1
Année Dixième.
miXJD’ABONNEMENT l’AR AN
■Italie . . . i I,. 3
Tous les pays rté rUrtiòn
de poste ... I 6
Amérique ...» 9
On s'ubonne :
Pour mbaK MM. lee.
pasteurs et les libraires de
Torre Felliee.
Four VExÎériet/yaM Bureau d'Adniinistration.
N. 7
Un ou plusienrs numéros séparés, (Jeiniuiflés ttAîant J« li! râpe 10 «eut lihaiîun.:
■ Anu^nisos: oeiuimespar \i gpe.
fiOS ejiwois se foiu par
ielti'e VifCfiwtJiicuî'it;^ ou pat
manduts sur leBureuii de Fe’
roatt Artfeiiitna
'■'our la RÉDACTION s'adresser
aiasi' A la Oirec ion, du 2>«ipi»i,
Pomarelto Italie.
Four r ADMINISTRATION adriss.
aer ainsi : A l'Administration dlï7’diuotn, Fornaretto (Fioerolo;)
Italie.
LE TE MO UN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Eyfts
netez témdins. Acîks 1, 8.
Souamaiï'o.
StiisaiK ia rertié ui'íc lu ckuiiiti. Ki‘H îv. 1!>
iTj Février. Seiipir d'nn juge,., rtc l'autre
mende. —■ La Giaevra italiana. — .4!lianco
Kvangéliquc. — Uolouniû à la maison ! —
Lo Iloi d’italio et les « Evangôlii|uos n. —
NouvelUs í'MÍtfiWiies. — Pensées. — ñwiM
politiiìuè. — Annonces.
15 ïi^éviTef
(le l’atre ineÉ
Un journal américain rapporte
les paroles suivantes de Noah
I)avi.s, premier juge de New-York:
« Il y a une moyenne de deux
personnes tuées chaque semaine
dans la ville de New-York. Soixante-sept mille personnes sont
arrêtées annuellement pour crime
et les n»ùf dixièmes des crimes
ont leur origine dans les débits
de liqueurs.
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1 ■jfa
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sàù'
J’ùi siégé comme
juge pendant vingt-six ans ; j’ai
prononcé pour plusieurs la sentence de mort et ces misérables
n’avaient d'autre excuse q-ue celleci ; «J’étais ivre ». Nos loïs regardent lÿ"vresse comme une circonstance aggravante du. crime et
en même temps elles autorisent
les faiseurs d'ivrognes. Jusques à
quand , Seigneur, jnsques à quand
les fabricants . de crimes demeu-.
reroiit-ils impunis?»
Le fait constatée New-York par
le juge Davis se reproduit en Angleterre et, dan's des. proportions
que nous né sommes pas en mesure de déterminer,, dans notre
propre pays. Il est hors. de.doute
qu’une proportion .considérable
des crimes se con.s,ommeiKi't dans
les cabarets, ou à leurs abords
et par des gens qui: les fréqurniT
tent. c ... I
Ce fait avéré soulève plusieurs
questions. Sans diminuer d’un iota
la responsabilité dé ceux qui vont
consumer leur avoir, appauvrir
leur famille et s’abrutir eux-mêmes
2
.50
dans ces manufactures de crimes,
— on peut h bon droit se demander si les lois qui autorisent
à l’infini ces débits, et si ceux
qui exercent ce commerce ne sont
pas les complices des crimes qui
se commettent par les habitués
du cabaret?
Au point de vue moral, il nous
paraît'évident que ceux qui s’abritent derrière la liberté du commerce |pour tenter, pour encourager à l’intempérance, à l’ivrognerie leurs semblables, sont de
grands coupables. Sans doute que
tenir une auberge dans un but
honnête et d'une manière chrétienne est chose parfaitement légitime ; mais cela est devenu si
rare, que nous nous sommes demandé plus d’une fois s’il est
possible aujourd'hui d'être à la
fois chrétien et cabaretier. «Les
ivrognes , nous dit la Bible, n’hériteront point le royaume de Dieu ».
Est-il possible que ceux qui les
enivrent y entrent? Peut-on se
représenter le cabaretier mis à la
droite de Dieu et l’habitué du
cabaret mis à la gauche? Se représente-t-on le cabaretier se retirant, le dimanche soir, après le
bruit, les chansons déshonnêtes,
les coups, le vacarme do son aubërge, — et élevant son âme à
Dieu avec reconnaissance? S’il
était éhrétien, quels sentiments
devrait-il éprouver en rencontrant
dans la rue les enfants de celui
qui vient boire dans son cabaret
ce qui devrait nourrir et vêtir ces
petits 'innocents ?
¡Quant aux lois qui autorisent
sans restrictions un commerce
exercé, sauf de rares exceptions ,
de manière à devenir une calamité
publique, nous n’hésitons pas à
dire, comme le juge de New-York,
qu’elles sont mauvaises et qu’elles
favorisent l’accroissement du crime.
De môme encore nous trouverions absolument juste que le cabaretier qui s’est rendu complice
d’un crime en enivrant la personne
qui le commet, fût appelé à répondre de sa conduite devant les
tribunaux. ***
La Ginevra Italiana
Que tous les Vauclois qui pourront
SC procurer la Nuova Anlologia du
Ir février ne manquent pas de le faire,
et d’y lire l’article intitulé La Ginevra
Italiana de E. De Amicis; car la vive
satisfaction d’esprit et de cœur que
nous avons ressentie en le parcourant, nous voudrions la faire éprouver au plus grand nombre . possible
de nos coreligionnaires. M. De Amicis
s’y montre comme dans tous les livres, qui l’ont rendu célèbre, un
observateur fin, perspicace, profond;
il s’y montre aussi un homme au
cœur large et chaud.»¡Nous tromponsnous en supposant, qn’êfï écrivant ces
pages il n’a pas voulu seulement
ioiirnir à scs lecteurs cette jouissance
littéraire qu’ils sont habitués à chercher et à trouver dans tous ses écrits,
mais qu’il a voulu faire une œuvre
de justice, faire une bonne œuvre,
en réhabilitant aux yeux du public
de la Nuova Antologia, public des
plus vastes et des plus éclairés, un
peuple trop longtemps calomnié par
les uns, ignoré ou dédaigné par tes
autres. Ayant mis la main .à cette
tâclie il l’a accomplie con amore jusqu’au bout. En le lisant, on sent que
son âme, aitnanle” de justice et de
liberté, a frémi d’hori'eiir à la pensée
des souifrances que nos pères ont
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endurées; qu’il nous aime à cause
d’eux, qu’il veut nous faire du bien.
Qu’il nous soit, permis de lui dire ici,
que si tel a été son but, ce but est
atteint. Sa parole vive, lumineuse,
vibrée, émue, éclairera bien des esprits, attendrira bien des cœurs; elle
dissipera une foule de préjugés, elle
nous acquerra de nombreuses sympaih ies. M. De Amicis se nomme quelque part dans cet ailiclo « fils de
persécuteurs » et il ajoute: « Clie
» volete? Qualche cosa sulla coscienza,
» un minimo che, leggerissimo, me lo
n sentivo anch’io; tanto che i saluti
» e gli sguardi benevoli che ci ri!i volgevano i campagnuoli, incon»trandoci, mentre scendevamo, mi
¡'Sembravano quasi una gentilezza
» immeritata. Iiisorama tutta quella
»gente avrebbe avuto un po' di di» ritto di darci quattro tanagliatine
» tra la spalla e il gomito, délicatis)> sime s’intende, per pura ibrmaliuà
» di contraccambio ». Nous désirons
assurer M. De Amicis, quo si Ics Vaudois qu’il rencontra sur sa route, ce
jour-lA, avaient pu deviner tes pensées
qui se pressaient dans l’esprit de l’étranger qu’ils saluaient en passant,
et s'ils avaient pu prévoir ce que
dtq.à, sans doute, il projetait d’accomplir, ils se seraient arrêtés, ils
l’auraient empoigné par la seule tenaille qu’ils eussent en leur possession, leurs mains i’udes et calleuses,
et ils auraient secoué la sienne jusqu’à lui faire crier grâce. Nous le
faisons ici à leür^place; oli, si seulement nous p'ouvíons Ic'fii™ de manière à l’obliger à recofinàTtre qu’il
s’est trompé en écrivant à notre sujet
que notre tempérament est « fort,
mais froid ». Non, M. De Amicis, si
l’extérieur a pu vous paraître froid,
l’intérieur, le cœur ne l’est pa.s. Nous
n’aimons pas les superlatifs; les déclamations nous sont odieuses ; et
nous ne faisons qn’iin usage des plus
i modérés de cette dem'ée qu’on apI pelle les louanges; mais bous nous
sentons pre.ssés de vous dire ici do
tout cœur: Merci pour votre aflection
pour nous. Merci pour votre bonne
œuvre à notre égard.
L’article de M. De Amicis est ime
sèrie de bozzelli,, à chacun desquels
il serait facile de donnei’ un nom
parliculier. Voici une partió de celili
que l’on pourrait intitiiler: En chemin de fer de Pignerol à la Tour:
«.... C’eran dèi viaggiatori nel mio
» vagone, degli uomini maturi e dei
8 vecchi, d’apparenza cosi fra il celo
» signorile e il celo medio, che ave» vano qualche cosa di singolare nel
»viso, nel vestire, c nel _ cpniegno.
» Parlavano francese, e si capiva che
» non eran francesi, benché si capisse
» pure che quella era la loro lihgùa
» abituale; erano italiani, e trovavo
» in loro non so che di diverso da
» tulli gli altri italiani; nelle lihee
■> del viso, nell’espressione degli occhi
» e della bocca, che so io, nella cómÍ) poslezza degli alteggiarnenli, nelì> ¡’intonazione tranquilla e quasi grbvè
» dei discorsi. Ei'ano sbarba^ la più
»parte, d’aspeUo pensiéroso, vestiti
» d’abiti oscuri, avevano le capiglìa» ture lunghe, dei cappelli bassi di
» larga lesa, le cravatte riere, tulli
» pilliti, austeri e semplici...,. Avrei
» voluto attaccare conversaziohò con
» qualcuno dei presenti. Ma' 11 lòi'o
» contegno non era punto iheorag» giante. Due parevano assorti nei
» propri pensieri. Altri discorrevano
» a bassa voce d’una Scuola Latma
» che è nel villaggio ’del Pomaretlo,
» posto all’imboccatura della valle di
» S. Martino. Uno che pareva un ec» clesiaslico leggeva un piccolissimo
» giornale religioso che si stampa a
» Pinerolo inlitolato: Le Témoin. La
» sola persona a cui avrei potuto éì»volger la parola era una signora
» sui quarant’amii, seduta davanti a
»me, vestita di nero, pallidissima,
» con un bimbo sulle ginocchia, una
» bella donna che pareva afflitta da
» una sventura recente o guardava le
»montagne, ma con un àspello che
»rivelava un animo cosl.profonda» mente addolorato e cosi forte nello
» stesso tempo, contro il dolore prc» sente, c così coraggiosamente.riso» luto ad affrontare i dolori àvveiiire,
» che la riverenza mi ricaccjavà in» dietro tutte le interrogazioni, anche
4
fWVWWWN/V^
52,
» le più gentili clic rat venivano alle
» labbra.... ».
(la mife au prochain numero).
TIeniìi Meu.le
Alliance Evangélique
Les secrélaires de la Brandie Anglaise de l’Alliance Evangélique nous
prient de porter h la connaissance
des lecteurs du Témoin ce qui suit:
Contrairement aux assertions de
quelques journaux, l’on n’a pas renonce au projet de réunir la Conférence
iniernalionale h Stockholm (Suède) au
commencement de septembre prochain. Une branche de l’Alliance existe
depuis quelques années dans celte
ville et c’est d’elle qu’est partie l’invitation, acceptée par les Branches
Allemande, Suisse, Hollandaise, Danoise, Anglaise et Américaine. Le
Conseil qui siège à Londres a bien
voulu se cliareer de s’assurer du concours de nombreux orateurs et délégués de différents pays. Le programme
sera bientôt publié et l’on pourra .se
convaincre que plusieurs des principaux professeurs et dignitaires Suédois se sont engagés à prendre la
parole dans la conférence. Un Comité
influent ne manquera pas de sc former à Stockholm pour les arrangements locaux et pour la réception
des délégués. Nous avons le lerme
espoir que des milliers de chrétiens
Suédois, Norvégiens et Danois saisiront avec joie l’occasion de prendre
part à la première conférence de
l’Alliance Evangélique tenue en pays
Scandinave.
Les Secrélaires de la Branche Anr/kiise
J. FiEi.D lieqt- gén.
A. J. A UN OU).
Retourne à la maison !
Une jeune fille qui ne savait pas
se contenter de la simplicité de la
vie champêtre, était dévorée par le
dé.sir de courir le monde et d’endos.scr
un brillant accoutrement. Elle sortit
pure de la maison paternelle, en
laissant dans les larmes sa pauvre
mère qui était veuve et qui aurait
beaucoup aimé garder auprès d’elle
sa chère enfant. Il y avait à la maison assez de travail et as.sez de pain,
mais la jeune fille se laissa séduire
par les apparence.s trompeu.?es d'une
vie passée dans le luxe.
Les années passèrent et la jeune
fille ne revint pas, les lettres devenues rares cessèrent tout-à-fait de
venir consoler le cœur angoissé de
la pauvre mère abandonnée par .sa
fille ingrate.
Les recbcrcbcs de la veuve furent
vaines et personne ne put lui dire
ce qu’était devenue son enfant. ,,
— Pourriez-vous, vint-elle dire uq
jour à un chrétien pieux et inlclii.T
genl, faire quelque chose pour r,cIrouver mon enfant perdue? ¡..j
— Oui, avec l’aide du Seigneur,
répondit cet homme de Dieu. Faites
prendre votre pholograpliie, et don-r
nez-m’en un bon nombre d’exemplaires en écrivant au bas de chacun
ces mots:
— Belourne à la maison !
Ces photographies furent envoyées
dans les cafés, dans les buvettes,
et dans d’autres lieux fréquentés par
les libertins, et placées dans les endroits où elles ne pouvaient manquer
de frapper les yeux des passants.
Un soir que la pauvre brebis perdue
entrait avec de mauvais compagnons
dgns J’iine de ces lanières du vice’,”
scs yeuî^larrêlèrënt sur le portrait
de sà moràoien aimée, et les paroles;
Reviens à la maison lui firent comprendre qu’elle pourrait trouver sous
le toit paternel pardon et bon accueil.
La pauvre enfant touchée par l’affectiieuse invitation de sa mère, quitta
sans retard ses compagnons de débauche et vola dans les bras de sa
mère.
Ell.e^ J alla . telle qu’elle-était. El
c’est l’efs que nous "sommes que Dieu
nous attend, nous' qui nous sommes
égarés^ loin de lui. 11 nous invite avec
terniresse, par sa Sainte Parole où
nous pouvons reconnaître notre Père
5
53
bieii-airaé qui nous tend les bras cl
nous dit: Reviens à la maison!
» Voici le tabernacle do Dieu avec
les lioinmcs, et il habitera avec eux;
et ils seront son peuple, et Dieu luimême sera leur Dieu, et il sera avec
eux. Et Dieu essuiera toutes larmes
de leurs yeux ».
Oh! reviens! reviens à la maison!
E. Bonnet,
Le Hoi d’Ila'ie el les •Évangéliques
(1)
I! nous est arrivé, il y a bien des
années de cela, de convier les églises
de tous les noms à prendre part à
l'Evangélisalion de l’Italie. L’œuvre
est capitale, disions-nous, elle est possible, elle est urgente; aucune église
n’y peut suiTirc, il y a place pour
toutes; que leurs missionnaires viennent seulement.
Notre vœu .a été rempli, hélas! mais
combien différemment de l’esprit dans
lequel nous l’avions formé! Nous nous
étions représeniié les messagers d-e la
Bqnne-Nouvçlle, venu-s de toutes parts,
laissant à la frontière italienne leurs
noms de sectes et n’arborant d’autre
drapeau que celui du Christianisme
évangélique. Nous noua les étions
représentés choisissant chacun son
champ de travail, sans compétition
ni antagonisme; fondant des églises
selon leurs vues particulières sans
doule, mais donnant aux Italiens convertis, par lent affection el leur respect
réciproque, les idées, ïiotivellôs pour
eux, do divergences sans hostililé et
de l’union dans la diversité.
C’étaient illusions de jeunesseijNous
ne voulons pas nous en repentir,
( 0 Voici donc le vol que nous avions annoncé
(voir numéroG) que nous ferions à notre clier
confrère de Nice. Et comme aucune protestation de sa part ne nous est parvenue contre
cette intention, nous en avons tiré la conséquence, que CO que nous appelons vol
n’était pas tqt aux yeux du priticipal intéressé , mais un prêt qu'il consentait de grand
cœur à nous faire el pour lequel, en noire
nom et en celui de nos lectenr.s, nous lui
offrons l'expression de notre; vive' reconnaissance, '»-ïi
mais il faut avouer que les faits tes
ont rudement dissipées.
De lotis les champs de travail ouverts en ces trente dernières années
à l’activité missionnaire protestante,
nous n’en connaissons pas où'le zèle
pour la secte se soit donné aussi libre
carrière qu’en Italie. Chaque église
d’Europe ou d’Amérique représentée
en Italie par un missionnaire, a voulu
y attacher son nom, ce nom fût-il
pour l’Italien incompréhensible, chaque mission a voulu raellre en vue
son enseigne. De celle diversité de
litres, de celte préoccupation sectaire
sont nées de.s conciii'rences pitoyables:
au dedans, pour capter le plus possible
d'adhérents cl d’ouvriers; au-dehors,
pour se procurer le pins possible
d’argent.
L’œuvre en a soufl'eil nn grand
dommage , on le comprend ; car bien
des forces ont été gaspillées, el des
œuvres véreuses, d’autant plus sectaires qu’elles étaient plus véreuses,
ont détourné à leur profit des sympathies et des secours qui auraient.dû
aller ailleurs. Mais le, dommage a été
grand surtout sur l’esprit des Italiens,
déroulés, ahuris et scandalisés par
tant de noms divers. u/u
Ces pensées nous revenaien Pt’esprit, car elles nous sont venues dés
longtemps, en lisant une pièce très
curieuse, tombée ces jours-ci en nos
mains. C’est le récit de renlrevue du
roi Humbert à Naples, en 1878, avec
les représentants des diverses églises
et missions protestantes de cette ville.
A la suite de rallenlal de Passananle
contre le roi d’Italie le 17 novembre,
les pasteurs missionnaires de Naples,
collectivement sous le nom d’Allianco
évangélique, avaient demandé une audience, qui eut lieu le 49. Un des
témoins de celte entrevue, frappé du
caractère original de la scène, en écrivit en rentrant chez lui le récit détaillé d’oû nous extrayons ce qu’on
va lire.
Une adresse de félicitations avait été
rédigée par l’évangéliste de l’Eglise
des Vallées W'' A:; M" B. anglais:, méthodiste, avait voulu la présenter.
6
..............rii-.
«Nous voil’’. donc, dii le narrateur,
en présence de S. M. Humbert H; B.
tenait l’adresse. Le roi, avançant la
main pour la prendre, dit:
» Je comprends ; vous interprétez les
sentiments de tous; inutile de iiies.
Mais B. élevant la main s’écrie:
«Sire!» et lit l’adresse, que le roi
subit patiemment; après quoi il s’approebe successivement de tous les
membres de la députation et leur
serre la main, adressant un mot à
chacun. Nous pa.ssons les représentants des colonies Ecossaise, Allemande
et Française, auxquelles le roi fait
un aimable accueil, et nous venons
au dialogue avec ceux de la mission.
— Le roi, à G.: Qui êtes-vous?
— G. Je suis pasteur de l'Eglise
méthodiste, épiscopale d’Amérique.
— Le roi' Vous ôtes américain?
— G. Non Majesté, je suis italien.
— Le roi: Italien et pasteur américain... je ne comprends pas.
— Le roi à D. (père) ; Et vous ?
— D. De l’E giise apostolique (une
église baplisle d’un genre spécial).
— Le roi: Gomment? L’Eglise des
Apdlres existe encore?
— ÌA roi à D. (ftls): Et vous?
— D. (fils): Je sûis de l’Eglise baplîfite étroite.
'‘•¿triîlê roi (joignant les main.s):
Jamais je n’ai ouï parler de cela!
Le roi il E.: Et vous?
— E. Majesté, je suis Piémonlais
et pasteur de l’Eglise ebrétienne libre
d’Ualie.
— Le roi (joignant de nouveau
les mains): Je ne comprends pas...
Où est l'Eglise de l’Ilalie libre?
— Le roi à F.: Et vous?
— F. Majesté, je suis pasteur de
l’Egiiso Méthodiste Wesleyenne, et
celui que voilà (montrajù B.j est
mon surintendant.
— Le roi: Encore une autre cottleur f'iùiiflj. Qu’est-ce que peut bien
être celte église Méthodiste et Wesleyenne?...
— Le roi à A. : Et vous?
— A. Majesté, je suis pasteur de
l’Eglise Vaûdoise,
— Le roi (prenant la main de A.
une seconde Ibis et la pressant dans
les deux siennes). Maintenant nous y
voilà ! J’ai en le plaisir de recevoir
à Turin une députation de l’Eglise
des Vallées ayant à sa tète le Modérateur.....
— A. Majesté, le Modérateur Charbonnier.....'
— Le roi: Précisément! Charbonnier. Quel bel liommel (serrant la
main une troisième ibis à A. cl se
tournant vers les autres): Que de
couleurs différentes!
— 1). G. et B. ensemble:
— D. (père). Nous sommes unis
dans l’esprit !
— G. Nous sommes une même
chose !
— B. Nous sommes unis dans la
foi !
— Le roi (après avoir regardé les
inlerrnplcnrs se relonrnanl vers A.):
Que de couleurs! Je n’en peux comprendre la raison.
— A, Majesté, de même que dans
votre armée il y a beaucoup de régiments vêtus de' différents uniformes,
mais un seul chef , Voire * Majesté,'
et un seul drapeau tricolore, ainsi
nous, malgré nos noms divers, nous
n’avons qu’un Chef: Jésus-Christ et
un seul étendard ; la Parole de Dieu..'.
— Le roi; Oui... ceci m’éclaircit un
peu la chose. Alors se tournant vers
IL, pasteur d’une colonie étrangère :
Comment sc soutiennent ces diverses
églises ?
(Ayant que IL pût répondre):
— G. .le suis indépendant !
— 1). Moi aussi !
— B. Nous le sommes tous !
— Le roi à IL; Font-elles des progrès ?
-^C. (coupant de nouveau la parole
à ’IL); Majesté, beaucoup de progrès ! Nous sommes lOO communiants
et augmentons sans cesse.
— D. Nous sommes 80 cl nous
avons des réunions tous les jours en
Ittce de votre palais royal.
— %Nous, wésleyens, nous avons
à Sainte-Apne un beau temple et nn
autre centre à Bajano.
— Ee ï'oi (les ayant regardés l’im
après Éitulre pendant qu’ils pariaient
Cl s’adressant à toute la députation ):
7
,1e vous remercie des senliraeuts que
vous m’avez exprimés el je fais des
vœux pour vous et vos œuvres.
Ce que disant, il serre la main de
nouveau à A. et IT.
— B. levant la main, s’écrie: Majesté, nous, à S.-A., nous avons des
écoles et 200 élèves!
— Le roi : Ils sont petits?
— B. Petits et grands.
— Le roi: Je comprends... Comme
dans les écoles municipales.
(Nouvelle poignée de main du roi
à tous, qui, arrive à A. lui dit encore une Ibis d’un air intrigué: « Que
de couleurs!»)
L’audience prit fin là-dessus.
Mais n’est-elle pas aussi instructive
qu’intéressante cette audience royale?
Le roi s’est bien montré, en cette
occasion, le représentant de son peuple; il a bien traduit par son exclamation plusieurs fois répétée: que de
couleurs! l’étonnement que doivent
éprouver les Italiens à l’ouïe des noms
baroques de sectes introduits dans
leur langue, comme pour imprimer
à plaisir un cachet étranger et étrange
à l’évangélisation.
Quant à l’attitude et aux propos
vantards de quelques-uns des interlocuteurs du roi, nous n’y insisterons
pas. Nous les livrons, avec le récit
tout entier, aux réflexions et au jugement du lecteur.
Léon Pilatte.
iiouücUê0 treUigicuecô
Biasca, gros village du Gantto du
Tessin, a une population à peu-prés
égale à celle de Torre-Pellice.
Notre ami, M. le pasteur Calvino,
a réussi a y fonder une école qui
s’est ouverte le 22 novembre dernier
avec 9 élèves. Après deux mois elle
en avait 22, et même il v en aurait
ou davantage si le local dont on dispose était plus grand. Le manque
d’espace n’a pas permis de faire bon
accueil à toutes les demandes. —
L’école du dimanche fréquentée, il y
a quelques mois, par 12 enfants seulement, en compte maintenant 36,
nés catholiques romains la plupart.
En général la population est d’un
bon naturel, mais son ignorance est
très-grande. Quant aux membres de
la Congrégation évangélique, ils donnent les meilleurs encouragements à
leur pasteur, par leur régularité
exemplaire aux quatre cultes qui se
tiennent chaque semaine.,
Amérique. — La congrégation du
Rev. IL Ward Becchcr, à Ilrooklin,
compte actuellement 25-48 membres.
Le grand tabernacle où elle s’assemble
est constamment rempli. La moyenne
des élèves présents aux trois écoles
du Dimanche se ratlacliant à l’Eglise,
est de 2500. Le vieux et célèbre prédicateur se plaint cependant du manque
de cohésion dans sa congrégation et
manifeste la crainte qu’apres son départ elio ne continue pas à vivre et
a prospérer comme une Société qui a
conscience d’être une famille. Beechei’
va jusqu’à dire: «Celte église a été
plutôt un hôtel spirituel où les individus el les familles viennent se nourrir, puis s’en vont sans le moindre
souci des devoirs du ménage. Nous
ne sentons pas assez que nous formons
une église».
Espagne. — A Madrid, ccfit'.un
correspondant du journal Evangile el
Liberté, nous aurons bientôt, s’il plaît
à Dieu, un gymnase, séminaire Evangélique, ou Faculté de Théologie. Pour
le moment nous avons un collège .supérieur dans lequel les meilleurs élèves
de nos écoles primaires de Galalrava
peuvent se préparer pour le baccalauréat; ce collège fondé par notre collègue M. Fliedner, est dirigé par
.M. José Aguiléra, ancien étudiant de
la faculté de Lausanne, qui vient de
voir deux de ses élèves obtenir le
grade de bachelier.
F* ©usées
On devient complice du diable si,
lorsqu’il pousse au mai, on le laisse
faire.
8
.56
Les erreurs ne se peuvent jamais
arracher du cœur des hommes jusques
à ce qu’une vraye cognoissance de
Dieu y soit plantée. Calvin.
Oh î qu’une page pleine dans les
livres est l'arc! et que peu de gens
sont capables d’en écrire dix sans
sottises! P. L. CoimiER.
Rien n’csl si rare que de s’entendre
cl de savoir de quoi l’on dispute.
P. L, Courier.
J’appelle fanatisme, non pas, comme
on le lait souvent, la manifestation
d’un sentiment assez vif pour devenir
de l’enthousiasme, mais la disposition
à sacrifier les lois de l’ordre moral
î'i l’intérêt d’une cause que l’on considère comme bonne, et à se savoir
gré de ce sacrifice. Le fanatisme ainsi
entendu réalise celte pensée de Pascal :
«Jamais on ne fait le mal si pleinement cl si gaiement, que quand on
loiail par conscience».
É. N.AVILLE.
••'iiift'' e_____
Dieu a partout mêlé au péché une
amertume salutaire par laquelle il
ramène è lui ceux qui se sirn.L^^'étournés vers une pernicieuse ¡ôùis-'
sauce* St. Augustin.
iKcüue ))oUttC|uc P
Êitttie. — La Chambre des dépiirtes
continue l’examen de la loi suïetMns^
iruclion supérieure. i r
Elle a repoussé à une irès^pElite
majorité la demande d’autorisation
de procéder contre Nicolera ^four
offense commise contre iLdtito i et
contre les deux, pour» duelJi L’on
.saura maintenant on Italie qu’un député peut impunément cracher à la
figure d’un autre député ou de tout
autre mortel. Si Nicotéra n’était pas
député, il serait puni; étant député,
il n’esi pas même jugé. C’est Crispi
qui a défondu cette belle théorie.
Telles sont les leçons que les représonlanls de la nation donnent au
peuple. El il en fera son profil, n’en
doutez pas.
Eavagne — L’Espagne est parfaitement tranquille, malgré les craintes que l’on avait de mouvements
séditieux, à la suite de la marche
rétrograde de la politique du Gouvernement.
France. — Il n’est p.as question
d’entente entre l’Angleterre et la
France pour ta pacification de l’Egypte.
Angleterre. — La reine Victoria
vint de publier un nouvel ouvrage
qu’elle dédie à se,s loyaux Ecossais.
Les Egyptiens continuent à être
battus par le Mahdi ; l’on assure en
Allemagne que l’Angleterre n’est pas
trop affligée de ces défaites. Si l’Egypte
perd le Soudan, l’Anglelerre pourra
s’en emparer et s’y établir, sans avoir
à compter avec les autres . grandes
puissances qui, aussi longtemps que
le Soudan est égyptien, exercent un
certain c@»ti'ôfe sur ce pays.
Le général Baker a été battu et a
perdu la moitié de ses troupes. Le
général Gordon écossais, au service
du Khédive, réussit dans sa mission
et est arrivé beurcusemenl à sa des^•ati(^.
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