1
Année Huitième.
PRIX D'ABBONNEMENT PAF{ an
UâlÎA . .. T.. 3
Tous Ms pays d© ITnion '
de poste ...»
Amérique. ...»
On s’abonne :
Ponr ohfi« MM.
pasteurs et (es Jibranes
Torre Pelliû«.
Pour V8cBférieur au Rurean d’AdirDjnÎKtratioD.
N. 7
17 Février 1882
Uu ou pJusieurs numéros séparés» demandés avant le tirage 10 cent, chacun.
Annonces: 25 centimes par ligne.
Les envois d'argent se font par
lettre recommandée ou par
mandats sur le Bureau de Pc*
yosa Argentina.
Pour la RÉDACTION adre»ser
ainsi : A la Direction du Témoin^
Poraaretto (PineroJo) Italie.
Pour r ADMINISTRATION adresseraiiisi; A rAdministration du
Poraaretto CPinerolo;
Italie.
LE TEMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
i
Paraissant chaque Vendredi
Vous me serez témoins. Actes 1, 8,
Suivant la vérité avec la charité. Ep. 1,1&«
m oa air*© •
17 Février — Correspondance. — De
Pignerol à Pral avec Gilles. —Courrier de
l’EvaDgélisaliou. — Remets ta charge sur
l’Eternel. — Un enterremeut civil à Roliïaue. — P&nsée sur ta prière: — Chroniqm V)-iidoise. — itowe poiiÉigMe.
IT IT'évr'ior
L’anniversaire de notre émancipation est devenu insensiblement la
fêle des Ecoles Vaudoises et plus
spécialement la fêle des enfants. Cela
ne veut nullement dire, que les
grands, même les vieux, ne s’y associent pas, à pen-près partout, avec
un remarquable entrain. Cela est convenable et nécessaire afin de perpétuer
le caractère de fêle religieuse, de fêle
dé la reconnaissance , de cet anniversaire du 17 février 1848. Gomme
il était naturel que les enfants des
Israëtitcs interrogeassent, plus lard
leurs pères pour savoir ce que signifiait fa Pâque célébrée le même
jour d’année en année et ce que
voulait dire le monument élevé sur
la rive droite du Jourdain, et que
leur légitime curiosité devait être
satisfaite ( Exode 12,20, —- JosuÉ
4, 6), ainsi en doit-il être pour
les enfants vaudois. A mesure que
le peuple d’Israël a perdu le souvenir de sa délivrance « (iw pays
d'Egypte, de la maison de servitude »
il s’est éloigné du droit chemin
dans lequel les statuts et les commandements de son Dieu devaient
le.maintenir. Comment aussi l'Israël
des Âlpes demeurera-L-il fidèle à sa
mission providentielle, s’il perd le
souvenir des temps d^aulrefois, des
merveilleuses délivrances dont il a
été l’objet et plus particulièrement
de celle qui l’a affiranchi des entraves et des humiliantes restrictions
sous lesquelles il avait été replacé
à la restauration de 1816?
A Dieu ne plaise que nous sentions au moindre degré le besoin
d’inspirer à nos enfants des sentiments de rancune, ou d’aversion
contre les- descendants de ceux qui
dans les siècles passés, ont fait à
nos pères tout le mal qui était en
leur poRvoir,
2
A l’école de l’Evangile pour lequel les Vaudois ont souffert, nous
avons appris non seulement à pardonner, noais aussi à aimer et à
bénir ceux qui nous maudissent.
Mais c’est précisément pour que
nos enfants l’apprennent comme
nous, qu’ils ne doivent ignorer aucun des grands faits de notre his
toire. S’ils ne connaisseût que les
avantages de la liberté, et si nous
ne craignons pas pour eux qu’ils
fassent aussi l’expérience de I’ oppression, encore est-il indispensable
qu’il sachent quand et comment a
commencé cette précieuse liberté
dont ils jouissent, sans se douter
qu’elle n’ait pas existé de temps
immémorial. Voilà pourquoi nous
pensons que la fête du '17 février
doit être, en bonne partie, consacrée
au récit, répété d’année en année,
pour l’instruction et l'édification
de nos enfants , de ce grand
évènement de notre émancipation.
— En apprenant à rendre grâce
à Dieu pour celte délivrance, ils
apprendront aussi à bénir la mémoire du monarque magnanime qui
l’a accordée, à aimer ses augustes
successeurs et cette patrie italienne
qui n’est plus pour eux une marâtre.
VAy^/^,^/s>AAAAAAA/^AAAAAfM^>^AAnJ^f^n#v
. Monsieur le candidat Gésan, l’un
des trois jeunes vandois maintenant
en Ecosse, a eu la bonne idée de nous
adresser une lettre pleine d’intéressants
détails sur l’œuvre d’évangélisation accomplie à Edimbourg par ces remarquables serviteurs de Dieu qui 's'appellent Moody et Sankey. La lettre
étant un peu trop longue pour notre
petit journal, notre jeune ami ne nous
en voudra pas si, sans en rien omettre
d’essentiel , nous l’abrégeons quelque
peu. En le remerciant de sa communication, et en l’encourageant à persévérer dans cette bonne voie, comme
il en manifeste l’intention , nous saisissons celle occasion pour prier tous
les bons amis qui se sentiront disposés à nous adresser quelque correspondance, à ne pas imposer au directeur du Témoin , qui n'a pas de
secrétaire, la lâche de copier les manuscrits afin que l’imprimeur ou son
proie puissent les lire.
Kitimbourg, 23 janvisr 1S82.
Monsieur le Bédacleur,
Persuadé que vos lecteurs s’intéressent à l’œuvre des deux évangélistes
américains, mess. Moody et Sankey ,
et qu’ils entendront volonliei's quelques
détails à ce sujet, je vous adresse celle
première lettre qui pourra être suivie
de quelques autres si elle trouve un
bon accueil.
Encouragés par le succès obtenu
lors de leur première visite et sollicités par beaucoup de chrétiens de
toutes les dénominations, ces deux
fidèles serviteurs de Dieu ont été de
retour dans la capitale de l’Ecosse dès
le commencement de novembre, et se
sont immédiatement mis à l’œuvre,
s’imposant la lourde lâche de trois
réunions par jour. M. Moody se chargea tout d’abord de celle qui a lieu
chaque jour de Vannée, de midi à une
heure précise. Voici en quoi consiste
celte, réunion, connue de tous le vaudois qui ont été en Ecosse.
Après le chant par où l’on commence toujours, on lit les demandes
d’intercession. C’est un père, on une
mère qui demandent à t’assemblée de
prier pour un enfant prodigue , pour
une fille mondaine; une femme et des
enfants qui demandent que 1’ on prie
pour le père de famille qui est un
ivrogne. C’est encore un chrétien faible dans la foi qui sollicite de ses
frères le concours de leurs prières
pour être affermi. Pendant que le
ministre, auquel ces demandes écrites
ont été remises, les lit à l’assemblée
3
.51
sans que personne sache le nom de
ceux qui les onl faites, ni de ceux en
faveur des quels on les présente,
rassemblée prie en silence , intercédant auprès du Père Céleste pour tous
ces pécheui’s inconvertis, ou ces chrétiens mal affermis.
Après quelrpies exhortations prononcées par le ministre qui préside,
l’on passe è ce que j’apellerai la seconde partie de la réunion. Chacun
alors peut prier, ou indiquer un cantique, ou raconter ses propres expériences ou celles de ses amis, pour
témoigner de l’amour rie Dieu, de la
puissance de la pi ière , des terribles
conséquences du péché. Le temps est
strictement limité, nul ne peut dépas■ser dix minutes, et la léunion se termine à une hetiia' précise.
Aussitôt que M. Moody eut commencé à présider ce service, la grande
salle de l’Assemblée libre, pouvant
contenir de 2000 A 2500 personnes,
se trouva presque toujours remplie.
Les demandes d’intercessions devinrent si nombreuses que l’on se vil
obligé de les classifier et de les énoncer de la manière suivante : On demande nos prières pour tant des pères,
tant des fils , tant de frères, ainsi
de suite. Des centaines de chrétiens
faisaient alors monter leurs supplications vers le Père des miséricordes
en faveur de leurs compagnons de
voyage, encore engagés dans le chemin
spacieux, ou courbés sous quelque dou
loiireuse épreuve.
(La suite au prochain N°).
De h'giierol à rial avec Gilles
II.
Quittons rAbl)!iye et poursuivons
notre route dans la direction de l’occident. C’esi ici, à proprement parler,
que s’ouvre la Vallée de Pérouse. Il
est vrai que, depuis Pignerol, le lerrain, sur notre droite, n’est plus pial,
mais ce n’est que passé l’Abbaye que
s’élèvent sur la gauche les collines de
St. Second et de Praruslin. Nous allons
graduellement nous rapprochant du
cours du Cluson à mesure que la
Vallée se rétrécit.
Gilles a connu le temps où, à partir
de l'Abbaye jusqu’aux extrémités du
Pragela, l’on n’aurail pu trouver dans
la grande Vallée qu’arrose le Gluson
aucune trace de culte catholique. En
1595, le capucin Berrio qui visita le
Val Pérouse et St. Martin, vit avec regret qu’on n’y célébrait la messe nulle
part et qu’il n’y avait plus ni curé ni
moine qui y habitât. Depuis lors les
choses ont bien changé.
Nous passons Riaglietto, S. Martino
avec son vieux Pont-neuf, puis les
••ortes qui n’ont pas reçu ce nom
à tort, vu que c’est bien ici l'un des
endroits les plus étroits de la Vallée.
Aussi le défilé, d’un kilomètre environ,
qui va des Portes au Malanage, a-t-il
été souvent le théâtre de luttes sanglantes. Les Français et les AustroRusses y ont été arrêtés au siècle
dernier.
Quant au Malanage, nom que
l’on donne à la montagne abrupte qui
s’élève à droite, que ceux qui ne comprennent pas pourquoi on lui a donné
ce nom, essayent de la gravir et ils
s’apercevront bien vile que le nom a
ôté bien choisi j — ce qui ne veut pas
dire qu'elle soit, à la lellre , comme
te dit Siivio Pellico:
Di alte, pemlenti rupi
Tutto irto il Mal' andaggio.
Au sommet, se trouvent les ruines
du fort de S. Benedello élevé par
Charles Emmanuel en 1593 pour se défendre des Français.
C’est à gauche, en face du Malanage,
que débouche le Vallon reculé de
Rocheplate où les Vaudois avaient
anciennement pour lieu de culte une
balme formée par un grand rocher.
En 1561 ils en avaient déjà bâti un
au lieu des Godins qui est le village
le plus élevé de Rocheplate. — Un peu
plus loin voici un autre torrent qui
vient se joindre au Gluson. En le remontant on trouverait le village de la
Combine où Gilles nous dit que commença la peste de 1630 après avoir
éclaté aux Portes.
4
.52
Au Malanage, la vallée qui semblait
sans issue, change brusquemenl de
direction et nous nous trouvons tout
à coup en face de St. Germain et
du vallon de Pramol. Plus loin, dans
la direction du nord nous apercevons
le Villar-Pérouse , les hauteurs du
Dublon, de Pinache, de Pérouse et
même du Val Glusoo. Ici Gilles nous
racontera divers épisodes de ce que
l’on a appellé la guerre de la Radde,
quand même il n’y ail pas eu de vraie
bataille.
Ce fut un essai que fu le gouverneur
français Birague pour obtenir par la
force la cessation de l’exercice public
du culte en val Pérouse. Il obtint
qu^on le suspendit pendant un mois
et que Fr. Guérin, alors pasteur de
St. Germain, fût congédié. Les soldats
ne purent guères se glorifier que d’avoir un matin, avant jour, suipris un
corps de garde de cinq hommes à
St. Germain et de les avoir pendus
peu après à la Turine. Ceci se passait
en 1573.
En traversant Si. Germain, Gilles
nous parlera de son ami le capitaine
lîergal dont if avait eu l’occasion luimême d’apprécier le courage. Il nous
racontera une dispute qui eut lieu en
1598 dans le temple de Si. Germain
entre le sieur David Rostain ministre
et le capucin Ribot sur la présence
réelle du corps de Christ sous les
e.spèces du pain et du vin de la Cène.
Il nous parlera des efforts infructueux
de Don Landelio Vignalis pour implanter le culte catholique et les moines
en 1629.
Mais gravissons la colline en prenant la direclion du vaHon dp Pramol
qui s’ouvre ît l’occident. Nous nous
trouverons bienlôl en face d’une arête
do rocliers formant c.omme le bord
occidental d’un lavin profond. C'est
le lieu qui a été souvent choisi par
les vaudois comme leur boulevard et
devant lequel est venu se briser l’effort de leurs ennemis. Aujourd’hui encore tout l'appelle ces actions militaires. Le lieu s’appelle la Barricade.
Deux groupes de maisons le long de
l’arête s’appellent. Gardes supéi'ieures
et Gardes inférieures. Gilles nous racontera, avec plusieurs détails, deux
a.ssnuis ,donnê.s aux barricades par le
régiment de Savoie aux mois de janvier
et février 1624, aloi's que s’agitait la
fameuse question des six temples bâtis
hors des limites el qui furent alors
démolis. Il nous parleia dii banni
Laurens qui étendit mort le capitaine
Bonnet el nous dira les ravages, qu’exerça l’armée en se retirant, furieuse
qu’elle était de n’avoir pu s’emparer
du « vallon tant important qui comprend St. Germain el Pramol». «La
niiicl-eslanl venue, tout le bas .de Saint
Germain (à voir de loin) semblait eslro
en flammes, tant y avoii des épais
embrasemeuis b. Les jours su ¡vu ms les
soldais auraient été bien aises d’avoir
encore des maisons pour se defeijdi’e
dp froid. î
mwmm dë i/ëvai^gImsatioi^
Nos lecteurs voudront bien nous
excuser si le- Courrier de l’évangéli.salion est quelque peu en retard. Il
nous revient par la route do l’Ecosse
puisque c’est dans une lettre du Président du Comité de notre Evangélisation adressée à la Voice from Raly
d'Edimbourg que nous puisons les
nouvelles qu’on va lire.
J’ai vu deux homme.s, éciil Monsieur Prochel, deux membres de notre
petite congrégation d’Aoste dont j’ai
élé très heureux de faiie la connaissance. L’un d’eux, A. F. est un homme
entre 30 et 35 ans , joliment iriielligenl
et fils d’un propriétaire de Si. Pierre,
à 0 milles d’Aosle. Son, père est un
montagnard très intelligent aïossi qui
connail assez bien la Bible: quand noire
pasteur cite un verset de la Bible en
français, cet homme le rcpèle dans le
latin de la Vulgale. Il va plus loin,
et il a dit maintes fois à noire évangéliste que nous sommes dans le vrai,
mais que quelqu’un qui est né catholique romain doit à son honneur et
à sa conscience de vivre el de mourir
dans sa religion.
5
.53.
Uf> jônr la femme de son fils, encore catholicjue romaine décidée, tomba
malade el si gravement que le beaupère voulut envoyer chercher le prêtre.
11 en parla d'aboi'd à son fils qui lui
ré^ndîl;
— Mon père, je ne puis pas envoyer
chercher le prêtre. Mais comme je
désire que ma femme jouisse d’une
parfaite liberté de conscience, vous
pouvez l’inieiroger et si elle désire
que le prêtre vienne, vous serez assez
obligeant pour l’envoyer chercher vous
même. Au grand élonnemenl du beaupère, la jeune femme refusa de voir
le prêtre.
Le vieillard prit alors son fils ii part
el lui dit ;
— Je ne puis permettre que la
femme meure dans ma maison sans
avoir reçu les secours de notre sainte
religion. Il faut que lu fasses ton possible pour obtenir qu'elle se confesse.
— Je vous ai dit, mon père, que
je respecte la liberté de conscience de
tout le monde, el certes je ne puis
faire exception pour ma femme. Elle
n’est pas membre de mon église , et
je vous ai dit clairement que si elle
veut le prêtre je ne m’y opposerai pas.
Mais elle n’en veut pas du prêii'e et
ce ne sera pas moi qui la contraindrai
à le recevoir.
— Dans ce cas, ajouta le père , tu
dois quitter ma maison immédiatement.
— Mon père, vous êtes le maître,
el si vous nous chassez de chez vous,
nous partirons el Dieu pourvoira.
La douceur el la fermeté de celle
léponse toucha le cœur du rude vieillard.
— Non, dit-il enfin, je ne puis supporter celle pensée, reste avec moi.
Ils restèrent, le pasteur fut cherché,
la femme guérit el elle est maintenant
une chrétienne bien décidée.
L’autre homme auquel j’ai fait allusion a préféré rompre avec la jeune
fille qu’il aimait, plutôt que de se
prêter aux exigences de son futur
beau-père qui voulait que le mariage
fut bériî par le curé. .La jeune fille
lui resta fidèle pendant quatre ans,
el il est probable qu’ils vont s’unir
bientôt , puisque les deux fiancés con
sentent à perdre la dot (environ 2,500
francs) plutôt que de passer par l’église
romaine.
Sienièls la cliai'iic sur rElcrnel.
Ps. Lv. n.
Lorsque nous nous ironvous en route
avec une homme assez aimable poui'
nous délivrer pendant quelques instants
du fardeau qui pèse sur nos épaules ,
nous sommes si bien disposés envers
lui que nous écoulons volontiers tout
ce qu’il aurait à nous dire. Il e.?t
donc naturel d’espérer que nous écouterons, avec une bienveillance an moins
égale, la Parole de Celui qui noius
offre de nous délivrer pour toujours
de notre fardeau , si seulement nous
consentons à le lui remettre.
El d’abord, à qui celle offre est-elle
faite? Puis-je espérer qu’un si précieux privilège me soit offert, sachant
que je ne suis point juste el que c’est
le juste qui est ici mentionné par le
psàlrnisle ? Cei'les s’il fallait pour cela
être juste, dans le sens absolu de ce
mot i je ne pourrais espérer, moi
pauvre' pécheur, que chs pai’oles me
fussent adressées, vu qu’il n’ÿ a point
de juste, pas même un seul. Il peut
y avoir des personnes aveuglées par
l’orgueil spirituel qui prélendenl être
justes et refusent même de dire: Notre
Père qui es aux cieux, ......pardonne
nous nos offenses. Mais ceux-là tordent
les Ecritures qu'ils prélendenl expliquer el qui nous déclarent que ; si
nous disons que nous n’avons point
de péché, nous nous séduisons rionsmômes el la vérité h’egl point en nous.
Heureusement pour nous que le mol
juste a un autre sens dans riïci itiirc
el qu’il s’applique à la justice relative de celui qui serait plus juste
que ses semblables, ou mieux, plirs juste
qu’il ne l’était auparavant. Il s'agit
donc de l’homttie pieux, du péclieur
pardonné, de celui qui est justifié par
la foi, qui est rendu parlicipaui de la
giâce, en un mol du chiéticu. C’est
celui-là qui ne tombera point.
Mais ce qui me l’assure complôternem c’est le fait que Je pécheur est
6
.. 54'
celui auquel Dieu offre de porter la
charge; ei non le jiisle qui n'en aniail
poini ou prétendrail n'en point avoir.
Il est venu chercher et sauver ce qui
élail perdu et c’est à chacun des pécheurs qu’il dil: Hemels la charge
sur rElernel el il le soulagera.
Mais PM quoi consiste celte charge f
S’il ne s’agissait que d’un l'ardeau malériel, il serait bien l'acile de le déposer, mais il s’agil du péché el de
ses conséquences. Les épreuves, les
nfUiclions, les soucis, les inquiétudes
sont un vrai l'ardeau; cl chacun sait
combien il est lourd, car loul pécheur
en a sa part. ,Quelle charge énorme
rornienl nos nombreux péchés, les
péchés d’uti joui', d'im mois, d’un an,
de la vie entière, le.s péchés connus
et les péchés cachés! Purifie moi de
mes famés cachées! Ce fardeau écrasant ne pèse pas sur les épaules seulement, mais sui' la conscience. Nous
ne pouvons le déposer au détour du
chemin, ni le soir, ni jamais; il nous
suit partout, plus encore que notre
ombre. Ton péché le trouvera, nous
dil l’Ecriture; et si tu ne le repens,
lu devras dire un jour comme Ca'in :
ma peine est plus grande que je ne
puis porter.
Quelle bonne nouvelle que de savoir
qu’î7 est un soulagement possible! Il
y a des ciéalures qui n'ont jamais
connu le fardeau du péché, ce sont
les anges de lumière; il v en a d’autres qui n’en seront jamais délivrées,
ce sont les démons el avec eux les
inconvertis el les incrédules qui repoussent le salut; il en est d'autres encore,
qui ont connu l’amertume du péché,
mais qui en ont été déliviés dès l’irislanl où elles oiit déposé ce hideux
fardeau, el ce sont les enfants de Dieu,
les chrétiens. Ohl combien «c’est une
chose douce el glorieuse q le d'élre
chrétien ?
El comment déposer l'écrasant fardeau du péché? il en est qui se déballent, gémissent el lullenl sous le
.fardeau ; cela n’avance en rien les
choses. D'autres cherchent à l’oublier
en se plongeant dans la dissipation el
lie font qu’augmenter leur charge.
L’unique moyen de nous en délivrer
pour toujours, c’est de le remettre
sur l’Elernel, notre justice sur Celui
qui a porté nos péchés en son corps
sur le bois el qui les a jetés au fond
de la mer. Il ôte l’erreur en t^s
enseigmml la vérité, il ôte la^^íllure en nous lavant dans son sarig ;
il ôte l’inclination au péché en nous
transformant en de nouvelles créatures,
il enlève l’affliction de ton cœur en
te donnant les consolations du Saint
Esprit; il essiiiei'a toutes les larmes
de les yeux. Il le peut car il est le
tout-puissant, el il le veut puisqu’il
l’invile à le décharger sur Lui, puisqu’il ne prend point plaisir à la mort
du pécheur, mais à sa conversion el
à sa vie.
Fais un effort personnel pour déposer celle charge; comme chacun
portera son propre lardeau , il est
requis de chacun de le déposer. Aie
confiance en Jésus , remets la charge
sur lui et il te soulagera pour l’élernilé.
Nous remercions très sincèrement
M. le pa.^teiir Boisset de la conimiinicalion suivanle, la première que le
Témoin ait reçue du continent Africain.
tJii eiilèrreiiienl civil à Kelizaiie
(Algérie).
C’était le 2 février.
La nouvelle venait de se répandre
comme une traînée de poudre dans
noire ville : M™® H. est morte el son
dernier vœu a été d’être enterrée civilement.
A r heure où le cortège devait se
mettre en roule, je vois arriver sur le
seuil de mon cabinet l’un de mes paroissiens qui provoque la conversation
suivante :
— Venez-vous à l’enlerrement ?
— Je ne crois pas devoir y aller ;
d’abord pareeque je n’y ai pas été
directement invité, cl ensuite à cause
de mon caractère ecclésiastique.
-- La famille, votre voisine, sera
contente. .fjj.
7
.55.
— Je vous remercie ; mais, je n’y
vais pas.
— On m’a dit de venir vous chercher.
Toutes les objections tombent : je
mets un pardessus et je suis mon interlocuteur.
Il y avait foule.
— Vous n’avez point de drap mortuaire, dis-je aux amis de la défunte,
il vous faut demander celui de l’église.
— Nou savons d’avance qu’ il, nous
sera refusé.
— Je vous offre le mien.
Dix personnes sont toutes prêtes
pour aller le quérir.
Nous allons au cimetière et, sur
l’invitation de l’un des assistants, je
m’avance au nom des affligés pour remercier l’aiidiloire de sa sympatie ;
puis rappelant ceé mois de Si. Paul:
* Quand l’un des membres souffre lous
soufl'renl avec lui», je prêche la cha.
rité chrétienne comme s'il s’agissait
d’un enterrement protestant.
Voici quelques paroles saisies au vol
après la cérémonie :
~ On aurait attaché le curé pour
en faire autant qu’il aurait refusé. —
Le curé sera furieux en apprenant
cela. — Il (le pasteur ) n’a attaqué
personne et il a bien fait. — Il a
dit tout ce qu’il fallait dire. —Merci,
ajoutait le vieux en m’étreignant la
main , merci ! Que Dieu vous écoule !
etc. etc.
Le peuple français, faligué du papisme n'est pas dégoûté de la vraie
réligion.
Th. Boisset, Pasteur.
Pensée sur ia prière
La prière est à la foi ce que la respiration est à la vie. Qu’un homme
puisse vivre sans respirer, cela passe
mon intelligence ; et je ne comprends
pas mieux qu’un homme puisse croire
et cependant ne pas prier.
Dieu n’a pas d’enfants muets. La
prière fait autant partie de leur nature
que les cris de celle de l’enfant.
Il est aussi clair que le jour que la
majorité des hommes, où ne prient
jamais Dieu , ou ne pensent pas à ce
qu’ils disent quand ils prient', ce qui.
est exactement la même chose. Prier et
pécher volontairement sont des choses
qui s’excluent et qui n’habiteront jamais ensemble dans un même cœur.
La prière consumera le pêché, ou le
péché étouffera ia prière.
Ceux qui ne .sont pas éminemment
saints prient peu , ceux qui le sont
prient beaucoup.
Comment réussir à nous maintenir
dans le contentemenl, dans un monde
tel que celui-ci? Comment traverserons
nous cette vallée de larmes avec le
moins de peine possible? Je ne connais
pas de moyen préférable à l’habitude
d’accepter tout de la main de Dieu
avec la prière.... c’est de remettre
loule.'- choses à Dieu.
i£pliroutcjue ®audoiee
Recensement de i88i. — Nous publierons volontiers, à mesure que l’on
voudra bien nous les communiquer,
les résultats du dernier recensement
en ce qui concerne les Communes des
Vallées.
Voici en attendant les données relatives à trois communes.
Pramol
Population présente au 31 déc. 1.3129
» avec demeure stable 1328
Absents de la Commune:
En Italie ........ 9
A l’Etranger.................13
Population de droit .... 1350
Nombre des familles . . . . 285
Sexe masculin , y compris les
personnes présentes occasionnellement et les absentes . 096
Sexe féminin................655
Population de droit, en 1871 . 1385
Saint Germain
Population présente .... 1.315
» avec demeui'e stable . 1245
» avec demeure occasioon. 70
s
8
Absents de la Commune . 15
Population de droit . . . . 1260
Nombre des familles . . . . 804
Sexe masculin (u< sîipm ) . . 632
Sexe féminin .. 698
Populalion de droit en 1871 . 1138
EnverS'Po^'les
Populalion présente . . . . 682
• avec demeure s labié . 681
Ahseuls de la Commune . . 2
Population de droit . . . . 683
Nombre des familles . . . . 133
Sexe masculin {ut supra) . . 354
Sexe féminin . . . . . . 330
Populalion de droit en 1871 . 658
Sous le rapport de la religion la
population se réparlii comme suit :
Pramol { '"'•ofeslanls . . . 116.4
( Catholiques . , . 186
Sainl-Germain { f’-'^'^slanls . 902
( Catholiques . 358
Envers-Portes Í • . 438
( Catholiques. . 245
Eeimc ))oUttqM
Mtaiie. — La Chambre des dépiiics, après avoir adopté le scrutin de
liste, a admis aussi, à une assez forte
^ majorité, la représentation des mino'riles, malgré l’opposition persévérante
de Grispi et de toute rexlrême gauche.
Ilatlu sur le principe. Crispí cherche
il avoir gain de cause dans son application, et à réduire au plus petit
nombre possible les collèges dans les
quels la minorité sera représentée ,
c’est-fi-dire ceux où il y aura cinq
députés à nommer, le 5® sera pour la
minorité; mais le nombre de ces collèges sera-, paraît-il fort réduit, de
trente trois au plus.
Dans la question de la diminution
de l’impôt du sel le ministre a répondu
que si l’équilibre des tinances ne permellail pas de priver le budget de 40
' millions, en réduisant le prix à 30
centimes, ce serait certainement l’une
des premières réformes à introduire,
et que pour son compte, il prenait
l’engagernenl de la proposer, dès que
la chose serait possible,
AUemagne, — La diète prussienne s’occupe depuis plusieurs jours
de lois ecclésiastiques, des rapports
entre le St. Siège, de la révision partielle ou totale des lois de mai. Le
ministre de Prusse auprès du Vatican,
M. Schipezer, de son, côté, traite ces
mêmes questions à Rome, où il est
appelé à débattre des queslions de
personnes, Bismark n’a pas quitté
Berlin, mais il n’esl plus intervenu
depuis plusieurs jours aux débats, qui
ont eu lieu dans la diète. Les journaux ne manquent pas une occasion
de s’élever contre le parlementarisme
et les principes constitutionnels généralement admis jusqu’ici.
Une insurrection panslavisle s’étanl
manifestée dans les Balkans, Bismark
a rendu le gouvernement russe attentif aux conséquences funesles que
pourraieul avoir-pour la Russie, les
encouragements donnés à ce mouvement. Le Chancelier a établi la solidarité de l’Allemagne et de la Russie
dans celle question.
Armonoess.
En vente chez M. Gilles, libraire à
La Tour ;
Lettres d’Alexandre Vinet
ei de quelques uns de ses Correspondants, suivies d’un Choix de pensées inédites du même auteur. — 2
vol. grand in 8® de 450pages chacun,
prix 14 francs.
En dépôt chez le pasteur de Pomaret.
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française, cartonnés. Prix : 2,70 la série.
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à La Tour-Pélis.
Ernest Rorert, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp, Chiantore et Mascarelli.