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Année Huitième,
13 Janvier 1882
N. 2
LE TÉMOIN
ECHO DES VALLÉES VAUDOISES
Parfiissant chaque Vendredi
Voits me serex lémoins. Aotbb 1, S. Saivmtla vérité avec ta charité. Ef. 1,)5,
; PRIX D’ABBONNEMEÎÎT PAR AN Italie . - I'- S Tous les pays de rUoion de poste ... * 6 Amérique . . - » ^ 9 1 On s’abonne : I Pour l'IntérieM' chez MM. les pasteurs et les libraires de f Torre Pellice. PourrjFojfrfHctif auBureaud'Ad- miniaCration. Un ou plusieurs numéros sépa- rée, demandas avant le ti- rage 10 cent, chacun. Annonces : S5 centimes par ligne. Les envois d'argent se font pur lettre recommandée ou par mandats sur le Bureau de P«- rcsà Arpenlina.
Pour la RÉDACTION adresser ainsi : A la Direction du J^émoin, Pomaretto ( Pinorolo) Italie. Pour r ADMINISTRATION adresser ainsi : A TAdministraiion du Témoin, Pomaretto ( Plnerolo) Italie
!Soiiiraalr<î.
13 Janvier. — Correspondance, — Mademoiselle Cellérior. — Nouvelles religieuses
— Revue polilique. ~ Souscriptions.
1.3 JTaiiLViex*
Vous nveï étéiappelé* à
.. la liberté, aenlement ne
, Vj _ . p.nstiez pas e«tte liberté
' ‘'<lcoirim'e un préteate pobr
vivre aeloH la chair ( G*Lifïs, V, 13).
On a dit que l’homme pécheur
souille tout ce qu’il touche. Celle
parole est dure et la vérité qu’elle
renferme est exprimée d’une raa*nière plus correcte et moins repoussante par St. Paul quand il écrit à
Tite que toutet choses sont pures
pour ceux qui sont purs, mais qm
rien n'est pur pour les mpurs et
les infidèles, (1, 45), Même sous
celte forme adoucie, celte vérité
répugne au très grand nombre;
c’est pour eux l’une de ces exagérations qui dépassent tellement
le but, qu’elles ne ratleignent pas,
ensorle que nul ne se reconnail
comme l’un de ces hommes pour
lesquels il n’y a rien de pur. •
Il y a une autre vérité que l’on
conteste beaucoup moins, parce que,
par soi-même ou par d’autres, dans
l’histoire ou dans les faits journaliers de la vie, on en fait constamment l’expérience, et c’est celle que
l’on peut exprimer en ces termes:
l’homme pécheur ne se contente
pas d’user, il ahuse de tout. Il abuse
de sa force pous opprimer le faible,
de son intelligence pour tromper
le simple, de ses richesses pour
satisfaire ses convoitises charnelles,
de la puissance pour lyranniser. Et
plus les biens qu’il a reçus en partage pour en jouir avec actions de
grâce et à la gloire de Dieu, sont
excellents, plus aussi l’abus qu’il en
fait est odieux et coupable. « Quand
les choses les meilleures se corrompent, a dit un payen, elles deviennent détestables ».
C’est une bonne chose que le
sel, a dit le Sauveur; mais si le sel
perd sa saveur avec quoi le salerat-on ? il n’est propre ni pour la
terre ni pour le fumier , mais on
le jette dehors.
St. Paul, dans la parole que nous
avons inscrite en tête de ces lignes,
2
.10.
nomme le bien par excellence, rais par
la bonté de Dieu à la portée de l’homme pécheur, et à la jouissance duquel
il est convié par l’Evangile , la liberté, dont le nom seul fait battre
le, cœur de tout homme travaillé
et chargé, qui gérait dans un esclavage matériel ou moral, dont il
veut être affranchi. Mais précisément
aussi parcequ'elie est, aux yeux du
grand nombre, le bien suprême, la
liberté est l’occasion et l’objet des
abus les plus déplorables. L’histoire
toute entière de l’homme, telle que
nous la connaissons, surtout par
l’Ecriture Sainte, nous le montre
partout et toujours faisant un détestable usage des biens placés à sa
portée et de la liberté d’en jouir.
Le monde est déjà bien vieux,
et il semble que l’expérience du
passé devrait avoir enseigné aux
hommes l’usage légitime des objets
qui les entourent et tout particulièrement de cette liberté dont il est
tour à tour avide et jaloux. En réalité est-ce là le spectacle auquel
nous assistons dans notre siècle de
lumières, de progrès et de liberté?
Dans l’ordre politique et social
un peuple opprimé, et qui a longtemps gémi sous le joug, est capable d’accomplir des actes héroïques, pour conquérir son indépendance et sa liberté. Aussitôt qu’il
les possède, il succombe bientôt à
la tentation de leur demander ce
qu’elles ne sauraient donner^ et d’en
abuser pour parvenir à ses fins.
La liberté la pfus complète ne
dispense pas le citoyen du travail,
de l’ordre, de l’économie, du respect pour les lois ; elle ne peut, ni
ne veut nourrir les paresseux, ni
couvrir du manteau de la charité
les désordres auxquels on se livre
en son nom. Combien il serait à
propos, s’ils pouvaient et s’il voulaient entendre, de rappeler à cette
foule d’hommes qui déshonorent
la liberté-par leur inconduite ou
même par les actes de despotisme
qu’ils accomplisssent en son nom,
qu’ils ont été appelés à la liberté
non pour en profiter comme d’une
occasion de vivre selon la chair ,
mais pour se servir les uns les autres en charité !
Mais si l’exhortation de l’Apôtre
peut s’appliquer, comme nous venons
de le faire à l’abus [même de la
liberté politique, il est évident qu’il
a surtout voulu adresser un sérieux
avertissement aux chrétiens qui ont
été appelés à la liberté gloriousè
des enfants de Dieu.
Il est malheureusement trop vrai
que les chrétiens, s’ils ne veillent
pas avec le plus grand soin sur
leur propre cœur, et s'ils ne suivent pas la vérité avec la charité,
abusent de cette liberté que Christ
leur a acquise.^ soit en s’érigeant
en dominateurs de leur frères, soit
en s’ affranchissant follement de
toute crainte du péché. Ce double
écart lorsque les chrétiens s’y abandonnent, est une source et une occasion de scandale pour ceux qui
en sont les témoins. Dans la Galatie, à ce qu’il semble, l’abus de la
-liberté se manifestait essentiellement
sous ces deux formes ; d’un côté
les disciples se mordaient et se
déchiraient les uns les autres; de
l’autre les œuvres de la chair étaient
manifestés chez plusieurs qui paraissent avoir cherché à se persuader que n’étant plus sous la loi,
mais sous la grâce, ils n’avaient plus
à s’inquiéter des prescriptions de
la loi.
3
11.
En est-il bien autrement aujourd’hui ? L’esprit sectaire est-il moins
intolérant qu'il ne l’était au temps
des Apôtres ? et lorsque les chrétiens sont en parfait accord sur tous
les points fondamentaux de la révélation, se supportent-ils avec plus
de douceur et de charité sur les points
accessoires et de secondaire importance ? Et d’un autre côté, sans parler de l’expérience que chacun a pu
faire sur lui-même, des ruses du
cœur naturel, combien n’y a-t-il pas
de ces hommes qui se disent affranchis, tandisqu’ils sont évidemment esclaves, non pas de toutes
les convoitises charnelles, mais au
moins d’une dont ils subissent l’empire absolu ? Si à tel de ces chrétiens le Seigneur disait; il te manque une chose; va vends tout ce
que tu as et le donne aux pauvres,
et tu auras un trésor dans le ciel,
puis viens et me suis, » ne s’en iraitil pas tout triste ? — Et à tel au,lre de ses disciples, si Jésus rappella qu’il doit apprendre de lui à
être doux et humble dé cœur, sa
parole fera-t-elle une meilleure impression, et la leçon sera-t-elle mieux
apprise ?
S’il y a tels peuples qui ont,
par l'abus qu’ils en ont fait, perdu
plus d’une fois la liberté conquise
à très grand prix, que les chrétiens
se souviennent qu’il ne suffit pas
de commencer par l’esprit, mais
qu’il faut se laisser conduire par
lui. C’est à cette condition que l'on
connait la vérité et que cette vérité
conduit à une liberté toujours plus
parfaite et plus sainte.
Corrcepnbatice
. .... 9 janvier J882.
Mon cher Directeur,
Vous avez eu la bonté de me faire
parvenir le bulletin bimestriel de la
Société Pédagogime italienne, mais
évangélique, en m’assurant qu’il m’était
destiné. C’est donc à monsieur J. D,
Prochel, aussi bien qu’à vous, que
j’adresse mes sincères remerciements.
Le pauvre frère Jacques serail-il devenu
un personnage dont la parole eût quelque valeur ? Je ne le pense pas, et
sans m’en croire le moins du inonde,
je conlinue mon petit chemin, en faisant part à mes amis et à mes frères
de tout ce que l’expérience m’a enseigné.’ Quant à de la science, il ne faut
pas en chercher chez moi. Je me souviens encore d’un proverbe que mon
sergent répétait souvent, en se l’appliquant, je pense, surloulà lui-même:
pratica val pi che grammalica. De
la grammaii'e je crois qu’il cri savait
à peu près comme moi.
Pour revenir au bulletin que j'ai lu
deux fois, je me suis surioi.it arrêté
à l’article qui. traite de nos écoles de
quartier, car c’est un sujet sur lequel
j’ai 'déjà beaucoup rumine et qui m’intéresse plus que beaucoup d’autres.
Je ne sais pas si je vais trop loin ,
mais je suis porté à croire que telles
que seront nos écoles de quartier,
telle aussi sera notre Eglise.
Si M. Prochel, l’auteur de l’arlicle,
n’est pas absolument d’accord avec
moi dans ce que je me rappelle fort bien
d’avoir dit au sujet du salaire des régents, moi je le suis lout-à-fail avec
lui quand il insiste sur la nécessité
de l’élever considérablement.
Dans le cercle restreint où j’ai l’occasion d’exprimer mon sentiment, je
travaille depuis longtemps à convaincre
les administrateurs de l’urgence qu’il
y a à rétribuer beaucoup mieux ces
humbles serviteurs de l’église, qui sont
appelés à jeter les fondements sur
lesquels on bâtira après eux. Mais,
outre la répugnance que l’on a généralement à changer le budget comrau-
4
12.
nal, il y a ceriaines circonslances aux
auelles, de loin , un risque de ne pas
onner l’iinporlance qu’elles onl.
Nos écoles de quartier n’élant ouvertes que pendant la saison rigoureuse, et lorsque les communications
ne sont pas faciles, il en est résulté
la nécessité de les multiplier et, surtout à la montagne, d’en donner une
à chaque hameau. La Commune de
Praly, par exemple, dont Rodorel fait
maintenant partie a, je crois, une vingtaine d’écoles , sans compter les deux,
paroissiales et communales à la fois,
de garçons et de filles ; comment voudrait-on que la Commune élevât le
salaire de régents de quartier et le
portât à 30 fr. par mois, même avec
ie secours du subside de Hollande?
A cel égard, il n’y a que quelques
communes populeuses et comparativement riches, comme Praruslin , Luserne, Si. Jean et Bobi, qui soient en
étal de s’imposer une pareille charge,
et, si je ne me trompe, la seconde de
ces communes esl bien près d’y ai river.
M. Procbelesl un calculateur sans pareil parmi nous, et en deux minutes
il nous dira quelle somme fabuleuse
l’on recueillerait, si tous les enfants
de 6 à 15 ans qui suivent les écoles
des Vallées payaient 1 ou 2 centimes
par jour d’école. S’il était aux Vallées,
non pas dans l'un ou l’autre des paroisses privilégiées, mais dans l’une
des moyennes, il s’apercevrait bientôt
de l’extrême difficulté, pour ne pas
dire de i’impossibiliLé, qu’il y aurait
à imposer une contribution régulière
à chaque enfant. Un certain nombre
serait dans l’impossibilité matérielle
de la payer. Le bois qu’ils doivent apporter ou payer, les livres et le papier,
absorbent tous les sous que les parents
peuvent épargner. Lorsque quelques
uns seulement acquitteraient celte conIribution, ils ne la conlinuerqienl pas
longtemps. Ce qui est possible, et qui
se pratique assez souvent, c’est de se
cotiser pour prolonger l’école de quinze
jours ou d’un mois, soit parceque le
temps est mauvais soit parceque le régent est bon.
Il ne faut pas oublier non plus que,
comme les écoles de quartier ne du
rent, en moyenne, que quatre o*« tout
au plus cinq mois , elles n’offrent pas
aux jeunes gens un peu instruits, qui
n’ont pas de quoi s’occuper chez eux,
un attrait sumsant pour les retenir.
11 y en a donc chaque année un bon
nombre qui vont chercher au dehors
une occupation plus lucrative et plus
durable. — Voilà aussi pourquoi le
choix devient d’année en année plus
restreint, en sorte que pour ne pas
laisser les écoles fermées, les administrations sont obligées, comme dit
M. Prochet, de fermer un oeil, — quand
ce n’est pas les deux yeux.
Ce en quoi i! n’est pas d’accord
avec moii, c’est lorsque je semble dire
(l’ai-je dit en eiFel ?) que les régents
de quartier, plus on les paie et moins
ils valent. Ceci demande deux mots
d’explication.
On me ferait le plus grand tort en
supposant que j’ai entendu par là déprécier les services des régents actuels,
el, en les comparant aux anciens régents , prononcer qu’ils leur sont tous
inférieurs. Mais, j’en appelle à monsieur Prochet, n’est-ce pas un fait incontestable qu’aujourd’hui{, en toutes
choses, l’on paye plus cher un travail
qui vaut moins qu’autre fois? N’esl-il
pas tout aussi -vrai qu’aujourd’hui il
y a génératemenL plus de prétentions
que de mérite réel ? Les personnes
âgées parmi ndus (je ne suis pas l’un
des plus vieux de ma Commune) ont
été à l’école sous des régents que l’on
rétribuait à raison de 8 fr. par mois,
el qui passaient la journée entière à
l’école, n’ayant pas, à chaque instant,
la montre a ta main (quelques-uns
n'en avaient point), pour savoir s’il
était temps de renvoyer leur troupe.
Ces régents là deviennent rares, et
ceux qui ne pensent qu’à l’argent qu’ils
gâgnent deviennent plus nombreux.
C’esl tout ce que j’ai voulu dire el je
m’unis du resle à M. Prochet pour
constater la nécessité de rétribuer beaucoup mieux les régents de nos écoles
de quartier.
Jacques.
5
.13
IH4DEH01SËLLE CELLÊEIER
En annonçant dans un des derniers
numéros du Témoin, la mort de M”*
Betsy CELLÉBlEn de Genève, nous disions; « qu’énumérer toutes les oeuvres
• qu'elle avait fondées, ou auxquelles
» elle avait prêté le puissant appui de
» sa belle inlelligcnce et d’un cœur
» consacré au Seignçur, et par Lui, à
> tout ce qui est bien, nous mènerait
» trop loin n.
Que nos lecteurs nous permettent
de porter à l'appui de celle assertion
une œuvre qui nous louche de près,
celle de la Sociélé des demoiselles pour
la protection de l’enfance pauvre, fondée à Turin en 1858. L’intérêt que
cette fondation inspira à M”* Gellérier
se manifesta par une lettre, si riche
de bonnes idées et de généreux sentiments, sur la part rései’vée h la
femme et particuliérement aux jeunes
filles dans raccomplissemeiil des œuvres chrétiennes, que nous n'avons pu
résister à la tentation de la reproduire
dans nos colonnes.
Mes Demoiselles,
Il y a déjà plusieurs mois (en juin dernier), Mous, le Pasleùr M**** eut l'obligeance de me donner plusieur.s détails sur
votre Société récemment formée. Il savait,
je crois, que ces ronseigiieinouls seraieat
pour moi d’un vif intérêt, et il m’engagea
même à vous adresser un jour quelques
lignos par son entremise. Touchée de son
invitation je n’y répondis point toutefois,
ne me sentant guère de titres à entrer
en communication avec vous, mes demoiselles, sans un but positif.... Mais
aujourtfliui c’est un besoin pressant du
cœur qui m’amène a vous. Au milieu des
circonstances si sérieuses où se trouvent
votre pairie et la grande cause du Règne
de Christ au milieu do vous, je n’ai pu
résister au désir de vous dire quelques
mots de fraternelle sympathie. No voudrez
vous point les accueillir dans le même
seulimeut ?
Je ne suis pas seule d’ailleurs à vous
les adresser. — Hier ,se trouvaient réunis
(à Genève) les membres de notre Association lies Ecoles de PaCronage, qui n'est
pas sans analogie avec votre Sociélé.
Comme vous, c’est aux enfants du pauvre
que nous consacrons avant tout nosjsoins.
Gomme -vous encore, nous voyons un
nombre croissaut de jeunes personnes
vouir faire dans cette œuvre une sorte
d’apprentissage de la charité praliqiie, —
Hier donc, sous les solennelles impressions de la Pâque, comme aussi des bruits
avant-coureurs de la guerre, nous avons
pensé à vous. Vos préoccupations actuelles, les souffrances, les séparations qui
vous menacent peut être personnellement,
la cause sacrée de l'Evangile dans votre
patrie, vos prières pour que le Seigneur
fa.sse servir les jours d'orage à propager
au milieu d’elle sa Parole de vérité et de
vie éternelle, tout cela a trouvé un écho
au plus profond do nos cœurs. J'ai été
chargée par mes amies do vous l’exprimer. An nom duSauveurqui nous animés
le premier, et qui veut nous unir les unes
aux autres au pied de sa croix , lalssezmoi vous dire que nous vous aimons en
F.ui , sans vous connaître, et que nous
voulons prier pour vous eu ces jours
sérieux. Que notre Dieu vous fortifie et
daigne protéger aussi l’œuvre qu’il vous
a confleo. Ah! c'est dans des temps de
crise comme celui où vous vous trouvez
que l’on se sent surtout pressé de travailler à l’œuvre de sou Royaume, et d’y
travailler selon son Esprit! Ou comprend
alors pour soi-même et pour ses frères,
qu’il y a une soqlo chose nécessaire, ot
l’on serait heureux de dépenser ses forces
pour leur faire partager la vérité ot les
compassions de Jésus-Christ, On sent la
vanité d’un travail trop superficiel, satisfait de soi-même, n’ayant qne le bruit
do vivre, dans lequel l'esprit du tuonde
a souvent une si grand part, dans les
jours de calme où nous nous endormons.
Si les besoins temporels du pauvre deviennent plus pressants que jamais, si
nous devons chercher activement à les
secourir; ils ne sauraient plus toutefois
nous voiler les besoins des âmes immortelles qui ont faim et soif, elles 'aussi,
tant qu’elles n’ont pas trouvé la vie eu
Jésus.
Au surplus, n’esl-ce pas ? la tâche spéciale que vous avez acceptée vous met
en tout temps et bien vite en contact
avec les misères et les besoins des âmes?
Vous prenez soin des enfants, vous voulez être leurs protectrices et leurs amies
selon Dieu ; non contentes de pourvoir au
soin do leur .santé on de leur vocation
terrestre, vous entretenez sans doute avec
eux des rapports personnels ; vous les
suivez; vous les Instruisez, peut-être,
vous-même; vous formez entro eux ot
vous CO lien do confiance d’une part,
d’affection vigilante de l’autre, destiné à
devenir pour eux, par la grâce du Seigner, un appui au travers des tentations
de la vie. Œuvre modeste , qui semble
tout particulièrement designée à de jeunes
personnes, par Celui qui prépare Luimême lis ùonnes œuvres afin que nous y
6
-U
marchions! — Mais, n’est-il pas vrai?
comment s’occuper ainsi des enfants,
sans se proposer pour premier but de
les conduire à Jésus, de les placer entre
ses bras? (Marc, %, 13-16). Comment
perdre de vue la responsabilité sacrée
()ui pèse sur nous, auprès de ces petits,
dont le Père ne veut pas qu'un seul périsse? ( Matt. XVIII 14). Cette œuvre semble préparée par le Seigneur pour de
jeunes per.sonnes; oui, elle est féminine
par essence, elle est humble, silencieuse
et en un sons la plus petite de toutes ;
oui, — mais en vérité, ft en sonder le
fond à la hiinière de l’Esprit de Dieu, ne
pourrait-on pas dire, qu'en un sens aussi
elle est de toutes la plus redoutable ’
Il nous faudrait relire sans cesse le cha
pitre xviii de Matthieu.
fLa fin au prochain numéro),
iiouüelks treltjgieuees
Italie. — La vente annuelle que
nous avions annoncée, comme devant
1 se faire, à Turin, les \k et 15 décembre
dernier, au profil de la Société des
Demoiselles proleslantes pour la proteclion de l'enfance pauvre , a donné,
celle année encore, les même.s résullals
satisfaisants que dans les années précédenles. Tons frais déduits, et. les
dons en argent y compris, le produit
net est de IV. 4.175 20,
Comme à l’ordinaire, bon nombre de
catholiques romains cl d’Israélites ont
apporté à celle œuvré charitable au
premier chef, leur sympathique concours.
Suisse. ~ Des missionnaires Moimons en assez grand nombre parcourent la Suisse et y font passablemenl
de prosélytes, parâît-il, surloiil dans
la Suisse Allemande, et plus spécialement dans le Canton de Cerne.
Allemagne. — L'institution des Diaconesses de Strasbourg compte 160
soeurs, soit 11 de plus que l’an dernier. — Ces diaconesses, outre les
soins aux malades à domicile , travaillent dans 18 hôpitaux, 8 municipaux et 10 exclusivement évangéliques
et elles desservent, en outre, 2 crèches,
6 dispensaires , et dirigent 3 asiles de
servantes, et plusieurs ont trouvé une
lâche dans l’Ecole supérieure du Bon
Pasteur.
La mission intérieure de la ville de
Berlin, fondée par le Docteur Wichern
et dirigée par le prédicateur de 1a
Cour Docl. Stoker, compte 27 missionnaires, par les soins desquels ont
été failesi" dans le courant de l’année
dernière, soit dajis la ville même, soit
dans les faubourgs, plus de 6000 visites à des personnes privées de tout
secours religieux! Une aulre branche
de leur activité consiste à venir en
aide aux détenus libérés, et à procurer à des familles de la province des
nouvelles de quelqu’un des leurs perdu
dans la grande ville.
Espagne. — Les dilîérenles communautés protestantes espagnoles, qui onl
adopté l’organisation presbytérienne,
au nombre de 15, forment T Eglise
chrétienne espagnole. Elles ont un Synode qui jusqu’ici s’esl réuni tous les
deux ou trois ans soit à Madrid, soit
à Séville. ~ L’Eglise épiscopale espagnole ne compte que 5 congrégalions
ayant à leur tête, comme évêque,
M. Cabrera. La liturgie en usage dans
celle Eglise, est composée, en grande
partie, de prières empruntées à celles
qu’avaient les ebréliens espagnols sous
la domination arabe, laquelle a le grand
mérile d’être non seulement pure dans
sa doctrine, mais encore exclusivement
nationale. •
C^hrotttque
Un iniéressanl auditoire occupait
vendredi dernier le vieux temple de
Villesèche. C’élait la réunion des anciens catéchumènes, au dessus de vingt
ans. Ceux-ci occupaient tout le centre
de l’Eglise; tandis que leurs parents,
assis tout anlour, présentaient l’aspect
d’un rempart protecteur. Le service
se fil de la manière la plus simple.
On cbanla des vieux chants de l'école
du dimanche. Ah I que c’élait .beau
d’entendre celle jeunesse chanter de
cœur ;
J'ni un bon ptra qui ni'attond sus eieui...
Nous voulons mareber vers Je oiel...
7
' 15 •
Le pasleur lui le chap, xvii de Saint
Jean et parla de sa joie de voir réuni
devant lui toute cette jeunesse qu’il
porte particulièrement dans son cœur,
il s’attacha à démontrer, en citant plusieurs faits, les grands avantages qui
accompagnent tout le long de ses jours,
le jeune homme, comme la jeune fille,
qui se recommande devant les hommes
par sa bonne conduite et devant Dieu,
par sa fidélité aux promesses qu’il lui
a faites. Deux autres membres de l’assemblée ont parlé aussi, pour engager
ces jeunes gens à embrasser toujours
mieux la bonne part, qui ne leur sera
point ôtée.
Après la prière, le pasteur rappela
encore à ses anciens catéchumènes trois
devoirs importants que les jeunes gens,
à peine sont ils reçus dans l’Eglise,
oujilienl très facilement, fil comme
moyen d’engager le plus grand nombre
possible, de ceux de la paroisse h pratiquer ces devoirs, le pasleur propose
la fondation d’une association des
CATÉCHUMÈNES, après leur réception ;
et il en indique le but par les quelques
articles suivants :
Tout membre de celle association
s’engage par écrit ;
A lire sa Bible (particulièrement
chaque dimanche soir le texte du sermon du malin);
X chanter au temple; et
A contribuer pour un minimum de
un sou par an pour les œuvres missionnaires (mission et évangélisation);
On est membre de l’association jusqu’à l’âge de 20 ans;
On peut renouveler son'engagement
à partir de celle âge;
On s’inscrit à la réunion ordinaire
annuelle des anciens catéchumènes.
Une 60® de bulletins d’engagements
sont ensuite distribués; et 46 sont
signés immédiatement, par 21 (illes et
25 jeunes gens. Il a été recueilli 4fr.
de 19 membres qui ont versé, en
s’inscrivant, leur contribution.
Que Dieu bénisse ce petit commencement.
Scuïuc politique
itaUe. — L'ilalie a_ eu, le 9 janvier, le triste anniversaire de la mort
de son grand roi Victor-Emmanuel.
Les circonstances politiques ont rendu
plus solennel le 4® anniversaire de
cette grande perte ; plus encore que
les deux dernières années le nombre
des personnes et des corporations qui
se sont rendues au Panthéon payer
leur tribut d'afï'cctueux respect, de
reconnaissance et de regret, a été
considérable. Nous nous associons de
cœur, en esprit, aux hommages rendus à la mémoire du héros de notre
indépendance et du gardien fidèle de
nos libertés, au père de notre bienaimé roi Humbert 1.
Le bruit a couru que Garibaidi était
à ses derniers moments. Les dernières nouvelles sont cependant meilleures.
L’on prépare dans les commissions
parlementaires les rapports sur les
diverses questions dont les Chambres
devront incessamment s’occuper, le
scrutin de liste, la loi électorale et la
loi communale et provinciale. —Sella
dont la santé est rétablie, et Cairoli,
prendront part aux prochaines discussions de la Chambre des députés.
Wrance. —- Gambella est moins
solidement établi sur son siège qu’on
le croyait, — A l’occasion de l’anniversaire de la mort du communard
Blanqui, des tumultes assez graves
ont eu lieu ; plusieurs arrestations ont
été faites, entr’aulres celle de ia citoyenne Louise Michel qui a été condamnée à 15 jours de prison. ~ Le
traité de commerce avec l’Italie ii’ayani
pas encore été approuvé par le Sénat,
et celui qu’il est question de. faire
avec l'Angleterre rencontrant des dilücultés inatlendue.s, il est question de
proroger pour trois mois les anciens
traités avec ces deux nations. Les
rapports avec l’Angleterre ne sont pas
très affectueux, à cause de l’attitude
de la France en Tunisie et en Egypte.
— Gambella a donné ordre de donner
8
,10.
la plus grande publicité au discours
du Procureur Général d’Aix, favorable
à riialie. Ce magistral a enfin rendu
justice aux Italiens de Marseille en déclarant que les mots injurieux pour
l’armée française prononcés l’été dernier, n’étaient pas partis du cercle
italien de Marseille. Il a flétri par
quelques nobles paroles l'acte par lequel notre drapeau national avait été
insulté.
ÆUematfwte. — L’empereur a revendiqué pour lui et pour ses successeurs, la responsabilité personnelle des
actes de son Gouvernement.
Il n’est pas partisan du principe constitutionnel moderne de la responsabilité ministérielle. Le principe exprimé
par ces paroles: le roi règne et ne
gouverne pas, n’est pas du goût de
S. M. Impériale, ni de son premier
ministre le Grand Chancelier Bismark,
qui n’ajpani pas la majorité dans les
Chambres, n’en ■continue pas moins à
diriger les affaires de l’Empire et de
la Prusse par le bon plaisir de l’Empereur et par le sien propre.
SOUSCRIPTION
en faveur des Vaudois de Freyssinièrt
H, Meille Evangéliste fr. 10
M'' J. P. Meille pasteur
Turin ...... . 20
' M' .lacques Armaud-Ugon
de Naples .... » 5
Mr et M™* Béi’ard-Galfarel
Moniolivel, Pignerol . » ■40
M. et Mad™® Tron Cairo s » 25
Souscription précédente . » 247 50
Total L. .^42 50
SOUSCRIPTION
pour la veuve Bonhotnl
Mr J. P. Meille pasteur . fr. 10
M. le chevalier Monnet . • 5
Miss Martin.............• 5
M. Muslon pasteur a Pramol » 3
Le Témoin 5
M' et M'"* Bérard-Caiîarel
Montolivei, Pignerol . « 5
M'' J. P. Pons past. . . » 3
Ml- et M“« B. Tron . . » 10
D. M.....................J 1
SOUSCRIPTION
en faveur
de la Veuve du régent Monnet d'Àngrogne
Miss Martin..............fr. 3
IVI. le chev. doct. Monnet ' > 5
Le Témoin ..... » 10
M. Jules Bonnet Evangéliste » 5
M. Corsani Instituteur . » 5
M'' et M“® Bérard-Caifarel
Moniolivel, Pignerol . » 5
Mr et M™“ Tron Cairus . » 10
Mr J. P, Pons, past. . » 3
D. M.....................» 1
NB. C’est par erreur qn’uiie souscription
a été ouverte le .dernier N® en faveur
d’une veuve Gaydou.
Aiinoiioes.
En vente chez M. Gilles, libraire à
La Tour, au l'-janvier prochain:
Lettres d’Alexandre Vinet
et de quelques uns de ses Correspondants, suivies d'un Choix de pensées inédites du même auteur. — 2
vol. grand in 8® de 450pages chacun,
prix 14 francs.
En vente à la Librairie Chianlore et
Mascarelli, à Pignerol:
P. Gilles: Histoire des Eglises
Vaudoises , 2 vol. Prix 5 fr. — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
H. Arnauo: La Glorieuse Rentrée des Vaudois dans leurs vallées
en Î689. 1 vol. Prix fr. 1,é{L — Le
port en sus pour les pays de l’Union
postale.
Ernbst Robert, Gérant et Administrateur
Pignerol, lmp. Chiantore et Mascarelli.