1
sixième année.
N. 43.
27 Octobre ISTI.
L’ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
S^cialemeol consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que tontes les choses qui sont vériCahles.........occuiiant
vos pensées — ( Philijrpiens., IV. 8.)
PRIX D ABONNEMENT :
Italie, k domicile Ctman)Fr. 3
Suisse...............* 5
France 6
Allemagne............» 6
Angleterre , Pays-Bas . * 8
Vn numéro séparé : 5 cent.
Un numéro arriéré : 10 cent.
BDHEAOX d’aBONNEHENT
ToRRR*PEi.r.rcE : Via .Maestra,
N.42, (Agenzia bibliografica)
PiGNERoL : J. Clììartiore Impr.
Turin rJ../. Trou, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.ORENCB : Librerìa EvangC’
lica, via de’Panzani.
ANNONCES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l’administration
an Btireait à Torr.e-Pelllce,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction ; à Mr. E. Malan
Prof * k Torre-Pelice.
Somxxiair'©.
Nouvelles da l'Evangolisation, — Gavazzi
et l'Evangile en Italie. — De l'instruction
en Hollande. — Nourelles religieuses. — Chronique Vaudoise, — Chronique politique.
HiOlYËLLES DE L’ËYAKGÉLISATION
h’Er.ho des Vallées privé de
nouvelles directes du champ de
rEvangélisation, et désireux d’en
donner, autant que possible, ainsi
qu’il l’a promis à ses lecteurs des
Vallées, se permet de glaner daus’
les journaux étrangers, mieux informés et plus heureux que lui,
et particulièrement dans le dernier
N° de la feuille A Voice from
lialy, publiée à Edimburgh. Nous
y lisons d’abord sur la station de
Rome, que l’œuvre y a prospéré
depuis sa fondation « la congrégation de l’Eglise vaudoise y est
la jplus considérable. Le rév. D'
Stewart, en considération des difficultés que l’on rencontre à trouver des lieux de culte sufSsants,
à cause de l’influence-que les
prêtres exercent sur »les propriétaires!.de maisons en considération
de la nomination à ce poste de M.
Ribetti, dernier acte officiel de
l’administration du D"" Revel , a
résolu de faire un effort, (semblable à celui qu’il a fait en I860
en achetant le palazzo Salviati pour
l’Ecole de Théologie à Florence)
afin de procurer une maison à
Rome assez grande pour y établir
une église, des écoles, les logements des évangélistes et des
régents et un local pour un
colporteur de la Bible. Par les
dons généreux des amis dont les
noms suivent, les efforts du
Stewart ont eu un plein succès;
James Lenox Esq., New-York a
donné....................L. 1000
MM. R. L. et A. Stuart, New
York ...................... » 1000
MM. Gambe) Ashburn, Gouroch » 1000
James VVhiti Esq. Overtour , » 1000
George Martin Esq., Audien
dennan......................» 500
Hugh Mathieson Esq., London » 500
Jarmes Stevenson Esq., Largs » 500
MM. D. et J. Patou, Fillicoultres » 600
James Stitt Esq. Cloughton, The
Grange...................100
MM. Barclay, Old Kirkpatrick » 100
James A. Campbell Esq., of
Stracattro .... . ; » 50
S. S. Feulon Esq., London . » 5 5s
Total . L. 6355 5s
2
-348
Dans une correspondance de
Florence an même journal, nous
lisons les détails inte'ressants qui
suivent: sur l’œuvre, de Rome,
les congrégations, en dehors de
celle de l'Eglise vaudoise, qui est
de beaucoup la plus considérable,
sont, en très grande partie, composées de gjens appartenant à la
classe la plus pauvre, mais la
congrégation de l’Eglise vaudoise
est au contraire composée, en très
grande partie, de personnes, ayant
quelque éducation et possédant
quelques moyens. J’ai été informé,
dit ce correspondant, par un des
évangélistes Vaudois qu'aucun des
membres de cette église naissante
ne lui a jamais demandé aucun
secours pécuniaire,» ce qui est
très rare, dans les stations italiennes. L’Ecole de M™® Gould
compte 80 élèves , quelques uns
de 15 à 16 ans, et la Commission
a appelé à Rome l’instituteur Garnier de Florence pour en établir
une seconde.
Une lettre de M. Turin de Milan
annonce, avec actions de grâces à
Dieu et avec des remercîments
aux donatrices d’Ecosse, qu’il a
reçu L. 30 pour l’entretien d’un
lecteur de la Bible à Milan. 11 raconte ensuite une tournée d’Evangélisation à Como, où il a distribué la cène du Seigneur à 30
personnes. Il donne des détails
sur plusieurs personnes et particulièrement sur un paysan de Ja
Brianza qui a fait huit heures de
chemin pour venir l’entendre à
Como, et qui avait 8 autres heures
à faire pour' se rendre datis son
village où il est seul à"professer
l’Evangile. ' ' *
« Après le culte , raconte M.
Turin, j’ai eu la plaisir de voir
s’avancer vers moi un homm‘e de
haute stature qui me serra cordialement la main. Je reconnus en
lui l’ouvrier du curé de ....... le
seul qui eût embrassé ouvertement
l’Evangile lorsque je venais plus
souvent évangéliser dans ces localités’. Je l’avais perdu de vue depuis six ou sept ans. • Eh bien !
lui dis-je, cher ami, êtes vous
toujours encore fidèle à Jésus et
à l’Evangile ? — Oui, je le suis ,
répondit-il, et j’espère l'être pendant toute ma vie ». Il avait un air
si heureux que j’ajoutai: « Vous
ne me paraissez pas bien triste
d’avoir abandonné l’Eglise romaine? — Comment peut-on être triste
quand on est disciple d’un si bon
Maître? — Et le curé du village
vous prend-il toujours encore à son
service ? — Bien des personnes
ont désiré qu’il me renvoyât, et
lui ont souvent conseillé de le
faire, mais il leur a répondu :
« où trouverai-je un autre ouvrier
qui cultive mes champs aussi bien
que lui ? et où en trouverai-je un
'autre qui soit aussi honnête que
lui dans le partage des produits
de ma propriété? Je pense, ajouta-t-il, que le curé m’aurait bien
volontiers renvoyé, mais soit pour
des motifs intéressés, soit dans
l’espoir de me reconvertir un jour,
il m’a gardéjusqu’à présent. Grâces
à Dieu, j’ai de bons bras, et bonne
envie de travailler, et je ne crains
pas de manquer de rien »,
—- Et comment pourvoyez-vous
à votre édification, étant le seul
ami de l’Evangile dans notre village? ». — « Je lis ma Bible et je
prie. » — « Le dimanche aprèsmidi, je vais entendre l’explication
3
-349
que le curé fait de l’Evangile; et
lorsqu’il me demande pourquoi je
vais à l’explicaliou de l’Evangile
et non à la messe, je lui réponds
que l'après-midi je comprends ce
qu’il dit et que je trouve toujours
quelque chose de bon à entendre,
pendant qu’à la messe je ne comprends pas quoi que ce soit, si
ce n’est que je connais que ce
n'est pas conforme à la parole de
Dieu ». Eu prenant congé de ce
cher ami, j’ai compris par le
cœur ces paroles de la 3® Epîlre
de Saint Jean : « Je n’ai pas de
plus grande joie que celle-ci, d’entendre que mes enfants marchent
dans la vérité ».
Quant à la station de Milan ,
M. Turin est heureux de pouvoir
dire que pendant tout l’été, et
malgré, les chaleurs quelquefois
suifoquantes, les réunions du culte
ont été bien bien suivies. Les conférences du mercredi soir ont
amené bon nombre de nouveaux
auditeurs, dont quelques-uns, se
sont ajoutés à l’Eglise. — 11
y a, dit-il, dans ce moment, à
Milan, un plus grand souci des
questions religieuses que par le
passé, soit qu’on y soit amené
par le nouveau dogme de l’infaillibilité, soit que l’Italie, ayant obtenu Rome sa capitale, et résolu
ainsi ses plus grandes diflScultés
politiques, tourne ses regards vers
les questions internes, parmi lesquelles la question religieuse a la
première place. — De l’avis de M.
Turin c’est le moment le plus favorable d’évangéliser notre belle
patrie. CA suivre).
G4VAZZ1 ET L’EVANGILE EN ITALIE
Gavazzi a donné dernièrement
à Dublin , des séances sur l’Evangélisation en Italie: voici ce que
rapporte un journal :
« Avant de vous parler, dit M.
Gavazzi, de l’évangélisation dans
la cité éternelle, il nous faut montrer d’abord ce qu’était l’Evangile
à Rome avant l’entrée des troupes
italiennes.
» En Italie, depuis le temps de
Constantin, où la majorité du peuple devint chrétien, en vertu de
la loi, il n’y a pas eu de véritable prédication de l’Evangile ,
et ceux qui ont essayé d’introduire
quelque réforme à Rome en ont
été empêchés par le pouvoir papal
et plusieurs personnes y ont perdu
la vie. L’Evangile qui était toléré
à Rome était un Evangile frelaté
en vue de soutenir le pouvoir papal.
» La Réforraation essaya aussi
d’entrer dans Rome, mais sans
succès, et toutes les fois que les
nations protestantes ont demandé
la permission d’y avoir un culte
selon leur croyance et leur conscience , la réponse a toujours été
négative, et ce ne fut que tout
dernièrement que cela leur a été
accordé. Après la chûte du prémier empire français il fut permis
aux protestants d’avoir un culte
conforme à leur croyance; mais
hors de Rome, et même à présent
il y a hors des murs deux églises
anglicanes, une église américaine,
deux églises écossaises qui n’ont
pas l’apparence de lieux de culte.
» Voilà le protestantisme à Rome,
cela prouve que les portes de Rome
étaient fermées à la prédication de
4
-350
la Parole de Dieu. C’est donc un
triomphe maintenant de voir ces
portes ouvertes à l’Evangile, et
les prédicateurs de la Parole de
Dieu dans la ville éternelle malgré
les protestations du pape; ils prêchent librement, ouvertement et
sans crainte l’Evangile de JésusChrist, en dépit de l’infaillibilité.
Voilà ce que nous appelons un
triomphe de l’Evangile !
» Nous avons auparavant commencé à prêcher l’Evangile dans
toute l’Italie, et je puis dire qu’avec la bénédiction de Dieu, nous
avons réussi à établir cent congrégations avec dix mille communiants et trois cent mille catéchumènes (app.). Nous avons maintenant à Rome cinq congrégations
régulières, deux de l’Eglise Libre
dont je suis un évangéliste, une
des Vaudois, et une des Baptistes.
Ces congrégations sont éloignées
les unes des autres, en sorte que
nous occupons presque tous les
quartiers de Rome, et nous pouvons dire que les romains entendent partout la prédication de la
Parole de Dieu (app.).
» Nous avons commencé l’administration publique des sacrements,
et j’ai eu le plaisir et le privilège
d’être le premier à distribuer la
Sainte Cène le jour de Pâques.
Avant l’entrée de l’armée italienne
à Rome, il n’y avait pas d’écoles,
excepté le petit nombre de celles
qui étaient sous le contrôle et
dans les mains des prêtres, des
moines et des nonnes; maintenant.
27 écoles ont été ouvertes en
moins de trois mois. Nous avons
notre écoléhpour les garçons^et,
les filles, notre école du soir etj
celle jdu dimanche, suivies avec:
plaisir. Vous voyez donc que nous
préparons à Rome 'cette seconde
génération de chrétiens qui seront
convertis du papisme au christianisme , et qui étant élevés dans
des écoles évangéliques seront assez fermes pour s’opposer à toute
persécution.
» Quand j’ai quitté Rome en
1849, il n’y avait pas une ¡seule
Bible en circulation ; la Bible n’était pas seulement un livre défendu,
mais le livre défendu. Le crime
de vendre une Bible était puni
par les lois papales par cinq ans
de prison. A présent la Bible est
libre à Rome, nous avons huit
colporteurs qui la vendent partout
sans difficultés; ils la vendent publiquement , sur les marchés, et
déjà plusieurs milliers circulent
dans Rome. Un autre grand événement, c’est qu’une dame anglaise
a vendu 2000 copies du Nouveau
Testament dans un quartier exclusivement occupé par les juifs ;
cela aussi est un grand triomphe.
Quand vous entrez à Rome, et
passez la belle place appelée le
Corso, qui est la plus grande de
la ville, la première chose qui
frappe vos regards, c’est un magasin bien arrangé avec cette
grande inscriptionien lettres d’or:
Dépôt général de la Société Biblique de Londres* C’est quelque
chose cela ! et quelque chose d’extraordinaire à Rome ! ^
. ' ». Mais ce qu’il y a de frappant,
c’est'que ce dépôt est en face du
•Vatican et que 4e pape peut sans
binocles voir le dépôt de la Société biblique de Londres. Vous
pouvez vous imaginer combien j’ai
joui il y a quelque temps en pensant à ce que devait'éprouver le
pape à cette vue ». (rires).
5
-361.
Nous nous abstenons de faire
des réflexions sur ce discours ;
nous nous demandons seulement
si c’est dans les Eglises libres
qu’il y a 10.000 communiants et
300.000 catéchumènes, ou dans
toutes les Eglises sorties de l’Evangélisation. D’après le Rapport
de la Commission d’Evangélisation
de l'Eglise Vaudoise, il y avait
dans ses stations au mois de mai
dernier, 2019 communiants; les
Wesleyens en accusent 698. Les
Eglises libres en auraient-elles
10.000 , ou seulement 7.000 , y
compris les Eaptistes ? Le chiifre
de 300.000 catéchumènes nous
paraît encore plus exhorbitant. Les
Vaudois n’en ont que 225 dans
leurs stations et les Wesleyens
54 , ( Carrière evangelico N. 7 ,
page 107 ),
Peut-être Gavazzi appelle-t-il
catéchumènes les auditeurs ordinaires et extraordinaires des 100
congrégations dont il parle? Nous
ne comprenons rienà ces chiff“res
énormes ; et nous les croyons erronés jusqu’à preuve du contraire.
II doit y avoir eu au moins erreur
d’impression. Il est de notre devoir à tous de rectifier les assertions de Gavazzi, s’il y a lieu,
afin de ne pas être, par notre silence, complices d’appréciations
fousses répandues dans le public
chrétien de l’Angleterre.
L'iNSTRLCTIO^ EN HOLLANDE
/■Suite, V. N.4SJ. . ,
Ce qui étonnera bien des esprits, ce qui
paraît en contradiction formelle avec les
principes qui ont été à la base des mœurs,
et de la société hollandaises c’est que l’enseignement religieux ail été complètement
supprimé dans les écoles et que l’enseignement laïque soit le seul adopté aujourd’hui. Quelque étonnant que ce fait nous
paraisse, de prime abord, il n’est cependant que la conséquence logique de la
liberté politique inaugurée on Europe par
les Provinces-Unies au xvii" siècle et du
grand principe moderne : < séparation do
l’église et de l’étal».
Ce même esprit de tolérance qui attira
en Hollande tant de réfugiés protestants
et israëlites, y amena plus lard bon nombre de catholiques aussi ; un plus grand
nombre encore, qui se tenaient cachés ou
n’osaient guère avouer leur foi, se montrèrent peu à peu au grand jour ; si bien
qu’aujourd’hui plus du tiers de la population appartient à l’église romaine. Quoique fort nombreux déjà, ils n’avaient
avant la révolution française que fort peu
de lieux de culte et pas du tout d’écoles
publiques. A dire vrai, le clergé romain,
qui, pas plus ici qu’ailleurs, ne s’est jamais montré partisan très zélé de l’instruction du peuple et qui a ses raisons
pour cela, ne s’en préoccupait que médiocrement.
Mais les événements qui suivirent la
Révolution vinrent troubler cet état de
choses et mettre en évidence les bienfaits
de l’instruction. Etant dépourvus d’écoles,
les catholiques eussent voulu envoyer
leurs enfants aux écoles réformées, mais
la chose rencontrait des diiTicultés sans
nombre et éveillait toutes les antipathies
religieuses. C’est alors que, pour accorder
satisfaction h des réclamations impérieuses et introduire, du même coup, les améliorations indispensables dans les écoles
existantes, fut décrété l’enseignement
laïque.
Telle qu’elle fut décrétée en 1806, la loi
laissait une assez grande latitude à l’instituteur, qui sans toucher au dogme proprement dit, pouvait cependant préparer
les élèves à la connaissance et à l’exercioe des vertus chrétiennes. Mais elle fut
remaniée en 1857, et les amendements
proposés soulevèrent des discussions très
violentes entre le parti orthodoxe, le parti
libéral et le parti catholique,-qui divisaient
alors la Chambre. Une entente des deux
derniers entraîna l’adoption du projet
6
-»a
dans le sens le plus laïque et le plus li*
béral. f
Aujourd'hui la Bible elle même, comme
simple livre de lecture, est bannie des
écoles, et l’instituteur doit s’en tenir aux
principes généraux de morale et de vertu.
Au pointde vue religieux, un tel système
ollre certes de fort graves inconvénients,
sur lesquels nous nous proposons de revenir, mais il ouvre la voie à la tolérance et
à un sentiment de bienveillance et de solidarité entre membres d’une même famille
humaine. Il fait disparaître les causes de
haine et les vieilles rancunes. Aussi voit-on
sur les mêmes bancs des enfants de toutes
les religions protestautes, memnomites, catholiques et juifs.
La plus complète harmouie règne parmi
les éleves, et si les parents de quelquesuns d’entre eux, cédant à la pression du
prêtre, ou redoutant les suites d’une éducation qui semble mener à l’incrédulité et
à rirréligiou, les reprennent pour les
mettre dans des écoles spéciales, c’est
toujours avec regret (comme nous en
avons été souvent témoins ) qu’ils se séparent de leurs jeunes camarades.
{à suivre J.
ITenrv Gav.
i{ou]ocik0 rclt£tcu0C6
Sous le titre de Une date mémorable, la
Semaine religieuse de Genève fait les observations suivantes sur la note du 3
octobre dernier par laquelle le Consistoire
de l’Eglise nationale a décrété la liberté
des liturgies: « Jusqu’au 3 octobre'if y
avait à Genève , au moins oiBciellement,
une Eglise nationale. A ceux qui auraient
demandé ce que croyait l’Eglise nationale
de Genève, prise dans son ensemble, on
pouvait répondre en montrant ses liturgies.
Si, jusque-lè, des notes discordantes se
faisaient entendre, c’étaient des cas exceptionnels qui ne portaient aucune atteinte à l’unité extérieure; l’Eglise^ en
tant qu’Eglise, continuait à affirmer par
ses liturgies- sa fidélité aux doctrines fondamentales de rEvangile.„i.'
Dès aujourd’hui l’Eglise nationale est
déchirée et divisée en deux camps; d’un
côté, ceux qui tiennent encore aux vérités
chrétiennes ; de l’autre, ceux qui en font
bon marché.
En permettant aux ecclésiastiques de
supprimer ce qu’ils voudront des liturgies,
et par conséquent de les supprimer complètement, si bon leur semble, le Consistoire, du moins dans sa majorité, déclare que l’Eglise de Genève ne tient plus
aux doctrines chrétiennes, rappelées dans
les liturgies.... *. La mesure dont se plaît
la Semaine religieuse était inévitable tôt
ou tard. Mais valait-il mieux contraindre
des pasteurs à lire des liturgies auxquelles
ils ne croyaient pas et qu’ils contredisaient
dans leurs sermons? Nous ne le pensons
pas. Le mal a une origine plus ancienne
selon nous. Il date du jour oîi l’on a supprimé la confession de foi ; il a sa source
dans l’idée erronnée qu’on s’est faite de
l’Eglise comme d’une école de philosophie
oü toutes les opinions et toutes les tendances ont droit de bourgeoisie, soit pour
les simples membres soit pour les pasteurs.
On a ouvert la porte toute large à toutes
les doctrines et mêmè à l’absence de
toutes les doctrines évangéliques. II était
injuste d’exiger de ministres admis à l’imposition des mains dans de telles conditions, de lire des liturgies où sont contenues des doctrines évangéliques positives.
Il faut, pour prévenir le mal, remonter
plus haut et mettre au moins l’Eglise sur
le pied de toute société humaine bien organisée, celui d’avoir des principes, et
do n’être pas un tout y va ou h peu-près.
Il faut en prendre son parti ; les églises
nationales s’en vont et il y a sans doute
de bons motifs pour cela.
Le môme journal annonce ensuite une
bonne nouvelle, c’est qu’on vient do
fonder à Genève, sous le nom à'Union
natiofiale évangélique^ une association
dont le bot est de travailler à relever et
à maintenir la foi évangélique dans l’Eglise nationale, et de résister aux attaques ,
dont cette foi est l’objet surtout de la part
du protestantisme libéral. — Le 3* article
des statuts de la nouvelle association est
conQU on ces termes: « Les membres de
l’Association, se rattachant aux traditions
7
-853
de l’Eglise nationale de Genève, résumées
dans sou réglement organique et dans ses
liturgies, aflirment, conformément aux
Saintes Ecritures,! leur foi en « JésusChrist fils unique de Dieu, mort pour nos
ofionses et ressuscité pour notre justification ».
La mutilation den liturgies. Quelques
pasteurs libéraux de Genève ont déjà profité de la faculté qui leur lest accordée
de couper et de tailler dans les liturgies.
Les retranchements sont significatifs. MM.
Dret et Chantre retranchent ;
1 ) Les phrases suivantes ; « nés dans la
corruption, incapables par nous mêmes de
faire le bien, » de la confession dite des
péchés;
2) De la prière pour les autorités étrangères, ils suppriment les paroles antidémocratiques pour tous les rois et les
princes;
3) Tout le symbôle des apôtres. Cette
dernière suppression dit tout; et elle a
lieu, dit \'Alliance libérale, pareeque l’Eglise nationale n’a point de confession do
foi. Ne serait-ce ¡pas plutôt parcequ’elle
n’a plus de foi? demande la Liberté chrétienne.
Statistiqxxo cio rignoraix
co, — De la statistique des mariages
coniraclés en Italie en 1869, on a tiré le
tableau suivant des personnes qui dans
chaque province, ne savent pas faire leur
nom. — Turin en a 31 sur 100; Sondrio
34; Bergamo 36; Novare 40; Brescia 43;
Còme 43; Livourne 44; Porto Maurizio44;
Alexandrie 45; Coni 47; Gènes 52; Pavie
53; Milan 54, Florence 58; Crémone 60;
Belluno 62; Lucques 62; Grosseto 63;
Naples 68; Venise 69; Ancône 70, jusqu’à
Terra di Bari 89 sur 100, Syracuse 90,
Basilicata 91, Girgenti 91.
Espérons qu’il y a eu partout quelque
progrès en 1870. Mais reconnaissons què
Girgenti a bien à faire pour égaler Turin
et que l’Italie tout entière a besoin de
beaucoup travailler pour marcher de pair
avec la Prusse ou avec la Hollande.
Chronique Cnuhotoe
Le décrét d’union des cotiimimcs do
S' Jean et do Luseroe en une seule sous
le nom de Commune do Luserne-S‘-Jean,
a été signe par le roi le r octobre dernier.
Ecole de théologie. Les examens annuels
de l’école de théologie de Florence, qui
avaient dô être renvoyés à cause de la
perte douloureuse du D'Revel, ont eu lieu
la semaine dernière. Treize élinliants se
sont présentés, et tous ont obtenu la promotion, plusieurs d’une manii re réellement satisfaisante, quelques-uns avec distinction.
Trois d’entre eux, après avoir subi les
examens annuels se sont présentés pour
les examens généraux de licence et ont
aussi répondu d’une manière satisfaisante
aux questions d’exégèse de l’A. et du N.
Testament, d’histoire ecclésiastique, d’histoire des dogmes, de .symbolique, de dogmatique et de morale qui leur ont été
posées par le jury d’examen composé du
Modérateur, comme président, des professeurs Geymonat et Revel Albert, des
évangélistes Prochet, Meille et Weilzecker.
— Ces trois étudiants sont Beux Henri do
Pramol, B. Gardiol de Prarustiu et Q.
Pistocchi. Cinq étudiants ont fini le cours
do théologie, cinq nouveaux étudiants,
tous sortis du Collège de la Tour ont pris
leur place, do sorte que le nombre des
étudiants sera, celte année, le même
que celui de l’année dernièie.
Le D>- Stewart. A la nouvelle do la grave
maladie du D' Stewart, la Table s’est
empressée d’envoyer une circulaire dans
toutes les paroisses, afin que, conformément au vœu do M'”* Stewart, dans toute
l’église vaudoise, des prières montassent
au trône des miséricordes pour supplier le
médicin céleste de rendre à la santé ce
constant ami de notre église et ce zélé
champion de l’œuvre de l’Evangélisation
en Italie.
D’après les dernières nouvelles que l’on
a reçues de lui ; à la date du 14 courant,
il s’était produit une sensible amélioration
dans son état, mais le danger n’avait pas
entièrement disparu.
8
-854
EcoU de Méthode. L’école dejnéthode pour
leç régtents de quartiôx será: dûreï^é lundi
prochaia 30 ottobre à la Tour et au Pomaret.
Chronique ))'oUttque.
Italio. L’ouverture des Cbambresaura
lieu le 27 novembre prochain,
Rome. — On donne cotntne une chose
certaine que M' de Choiseul sera le seul
représentant de la France à Rome.
Mixnlclx. En suite d’une interpellation, le ministre Luly au nom de ses collègues a déclaré, que le pape ayant, par
la doctrine de l’infaillibilité, changé les
bases de son système, le gouvernement
bavarois, se croyait aussi libre, malgré
le concordat, de prendre des mesures pour
maintenir sou autorité et pour accorder
existence légale et protection aux vieux
catholiques. — Il paraît qu’à la suite de
cette déclaration la municipalité de Munich
a accordé aux vieux catholiques une Eglise
pour l’exercice de leur culte, ce qui a
amené une vigoureuse protestation de la
part de l’archevêque. La question religieuse
dans lë catholicisme allemand est ainsi
entrée sur le terrain des faits.
France. Nous extrayons d’une lettre
de M’ Laboulaye, l’auteur de Paris en
Amérique, les lignes qui suivent: « Je
vois avep joie que la liberté est profitable
à l’Italie, et.qu’on y travaille sérieusement.
Ce sont les idées qui gouvernent le monde.
Un peuple ignorant est toujours esclave; la
vérité seule émancipe, Si vous réussissez à
répandre à pleines mains l’éducation dans
un peuple naturellement éveillé, et qui ale
génie du beau, je ne doute pas que l’Italie
ne reprenne sa place dans le monde.et
ne se mette là la tète de la civilisation. Je
suis un ancien {ami de.l’ltaliie; je l’ai vir
sitée plusieurs ifoi^,au temps.<jeson esclavage, et j’ai toujours espéré son reliàyement.
Il y a beaucoïkp à fak'e* cela est certain;
mais nous en sommes tous là ; et la grandeur de l’oeuvre; est une- raison 4e plus
de nous y eonsaerar résolumenh r- Parr/
lant en suite de la FCAUCo, il dK: Notre'
condilion en France est bien tmte. Nous
devons établir un gouvernement au milieu
des partis prêts à s'eutredéchirer. Réussirons-nous à fonder une république ? C’est
une chose douteuse; il nous manque les
idées et les mœurs républicaines. Jilais
d’une antre côté, nous n’avons rien de
ce qui est nécessaire pour fonder une
monarchie durable ; notre passion d'égalité; notre impatience de tout frein, nous
rendent ingouvernables, et je crains tort
qu’un despotisme quelconque ne nous reconduise dans un état insupportable pour
les amis de :1a liberté. — Nous sommes
toujours empoisonnés par les doctrines
révolutionnaires et socialistes.... M’Thiers,
qui a rendu de grands services à son pays,
et qui a de grandes qualités politiques est
entièrement étranger au courant des idées
nouvelles, c’est un partisan du gouvernement constitutionnel, ainsi qu’on l’entendait il y a quarante ans.
— Menées bonapartistes en Corse et
ailleurs. Le gouvernement leur donne à
dessein peut-être plus d’importance
qu’elles n’en ont. — Mécontentement dans
l’armée à cause des nouvelles lois et de
celle de la révision des grades en particulier.
A mérlqL«e.-ün télégramme de Philadelphie dit que plus de 2000 personnes
moururent brôlées dans les incendies des
forêts de la région du Nord-Ouest des
Etats-Unis.
Berlin. La diète de l’empire à nommé
Simpston président et Hohenloe et Weber
vice-présidents.
Il ‘Oient de paraître un
ABRÉGÉ
DE L’HISTOIRE DES YAEDOIS
depuis les temps les plus reculés,
jusqu’à l’an 1871.
, Prix 1, 25.
S’adresser à Tarin, à M' Hermann Loescti£R Éditeur, — à Pignerol à M' J.
CHUiriIOKB Impr. Libraire, — à Torre-Pellice h M' J. Benech Libraire.
E.' Halan Directeur-Gérant.
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