd.
Mais c’est avec une réelle indignation
et un profond dégoût, que'j’entends
louer après leur mort ceux .qui n’ont
de leur vivant, rien fait qui fût digne
de louange. — Je trouve lout-à-mil
naturel que la mort du grand patriote
Garibaldi, l’une des gloires les plus
pures de l’Italie, .‘¡oit, en mille en-
6
______108-;^
droits divers, l’objet des manifestations de regret les plus imposantes,
et ce qui vaut mieux encore, les plus
sincères, et de loin je m’y associe
sans peine. Mais si l’un de ses nombreux admirateurs s’avisait de me le
représenter comme croyant, c’est-àdire, comme un disciple de JésusChrist, qu’il a confessé dejrouche et
par sa vie, qui a vécu dans sa communion, non seulement je ne le suivrais pas jusque là, mais je protesterais ae toutes mes forces contre une
pareille allégation.
Il me paraît que l’une des plus
grandes injures que l’on peut faire
à un mort c’est précisément de lui
prêter des sentiments et des conviclions qu’il n’a pas eus, ou qui même
sont en contradiction manifeste avec
ceux qu’il a manifestés pendant toute
sa vie. De toutes les formes du menifpnge, c’est là celje qui me répugne
et me révolte le plus, et j’espère que
jamais, et sous aucun prétexte, nos
chers pasteurs .ne céderont à la lenlalion d’affaiblir le témoignage que
en .toute occasion, Ils doivent rendre
à la,,yénté. S’ils avaient le malheur
d’élargir la porte du royaume des
cieux pour y faire entrer, une fois
mort, un hoirmie qui ne s’est pas
soucié d’y entrer de son vivant, comment précheraient-ils ensuite aux pécheurs la nécessité de la repcniance
des œuvres mortes pour servir le Dieu
vivant ? !, ,
Je reviens à la maxime, ou au proverbe, que j’ai cité en commençant
et je l’applique : « Ne dites pas de mal
des morts, vous qui êtes appelés à
présider à leur sépulture, et si vous
n’avez aucun bien à en dire, n’en
parlez pas, et adressez-vous aux vivants s. — Je sais que c’est aussi
votre principe à cet égard, et c’est
CO qui m’a encouragé à exprimer mon
sentiment avec toute liberté.
C’est d’ailleurs la coutume de votre
dévoué
J.\COÜES.
Ce <Coin h wtt iiatbe
Un opuscule à répàtiire. —• Monsieur
le pasteur J. P. Pons a eu la bonne
idée de publier en un joli opuscule
de 30 pages avec couverture en couleur, le travail sur FE^lise et l'Ecole que les lecteurs du Témoin ont
pu apprécier déjà. On peut appliquer
à ce travail substantiel notre dicton:
poc ma boun. Jja question qui y est
traitée, — celle de la ligne de conduite que notre Eglise doit suivre
par rapports aux écoles, — est des ■
plus actuelles. L’auteur a tenu compte
des faits passés et présents, ainsi
que des intérêts engagés dans la question de l’éducation de l’enfance. La
conclusion à laquelle il est arrivé n’a
rien qui soit de nature à alarmer un
bon Vaudois.
Le prix Irès-modique de ce traité *
(10 centimes), joint au besoin que
nous avons de répandre des notions
saines sur l’éducation au sein de notre
peuple doit engager les pasteufsj les
instituteurs et les membres de nos
Eglises à lui donner une large circulation.
S’adresser à M. le pasteur Pons à
Torre-Pellice.
Loterie biblique. — II nous semble
que l’on peut appeler ainsi le concours offert aux enfants des écoles
du dimanche sur 25 questions bibliques. II s’agit, le plus souvent, en
effet, de deviner entre divers passages,
répondant â une question, quel est
celui qui a obtenu la préférence d’une
bonne darne. Celui qui devine verra
sa réponse fregiata col B. qui veut
dire bien. Nous défions le.s pasteurs,
les évangélisle.s et même les profe.sscurs de théologie de nous dire quel
est le passage (jui sera orné d’un B,
en i'éponse a la question suivante :
Quelle preuve pouvez-vous trouver
dans la Bible que le nouvel homme
aime la loi de Dieu ? ;—ou bien à
celle-ci; Quelle est .l’œurvre que le
chrétien doit accomplir dams le monde?
7
„199.^
— La Bible csl-ellc donc si pauvre
qu’il n’y ait qu’un passage répondant
bien à de pareilles demandes? Inculquer aux enfants une idée pareille
n’est pas honorer la Parole de Dieu.
Les 25 demandes du concours proposé pour 1882 sont, pour la plupart , au dessus de la portée des
élèves appartenant aux Vallées. Nous
ne nous étonnons donc pas si le
nombre des concurrents diminue et
s’il se trouve des directeurs qui n’osent certifier par leur signature que
les enfants n’ont été aidés par personne.
Nous ne pouvons nous persuader
3ue ce moyen soit bien choisi pour
évelopper une connaissance salutaire
de la Bible chez les enfants.
Comment on écrit l]histoirCf — On
ne lit pas les almanachs en un jour.
Dernièrement, il nous est arrivé d’ouvrir à la page 71 Valmanach pour la
jeunesse publié par la Société de Toulouse. Sous la rubrique « principaux
souvenirs historiques 1880-81 » nous
lisons à la date ÎA avril; « Le boy
de Tunis n'ayant pas voulu réprimer
les actes de b'igaimage commis sur le
territoire algérien par la tribu des
khroumirs... les troupes françaises
envahissent la Tunisie. ~ 17 juin :
Troubles suscités à Marseille par (juelr/ues membres de la colonie italienne
ae cette ville à l’occasion de la rentrée des troupes revenant de la Tunisie ». ,
En plaçant au nombre des faits historiques de pareilles balivernes, le
susdit opuscule montre bien qu’il est
un almanach. Il oublie sans doute
qu’il veut être un almanach chrétien,
partant véridique.
Pensées
C’est une cho.se constante et reconnue qu’il s’élève plus d’accents
d’amour de la bouche des infortunés
que de celle des heureux, et que le
malheur est, en général, plus reconnaissant que la prospérité.
Le trouble fait valoir la paix comme
la maladie fait sentir le prix de la
santé. '
La conscience qui devrait parler en
tout temps avec la même force, parle
moins haut et moins distinctement
dans les temps de prospérité et de
paix, où les châtiments de Dieu ne
nous parlent pas de sa justice et ne
nous rappellent pas ses immuables
droits. .
L’ivresse du péché est comme celle
du vin; la douleur seule, soit intérieure, soit extérieure, peut arracher
rhomrac ivre à son étourdisseménl
et le faire revenir à lui.
A. VlNET.
Chronique Stnuboioe
Examens sur toute la ligne; au Collège pour la 9® année depuis jeudi
dernier; lundi ils ont commencé
l’Ecole normale et ap Pensionnat ;
mardi à l’Ecole de Théologie de Florence. A l'Ecole latine de Pomaret
où tes classes sont peu nombreuses
cette année, ils auront lieu du 26 au
29. L’examen d’introduction est fixé
au 30 à 7 heures du tnalin., On espère,
pour cette année, une entrée plus
considérable que celle de l’année dernière et surtout de bonnes recrues
qui ne se laissent pas décourager par
les premières difficultés.
Ifteüue |>oltttquc,
Halte. — Le roi la reine et le
prince de Naples sont partis de Rome
pour Milan et poiir Moriza. Le roi
entrera incessamment dans la capitale
où il séjournera jusqu’à la clôture
de la Chambre dès députés et du
Sénat.
Les deux corps législatifs ont autorisé le Gouvernement à prendre
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possession ,dii port d’Assab, app.irîenabi eî-devant :V T Egypte
La déclaration de Mancini au stijei
de l’Egypte et les révélations du livre
vert, desquelles il résulte que le Goiivernetnenl italien s’esl uni au trois
empires du nord pour empêcher la
France et l’Angleterre de faire de la
question égyptienne t’alfaircrexclusive
■oetla F’ranoe et de l’Angleterre, a
reveillé le chauvinisme de quelques
journaux français et la mauvaise humeur de quelques hommes politiques
de l’autre côté de la Manche.
ff 'àtufie. — La palilique étrangère
dit luinjslêre Freycinet, foriernènt
at'taqué'é par GamLetla ét par son
pari/j a été appi’ouvéfe par ta majorité de la Chambre des députés. —
Le général Chanzy, ex-ministre de la
guerre est ri^prl.
'i -^.L’iflande.est tou
jours encore un os dur pour les
anglais. La sécurité publique est menacée. ;Le vicerroj d’Irlande est pi dé
à vue par deux (hommes de. la tmiiic
police.
‘AltemnffHe. — Bismark a été
baitii par une très forte majorité siir
la question du monopole des tabacs
et' sur d’autres points de sa politique
financière, Cependant tous cés échecs
né le découragent pas; il s’est coniénié d’ajourner la diète jusqù’aii 30
novembre.
■ Í
Tu$-9Ê$ie. — La grande question
_ du jour est la conférence destinée à
aplanir le conflit égyptien. Le sultan
est sollicité par les puissances d’y
prendre part ; il ne s’y est pas décidé jusqu’aux dernières nouvelles.
Toiiiêsôlél Mm«bîs puissances y ont
adhéré’ ’ ,
JEtftfpie. — Le nombre des victimes appartenant aux dlvarsés nations européennes est plus élevé qu’on
ne fe croyait d’abord. On parle de
300 morts à Alexandrie seulement.
Aus.si l’on compte par. milliers Ie.s européens qui abandonnent celte terre
innospilalière, au grand détriment
du commerce, de rimluslrie cl de
la civiltsatiop. Lequel est le véritable
auteur de ces massacres qui'ressemblent fort à des assassinats ? l.es uns
les attribuent au ministre de la guerre
Arabi, d’autres à Dervisch, le délégué
(lu Sultan; les autres an fanatisme
religieux populaire des arabes.
Un nouveau ministère a été formé ;
mais ,i\rabi .en est l’âme, comme il
l’était dii précédent Le sultan a en
voyé un nouve.'tn délégué dans la pr;rsonne de Muc'blar padia.
A O i) i<;
Les Communes ou les Consistoire.s
qui désirent se procurer âes'Altestati
premi, en vue des examens de fm
d’année, sont’priés clc ne pas attendre
au delà du SO cônranl pour en faire
la demande au soussigné. Leur prix
minime de 50 cent, pour les premiers,
de 40 cent, pour les ; ¡seconds,'et de
20 pour les troisièmes prix, n’empêche nullement les Aniqrités communales , ou les Consistoires généreüx
d’y ajouter tel autre supplément de
prix qu’ils jugeront convenable.
Turin, via Pio V, 15.
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