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Amóriqiie du Bud . . » 9
A’íiboníie!
An buroftn rt'AílmtniKtratltjn;
Oboz l«s PaHtcurs:
Olio* M. Kr*nost Robert (Plfsnovol)
nt K Ifi Librairio CMautore et, ¡
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b abnuiuiniHUt part dii I- Janvior '!
et se paie íVavaiujo.
N. 44.
Novembre
;Kutnôvofl BÍíparés demandés avant
le tUage 1Ü centimeà cbaotiil,
: 20 centlmBs par Ugne
poní- une soûle fois,—15 centimes de 2 à 5 fols et 10 contimes polir d fols et.au dessus.
S’adresser pour la Rcdaor.lO'ii A îii.
Itî Pa#t. H. Meîlle, Tmr-PeUict
et pour r !L(lnilnl»tia|'1t>n à M. le
Past.^ X P. Pons, Toi'râ-PeUice,
Tout ühaugoment d’adresse est
paye 0,2.5 contîmes.
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ECHO OES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
iits sera témoinii. Àctks I,,S. ÿuimwi î(i vériW (oi$t: iiS clxtritc. Ern» iv , 15
iÿonimaî ro
i'ütiqmunication ofRcieile. Aux Consisioites
étyadl membres (îes Eglises et des Vallées
~ 'Noie lié rAdffltnistratiôii, — M. MaHliieu
(iay, nolice biographique, suite. — Correspondance. — Chronique vamloise. — Sousÿiie'aux incendiés d’Aiguilles. — Avis. ^
Communication officiétle
AUX GOMSISTOIRES
et ailx membres des Egalises
et des Vallées
JíeííííMi’s ai eher& frères,,
Nous venons de célébrer fes belles
l'êtes du Bicénienaire dé la Glorieuse
Rentrée de nos pères dans trôs Vallées.
Nous nous sommes grandement réjouis
en rappelant la merveilleuse délivrançéi et les bénédictions gue Dieu
a l'épiigfiues, jSans interruption et en,
iptijiouf.st‘iptif's pande,, abQfldançe, sur
npfrè pe,upté. pendant eqs .deux derniers, siéeles.
l^is pne Eglfse ne vit pas de souv'érurs. Kpjisn’avons.pas achevé l*ce,uvre
qu’e le. Seigpepr nous a CQnriéCj pour'
gtCil nous soit permis d'^employer l'é
temps qui nous reste dans la conteto*:
plaüon oisive du passé.
Les fêtes qiie nous venons dé célébrer doivent servir aussi ù noUs faire
mesurer toute l’élendué de l’œuvre
qu’il nous resté à faire poUr le développement de la vie spirituelle dans
nos 'Vallées, et pour l’avaricerïièn'Î du
r^iiéi dé Giéu dans notreet
dans' le munde entier; et elles nous
font comprendre que sî Ffiternel nous
a enrichis de ses bienfaits, s’fl nous
a donné les moyens d’actions qhè notts
possédons, c’e'sl afin qüe nous nons
consacrions tout à nouveau et complètement à son service, et q'ue nous
accomplissions' l’œuvre qa’il résérVé
h notre Eglise. La protection que Dieu
nous a accordée dans le passé, est
ponr nous le gage qii’ii fera'prospérer
tout ce que nous entrepiéiidroiis en
son nom'. , '
G’est pourquoi, frères bieii-aimés,
nous venouS' voua dire de sa part, au
csommenteeffient' de eétte nouvelle an^
née ecclésiastique,'« soyez fermes, irté^brankèles'; 'Tin« appUquemt tmtjoUrs
otvea %m mmecHi nèle à .l’imfrfi du
i Seigneur,'lisnchain que votre Iravail
ne vous .sera pas inutile ^uprès du
Seigneur».
.
* ■*
PourlravaiUer à Ûœuvre du Seigneur
il faut tout d'abord lui appartenir,
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2
A
%
c’est-à-dire, que renonçant à toute
justice propre, dérivée de notre naissance et de notre position, nous ayons
accepté, comme les derniers d’entre les
pécheurs, la grâce que Jésus-Christ nous
ofifre, et que nous nous soyons mis loyalement à son service. Nous ne serons
¡plus dès-lors oisifs et stériles, et nous
ne nous contenterons pas non plus d’accomplir à son service un certain nombre d’œuvres; c’est notre vie toute
entière qui lui sera consacrée, c’est
la vie de notre Sauveur lui-même qui
sera vécue par chacun de nous.
Notre activité chrétienne doit avoir
pour but, tout premièrement, notre
propre sanctification.
Il est, en effet, impossible que si
nous sommes unis à Jésus-Christ par
la foi, nous continuions à vivre encore
dans le péché.
Mais notre marche vers la sainteté
est nécessairement longue et pénible.
Elle dure autant que notre course terrestre, et pendant tout ce temps elle
exige de notre part un travail énergique et persévérant qui souvent^, sç
change en un véritable combat. Travail
et combat pour lesquels nos forces
sont absolument insuffisantes; mais
nous savons que celui qui est avec nous
et en nous, est plus puissant que tous
ceux qui sont contre nous. Poursuivons
donc avec une nouvelle ardeur et sans
relâche notre course, les yeux fixés
sur Jésus notre chef, qui nous donnera assurément la victoire.
Notre activité doit ensuite se déployer en faveur de nos frères en la ffii,
qui forment avec nous une seule et
mêmefamille: la famille de Dieu. «Celui
qui croit en moi, a dit notre Sauveur,
des fleuves d’eau vive couleront de son
sein».
Nous devons aimer nos frères comme
Jésus-Christ notre Sauveur nous a
aimés nous-mêmes. Soyons donc prêts
à nous supporter et à nous pardonner,
à nous réjouir avec ceux qui sont dans
lajoie, à pleureravec ceuxqui pleurent,
et à nous dépouiller en faveur de ceux
qui sont dans la détresse.
Faisons aussi tout ce qui dépend de
nous, pour faciliter les entretiens de
piété, dans lesquels la Parole de Dieu,
la prière et les chants spirituels occupent la première place; nous exhortant, de la sorte, à la charité et
aux bonnes œuvres.
Ne négligeons pas non plus de veiller
à ce que nul, parmi nous, ne se prive
de la grâce de Dieu, d’avertir ceux
qui vivent dans le désordre, et de redresser, avec un esprit de douceur et
d’humilité, ceux qui sont tombés en
quelque faute.
L’activité du croyant ne peut pas
se restreindre dans les limites étroites
de sa propre communauté religieuse,
ni même s’exercer seulement en faveur
des membres de l’Eglise chrétienne.
Notre champ de travail c’est le monde,
et nous avons, envers tous les hommes,
une grande dette dont nous devons
nous acquitter sans retard; celle de
leur annoncer la bonne nouvelle du
salut.
Si nous avons cm de cœur au Seigneur Jésus, nous devons le confesser
de notre bouche. Et cela même lorsque
cette confession nous exposerait à la
moquerie du monde, à la persécution
ou à la mort. Nous devons tous, à la
place où Dieu nous a rnis, être des
témoins de la vérité du salut, par notre
parole et par la sainteté de notre vie,
qui doit briller comme un flambeau,
au milieu d’une génération perverse
et corrumpue.
Et vis à vis de ceux que nous ne
pouvons pas atteindre nous-mêmes,
notre devoir n’est-il pas de leurs envoyer des évangélistes et des missionnaires, que nous soutiendrons de nos
dons, de notre sympathie et de nos
prières?
L’œuvre du Seigneur à laquelle nous
devons travailler est une et indivisible.
^ sanctification personnelle, l’activité dans l’Eglise, le travail pour
l’avancement du règne de Dieu dans
le monde entier, ne sont pas des œuvres auxquelles nous devions consacrer
successivement nos forces; elles se
3
----343^
trouvent toutes en germe dans la foi
au Sauveur et elles ne peuvent se développer l’une sans l’autre. Celui qui
arrose sera arrosé.
Mais ce commandement de travailler
à son œuvre, le Seigneur t’adresse-t-il
seulement à ceux qu’on a l’habitude
d’appels les ouvriers de l’Eglise? Non,
tous étant membres de son corps,
tous doivent agir, de la même manière
que tous ont reçu une part dans la
distribution de ses grâces et de ses
dons. Et cependant, à combien de membres de nos églises le Seigneur ne
pourrait-il pas adresser la demande
qu’il fil aux ouvriers de la onzième
heure: Pourquoi vous tenez-vous ici
tout le jour sans rien faire?
Serait-cepeutêtre le travail qui manque? Non, pour peu que chacun regarde autour de soi, il devra répéter,
avec le cantique:
Qu<3 de maux, de pôriîa et de 1>esolTi9 m'appellent!
Que de frèrea, d’amis, Dieu jette dana mes br^a!
Que dNciiTrea i fonder ! que d’œuvres qui oliancelleut !
ïravailloîis I l» loisir n'appartîcnt qu'aux ingrats.
Mais pour que les œuvres chrétiennes
s’accomplissent et donnent d’heureux
résultats, il est convenable qu’elles
soient organisées au sein de chaque
église par les consistoires, auxquels
incombe tout naturellement ce devoir.
Nous avons la confiance, après ce
que nous venons de dire, qu’il trouveront dans chacun des membres de
l’église une sincère et cordiale collaboration.
« El que le Dieu de la paix, qui a
ramené d’entre les morts le grand
pasteur des brebis, par le sang de
l’alliance éternelle, notre Seigneur
Jésus, vous rende accomplis en toute
bonne œuvre, pour faire sa volonté,
faisant lui même en vous ce qui est
agréable devant lui, par Jésus-Christ,
auquel soit gloire aux siècles des siècles. Amen ».
Vos Men-dévoués, dans le Seigneur,
Les Membres de la Table
J. P. Pons, Modé'ofiîitr.
- J. P. Micol, Modérateur-Adjoint.
H. Tron, Secrétaire.
J. B. Olivet, prof.
Paul Meille.
Torre-Pellice, Octobre 1889.
NOTE DE L’ADMINISTRATION
Nous prions tous no.s amis qui
croient, comme nous, que le Témoin
n’est pas assez répandu dans les familles, de nous aider à lui trouver do
nouveaux abonnés.
Nous mettons, cette semaine, â la
disposition des Consistoires un certain
nombre d’exemplaires du journal, et
nous espérons que MM. lès pasteurs,
les anciens et les instituteurs s’efforceront de placer convenablement ces
numéros d’essai.
Si tout le monde y met de la bonne
volonté, le journal qui s’occupe des
intérêts de la famille vaudoise y gagnera de toute manière et pourra
bientôt se suiTire.
M. MATTHIEU GAY, PAST. EM.
(notice biographique)
fSuUe).
Son successeur dans l’Eglise du Villar
étant mort en 1867, il reçut de son
ancienne église un appel si honorable
qu’il ne put faire autrement que de
l’accepter. C’est là qu’il put encore
exercer un ministère très-actif et fructueux pendant dix-neuf ans. Mais en
avançant en âge, il sentait ses forces
décliner et il résigna ses fonctions en
1886, passant ainsi pour la deuxième
fois dans la classe des pasteurs émérites. Il eut la satisfaction de voir
nommer à l’unanimité des voix, pour
lui succéder, son propre gendre M.
11. Tron.
Dieu lui avait donné une compagne,
véritable aide semblable à lui, qui
s’associa cordialement à son œuvre et
lui facilita en tout temps l’accomplissement de sa lâclte. A côté des foies
que Dieu leur accorda, ils eurent leur
large part à la coupe des afflictions ;
une en particniierfut très-douloureuse.
Leur fils cadet Jean, jeune homme
qui promettait, sous tous les rapports,
un bel et utile avenir, venait de terminer heureusement, malgré les entraves du service militaire, ses études
à l’Ecole de théologie de Florence.
4
líí
—
Allant un jour se baigner dans l’Arno
ave un ami, que lui advinl-il? on ne
sail, mais quoiqu’il, fût un fort nageur,
il disparul sous les ondes! C’élail un
coup fatal pour ses parents. Mais formés à la discipline du Seigneur, ils
supportèrent celle épreuve comme les
autres avec résignation et sans murmare.
Le jour de leur mariage, M. Alexis
Muston, dans un compliment en vers,
réunissant leurs noms de famille, leur
souhaitait des jours d’union gais et
longs, S’ils ne furent pas loujoiirs pis,
ils furent sereins de celle sérénité qui
provient de la paix de Dieu et de l’assurance de son amour. Longs, ils le
furent, et si M. Gay avait vécu trois
ans encore, on aurait célébié leurs
noces d’or. Dieu en a décidé autrement. Mais en retiianl à M™® Gay la
présence de son cher mari, il lui
laisse de grandes consolations; elle
est entourée de l’aifection des enfants
qui lui restent; elle habite sous le
même toit qu’une de ses filles, M“®
Trort, et son digne gendre, qu'elle
peut à bon droit considérer comme
son propre fils. Que Dieu lui adoucisse
l’épreuve par le sentiment toujours
plus vif dé sa grâce suflisanle!
Quelques mots sufilrout pour ca-p
raclériser la personne et l’œuvre de
Mallhieu Gay: Il était remarquable
par la simplicité, la franchise, la droL
lure de caractère; que de fois ne
lui a-l-on pas donné le qualificatif
de Nathanaël, i’israëlite sans fi'aude!
Il était remarquable par sa grande
charité, sa profonde sympathie, sa
touchante familiarité envers les membres de son troupeau, presque tous
agriculteurs ou bergers; remarquable
par sa foi inébranlable et son enthousiasme pour le bien, pour le service
de Dieu.
Il entretenait des relations personnelles avec iQus les membres de son
église; il leur faisait de fréquentes,
courtes et aifeelueuses visites, attirant
leur aüenljon sur les beautés de la
nature, sur la fertilité de la terre, et
passant de lâ à la bonté de Dieu, à
son amour pour nous pécheurs, à la
joi agissante par la charité. C’est ainsi
qu’il laissait partout où il passait une
pensée sérieuse, propre à élever i'âme
à Dieu, une pensée bienfaisante et
moralisante. Sa prédication était caractéristique, originale, simple, claire,
profondément év-angélique et animée
du feu sacré. Lors de sa première
installation dans l’office de pasteur
au Villar, le texte de son discours
était: « Je me suis proposé de ne
savoir au milieu de vous autre chose
que Christ et Christ crucifié». 11 fut
toujours fidèle à cette déclaration.
!i a eu parfois des ennemis entêtés
et violents; c'était pour des questions
d’administration où, sans égard pour
la loi et l’usage, im parti voulait â
tout prix avoir le dessus sur le parti
opposé. En les traitant avec sa charité
habituelle, il réussit presque toujours
à vaincre leur liaineuse obstination.
Dans un hameau, où M. Gay allait de
temps en temps tenir une réunion, se
trouvait un de ces mécontents, un
homme violent qui voulait se venger
sur le pasteur de n’avoir pu faire pré
TfolAit') c r» rt atTtCf // Q*îl «rtâni î/vt \rûiiv
valoir son avis. « S’il vient ici, je yeux
le batiré», dîsaîl-il ; et une brave ffetúme
l’ayant entendu proférer cette meniice,
et connaissant sa violence, sa hâta de
faire pi évenir le pasteur, de bien se garder d’aller dans ce hameau, ou, tout au
moins, de n’y aller que bien accompagné. Je n’ai nul besoin d’êtrê accompagné, répondit-il, élits'achemina loui
seul. Arrivé sur le lieu, les gens étaieni
en grand émoi: celui qui voulait battre
le pasteur était gisant dans son lit.
une jambe brisée par une chute qu’i
venait de faire; on pensait quec’élai
un châtiment que Dieu lui infiigeaii
pour sa criminelle intention. M. Ga;
alla aussitôt le voir, lui témoigna ùnè
vive afï'eclion, le consola, pria avec lui
Gel homme guérit, et jamais M, Ga;
n'eut d’ami plus dévoué que cet hoiiv
me-là.
Ayons de la considération pour d<
tels serviteurs de Dieu; imitons lein
foi en considérant l’issue de leur vie
J, D. Charbonnier.
5
.345.
(!Torrc0y)onbancc
í’alernio, 15 octobre 18S9.
Cher ami,
Une lettre de cette provenance et à
pareille date éveillera peut être le
doute, chez quelques lecteurs, que la
poste m’a joué un de ses tours et, se
trompant d’adresse, a remis à la direction du Témoin, feuille religieuse,
ce qui était destiné à un journal politique. Nous sommes, en effet, au
lendemain'du grand banquet, qui a
dû fournir, au chef de notre gouvernement, l’occasion de dire urbi et orbi,
ce qu’il a fait et ce qu’il a l’Intention
de faire.
On ne saurait, semhle-l-il, s’occuper d’autre citose à Païenne, qui, pour
deux fois vingt-quatre heures, est devenue le centre de noire vie politique
et nationale, Eh! bien, non; malgré
tout mon patriotisme, qui m’a fait lire
consciencieusement d’un boulé l'autre
le discours de M. Crispi, je n’ai aucpne velléité d’en occuper vos lecteurs;
les journaux de toutes nuances se
changeront de la besogne. Non pas,
qu’au point de vue évangélique, il n’y
ail intérêt à conslaler le généreux
souffle, de liberté qui l’anime et, d’antre part, à proposer quelqne chose de
meilleur, [.mur notre chère pati ie, que
le patronage de la déesse Raison; mais,
au dessus des intérêts d’iin royanme
de la terre, le cœur chrétien a des
raisons pour s’occuper de ceux du Boyaunie des cieux.
J’engagerai donc les lecteurs à accepter avec moi l’invitation à une fêle,
qui sans avoir beaucoup de retentissement au dehors, promettait de véritables joies spirituelles é ceux qui
s’y rendraient: c'est à rinauguralion
d'nn nouveau lieu de culte a Riesi:
l’ancien étant devenu trop étroit et,
h tous égards, ne répondant que très
imparfaitement à sa destination.
*
* *
Un voyage à Rome demande moins
il réfléchir qu’une course à Riesi, car,
au point de vue de la viabilité, au
cune amélioration sensible ne s’est
produite, depuis que sur les ruines dé
l'ancien bourg arabe Rahlmet, vers le
milieu nu dix-septième siècle, s’e.'îl
élevée la petite ville moderne. Entre
les deux voies de commiiriicalion, les
plus fréquentées: par Callanissella et
par Campobello-Ravanusa, je choisis
cette dernière pour l’allée, me réservant la plus longue cavalcade pour le
retour.
Sitôt débarqué du Iràin, je me trouvai en face de la figure épanouie du
brave Porroveccliio, l’inirépide muletier qui se vante d’avoir transporté,
sur le dos de ses chevaux, tout ce que
l’hérésie a déchaîné sur la contrée, en
commençant par les courses légendaires deM. A. Malan, que notre homme
raconte avec l’emphase indiquée pour
le récit des Paladini di Francia. Je
ne pouvais m’empêcher de regreller,
en considérant ce visage chiffonné de
nain, qui trahissait, cependant, tant
de bonne volonté, que noire Comité
ait dû lui infliger une si cruelle décéplion, lorsque le bonhomme, dans
nn élan d’enthousiasme, s’était offert
comme «le muletier allilré du personnel évangélique en Sicile», en portant à .«a connaissance, que dans nos
3uadres ecclésiastiques, cette catégorie
'agents était encore à créer!
Je pouvais aisément me livrer à
toutes ces réfleclions, car mon cheval
ne piafl'ail point d’impatience; mon
homme m’en tira brusquement par.
la vettura è pronta, signorino : La
vettura, singulière désignation pour
une bête de somme, qui vous fait plus
que jamais déplorer l’absence de voies
carrossables et qui prêle à de curieux
qui-pro-quos. Tita su il mantice, lui
criai-je en sautant en selle, ne pouvant oublier la curieuse aventure dont
le surintendant d’une mi.'^sion évangélique étrangère avait été le héros,
lorsque, ayant projeté de visiter Riesi,
prêt à partii' de Galtanissetta, le vetturale vint l’avertir qu’il pleuvait et
prendre ses ordres: «Je ne crains pas
-la pluie, s’écria-l-il, relève le soufllel
de la voilure». L’eqtiivoque éclairci,
6
-.346
le dit monsieur renonça à l’equipée.
Il ne pleuvait pas à la gare de Campobello, mais le soleil dardait ses
rayons du zénith et le vent soufflait
avec violence; le manlice m’aurait
rendu un véritable service.
Je crus, pour le coup, que Phcbus
et Borée avaient repris leur gageure,,
car je me trouvais précisément dans
le cas du voyageur de La Fontaine:
On entrait dans l’automne. ■
Quand la précaution aux voyageurs
est bonne ». Je les eonlentai tous deux,
cependant, l’un m’ayant l'etourné et.
debarrassé de mon parapluie, l’autre
de mon manteau!
La distance, qui sépare Riesi de la
gare, où j’étais descendu, se franchit
aisément en trois heures. Après une
demi-heure de marche, on traverse le
village de Eavanusa, qui jusqu’ici n’a
permis aux evangelici que^de te traverser, mais non de s’y arrêter. Le
pasteur actuel de Riesi, ayant tenté de
s’y rendre, pour tenir une* réunion,
la population s’ameuia et le commissaire de police, qui ne disposait pas
de la force nécessaire pour le maintien
de l’ordre public, le pria de renoncer
à son projet et de s’éloigner. Loin
d’invoquer' le feu du ciel sur ces malheureux fanatiques, nous hâtons de
nos vœux et de nos prières le jour.où,
pour bux aussi, se lèvera le soleil de
justice qui les éclairera et les réchauffera de ses doux rayons.
Au sortir de Ravanusa, commence
la route, que dis-je? le sentier mal
tracé, qu’on nomme en sicilien irazzera, qui côtoyé des collines, descend
dans des ravins, traverse des torrents,
longe des coteaux incultes et pierreux.
La campagne devient monotone et
grisâtre ; pas de végétation, quelque.s
cactus, quelque figuier des Indes, on
se croirait dans un pays abandonné,
dont les habitants ont fuis devant un
ennemi toujours menaçant. La solitude
n’esl rompue de temps à autre que
Ear des troupes de chevaux et de
idels qui descendent le soufiVe de la
minière Tallarila.
Il n’est pas "question de lancer sa
monture au galop en des sites pareils,
tout au plus réussi-t-on à la maintenir
au petit trot, en se tenant ferme en
selle, car souvent la bêle trébuche et
le système de guides n’est pas toiità fait
propre à la retenir au bon moment.
Les harnais, en effet, sont tout ce
qu’il y a de|plus primitif: point de
mors, point de rênes; une corde et
une^ ficelle à coulanlj| qui relient la
têtière, le fi'onlal et la muserolle font
toute l’affaire.*^ Veut-on accélérer le
pas de l’animal, on tire la corde; la
ficelle sei'U'soil à détourner, soit, de
concert avec la corde, à arrêter! M’ôInni rendu maîlrede cette méthode d’équilalion de l’école sicilienne, je pressai tellement le pas de mon cheval
que le pauvre Porrovecchio haletant,
suant, ne pouvant plus tenir bon, je le
pris en ci'oupe et en deux heures nous
entrions dans Riesi. A. Muston.
\{A suivre).
PoMARET.— L’installation de M. P.
Lantarel s’est faite dimanche dernier,
et malgré le mauvais temps une assemblée nombreuse et attentive a assiste à celle cérémonie ijui, avec le
service ordinaire, a duré près de deux
heures.
M. Lantarel a> parlé sur 2. Cor. 12.
il, et nous résumons son excellente
allocution en ces quelques mots qui ne
peuvent naturellement donner qu’une
idée bien vague de ce qu’il nous* a
fait entendre:
«Dans la bouche.de St. Paul, ces
paroles ne pouvaient provenir.) d’une
fausse modestie. Sans déprécier les
dons de Dieu, en les appréciant, au contraire, hautetpem, St. Paul regardant
à lui même dit: Je ne suis r,ien. Je
désire aussi que vous soyez persuadés
que si j’ai accepté l’honorable appel
que celte église m’a adressé, c’est dans
le sentiment que je ne suis rien sans
le secours de Dieu.' ■ ■
7
Je ne suis rien comme homme. Nous
no sommes que comme l’herbe des
champs; même les plus grands parmi
les hommes ne sont que comme ces
fleurs de l’herbe.
Je ne suis rien comme chrétien. Que
suis-je pour que Dieu ait usé de miséricorde envers moi, pour que Jésus
ail verse son sang pour moi, pour que
le Saint Esprit vienne habiter dans
mon cœur?
Je nesiiis riencoramepajtoir; quand
je regarde au Dieu saint et juste qui
m envoie, et à la grande tâche que j’ai
devant moi, je sens plus que jamais
que je ne suis rien. Mais si je ne suis
* esi tout; Dieu est si puissant
qu il peut accomplir les plus grandes
choses avec les instruments les plus
publes. C’est même sa gloire de prendre
les choses faibles de ce monde pour
confondre les fortes
Je ne suis rien mais la Parole de
Dieu est tout. C'est un guide infaillible, une mine inépuisable. Que feraisje sans elle? Et le cœur de la Bible
c’est l’Evangile, la bonne nouvelle du
salut.
Quoique je ne sois rien, Dieu peut
VOUS bénir, et il vous bénira ».
PjiALY. — Le récent départ de M.
1 au) Lantaret de Praly a donné lieu,
le dimanche 20 oct., h ¡’installation
de son successeur, M. P. Giraud.
L accueil que la paroisse a fait à
son nouveau conducteur spirituel a été
on ne peut plus cordial. Malgré le
temps douteux, nous avons trouvé le
temple bonde de fidèles. On ne se
laisse pas arrêter par un peu de pluie,
quand on a à cœur de aonner par sa
présence, la bienvenue à son pasteur.
G est une bonne manière de lui dire:
nous ne vous avons pas seulement
appelé pour vous avoir, mais nous
sommes à notre place, pour proiifer
do votre ministère. Nous étions sous
I impression quedes bénédictions parli eu hères a valent continué, apré.s200
ans, â feire aimer, dans celle Eglise,
a vieille maison de prière, où prêclia
fidèle témoin Leydet et Pin trépide
-347
pasteur Arnaud. Pourquoi ce saint
zèle ne serait il pa.s le même toujours
et partout? Cela l'ail du bien aussi que
d'entendre chanter les louanges de
Dieu, avec cœur, par toute l’assemblée, comme à Praly. Il faut cela pour
se faire quelque idée de la beauté du
Ps.: 138®. C’est aussi un bon moyeu
de donner au pasteur un peu d'élan
dans la partie qui lui revient, cl surtout dans sa prédication.
Le service de dimanche à Praly a
été presque doublé. La 1® partie a
été présidée par le pasteur délégué
de la Table qui a nrêché sui-Ephes.
IV, 1-1-13. Il a parlé de la belle variélé des dons et des- charges dans
l’Eglise de J. Ch., tous devaul poursuivre le même but, l’édification du
Corps de Christ. C’est là le secret.dii
progrès, quand tous dans line église
ne forment qu’nn cœur et qu’une
âme, pour travailler et prier ensemble.
La 2® partie a été remplie par M.
Giraud liii-mème, qui s’cst adressé
pour la 1® fois à son troupeau pour
lui dire, comment il pense accomplir
sa tâche de pasteur; en prenant pour
règle les paroles de Si. Paul dans 1
Cor. Il, 2.
Il n’y a que la croix de Christ, àt-il dit, qui soit capable de nous enseigner à nous connaître — à connaître notre Dieu — et à nous apprendre à aimer.
Le service qui avait commencé à
11 heures, s’est terminé à 1 heure
par la prière et le chaut du Tedeum.
J. P. M.
SOUSCRIi'TIft^
pour les ineeniliés (l’Aiguille
Torre-Pellice f6® liste).
M.”® Mélaine Eynard, 5; M. Antoine
Jahier, 2; M."® V.'’® Constantin Poët,
Rectification: M. Frache(Dagols),
fr. .2,50 au lien de fr. 2.
Fomaret
Jean Berlalol, infirmier, 1.
8
.3i8.
Gênes.
M. J. D. Turino, pasleur, 10.
Rodoret.
MM. Pascal, ancien, 5; Ba|ine, ancien
I ; V™ Jean Biilnie. 1; V"' Jean Bons,
1; Barlhlémy Pasca], 1; II. Pascal fei)
II., 1; Pascal fen J., 0,50; Marianne
Balme, 0,40; plie Tron f. P., 0,50;
J. J. Pons (Arnancl), i ; B. A. Pons,
pasl-, 5.
SI. Jean.
M. M., 5; M™" Sophie Coïsson,
M'"" Ester V''* Gay, 5; M. J. P. Peyrot,
inslitnleiir, 3; C., 1.
Pnirustin.
M. Coiicourde, ¡nslilnteur, fr. 1;
Gandin-Bion, 5; Gay Daniel, pasl. 5;
Tron Pierre, insti!, évangelisle, 1;
Hoslaing César, 1 ; Fornei’on Philippe
(Comba), 1 ; Gay Mathieu (Sers), 1 ;
Robert Albert (Collerey), 0,50; Balma.s
Barlliélemy, 2; Roberl JeaniBatmomé),
0,50; Conslaniin Daniel (Bnffes), 1;
Gay Daniel (Sers), 1 ; Conslantin Mi-'
chel (Chiosa), 1 ; Gardiol Daniel (Cosialiingia), 1 ; Famille Constantin L.iondera, 2; Pasquet Français« (Frajozoi),
2; .Àvondel Baribéiemy (FranzolX '11
Bonjour Sn.sanne (Charvei), 1; Gay
Malbien (Caneuva), 0,20; Gardiol Snsanne (Charvei), 0,50; Gardiol Jacques
tCharvel), 0,50: Rivoir Daniel (Roc),
1,50; Veuve Gaudin (Ciabol Bas), 1.;
Gay Jean (Caneuva), 0,40; Veuve Anne
Gardiol (Barbé), 0,50; Marie Gaudin
(Ba'rbé), 0,50; Gaudin Mathieu (Barbé),
0,40; Rostan Daniel (Ronmana), 0,50;
Madlepin (S. Second), 0,50; Gaudin
Pliilippç, ancien, 1; Gaudin David
(Giacoliiiera), 1; Forneron Paul (Pralaros.sa), 0,25; Constantin Jacques, ancien, 1; Grill J. Paul, ancien, 1;
Pasquet J. Paul, ancien, 1,50; Gardiol
Philippe (Deserta), 0,50; Grill Jean
(Giacoljn), 2; Enfants Grill (Giacolin),
1 ; Veuve Madeleine Rivoir (Giacolin),
1,50; Coïsson David (Pians), 0,.5U;
Gonslanlin Catherine (S. Barthélemy),
0,50; X., 0,25.
A,nÿrogne llstej.
D>‘ Co'ts.sotn, Chanforan, fr. 5; Oavh
Chauvie, ancien, 1 ; P. Cosiabel;,. rpeu
nier, 1; Pierre Rivoire, Slringat, 1
Et. Bonnet, Arviera, 1; Pierre Bonnet
Jouves, 1; Et. Berlin, Pianlà-, 1
D' Coïsson, Cougn, 1 ; D‘‘ Benech!
Gorgnie, 1 ; V" M'‘® Coïsson, Serre, 1 ’
O'* Bonnet, S. Laiirenl, 2; Ani. Gaydou’
Berlols, 0,50;.)" Piene Rivoire, Bastia’
0,75. — Total, avec les précédentes
listes, fr. '108,55.
Pramol.
Long Jacques, (Clapier) fr. 1 ; Long
Jean Thomas, ancien, 2; Reynaud
François, brigadier, 2; Sappé Jean, 1 ;
Maraude Jacques, 5; Long BarUiélemi,
insliluleur, 1; Long,lean Henri, ancien,
1 ; Jnhier François, syndic, 1 ; Beux
Jean fau Paul, 1; Berialol François,
feu François, 1 ; Beux Barlbélenii feu
Paul, 1; Favoni, Louise, 1; Long
François Henri, 1 ; Travers Jean .
facteur, 0,50; Peyronel Henri, 2; Long
Michel feu Michel, 1 ; Long Jacques de
Louis, 1 ;
Rorà,
MM. Ph. Canton, fr, 2; J. Morel,
maréchal, 2; J. Morel (Roune) 1 ;
.P Pavarin, 1 ; J. D. Rivoire, 1; H.
Tonni, 0,30; Moïse Tourn, OrSO J. I).
Tourn, 0,50; P. Mourglia, 0,50; Jean
Morel, 0,50; J'* More], 0,50;,JvCanlon,
2; L® Tourn, 0,50; Al Tourn, 0,50;
B. Rivoire, 1; B, Tourn, 0,50
Les € Paroles et Textes » pour l’année 1890 viemient d’arriver. S’adresser aux déposilaire.s habituels: M.
David Peyrot au Serre d’Angrogue,
M."“* Marie Meille à Torre-Pellice, M.
\VinuAM Meille à Turin. M. Peyrot
accepte aus.si les abonnemeuls po-uT
le Journal: d.e.s Frères Moraves, (édiiication et missions).
LES VAUDOIS EN 1089.
Le soussigné prie iuslamnienl se.s
colîègu-es, les pasteurs qui roat chargé
d;e rédiger et de faire imprimer la
brochure siis-uommée (4.0,Op exemplaires), de vouloir faire retirer chez
les personnes désignées dans, nos conférences, le n-ombre d,'e.xemplaircs
qu’ils se .soûl engagés à, prendre poui'
leurs paroisses. ' Dav. Pevrot.
tîHNEST nOBElïT., d»roil/. _____
Pigaet'i-il, lmp. Chisntore-JtascaTellîi