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Quatrième Année.
45 Novembre 4878
N. 46
LE
ECHO DES VALLEES VAUbOlSES
Vous me serez témoins. Actes 1, 8.
Paraissant chaque Vendredi
Suivant la vériié avec la charité. Ep. 1, 15.
PRIX D’ABBONNEMENT PAR AN
' Italie . . 3
Toui les pays de l'Union
d« poste . s 6
Améri^ae ... >9
On s'abonne:
Pour 1 Inîérieùr eliei MTvî: les
pasteurs efc les libraires de
ïôrre Pelîice.
Pour J’Æicf^newr au Bureau d'Admitiistralion.
: Un numéro séparé i 10 ceatimes.
' Annonces ;25ceQtîinespar ligne.
I Lea ent'ots d'arp^eni se lb.pt par
I ïéttre re'commandèe ou par
I mandais sur le Bureau rie PeI vosa Argeniina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi: A la Direcfciou du Tëpiôint Pomaretto (PineroloJ Italie.
Pour ¡’ADMINISTRATION adresserainsi : A l’Administratî^ti du Pomaretto iPinerolo) Italie
:St>in‘ÌìÌ£t.Ì
x*e.
ISi bbv^m'bi’é. — Corrèspondmicè. —
in menibriatii. — Le ciel comnionce fcibas. -- Vingt-cinq mille frar/ca. — Rénue
polUigue.
13 NOVEMBRE
Le 30 octobre le| j^àlténrs des
Vallées et les pr0fèés‘èurs da College et dé rEéole Nórmate, convoqués par la Table se sont trouvés
réunis à peu près au gràOd coinplot, datïs la ààîlé de là bibliothèque du Callél'é, et quoique
leur séance n’àît guère düré plus
de deux heürés, elle á suffi pour
que deux questions d’une grânde
importance fussent débattues soigneusement et àchemibées ^ers
une solution satisfaisante. Quant
à ta première il ne pouvait pas ,
A proprement parier, y avoir de
débat, puisque tous les présents
étaient d’accord et que, Seule la
partie opposaUteJ, pOur né' pas
dire adverse, était abseUte'.
Les jiféseUtS qui' étaient d^un
parfkit- aeôofd pour chefehér lé
moyen de sé soustraire au payement d’une double taxe de même
nature et pour un même subside
c’étaiërit les pasteurs et les professeurs ; l’absént c’étaient les Finances qui croiént devoir exiger
impitoyablement cette taxe. La
cause a été portée devant les
tnbunâùi,' malgré reitréme répugnance que ;lei intéressés et la
Table qui les représente, Ou plutôt qui a été elle même mise én
causé, éprouvaient à recourir à
ce moyen esetrême. C’èsti^ette répugnance à poursuivre un procès
et l’espoir de trouver auprès du
ministère dés financés des dispositions bienveillantes, qui ont
suggéré à la Table, l’idée de
pfoposér un compromis pour terminer le different.
Il s'agirait de déduire de la
somme totale des subsides sUr
laquélle la taxe Serait perçue.
rallocation régulière faite aux
pasteurs, comme compeUsâtion de
bîéns fondé cédés, il y à environ
60 ans, et lé subside qiie depuis
environ 30 aUS, le Ministère (îe
l’Instruction publique accorde a'ü
2
-.362>.
Collège vaudois , comme encouragement en même temps que comme
témoignage de satisfaction.
Chose singulière, et qui semble
indiquer chez le Ministre une
modification du point de vue soutenu jusqu’ici, en recevant la proposition de la Table pour un
compromis, avant de se prononcer, il a demandé que les intéressés, c’est-à-dire les pasteurs
et professeurs s’engageassent à
ratifier les conditions mêmes du
compromis. Cela veut dire que
l'on reconnaît enfin que la'Table
n’a ni la propriété, ni la libre disposition des titres de rente qui
sont à son nom. Il va sans dire
que les intéressés sé sont empressés d’adhérer à un aceomodement qui ne laissera peser sur
eux qu’un peu plus de la moitié
de la taxe double dont, ils sont
. injustement frappés , c’est-à-dire
une somme de livres 1500 qu’ils
devront se partàger.
Cette tuile leur est tombée sur
la tête précisément au moment
où l’on constatait la complète insuffisance de leur traitement.
Le second objet dont cette petite assemblée d’une 20® de pasteurs et professeurs a été appelée à
s’occuper, c'est le Collège vaudois
qui, sans jamais cesser de préparer des étudiants pour la carrière
du ministère, doit répondre, autant que possible, à d’autres besoins des vaudois. Et si l’on s’avisait
de s’opposer au développement nécessaire de notre précieux éta.
blissement, la loi est là qui nous
y pousserait et nous ne voudrions
ni nous placer au dessus, ni nous
replacer nous-même hors de la
loi commune,
Voici donc dans quels termes
làji ¡question nous est posée par
l’Autorité supérieure. Si vous ne
voulez pas que votre collège soit
parifié (pareggiato) à ceux du
Gouvernement, ce à quoi nul
ne veut vous obliger, il faut que
vous le rendiez parifìable (pareggiabile), c’est-à-dire qu’il s’y
donne un enseignement complet
qui permette à vos élèves d’obtenir,
en subissant les épreuves légales ,
les diplômes de licence gymnasiale
et de licence lycéale. 11 faut en
outre que les professeurs qui ont
la charge de l'enseignement, à
ses divers degrés, soient euxmêmes munis de documents officiels constatant leur capacité à
l’enseignement des branches qui
leur sont confiées et l’autorisation
de le donner.
Ici encore U n® s’est manifesté
aucune divergence d’opinion , mais
plutôt une réjouissante unanimité
que plusieurs probablement n’osaient pas espérer.
Notre 'Collège doit continuer à
être l’établissement d’instruction
supérieure de l’Eglise Vaudoise.
Il faut qu’il prépare nos jennes
gens à la carrière du ministère
et à toutes les carrières libérales,
Pour atteindre ce but une année
de plus est indispensable, ajoutée
à rhétorique ou à philosophie, de
telle manière que les élèves puissent , au bout de leur sixième
année , être préparés pour l’examen de licence gymnasiale et, à
la sortie du Collège, pour celui
de licence lycéale. On est d’accord
que le premier doit être obligatoire pour tous.
Plusieurs des professeurs sont
déjà munis de Tautorisation légale ;
3
4Ai«iAAn>\<« > I
„363^
ceux qui ne le sont pas s’elFor*
cei’oot de se mettre en règle dans
le plus bref délai possible.
C’est dans ce|sens que tous ont
parlé, mais plus particulièrenaent
naonsieur le notaire avocat Vola,
membre laïque de la Table , qui
dans un discours plein de chaleur
et de vio , a exprimé les sentiments qui doivent remplir le cœur
de tout vrai vaudois, en même
temps que de tout ami sincère de
la belle patrie'italienne.
(fforrcBfanbance
Monsieur le Directeur du Témoin,
Vous devez celle letire à l’honneur
inattendu que vous avez fait en imprimant le rapport annuel du’ consistoire de Colonia Valdense. Depuis lors
la silualion s’est passablement améliorée et peut-être suis-je maintenant
en état de dissiper, en partie du moins,
l’impression peu agréable qu’ont dû
produire sur vos lecteurs certaines
parties de notre rapport.
L’un des points noirs que nous signalions à la Vén. Table était celui
des dettes coniraciées, on ne sait trop
quand ni comment, par une partie
de la congrégation acluellemenl existante. L’on savait que les créanciers
l’étaient h bon litre ; l’on savait aussi
3UC ces dettes avaient trois ans de
aie ; mais, en dehors de ces deux
faits, chacun racontait celle douloureuse histoire à sa manière. Les créanciers se sont ré.signés ii perdre une
partie de leur avoir, ainsi que les intérêts, et se sont déclarés satisfaits si
l’on verso entre leurs mains les 500
piastres ( environ 2700 fr. ) qui ont
été recueillies! par des souscriptions
volontaires. Les'membres de l’église,
après quelques diOicüItés, ont presque
tous contribué pour débarrasser la colonie de celle lèpre. C’est, je pense,
un fait encourageant. Il n’arrivc pas
souvent qu’une Eglise doive débuter
par accepter et payer des dettes qu’elle
n’a pas faites, et qu’elle s’acquitte de ce
devoir pénible sans trop de murmures.
Peut-être même verrons-nous encore
cette solution s’améliorer par de nouveaux dons qui seront offerts afin de
réduire la perle que doivent subir les
créanciers.
En outre la propriété aliénante à
la cure, possède maintenant une enceinte capable de la protéger contre
l’invasion des troupeaux de bêles à
cornes. Voici comment on procède
dans ce pays pour enclore un morceau de terrain. L’on plante à une distance plus ou moins considérable, suivant la résistance que l’on veut obtenir,
de gros pieux en bois dur. Le bois
qui pourrit dans la terre n’est pas
très recherché pour ce genre de travail, comme l’on peut facilement le
comprendre. De distance en distance
l’on a soin de placer un pieu plus
solide que les autres. Ensuite l’on
tend trois, quatre, cinq gros lils de
1er qui sont assujettis à chaque pieu
et qui s’opposent au passage des animaux. L’on appelle ces espèces d’en
ceintes des alambrados. Si l’on employé de bons matériaux et que le
travail se fasse^mélhodiquement et avec
soin, un alambrado peut durer un
grand nombre d’années. Les membres
électeurs ont contribué chacun pour
une somme de six réaux ( un peu plus
de trois francs)’, ou bien ils ont apporté deux pieux en sus d’une journée
de travail. La dépense totale s’e.si
élevée à 90 piastres ( environ 500 fr. )
et la moitié de celle somme est déjà
en caisse. Espérons que ceux qui n’ont
accompli qu’une partie de leur devoir
en donnant une journée de travail ,
apporteront bientôt leur quote part en
argent pour solder toute la dépense,
Permettez-moi un mot, M. le Directeur, sur l’élal matériel de la Colonie.
L’hiver qui vient de s'écouler a été
rigoureux pour le pays, Depuis longtemps l’on n’avait pas vn de la glace,
celle année elle a fait plusieurs fois son
apparition. Plusieurs citronniers ont
séché, tout, ou en partie. Par contre
le blé ne parait pas avoir souffert, et
4
grâce à la pluie qui vienl de tomber,
la récolte est assui'ée si Dieu la préserve de la grêle et des autres dangers auxquels elle est encore exposée.
Le blé et le maïs sont à un prix qui
paraîtrait labuleux au marché de rignerol. Si les colons pouvaient s’y
rendre, l’on arriverait en foule pour
acheter ce froment qu’ils seraient bien
aise de vendre à 4 fr. l’hémine, au
plus et ce maïs qn’ils donneraient volontiers pour 12 fr. le sac de six hémines.
Trois colons qui ont sans aucun doute
des parents et des amis aux vallées,
ont quitté ce monde il n’y a pas bien
longtemps. Ils avaient tous les trois plus
de soixante dix-ans. Ce sont Etienne
Rostan do Torre-Pellicé , Barthélemy
Durand et Jean Daniel Malan de SaintJean. Tous les autres décès de cette
année sont ceux d’enfants on de jeunes
gens. En général il n’y a pas eu beaucoup de malades. Il est vrai que nous
sommes maintenant menacés de la petite vérole qui a déjà fait des victimes
autour dé nous.
Nos relations avec M. le Consul italien de Montevideo sont maintenant
fréquentes et cordiales. Malgré toutes
les démarches qui ont été laites pour
obtenir la légalisation des mariages
célébrés par les pasteurs, il faut que
ces mariages soient refaits par les juge?
de paix. L’ignorance de la loi, entendons-nous répéter de tous côtés, ne
peut servir d’excuse. Le tarif pour ces
cas spéciaux a été réduit à 8 piastres
( un peu plus de 40 fr. ) Tous les attires mariages coûtent 16 piastres au
maximum.
Les catholiques sont encore plus
mal partagés à cet égard, puisque !e.s
curés exigent 25 piastres, ou tout au
moins la moitié de celte somme, s’il
gens de couleur. Pour un
mixte il faut obtenir une dispense qui, dans le cas le plus favorable , coûtera plus de cent piastres.
Ce trafic qui rend très lucraiive la
charge de curé ne révolte personne.
On s’y soumet sans trop de dilficullés;
ou bien l’on se passe de la célébration du mariage.
s’agit des
Cet état de choses peut durer longtemps encore , puisque le clergé qqi
est tout puissant n’est pas disposé ù
renoncer & ces bénéfices immoraux.
Peut-être même ta liberté de culte estelle menacée, puisque le gouvernémenl
considère comme une gloire pour
d’avoir obtenu un évêque pour Montevideo et qu’il désire introduire au
moins une école dirigée parles soeurs
de charité dans chaque département.
L’honneur d’avoir un évêque avec ses
chanoines coûleva quelques milliers
de piastres. Le produit des impôts y
pourvoira. Dernièrement l’évêqûe et
sa suite ont visité le Rosarfo. Les
caravanes d’enfants conduits à la confirmation, une bible brûlée et, assure-lon, un millier de piastres pour l’érection d’un temple catholique à la Paz,
tels ont été les événements qu’a produits cette tournée épiscopalePresque tous les journaux de Montevideo cornbatleol leçléricalisme, rpais
hélas !, c’est au nom de l’incrédufilé et
de l'athéisme , et, non pas an nonii, fie
l’Eyangile qu’ila efiveloppept. en géhèral
dejn^; une, eond^natiflu, atvec le
système romain. Ces journaux libifiapenaenrs sont les meilleurs auxiliaires
du clergé. L’on s’en sert pour épouvanter le peuple qui croit qu’on veut
le dépouiller de sa, religion et le fivrer
ap communisme, dès qng la religion de
Rome cessera de régnei] dans le pays.
L’%iangdi^<i, journal méthodiste,,
est seul à combattre Tincrédulilé et
les prélentiqns du clergé, avec.ios armqs
de l’Evangile. Malgré sa vivacité, R
est répandu, lu elradouté. Ce journal
s’occupe voluntiers de l'œuvre de l’Evangélisalion italienne, On l’a menacé
d’un procès ; mais comme ses rédacteurs sont citoyens des Elais-Unis., il
paraît que l’on n’a, pas osé ratlaquer
en tribunal pour oifense à la religion
de l’état qui est la religion catholique.
'/euillez me pardonner, M. le Directeur, d’avoir abusé de votre bonté en
allcngeant outre mesure celte correspondance. Je suis bien sûr que vous
le ferez facilement et j'espère que vos
lecteurs iuiiteronl votre exemple.
D, AKMAim-ÜGON.
5
P, s. Il m’esl souvent arrivé de recevoir des lellres qui avaient subi un
relard considérable et parcouru la moitié
de l’Amérique du Sud , avant de me
parvenir. Un ouvrier évangélique de
Poffabro, mal adressé par son pasteur
s’est rendu an Rosàrio do Santa Fè,
croyani y trouver un pasieur vaudois.
Je prierais les personnes qui écrivent,
aux vaudois d’ici de se rappeler que
la colonie vaudoise { Colonia-Valdènse)
se trouve dans les environs du Rosaiio
Oriental, déparlemenl de Colonia, République, Orientale de l’Uruguay. —
L’autre Rosario, beaucoup plus connu ,
se trouve, dans lia province de Santa
Fè, République Argentine. Voici une
adresse plus que ..suffisante pour un
vaudois établi ici ;
Monsiear N. N. .
tiep“ de Colonia
■ . UnncuAy.
P^rrero, le 8 nove.mbre 1878.
Trés-Honoré Monsieur,
Au risque d’èlre peu. intéressant, je
yais: essayer de .vous donner: quelques
détails sur,!la Conférence dvcival Saint
Mm'tin, qui s’esl ouverte à Massel,. le
29 du mois d’octobre dernier.
Malgré utlivent vif et froidi, qui vous
coupait la figure, les membres de la
conférence, presque au grand complet
et un bon nombre de frères, se trouvèrent présents à la discussion qui s’engagea sur le sujet établi d’avance, et
toujours actuel, Le Culte.
Pour la première fois , nous avons
eu la jqie et le privilège de recevoir
au milieu de nous, le représentant de
la conférence du val Luserne'-dans la
personne de M'' J. P- Pons pasteur à
La Tour, ainsi que Mr H. Bdsio, secrétaire de la V. Table, membre de
celle du Val Pérouse.
N’ayant pas la louable habitude de
présenter un travail par écrit, comme
cela se voit ailleurs, et cela afin de
laisser, dit-on, le champ plus libre,
M. le président s’esl borné à proposer
l’ordre suivant qui a été examiné avec
soin et adopté :
1. Ce que nous devons entendre par
culte.
2. Les éléments du culle public.
â. Caractères du culte chrélien.
4. Manière de célébrer le culle.
5. .Avantages du cuite public.
6. Devoir de le fréquenlei’.
Comme,vous le voyez, n-otis avions
un champ bien riche ¿1 bien vaste .à exploiter;, aussi: malgré toute noire bonne
volonté, n’avonsmous pu que l’effiieurer
en laissant de côté bien des choses
importantes l
La Conférence s’esbbornée à examiner spécialement les deux premières
et la quatrième partie du programme^
celles aussi qui étaient plus propres ¡à
exciier l’inlérêl du public. Je voudrais
pouvoir énumérer les nombreuses dé:
fmiiînns qui ont été données du culte:
cet ensemble dé sentirnehls, de paroles
et d’aoies, qui ont pour but de glorifier Dieii' seul et d’attirer: suri noüs
ses bénédictions , ou mieux encore ,
l’âine parlàiit, a -Dieu ,/ eti Dieu irépoUidant à çeiie-ei; jé voudrais pouvoir
relever tout dé que l’on a dit sur
la jïjwe, sur là'lecLure de la -parole
de Dieu faite a:vèo trop de nég#gence ;'
sur ; le chaM qui/vu perdapl chaque
année au lieu d’y gâgner en harmonie!’,
sur la prédicalidri qui doit être inci.»
sive et courte, ainsi tjue sur les sacrements qui doivent toujours voUs
inspirer le plus profond- respect!, lorsque nous y participons avec solemilés
annuelles ; je voudrais m’arrêter longtemps sur tous ces pôinls si importants î
mais il me larde ^arriver à quelqué
chose de tout, nouveau pour le peuple
vaudois et qui n’a: pas échappé à la
sérieuse attention dé la Conférence,-. ■
Il n’y a pas longtemps qu’un hornme
très connu et très couili en France,
a publié une liturgie laquelle a mis eu
émoi tout le camp des Réforméd, Elle
a eu un certain succès et comme c’êlaii
naturel, la nouveauté y a beaucoup
contribué ; car elle s’approche de beaucoup de la forme Anglicane qui peut
plaire au-premier abord. Tout eu acceptant ce qu’il y a de bon dans cette
liturgie et surtout lorsqu’elle tend à
donnei' la place d’honneur à la parole
de Dieu, la conférence repousse éneiv
6
giquement ce qu’on esl convenu d’appeler , pour êlre mieux compris les
litanies ; elle fail cependant des voeux
pour que le peuple vaudois puisse
bientôt s’associer de tout son cœur
à l’amen final prononcé apiès chaque
pièce et après la prédication.
L’on reconnaît la nécessité d’avoir
une liturgie pour sauvegarder la doctrine et la vérité, mais d’un autre côté,
l’on lient beaucoup à ne pas être trop
esclaves de celle-ci , en laissant une
place dans les circonstances exceptionnelles à la prière improvisée !
La conférence se range à l’acceptation de l’ordre du culte, proposé par
la Commission synodale tout en faisant ses réserves, sur l’ordre à suivre
dans la lecture de la Parole rie Dieu,
et sur le symbole des apôtres qu’elle
veut voir maintenu dans la future liturgie, ainsi que la co«/essioJ!. des péchés qui est un monument auquel il
n’est pas permis de loucher, sans le
pouvoir mieux remplacer. Quant à i’aôsolution elle esl décidément laissée de
côté 1
La plus parfaite harmonie a cons•lamment régné, pendant toute la discussion qui s’est prolongée jusqu’à
nuit close. Nous nous sommes séparés
avec la ferme conviction que Dieu avait
été avec nous , et qu’il nous avait
bénis abondamment. Qu’il veuille en
effet lui-même faire germer ce grain
qui a été jeté dans les cœurs.
La prochaine conférence aura lieu
D. V. à Villeséch^ dans la première
quinzaine de Mai et le sujet qui a été
choisi est le même qui a été mis à
l’ordre du jour par le Synode : La discipline dans l’Eglise.
Agréezi honoré Monsieur, les salutations cordiales de votre dévoué
P. A. Tron.
lu memoriiiin>
Turin, le 12 noveïïiLire 187îî,
Notre Ecole du dimanche vient de
faire une perle infiniment sensible et
douloureuse , dans la personne d’une
de .ses monitrices les plus capables et
les plus dévouées, M'*® Julik Peliægrini
que Dieu a rappelée à lui, d’une manière tout à fail inattendue, dans la
matinée de mercredi, 6 courant, à l’âge
de 23 ans.
La veille, elle sortait, après dix
heures du soir, joyeuse cl bienportanle
de la maison paroissiale, où avait été
convoquée chez le pasteur-évangéliste,
M"" W. Meille, une réunion de moniteurs et de monitrices |^de l’Ecole du
dimanche, dans le but de renlretenir
de celte œuvre et des moyens à employer , pour la rendre toujours plus
prospère jet profitable.... et le lendemain matin , vers les huit heures ,
elle n’élail déjà plus ! L’Epoux était
venu pour elle !
Mais que l'instantanéité de ce départ
ne nous inquiète ni ne nous trouble.
Notre chère et douce amie avait de
l’huile dans sa lampe. De bonne heure,
en effet, et sous la bienfaisante influence des frères moraves de l’inslilulion de Koenigsfeld dont elle avait
élé l’élève pendant trois année.s ,, ses
pensées s’étaient dirigées vers les chosès
d’en haut et son cœur s’élail donné
à Celui en qui elle avait reconnu le
sauveur de son âme. Dès lors aussi ,
l’effort constant de sa vie, au milieu
des siens et an dehors, avait été de
le servir le moins imparfaitement qu’il
lui fût possible.
Aussi , quelque belle et douce' que
fût la position que Dieu lui avait faite
ici bas, son sort est-il à envier, plutôt
qu’à plaindre. Si sa mort esl une perle
(et elle en esl une très-grande!) ce
n’est certes point pour elle. La perle
esl pour nous qui lui survivons; poiii'
sa nombreuse famille tout d’abord,
dont elle était comme le * rayon de
soleil •, et pour tous ceux qui l’aimaient
ensuite.' Et le nombre de ces derniers
était, on peut bien le dire, aussi grand
que celui des personnes qui l’avaient
connue, ne fût-ce que pour quelques
instants.
Rarement, en effet, quelqu’un a eu au
môme degré qu’elle, le don de conquérir les cœurs, pour ainsi dire,
à première vue, sans y prendre peine
et presque sans l’en douter.
7
Ay» ^
.367
Celle espèce de fascination qu’elle
exerçait sur tous, elle l’exerçait d’une
façon toute spéciale sur les (enfants
dont, partout où elle apparaissait, elle
était aussitôt entourée et qui avaient
pour elle un véritable culte.
C’est qu’aussi peu de personnes possèdent au degré où elle le possédait
ce dom, — don enviable entre tous,
— de s’oublier constamment elle-même,
pou^' ne penser qu’aux autres et à ce
qui pourrait soit leur procurer plaisir
ou bien, soit leur éviter de ta peine.
Les familles que, comme membre de
la t société] des demoiselles protestantes, pour la protection de l’enfance
pauvre » elle visitait avec tant d’assiduité et de sympathie, le savent mieux
que personne.
Nature aimante avant tout et que la
plus légère ombre 'de froideur et d’indifférence (qui fût passée - inaperçue
pour les autres) aftèclait et faisait
soulTrir, elle était également Irèslichement douée du côté de l’intelligence ; mais ce dernier aspect de sa
nature était comme un secret qu’elle
gardait avec un soin jaloux et qu’elle
ne laissait deviner qu’à ses plus intimes.
Une admiration touchant à l’enthousiasme pour les œuvres de Dieu dans
la création était un autre trait de son
caractère.
Le jour de ses funérailles a montré
combien tout ce que nous venons de
dire d'elle était dans l’esprit et dans
le cœur de chacun. Rarement tant de
larmes et des larmes plus sincères ont
coulé sur un cercueil de jeune fille !
Un deuil de famille était devenu le
deuil d’un très grand nombre. Aussi,
quoique morte, notre jeune et douce
amie parle-t-elle et parlera-l-elle longtemps encore à ceux qui l’ont connue
et tout particulièrement à ces enfants
3u’elle aimait tant, et au’avec tant
’amour et de grâce , en famille et à
l’Ecole du dimanche, elle s’efforçait
d’amener à ce Sauveur auquel elle avait
cru pour elle-même, et dans les bras
duquel il nous est doux de la chercher.
Le ciel commence ici-bas
Ce ii’esl pas assez que d’avoir un
litre pour le ciel, si nous ne sommes
pas préparés à y entrer, et même ce
prétendu titre n’est qu’une illusion
aussi longtemps que nous n’avons pas
le goût des choses célestes. El cela à
tel point que si, par une supposition
impossible à réaliser, un méchant
homme réussissait à s’introduire dans
le ciel, il n’y serait pas heureux. El
comment le serait-il puisqu’il n’éprouve
pas de bonheur a servir Dieu sur la
terre ? Le jour du' Seigneur lui ' est à
charge, et le culte l’ennuie dès son
commencement, de sorte qu’il le trouve
long , très-long. La loi de Dieu lui
semble un lourd fardeau, et il n’éprouve
aucun plaisir dans la société et dans
la conversation des enfants de Dieu.
Si ces choses le fatiguent èt l’énnuyent sur la terre, lui plaironl-ellés
dans le ciel? Nous craignons bien'que
non.
Mais si Dieu donne à quelqu’un le
droit de jouir du bonheur céleste, il
le rend aussi capable d’en'jouir, v
Voilà une pierre de touche qui nous
permet de nous connaître nous mêmes.
Prenons-nous notre plaisir dans le service de Dieu ? Nos pensées s’occupent-elles souvent et de préférènce
de choses .saintes et célestes? — Trèsbien, c’est bon signe, nous marchons
dans le chemin du ciel. Sans cela nous
avons grand besoin de prier Dieu afin
qu’il commence son œuvre en nous.
Mais si nous haïssons ce que nous avons
aimé autrefois, et si nous aimons ce
que nous ha'issions', si nous n’avons pas
seulement le désir d’aller aw ciel, mais
aussi le cœur prêt à en jouir, nous
pouvons nous réjouir dans l’espérance.
Mais cela ne nous enorgueillira pas,
nous serons humbles et reconnais-sants,
car c’est l’œuvre de Dieu et non pas
la nôtre. Tout est un effet de sa grâce
depuis le commencement jusqu’à la
lin. Rendons grâces au Père qui nous
a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière. ( Cop,
I. 12).
8
Viflftcinq mille francs
Un homme ¡l'.iche allaiL mourir ; il
avait .vécu pour la monde et loin de
Dieu, Gomme il était sur son lit de
mort, le médecin lui dit :
— Je regrette de devoir vous dire,
monsieur, que,vos lieures sont comptées.
Le mourant tressaillit et se levant
sur son lit avec des regards effarés
dans les quels ,&e peignait le désespoir,
il saisit la. main du médecin et dit:
—r .Vous n’ÿ songez pas, docteur.
— Certainement. ,
— Mais, docteur, j’ai besoin de vivre.
TTT- Il ne dépend pas de moi de vous
l'aire vivre^ mon cher nionsieur, vous
n’avez plus que quelquesdieures devant
vous.
Il faut que je . vive , au. moins
encore; un Jour !
.-i-T Gela dépasse mon pouvoir, mon*
;î ; /Jj,'
—• Je vous donne vingt-cinq mille
francs ipjQjwyun seul .jour'de vie que
vousimevni^pagifia.ehéorev ; : ■
- Touj iut inutile, iimourut peu.aprèst
Vingt-icinq mille francs ne sauraient
nous allonger la vie d’un seul jour.
PourqupiidonCinpus affectionnons nous
aux. richesses périssables ? Penses-y un
instant, cher îeeleur!, l’argent que lu
poursuis avec, tant d’ardeur, que ra-l-il
jamais procuré ? T’e-t'il, procuré la
paix? ,..la joie?.., respérance?.... le
üonheur,?... le calme dans les jours
de la détresse?..,.
G’est Dieu, seuL qui accorde ees dona
précieux, Pourquoi'vis-tu loin de Dieu ?
’ (GhristianitHerald),
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Eeüu'c, pûiiitti(Ui
ÆttiiHB. Les |ourna»x ont continué â comiiienleV le^ discours dé'Za-nardel'H et surtout lé’projét dé la nouvellé lo‘f électorale. L’Itoni Pessiina a. déinitivèrnént âcçéplé die d'àiré, parlié
dii mïniSÈêfë' dairolr^éh (ÿü'alifê’de rtrinistre d’agriculture et commercé. Le'
ministère est maintenant au complet.
La familfe royale continue son voyage
au milieu des ovaiiotis et des fêles.
La réception que Leurs Majestés Ont
elle à Florence a été des plus briilantes. Mais S. M. le Roi Ilnmbei't
paraît être très fatigué, et ii serait possible qu’il rentrât fi Rome plus tôt
qu’il ne le vonlailj, renvoyaiit à plus
lard sa visite ix Bari, à Foggia et â
¡Naples. On espère cependant ehébre
que te Roi Humbert pourra visiter
maintenant les villes du inidî mI l’attendent. — Le Hepubblicano de LüganO
dit: le voyage triomphal du roi d’Italie
est le l•enouvcllelneht da|plébiSeiie plus
encore qu’un hommage pèrsohnei fëbdd
au monarque italien.
Suigse. — Les journaux ann,6ncent la mort de M. Jamés Fazy a ,l’âge
de 82 ans. James Fazy a eu une grande
piift à la révolution de 1846 et à coriT
irihué âü développement delà polilique
i'âdicale. Mais if avait été laissé en
arrière par Carierél et ses acolytes.
VBatMae. — Les Chambres ont repris : I leursi 11ravatucj La Chaiîibre dos
députés a eu- Une; séanee orageuse qui
a abouti à l'invalidation du trop l'ameiix député conservateur Paul de Cassagnac;
11 résulte de la slalislique publiée sur
l’exposition que le nombre dés é'frilhgers qui ont visité Paris à celte occasion a été de 203,'157, dont 58,000
anglais et environ 15,000 italiens. C’est
plus dé 100 millions qitè les élrahgefs
ont apportés ét laissés en France.
Aiiiioïioe I
, CHOIX DE CAINTIQUES
POUR , , ,
LES ÉCOLES 00 OHWANSHÉ
Pria: 30 Cent., L. éô le 100
\ Dépét' au l‘omarqt cliéz le Pasteur, à
i LS lotir ehnii te libfaire GIiles.
Ernsst Robert, Cirant et Administra leur,
Pignerol, Impr. Chiautore et Mascarelli.