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sixième aimée.
IV. 50.
15 Décembre 1871.
L’ECHO
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialeuient consacrée aux intérêts matériels et spirituels
de la Famille Vaiidoise.
Que toutes les clioses qui sont vArîtaLles..
vos pensées — { Philippiens., . 8.)
occupent
PRIX D ABONMEUENT *.
1 talie, à. domicile (im an) Fr. 3
Suisse................» 5
France................» 6
Allemagne 6
Angleterre, Pays-Bas . • 8
Vn numéro separé ; 5 cent.
XJn numéro arriéré : 10 cent.
BUREADX D'aBOHNEMEMT
ToRRK-PKf.t.icr. ; V'ia Maestra,
N . 42. {Agenzia hìhìiogrttfica)
PiGNKRon : J. Chìaniore Impr.
Turin \J.J. Tron, via Lagrange
pros le N. 2*2.
Florknce : Librerìa Evangelica, via de'Panzani.
ANNONi'ES : 5 cent, la ligne
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S’adresser pour l'adminisiraf ion
au Bureau d Torr.e-PctDce.
via Maesfra N. 42 — pour la
rédaction ; â Mr. E. Malan
Prof • k Torre-Pelice.
Soiximair'o.
L’émigration. — Ass. évang. à Berlin. —
Nouvelles religieuses. — Chronique Vaudoise. —
Chronique politique. — Souscription Stewart.
— Annonces.
DE L’ËllIGRATION
(Suite, zoir le N. 49J.
Voici la lettre du directeur:
El Señor
J. P. Salomon,
Cher Monsieur,
Je viens accomplir le trisjè ..devoir de vous annocer la mort^’un
jeune homme, Etienne Rostan fils
de Philippe Rostan de Praly, qui’
vint voir ce pays avant de s’y éta-*
bliravec sa famille. Lundi9 octobre,’
entre 9 et 10 heures, notre cher
M. André Weguelin (qui tomba
aussi victime), proposa de commencer la mesure des terres pour
les divers colons, lorsque, soudain
quelques hommes crièrent que les
indiens arrivaient. Ils passèrent
près de la porte du fort se dirigeant
vers les chevaux qui paissaient à
environ 300 mètres au dehors.
M. Weguelin sauta sur son cheval,
déjà tout sellé, pour les poursuivre
n’ayant que son révolver pour toute
arme, quoiqu’on le suppliât de ne
pas aller seul. Etienne PcOstan parti
avant, accompagné de plusieurs
autres avec la chaîne de la mesure,
était à environ 300 mètres du fort
( enclos en pieux fermé par une
chaîne de fer) quand deux indiens
fondirent sur lui. Il fit feu" avec
son révolver sur le premier qui
tomba, sans cependant l’avoir tué.
Les autres se tournèrent alors contre lui et lui donnèrent plusieurs
coups de lance. M. Weguelin qui
galoppait à son secours fut rencontré par quatre autres et partagea le même sort, ayant reçu
neuf'coups de lance, et il est probable qu’irmourut sur le champ.
Je crois qu’il est temps mainienant
que le Gouvernement qui a provoqué l’émigration extermine {^racines et branches) une telle bande
de démons. S’il ne le fait pas, on
le fera sons peu pour lui. Les effets du jeune Rostan, etc. etc.
Votre Henri P. Nolau Direct.
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-384
Voici maintenant quelques extraits des lettres de Baridon:
« Le 9, hier à 10 h. Etienne
Rostan est mort ainsi que M, We^
guelin. Le directeur écrit aussi
dans ce moment, le mortuaire, et
comme les deux sont morts ensem
hle, on leur afait à chacun une bière
les deux toutes pareilles, chacune
desquelles porte un écrit en fer
blanc, l’àge et le nom. Nous les
avons rnis tous les deux dans la
même fosse à deux mètres de profondeur, l’un à côté de l'autre. Ils
sont morts ensemble, les deux reposent ensemble, dit le directeur;
les deux sont protestants. A chacun fut lue la fonction funèbre à
leur liturgie et en lenr langue ,
les voilà partis; nous vous saluons
fraternellement,
J. P. Baridon.
Pons F.
CoissoN Jn.
Elisée Rostaunol »,
* Le 11 octobre 1871.
Monsieur Salomon,
Vous voyez l’accident qui nous
est arrivé par ma lettre et celle
du directeur, nous étions beaucoup
plus forts que les indiens et beaucoup plus nombreux et plus armés
mais il fallait que cela arrive ainsi,
je crois que c’est un moyen que
Dieu veut se servir pour nettoyer
la province des indiens, car ceux-ci
sont de Saint Favier, c‘est la tribu
de Spinerò. Cette tribu sont tous
mansos .ceux qui sont venus avant
hier ils étaient que 7 à'8. Un
fut connu par celui qui gardait
les boeufs, ils avaient que des
lances; nous, nous étions plus de
30 hommes tans bien armés, seu
lement que nous n’étions pas prévenus. Nous étions prêts pour aller
à la mesure du terrain et 4 ou 6
qui étaient déjà dehors n’avaient
que leur revolver; et Rostan voit
arriver un cavalier, lui a fait feu,
il a abattu le cavalier et se met à
courir pour rejoindre trois ou
quatre de ses camarades, un autre
cavalier lui tombe dessus, de trois
coups de lance il fut mort, il aurait
bien pu se saürer, mais il fallait
qu’il passât par là (Jér. XV les
premiers versets). Il y avait un
gros rivage sur le bord duquel il
marchait où il aurait pu se mettre
à l’abri de la lance, mais il court
au contraire an large pour la facilité du cavalier.» Ici des détails
sur la mort de M. Weguelin le seul
qui ait montré du dévouement, en
s’élançant au secours du pauvre
Etienne Rostan. « Et nous tous à
pieds avant qu’on arrive sur le lieu,
ils ont emmené tous les chevaux et
les bêtes à cornes, le cheval et la
monture du patron, nous n’avons
rien pu faire à pied» (hum!) « du reste il fallait que cela arrive ainsi,
nous dirons que la volonté de
Dieu soit faite et non la nôtre. —
La Clonie de Californie (l)et autres
voisines ont écrit hier au gouver‘ nement fédéral qu’il fallait nécessairement nettoyer la province de
cette race dans trois mois, sans
cela que les colonies vont prendre
les armes et prier le gouvernement
anglais de les appuyer; ces derniers se sont compromis d’avoir
dans un an la province libre-...
de manière que cela va faire un
I O Cette Colonie représentée dans l’opuscule comme si florissante n’est composée
que de six familles, la Colònie française
tt’ea cotnpte que trois. —I. P. Salomon.
3
-395
éclat dont je crois que Dieu a
ouvert cette porte pour détruire
cette tribu premièreinenl.... »
Je m’abstiens de tout commentaire, les faits parlent assez hautement pour faire peser la responsabilité de ces douloureuxaccidents
sur la témérité de ceux qui montrent de croire à une fatalité tout
autre que chrétienne. On déplore
dans la colonie l'aveuglement de
ces colons, partis malgré tous les
avertissements. Le jour de leur
départ de l’embouchure du Rosario,
une fille de Baridon s’accrochait
aux arbres avec désespoir, refusant, d’une manière absolue, de
partir avec le reste de la famille.
On ne parvint à l’engager à entrer
dans le bateau que par la promesse
mensongère d’un prochain retour.
Sa femme a versé bien des larmes
aussi, lui seul, stoïque par ambition, ne laissait rien voir. S’il
est vrai que le style soit l’homme
il est bien peint par ce que j’ai
cité de ses lettres Je lis lesvv. de
Jér. cités dans la lettre, j’y vois la
juste punition d’un peuple qui a
abandonné l’Eternel , mais je ne
saurais y voir une excuse pour
l’imprudence coupable de lancer
quelques familles au milieu des
sauvages indiens. Et ce «seulement
que nous n’étions pas prévenus»
serait du dernier comique, sans
le cadre sanglant où il se trouve.
Bien sûr que les Spinteros, pillards
et meurtriers, n’ont pas l’esprit
chevaleresque de cette noblesse
française qui dans une bataille se
découvre et crie aux ennemis:
MM. les anglais tirez les premiers.
Je suis bien persuadé qu’à moins
d’on aveuglement volontaire des
plus impossibles, ni nos colons d’ici,
ni nos compatriotes des Vallées
n’iront plus à la boucherie de la
Coloiiia Alexandra. 11 faudrait leur
appliquer en cas contraire ce proverbe latin: Quos Dcus perdere vult
deyneniat. Quand Dieu veut la perte
de quelques uns, il commence par
les priver de la raison.
J. P. Salomon.
ASSË.'lIBLÉË ËVAiVGËLlQlE
de Berlin
[ Conlinuation V. N. 46).
La troisième et dernière séance (jeudi
12 oct. ) nous paraît, plus encore que les
deux premières digne d’allirer notre attention; la grande question qui fut traitée
n’intéresse pas seulement l'Allemagne,
elle intéresse tout le monde civilisé, aussi
ipie nos lecteurs veuillent nous permettre
d’entrer dans quelques détails ((ui ne seront peut être pas dénués d’intérél.
La coopération de l’Eglise évangélique à
la lâche sociale du temps actuel, tel fut le
sujet sur lequel deux orateurs distingués
M. le D’ Wichern, et M. Wagner professeur d’économie politique à l’Université
de Berlin, entretinrent leurs auditeurs pendant environ cinq heures consécutives.
Nous donnerons d’abord une analyse aussi
courte que possible du discours du D' Wichern.
La question sociale dont on parle si souvent de pos jours, est d'une importance
capitale pour tout le monde civilisé, elle
touche toutes les sphères de la vie sociale:
l’état, l’église, l’école, la littérature, la
science etc., mais elle est en particulier
l’objet d’une science spéciale : l’économie
nationale. Il est remanpiable que ce soit
précisément notre époque si agitée qui
doive s’occuper de la solution do cette
question et qui paraisse en même temps
la moins propre à la résoudre. L’histoire
le prouve; les temps oh tous les fondements sont ébranlés, oh se manifeste une
fermentation comme celle au milieu de la
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quelle nous vivons, sont les précurseurs
de la ruine des peuples ; là où la vie sociale chancelle, la morale, la religion en
général et le christianisme en particulier
souffrent. Je n’examinerai en ce moment
que le côté moral du sujet qui nous occupe.
» Nous distingons la question sociale au
sens restreint et au sens plus étendu. —
.Vu sen.s restreint, nous entendons par
question sociale l’étude de la situation
économique et morale des classes ouvrières qui se voient constamment en présence du danger de tomber dans ce (ju’on
appelle le prolétariat, c.-à-d. la misère.
Le contraste entre ceu.x qui n’ont rien et
les classes (pii possèdent quelque chose, —
que ce qu’elles possèdent consiste en capital proprement dit, en biens fonds, en
industrie ou en un degré plus élevé d’instruction, — ce contraste attend un équilibre [Ausgleich] qui doit être la solution
de la question; maintenant si nous demandons par quels moyens la partie souffrante cherche à faire cesser ce contraste,
nous rencontrons tout d’abord la formation d'associations ouvrières qui gravitent
toutes, avec plus ou moins d’intensité,
autour d’un centre, placé au beau milieu
du monde civilisé et connu sous le nom
d’internationale. Le plan de cette association fut conçu à l’exposition industrielle
de Londres en 1862, mais elle n’entra
proprement en vie qu’en 1864, et tint son
premier congrès en 1866. Cependant déjà
en 1848 les doctrines professées aujourd’hui par l’Internationale avaient été e.xprimées à Genève, et s’étaient répandues,
principalement à Hambourg, par le moyeu
d’un littérateur, Guillaume Marr, qui aujourd’hui, comme en 1848, exerce dans
celte ville une grande influence, et ne travaille pas sans succès à la propagation
de ces principes dans l’Allemagne entière.
Le chef de l’Internationale est actuellement le D' Cari Marx de Londres, homme
qui jouit d’un certaine célébrité littéraire
dans le champ de l’économie nationale;
il a été le maitre de l’agitateur Lassalle.
Les journaux ont beaucoup parlé des
congrès internationaux de 1866 et 1869,
ou connaissait déjà le but de l’Internationale, mais ni les savants, ni les gou
vernements ne parurent soupçonner la
gravité du danger, jusqu’à ce qu’à la fin
de la dernière guerre la Commune de
Paris ouvrit les yeux à bien des personnes
qui auraient dû les ouvrir plus tôt. La
question sociale se présenta tout à coup
comme une question de vie ou de mort
pour la société et sous la forme concrète
d’une association de troismillions d'ouvriers
répandus dans toute l’Europe et dans l’Amérique du Nord. Leur organisation est
une parfaite hiérarchie ; un conseil général
envoie ses ordres aux sociétés ouvrières
de tous les pays, et celles-<i doivent
obéir aveuglément.
Ce serait une illu.sion de croire qu’après
la défaite de la Commune de Paris, au
printemps de cette année, l’Internationale
ait été vaincue ; elle s’est seulement sentie
appelée à de nouveaux et plus vigoureux
efforts; et elle se prepare avec enthousiasme à une terrible revanche.
M. Jules Favre dans une circulaire aux
ambassadeurs de France a très bien caractérisé cette affreuse société: « l’Inter» nationale, comme son nom l’indique,
» se propose l’extinction des nationalités
» et leur amalgamation pour atteindre un
» but d’un plus haut intérêt commun;
» on devrait donc plutôt l’appeler antinationale». Elle ne reconnaît pas depain’e,
sa base est Yathéisme et le communisme,
son but Y anéantissement du capital et de
ceux qui le possèdent; le moyen qu'elle
employe c’est la force brutale des grandes
masses qui doivent anéantir tout ce qui
leur présente la moindre résistance; sa
règle de conduite, c’est la négation de
tous les principes qui sont à la base de
la civilisation; « nous exigeons, dit une
feuille oflicielle de l’Internationale du 25
mars 1869, » nous exigeons une législation émanant immédiatement de la volonté du peuple, l’abrogation du droit
individuel d’héritage et la transmission
du capital au domaine collectif». L’association se déclare ouvertement pour l’athéisme et par conséquent pour l’abrogation de toute espèce de culte, pour la
suppression de la vie conjugale etc.
Cari Marx qui d’abord était opposé à 1»
Commune de Paris, pareequ’il croyait que
le moment opportun n’était pas encore
5
-397
arrivé, s’est ensuite fait l’avocat des incendies (200 palais ont été la proie des
flammes) et des meurtres (spécialement
des assassinais des prêtres) commis par
ses partisans et il a salué du nom de
victoire de la moralité, l’immoralité la
plus dévergondée qui a régné à Paris
sous la Commune.
L’Internationale étend son influence partout au moyen de journaus, d’agents,
d’émissaires secrets, d’assemblées de toute
espèce. C’est elle qui decrete les grèves,
les([uoiles éclatent, à un signal donné,
dans plusieurs endroits à la fois. Dans
son dernier congrès tenu h huis clos à
Londres, le 17 septembre 1871, elle s’est
donné une. organisation plus complète et
mieux combinée; les principaux chefs auront une autorité illimitée et chaque membre s’engage à l’obéissance la plus absolue.
{A suirre). — P. C.
iiouüelks religieuse
MouvE.nEMT .4nti-i.vfaii,libiliste. — Les
chefs de ce mouvement, Dollinger, Friederich, Reinkens, Michelis, et autres, se
sont proposés, de concert avec le Père
Hyacinthe, de donner, pendant l’hiver, une
série de conférences dans les principales
villes do l’Allemagne. Ces conférences qui
ont pour but de propager le mouvement
ont déjà commencé.
L’Empereüii d’Allemagne a répondu ce
qui suit aux évêques qui se plaignaient
d’être persécutés : « Jusqu’à ce jour on a
toujours dit que l’Eglise catholique ne
jouissait nulle part de plus grandes libertés qu’en Prusse. Comment se fait-il que
vous donniez subitement le nom de pression à la même loi et au même état de
choses que vous aviez jusqu'ici ?..Je suis
décidé à ne pas laisser empiéter sur les
droits de l’Etat».
Rome. — La Voce délia Verità résume
un discours prononcé par le pape, en
réponse à une adresse qui lui fut présentée
par quelques paroissiens de rione Ripa et
do San Paolo ; nous' y lisons deux passages qui méritant d’être reproduits à des
titres divers : «Non seulement on s’efforce
de répandre largement l'impiété à Rome,
mais on ose même y enseigner l’hérésie ;
et il s’y trouve des hommes qui n’hésitent
pas à aller chercher les pauvres petits
mendiants des rues, pour les attirer avec
de l’argent dans les écoles et pour les
gagner à l’erreur. Rome qui a toujours
été catholique . Rome qui a toujours été
la tête et la chaire de vérité, devrait-elle
devenir maintenant le centre des hérésies?» Plus loin, le pape ajoute: «Ceux
qui vous disent qu’ils sont venus apporter
la paix et latran(|uillitcà Rome vous trompent 1 Non , vous ne vous laisserez pas
séduire par de telles paroles, et par votre
exemple et par votre accord vous saurez
vous encourager et vous soutenir les uns
les autres ».
— Rome a aussi son association de
prêtres libéraux et il’antinfaillibilistes. La
réunion dans laquelle l’association a été
fondée a eu lieu chez le célèbre professeur Lignana, qui faillit être transféré de
l’Université do Rome à celle de Turin par
le ministre Correnti, pour avoir rédigé
l’adresse que les professeurs de l’Université romaine ont envoyée à Doéllinger.
Le professeur Lignana est un homme de
mérite; il a enseigné précédemment à
l’Université de Naples avec science et talent les langues orientales, et le comte
Cavour avait pour lui la plus grande estime. Sous la pression de l’opinion publique, le ministre Correnti retira sa décision
et le professeur a prévenu le Ministère
qp’il désirait traiter des questions religieuses; on assure qu’il a .l’intention de
faire connaître à son public les précurseurs de la Réforme du XVI“ siècle. —
Dans la réunion qui a eu lieu dans sa
maison on décida de faire une adresse
qui se couvre de signatures et qui doit
être présentée au'Municipe, puis au Gouvernement, dans le but d’obtenir qu’une
des églises de Rome soit mise à la disposition des vieux catholiques, dans laquelle
ils puissent ofiieier à l’abri des anathèmes
du Vatican. — Que fera le Gouvernement?
En tout cas il sera fort embarrassé.
— Un nouveau journal religieux et politique en langue française, intitulé l’Espérance de Rome va paraître prochainement
6
-398
dans cette capitale. Le docteur Fréd : Neri,
son directeur, annonce à ses futurs associés qu’il est entouré d’une multitude d’illustres collaborateurs, comme le père
Hyacinthe, le prof. Dôllinger, Friederich,
Reinkens et Michelis.
FBA^CE. — Après 213 ans d’interruption,
l’Eglise réformée de France va reprendre
la série de ses Synodes nationaux. Le
dernier Synode national s’est réuni a Loudun le 16 novembre 1659 sous la présidence de Daillé; et le 1’ décembre 1871,
le président de la République M. Thiers,
sur la proposition du ministre des cultes
M. Jules Simon, a réparti les 103 consistoires des Eglises réformées de France et
d’Algérie en 21 circonscriptions synodales.
Chaque consistoire élira un pasteur et un
laïque qui seront ses représentants au
Synode de sa circonscription. Ces représentants se réuniront du 1' an 15 mars
dans l’un des chefs-lieux consistoriaux de
leur circonscription synodale pour élire
des délégués h un Synode général qui sera
ultérieurement convoqué à Paris. La moitié
de ces délégués au moins seront laïques.
— Ainsi le synode national représentera
les électeurs protestants au 3‘ degré, les
synodes provinciaux au deuxième et les
consistoires au premier. — L’Eglise réformée de Franco n’avait plus eu ses sy-nodes nationaux depuis le commencement
du règne de Louis XIV qui a révoqué
l’Edit de Nantes.
— Les libéraux protestants de France
se prononcent contre les Synodes, et nous
n’avons pas do peine à comprendre leur
répugnance. La flenais.sance, journal libéral de M.V1. Coquerel, en annonçant le décret de convocation du Synode national,
ajoute : « Depuis la révocation de l’Edit de
Nantes, l’Etat n'est jamais intervenu d’une
façon aussi directe et aussi grave dans les
affaires de l’Eglise ». Ne dirait-on pas, remarque la Semaine religieuse de Genève,
qu’il s’agit d’un acte do persécution de la
part de l’Etat?
Espagne. — Des dépêches particulières
de Madrid font prévoir un schisme au sein
de l’Eglise catholique d’Espagne. — Le
chef de ce mouvement serait l’abbé Aguso
qui demande; r L’indépendance de l’Eglisa
espagnole; 2° la condamnation du Concile ;
l’abolition du célibat des prêtres.
Bale. — Une correspondance du Journal
de Genève signale trois partis distincts
dans l’Eglise nationale de BAIe, le parti
orthodoxe, représenté par VUnion évangélique , le parti libéral ou des libéraux
qui rejettent les doctrines essentielles de
l’Evangile, le parti de la théologie de Ventre-deux à la tête^ duquel se trouve Hagenbach père professeur; ce dernier parti
relient les doctrines fondamentales du
christianisme, mais repousse la manière
traditionnelle de les exprimer; il rejette,
dit le correspondant du Journal de Genève,
la croyance que l’homme puisse se sauver
par ses propres forces, il tient ferme dans
la foi au Christ qui, vrai fils de Dieu et
vrai fils de l’homme, par sa parole et par
sa vie, par sa mort et par sa résurrection, a accompli l’œuvre de notre Rédempteur et nous a réconciliés avec Dieu etc.
Clxr0ttt(|ue ®iïubot60
ATip;r*ogne. — Nous continuons à
enregistrer les tristes faits dont celte paroisse nous donne le spectacle. Dans le
courant de la semaine dernière le pasteur
s’étant présenté à l'école de Bonne nuit
pour y faire l’examen annuel dit du quartier, on lui ferma la porte au nez, comme
il devait s’y attendre, tout particulièrement
dans ce quartier.
Dans cette même paroisse, au quartier
des Rivoires, un incendie a dévoré rapidement la maison, les meubles et tous les
effets de lingerie et d’habillement d’une
famille de six personnes dont quatre enfants en bas âge C’est à la prière du
pasteur d’Angrogne et de sa femme que
nous faisons un appel aux amis des pauvres pour qu’ils viennent au secours de
cette famille éprouvée. Les dons en argent et en nature seront reçus au presbytère d’Angrogno et au bureau de l’Echo
des Vallées.
i^lclle. — L’Eco délia verità contient
une troisième lettre de M. Aug. Malan sur
sa tournée d’évangélisation en Sicile. Dans
cette lettre, notre ami nous transporte à
Agyre, ville de 12000 âmes,.oh il a pu
annoncer l'Evangile quatre jours de suite,
d’abord k 70, ensuite A 190 auditeurs eu-
7
3ÛO
virón dont quelques uns sont assez instruits et assez avancés, et possèdent même
déjà tous les petits ouvrages publiés par
la typographie Claudienue de Florence. La
figure la plus intéres.iaute de cette congrégation naissante est celle d’un pauvre
laboureur qui ne sait ni lire ui écrire,
mais qui possède une Bible qu’il se fait
lire toutes les fois qu’il eu a l’occasion,
et qui la comprend très bien. Aussi y at-il appris que le culte doit être rendu à
Dieu et non pas aux saints. Depuis longtemps il ne va plus à la messe, qu’il voudrait remplacer par quelque autre chose;
mais il n’a pas encore une idée bien claire
de la sainte-cène. Voici comment il célébra un jour la communion. C’est lui-méme
qui la raconte : «A Pâques de l’année dernière, je voulus faire ma communion. Je
n’avais aucune envie d’aller à l’église du
prêtre parceque ce qu’il fait n’est pas la
communion. Je pensai longtemps, puis je
pris une résolution. C’était le matin même
de Pâques. Ma femme était allée à l’église
pour y faire suo precetlo ; j’étais tout seul
à la maison; je pris une belle nappe bien
propre et je l’étendis sur la table ; je coupai une petite tranche de mon bon pain,
je versai un doigt de vin dans un verre ;
puis je m’agenouillai, non devant le pain,
mais devant Dieu; je fis ma prière ; je
demandai pardon au Seigneur de tous mes
péchés en lui faisant ma bonne confession,
je me levai, je mangeai mon pain, je bus
mon vio, je priai encore une foi récitant
l’oraison dominicale à notre bon Seigneur
et ainsi je fis ma communion. A-t-elle été
bonne?» — Tel a été le récit de cet
homme simple, courageux et confiant. En
général, dit .M. Aug. Malan en terminant,
ces bonnes gens m’ont dit de vouloir faire
la chose pour la chose (far la cosa per la
cosa), et non par esprit d’opposition aux
prêtres et à l’Eglise de Rome. Ils veulent
l’Evangile comme Evangile et Christ comme Christ Sauveur.
L© !>' Ste'wart. Nous avons la
joie de pouvoir annoncer à nos lecteurs
que la Table vient de recevoir une lettre
du vénéré Dr. Stewart qui lui annonce,
lui-même, que sa convalescence avance,
quoique tentement au gré des désirs de
ses amis. Il charge la Table de remercier
de sa part les pasteurs et les troupeaux
de noire église qui ont intercédé auprès
du Seigueur pour son rétablissement et
exprime l’espoir et le vœu d’être bientôt
do retour en Italie pour y reprendre, au
service^ de son Maître, les œuvres auxquelles il a déjà consacré la plus grande
partie de sa vie.
Chronique politique.
Rom©. Contrairement aux sinistres
prévisions des ennemis de l’Italie qui se
rtÿouissaicnt de l’isolement dans lequel
nous serions laissés par les divers gouvernements, tous les Etats étaient représentés à l’ouverture du Parlement, la Bavière, la Belgique, le Brésil, la Grèce, la
Suisse, la Hollande, la Russie, la Turquie,
l’Espagne, le Portugal, la Suède et les
Etats-Unis par leurs ambassadeurs, l’Autriche, la France|, l’Allemagne et l’Angleterre par les chargés d’affaires.
— Les budgets définitifs des entrées et
des dépenses pour 1871 ont été approuvés
presque sans discus.sion par la Chambre
des députés. Le budget passif s’élève à la
somme effrayante de 1,498,013,.560 francs
c’est-à-dire à près d’un milliard et demi.
L’entrée générale de l’Etat est de francs
1,397,030,389.
13clSiq.xi©. — Le roi des Belges a
chargé M. de Theux, appartenant à une
nuance du parti clérical, qui a la majorité dans la Chambre, de la formation d’un
nouveau ministère.
Suisse. L’Assemblée fédérale suisse
a nommé M. Weiti président et M. Cérésole (Vaud) vice-président de la Confédération helvétique.
Versailles. — M. Thiers a tu son
message à la Chambre. Nous y remarquons ce passage sur l’Italie. « A l’égard
de l’Italie, y est-il dit', il n’existe ni de sa
part, ni de la nôtre aucune difficulté ;
nous ne lui adressons pas des conseils ,
parceque nous n’en donnons à personne,
mais nous lui faisons des recommandations au nom du monde catholique, afin
rl
8
-400
que l’indépentJaDce du Saint-siège soit rigoureusement maintenue. Quant à Rome
nous n’y faisons parvenir que nos respects
profonds et sympatliiques pour le vénérable pontife (¡ue scs niallicurs, autant
que ses rares vertus rendent respectable».
La GazzHla del popolo de Turin relève la
prétention du Gouvernement français de
parler au nom du monde calhoLkjue et
l’ostentation avec la(iuelle il cherche à
introduire une distinction entre l’Italie et
Rome.
Réunions de prières de la iSeinaine qui
commence le 7 janvier 187'2.
Les divers Comités de l’.VLLlANCE EVANGELIQUE se sont entendus pour proposer
aux Chrétiens do tous les pays, comme
cela a déjà eu lieu pendant hiiui des années, des réunions do prières sur les sujets suivants;
Dimanche 7 janvier. Sujet de prédication :
La foi (jui a été donnée aux saints est le
lien universel et éternel (¡ni unit les
membres du corps do Clirist.
Lundi 8. Actions: de grâce<:, premier devoir de ceux (pii ont été sauvés et qui
savent que toutiis choses ensemble concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.
— Rendre grâces pour les biens accordés
aux individus et aux familles; — pour
les délivrances et bénédictions nationales,
et miune pour les châtiments et les
épreuves.
Mardi 9. Humiliation : pour les péchés
personnels et nationaux, pour la faiblesse
dans la foi, la tiédeur dans la charité,
confesser la culpabilité de tous et demander
la repentance et un réveil de la vie religieuse.
Mercredi LO. Prière d’intercession pour
les familles.
Jeudi LL. Prière d’intercession pour les
chefs des Etats et pour tous ceux qui
sont élevés en autorité; — pour la paix
entre les peuples et la prospérité nationale;
— pour le régné de la justice, de 1’ harmonie et de la bienveillance mutuelle
entre toutes les classes de la société.
Vendredi LS. Prière d’intercession pour
l’Eglise chrétienne, ses pasteurs, ses anciens, ses catéchistes, ses missionaires;
— pour la purification et Talïermissement
des Eglises évangéliques; — pour les
œuvres chrétiennes.
Samedi LS. Prière pour une effusion
nouvelle et abondante du Saint-Esprit,
pour l’affermissement de la foi, pour
l’accroissement de l’amour et du zèle,
pour l’union des croyants dans la prière,
dans la sanctification et dans la glorification du nom de Dieu.
Dimanche L4. Prédication : « Ton règne
vienne, ta volonté soit faite sur la terre
comme elle est faite dans le ciel.» Mattli.
VI. v. 10.
SOUSCRIPTION
POUR LES PORTRAITS DU DOCT. STEWART
Liste précédente Fr. 448 10
Société VDaliana » 4
M. .Matih. Gav (Villar) » 4
M. Pevrot P. E. > 3
M. Bonjour J. P P. E. » 4
M. .1. Pons év. à Guastalla » 5
-M. et M”' Canton » 4
Total Fr. 472 10
Errata; pag. 383, 5“ ligne; reste lisez
cesse. — Mémo page ; ils communient lisez
il communie.
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