1
Huitième auuée
-ft
IV. 41.
14 Novembre ISTS.
L’ECHO DES VALLÉES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialement consacrée aux intérêts i|atériels et spirituels
de la Famille Vaudoise.
Que toutes les choses qui soat veritebles.occupent
vos pensées — ( Philippiens., IV, 8.)
PRIX d’abornehent ;
Italie,À domicile {'tin an) Fr. 3
Suisse...................» S
France...................•
A lleroagne R
Angleterre , Pays-Bas • 8
Pn numéro néparé : 10 cent.
Tin numéro arriéré : 10 cent.
BDBEA0X D ABOHNEKEHT
Torrk-Pblmce . Vìa Maestra.
N. 42, (Agenzia bibliografica)
PtoNRRof. : .7. Chlantore Impr.
Turin :J.J. Tron, via Lagrange
près le N. 22.
Fr.ORENCK : Libreria Evangelica. via de'Panzani,
ANNONi'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S'a«
dresser pour l'administration
(ïM Bureau d Torre-Pelliee,
via Maestra N. 42 — pour la
rédaction : à Mr. E. Malan
Prof, k Torre-Pellice.
Sommaire.
Les écoles de quartier. — Ne prêchez
pas. — Lettre de Raïbo Fage à son père.
— Correspondance. — Nouvellex religieuses.
— Chronique vaudoise. — Chronique politique. — Annonces.
LES ÉCOLES DE QUARTIER
Quelque niotlestes que soient nos
écoles des hameaux, elles sont une
vraie bénédiction pour nos Vallées.
.\u nombre de 13-i, et de 149, si
nous y ajoutons les 15 écoles subsidiaires, qui ne sont guère que
des écoles de quartier, elles ont
été presque toutes l’objet de la
sollicitude du général Beckwith
qui y voyait la pépinière des écoles
paroissiales, et mieux que cela,
riiumble institution dans laquelle
les jeunes vaudois apprennent à
lire leur Bible et à aimer leur Sauveur. Pour beaucoup de nos coreligionnaires, l'école de, quartier,
est la seule école qu’ils fréquentent,
pendant les mois d’hiver. Ils y apprennent à lire, à écrire et à se
familiariser avec les connaissances
les plus élémentaires et les plus
indispensables. Voilà pourquoi le
général Beckwith attachait un si
grand prix à ces écoles, et nos
bienfaiteurs du vénérable Comité
wallon de Hollande continuent à
leur accorder des subsides qui ont
été par eux augmentés de francs
dix, pour chacune d’elles, il y a
quelques aunées.
Mais ces écoles u’ont-elles pas
dégénéré? Sont-elles à la hauteur
des temps où elles out attiré l’attention- sympathique et bienveillante de nos amis? Nous pensons
que non seulement elles n'ont pas
dégénéré, mais qu’elles ont fait
quelques progrès et qu’elles peuvent en faire de plqs, sensibles encore, si les administrations desquelles elles ressortissent, veulent
s’y intéresser d’une manièretréelle
et efficace. — Des 46 régents et
régentes qui out assisté à d’école
de méthode de la Tour pendant
la première semaine de novembre,
(tous, à deux exceptions près,
sont des personnes jeunes encore
de 16 à 35 ans, la plupart de 18
2
-326
à 24 ans, intelligentes et assez
développées pour diriger convenablement des écoles comme nos
écoles des hameayx. Véritablement, au milieu des nombreuses
misères que nous avons à déplorer,
nous avons sentile besoin de bénir
Dieu en présence <ie cetteuo mbf-euse
élite de notre jeunesse de la campagne qui se dispose, pour une
faible rémunération, à diriger pendant trois, quatre, six mois nos
écoles de quartier, souvent nombreuses et fatigantes. — C’est là
une preuve de la généralité de l’instruction primaire dans notre pays,
et il y aurait peut-être peu de contrées où une semblable institution
pourrait être réalisée et prospérer.
m PRÊCHEZ PAS
Un moniteur, chrétien fidèle et
respecté de chacun, enseigue depuis longtemps dans un groupe
de jeunes gens. Cependant, chose
curieuse, cet homme n’a jamais
les mêmes élèves deux dimanches
de suite ; ils s’esquivent et ne reparaissent plus; de temps en temps,
il est vrai, de nouveaux visages
apparaissent, mais le nombre total
n’augmente pas.
Le pasteur, le directeur n’y comprenaient rien, et en étàieht près,
qu’au désespoir, car ce groupe,
formé des plus grands élèves , au.
rait dû être maintenu à tout prix.
Un jour, un ami alla visiter l’école, et d’emblée, à son'l'entrée
dans la salle, il découvrit d’où
venait tout le mal. " ' “
Le mèniteur prêche I Son groupé
est pour lui une congrégation, et
- t L ! Pj '.t , *• '
non une classe ; et quelle congrégation! Impossible ! de-'voir des
jeunes gens ’plus endormis, plus
profondémeiK ennuyés que ceux
qui écoutent l’orateur, tandis qu’après avoir fait son introduction ,
exposé son plan, développé les
idées principales, il termine par
l’application et l’appel.
Pauvres garçons, comment les
blâmer? beaucoup en feraient de
même à leur place; bien loin de
les intéresser, de les tenir en éveil
par des questions pratiques et
variées, on les condamne à n’être
que de simples auditeurs, à rester
dans la plus fatigante oisiveté.
Le moniteur, lui, voit bien son
insuccès, mais il l’attribue à l’insuffisance de sa foi, à la perversité naturelle du cœur de ses élèves; il redouble d’efforts, de soins
pour se préparer encore mieux ,
mais c’est en vain ; il ne voit pas,
le pauvre malheureux, que le réservoir de ses ressources est plein,
mais que les canaux qui devraient
apporter la vie, la connaissance
au cœur de l’enfant sont complètement bouchés, faute d’emploi.
Application: Ne prêchez pas;
faites pénétrer les vérités bibliques
dans le cœur de l'eiïfant par des
questions; 'assurez-vous, par des
questions , que ces vérités ont été^
comprises.'Ne supprimez pas,
l’enfant', le travail de' l’esprit;
aidez-le , par conséquent,^plùtèt
par deS'sù^g'estions que'par des
discburs; ' \
^ Ainfei faisant, vous instriiifez
et vous’ r'étien'drez, avec Í*aide (ié
Dieui les entants dans voire groupé.
’Mi ’ • II;'’
>* Ui Ml
3
ri'i
-327
LETTRE DE RAIÜIBO FAGE
à son père
Ceux qui ont visité l'Exposition
universelle ^ Paris en 1867 ont pu
voir, à l’entrée du pavillon des
missions, un jeune nègre. C’est
Raïmbo Fage du Sénégal, mort
dernièrement h Paris à l’àge de
19 ans.
Voici, d’après le Journal des
Missions, sans le moindre changement dans le style, les principaux paragraphes de cette lettre;
« C’est votre fils Raïmbo Fage ,
qui vous aime de tout son cœur
qui vous écrit ces mots. Ayez donc
compassion de moi, cher père,
et écrivez-rnoi une petite lettre ,
si vous en avez le temps, elle me
rendra bienheureux. Car vous comprenez , quand jil y a six ans de
séparation entre un père et un fils,
c’est bien angoissant, surtout pour
le fils. Je vous ai écrit déjà plusieurs lettres et je suis certain
qu’elles se sont égarées en voyage;
mais j’espère que celle-ci ne se
perdra pas.
« Cher père', je suis chez des
blancs qui m’aiment beaucoup, qui
aiment beaucoup les noirs et qui
vous aiment beaucoup sans vous
connaître. Tout cela parcequ’ils
aiment le Seigneur, notre Créateur,
qui a ïait le ciel, la terre, la mer
et tout, ce qui est ¡en »eux. Ah I
cher père, que je suis heureux de
connaître le Seigneur et de pou;
voir le servir avec courage et aveç
persévérance I vous ex
primer combjeq., est grand ce bonheur. J’éprouve aussi une profonde
tristesse pour ceux qui ne savent
pas servir le Seigneur, pour ceux
qui ne comprennent pas, qui ne
croient pas que Jésus-Christ est
venu dans le monde pour sauver
les pécheurs, qui avaient mérité la
mort éternelle. Mais j'espère qu’un
jour je pourrai vous réjoindre et
vous parler de ce que les blancs
m’ont appris , vous parler encore
du Grand Roi des cieux ; comment
il a fait pour créer le monde et
tout ce qui y est contenu; comment nos premiers parents ont
péché et que Dieu les en a punis;
comment Dieu a eu compassion
d’eux et de leur postérité, et a
envoyé son fils Jésus-Christ pour
les sauver et sauver leurs descendants de la mort éternelle.
« J’espère, par la grâce et la
volonté du Seigneur, que les encouragements que je reçois et la
persévérance feront de votre fils
un ouvrier capable dans l’œuvre
du Seigneur. J’ai pris la ferme résolution de m’engager àla moisson
du Seigneur ; elle est grande cette
moisson, mais malheureusement
il y a peu d’ouvriers pour y travailler.
« Que le Seigneur vous bénisse
et vous soutienne dans vos travaux, cher père, et qu’il vous
protège de tout danger. Qu’il prolonge vos années, ainsi que les
miennes, afin que nous puissions
nous revoir. Je prie beaucoup le
Seigneur afin que ce jour où nous
pourrons nous revoir arrive. Quelle
joie pour moi quandje pourrai
servir, fidèlement le Seigneur p.
4
-328
Comsoonbancc
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-\‘P.
-M ______
Rio-Marina (Ile d'Elbe) le 5 novembre 1873.
Monsieur et cher frère.
Comme il faut posséder les nouvelles
avant de les donner aux amis, ce n’est
que maintenant que je vous envoie quelques détails sur l’œuvre d’évangélisation
dans l’île d’Elbe. I.a plupart des lecteurs
de votre bon journal sont, je suppose,
abonnés aussi à \'Eco délia Yeritâ qui ne
coûte que trois francs par an et parait
toutes les semaines avec seize colonnes
de grand format dans lesquelles on trouve
toutes les nouvelles un peu importantes
qui ont rapport à l’évangélisation de noire
chère patrie. Ceux qui s’intéressent è
notre œuvre connaissent donc déjà ce qui
s’est passé lors de la visite du nouvel
évêque qui a remplacé, dans le siège épiscopal de, Massa et Populonia , feu Monseigpeur Joseph Marie Traversi. Ce seraiti
donc superflu de répétér comment Monseigneur Joseph Morteo a fait son entrée
triomphale au son des cloches, entouré
par son clergé, par les gamins du village
et par quelques femmes bigottes qui se
bâtèrent de baiser le saint anneau tout
neuf. Les braves gens et les personnes
éclairées étaient réellement rari nantes
in gurgile vasto lors de cette réception
qui avait au moins l’intention d’être bril- j
lente. !, I .
, .Apprenant qu’il exisie à Rio Marina un
tenjiple et Ides écoles proleslanies qu’il ;
pouvait voir du reste depuis sa fenôtce, '
et sachant (jue les chrétiens évangéliques j
sont nombreux et respectés dans ce vil- |
läge, r.ékvôque.a eu l’obligeance de s’occuper i|e .Bfuis dans ses di^Qurs. Le pauvre homme sentait le besoin de vomir
un peu de bile noire qui lui causait un
grand malaise intérieur. Il a donc fait
tout ce qu’il a J pu pour bous dénigrer
auprès,dei,ses ouaillesien levwr. racontant
qu^e,le3,pasteurs,riennmt en Italie semer
l’^rrepr et corrompre les gens au moyen
de l'argent, que [noua nous en tenons à
Luther plus qu’à lé Bible, queinbus nions
la divinitéide.Jésus Christ, qtté nous avons
ramassé les balayures de l'église romaine,
etc. etc. Quelques uns de ses auditeurs
m’ayant nanti du fait, j'annonçai, après
le oufte du' dimanche hiatiii,1 q(Ìe;j'aurais
donné le soir même une conférence pour
répondre aux béltomnies que l’évêque avait
lancées conlro nous.
Encouragé par l’attenlion soutenue et
sympathiquci du nombreux auditoire qui
s’était formé dans notre temple, je pus
réfuter une bonne partie des assertions
mensongères du prélat et annoncer que
les conférences auraient continué chaque
jeudi et chaque dimanche soir. J'ajoutai
qu’après chaque conférence j'aurais volontiers accordé la parole à l’évêque et
aux prêtres pour discuter sur l’argument
mis sur le tapis par mon discours. J’ai
tenu ainsi uoc dizaine de conférences en
présence d’un auditoire très satisfaisant,
soit au point de vue du nombre, soit au
point de vue du recueillement, sans jamais apercevoir de tricorne ni de capuchon pour me combattre.
Désirant atteindre le même public en
présence du quel l’évêque nous avait calomniés , public trop bigot pour se faire
voir dans noS assemblées, j’avisai de faire
imprimer une lettre pour inviter Monseigneur à soutenir dans une discussion
publique et loyale les fausselés vomies
contro l’Egli.se Evangélique Vnudoise et
contre ses pasteurs. Notre homme reçut
le premier des 200 exemplaires de ma
lettre de défi et fut profondément fâché
de ce que j’avais livré cet écrit aii grand
publie. Il aurait préféré, semble-t-il, le
recevoir lui seul pour le jeter au panier.
Deux jours s'écoulent et Monseigneur
ne répond pas; vers là fin du troisième
l'évêque monte en bhàire et annonce qu'un
personnage-Oomrae'lui ne's’abaisse pas
à-discuterfaveoun pasteur, pas plus qu’üh
général^ d’armée n’en vient au* mains
avec un,enfant.,.. Le beau général ayeç
mitre, capuchon et robe à queue!....
‘ 'Quel coutagé' militaire! Aboyer contre
un/enfadt 'de^his le hàht de sa Chaire et
ne pas oaer,( après cela, soutenir <soâ assertions, ¡qn jprésence du public jd’u» village.;..., Monseigneur préfère s’embarquer
jiour le cbtìlinent en toute hâte et malgré urte Irfî^'ihauVâisei mer.‘ Pauvre général, si titif -enfant' suffit' poittr’yQüs ‘faire
obrrotow lavrfflp-.'nonq^’l.'U'• '
5
-329
preodre la fuite.... Ah! ce n'est certes
pas l’enfant qui vous fait peur! c’est l’épéo de l’Esprit, c’est la Parole de Dieu
qui est vivante et efficace et plus pénétrante qu’aucune épée h deux tranchants
et qui condamne impitoyahlemont vos
fausses doctrines.
Le méchant fait une œuvre qui le
trompe. L’évéque espérait par ses calomnies faire perdre du terrain à notre cause
et il n’a fait que nous envoyer un grand
nombre d’auditeurs et exciter l’attention
du public sur les questions religieuses
qui sont de nos jours laissées à l’arrièreplan. Après le départ de notre bienfaiteur
l’évéque, quatre personnes ont i^emandé
d’être admises dans la congrégation et
trois autres ont convnencé à suivre régulièrement les instructions religieuses soit
dans l’école, avec les catéchumènes plus
jeunes, soit dans mon cabinet qui s’ouvre
cinq fois par semaine aux catéchumènes
adultes. Plus de 250 exemplaires du N. 40
de VEco délia Verilà ont circulé dans l’île
pour arracher les enrôles plantées par l’évêque. — Nos réunions sont maintenant
beaucoup plus nombreuses que par le
passé et j’y vois avec joie uii certain nombre de catholiques si attentifs qu’ils ne
perdent pas un mot de ce qui se dit dans
nos réunions, f
Nous avons donc lieu de rendre grâces
au Seigneur qui nous a fait du bien même au moyen d'un ennemi de sou Evangile et de désirer prochainement une autre
visite de l’évêque Morteo.
Notre église compte maintenant 73 communiants' ét en a reçu déjà dans son sein
93 depuis son origine. De ces derniers, 10
sont morts, 6 ont transporté ailleurs leur
domicile et 4 ont dû être expulsés. Dimanche dernier a eu lieu la réhabilitatioti d’une personne qui avait dû être privée
de la comthunion et effacée des régistres.
Ayant màWfesté, dans la suite, de bonnes
disposîtibns par sa régularité au culte et
pat sa éd'bdnite ’ cette personne a comparu devanti'lé Consistoire qài a délibéré
à l’unaniniité sa réadtnission dans l’Eglise.
Vingt-quatre OasOvetissegtènts pnt eu lieu
déjà dans notte^Oli petit cimetière, tandisque nos régistres iéomptent 32 baptêmes'I6t 12 afariageà’. ’lp'e&dant les'huit
11«
dernières années notre église a collecté
dans son sein et pour objets divers environ 3100 fr , c’est-à-dire en moyenne plus
380 fr. par an.
Les progrès faits dans le chant sacré
sont réjouissants aussi, tant dans les
écoles du dimanche et de la semaine que
dans les assemblées do culle où plusieurs
cantiques sont chantés à trois parties. Et
cela grâce aux bonnes leçons de notre
instituteur et à l’empressement avec le
quel elles sont suivies par la jeunesse de
l’Eglise. Si les hommes prenaient une
part plus active aux exercices préparatoires, nous pourrions chanter plus souvent à quatre parties et d’une manière
plus édifiante encore.
Nos quatre écoles ont ensemble 123
élèves, parmi les quels on compte une
centaine d’enfants catholiques romains qui
sont, six jours par semaine, sous l’influence
de l’Evangile et dont quelques uns viennent aussi à l’école du dimanche. Je suis
heureux de pouvoir rendre un bon témoi •
goage au maître d’école, iM. J. D. Revel,
et aux trois maîtresses M"* L. Bertin, M"'
L. Malau et M"" M. Martelli, qui travaillent
selon la mesure do leurs forces au bien
de leurs élèves, m’aident à l’école du dimanche et tiennent chacun un livret de
souscription pour les écoles dont les élèves
seuls ont donné celte année fr. 53 74. Les '
trois maîtresses ont collecté en outre, à
elles seules, fr. 112 80 pour le solda evangelico.
Ne pouvant trouver à Rio Marina deux
chambres assez grandes et assez convenablement bâties pour y loger nos deux
écoles enfantines, il a plu au Seigneur
de me faire trouver dans la personne de
Messieurs Jonathan Richardson etBIackett
BotCherby et de leurs amis, de vrais bienfaiteurs qui sont venus à mon secours.
Ces bons amis chrétiens ont passé une
semaine au milieu de nous on 1866 et
n’ont cessé depuis lors de s’intéresser vivement au progrès de l’œuvre dans celle
île; ’Ils ont collecté l’argent nécessaire
pour bâtir les deux écoles élémentaires
àyée l’appartement que j’habite, et n’ont
cessé d’envoyer, en réponse aux nombreux
détails que' je leur fournis sur l’œuvre
et qu’ils font circuler pa^ijai leurs amis ,
6
les honoraires des inslituteurs des écoles
qu’ils ont foûdées. Ils collectent en outre
depuis 1866 pour former un fonds dont
l'intérêt-est destiné au maintien futur de
notre établissement et m’ont fourni dernièrement l’argent nécessaire pour bâtir
les deux écoles enfantines (|ui nous manquaient. Veuille le Seigneur bénir ces bons
amis chrétiens qui ont à cœur l’avancement du règne de Dieu parmi nous ! Demandons à l’Auteur de tout don parfait
de les combler de ses grâces, soit pour
leurs âmes, soit pour leurs corps qui
sont parfois en souffrance.
Préalablement autorisé par la Commission d’Evangélisation, j’ai jeté les fondements de la nouvelle bâtisse en février
1873 et les ouvrages sont assez avancés
pour pouvoir, au nouvel au , ouvrir à nos
chers élèves deux salles spacieuses, bien
aérées et convenables sous tous les rapports. L’Eglise Evangélique Vaudoise possédera donc quatre belles écoles tout près
les unes des autres, un logement pour
l’évangéliste et un beau temple dans une
île où, il y a quelques années, pas uue
âme ne connaissait l’Evangile de paix. Que
nos âmes bénissent l’Eteruel et n’oublions
pas un de ses nombreux bienfaits !
E. Bonnet.
ilouüelka reitjgteuseô
TVew-Yor*lt. Environ 350 délégués
étrangers aux Etats-Unis ont assisté aux
conférences de l’Alliance. Evangélique à
New-York.
France. Le ministre^des cultes.^M.
Batbie, a rappelé aux curés,¡aux pasteurs,
et aux rabbins rétribués , par l’état, le
décret de l’Assemblée nationale qui leqr,
ordonne d’adresser à DiénJ^es prières
publiques, pour appeler soç(|secours sur
les travaux de l’Assemblée,
— Le colporteur Luigi Braggi. Catholique’ de naissance, il est venu ..à la con;
naissance du sq^lut par la simplé lecture'
de la parole''de Dieu. Désiraçi con-'
naître et' acceptèr la vérité (ju'il possède,
il avait toujours sur son étalajge quelques
livres saints, tour foire essayer les lu
I
iiint al I
nettes' qu’il avait en vente présentait
un Nouveau Te.stament ouvert, àv.quelque
endroit, renfermant des enseignements
concis. Beaucoup de conversations religieuses se sont ainsi engagées avec les
acheteurs. Plusieurs Bibles et plusieurs
Nouveaux |Testaments ont été vendus, et
grand nombre de traités ont été distribués. Ce colporteur remettait ces livres
pour le prix qu’ils lui coûtaient, et ne
tirait de salaire d’aucune sociélé religieuse. — Le samedi 2 août il se rendit
à Belley , dans le département de l’Ain ,
pour vendre au marché. Le commissaire
de police lui a saisi tous ses livres et l’a
mené au palais de justice. Le tribunal
étant assemblé, séance tenante, il fut condamné à payer 16 francs d’amende ; avec
les frais, cela lui est revenu à 25 francs
et quelques centimes. Cette somme payée,
ses livres lui ont été rendus, et pour éviter toute nouvelle difficulté, il les a laissés en dépôt auprès du pasteur. — Le 18
octobre, il est revenu à Belley ; dès son
arrivée, un agent le conduit chez le commissaire pour montrer ses papiers. Le
commissaire a relevé son signalement de
son passeport; et le 31 octobre on lui a
signifié, de la part du préfet, l’ordre de son
expulsion du territoire français et désigné
un itinéraire obligé jusqu’en Italie.
(Tiré d’une correspondance
de l'Eglise Libre) '
IVeixcliatel. L’Eglise indépendante
ne lardera pas à être,définitivement constituée. — Le Synode constituant est déjà
réuni. Voici quelle en est la composition
1) Chaque pasteur est membre, du Sy
node.*j,, I , r;!,
2) Les professeurs de théologie, les subsid,es et les diacres., imit: •> uir.i »
3) Trois délégués laïques par. paroisse,«
ou plptôt pour chaque pasteur., ,,q
Les cours de théologie se sont ouverts
le 14 octobre et sont donnés par les, professeurs âémissionaires. MM,,Grétillat, 4acottetn/iÇçdet et Téri^se. Ge. dernier rwnr
place n^iomehianément.lll.,, F#ix Boiuet,
V&àle'O.T Voyage en ..Faieaiirae, de ,1a Vie
de et'du, J’sawii^r.
'j!^n.^ torganisatiqp de l’Egljsftindépen^^'io jS^a complète dès,te commencemeAt.
7
-331
Veniso. M, J. P. Pons écrit à l’Eco
delln Verilà que les réunious qu’il a ouvertes dans le nouveau local, loué par
M. Wallace dans le quartier de Canareggio, sont suivies par 130 à 150 personnes,
dont un bou uombre n’avaienl jamais entendu la prédication do l’Evangile. Quoique M. l'niis et sou collègue no se fassent
pas illusion sur les résultats probables de
celte onivre. , ils sont cependant encouragés à cnniinuer ce travail exlntordinaire par les succès déjè obtenus.
Homo. Dimanche dernier, dans la
(■liapelle anglicane située hors de Porta
del popoli), un jeune israëlilo d’origine
hongroise, a été baptisé par SI. Durtchaél
i|u; avait dirigé son inslrucliou religieuse
et qui a acquis la conviction (jui: ce jeune
homme a cru et est devenu un vrai disciple de notre Seigneur Jésus-Christ
r.^1 \-oin-no. — Les écoles évangéliques coiilieiiuont au delà de 300 élèves
inscrils, de sort que le Comité a dû , pour
rnanqne de place, clore le régislro de ses
inscriptions.
Société des missions énui;/éüiliies. Le résultat obtenu par l’œuvre du
S'iu missionnnire est très encourageant.
La somme de 19.274 francs a été recueillie,
son à sou, malgré les diiTicultés des temps,
par le zèlo des enfants de Dieu , parmi
lesquels il y en a beaucoup de pauvres
et de (letils.
.VluAi-jçiiio. Les Etats-Unis conipleiit 59.000 églises, rattachées à 5 ou R
grandes dénominations. Il y a telle de ces
agglomérations qui renferme 10.000 églises, par exemple, la dénomination presbytérienne . et des millions de membres
iiisri'ils. ïidle antre déuomiuation, comme
la wesleyenno, prenil une telle exten.sinn ,
qu’elle s’accroît en moyenne de trois églises par jour.
LaMfsajine. Tout dernièrnmeut a
eu lien à Lausanne, dans la chapelle des
Terreaux, appartenant à l’Eglise, libre, la
coiisérralien d’un jeune espagnol, ,VI. Ant.
Martintfz de Castilla, originaire de Crenade,
le second licencié espagnol de la faculté
libre. .M. le prof. Vignel a prononcé le
sermon (Ip eonsécration, ayant pris pour
texte ces paroles; u Voici, je vous envoie
comme des brebj.s au milieu des loufis ».
.Mattii. X, IjS, . , . *
“ ‘.'\1 .l.lT" ^ - _
Chronique ©nu^oioe
On nous communique ce tfUf siili
Toutes les choses qfi^ vous ^cpules que les
hommes cous fassent, faües 'lès leur aussi
de même. Matih. VU, Vi 12i ^ ,v.
Un jeune régent a perdu, en descendant
d’Angrogne pour se rendre à l’école de
méthode, un portefeuille renfermant 120
fr., lequel a été trouvé par trois hommes
qui ont été immédiatement le consigner,
sans vouloir accepter aucune rétribution.
La Tour*. — Quelques membres de
la paroisse de la Tour se sont rencontrés
mardi soir, dans une dos salles du Collège
pour intercéder auprès du Seigneur eu
faveur do leur pasteur, M. B. Malan , atteint d’une grave maladie.
Chronique politique.
Vivo Cavour ! Vive d’Azeglio ! — C’est le
8 do CO mois (]ue l’on inaugurait à Turin
la statue du premier, le .9 celle du second.
Turin a pu se croire revenue au temps où
elle était capitale, si nombreux étaient les
personnages ofliciels qui s’y étaient donné
rendez-vous. Roi, princes, ministres, ambassadeurs, sénateurs, députés ont joui
du temps le plus parfaitement mauvais
que don Margolli pét désirer; — ce n’étaient que ilouches ¡H cascades, ce qui
n’a empêché personne d’assister, quand
même, au découvrement de la statue du
grand’liomme d’état, du patriote auquel
les italiens ont certainement élevé dans
leur cœur et dans leur mémoire un monument œre perennius. Celui do la place
Charles-Emmanuel II, œuvre du sculpteur
Dupré, se compose d’un groupe principal
représentant l’Italie éplorée, très éplorée
mémo , trop éplorée peut-être , qui présente une couronne à Cavour , qui la relève et la soutient. I.e Cavour de marbre
est privé de ^s lunettes ; de là vient peutêtre CO reproche qu’on entend vaguement
formuler de c.i, de là, qu’il manque quelque chose et qu’ou n’a pas le vrai Cacour,
le gros petit homme, allègre, vif, spirituel,
qui était à cent lieues, tant qu’il vivait,
do songer à prendre des poses. — Les
groupes secondaires sont déshabillés, à la
dernière mode de l’école réaliste, ce qpi
cho(|ue un peu, non sans quelque raisoii,
la grave cité du taurean , peu habilitiie
à cos audaces artisti(|ues. Tartufe, tiifen
entendu, a voulu s’en mêler, et faije
semblant rie se couvrir la face de ÿes
mains ; oubliant évidemment, l’iufortuné
rédacteur de VUnilA, que la chapelle Sixtiue et en général Saint-Pierre, dépassent
de très loin les hardiesses de ce monument profane^
Un des bas-reliefs représenle le cotnle
Camille au congrès de Paris, là où, pour
la première. fois\ il a déclaré à l’Europe
étonnée que l’Italie n’était pas morte.
L’inspiration en est heureuse.
Ut'statue de l’ami (le Cavour, quelquefois sou adversaire politique, l’artiste, le
8
-332J
patriote, l’honnêle Massimo d’Azeglio, est
coulée en bronze et reproduit 1res fidèlement l’original. L’œuvre du sculpteur
Barzico fut placée en face de la station
du chemin de fer (Porte Neuve).
Toute l’Italie était représentée à ces
fêles; les discours d’inanguralion prononcés par le syndic comte Bignon, ont été
suivis, a l’occasion du grand banquet
donné parla ville dans le palais Garignan,
de-chaleureux spevehes prononcés par des
ambassadeurs, des ministres, des sénateurs et d’autres personnages oflîciels. Sir
Augustus Paget, ambassadeur d’Angleterre a rappelé combien la cause de l’unité italienne était sympathique à son
pays, et combien la mémoire de l’homme
éminent ()ui avait su la réaliser, y était
chère et respectée. Apres lui parla le ministre de Portugal, puis Mamiani, sénateur , qui rappela qu’autrefois, pauvre
et exilé, il avait cherché et trouvé un.
refuge dans cette ville de Turin qu’U revoyailà une époque oii, tout ce que, il y
a quinze ans, on n’eût o.sé rêver, se trouvait réalisé. Minghetti, enfin , l’éloquent
président du Conseil des ministres, rappela quelle part prépondérante revenait
au Piémont ilans les évènements si heureux mentionnés dans lejdiscours de son
prédécesseur. Lui aussi vint à Turin comme exilé, et y trouva aide et secours.
Je passe sous silence les représentations
de gala, les concerts, l’illumination, manquée du reste, et autres accessoires obligés d'une fête turinaise; mais quello
chose singulière (juc do voir promener
dans le rues et sur les places do Turin,
ces gardes nationaux romainsfliaccourus
en si grand nombre pour honorer, eux
aussi , le libérateur de leur ville ! L’accueil qu’on leur fit fut sincèrement cordial,
et par leur entremise Turin et Home, la capitale ancienne et la capitale nouvelle,
se .jurèrent une bonne et durable amitié.
|Mais la foule immense d’étrangers
commence à s’écouler, les trains se mouvent, et la garde nationale do Rome retourne, elle aussi, dans la villa éternelle.
Addio Cavour ! Addio d'Azeglio !.
La nouvelle session parlementaire s’ouvrira à Rome le jour 15 novembre par
un discours du tròno; nos députés serontils plus fidèles à leur poste que par le
passé? Le télégraphe jouera-t-ü un moindre rôle dans les votations? Si nous n’en
savons rien, nous voulons au moins l’es
pérer. Les mesures les plus importantes
auront trait aux finances ( l’éternel déficit)
et à la guerre.
Le roi vient de nommer onze nouveaux
sénateurs parmi lesquels Correnti, Pescatore, Settembrini. Le comte de Torrearsa
a élé nommn président du Sénat, q .
Le choléra a éclaté a .Rome avec une
violence à la quelle on ne s’attendait plus
de sa part, au mois 'de-^ novetribre; le
syndic Pianciani, qui assistait aux fêtes
de Turin, a été obligé do partir en toute
hâte au reçu des dépêchés qui lui annonçaient qu’il avait atteint douze soldats et
quatre gardes municipaux. Ailleurs, il ne
fait guère parler de lui.
Les choses prennent meilleure tournure
en France; la maréchal de Mac Mahon ,
peu content d’avoir encore quelques petits ménagements à garder, demande carrément la dictature, pour commencer.
Aussitôt, le vieux compère Changarnier
de déposer une motion consistant à ofi'rir
à l’aspirant-dictateur une prorogation do
pouvoir de dix ans. Changarnier qui est
vieux, ne doute de rien.
* ■
On décide de renvoyer la chose à l’examen d’une commission de quinze membres ; or sur les quinze élus, ô [désillusion! huit se trouvent appartenir à la
gauche; on dit que le ministère offre sa
démission. C’est, pour le quart d’heure|,
ce qu’il peut faire de mieux.
Si le projet de prorogation ne réussissait pas, les monarchistes ipiand même
finiraient peut-être par se décider à en
pas.ser par ou veut Chambord.
Les élections à la diète prussienne ont
fortifié le parti de Bismark, quoique les
ultramontains y aient obtenu 24 voix de
plus qu’aux dernières élections ; ils ont
été vainqueurs en Posnanie, en àlésie et
dans les provinces du Rhin, et, plus
encore qu’à l’ordinaire, ils ont employé
toute espèce de moyens pour cela, n’hésitant pas à faire de la chaire et du confessioiial des agents électoraux.
Ou parle aussi d’une lettre du pape en
répon.se à celle de l’empereur, tellement
victorieuse , disent les journaux officiels
et officieux de la botlcga, que le gouvernement impérial n’ose pas la publier.
Qu’ils da publient donc eux mêmes. Une
lettre victorieuse du pape, une opître qui
ne soit une jlamentable redite de toutes
les précédenfes, ce doit être une chose
assez curieuse pour qu’il y ait une cruauté véritable à vouloir en priver le public.
Elx’ratixm. Dans l’article sur jes
Albigeois, du numéro précédent', au lieu
de Pej/roMisez PeynU.i
E. Mülan Direcleur-Géran^._______
Pigoerol, lolpr/ Gbranttwe)