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DES VALLÉES VAUDOISES
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Vous me serez témoius. A.Bt.1, S. Suivant la vérité uveo ta ehavitê. EpU. IV, 15. Que ton règne vienne. Matt. VI, 10.
Sommaire]
Un nouveau siècle! — Qne'sera-t-il? — L'ancien Frache — Le pillage en Chine —
Chronique — Nouvelles et faits divers
— Revue Politique — Annonces.
Un nouveau siècle !
Tandis qu’un siècle finit, qu’un
autre commence, que chacun dise :
Au Roi des siècles, immortel, invisible, à Dieu seul sage soient honneur et gloire aux siècles des siècles.
Amen,
Le Roi des siècles est Celui qui
les a faits, et qui les domine qu’il
s’agisse de cent ans ou de mille ans,
du cours du monde actuel depuis
®on commencement ju.squ’à sa fin, ou
^ Un siècle à venir, de nouveaux deux
d’une nouvelle terre, de l’éternité
dans le passé ou de l’éternité dans
‘avenir. « Avant que les montagnes
ussent nées, et que tu eusses formé
a terre, la terre habitable, d’éternité
l'isqu-en éternité, tu es et tu seras
^ Dieu fort». Et la conclusion pra4Ue est : « Seigneur tu es notre
^traite d’âge en âge».
Roi des siècles ne vieillit point,
he faiblit point, il n’y a en lui au
cune^variation, ni aucune ombre de
changement, il est Esprit, il est le
seul saint parmi les saints, il est
incorruptible, la mort n’a aucun pouvoir sur lui, il a tout pouvoir sur
elle.
Le Roi des siècles est invisible,
nul ne l’a vu, nul ne peut le voir,
mais tout parle de lui.
Le Roi des siècles est le seul Dieu,
et le seul sage, qui seul peut dire,
« mon Nom est : Je suis » ; le seul
Dieu vivant et vrai.
Au Roi des siècles, honneur et
gloire ! car il a créé toutes choses,
et c’est par sa volonté qu’elles subsistent.
Honneur et gloire à celui qui est
incorruptible, et qui voyant un monde
corrompu et digne d’être haï, l’a
tellement aimé qu’il a donné son
Fils unique.
Honneur et gloire à Celui qui est
invisible, qui habite une lumière
inaccessible, mais qui a manifesté sa
lumière pure, douce, vivifiante en
Jésus-Christ.
-Honneur et gloire à Dieu seul,
et seul sage qui accomplit ses desseins d’amour à travers les siècles,
qui donnera une parfaite victoire à
la lumière sur les ténèbres, à l’amour
sur la haine, à la justice sur l’iniquité.
2
— 2 —
Honneur et gloire au Roi des
siècles car, dans le siècle qui vient
de finir il a ouvert toutes les portes,
celles de la Chine et du Japon, celles
de l’Afrique, et mêmes celles de
Rome ; il a donné aux hommes de
faire des meilleures découvertes pour
mettre en communication tous les
peuples de la terre, et Cynes Field
après avoir réussi à placer le cable
trasatlantique, a télégraphié : Gloire
soit à Dieu au plus haut des deux.
Dieu a suscité de nouveaux apôtres
qui ont annoncé l’évangile éternel
aux peuples les plus sauvages, et
eux aussi disent : Alléluia ! Le blasphémateur apprend à bénir le Saint
Nom de Dieu, l’homme violent devient humble et doux, le persécuteur
devient apôtre, le premier des pécheurs devient le premier des saints.
Une nouvelle famille, celle des enfants de Dieu, s’établit parmi tous
les peuples. Là, le Roi des siècles
manifeste son règne de justice de
paix fit de joie par son Saint Esprit.
A lui soient honneur et gloire aux
siècles des siècles.
Nous et nos enfants, en sortant de
l’école, nous avons appris à dire :
Au Roi des siècles... Cela peut faire
partie de ce qu’un inspecteur a appelé educazione più oltremondana che
pratica, mais que nos enfants, dans
le siècle qui commence, apprennent
à craindre Dieu, à lui donner gloire
et ils verront que cela est fort pratique, quand ils seront préservés de
la ruine qui attend les idoles et les
idolâtres, ceux qui s’élèvent et ceux
qui s’attachent au monde et à ses
convoitises. La crainte de Dieu, et
la gloire à son Nom,bien entendues,
ne seront jamais contraires à une
éducation pratique, elles en seront
toujours la force. ,
Que le culte du Roi des siècles,
de l’incorruptible, de l’invisible, du
Seul Dieu, seul vivant et vrai, seul
sage, s’établisse partout dans les
.cœurs, dans- les familles, dans les
écoles, dans les Sociétés et tout ira
pratiquement bien. D. A. U.
Que sera-t-il ?
Le XX.® siècle a commencé. Que
sera-t-il ? Que nous apportera-t-il ?
L’héritage du XIX.® siècle a des
biens précieux à son actif, mais il
a aussi un passif qui pèsera lourdement sur son successeur.
Il n’est pas téméraire d’affirmer
que la conquête des forces de la
nature au profit de l’homme continuera sa marche ascendante, et
que le nouveau siècle nous réserve,
dans ce domaine, des découvertes
non moins étonnantes que celles qui
ont conduit à l’invention ' du télégraphe électrique, du téléphone, du
phonographe et de tant d’autres merveilles dont on n’aurait jamais supçonné la possibilité.
Une autre conquête a été faite,
dans un autre domaine, par le XIX
siècle : c’est celle de la liberté de
conscience. Il l’a conquise en principe et officiellement, mais il, reste
beaucoup à fitire pour la conquérir
réellement et dans la pratique. Sur
ce point comme sur beaucoup d’autres, les lois ont presque partout
devancé les mœurs, et même là où
la législation est liberale, la pratique
ne l’est pas toujours. Le nouveau
siècle aura pour t âche d’achever la
conquête en sorte que la liberté de
conscience et de pensée, non seulement soit plus complète dans les
lois, mais passe de plus en plus dans
les mœurs et, pour ainsi dire, dans
le sang.
Au point de vue des libertés religieuse et politique, le nouveau siècle trouve une situation qui n’e.st
pas exempte de périls. Il y a une
réaction catholique puissante et une
recrudescence de cléricalisme qui ne
laisse pas de causer quelque inquiétude. L’espi'it clérical et jésuitique
3
3 —
pénètre partout. Itn Italie il est l’ennemi acharné des institutions ; en
France il est l’allié du nationalisme,
ce parti sans scrupules et sans pudeur qui, adoptant pour régie de
conduite la maxime jésuitique: «la
fin justifie les moyens », poursuit les
fins les plus inavouables avec des
moyens dignes d’elles ; en Autriche
il a pour lui le gouvernement, qui
lui prête volontiers main forte dans
l’opposition au mouvement de réforme
. qui se manifeste largement dans ce
puys ; partout il est l’ennemi des
institutions libéndes et de la liberté
de conscience. Comme son influence
est allée grandissant pendant le dernier quart de siècle et semble s’étendre de plus en plus, il est à prévoir
que de graves luttes se préparent,
et je n’oserais affirmer que l’ère des
persécutions religieuses soit définitivement close: le cléricalisme jésuitique ne se fait pas faute d’en invoquer ouvertement le retour.
Mais, d’un autre côté, le protestantisme n’a jamais été aussi fort
que maintenant. Jamais il n’a déployé une activité aussi prodigieuse
dans toutes sortes d’œuvres religieuses et humanitaires : évangélisation à l’intérieur, missions parmi
les païens, institutions de bienfaisance,
d’éducation, de relèvement et de
solidarité, associations et comités de
toute espèce. Outre que les nations
protestantes sont aujourd’hui de beaucoup les plus puissantes et les plus
.prospères, dans les pays en majorité
^ catholiques, comme la France, les
protestants occupent une place et
exercent une influence hors de proportion avec leur nombre. Ils ont
de nombreux représentants dans l’enseignement de tous les degrés et
dans l’administration, et ils sont au
premier rang partout où il y a des
misères à secourir, des torts- à réparer et de justœ causes à défendre.
Les conquêtes du protestantisme sur
le catholicisme sont de plus en plus
nombreuses. Il suffit de rappeler le
vaste rriouvement « Los ' wn Rom ! »
(hors de Rome ! ) en Autriche, et les
fréquentes démissions des prêtres en
France.
En Italie le mouvement paraît,
jusqu’ ici, bien lent et les conquêtes
peu retentissantes. N’ importe. L’Evangélisme, puisque notre vénéré professeur de Florence ne veut pas
que nous l’appelions protestantisme,
r Evangélisme a sa place ; il est
respecté; le pape lui fait l’honneur
de le mentionner dans des encycliques, ce qui prouve qu’ il commence
à causer quelques inquiétudes dans
certain milieu. C’est grâce à lui que
la liberté des cultes est aujourd’ hui
généralement respectée en Italie ,
qu’elle est de plus en plus dans les
mœurs, tandis qu’elle n’était guère
qu’ en germe dans le SiahUo. Voilà
certes une conquête qui n’est pas à
mépriser. Il en fera d’autre. Pour
apprécier l’importance de l’Evangélisation, il ne faut pas seulement
regarder à la génération présente et
au nombre restreint dos conversions
directes. Il y a un esprit nouveau
qui est à l’œuvre ; il y aura une
génération nouvelle, une race qui
multipliera et étendra ses rameaux
de tous côtés. Pensez à tout le bien
que peut faire une seule fiimille
chrétienne distinguée, quand elle est
d’une race forte et animée de saints
enthousiasmes, comme nous en avons
de nobles exemples en France, et
dites si nous nous faisons illusion en
croyant que le temps n’est pas très
éloigné où VEvangélisme italien exei*cera une vraie et grande et bienfaisante influence parmi nos concitoyens.
Parmi les grandes et belles œuvres
du XIX® siècle il faut mettre en
première ligne l’abolition,— au moins
légale — de 1’ esclavage. Il laisse au
XX® une autre grande tâche, l’abolition. de la guerre, cette autre abomination qui, comme la première,
est un reste de la barbarie des temps
anciens. La lutte est noblement engagée. Après être restée longtemps
confinée dans quelques journaux peu
4
connus et dans les salles des sociétés
et des congrès de la paix, la propagande pacifique a pris un puissant
essor. Elle a pris place dans les
chancelleries des grands empires et
dans des conférences diplomatiques
internationales. Le colosse est encore
puissant, il trouve encore des défenseurs illustres, mais il est condamné,
non pas encore d’une manière assez
générale par l’opinion, mais par tout
l’ensemble de la vie et de la civilisation modernes. Le XX® siècle no
s’achèvera pas, j’en ai la ferme conviction, sans le voir définitivement
vaincu, au moins dans les pays qui
se disent chrétiens.
D ’ autres formidables problèmes
ont été légués au nouveau siècle
par celui qui vient de finir ; je
veux dire ceux que l’on comprend
sous le nom générique de questions
sociales. Ils sont extrêmement complexes et je n’ oserais prédire que
le XX® siècle en trouvera la solution.
Mais je crois au progrès de l’ humanité, et j’ai la ferme confiance
que la fin du vingtième siècle la
verra moins éloignée qu’aujourd’hui
de r idéal social auquel elle doit
tendre : la solidarité entre tous les
hommes,unie à la plus grande liberté
individuelle.
Mais ici il faut nous arrêter, car
le sujet est infini et notre espace
est plus que limité. Puisse ce nouveau siècle être pour le peuple vaudois un siècle de progrès dans tous
les domaines : dans la prospérité matérielle, dans la vigueur du corps et
de l’intelligence, dans la force du
caractère, dans la fermeté des principes moraux et des convictions religieuses. N. T.
L’ancien FRAGHE
Né à La Tour le 7. Décembre
1829, notre frère est entré dans le
repos des saints le 25 Décembre dernier, après avoir souffert longuement
d’une pénible maladie qui s’était déclarée en Mai 1893.
Michel Frache avait manifesté dès
sa jeunesse, par son sérieux, et son
application dans l’accomplissement
de tous ses devoirs, les qualités qui
en se développant sous l’influence
de l’Esprit de Dieu devaient rendre
sa carrière utile et bénie.
Converti de bonne heure, il fut
un des fondateurs de l’Union Chrétienne de S.te Marguerite, à laquelle
il se conserva fidèle dans la bonne et
dans la mauvaise fortune, y remplissant
les charges de secrétaire et de président.
Le 4 Novembre 1860 Michel Frache, alors capitaine de la garde nationale, fut élu diacre de notre paroisse. Les services qu’il rendit à
l’église en s’acquittant avec , zèle de
cet humble office, furent si appréciés,
que le 26 Juin 1864 il fut nommé
ancien du quartier de la Ravadera.
Pendant trente-quatre ans l’ancien
Frache a déployé une activité peu
commune, pour le bien de son quartier, ainsi que pour celui de la paroisse tout entière. Il fut aussi
successivement secrétaire et trésorier
du Consistoire. Ce ne fut que contraint par les infirmités qui démolissaient sa santé robuste qu’il donna
sa démission (Mars 1898). Il reçut
alors, comme témoignage de la sincère reconnaissance de ses collègues,
le titre d'ancien honoraire.
* ^
*
Michel Frache a été, parmi nous,
un des premiers anciens qui aient
bien compris les devoirs de leur
charge. Plein de sympathie pour les
besoins matériels des membres, de
son quartier, il y pourvoyait généreusement, se montrant prodigue de
ce qui était à lui, et très économe
des deniers de l’église. Mais à côté
de cela, l’ancien Frache s’enquérait
surtout des besoins spirituels, s’efforçant de les réveiller là où ils faisaient défaut, et de les satisfaire dès
qu’ils se montraient. Non seulement
5
5 —
il visitait régulièrement les malades
et les pauvres, mais il organisait,
il y a déjà plus de quarante ans,
des réunions régulières dans le centre de son quartier et présidait en
outre, des réunions' exceptionnelles,
à tour, dans les hameaux de la Ravadera et des quartiers voisins. Toujours et partout il était le bras droit
des pasteurs, dès qu’il s’agissait de
tenter quelque essai nouveau pour
amener_ les âmes à la foi. Il ne
craignait point les nouveautés, pourvu
qu’elles fussent selon la vérité. Qui
dira jamais le bien dont l’ancien
Frache a été 1’,instrument auprès
des nombreuses générations d'étudiants qui ont trouvé en lui un père
et un ami chrétien ! Plusieurs lui
sont redevables de leur conversion
au Seigneur !
Généreux et hospitalier sans osteiitution, patient et débonnaire sans
faiblesse, fidèle et ferme sans violence, l’ancien Frache laisse le souvenir d’un zélé serviteur de Dieu et
de l’Eglise, et d’un excellent père
de famille.
Pendant sa longue épreuve, notre
frère a donné à sa. chère et nombreuse famille et à ses nombreux
amis un exemple rare de foi et de
soumission chrétiennes. Jamais une
plainte, mais des actions de grâce,
aussi longtemps qu’il a eu un souffle
de vie I
Nous attendons que les fidèles et
persévérantes semailles de l’ancien
Frache donnent leur fruit. Le quartier de la Ravadera, en particulier,
et notre église dans son ensemble
honoreront la mémoire de celui qui
vient de nous quitter en imitant sa
vie et en servant comme il a servi.
Nous exprimons encore une fois
a la famille de notre frère notre
profonde sympathie.
Torre-Peüice, le S Janvier 1901.
J.-P. PONS.
Madame Pauline Veuve
Berialot fille de Monsieur-Jean
Jacques Bonjour, pasteur de ,S. Ger
main, a succombé à Cardiff (Northcote Street g), Angleterre, le 24
décembre 1900, à une maladie de
cœur.
Le fils, M. Auguste Bertalot, et
la sœur de la défunte. Mademoiselle
Oc.tavie Bonjour, nous prient d’annoncer cette triste nouvelle à leurs
nombreux parents, amis et connaissances d’Italie.
Qu’ils reçoivent l’assurance de notre profonde sympathie.
LE PILLAGE EN CHINE
Le Times vient de publier une
lettre d’un officier supérieur américain qui relate les actes de barbarie
commis en Chine par les troupes
alliées.
«Je suis ici sous la tente à une
centaine de mètres du temple du
Ciel. Toute la région de Pékin à la
côte, à peu près cent quinze milles
par la voie ferrée, a été dévastée
par les alliés. Toutes les maisons
ont été pillées et un grand nombre
détruites. Temples et palais, demeures
des mandarins et cabanes des paysans
ont subi le même sort.
« De la côte à Pékin, j’ai traversé
maints villages, outre Tien-Tsin,
petits et grands, tous pillés, silencieux et déserts comme les ruines
de Ninive ou de Babylone. A part
les porteurs levés par les alliés et
forcés à travailler sous leur surveillance, pas un indigène hors des villes
populeuses de Tien-Tsin et de Pékin':
peut-être ont-elles encore un sixième
de leur population de naguère. Des
milliers d’hommes ont été brutalement assassinés ; il y a eu une énorme
destruction inutile et toutes espèces
d’autres violences commises à l’encontre d’un peuple sans défense. J’espère et je crois-que les Anglo-Saxons
ont été moins cruels, moins brutaux
que d’autres, mais ils n’en ont pas
moins eu leur part du butin.
6
- ô
«Il s’en faut que l’histoire de cette
guerre soit à l’avantage de la « race
supérieure » et de sa civilisation fin
de siècle. La répression des violences
de la part des soldats était, il est
vrai, rendue plus difficile par le
fait des différences dans la nationalité et le commandement. Beaucoup
d’officiers, je crois, ont fait leur
possible pour arrêter les meurtres
et les violences inutiles, mais à peu
près tous ont participé au pillage.
«Comme je suis arrivé ici après
que la région entre Pékin et TienT.sin (ainsi que ces deux villes) eut
été entièrement pillée, je n’ai pas
encore été induit en tentation. Le
butin de valeur consistait surtout
en monnaies, soieries, fourrures, vieilles porcelaines et Urques. Peu de
Chinois déposent leur fortune dans
les banques ; presque tous entassent
leur argent dans des coffres ou l’enterrent dans leurs maisons ou à proximité.
« Bien entendu, les économies des
laboureurs sont insignifiantes, souvent de quelques dolhrrs seulement
mais, dans d’autres cas, ce sont des
tonnes qui contiennent ces trésors.
Les soldats sont devenus très experts
à les fouiller. En outre, l’hôtel de
la Monnaie, à Tien-Tsin, et d’autres dépôts publics ou à demi publics ont été pillés. Maint soldat
avait plus d’argent qu’il n’en pouvait
emporter. Beaucoup d’objets de valeur ont été achetés à vil prix par
des individus à la suite des armées,
qui ont payé en or ou en billets.
Les Anglais, systématiquement, concentrent le produit du pillage au
quartier général de chaque régiment,
pour être vendu aux enchères ; le
produit sera partagé ou ira grossir
un fonds régimentaire quelconque.
«Jamais jusqu’ici on n’avait vu
cela dans l’armée américaine, on le
voit aujourd’hui tous les jours. A la
prise de Pékin nos troupes se sont
emparées de la garde-robe impériale,
d’une immense collection d’ornements
pour les serviteurs du palais et les
hôtes du harem, des dons réservés
aux favoris et aux étrangers, etc.
Une bonne partie de cette, masse
fut pillée, officiers et soldats en emportant des malles et des caisses
pleines... Mais quand le général
américain apprit ce qui s’était passé,
il envoya une garde pour saisir le
reste, qui est aujourd’hui quotidiennement vendu aux enchères.
« D’étranges choses ont été faites
ici par des 'officiers et des gens du
monde. Le travail forcé des porteurs,
sous la surveillance des soldats, a
causé des incidents regrettables. C'est
étonnant la rapidité avec laquelle
les instincts tyranniques du propriétaire d’esclaves se développent vite
chez un homme ordinaire, qui tient
ses semblables sous son pouvoir illimité..»
Voilà ce que l’on voit à la fin du
XIX. '' et au commencement du
XX. ® siècle. Et il y a encore des
hommes, et des plus intelligents,
qui pensent que la guerre est une
école des plus nobles vertus ! C’est
l’école de la violence, de la perfidie
et de tous les crimes, et si l’on y
rencontre de belles et nobles actions,
c’est qu’il y a des hommes qui s’efforcent de réparer quelques-uns des
innombrables, maux dont elle est la
cause. Ils ne peuvent le faire, du
reste, qu’en minime partie.
Ci lî IQb Bf
Nouveau docteur. — M. le pasteur Henri Pons, qui a été consacré
au synode dernier, vient d’obtenir, à
r Institut supérieur de Florence, le
grade de docteur ès sciences naturelles.
Il doit partir prochainement pour l’Amérique, où il occupera la place laissée
si inopinément vacante par la mort
du regretté docteur Jean Pons.
Nous apprenons que îl. Paul Davit,
ex-missionnaire, va partir aussi pour
remplacer, aux Ombues do Lavalle,
M. le pasteur Ghigo, qui ira consacrer
7
- 7
ses soins aux groupes vaudois disséminés dans la province de Santa Fé
(République Argentine).
Saint-Germain. — Nous lisons
dans le Vaudois^ que le Consistoire de
S.t Germain a reçu dans l’Eglise tonte
une famille d’origine catholique appartenant à une des communes voisines. Les membres de cette famille
ont montré, dans uu examen, qu’ ils
possédaient une connaissance de la
Bible qui aurait fait honneur à des
Vahdois de naissance.
Villesèclie. Nous recevons :
Il eijt de cos réunions familières qui
n’ont pas d’écho dans le monde, et
qui ont cependant quelque chose de
bon. Toile est la soirée à laquelle j’ai
eu le plaisir d’assister lundi soir 31
décembre et qui m’a laissé dans le
cœur un agréable souvenir.
Ce sont les Unions Chrétiennes do
jeunes gens et de jeunes filles de la
paroisse de Yillesèche qui ont eu
l’heureuse idée de se réunir dans le
triple but de donner un dernier adieu
an XIX siècle, d’élever à Dieu des
pensées de reconnaissance et d’offrir
à il. et à M.me Micol un témoignage
de leur affection et do leur sympathie.
Je n’y ai trouvé rien d’extraordinaire, mais CCS quelques heures passées au milieu d’une jeunesse sérieuse
et gaie en mêjiie temps, ces beaux
chants, cette simplicité, m’ont poussé
à m’écrior : Oh! si toute notre jeunesse savait, lorsquelle sent le besoin
de se délasser, organiser de ces soirêps, que d’amers regrets seraient
prévenus 1
J. Ector.
Réunions de prière. Elles auront
lieu du 6 au 1.3 courant. Nous n’avons
pas reçu de communication, mais nous
croyons qu’ on suivra, comme d’iiabitude, le programme indiqué par l’Alliance Evangélique. Yoici les sujets
proposés :
Dim. 6’; — « Attends-toi à l’Etoruel
et demeure ferme». fPs. XXYQ, 14).
Lundi 7. — Sujet d’humiliation,
d’actions de grâces et d’espérance
pour l’avenir.
Mardi 8. — L’Eglise LTiiverselle.
Mercredi 9. -■ Notre patrie et ses
he.soins.
Jeudi 10. — Les Nations et la Paix
du monde.
Vendredi 11. — Los Missions.
Samedi 12. — La Yie chrétienne au
point de vue des familles et des
écoles.
Dimanche 13. — Le Retour de
Jésus-Christ. (Act. I, 11).
NouYelles et faits divers
Le recensement de Berlin a donne
le chiffre total de 1.884.345 habitants,
contre 1.667.304 en 1895.
Erratum. T-es nouveaux pris d’abonnements au Courrier du Dimanche
devenu hebdomadaire, sont 3 fr. 50
pour Algérie, Tunisie et France,
4, 50 pour Union postale. On est
prié de corriger dans ce sens le paragraphe concernant ce journal dans
notre dernier numéro.
Revue Politique
Pas de nouvelles. La clironiqne politique
est muette, et rien ue fait prévoir que cette
période de quiétude puisse venir troublée
avant la fin des vacances de la Chambre.
Le Sénat a siégé jusqu’au 30 Décembre ayant
voulu terniiiier la discussion et la votation
dos budgets.
A cause du deuil pour la mort d'Humbert I,
toutes les grandes réeeptions de galas du
oommenconient de l’année sont supprimées au
Qnirinal.
Dans la première quinzaine de janvier, le
duc des Abruzzi et le capitaine Cagni tiendront une conférence à Rome dans la grande
salle du Collège Romain sur leur récent voyage
vers le Pôle Kord. Los conférenciers seront
présentés au publie par le prof. Délia Vedova,
président delà Société Géographique Italienne.
M. Waldeck-Ronsseau va entrer eu lice avec
uu adversaire bien autrcineut redoutable que
les nationalistes: le pape. Cbacmi sait que la
Clmiiibre française se prépare à discuter uu
projet de loi sur les congrégations, qui abusaient depuis quelque temps de la grande
8
— 8 —
liberté qu’on leur avait accordée et de la
condescendance du gouvernement.. Le projet
est destiné à les foire rentrer dans l’ordre,
à supprimer les privilèges. C’est un acte de
légitime défense des institutions minées en
dessous par les EE. Pères qui jouissent d'un
crédit illimité et qui ont ouvertement, en
maintes occasions, pris parti pour les ennemis
de la Eépublique. Il fallait en finir et le
terrible Waldeck-Eousseau va essayer de les
mettre à la raison. Mais ça ne va pas être
chose facile. Le pape a commencé à crier
avant d’être battu, et dans une longue lettre
au cardinal archevêque de Paris, il proteste
contre ce qu’il appelle des lois restrictives,
autilibérales, en ajoutant que si les reproches
qu'on adresse aux congrégations sont fondés,
il est prêt à les examiner et à remédier aux
abus dûment constatés. Le ministère aura-t-il
le courage d'aller jusqu’au bout en bravant
le courroux de l’Eglise dont la France est
toujours la fille aînée, la privilégiée, ou
bien fera-t-il un de ces honteux compromis
auxquels la vilaine politique ne nous a que
trop habitués ?
Les princes Oing et Li-Hung-Ciang ont
communiqué aux ministres étrangers un édit
impérial par lequel l’empereur déclare d’accepter la note collective des puissances en
autorisant l’ouverture des pourparlers et en
demandant la suspension immédiate des hostilités.
j. C.
Abonnements payés.
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Eug. Decker: Turin.'— Eorneron, Coazze;
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sont pas mis en règle pour l'année écoulée,
de le faire an plus tflt. Merci de cœur à ceux
qui ont anticipé le payement pour la nouvelle
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LE DOCTEUR BELLIÄ
DENTISTE
élève de l’Ecole dentaire de Genève,
reçoit à TORRE PELLICE (Maison
Rouge): le Vendredi; à PIGNEROL:
les autres jours de la semaine.
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Questo ATIvAlV'r'IS è offerto in dono a
coloro ohe si abbonerana» alla Gazzetta del rapala
per tutto il 1901 (con vaglia diretto ail’Aniministraziona in Torino), e che uniranno al prezzo d'abbonamento centesimi 60 per le spese di spedizione ed
imballaggio.
Intanto diamo ai lettori la lieta notizia ohe l’illustre scrittore ANTON GIULIO BARRILI ha dottato
per la Gazzetta del l’opolo un commovente romanzo:
IL PONTE DEL PARADISO, a cui faranno seguito
racconti originali di noti romanzieri Italiani
La Gazzetta del l'opolo lia pure acquistato la proprietà di romanzi di ELI MÜNTCLERC e di RENE’
DII t'ONT-JEST, che ebbero in Erancia successo
clamoroso e di altri,, che annunzieremo a tempo
debito.
Coloro che prandaranno l’abbonamento
'della Gazzetta del ropolo, direttamente
all’Amministrazione in Torino, o con
vaglia 0 con cartolina-vaglia, riceveranno pure gratuitamente ;
1. La Gazzetta del Popolo della Domenica,
settimanale illustrata :
2. La Cronaca Agricola, coi prezzi dei prlncipali
Mercati Italiani ed Esteri ;
3. Il Bollettino Ufficiale delle Estrazioni FI;
nanziarie, colla Tabella bimensile dei corsi dei valori
a titoli quotati alle Borse più importanti d’Europa,
L'iibboimmento per le quatti'o pubblicazioni riunite costa :
Per un mese L. 1,60 i Per sei mesi L. 9.80
Per tre mesi „ 4,80 I Per un anno „ 19,20
(I
Agli abbonati diretti per l’intera annata
1901 la Gazzetta del Popolo offre la scelta
fra i seguenti DONI ;
1. A'r'IvAIV'I'Jaì TASCABIIvBÌ
U:^I'Vliiïi»AI.,BÎ di Giulio Perthes. Eiegantiasimo ed utilissimo volume legato in tela,
composto di 21 tavole colorate, finemente lavorate;
corredato di Notiziario Geografico, Statìstiche ed
Indice alfabetico dei nomi. (At/giungere centesimi 50
al prezzo fTabhonamento per le spese di spedizionej.
2. llv irUCri-^ ATO, attraentissimo
romanzo di Ely Moutolerc. Volume di oltre 600 pagine, legato in brochure. (Aggiungere centesimi 30 per
le spese postali).
.3. Abbonamento gratuito alla
'TI3CA Idioti AIvlv, raccolta delle T^eggi,
Decreti e KegolameMi ohe saranno emanati dal Governo nel 1901. (Aggiungere una lira per le spese
postidi).
J, JALLA, gérant-administrateur.
La Tour — Imprimerie Bösbob.