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Quatrième Année.
7 Juin 1878
N. 23.
LE TÉMOIN
ÉCHO DES VALLÉES VAUDOISES
Paraissant chaque Vendredi
Toms me seres témoins. Actes 1, 8, S»i®ani vérité avec !a charité. Ep, l, 15.
PRIX D’ABBONNEMBNT PAR AnI It&lie . . . . L. 3 Tous les pays de TUnion de poste . . . >6 Amérique ... k 9 On s'abonne: Pour 1 Intérieur chez MM. les pasteurs et les libraireis de Torre Pellîce,. Pour rÆ^aîtéWeiir au Bureau d’Ad- ministratioD. ■ Un. numéro séparé: ÎO centimes. Annonces : 25 centimes par ligne. Les envois â*aérgent se font par lettre recommandée ou par mandais sur le Bureau de P«- 1 rosa Argentina.
Pour Ja RÉDACTION adresser aiûsi ; A la Direction du l'émoin» Pomaretto (Pineroloj Italie. Pour rADMINISTRATION adresser ainsi : A l’Administration du Témoin, Pomaretto iPinerolo) Italie
S.oïïxnaalr'e.
Vollaire et l’instruction populaire. —
La Guerre faite d'après les principes chrétiens. — Conférence du Val Pérouse. —
De quelques moyens pour arriver k l’Eglise séparée du monde et distincte de la
paroisse. — Chronique caudotse. — Berne
politig.ue. — Annonces,
\01T4IRË
et l’jDstrDClion populaire
Nous empruntons à l'excellent
journal le Rimrfimento les lignes
suivantes sur lesquel'les nous croyons utile d’appeler i’alteiuion de
ceux de nos lecteurs qui par aventure se seraient laissés persuader
que cet homme célèbre a été un
grand ami de l’huinanité en même
temps qqe Tardent ennemi des prêtres.
« Nous donnons, dit le journal,
une idée de la manière dont le
grand coryphée de la démagogie moderne comprenait l’instruction du
peuple. Voici ce que Voltaire écrivait à un ami: « Je crois que
nous ne noust entendons pas à l'égard du peuple que vous croyez
digne d'être instruit. Par le mot .
peuple j'entends la populace qui
n’a que ses bras pour vivre. Je
doute que cet ordre de citçyms
ait jamais le temps et la capacité
de s'instruire. Il me parait essentiel qu'il y ait des gueux ignorants.... Quand la populace se
pique de vouloir raisonner, tout
est perdu .. On ne peut pas so.uffrir l'absurde insolence de ceux
qui disent: v Je veux que vous
pensiez comme voire tailleur ou
votre blanchisseur. »... Quant à la
canaille , elle restera toujours canaille et je ne m'en occupe pas ».
Evidemment cet, homme ne pouvait pas comprendre l’Evangile,
ni Tœuvre d’nn Sauveur. Non seulement nous n’avqns jamais, à au
cune époque de notre vie, éprouvé
ni admiration, ni sympathie pour
le philosophe de Feriiey, mais.Je
peu que nous avons lu de ses écrits
nous avait donné de lui une opinion que le temps et la réflexion
n’ont fait que confirmer. Cet homme
qui se moquait de toutes les choses
saintes et de tous, même des rois
et des papes qu'il flattait, basse-
2
478.
raent à l’occasion^, cet homme n’a
jamais aimé que lui même, et sa
propre gloire était le but unique
qu’il poursuivait, lorsqu’il mettait
son esprit au service d’une noble
cause. Nous n’avons jamais pu
prendre sur nous d’admirer ces
brillants avocats, qui par d’éloquents plaidoyers, épargnent à de
grands criminels la peine qu’ils
ont méritée, et nous ne saurions
davantage faire un mérite à Voltaire, de la réhabilitation qu’il a
obtenue en faveur de la famille
Calas, victime d’une sanglante injustice.
Au fond du cœur cet homme,
payen au 18® siècle, professait un
souverain mépris pour l’humanité;
il était trop méchant lui-même pour
croire h la bonté chez ses semblables.
Comment aurait-il pu apprécier
l’Evangile prêché par Jésus-Christ
aux pauvres et aux petits ^ aux
péagers et aux gens de mauvaise
vie, offert aux déshérités de la
terre, aux prolétaires, à la canaille,
comme s’exprimait Voltaire, et ce
qu’il y a de plus étrange, accepté
par elle tandis que les grands, les
riches, les sages du monde le rejettaient avec un superbe dédain?
Nous ne voulons pas répéter ici
le mot célèbre dans lequel se résumait la baine aveugle et diabolique dont il poursuivait la personne même du Sauveur, pour la
quelle il éprouvait une profonde
antipathie. Celui qu’il aurai^ voulu
écraser vit et règne éternellement
et il peut sauver parfaitement ceux
qui s’approchent de Dieu par lui,
Heps, VII, 25.
Si l’on nous, demande à quel
propos nous avons parlé aux vau
dois de VoltaireV dont le nom est
peu connu parmi eux, nous répondons d’abord que les écrits de
cet impie ont fait ici plus de mal
qu’on ne se l’imagine, et que
nous avons connu des hommes, qui
en avaient fait leur évangile. Après
cela nous avouons que nous n’aurions même pas transcrit ce fragment de lettre sur l’instruction
populaire, quoique ce soit une
pièce très-curieuse, si nous n’avions pas trouvé dans" le même
numero du Risorgimento. la nouvelle que voici: « Environ cent
députés ont signé la dépêche
suivante: Les soussignés membres
de la Chambre des Députés du
Royaume d’Italie envoyent un vote
d’adhésion au Comité français pour
les honneurs à rendre à Voltaire,
et une salutation à son illustre
président Victor Hugo. » —
Si c’est un libéralisme voltairien
qui anime un si grand nombre des
représentants de la Nation italienne, que Dieu ait pitié de nous !
LA GUERRE
faite d'après les principes chrétiens
Une des conditions du traité de
paix entre le Mexique et les EtatsUnis est, que si la guerre vient
à être déclarée entre les deux
pays, cette guerre doit être faite
■ cTaprès des principes chrétiens.
C’est bien dans le siècle du progrès et des perfectionnements de
toute sorte, que ce grand progrès
devrait être possible, et si nous
sommes appelés à le voir se réaliser, ce sera vraiment le meilleur
et le plus grand donT; il ait jamais
été question.
3
^179,
Imaginez les deux armées rangées en bataille. Tune en face de
l’autre. Tout est prêt pour la
grande et terrible journée; les
canons sont chargés, les épées
étincellent aux rayons du soleil,
chacun est à son poste, il n’y a
plus qu’à donner le signal de l’action. Le général est sur le point de
commander le feu. lorsqu’un aidede-camp se présente et observe
respectueusement que la guerre
doit être faite d'après des prin^
cipes chrétiens, et que par conséquent on ne peut point faire feu
sur ses semblables,
— Vrai, dit le général, très
vrai. Mais quels sont-ils ces principes chrétiens? J’ai lu Vauban,
Scheiter, Coghorn et Turenne; j’ai
lu la vie des anciens conquérants,
j’ai étudié les campagnes des plus
grands capitaines, mais je n’ai
jamais trouvé les principes chrétiens appliqués à l’art militaire.
Connaissez vous quelque chose sur
ce sujet, colonel?
— Non.
— Et vous major ?
— Ni moi non plus.
— Alors je ne sais vraiment
pas comment commencer la bataille. Et si nous appelions le chapelain pour lui demander son avis?
Le chapelain arrive.
— Sauriez vous nous dire, lui
demande le général, comment il
faut s’y prendre pour faire la
guerre d’après des principes chrétiens?
— Oui, monsieur le général, c’est
la chose la plus facile du mende.
— Où sont les livres qui contiennent ces principes?
— Ici, répond le chapelain en
sortant sa Bible de la poche.
— Vraiment, dit le général,
nous aurions dû y penser plus tôt.
C’est un peu tard pour étudier la
tactique lorsque les armées sont
en présence; mais d’un autre côté
nous sommes liés par le traité.
Quel est le premier de ces principes, monsieur le chapelain?
— Tu ne tueras point. Tu aimeras ton prochain comme toi
même.
— Mais ces messieurs en face
de nous ne sont pas nos prochains,
ce sont nos ennemis.
— Ce même livre nous enseigne
que tous les hommes du monde
que nous rencontrons dans le chemin de la vie sont nos prochains.
— Voulez-vous continuer, monsieur le chapelain ?
— Aimez vos ennemis, bénissez
ceux qui vous maudissent; faites
du bien à ceux qui vous haïssent
et priez pour ceux qui vous outrangent et vous persécutent. Si
quelqu’un te frappe la joue droite,
présente lui aussi l’autre.
— Mais pendant que nous serons occupés à prier pour eux ,
les ennemis feront feu sur nous.
— Non pas; ils sont engagés
par le même traité. Le traité est
un eontract bilatéral.
— Quel est donc l’usage des
armes que nous tenons dans nos
mains ?
— Cela est aussi indiqué dans
ce livre. Forgez vos épées en
hoyaux et vos hallebardes en serpes (Esa. Il, 4).
— Dans ce cas je ne vois pas
ce qui nous reste encore à faire'
ici.
— Rien, si ce n’est de demander à nos prochains les ennemis,
s’ils ont besoin de quelque chose
4
en fait de nonrriture, de vêtements,
ou de médecines. C’est plutôt cela
que le traité et les principes chrétiens demandent de nous.
— Mais alors comment pouvez
vous savoir quelle est l’armée
victorieuse dans cette guerre faite
d’après les principes chrétiens?
— C’est ici ce qu’il y a de plus
beau. Les deux armées sont victorieuses , sans qu'il y ait jamais
de mort ni dé blessé. Voilà les
résultats d’une guerre faite d’après
les principes chrétiens.
(Christian).
CO!\FÊRËNGË DU VAL PÊR0U8Ë
. (Suite V. iv. prec.J
Moyens d employer.
Nous mentionnons d'abord les
Ecoles du Dimanche bien organisées. Les Ecoles paroissiales et
des quartiers peuvent servir aussi
à donner une connaissance mécanique de la Bible; l’ordre, le
nombre des livres etc. Avec cette
préparaiioii il faudra toujours encore au moins deux ans d’instruction religieuse. Il est nécessaire
que les pasteurs séparent leurs
élèves en deux années, — donnant
à la première une connaissance
surtout historique de la Bible et
réservant à la deuxième le catéchisme Quant à ce manuel il devra
être fidèle, complet, court, présenter une liaison naturelle entre
les parties, simplicité quant au
langage , et quant aux réponses
qui doivent répondre à une seule
question ; enfin abondance de la
Parole de Dieu.
Toutefois, même avec tous ces
moyens, il restera encore des en
fants dont on ne poutra faire
l’instruction religieuse de cette
manière, — à ceux-là je ferais
apprendre les 10 Commandements,
l’Oraison dominicale , le Symbole
des Apôtres et, les prenant à part,
je leur enseignerais les principales vérités du Salut.
Admission :
Autrefois on admettait tout le
monde quand même ils ne connussent presque rien. Mais, avec
cela, quelles églises l’on fornia !
Nos synodes ont établi un examen. Qui dit examen , dit aussi
exclusion. N’être pas admis était
considéré, dans Je temps, comme
un soufflet moral ; aujourd’hui l’on
comprend mieux-les choses; mais
c’est là toujours le côté le plus
épineux de la question. Ceux qui
sont renvoyés viendront-ils pendant
trois ans? Ne faut-il pas ténir
compte de la facilité plus ou moins
grande et de l’aplomb naturef des
élèves dans un examen? Là boniiè
volonté, la persévérance, la patience d’un élève, il faut lui en
tenir compte. Il va sans dire que
la conduite doit être morale.
Lorsque les motifs d'un élève
demandant à être admis ne paraissent pas bons, ou qu’il devra
se rendre ailleurs, je lui ferais
un certificat de connaissances en
lui conseillant de se présenter
lorsqu'il aura les dispositions nécessaires.
En terminant son discours, M.
Meille touche encore la question
de l’àge, se proiiorrçant pour la
formule pas d’âge, et croit utiles,
malgré certains inconvénients, les
réceptions collectives et solennelles
des catéchumènes.
5
-181.
Après UB échange d’observations
générales sur le travail de M.
Meille, la séance suspendue pour
de bons motifs , fut reprise à deux
heures. Nous résumons les idées
émisés sur les points les plus importants.
Devoirs des parents.
La généralité, dit un homme
d’expériènce, np comprend pas
l’importance du catéchuménat. —
'En ceci, comme en bien d’autres
choses, les Vaudois manquent de
persévérance dans l’emploi des
moyens. — Or si la paroisse n'est
pas d'accord avec son pasteur
quant au catéchuménat, on n’atteindra pas le but.
Souvent, dit un autre membre ,
les parents n’ont pas l’idée que
leurs enfants naissent payens et
qu’ils ont besoin de devenir chrétiens.
11 ne faut pas seulement, ajoute
le felateur, que les parents ne
soient pas contre le pasteur, mais
Ü faut qu’ils soient pour le pasteur. Rien ne nuit à la santé
comme de respirer un mauvais air.
Or les enfants respirent l’air de
,1a famille. Quel air respirent-ils
pour leur âme? Si le pasteur demande à l’enfant qu’il se nourrisse
de la parole de Dieu et qu’à la
maison personne ne la lise, c’est
le cas de dire que l’enfant reçoit
dans la maison une instruction contraire à celle du pasteur. — Les
parents ont les premiers devoirs
envers ceux qu’ils ont mis au
monde; le pasteur peut leur venir
en aide mais ne peut prendre leur
place.
De quelques mayens
pour arriver à l'Eglise séparée du monde
et distiücle de la paroisse
Des Eglises séparées du monde, affeclionées à leur Chef, notre Seigneur
J. G. , et travaillant à l’avancement de
son règne , voilà un désir que nous
croyons bien légitime. Nous n’avons
pas, nous Vaudois, à nous préoccuper
de la séparation de l’Eglise d’avec
l’Etat; toujours traités comme des hérétiques, nous n’avons pas eu le malheur
de tomber sous la protection, c’està-dire, sous la dépendance de l'Etat,
de contracter une union avec lui. Par
ces temps de liberté où chacun affirme
son droit de choisir la religion qu’il
veut, sans que personne ait à s’en
mêler, où chaciin déclare être libre
de croire à la Bible ou de ne pas y
croire, il est bon que l’Eglise se dègâge du monde, afin que l’on sache
ce que l’on fait en demandant d’y
être admis., ou en restant dehors. 11
nous semble évident que tout comme
l’individu qui se convertit doit se séparer de celte ^génération perverse ,
qu’il doit ne point porter un même
joug avec l’infidèle, l’assemblée des
croyants ou l’Eglise doit aussi être
distincte du monde; c’est par là qu’elle
agira avec plus d’efficace sur le monde
lui-même, à moins qu’elle ne soit infidèle à sa mission. Ga* si l’individu
peut faire naufrage quant à la foi, en
renonçant à la bonne conscience, l’Eglise fera de même naufrage, si elle
cesse de porter devant soi le flambeau de la parole de Dieu. ^
Dégager l’Eglise du monde, ou pour
le dire avec un orateur d’un de nos
derniers synodes, faire ensorle que
l’Eglise croisse et que la paroisse diminue, voilà une œuvre qui s’impose
à nous. Et pour la faire quels moyens
pouvons-nous employer?
La division en trois classes du protestantisme français, proposée par M.
Pilalle dans ['Eglise Lime, nous plairait
assez. La voici:
Le peuple protestant, c’est-à-dire,
quiconque, baptisé ou non baptisé ,
6
-182
croyant ou non croyant, se rattache
par la naissance ou par l’adhésion aù
protestantisme....
2° Les membres de l’Eglise , c’està-dire, ceux qui faisant déjà partie du
peuple protestant, remplissent les conditions spirituelles de connaissance,
de foi et de profession de la foi nécessaires à cette qualité. Ici point de
conditions d’^e ni de sexe. La qualité
est toute spirituelle, les privilèges sont
tout spirituels, les conditions sont nécessairement de même nature.
3° Les électeurs. Ces derniers sont
du peuple protestant par la naissance
ou l’adhésion. Ils sont en outre de
VEglise par la profession de la foi;
ils sont enfin électeurs, en remplissant
certaines conditions déterminées d’âge,
de sexe etc.
N’était la confusion de paroisse et
église particulière, par la mise en pratique des art. 4 et 7 du règlement
de l’Eglise particulière], nous aurions
ces trois classes. Mais dans un article
précédent nous avons dit qu’après un
essai d’une quinzaine d’années le règlement sur l’admission de jiouveaux
membres n’a point passé réellement
dans la pratique et qu’il est trèsdifficile de l’y faire passer.
En allendanl que devons-nous faire,?
Notre ami M' B. Pons dans un bon
article intitulé : Chiesa e Congregazione
publié par le Crisi. Evangehco, n°10,
estime qu’il y a dans nos paroisses
tous les éléments nécessaires pour
former de véfllables Eglises. Mais que
l’Eglise et ta paroisse ionl une seule
chose et qu’il n’y a pas entre elles
une ligne de démarcation/'di cow^we).
Celle ligne pourrait être fixée par un
règlement, mais ce ne serait peut-être
pas le moyen le mieux adapté pour
atteindre le but. C’est pourquoi il conseille tout simplement aux ¿chrétiens
éprouvés ou qui ont déjà fait leurs
preuves, de s’unir aux pasteur« et de
les aider dans leur [œuvre. ,C’est de
celle manière et par un accroissement
de piété que nous pourrions jeter dans
chacune de nos paroises, les fondements
¿'Eglises proprement dites. Nous ne
doutons pas que ce ne soit là un moyen
excellent d’arriver, et noos devons
mettre en activité toutes les forces
vivantes dont nous pouvons disposer.
Malheureusement il est très-difficile de
décider quelques âmes à travailler
d’accord avec le pasteur, souvent parcequ’on ne se rend pas compte du bien
que l’on pourrait faire , et souvent
aussi par manque de connaissance biblique , de courage et de foi. Aussi ,
nous faut-il, avant loiil et .surtout, un
réveil de vie religieuse, réveil que
nous demandons depuis longtemps et
que nous devons attendre de Dieu.
( A suivre ).
(¡ritronique ®auïroi0c
C’est la saison la plus favorable pour
les visiles pastorales ; aussi la Table en
profite et n’y va pas de main morte ;
trois en moins d’une semaine !
Pramol. — C’est jeudi 29 mai, jour
de l’Ascension, qu’une délégation’, de
la Table, composée de M'' J. P, Micol
vice-modérateur et de M“' B. Otivel
membre laïque, a visité la paroisse de
Pramol. Au service divin (’assemblée
élail considérable, elle l’a même été
jusqu’à la fin de la seconde partie de
la visite quoiqu’elle n’aîl pas duré
moins de trois heures. Un bon nombre
de membres de la paroisse, ont pris
une part active à la discussion des
différents points sur lesquels a roulé
l’enquête de la délégation de la Table.
C'est là un fait intéressant dont il faut
se réjouir, d’autant plus qu’il forme
presque une exception dans nos visites
pastorales. Si le pasteur doit en toute
franchise , et sans taire ce qui est à
leur louange, signaler les côtés faibles
ou les déiâuls de ses paroissiens,
ceux-ci ont le droit et même le devoir
de manifester leurs sentiments à l’égard
de leur^ pasteur et de formuler leur
vœux légitimes. Mais pour que les
observations des membres de l’Assemblée aient quelque valeur et produisent
quelque bon fruit, il est indispensable
qu’elles soient faites par des hommes
qui soient effectivement des membres
de la paroisse.
Nous entendons par là des hommes
qui par leur intelligence des questions
7
religieuses, par leur vie chrétienne,
par leur assiduité aux assemblées de
culte et l’intérêt qu’ils prennent aux
questions d’église, prouvent qu’ils en
ont à coeur la prospérité. -- Quant à
ceux qui ne paraissent guère au temple
3ue lorsqu’il s’agit d’une nomination
e pasteur, d’ancien ou de député, ou
à l’occasion d’une visite où ils veulent
faire du bruit, l’on ne peut rien attendre de bon de leur intervention.
La visite de St. Germain, qui s'est
faite le même jour par M'' Charbonnier
modérateur et M. l’av. J. Vola, membre
laïque de la Table, a été lout-à-fait
calme et paisible. Une question, plutôt
personnelle que de principe, a été
écartée après une courte explication.
A ce sujet nous remarquons, à l’usage
des personnes sensées et sérieuses ,
que lorsqu’un Consistoire ou simplement son président, se contenant dans
les limites de leurs attributions, se
bornent a appliquer un règlement, il
n’est pas permis de les accuser de
manquer de charité, ou de satisfaire
une rancune, ou d’assouvir leur haine.
Nous ajoutons que les règlements ont
été faits pour tous les membres de
l’église et que nul ne peut s’y soustraire, qu’en déclarant qu’il ne veut
plus faire partie de celte église, ou
paroisse.
Grâce à Dieu le temps des privilèges
est passé.
La visite de la paroisse de VilleSèche a eu lieu dimanche 2 juin par
la même délégation de MM. Charbonnier et Vola. — Nous croyons savoir
qu’elle n’a rien offert de notable ; si
nous sommes imparfaitement informés
nous y reviendrons plus tard.
La conférence du Val St. Martin se
réunira à Rodoret le 10 juin. Le sujet
à l’ordre du jour est: la libéralité chrétienne.
On nous charge d’annoncer que l’examen d’introduction à l’Ecole Latine
de Pomaret est fixé h jeudi 27 juin
courant à huit heures du matin. L’on
sait qu’un second examen d’admission
a lieu .au commencement d’octobre
le jour même de la rentrée.
.183..
Eeüue
Ætalie — Le Parlement examine
et vole les divers budgets. Celui de
l’instruction publique a donné lieu à
des interrogations sur l’instruction secondaire et universitaire, auxquelles le
ministre Desanctis a répondu par un
discours très remarqué. — Il a également accepté de proroger jusq’au 1®''
juillet le traité de commerce avec la
France.
Sur la demande du ministère , les
chemins de fer de la Haute-Italie seront à litre d’essai et pour 18 mois,
exploités par le Gouvernement. C’est
ainsi qu’un ministère de gauche demande ce que demandait le ministère
de droite et ce qui a fait tomber ce
dernier, — La droite ne pouvait pas
obtenir une meilleure satisfaction que
de voir te cabinet Gairoli converti à
l’exploitation par l’Etat II est vrai
que c’est une mesure provisoire et
partielle. On propose en même temps
qu’on fasse une enquête afin d’étudier
et de savoir lequel des deux systèmes,
de l’exploitation par l’Etat ou par l’industrie privée est le meilleur.
, Franee. — La démocratie française voulait faire du centenaire de
Voltaire une fête nationale. Le Gouvernement a pris les mesures nécessaires pour que cette manifestation
reste dans ses limites naturelles. M'
Marcère ministre de l’intérieur, a défendu à la Municipalité de Paris de
prendre une part officielle à celle fête.
— Libre à chacun de s’y associer
d’une manière privée. — C’est en effet
ce qui a eu lieu, sans trouble ni inconvénient. Les Chambres examinent
le traité de commerce avec l’Italie et
l’on espère que malgré le préavis contraire de la commission , elles l’approuveront dans les termes proposés
par le ministère.
jâllemaffne. — L’attentat de Hödel contre l’Empereur Guillaume avait
fourni^ l’occasion au prince de Bismark
de présenter un projet de loi contre
le socialisme. Le Conseil fédéral l’avait
8
^184-^
approuvé en principe; mais le Reichstag
ne s’est pas montré aussi facile , et
parce que cette nouvelle loi accordait
au Gouvernement une latitude telle,
qu’elle deviendrait facilement dangereuse pour la liberté individuelle et
pour celle de la presse, il l’a repoussée à une forte majorité, — Un nouvel
attentat a eu lieu dimanche dernier.
Pendant que l’empereur Guillaume
rentrait de la promenade en voiture
découverte, un certain Nobling, polonais d’origine, né en docteur
en filoiogie, probablement employé au
ministère d’agriculture, a tiré sur le
monarque, de sa chambre située au
numéro i8 de la rue • Sous les tilleus >
deux coups de fusil. L’arme était
chargée avec des petits plombs. Les
deux coups ont porté. L’Empereur a
reçu â la tête, à un bras et dans le
dos, trente petits plombs. Il s’est évanoui, mais a bientôt repris connaissance. Les projécliles ont été la plu
Earl retirés; mais l’Empereur a perdu
eaucoup de sang; les dépêches donnent de l’espoir, si la fièvre que l’on
attendait, n’est pas trop violente. —
L’assassin a tenté de se suicider. Ses
blessures sont graves ; transporté à
l’hôpital il a avoué son crime, a déclaré que son intention était de tuer
l’Empereur, pour délivrer sa patrie,
qu’il avait fréquenté les réunions socialistes, qu’il avait été extrait au sort
pour commettre son forfait et que
d’autres le suivaient. L’indignation est
immense à Berlin et dans toute l’Allemagne. Le Prince impérial et la
princesse en séjour en Angleterre sont
partis pour Berlin ; Bismark est rentré
aussi dans l,a capitale. — Pauvre empereur Guitlauine! noble et respectaible
vieillard t combien il doit souffrir de
se voir l’objet d’attentats infâmes après
avoir tant fait pour son pays et avoir
rendu si glorieux le nom de l’Allemagne. ^ Cependant l’Empereur n’esl
pas trop abattu, et s’il ne survfent pas
de complications, si la fièvre n’esl
pas trop forte, on a bon espoir de
de le sauver. — _
Le régicide, voilà un d^s fruits amers
de l’irréligion, et de l’incrédulité. Si
rÂllemagne n’avait pas dans un si
grand nombre de ses enfants renié; le
Dieu de la Bible, si elle n’avait pas
oublié qu’il y a un jour du Seigneur
que Dieu a béni et sanctifié pour
notre bien spirituel et temporel, elle
n’ayrait pas maintenant à rougir, elle
nation protestante, devant les autres
nations, sous le coup de la lâcheté et
de l’infamie!
ÇwegHon d’Ortenf. -—Les puissances sont officiellement invitées à
envoyer leurs représentants au Congrès qui s’ouvrira à Berlin le 13 juin
courant. Bismark doit avoir consenti
à le présider; la Russie sera représentée par Scbouwaloff, l’Italie par
son ministre des affaires étrangères.
Thon. Corli, et la France par Waddinglon.
A.nnon.oe
On demande pour l’Ecole Suisse à
Gênes une maîtresse munie d’un diplôme et ayant déjà la pratique de
¡’enseignement. — Entrée en fonctions
au mois d’octobre prochain.
S’adresser à M. le pasteur A. Bert
fils, à Gênes. —
Avis.
La Table vient de recevoir de Miss
Sophia Edwards un paquet de livres
se composant de différents opuscules
édités par fimprimerie Claudienne,
dans le but que chaque paroisse des
des Vallées reçoive un exemplaire de
chacun de ces opuscules. Messieurs
les Pasteurs sont invités à faire retirer
leur qiiole part de ce don pour lequel
nous adressons à la donatrice nos sincères remerciemenis.;
J. D. Charbonnier.
Ernest Robert, Géranit et AdministiFateur
l'igoerol, Impr. Çhiantore et Masqarellj.