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IVeuvlèm© année
N. 3f5.
Vendredi 11 Septemb!
L'ECHO DES VALL
FEUILLE HEBDOMADAIRE
Spécialemeni consacrée aux inlérèls matériels et spiritnels
de la Famille \audoise.
siue toute» Us choses qui sont verltablee..
vos pensées — ' Philippien$.,]\. R.)
.uoeupeni
PRIX D*AB0NREI3ENT !
Ualje, a «domicile (wu an) Fr. 3
Suispe....................» 5
'’’ran: -» . ...........* 6
Allema(^ije 6
A np’leierre , Pays-Bas . » 8
r/u ìiUìnero separé : 5 ceni
Vti utiTiìero arriéré ‘ 10 cent.
KDREAOX D ABONNEMENT
PiiiNFBoT. : rhez Chlantore et
MascarelH Imprimeurs.
Kf.onn.NCK : Libreria Evatige[ica. via de'Panzani.
ANNONCES: 20 cent, la lignv
ou portion de ligne.
Lettres et envois franco. S*a
dresser pour l'administratioD
et la rénactioD a le Z>trrcfton
de VEcho des Vallées, Torre
Pellice.
î$omma.ix*e.
Le Synode italien de 1874. -- A propos
des Conférences. — Chronique vandoise
et locale. — Chronique politique.
LE SÏ^ODE ITALIEN DE 1874
La 3es.sion synodale de noire
église s’est ouverte à Torre-Pellice,
Temple neuf,le mardi I''sepiembri.s
h 10 heures du matin, p:.r une
prédication en langue italienne de
M. Auguste Meille, ex-évangéliste
à Florence, sur Apocalypse II, b:
X Fais les premières œuvres ».
Le long passé de notre église,
disait M. Meille, est un passé glorieux. Ce titre d’honneur lui impose, par conséquent, de sérieux
devoirs. H est beau, sans doute,
d’être les descendants d’une race
royale, mais à la condition, de
se rendre digties d’un tel privilège.
Avant, donc , d'entreprendre les
travaux de notre assemblée .synodale,, il est utile de voix quelles
ont été les premières muvres de
l’ancienne église vaudoise , et d’etudier ensuite comment on pourrait ramener, parmi nous, ces
fruits de l’Evangile.
1. Quelles étaient ces premières
QÉiiUvre.s ? La place importante doit
être donnée à lu foi, œuvre de
Dieu en nous et pour nous. La
foi de nos pères n’était peut-être
pas, alors, aussi illuminée qu’elle
le fut plus tard après la Réformation. Si les dogmes n’étaient
pas aussi bien définis, les anciens
vaudois possédaient et retenaient
l'essentiel. Pour eux la parole de
Dieu était la source unique de la
vérité. Pour eux, il n’y avait de
salut qu’eu Christ, Sauveur de
l'humanité
voilà le r,
et de leh
tères, jl
sième, à
et Christ,
ur doctrine
eux carácter un troiferme et in
cessante opposition à,tout ce que
l’on trouvait contraire à la Bible.
« Nous avons, disaient les vaudois,
en abomination les inventions humaines ». Et cette courageuse citp
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-28D
position à tout ce qui n’était pas
franchement l’Evangile se montre
dans leur lutte contre les fêtes et
le culte des saints, les reliques,
l’eau bénite, la messe, la confession auriculaire qu’ils définissaient
une confiscation de l’œuvre de
Christ. — La foi de nos pères
n’était pas seulement pure. Foi
vivante, très-vivante, elle se traduisait dans la pratique par une
vie religieuse admirable dont les
principaux fruits nous paraissent
les suivants : Profonde connaissance des Ecritures, soumission
pleine et entière à ses enseignements, conduite marquée au coin de
la plus grande moralité. Les déclarations des écrivains catholiques,
leurs plus implacables ennemis, en
font foi. Est-ce à dire, par là, que
nos Vallées fussent le ciel transporté
sur la terre? Non; alors comme
aujourd’hui , les misères abondaient, seulement l’Eglise, pourremédier au mal, faisait usage d'une
forte et évangélique discipline que
l’on exerçait avec .unour. Un antre
trait distinctif de nos ancêtres,
c’est leur esprit éminemment raissionaire. Evangéliser, telle était la
belle devise de leur église. Les
membres travaillaient puissamment à cette œuvre d’évangélisation. Tous prêclient, disait un ennemi des vaudois, »qt soutiennent
que quiconque ooanaît la parole
de Dieu doit ^ta répandre autour
de lui. Ajoutons qtre ioûs donnaient
ponr l’avancement du règne de
Dieu. En présence du synode général, on divisait les produits des
collectes on trois parties : une
pour tes pasteurs, la Seconde pour
les pauvres , et la troisième pour
les évangélistes. Ceux-ci parcouraient en tous sens et à pied
notre patrie visitant les frères qui
se trouvaient en bon nombre dans
toutes nos villes importantes. Cette
mission s’accomplissait an milieu
des plus grandes difidcultés et ces
courageux et fidèles apôtres scellaient souvent de leur sang la prédication de l’Evangile. — En peu de
mots, voilà les premières œuvres
de notre église. Comment devonsnous nous y prendre pour les faire
de nos jours ?
2. L’Eglise vaudoise ne se trouve
pas dans des conditions telles que
son relèvement soit impossible.
L’on ne recontre heureusement pas
dans son sein ces terribles discussions de doctrine qui séparent en
deux camps presque égaux sa glorieuse sœur , l’Eglise Réformée de
France. Depuis son origine, notre
église a conservé une doctrine
pure. Chaque dimanche, descend,
du haut de toutes nos chaires, la
parole de vérité. Ce précieux privilège nous le devons, après Dieu,
à l’antonomie dont notre église a
toujours joui; liberté, réelle, même
dans les moments les plus critiques
de notre histoire. — L’état religieux de nos populations est assez
consolant. Point de personnes ouvertement impies; on a, au contraire, conservé des habitudes de
piété et l’on fréquente volontiers
le culte public. Partout où une
réuqion est annoncée, l'on y accourt en foule. N’est-ce pas là
un grand bien? Si l’on y regarde
d’un peu près, on trouve ça et là
plus jd’uQ chrétieB vivant, plus
3
.Î81
d’iine famille animée de la foi de
nos pères. Dieu seul connaît ceux
qui sont siens.
Toutefois le mal est réel et il ne
faut pas le laisser dans l’ombre.
Si l’incrédulité ne lève pas un fronj
audacieux, où est la vie ? Maintes
foi on a entendu dire dans nos
synodes que cette vie est parmi
nous peu sensible. Est-ce que la
conduite de nos vaudois et de nos
vaudoises dispersés dans notre
patrie est une prédication continuelle, un vivant témoignage rendu
à l’Evangile ? — Nous avons une
mission prospère et qui promet
de l’être toujours plus. Nos évangélistes sont ils les évangélistes de
l'église vaudoise ou bien seulement
de son synode? Les vaudois qui
considèrent cette œuvre comme
leur œuvre sont peu nombreux.—
La corruption fait des progrès
parmi nous. — Somme toute, le
mal équilibre le bien.
Ce bien néanmoins existe et il
contient les éléments propres au
progrès que nous désirons tous.
Les pasteurs sont heureusement
placés pour l’obtenir. Il n’ont pas
à défendre la pureté de la doctrine
contre les attaques du libéralisme;
il n’ont point à sauvegarder les
droits de l’église vis-à-vis de l’autorité civile, ni à se préoccuper
des excès du ritualisme. — Le
peuple est toujours disposé à prêter
«ne oreille attentive à ceux qui
veulent l’instruire. Peu d’églises,
sur le continent, se trouvent dans
d’aussi belles conditions. Les pre~
mières ceuvres ne sont donc point
impossibles. On pe.ut faire revivre
aa dix-neuvième siècle la foi du
quatorzième , car si le cœur est
toujours le même, l’Evangile est
aussi toujours le même, toujours
puissant. Les mêmes armes sont
à notre dispositiou. Pour atteindre
le but que nous pour.suivons , il
faut que chacun de nous mette résolument la main cà l’œuvre.
D’abord, sanctifions-nous nous
mêmes et préparons-nous nous
mêmes pour cette sainte mi.ssinn.
Le ministre de l’Evangile doit faire
usage de toutce qu'il a à sa di.sposition et chercher, ensuite des
aides autour de lui. Groupons les
chrétiens et rendons-les actifs.
L’activité est la condition essentielle du développement. — .'-¡nrtont ne faisons pas fausse route.
Une société ne peut se réformer
sans la régénération de la plus
grande partie de ceux qui la composent. La vie d'une église dépend
des chrétiens qu’elle possède. I.e
ministre de Jésus-Phrist doit donc
mareher à la conquête individuelle
des âmes. On a rnalheureusempiit
trop négligé ce devoir. L'instruction n’a-t-elle peut-être pas trop
souvent été confondue avec la
conversion^ Pour appartenir à l'Eglise de Christ, il faut appartenir
à Christ et consacrer ses forces à
conduire les âmes à Lui. La conversion des individus, voih'i ce
qui relèvera notre église et donnera une forte impulsion à notre
mission. —A l’œuvre donc. L’honneur du nom vifudois, notre évangélisation en Italie, et sonrtout les
besoins pressants de ndtre ¡église
le demandent impérieuseriient. L_
Pour nous, c’est une question de
vie ou dé mort.
4
-282
Âprès la vérification des mandats, l’assemblée s’est constituée
et a nommé membre du bureau ;
MM. Barth. TRO^, prof. Président,
i. I*. Pons, évang. V. Président.
Théophile Malan, past. Secrét.
Paul VoLLE, lüsl. Assesseur.
Jacob Forneron, lost. id.
M.le Président rappelle,avec émotion, les douloureuses pertes que
notre église a subies dans les personnes de MM. Barth. Malan, pasteur de la Tour, le chev. H. Peyrot,
pasteur émérite, François Rostan,
évangéliste à Livourne. Un grand
ami (le notre église nous a aussi
quitté: c’est le Siiériif Cleghorn que
Dieu, il y a quelques mois, a rappelé a Lui. N'oublions jamais qu’il
y en a un qui, lui, demeure
toujours avec nous.
On entend la lecture des rapports de deux paroisses, Villesèche
et la Tour, et des rapports de deux
stations, Riesi et Pigneroi, desi.
gnées par le sort séance tenante.
Le l'apport de la Tour constate
que si les sujets de joie ne manquent pas, il y a aussi de pénibles
sujet de tristesse qui font jeter
au consistoire un cri d’alarme et
presque un cri de détresse. On.
plaide avec force la cause de ces
pauvres enfants quipendant cesión,
gués journées de quatorze heures
de travail dans, les fabriques assistent à de mauvaises conversations et sont, ainsi exposés à de
graves tentations. En,, outre-nous
citons les paroles mêmes du Rapport: Le dimanche est de plus en
plus profané. Ce n’estjplus seulement un petit marché de denrées
«UmeQtaires qu'il y ^ le. matih 4»
jour du Seigneur, à la Tour, c’est
une espèce de foire où les objets de
quincaillerie, les étoffes, les chaussures s’étalent sur des bancs que
l’on est sans doute autorise à
dresser. Et ainsi la petite ville de
la Tour, habitée en bonne partie
par des Vaudois, tombe pour le
mépris du jour du Seigneur, au
dessous de bien des villes entière
ment catholiques. — Le mal causé
à la Tour, par le développement
industriel est certainement grand;
mais est-on dans le vrai quand
ou accuse les fabriques d’être
des écoles d’immoralité? Il faudrait une loi expresse qui fermât
la porte de ces établissements aux
enfants trop jeunes encore. En attendant qu’une telle loi, si nécessaire , soit promulguée , l’Eglise
vaudoise doit agir sur les parents.
On loue le consistoire de la Tour
de ce que, quittant l’ornière, il a
établi plus d’une réception de catéchumènes par an. Une autre iuno.
vation que l’on trouve heureuse
c’est celle qui consiste à faire connaître aux paroissiens nos'institutions ecclésiastiques.
Dans le rapport de la station
de Riesi, tout a été dit, le bien
elle mal, avec une grande sincérité.
Rien n’a été passé sous silence ,
ni| même gazé. Cela est parfaitement vrai, ajoute un membre de
la Commission d’Evangélisation.
Toutefois, le rapporteur, très-véridique dans ce qu’il a relaté ,
n'a pas fait connaître tout le bien.
Prudence louable, à coup sûr,
.mais i) est utile de constater cette
lacppe. Le même membre dit que
le ;OtuD}cipe degRiesi ayaat fait
5
-283
construire un grand édifice pour
ses écoles communales a donné
aux évangéliques l’ancien local.
Ils s’en serviront pour leurs écoles
et pour leur culte.
L’assemblée passe , ensuite , à
l’examen de la gestion de la Table
en suivant, selon l’usage, les différents paragraphes du Rapport
imprimé. L'attention du synode
se porte d’abord sur la question
suivante ;
Etat religieux de l’Eglise. Le
tableau de l’état religieux de notre
église n’est, certes, pas consolant.
Le travail,pourparlerici le langage
de la Table, le travail assez considérable qui s’est fait au sein de
notre église a suffi, peut être, pour
arrêter les progrès du mal, mais
ne Ta pas refoulé et vaincu pour
mettre le bien à sa place. Deux
principes sont en présence; TEvangile qui vaincra certainement
le monde et l’impiété qui envahira
tout ce qui n’est pas régénéré et
sanctifié par la vérité. Et que les
parties les plus reculées de notre
église ne s’imaginent pas que pour
elles le péril est moins imminent,
car il est à la porte , si déjà il
n’est au dedans, et elles tomberont
debout avec les autres. Un mal
que tous déplorent et qui, sur
certains points, a pris des proportions redoutables, c’est la profanation du dimanche. Le saint jour
du Seigneur est devenu , pour
plaisir, le jour du plaisir, de Ja
dissipation et des affaires. Il n’y
a pas partout un marché, mais
Taprès-midi du jour do repos est
par la plus grande partie de notre
jeunesse, comme par beaucoup
de pères de famille, consacré au
jeu et à la dissipation. — Le mal,
donc, dans notre église est réel.
Pour le vaincre, il faut avoir le
courage de le regarder en face.
Comment se fait-il, demande
un orateur, que les résultats que
Ton pourrait désirer ne se montrent pas? L’Evangile, le pur Evangile est prêché dans toutes nos
chaires ; pourquoi ne porte-t-il pas
de fruits au milieu de nous? La
faute n’en est pas à l’Evangile,
mais à nous, ministres de la Parole. Cette faute, en quoi consistet-elle? Est-ce que peut-être la fidélité qui existe quant à la doctrine
n’existerait-elle pas quant à la vie?
— En outre, les chrétiens des
vallées , et il y en a, sont trop
éparpillés. Chacun pour soi, voilà
malheureusement la devise de nos
paroisses. On court ainsi vers le
congrégationalisme. Pour remédier au mal qui nous menace et
pour éveiller, du même coup, la
vie religieuse au sein de nos populations, on propose de former
dans chaque paroisse une société
pour la sanctification du Dimanche et d’inviter les chrétiens à
faire une sainte croisade contre
la profanation du jour du Seigneur
en n’oubliant jamais que deux vices s’opposent à la sanctification
du Dimanche: l’avarice des parents
et la dissipation des enfants. Maintes personnes de l’assemblée, surtout parmi les pasteurs, expriment
avec raison, le désir que Ton organise dans les vallées des conférences de district qui auraient,
pour précieux résultats pratiques,
6
-284
d’unirles pasteurs, d’amener, pendant quelque temps, dans la paroisse où ces conférences se tiendraient, un développement de la
vié religieuse', de relever les idées
parfois trop terre-à-terre de nos
vaudois en leur fournissant, pour
alimenter leurs conversations si
souvent banales, des sujets propres
à les intéresser. On est généralement d’accord sur la nécessité
d’établir les conférences, mais à la
condition qu’elles s’occupent de
l’édification sans mettre sur le tapis les questions disciplinaires ,
administratives et législatives. Un
membre de l’assemblée fait une
longue dissertation sur la prédication et propose certaines régies
à la méditation de son auditoire.
On lui fait observer que la meilleure homilétique c’ est d’avoir
l’Evangile dans le cœur.
En résumé , l’état religieux de
notre église a fourni le sujet d’une
conversation du plus haut intérêt.
Notre église, on l’a bien vu, tout
le monde la porte sur le cœur.
A l’œuvre donc, tous, pour relever, comme Néhémie, les murs de
Jérusalem. Œuvre importante et
qui exige le concours efficace des
chrétiens de bonne volonté.
A propos du paragraphe Etat
BELIGIEOX DE l’eOLISE, Ü UOUS faut
dire deux mots sur les paroisses
d’Angrogne et de Rorà. « La paroisse à.'Angrogne dit la Table, fatiguéede divisions et de luttes paraît,
enfin, être entrée dans la voie de
la conciliation et du relèvement.
La présence et le ministère fidèlej
da nouveau pasteur ont contribué
pour leur bonne part à cet heureux changement. Le temps, une
œuvre constante faite avec douceur et courage , guériront les
plaies et, avec la bénédiction du
Seigneur, changeront en vie chrétienne les besoins religieux qui
commencent à se faire jour ». —
Le Synode prend avec plaisir acte
de ces déclarations de la Table
et, dans un ordre du jour, exprime
à Dieu sa reconnaissance pour un
changement si béni. Nous espérons que ce mouvement ne se ra.
lentira pas, et que la foi des habitants d’Angrogne, contribuera
à la gloire de Dieu.
Si la question d'Angrogne a fait
son temps , l’état de la paroisse
de Rorà est un grand sujet de
tristesse. La discussion fut longue,
trop longue et très-animée. On
reconnaît généralement que la démission du pasteur est la seule
solution possible. Le pasteur de
Rorà est un homme honorable,
personne ne le conteste ; mais ,
par la force des circonstances ,
sa présence dans la paroisse qu’il
a desservie pendant de longues
années est, actuellement, plus nuisible qu’utile. Le pasteur de Rorà
est, dit-on, disposé à donner sa
démission pourvu qu’on lui accorde son jéméritation. Certains
membres soutiennent, avec force,
que M. C. a droit à l’éméritation
car il a contribué, depuis.23 ans,
à la caisse de retraite. Non, répond-on , il n’a droit à aucune
éméritation. Le réglement ne l'accorde qu’à ceux qui ont des infirmités connues et avérées. Au fort
de la discussion, arrive le pasteur
7
-285
de Rorà. Un membre s’empresse
de lui faire connaître, en peu de
mots, ce dont il s’agit. M. C. s’en
remet à la sagesse du Synode qui
alors l’invite , en vue du bien de
sa paroisse, à donner sa démission. M. C. la donne et se retire
en protestant. La discussion a été
pénible pour les uns et pour les
autres.
Au paragraphe Consécrations ,
on exprime le désir que la Table
fasse coincider la consécration annuelle avec l’époque du Synode.
La Colonie DU Rosario, notre dixseptième paroisse, attire pendant
quelques instants, l’attention de
l’assemblée. Le Rapport de la Table mentionne, d’après une lettre
de M. Salomon, la part que M.
Morel a prise aux scènes orageuses auxquelles avaient donné lieu
la nomination d’un Conseil municipal. M"" M. faisait cause commune avec les catholiques de la
Faz pour troubler la colonie et
méprisait les décisions de l’assemblée générale. Le Synode, après
avoir entendu la lecture d’une
autre lettre de M. Salomon, lettre
qui exposait en détails quelle a
été la conduite de M. Morel, le
Synode charge la Table d’écrire
une lettre fraternelle à M. Morel
et à ses amis pour les inviter à
se soumettre aux décisions prises
à leur égard par l’assemblée paroissiale. En attendant le résultat
de ces démarches , la Table est
autorisée à suspendre le paiement
de l’éméritatioa de M. Morel.
Le Synode blâme sévèrement les
menées intéressées de M. Pendleton dans la question de l’émigration.
. Il s’en faut de beaucoup, dit
le Rapport de la Table , que les
rentes de I’Orphelinat soient suffisantes , comme on se plaît à le
dire et à le croire. Plus de 3000
francs par an doivent être demandés à la charité des amis de cette
œuvre; c’est pour cela que déjà
l’année dernière le .Synode a recommandé l’Orphelinat à la sollicitude des Consistoires dont quelque.s uns seulement ont répondu
à cet appel ». Le nombre des élèves de cet établissement est de
cinquante. La Table rend un excellent témoignage à la Directrice
de l’Orphelinat, .Madmoiselle Marie
Sircoulon qui « dévouée de,cœur
à sa belle tâche, en a fait, par
l’ordre et la propreté qui règne
de la cave au grenier, un établissement modèle ».
Les paragraphes instruction et
questions diverses ne soulèvent
aucune discussion importante pour
le bien général de notre église.
L’examen de la gestion de la
Table est ainsi terminé. L’assemblée s’unit à la Commission examinatrice pour rendre à la Table
le témoignage qu’elle s’est acquittée de son mandat avec une fidélité et un dévouement d’autant
plus grands que la maladie du Modérateur a rendu sa tâche de beaucoup plus difficile.
8
-286.
Députations étrangèhes. Le jeudi
matin, à 10 li. on entendit les
députations étrangères qui étaient
cette année, très-nombreuses. Notre église a pu se convaincre une
fois de plus, que les églises sœurs
ne l’oublient pas. Nous essayerons
de donner à nos lecteurs. Quoique
d’une manière très-imparfaite, une
analyse de ces discours dictés par
une grande affection pour notre
église.
Le Riv. Docteur Tt. W. Stewart, Député et Modérateur âeVEglise libre
d’Ecosse, après s’être réjoui de se
trouver encore une fois au milieu
des membres du Synode, nous dit
que M. Procbet, lors de sa visite
à l’assemblée général, à Edimbourg
a pu se convaincre que l’intérêt
et l’affection des amis d’Ecosse
n’ont pas diminué. Il est persuadé
que Dieu est à nos côtés. En avant,
sans crainte. L’orateur donne d’intéressants détails sur le mouvement religieux qui, il y a quelque
mois, a profondément remué l’Ecosse. Tl met généreusement à la
disposition de la Table 250 bibles
françaises qui doivent être distribuées aux plus pauvres habitants
des parties supérieures de nos
vallées. — Le D' Stewart, toujours
infatigable, a pu réunir les 378.000
firancs nécessaires à l’achat d’une
maison pour notre œuvre missionnaire à Rome. En terminant, il
pa,rle de l’émigration qui est, à
ses yeux, une nécessité pour la
pppulation vaudoise. Pour arriver
à un résultat, pratique, il faut,
tout d’abord , former un comité
sérieux et composé de personnes
connues à l’étranger.
Le Rév. Colite, membre de la
même députation, nous dit que le
séjour qu’il fait chaque année aux
vallées, à l’époque du Synode est,
pour lui, une oasis dans le désert.
Il aime à attirer l’attentiou du Synode sur un fait historiqne d’une
très-grande valeur. Il y a eu dernièrement à Rome la réunion du
presbytère vaudois et celle du
pre.sbytère écossais. La première
réunion du presbytère italien avait
eu lieu du temps des apôtres sous
la présidence de Saint Paul.
Le Rév. Docteur Scott, député
de VEglise presbytérienne unie d’Ecosse, se présente au Synode revêtu
d’un double caractère. Il représente le pre.sbytère d’Edimbourg
et le Comité de correspondance.
L’intérêt de son église pour la
nôtre est toujours vivant. Dans
une école du Dimanche on a collecté 1600 L. st. dont une bonne
partie a été remise à l’Eglise vaudoise. Le D'’ Scott admire la fidélité avec laquelle on exerce la
discipline ecclésiastique et l’on
conserve la pureté de la' doctrine.
Dieu, dit-il, a conservé l’Eglise
vaudoise afin qu’elle répande dans
toute l’Italie la connaissance de
cet Evangile qui sauve les âmes
par Christ.
Le Rév. MtC-Rédy, déptité de
glis$ presbytérienne d’Irlande, a,
depuis son enfance, admiré les
luttes et les triomphes de l’Eglise
vaudoise. Ce n’est pas, dit-il, la
première fois que les Irlandais
viennent au milieu de vous. Huit
députations se sont succédées, députations fraternelles sauf la première quj| sont venus » dû temps
9
-S87
de Cromwell, pour vous persécu-'
ter. C’est dans votre église que
l’Eglise presbyièi’ienne d’Irlande
a la plus grande confiance pour
l’évangélisation de l’Italie; c’est
à elle que les protestants d’Irlande
viendront en aide.
Le Rev. Montgomerry, membre
de la. même députation, nous parle
des conditions dans lesquelles se
trouve l’Eglise d’Irlande qui doit
lutter contre le pape, l’incrédulité,
etrindifférence des chrétiens. Cette
église avait, il y a six-cents ans,
cinq ministres et quatre anciens;
maintenant elle se compose de 600
congrégations, d’autant de ministres et de 4400 anciens. C’est pour
offrir à l’Eglise vaudoise la sympathie d’une Eglise qui lui ressemble que le Rév. Moutgomerrv
est venu au Synode.
M' Bruce, représentant de la
Société Biblique, rappelle ce qu’il
a fait pour répandre la Bible dans
notre patrie. Cette oeuvre se fait
par le moyen de colporteurs et
c’est à l’Eglise vaudoise que M.
Bruce doit ses meilleurs ouvriers.
Il termine en parlant des efforts
que l’on fait pour répandre la Bible dans tout le monde.
M' le banquier Malhkon,. de
Londres, parle à peu près ainsi;
Tant que l’Eglise vaudoise aura
dans sa mission des ouvriers animés par une foi vivante en Christ
Sauveur vivant; tant qu’ils regarderont a Christ seulement pour
annoncer l’Evangile; tant qu’ils
prêcheront un salut actuel par le
moyen d’un .Sauveur crucifié; tant
que cela durera l?s chrétiens d’Angleterre aideront l’Eglise vaudoise.i
— Le beau réveil de l’Ecosse enseigne deux choses : 1“ dans la
prédication de l’Evangile, il faut
s’adresser à lui, a elle, directement au cœur; 2“ le saint-Esprit
descend là où les frères sont unis.
M" Van Griot Iluysen, pasteur
à Rotterdam et iléputé de l’église
de Hollande, nous dit que le Synode de son église dure six semaine.s. Les vandois .ont en Hollande de nombreux amis sur la
fidélité desquels ils peuvent compter. Cardons les uns et les autres, dit-il, la belle devise de
Guillaume le Taciturne : • Je maintiendrai ».
M" Rôhringer, pasteur luthérien
à La Haye, remarque que l’histoire
des églises, comme celle des peuples, nous montre la main de Dieu.
Si les Hollandais ont pour les vaudojs tant de sympathie, c’est qu’il
y a beaucoup d’analogies entre
l'histoire de l’Eglise des vallées
et l’histoire de l’Eglise néorlandaise. Il y a aussi une différence;
les Hollandais ont combattu pendant 80 ans, les Vaudois pendant
six siècles.
M" Peter représente au Synode,
la Société évangélique de Genève,
la Société pour la sanctification
du dimanche , et le Comité de
secours pour l’évangélisation napolitaine. La Société évangélique
de Genève a chargé son député
de dire à l’assemblée plusieurs
choses. Lui exprimer , d’abord ,
la part qu’elle a prise à la perte
de M. Malan. La remerciôf^de ce
que l’Eglise vaudoiseï envoyé régulièremenr une députation àGenève.
Le discours de M. Ribetti, notre
10
dernier député, était une apologie,
mais une apologie nécessaire. Il
y avait.au sujet de l’Eglise vaudoise, des préventions qui maintenant n'axistent plus. A Genève,
il s’est formé un comité pour venir en aide à notre évangélisation.
M. Peter remercie les anciens élèves de l'Oratoire pour la sympathie qu’ils ont témoignée à cette
école lors de la mort de M' Pronier. L’école , malgré ses secousses, continue et elle sera toujours
heureuse de posséder dans son
sein des étudiants vaudois. — M.
Peter salue les membres de l’assemblée de la part de cet homme
si bon, si pieux, si savant, la modestie incarnée, M. Binder. Il ap
porte aussi les salutations de notre
cher ami M. Buscarlet.
M. le Gulick, pasteur américain congrégationaliste, se réjouit
de ce qu’il a été présenté à l’assemblée non comme un congrégationaliste, mais comme un chrétien. 11 nous parle d’une manière
très-intéressante, des fruits bénis
produit par l’évangile dans les îles
Sandwich.
M'iVicoi pasteur français, plaide
avec chaleur, la cause de ces vaudois qui ont leur petit lieu de
culte à Aiguille, culte fréquenté,
en hiver par 2o et, en été par
80 personnes. Il y a aussi seize
enfants qui auraient grandement
besoind’instruction, maislesfonds
manquent tout-à-fait.
—1;> .. ‘ i »:
Après ces^ discours qui, tous,
-furent reçus par «de chaleureux
applaiidissettjettts, M. ie Président,
.s'aehessantiau:t OiOatbreuit frères
qui nous avaient adporté des af*
fectueuses salutations, leur dit à
peu près ce que suit : acceptez ,
chers frères, l’expression la plus
profonde de notre reconnaissance.
Nous avons entendu plusieurs discours , mais je n’ai pu, malgré
mes notes, voir entre ces discours
aucune différence à moins que ce
ne soient, comme disent les anglais, des différences sans distinction ou de distinctions sans différences, Chez tous, nous avons
vu un même amour pour notre
puissant, adorable Sauveur, le
seul Sauveur de ce qui est perdu
la source de tout ce qui peut relever le monde et notre patrie.
Chez tous, nous avons vu le même
amour pour le salut de.s âmes.
Chez tous, nous avons vu un très
grand amour pour l’Eglise vaudoise. Au nom du Synode, recevez l’expression d’une reconnaissance sincère et durable. Soyez
remerciés, soyez bénis au nom de
notre commun Sauveur, JésusGhrist. ( AppHudissement).
,A PKOl'OS UES C0^FË!tE\CËS
On nous communiqué une circulaire que
le Comilé ilimUeur nommé par les conféreiicps pi’ilago^iques de la Tour envoie aux
conseils des Vallées pour les invilerà metIre en pratique quelques mesures dout
l'ulilité a été uiiauiméinent reconnue, -pAiitsi. par e.xnuiple, l’opporluiùté d'établir
partout les écoles mixtes qui doniieut de
si bous résultats à Turin et è SaiuUean,
et cela dansdill'éreuts buts tous excellents :
1, Eviter au maître d’avoir des élèves
de. quatre classes, et par conséquent de
devoir presque enseigner dans le même
temps les règles de trois et l’alphabet;
2. pour exciter réranlaiioii entre les
élèves etc... Il s’agirait aussi d’établir des
cuiitmisaions nommées par le Conseil ët
le Cotisistoire qui pourrait en choisir les
nlëiÀbreS hors dé léur seiu, et «levraieiU
11
tAchpr de le faire parmi des personnes
aussi oompélentps que possible; leur mandat devrait durer non plus un ao, mais
cinq, mesure 1res utile puisque, par le
passé, les membres de ces commissions
cessaient d’en faire jusie au moment où
ils commençaienl à s’y entendre un peu.
Enfin, les conseils devraient bien s’occuper d’aiipmenler un peu l’honoraire des
régrenls, de le porter au moins jusqu’au
minimum fi\é par la loi! Nous encourag-pons fort les Consistoires à suivre les
Conseils s’il s’engagent dans celle voie, et
à les y encourager s’ils ne jugent pas à
propos de le faire.
(ffkr0nti(tte ©auboiee
et locale
ToTTe I^elllc©. — La vente ÿ
l’enchère des meubles de feu M. J. Pellegrin, Pt dont le profit et destiné aux pauvres du Villar, a produit une somme do
plus de 2500 francs.
Lundi dernier, 31 Août, à quatre heures du malin, un accident de voiture
coûtait la vie à un homme. Après avoir
passé la unit ensemble, (juplqiies hommes
dont un certain Arnonlet, partaient vers
trois heures pour se rendre h la foire
de Pignerol. Arrivés près de Bri(|uéras,
le mulet qui tirait leur char prit une telle
allure qu’il devint impossible de I’arrelpr;
Arnoulel voulut sn jeter é bas du char,
mais il lo fit d’une manière si mallieureusp. que les roues lui passèrent sur la
poitrine; au bout d’nno heure de soufrances il était tjinrt. Son enterrement a
eu lieu mardi à huit heures du maliu.
NOUS recevons du Comité des Dames
pour la vente en faveur de la Société
de Couture, la lottre suivante :
Monsieur te Rédacteur,
Puisque vous avez bien voulu annoncer
aux lecteurs de votre journal l’ouverture
de notre bazar, nous venons vous prier
d’en publier aussi le résnita't.
La Vente des objets a -donné nu total
de L. 1322,30 auquel nous devons ajouter les clous soivaats;^ij,
D’un anonvme par M. Pellegrin L. 50
M»’ Al. Suffecl...............» 20
M*» Pellegrin de S. Lucie . . » 30
M* Turin d’Egypte............." 30
M'» Vernon ”..................10
Total . L. 140
Total général L. 1402, 30
Nous remercions sincèrement les personnes qui nous ont aidées de leurs dons
ainsi une lo public (|ui a répondu avec
tant d’empressement h notre appel.
Agréez. Monsieur le Rédacteur, avec
nos remercîinents réitérés, nos salulalioos distinguées.
Torre-Pellice, lo 2 Sept. W74.
Pour le Comité
A. Niccolini
>fassel. — Dimanche 30 Août, plus
de cinq cent personnes sn réunissaient
h la Collette des Fontaines, pour y entendre MM. les pasleors lîrünel et Niiml.
venus de France pour nous parler des
Vaodois disséminés de l'autre côté des
Alpes, et M. Vasserol étudiant en théologie à l’Académie rie Genève. Là, comme
parloul, il faut le reconnaître, dans les
occasions de ce genre, la pi»pulation répondit avec beaucoup d’empres.sement à
l’appel Pt y accourut des trois parotsses
liinilrophes, Massel, Rodoret, et l'érier.
Prali mémo quoique plus éloigné, y était
représenté et son pasteur M. Cay, présidait la séance; M. Pons, évangélisle.
parla anssi de son œuvre à Brescia dans
sa province • il serait bien nécessaire d'enIrelenir pins souvent nos populations de
notre œuvre d’Evangélisation, si l’on
veut ensoile leur demander de s’y intéresser. Nous voyons que l'on va jusqu’en
Angleterre, jusqu’en Amérique, pour rendre compte à nos nombreux amis des
résultats de l’œuvre: sans en demander
autant pour nos valiées, nous serions
heureux de voir pins sonveul profiter die
l’occaeinn: les auditeurs de M. Pons feront sans doute le même vreu que nous
et ne demandent sans doute pas mieux
que d’avoir plus souvent de pareilles pentes fêles.
A TRADERS LIS
I Reioe
Rien ne f^rce encore an sujet du proclb
que l’on a inleqlé aux Viogl-noitsat^léb
lie la villa Ruffii; on cr‘oH cependant que
cela finira pour plusieurs, fl’enlreo* par
uuo ordonnance de Bôa-%a., j
12
-590
On ne sait eneore rien do positif sur
IVnfrée de Sella dans le ministère; le
système financier de Min^hetli ne ditTère
guère du sien: pressurer le citron jusqu’à
le dernière goutte; mais on est d’accoril
pour reconnaître que Sella y met plus
d’énergie et d’esprit de suite. Dans le cas
où le connubio aurait lieu. Sella prendrait
le portefeuille des finances et Slinghetli
peut-être celui de rinstrnctiou publique
qui continue à être vacant, tout en conservant la présidence du ministère. On
aitend avec assez de curiosité le discoursprogramme du premier ministre à ses
électeurs de Legnago.
L’état de la sfirêté publique en Sicile
laisse toujours plus à désirer. On n’enleml
parler, surtout dans les provinces occidentales de l’île que d’assassinats et
de ricatti', le Gouvernement en e«t encore à chercher le remède, et tout le
ministère se trouve en ce moment réuni
à Rome pour prendre des dispositions à
cet égard. Une excellente mesure a déjà
été prise à Palerme. Une vingtaine environ
des plus audacieux membres de la mafia
avaient fait un vol considérable au Mont
de piété de celle ville. Les preuves étaient
convaincantes, mais impossible de trouver
un jury pour les juger, à cause des intimidations et des menaces adressées aux
jurés, par les associés de la bande. L’autorité judiciaire a pris enfin le parti de
les faire transporter sur le continent, et
ils seront jugés par la Cour d’Assises de
Turin. Un autre fait, qui donnera une
idée de la force que ces révoltés trouvent
dans la connivence des uns, et dans la
peur des autres : six miliciens à cheval
de la province de Caltaniselta, s’avançaient
vers une ferme où se trouvaient six de
ces bandits; à une certain point de la
route ils so trouvèrent en face de quatre
fusils braqués contr’enx, dont les propriétaires leur inlimèrent de se rendre. ce
qu’ils firent; après quoi on les laissa
désarmés et honteux retourner à leur
quartier.
Le pré.sident de la république française
a fait en Bretagne une espèce de voyage
d’inspection qui doit l’avoir laissé assez
perplexe sur ce que l’on désire de lui. La
population des grandes villes l’a partout
accueilli par les cris de Vice la république-,
d’autres fois, par un silence parfait. Dans
nous ne savons plus quelle ville, un abbé
se présenta à lui dès .son arrivée , et le
somma en quelque sorte de mettre son
épée au service du pape ; ce fut l’occasion
d’une protestation des plus vives de là
part du peuple. Un évêque l’ayant aussi
exhorté dans le même sens ( sauvez Rome
Pt la France etc...) Mac-Mahon se con
tenta de s’incliner sans "mot dire. Evidemment il n’ose pas rompre trop ouvertement avec un parti aussi puissant que
dangereux... surtout pour la France.
*
On à déjà quelques indices que le bas
clergé allemand se lasse de la lutte conlre
le gouvernement, lutte qui ne peut profiler qu’à la Curie Romaine. Quelques
essais il’accomodcraenl ont déjà eu lieu,
et les cures pourraient bien finir parfaire,
leur paix avec le pouvoir civil en se passant lies évê()ues. L’agitation ultramontaine
est surtout beaucoup tombée en Silésie,
et la population caiholique »tétourne toute
son énergie vers les inlérêts matériels.
Pt oublie tout doucement que son éviîque
est en prison.
*
^ La Russie, le seul gouvernemeut éuropéen qui se fut refusé jusqu’ici à la
reconnaissance du gouvernement Espagnol, paraît y avoir maintenant consenti.
Il faudrait maintenant que Serrano méritât celte exception faite en sa faveur à
tous les usages reçus jusqu'ici, en écrasant l’insurrection carliste, mais les choses
ne paraissent guère s’acheminer vers uu
tel résultat. L’imprenable citadelle de Leo
d’ürgell a été prise par ruse ou par trahison , l’on ne sait trop. L’héroïque ville
de Puycerda qui a déjà découragé deux
fois, dans le courant de cette guerre, la
conslance des carlistes, assiégée maintenant une troisième fois, a déjà repoussé
plusieurs ierrihles assauts, et paraît décidée à SP faire sauter plutôt que se rendre.
Mais de secours, elle n’en voit point venir.
En un mot, do toutes les provinces du
Nord, il ne restera bientôt plus aux républicains que la possession de quelques
grandes villes : Barcelone , Bilbao , .Santander, Pampelune, et totît le reste, c’està-dire un tiers de l’Espagne, se trouvera
au'x mains de l’insurrection. La nouvelle
levée de 125000 hommes rencontre beauc(Hip d’opposition, et la plupart des conscrits s’en vont à l’étranger ou passent aux
carlistes. .Madrid elle-même a dans ses
murs deif milliers de carlistes, armés, et
prêts à se soulever à la première apparition des partisans du dehors. Voilà la
situation. Aux dernières nouvelles le général républicain Zabala, aurait élé battu
eu voulant approvisionner Vilioria. Mais
la dépêche étànt d’origine carliste, elle
• mérite confirmation,. a. s.
' E. Malan Directeur-Gérant.
Piguerol Impr. Chiantore et Mascarelli.