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■ V. anuée
26 Février 1869.
lY“ ».
L'ECHO DES VALLEES
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeot consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Yaudoise.
Que toutes les choses qui sont véritables.«coupent
vos pensées — { Philippiens., IV. 8.)
SOMMAIRE : — Instruction secondaire. — Chronique politique. — Chronique lutalc.
— Correspondance. — Annonces.
INSTRUCTION SFXONDAIRE
Nous appelons l’attention de nos lecteurs et des juges compétents sur l’article
qui suit ;
Monsieur le Directeur,
VEcho des Vallées a publié plus d’un plan pour la réorganisation de notre
collège et cependant le collège n’a pas été réorganisé ! Cette question si importante semble même oubliée maintenant. Un tel état de choses n’est certes
pas très-encourageant pour qui aurait encore son petit système à proposer.
Je me hasarde cependant. Les idées que je m’en vais vous exposer sur ce
point, si elles n’ont pas d’autre mérite, auront du moins celui de la nouveauté.
Il est facile de remarquer entre les classes inférieures et les classes supérieures de notre collège, ou, si l’on veut, entre ce que l’on appelle encore le
collège inférieur et le collège supérieur, la différence suivante : — Dans le collège inférieur chaque professeur a sous sa direction une ou deux classes dans
lesquelles il est chargé de presque toutes les branches d’enseignement, latin ,
grec, français, géographie, [histoire, arithmétique et le reste. Chacun des
professeurs du collège supérieur au contraire, demeure chargé de certaines
branches à lui spécialement confiées ; il est professeur de mathématiques et
de sciences, ou bien de littérature et de philosophie ou d’autres choses encore,
et chacune de ses sciences il les enseigne à des degrés différents, cela va sans
dire, dans les deux auditoires de rhétorique et de philosophie.
Ce n’est pas à cela que j’ai la prétention de rien vouloir changer. C’est la
force des choses qui nous amène là. Les branches d’enseignement réservées
aux classes supérieures demandent des études plus approfondies et des
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hommes qui s’y consacrent presque exclusivement. Celles que sont enseignées
dans le collège inférieur sont plus élémentaires, et font partie de toute éducation libérale un peu soignée. L’on ne peut exiger d’un homme quels que
soient d’ailleurs les talents dont Dieu l’ait doué, qu’il soit en même temps
naturaliste et philosophe, littérateur et mathématicien ; tandis que l’on sera
parfaitement en droit de demander à quiconque veut se livrer à l’enseignement dans nôtre collège qu’il connaisse à la fois la grammaire et l’histoire,
la géographie et l’arithmétique.
Les étudiants de rhétorique et de philosophie jouissent d’un grand privilège
dont sont privés leurs frères cadets du collège inférieur. Ils peuvent poursuivre l’étude des mêmes branches sous les mêmes professeurs, jusqu’au bout.
Celui qui écrit ces lignes a fait, comme tout le monde, ses cinq années de
collège inférieur sous trois ou quatre professeurs différents, dont chacun,
cela va sans dire , avait son système particulier. 11 fallait chaque fois plusieurs
semaines pour désapprendre la méthode de l’un et apprendre celle de l’autre.
Il se souvient d’avoir dû recommencer deux fois l’arithmétique, depuis la numération qu’on lui avait du reste déjà enseignée à l’école enfantine, et trois
fois la grammaire latine depuis la première déclinaison. Repetitio jmat lui
disait-on|, et cela est vrai jusqu’à un certain point. Mais il n’en est pas moins
persuadé que s’il avait eu le même maître d’un bout à l’autre, il aurait appris
lieaucoup plus de choses en beaucoup moins de temps. C’est cet avantage
qu’il désirerait voir assuré aux futurs élèves du collège.
Le problème à résoudre serait simplement celui-ci ;
S’arranger de manière à ce que les élèves du collège inférieur puissent
faire jusqu’au bout leurs études sous les mêmes professeurs, chacun des
professeurs demeurant cependant chargé de la plupart des branches d’enseignement. Car de confier chaque branche à un professeur particulier, il ne
saurait en être question. Cela détruirait le peu de discipline qui reste encore.
La liberté et la responsabilité, qui sont parfaitement de mise pour les élèves
du collège supérieur, seraient dangereuses pour ceux du collège inférieur que
l’on n’a que trop de tendance à vouloir déjà traiter en grands garçons.
Le problème est loin d’être insoluble. Que chacun des professeurs du collège
inférieur garde après les examens du mois de juin les élèves qu’il a actuellement, jusqu’à ce qu’ils soient prêts à entrer au collège supérieur. Un d’eux
sans doute demeurerait sans emploi par la promotion de sa classe en rhétorique ; ce serait à lui de recevoir les nouveaux venus pour les garder pendant
tout le cours normal du collège inférieur et pour les verser ensuite dans le
collège supérieur. Ainsi ferait son collègue, qui l’année suivante se verrait
abandonné à son tour par ses élèves prenant leur vol vers de plus hautes
régions. Ainsi s’établirait l’excellent système de rotation qui est en usage en
Ecosse dans les établissements du genre du nôtre, et en particulier dans la
High-School d’Edimbourg.
Il vaut beaucoup mieux pour tout le monde que chaque professeur n’ait
qu’une classe à conduire ; et comme il serait facile même en faisant rentrer
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dans le programme du collège inferieur quelques unes des branches actuellement enseignées en rhétorique, de n’avoir que quatre classes, peut-être
même seulement trois, je ne pense pas que cette nécessité de mon plan pût
offrir de sérieuses difficultés.
ie crains, cher Directeur, d’avoir outrepassé déjà la page et demie que vous
m’avez fixée ; je vous demande cependant encore quelques 'lignes de grâce
pour exposer quelques uns des avantages de ce plan.
Pour les professeurs d’abord ils sont très-grands. .\u lieu de devoir chaque
année répéter les mêmes choses, les voilà libres, obligés même de parcourir
tout le cycle des études classiques. Leur tache en sera beaucoup plus agréable.
Les voilà libres aussi, s’ils ont un système à eux ( qui n’en a pas peu ou prou
sans me compter ? ) de le développer dans de raisonnables limites sans être
plus obligés de commencer par détruire en partie l'oeuv're de leurs prédécesseurs', défectueuse à leur gré.
L’enseignement ne peut aussi que s’en ressentir en bien. Moins de perte de
temps, plus de suite, de développement, de méthode. L’émulation même qui
ne peut manquer de s’établir entre les professeurs , desquels chacun tiendra ,
je pense, à verser dans le collège supérieur les meilleurs produits possibles,
ne pourra, qu’être très-profitable aux élèves.
Les parents enfin apprécieront, ou devraient apprécier, le privilège que cet
arrangement leur fournit de choisir plus ou moins l’homme auquel ils confient
leur enfant pendant trois ou quatre années de sa vie ; à supposer tous les
professeurs égaux en mérite, ils n’en seront pas moins toujours tous différents,
et si un père préfère tel professeur à tel autre, il lui sera facile de retarder
ou de faire avancer son enfant d’une année afin de le faire entrer au collège
dans une classe plutôt que dans une autre.
Je pourrais m’étendre encore sur ce sujet. Je ne le ferai pas, laissant la
parole à d’autres. Je finis en déclarant ne réclamer aucun brevet d’invention.
Il ne m’appartiendrait pas de venir proposer ex profesfso un plan de mon crû.
Persuadé qu’il n’y a aucune honte à prendre des leçons de l’Ecosse en fait
d’organisation pratique, je me suis permis d’exposer, bien faiblement sans
doute, ce qui s’y fait à cet égard. Je serai plus que récompensé s’il se trouve
en fin de compte que j’ai émis quelque idée pratique et utile.
De mon Observatoire de Rocca-Boudet, 26 février 1839.
Un ancien élève du Collège de La Tour.
CltrontC|tic |)olUt(|ue be la quinzaine.
Italie. — Par la réunion nouvelle de la Chambre et le retour à Pitti de
S. M. Yictor-Emmanuel, Florences, repris sa physionomie de capitale. Le mouvement des affaires y augmentant de jour en jour, cette ville a dû transporter sa ligne d’octroi bien au de là de ses anciennes murailles.
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Plusieurs lois d’un intérêt secondaire, entre autres une convention postale
avec l’Allemagne du nord , ont été récemment votées par l’assemblée de nos
représentants qui ont jugé bon d’alterner la discussion de la célèbre loi sur
les adinnistrations centrale et provinciale avec celle du budget dont on devra
nécessairement prolonger l’exercice provisoire jusqu’au !>■ mai prochain. Il
est fort probable, du reste , que le projet de loi Bargoni fasse naufrage, car
les fameuses délégations dont il se montre si opiniâtrément enamouré sont
loin de plaire à une fraction très-importante de la droite.
Le préfet de Syracuse Solinas en voulant prescrire des peines de police
et la confiscation de leurs vêtements aux membres du clergé qui persisteraient
à porter l’habit de leur ordre, s’est attiré les reproches unanimes de la presse.
Mf Solinas a évidemment excédé ses pouvoirs, car il ne lui est pas permis de
se faire législateur. D’ailleurs chacun de nous doit être libre de choisir la
façon lie se vêtir qui lui plaît, pourvu qu’il n’usurpe pas l’uniforme ou le
costume que l’Etat seul a le droit de réserver à quelques uns de ses fonctionnaires.
Pour un motif de pure vengeance, le Questeur de Palerme a failli être tué
par le poignard d’un assassin. Ce courageux fonctionnaire a pu expérimenter
en cette occasion toute la reconnaissance et l’estime du public palermitain qui
s’est empressé de le féliciter de l’heureuse chance à laquelle il doit la conservation de sa vie.
Le 14 courant s’éteignait à Turin la précieuse existence d’un ancien ministre
d’Etat, Mr le sénateur Pierre Paleocapa, âgé de 75 ans.
Nous regrettons que le Municipe de la ville de Venise à laquelle par sa naissance appartenait le défunt ait cru son devoir faire célébrer, aux frais du
public, des funérailles a son honneur ; car nous ne pensons pas que l’argent
du public puisse se dépenser équitablement pour des cérémonies et des
fonctions religieuses. Mais peut-être le Conseil communal de Venise s’est-il
souvenu, en prenant cette résolution, des obsèques somptueuses que le Gouvernement lui-même fit naguère célébrer à Santa Croce en mémoire de l’illustre Maestro Rossini. — Tant il est vrai que les mauvais exemples sont
contagieux !
Etranger*. — L’acceptation de la déclaration de la Conférence de la
part du nouveau cabinet hellénique avait à peine mis fin au conflit gréco-turc,
que déjà par une libre manifestation de ses droits, l’inofTensive Belgique risquait d’amener vers le nord de sérieuses complications. Il s’agissait d’une loi
votée d’urgence par le Parlement belge, et par laquelle le gouvernement du
roi Léopold se réservait la faculté de refuser son autorisation aux conventions
qui tendraient à confier à des compagnies étrangères l’exercice des voies
ferrées du pays. Là presse parisienne ( nous entendons les journaux officieux )
a pris fait et cause pour la Compagnie française de l’Est qui a échoué dans sa
tentative de convention pour l’exploitation de la ligne du Luxembourg-Belge,
et a vu dans la mesure adoptée par le Gouvernement belge une marque de
méfiance envers la France et des menées occultes de la part de la Prusse sa
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rivale. De là son indignation, ses violentes colères, et son chauvinisme farouche contre le peuple belge et contre toute l’.Mlemagne du nord.
La Delgiipie en ceci n’a qu’un tort, celui d’être un état faible et petit. C’est
toujours la vieille histoire du loup et de l’agneau que le spirituel esclave grec
racontait à ses concitoyens il y a trois mille ans.
Le discours que la reine Victoire a fait prononcer à l’ouverture du Parlement
anglais n’otfre , si on excepte sa proposition d’abolir l’emprisonnement pour
dettes, rien de bien intéressant et de bien nouveau.
Dès le commencement du mois prochain la Chambre des Communes sera
nantie du projet de loi relatif à l'Eglise établie d’Irlande.
On commence aussi à s’inquiéter au delà de la Manche des con(|uêtes incessantes faites par la Russie dans les contrées voisines de l’Inde. L’Afghanistan
qui seul sépare encore les posses.sions russes des possessions anglaises, menace en ce moment de vouloir se placer sous la protection de la Russie,
tandis i[ue d’un autre côté les velléités d’annexer le Turkestan au Caucase
pourraient aussi d’un moment à l’autre se traduire en fait.
Chronique locale.
Lo 17 fé-vrior*. L’anniversaire de notre émancipation continue,
à bon droit, d’être un jour de fête pour la jeunesse de nos écoles. A
La Tour, le service religieux d’usage lui est particulièrement destiné; et
nous avons vu s’y rendre, en bon ordre, précédés de la compagnie du
Collège, et avec force drapeaux, plus de 460 enfants des écoles primaires.
À S‘ Jean , même procession. Après le service , rangés dans la salle de
la grande école, les enfants exécutèrent encore quelques chants , firent
plusieurs récitations fort goûtées du public, et prirent part à une petite
collation que leur offrait la Commission des écoles.
A 3 h. de l’après-midi, une grande assemblée se formait dans le temple
du CiABXs. MM. les pasteurs de La Tour et de S* Jean ont présidé.
Vers 6 li2 h. p. m. on accourait de nouveau à la grande école pour
assister à une séance générale de l’Union Chrétienne. Ouverte par le chant
d’un cantique, la prière, et la lecture de Jean, VIII, cette séance a été
occupée en grande partie par la lecture de travaux écrits, tels que II patriotisme cristiano (M^ J. J. Parander) et l'Agriculture ( M^ Long instituteur),
par des récitations et par des chants; elle s’est terminée par une frugale
collations à laquelle ont pris part plus de 140 personnes. — Les deux travaux sus-mentionnés ont été fort applaudis ; et nous espérons pouvoir,
très-prochainement, en donner une idée à nos lecteurs.
Torr'e-F'oUice. Conférences populaires. Vie Conf., du vendredi 19
février. M” Amédée Bert a parlé du vin et des liqueurs spiritueuses en
rapport avec le vice de l’ivrognerie.
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(ffomeponbâttce.
Cher Monsieur l
Pomaret, le 15 février 1869.
Vous avez inséré dans le 6e N° de votre journal une lettre de le
pasteur Parander dont le but était de rectifier et de compléter votre
compte-rendu de la récente visite pastorale de Prarustin.
Quoique le silence eût été, selon moi, plus prudent que le débat,
au moins pour le pasteur de Prarustin, puisqu’ il a jugé bon, non-seulement de compléter et d’e.vpliquer , mais de formuler une très-grave accusation contre la délégation de la Table, et contre le Modérateur en
particulier, j’use de mon droit en présentant à mon tonr quelques observations.
Je ne dirai pas que je regrette bien vivement de devoir le faire, car
je hâte de tous mes vœux le temps ou les membres de notre Eglise auront le conrage de traiter publiquement toutes les questions qui intéressent l’Eglise elle-même ou une paroisse particnlière. Je sais bien que nous
n’y parviendrons pas de sitôt, ni sans des frottements d’antant plus pénibles que nous ne sommes qu’une poignée d’hommes, et que nous avons
hérité de nos pères |une excessive timidité. Mais nous n’avons aucnn
motif de désespérer ; et si, en suivant la vérité avec la charité, et gardant jalousement votre indépendance , vous réussissez à [gagner chaque
année à cette bonne cause de la publicité deux ou trois personnes dans
chacune de nos paroisses, votre journal aura été en bénédiction au milieu
de nous.
Pour en revenir à la lettre de M'' le pasteur de Prarustin que je viens
de relire, je résiste sans effort à la tentation de la réfuter en détail,
ce qui m’entraînerait beaucoup trop loin, et je me borne à relever les
lignes suivantes:
« Pour mon malheur je hais l’hypocrisie; j’ai déclaré avec ma franchise
» habituelle à le Modérateur que je ne signerais pas le procès-verbal ;
» d’abord , parcequ’il ne reproduisait pas ce que j’avais dit, et ensuite
» parceque je protestais contre la manière dont la visite avait été dirigée ».
Sachant que l’hypocrisie est en abomination aux yeux de Dieu et que
le Sauveur a exhorté, d’une manière paticulièrement pressante, ses disciples
à se garder du levain des Pharisiens, j’ai toujours estimé que c’était une
grande grâce du Seigneur d’avoir pu s’en dé^pouiller; aussi m’est-il impossible de comprendre qu’nn ministre de la Parole déclare que, « pour
son malheur » il déteste ce vice. Mais ce qui m’a surtout surpris et peiné
c’est que, tout à côté de cette profession de franchise et d’horreur pour
l’hypocrisie, se trouve une allégation qui n’est pas vraie.
Le fait est que M*’ Parander s’est bien gardé de prévenir le Modérateur
qu’il ne signerait pas le procès-verbal, comme aussi de protester, pendant
la visite, contre la manière dont elle était dirigée. Présent à la lecture
du procès-verbal, le pasteur s’est éloigné sans mot dire pendant qu’on
le signait. Une ou deux heures après, et lorsque la délégation de la Table
lui demanda, en présence du Consistoire et du régent paroissial, s’il
voulait signer, il s’y est refusé en protestant, ainsi qu’il le dit dans sa
lettre. A quoi le Modérateur objecta naturellement que cette protestatipn
était inopportune, et devait être faite en présence de l’assemblée paroissiale, laquelle aurait été mise en demeure de déclarer si réellement la
délégation de la Table avait manifesté de la malveillance envers Mr Pa-
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rander. Au reste le Consistoire, interrogé à ce sujet eu f)résence du pasteur , fut unanime à reconnaître qu’une pareille accusation n’avait pas
l’ombre de fondement.
Quant au reproche fait au procès-verbal de ne pas reproduire tout ce
que le pasteur avait dit, j’avoue qu’il est un peu mérité. Seulement il me
semble que ce n’était pas à .M'' Parander de s’en plaindre. A toutes les demandes, même les plus humbles, à tous les vœux, môme les plus modestes , M*' Parander à répondu en effet, à plusieurs reprises ( ce que
d'ailleurs il avait allégué déjà à une précédente visite pastorale ), qu’il a fait
ce qu’il a pu , qu’on ne peut raisonnablement exiger davantage , et qu’il
ne peut rien promettre de plus. Et à cet égard il aurait dû être satisfait
du témoignage de la paroisse, que « pasteur et anciens se sont ac([uittés,
selon leur pouvoir, des obligations qui leur sont imposées , » puisque c’est
la substance même de tout ce qu’il a dit pour sa justification.
Je n’ai cependant pas oublié , et le collègue qui m’accompagnait ne l’a
pas oublié non plus, que le pasteur de Prarustin a dit encore autre chose;
mais c’était à non escient que nous l’avions omis au procès-verbal. Puisque l’on nous fait un crime de ne l’avoir pas fidèlement reproduit, je
n’ai pas d’objection à réparer cette omission volontaire.
Mr Parander qui , dit-il, se voit depuis longues années l’objet de la malveillance , tout au moins de l’administration, laquelle prodigue à d’autres
les encouragements et les faveurs, a déclaré avec emphase « qu’il s’est
fait une loi de ne tenir aucun compte des observations qui lui sont faites,
de quelque côté qu’elles viennent, prenant pour sa seule règle sa conscience et l’Evangile ».
Que ses paroissiens se le tiennent donc pour dit, et qu’ils cessent de
l’importuner pour avoir plus, ou mieux, en fait de nourriture spirituelle.
Que la Table de son côté sache bien que le pasteur de Prarustin n’a
que faire de ses directions ou de ses observations, et qu’elle le laisse
poursuivre en paix son œuvre (juclle qu’elle soit, et comme il l’entend.
Voilà ce que voulait dire cette déclaration superbe; et c’est parcequ’elle
était quelque chose de trop énorme de la part d’un homme qui s’appelle
ministre de Jésus-Christ, que nous avions cru convenable de la pas.ser sous
silence. Il paraît que nous avons eu tort d’en juger ainsi , et je suis
heureux, pour ma part, ipie l’occasion m'ait été oITerte de com[)lôter,
selon le vœu de HP Parander lui-même, le compte-rendu d’une séance
que je n’oublierai pas de sitôt.
Pardon, cher Monsieur, si j’ai dépassé de beaucoup les limites d’une
simple lettre ; mais il fallait, dans une question de cette nature, ne pas
trop craindre les longueurs.
Croyez-moi Votre tout démué
P. Lantaret, Modérateur.
On écrit de Florence:
Le singe de la fable avait pris «Lenom d’xmport pour un nom d’homme;»
mais nous pouvons citer mieux que cela. — Un quaresimaUsta, le fameux
Romagnini, prêchait naguère à S. Maria novella sur l’insufTisance de la
raison humaine. Les plus grands génies qu’ait produit l’humanité, disaitil , tels que Platon, Socrate , Aristote , Lycurgue , Sparte, — et les plus
grands généraux, tels qu’Alexandre, César, Salamine, ont souvent été eo
contradiction avec eux-mêmes ; preuve évidente de la faiblesse de leur
raison 1 *
— Passons à quelque chose de plus sérieux que le carême. Les promoteurs de VAlliance évangélique italienne (voir notre N° 5 ) ont introduit dans
leur programme une modification des plus significatives. Ils ne se propo-
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sent plus d’obtenir l’adhésion des différentes églises, car ils ont remplacé
le mot Egliies par les mots : individus chrétiens.
— Les étudiants de notre Ecole de Théologie ont reçu chacun, de la Société des traités relimeux de Toulouse , \in don de 40 volumes ; parmi
(ei^uels se trouvent bon nombre d’ouvrages d’une certaine importance au
point de vue des études.
On nous écrit du ValrCluson :
Je suis tout-à-fait disposé, comme ancien, à souscrire un tant par semaine ;
et je ne doute pas que le quartier et la paroisse, une fois au clair sur le but
de l’institution du fonds d^église, ne finissent par faire de même.
Mais tout comme pour remuer une pierre, il faut trouver quelqu’un qui la
remue, de même pour donner une impulsion durable à un corps organisé, il
faut des personnes bien disposées, qui se chargent d’instruire, de persuader,
de convaincre, de diriger, de tout dire en un mot.
Que pasteurs et anciens ne se lassent donc pas de profiter des circonstances
que leur offrent les assemblées réunies au temple ou dans les hameaux, ni de
tirer parti de toutes les occasions favorables, afin de représenter qu’à l’avantage d’appartenir à une église correspond tout aussitôt le devoir de subvenir
à son entretien. N’avons-nous pas devant nous l’exemple de l’organisation
juive, oü ce devoir était à la base même de l’édifice ? N’avons-nous pas les
préceptes réitérés de l’Apôtre Paul? N’avons-nous pas l’exemple de toutes
sortes do sociétés et d’associations qui ne subsistent que grâce aux contributions volontaires et régulières de leurs membres ?
Le moment est venu, ce me semble , d’insister là-dessus en temps et hors
de temps ; ce sera, je l’avoue, et pour le pasteur et pour fancien, une école
de persévérance ; mais les fidèles ne seront pas fâchés, j’imagine, de voir de
quoi sont capables leurs conducteurs en cette matière.
Entre nous, ce sera par la même occasion une fameuse pierre de touche
pour distinguer les chrétiens de fait des chrétiens de nom ; mais chut ! je crains
que les pasteurs multitudinistes ne m’entendent.
Agréez, etc.
F*©tlte Boit© axxx B©ttr*©s.
M' J. P. P. — Guastalla. Excellent ; mais l'abondance des matières m'oblige à
différer encore 8 jours
Annonoes.
Une jeune personne de 18 ans, qui a suivi tous les cours de notre
Ecole supérieure de jeunes filles, désire se placer comme institutrice
dans une famille. — S’adresser au gérant de l’Echo des Vallées.
Deux demoiselles vaudoises récemment retournées de l’Angleterre, désirent se placer en qualité d’institutrices pour enseigner le français ,
l’anglais et les principes de la musique.
Pour les informations, s’adresser au Gérant de l’Echo des
ERRATA On est prié de corriger dans notre 7.e Numéro les fautes suivantes;
Page 52» la 12 ligne , d'en haut» au lieu de á titre, lisez : á tirer
55, à, la 16 ligne , d'en haut»
», a la 8 ligne , d'en bas,
56, a la 8 ligne , d'en haut.
pensent,
seraient,
plus ou moins bons
peuvent,
se seraient,
plus ou «tiptns
également bons.
Pignerol, J. Chijlntorb Impr.
A. Revel Gérant.